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Interview-portrait réalisée par Pascal Girard il y a 1 an pour le blog Terre de Compassion qui l’a refusée (sûrement parce que ce site catholique justifie le « mariage gay »)


 

Lors des Manifs de 2013 contre le « mariage pour tous », était apparu une voix différente, celle de Philippe Ariño, jeune homme homosexuel catholique continent. Philippe a beaucoup de cordes à son arc, il était professeur d’espagnol, il est désormais comédien, écrivain, chanteur… Je l’ai redécouvert au hasard de Facebook. Cee coup-ci, je me suis obligé à vraiment l’écouter. Philippe m’a fait découvrir que l’homosexualité est une blessure identitaire et une peur. Mais cette blessure remise au Seigneur dans la continence ouvre des grâces et que dans l’Église si on prenait au sérieux ces personnes homos, ils deviendraient nos éclaireurs dans nos pèlerinages. Ils nous montrent que nous devons regarder chacun nos blessures, et les offrir, c’est un chemin de sanctification. Célibataire involontaire, couple sans enfant, persécuté au travail, malade, aidant… tous nous avons une ou des blessures, une faille qui nous ouvre à la Grâce ! Je souhaite, qu’un jour, grâce à Philippe et ses amis, en me promenant dans la rue, une personne homosexuelle m’accoste et au lieu de me traiter d’homophobe, de me draguer ou le plus souvent de passer son chemin en baissant la tête de peur du jugement, me montre ma croix au cou et me demande « Vous le connaissez ? Vous pourriez me le présenter ? » « Avec joie ! » et je l’inviterai ensuite à rencontrer un vieux prêtre, bon comme du pain chaud.
 

Dans l’actualité des révisions des lois bioéthiques, dans le bilan de La Manif Pour Tous, dans la place des homosexuels dans notre Église, et même si (peut-être surtout !?), d’un premier abord, son message peut nous étonner, nous énerver, écoutons-le, c’est une voix qui crie dans le désert…
 
 

Pascal Girard, pour Terre de Compassion
 
 

 

1 – Bonjour Philippe, avant d’aborder le thème bioéthique qui nous préoccupe tant aujourd’hui, pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?
 

Bonjour et merci à vous, Terre d’Empathie (je ne dis pas « compassion », car la compassion est le péché d’Ève, dixit Fabrice Hadjadj), de me laisser une tribune ! Car ce n’est pas si souvent : en ce moment, je suis extrêmement peu sollicité, et même « black-listé » de partout. On ne m’invite quasiment plus en conférence… alors que pourtant, je serais très utile étant donné que toutes les lois transhumanistes (euthanasie, PMA, GPA, transsexualisme, clonage, etc.) qui sont en train d’être approuvées dans le monde entier passent au nom de l’homosexualité et d’une certaine vision de l’amour qu’elle représente. Et le pire, c’est que je ne me victimise pas : j’en rigole et rends gloire à Dieu ! « Malheur à vous si on dit du bien de vous : c’est ainsi que vos pères traitaient les faux prophètes ! » déclare Jésus (en Lc 6, 26). Ce sont juste les faits : ayant pourtant écrit des livres capitaux sur des sujets tabous qu’il est urgent de traiter (homosexualité, boboïsme, Franc-Maçonnerie, Fins dernières, puce électronique, etc. : vous pouvez à ce propos consulter mon dernier ouvrage, Homo-Bobo-Apo, ainsi que mon blog L’Araignée du Désert pour vous en rendre compte), les gens gays friendly me diabolisent en me présentant comme « un homosexuel homophobe » et un traître à la reconnaissance des « droits homos » ; et les catholiques me voient aussi comme le diable ou me boudent car la plupart d’entre eux, même fervents pratiquants, défendent l’Union Civile, croient secrètement en « l’amour homo », confondent la différence des sexes avec l’hétérosexualité, me considèrent comme un fondamentaliste… ou bien, du côté des catholiques conservateurs de droite et d’extrême droite, ont peur de l’homosexualité et méprisent le sujet et les personnes homos. Le plus triste, c’est que ce désamour des catholiques et des évêques à mon égard est injuste puisque je ne fais que vivre ce que demande l’Église Catholique à toute personne durablement homosexuelle – la continence (abstinence et don de son homosexualité aux autres et à l’Église et au monde) – et que donner les clés de compréhension d’un thème central sur lequel se condensent toutes les tensions sociales et internationales.
 

2 – Pensez-vous que l’homosexualité fait peur encore aujourd’hui ? Et de quoi aurions-nous peur ? L’Église en France semble tenir un langage d’ouverture et d’accueil, le pensez-vous suffisant ? Que manque-t-il aujourd’hui à notre Église de France ?
 

