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L’appauvrissement de la notion de « code homo » par les analystes homosexuels actuels

tellement
 

Les analystes, « spécialistes » et autres chercheurs actuels de la culture homosexuelle n’ont rien compris à mon Dictionnaire des Codes homosexuels. Ils commencent tout juste à le mimer de manière ratée et à simuler son fonctionnement et son jargon, en reprenant à leur compte la notion de « code » homo dont ils n’ont toujours pas perçu la profondeur, la vérité et l’universalité. Pour eux, le « code » homo est juste une facétie, une liste de goûts, un dress code, une preuve d’oppression extérieure, une stratégie de survie, un signe distinctif faussement caché, un clin d’œil propre à la communauté homo (et opposé à la communauté hétéro), une connivence secrète consciente d’elle-même, un sous-entendu « grossièrement subtil », un langage rigolo, un jeu qui prouve que l’identité homo et la pratique homo sont vraies, réelles, géniales, libres, intelligentes, révolutionnaires, censurées.
 

Rien de plus faux. Le « code » homo n’est ni réellement conscient, ni caché, ni une liberté, ni un calcul pour séduire ou amuser (au contraire, il est très sérieux et peu contrôlé), ni un masque, ni un clin d’œil « entre homos », ni un point commun justifiant un particularisme homosexuel, ni une « private joke », ni un exotisme réservé aux initiés, ni une pirouette défiant la censure (du moins, celle que ces intellectuels de bazar s’imaginent, à savoir la répression de l’identité homo et de la pratique homo), ni un sous-entendu cultivé sciemment, ni le signe d’une vraie liberté et inventivité. Pas du tout. Le code homo est la censure et pas seulement le signe de la censure qu’il défierait ; il n’est pas caché mais montré ; il n’est pas privé mais universel et la plupart du temps ignoré par ceux qui l’emploient ; il n’est pas un exotique mais au contraire réaliste dès qu’il est cru irréel ou dès qu’il est figé en « cliché » dérisoire et tout-puissant ; il est le désir homo et son support iconographique ; il est le mythe de l’identité homo et de la pratique homos, et la preuve que ces dernières sont violentes et partielles ; il n’est pas une réponse à la censure des autres, mais une réponse à l’auto-censure que les personnes homos pratiquant leur homosexualité s’infligent à elles-mêmes. Il est l’anti-preuve de liberté et de conscience des membres de la communauté homo.
 

Par exemple un documentaire comme « Tellement gay ! » (2015) de Maxime Donzel (diffusé le 27 juin 2015 sur ARTE) ne fait presque pas avancer la recherche sur la signifiance des symboles homosexuels. Ses intervenants, censés pourtant décrypter la fantasmagorie homophile et homo-érotique, n’analysent et n’interprètent que superficiellement le code homo : ils se contentent de l’identifier, de le répertorier brièvement, de le mettre scolairement sous verre, de le souligner sans lui donner de sens, et encore moins de le connecter à la souffrance et à la violence du désir homosexuel. C’est l’effet-musée. Ils classifient sans légende. Ils figent la réflexion sur l’attraction homosexuelle, en ayant en plus la prétention de fournir une expertise, d’aller aux sources du désir homo, ou de dévoiler des sous-textes secrets. Ce sont les crétins qui prétendent enseigner. C’est à se demander si les personnes homosexuelles savent réfléchir.