C’est faux : les gens d’Église ne nous accueillent pas. Ils évitent le plus possible le sujet. Et les rares fois où ils nous laissent la parole, c’est pour pleurer sur nous, nous inciter à la pratique homo (pour se donner une image de « catholiques ouverts »), ou bien au contraire pour nous changer et minorer notre tendance sexuelle. Ils n’ont pas compris la Bonne Nouvelle que nous incarnions, ni la joie de l’apostolat par l’homosexualité continente. À la place, et pour nous faire taire (en feignant de nous donner la parole, puisqu’ils nous placent dans des groupes de parole « chaste-thé » où l’anonymat est roi : Devenir Un En Christ, Communion Béthanie, Courage, et autres initiatives paroissiales au nom très flou…), ils nous proposent un accompagnement misérabiliste mais pas une vocation. Ils nous voient comme des « personnes à accompagner » et non des « personnes qui accompagnent ». Au fond, ils n’abordent l’homosexualité que comme une irréalité, un détail et un problème. Et cet aveuglement, je crois, vient d’une peur, d’un orgueil, d’une jalousie, d’un carriérisme, d’un matérialisme, d’une cupidité, d’une luxure, d’une désobéissance et d’un péché, réels. Pour prendre un simple exemple, je sais que beaucoup d’évêques français n’ont rien dit au moment du « mariage gay » en France, non seulement par peur d’être taxés d’« homophobes » et traînés en justice, mais surtout pour des raisons bassement matérielles : l’État et les mouvements pro-gays les ont touchés au portefeuilles et ont menacé leur carrière ecclésiastique. Il y a derrière cette homophobie (peur du même, peur/haine des personnes homosexuelles) ecclésiale de forts enjeux d’argent et de pouvoir. Et concernant l’homophobie des « catholiques de la base », elle s’origine dans une désobéissance croissante à l’Église-Institution, aux sacrements (en particulier du mariage) et dans un consumérisme liturgique. Je crois enfin que si les catholiques rechignent à ne pas parler d’homosexualité, c’est qu’ils sentent que le vent en ce moment est en train de tourner dangereusement pour eux. Plus encore que la menace d’un martyre de sang, ils redoutent d’abord la mort sociale (perte de la réputation, des amis, du travail, des honneurs, de leur place sur les réseaux sociaux) : j’en connais qui, du jour au lendemain, se sont vus suspendre définitivement leur compte Facebook simplement parce qu’ils s’étaient opposés publiquement à la PMA (Procréation Médicalement Assistée) pour les « couples » lesbiens. Et je ne vous parle même pas des maires et des élus locaux sur la sellette juridiquement parlant à cause de leur opposition au « mariage gay », ni de mes amis actuellement embarqués en procédure judiciaire pour « homophobie » à cause de malheureux tweets postés à la hâte sur Twitter… La police pro-homosexualité et anti-homophobie est puissante, de plus en plus organisée, et a de forte raison de réussir son chantage, puisque l’homophobie dans les rangs catholiques est réelle.

 

3 – Les cathos, on a toujours l’impression d’être sur la défensive en termes de bioéthique : la pilule, l’avortement, le mariage gay, maintenant la PMA/GPA, bientôt l’euthanasie, comment lisez-vous cela ? Comment y faire face, sans perdre l’Espérance ?
 

Si vous avez cette impression, c’est que vous ne vous attaquez pas à la source affective, sentimentale, à la source de croyance, des lois/pratiques que soi-disant vous dénoncez. Car qui défend ces pratiques-là, si ce n’est les promoteurs de « l’amour homo » ? Regardez par exemple qui, dans le monde, a vanté les divorces, la pilule, les avortements et les moyens contraceptifs (préservatif en première ligne) : les laboratoires pharmaceutiques et les mouvements libertaires féministes, antiracistes et homosexuels. Regardez qui a fait voter l’euthanasie des mineurs en Belgique en 2014 : les groupes LGBT (Lesbiens, Gays, Bis et Trans) ! Regardez quelle magistrate se cache derrière la PMA pour les « couples » lesbiens, la GPA et la sédation létale, en France : la très gay friendly Caroline Mécary ! Regardez devant qui se retrouve systématiquement confronté Tugdual Derville sur les plateaux télé ou radio au sujet de l’euthanasie : Jean-Luc Romero, pro-euthanasie… et homosexuel ! Regardez le récent cas du petit Alfie Evans en Angleterre, tué sur ordre du magistrat pro-gays Anthony Hayden. De même, on s’étonne qu’un pays supposément « très catholique » comme l’Irlande signe massivement en faveur du droit à l’avortement (quelques mois après avoir validé le « mariage gay »), sans même identifier la correspondance entre les deux événements… Mais où les catholiques ont-ils les yeux, sérieux ??

Au lieu de reconnaître que ce sont eux qui font girouette parce qu’ils refusent de se positionner sur l’homosexualité, au lieu de reconnaître leur homophobie, ils préfèrent se placer en victimes d’une dictature (qu’ils appellent « Idéologie », « Culture de mort », « Médias », « Lobby gay », « Agenda LGBT », « Gauche », « Modernisme », « Franc-Maçonnerie », « Fin des Temps », « Gouvernement Mondial », et j’en passe) et qui les écraserait injustement. Ils restent le nez collé aux faits, aux conséquences dont ils chérissent/diabolisent les causes, à leur petite conception intellectualiste de la Vérité… sans considérer la réalité intentionnelle, fantasmée, médiatique, collective, spirituelle et surnaturelle, des faits. Sans voir non plus leur propre compromission (j’y inclus les adeptes tradis et anti-mariage-gay du cardinal Sarah) avec l’esprit du monde. Ils ne font par exemple aucun lien entre Islam (ou terrorisme) et homosexualité, alors qu’ils sont pourtant criants. Ils ne font aucun lien entre homosexualité et euthanasie, entre homosexualité et nouvelles technologies, homosexualité et Franc-Maçonnerie, alors que les faits concrets ne font que confirmer ces corrélations (non-causales). Lisez mon livre Homosexualité, la priorité niée, pour vous en convaincre.

Ce que beaucoup de catholiques ont du mal à comprendre, c’est que le diable fait le mal au nom du bien et du Christ, et par amour. L’enfer est pavé de bonnes intentions. C’est donc sur ses bonnes intentions, sur ses croyances sucrées ou justicières, sur la sincérité et la franchise (qui ne sont pas la Vérité), sur les mots derrières lesquels il place « l’amour » (et il n’y en a pas 36 000 : c’est « homosexualité-hétérosexualité-homophobie »… et ensuite le triptyque « amour-différences-discriminations ») qu’il convient de se pencher, et non sur les conséquences mauvaises et les risques réels de ses bonnes intentions. Car les lois transhumanistes ne sont jamais demandées pour leur contenu (de plus en plus honteux et non-assumé par ceux-là même qui les réclament) mais au nom de « l’amour » dont l’alibi principal est l’homosexualité.

Enfin, les catholiques, dans leur ensemble, n’ont toujours pas réalisé la primauté de l’homosexualité dans les débats éthiques, ni la place tout à fait à part de l’Union Civile dans la compendium législatif universel (cette dernière loi constitue une entorse gravissime non seulement à la Loi divine et à l’Église, mais déjà aux simples Droits de l’Homme : pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, à travers l’Union Civile, la différence des sexes est considérée comme une option d’identité, de couple, de famille et d’Église, ce qui est un pur mensonge anthropologique et même surnaturel). Les catholiques ne voient la justification/banalisation sociale de la pseudo « identité » homo et du pseudo « amour » homosexuel que comme une étape parmi d’autre dans l’effet domino des lois décadentes qui menacent l’Humanité, et pensent qu’il faut passer à autre chose, à des dossiers plus urgents. Or c’est totalement faux. Même si en apparence le passage de deux hommes à la mairie est objectivement moins grave que le meurtre d’un enfant par avortement, que l’assassinat d’un papy par euthanasie, qu’un génocide en Syrie ou en Iran, jamais vous ne verrez une mobilisation de plus de 2 millions de personnes comme vous l’avez eue contre le « mariage homosexuel » en France en 2013. La primauté de l’homosexualité est un mystère, mais un mystère bien réel et à respecter ! Ça, La Manif Pour Tous ne l’a toujours pas reconnu, et pense encore renouveler l’exploit des manifs multimillionnaires en fédérant autour du trafic d’enfants qu’est la GPA (Gestation Pour Autrui), autour des droits de l’enfant et de la famille, et même autour de la dénonciation de l’euthanasie : elle se fourvoie lourdement. L’homosexualité n’est pas une problématique comme les autres, ni un sujet d’une époque révolue circonscrite au « mariage gay » : elle a servi d’alibi émotionnel efficace à la négation de l’Humain, et resservira pour d’autres sujets symboliquement homicides qui n’ont apparemment rien à voir avec elle (migrants, Intelligence Artificielle, crise économique, attentats, réchauffement climatique, catastrophes naturelles et écologiques, persécutions anti-catholiques, etc.).
 

4 – Qu’est-ce qu’un homo catho continent peut nous apporter de plus qu’un catho pratiquant bon parent sur la lecture de ces sujets ?
 

Quasiment tout. Car maintenant, l’anticléricalisme mondial s’est cristallisé sur l’homosexualité et sur l’opposition au « mariage gay » (la pédophilie ne constitue que le faux nez médiatique de l’homosexualité) pour se justifier d’attaquer/corriger les catholiques et leurs pasteurs. Uniquement parce que beaucoup de nos contemporains pensent, et en partie à raison (c’est là le drame !), que les catholiques n’aiment pas suffisamment les personnes homosexuelles. Donc la bonne nouvelle, c’est qu’en permettant aux personnes homosexuelles continentes d’expliquer l’homosexualité et sa dimension universelle, l’Église prouvera concrètement qu’elle aime les personnes homosexuelles, et court-circuitera la lourde présomption d’homophobie qui pèse sur elle et qui justifie, du moins en Occident, et aux yeux des anticléricaux, les persécutions contre les catholiques.

L’homosexualité étant le seul mal (ou « signe de péché » quand elle n’est pas pratiquée) au monde à ne pas être identifié comme tel, elle est devenue, en l’espace de trente ans, le principal rideau rose derrière lequel le diable se cache pour attaquer l’Humanité (la différence des sexes) et l’Église (la différence Créateur/créatures), le principal repère (conjointement à l’Islam) derrière lequel il planque toutes les violences et les souffrances humaines (avortements, guerres, prostitution, maladies, etc.). Par sa seule existence, une personne homo catho continente (« un » homo catho continent, ça n’existe pas) vient dévoiler et pulvériser cette mascarade diabolique, comme aucun homme – ou aucune femme – marié ou consacré ne pourra jamais le faire. C’est la place médiatico-politique démesurée qu’a prise l’homosexualité qui veut ça. Je n’y peux rien. La personne homo catho continente nous apporte, à son insu, l’Incarnation de Jésus et de son message évangélique. En plus, de manière très drôle, inattendue et percutante. Toute personne humaine est indivisible : elle est le signe de cette merveilleuse unité et rencontre entre Dieu et l’Humanité. Et c’est d’autant plus impactant quand cette personne est homosexuelle continente puisque cette dernière incarne concrètement deux réalités – l’Église Catholique et l’homosexualité – que le monde aujourd’hui veut absolument opposer ou faire fusionner. Les médias ne mettent pas en opposition le mariage ou la famille avec l’Église. En revanche, ils scénarisent une guerre entre les personnes homosexuelles et l’Église. Par notre présence, nous, personnes homos continentes aimant l’Église, invalidons cette fausse dichotomie homosexualité/Foi et réglons le problème. À une époque où les gens se coupent de Jésus uniquement à cause de leur croyance que l’Église serait homophobe et n’aimerait pas les personnes homos (le pire, c’est que je n’exagère pas), notre existence, à nous personnes homos catholiques, est une vraie bombe. Beaucoup ne se doutent même pas de notre existence. Ils nous relèguent à l’état d’extra-terrestres ou de fictions ! De plus, nos contemporains – et en particulier les jeunes – marchent tellement à l’affectif, et les raisonnements intellectuels (aussi brillants fussent-ils) n’ont tellement plus de prise sur eux, que seul le témoignage par la personne, que seule la vue d’une personne homo en chair et en os, peut calmer leur révolte, les convaincre et toucher leur cœur. Alors les gens d’Église ont bien tort de ne pas profiter de nous, et de chercher à nous dissimuler comme d’embarrassants petits bâtards.
 

5 – En vous lisant et en vous écoutant, j’ai pris conscience que nous pouvons être imprégnés de mots, symboles, attitudes d’influence franc-maçonnes et que cela nous éloigne du Christ, pouvez-vous nous en dire plus ? y compris en se croyant à l’abri dans l’Église Catholique ! N’est-ce pas à ce niveau que le combat commence ?
 

C’est un bon début ! Ouf ! Je n’écris pas totalement pour rien). Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie, c’est-à-dire le péché, l’illusion que nous pouvons nous construire et nous sauver nous-mêmes par nos propres actes de solidarité, par nos propres actes de piété, par notre franchise/sincérité et nos bonnes intentions (y compris christiques et pro-Église-Catholique), une fois que nous intégrerons dans notre cœur que nous sommes les premiers francs-maçons, les premiers pécheurs, les premiers bobos (bourgeois-bohème), les premiers homophobes, que les damnés c’est potentiellement nous et non « les autres ». Bref, en conjuguant le péché à la première personne du singulier, et en ne lâchant pas la main du Pape François (même quand il raconte des conneries). Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie une fois que nous prendrons conscience que Jésus n’est pas une puissance énergétique ni une civilisation chrétienne humaine ni une Vérité justicière évidente, mais un pauvre vainqueur aux allures de diable et de dangereux criminel. Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie une fois que nous délaisserons les mondanités et les respectabilités humaines pour revêtir l’humiliation de la Croix. Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie dès que nous aurons identifié que l’hétérosexualité (ce culte de l’altérité absolue, cette idolâtrie de toutes les différences, au détriment de la différence des sexes couronnée par l’Amour et au détriment de la différence Créateur-créatures à savoir Jésus et l’Église-Institution) n’est absolument pas la différence des sexes mais au contraire le pilier idéologique de la Franc-Maçonnerie mondiale. Je peux difficilement être plus clair.
 

6 – Quand on annonce la vérité, tu annonces constamment le martyr, le rejet du croyant catholique, tu n’as pas peur de faire fuir tout le monde ?
 

La Parole de Jésus n’est pas sexy ni publicitaire. Sinon, il aurait été plus entouré à la Croix ! Elle est aimante mais malheureusement pas aimée de tous, y compris mal-aimée de ceux qui semblent la proclamer. Elle est juste, et donc attire les ennuis et déclenche les foudres des gens qui pratiquent l’injustice. Elle nous fait même passer, à cause de cela, pour des « diviseurs » et des traîtres à Jésus, à Dieu et à l’Église eux-mêmes ! Beaucoup de catholiques veulent de la Bonne Nouvelle sans la Croix qui la rend aimante et concrète. Et je m’inclus dans le lot. Ils se trompent alors lourdement sur Jésus et sur l’Amour, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise… Il ne s’agit pas de se rendre détestable ou intransigeant. Il ne s’agit pas de provoquer. Nous devons nous efforcer simplement d’annoncer la Vérité, dans la Charité, en y collant le plus possible en actes, et en sachant que notre victoire ne sera pas terrestre mais céleste et offerte par Jésus en personne. Et ce désir d’aimer plutôt que d’avoir raison, ce renoncement à briller (même au nom du Christ), ce consentement à ne pas correspondre à l’image clinquante de sainteté ou de martyre de feu construite par une certaine confrérie médiatique catholique traditionaliste, ce refus des honneurs (même ecclésiastiques), cette acceptation d’être ce grain de blé qui doit mourir à lui-même pour ressusciter en Christ, cette abnégation, loin de faire fuir tout le monde, comportent leur lot de joies terrestres, d’humour et d’amis véritables. L’humiliation pour Jésus, mine de rien, ça rapproche. Ça donne des frères. Et on se marre vraiment ! Parce qu’on ne triche plus. Il faut souffrir pour être beau.
 

7 – Avec La Manif Pour Tous, certains croient que les familles cathos ont montré leurs muscles, et qu’il faut compter avec les cathos aujourd’hui. Que pensez-vous de cette affirmation ?
 

Pour moi, Les Manifs Pour Tous ont été un désastre. Ses fondateurs savaient pertinemment que le « mariage homosexuel » passait au nom de l’« amour homosexuel », de l’homosexualité et des personnes homosexuelles, de la lutte contre l’homophobie. Mais ils ont fait la sourde oreille, n’ont parlé que de l’enfant et de la famille, et ont méprisé la communauté homosexuelle (y compris opposée à cette loi !), en nous diabolisant sous forme de « lobby gay » totalitaire. Et au lieu de nous laisser le leadership du mouvement, à nous personnes homosexuelles qui étions les plus légitimes pour nous opposer à une loi que nous incarnions, ils n’ont pensé qu’à eux, ne se sont opposés qu’aux conséquences de la Loi Taubira sur la filiation et non au « mariage gay » en lui-même, se sont occupés de construire leur petite carrière médiatique et politique. Mais personne n’est dupe sur leur malhonnêteté et leur homophobie. Il fallait certes s’opposer à cette loi – gay friendly mais homophobe – du « mariage gay », qui concrètement valide un véritable trafic d’enfants, de mères, de pères, et surtout, de personnes homosexuelles… mais pas comme ils l’ont fait. Ils paieront un jour pour leur peur et leur orgueil. Ceux qui seront sauvés sont ceux qui se seront reconnus humblement homophobes et qui formuleront de vrais pardons. Et au jour d’aujourd’hui, on est encore loin, très loin, de cet aveu.
 

Merci Philippe.
 
 

« Je n’étais pas perdue. On m’a juste dit que je n’étais pas la bienvenue. »