Pacte de bienveillance inconditionnelle (Untel est sans doute un gros con… mais j’ai décidé de l’aimer)


 

Réflexion libre qui me vient en ce temps de confinement où les appels téléphoniques se croisent…, et où les médisances peuvent aussi se libérer.
 

On aura toujours mille et une raisons de critiquer, de juger, de mépriser ou d’haïr quelqu’un, a fortiori quand il s’agit d’une personne qu’on connaît bien, dans notre famille ou dans nos cercles relationnels. Mais à un moment donné, il nous faut stopper nos « bonnes raisons » de la mépriser ou de la critiquer, et décider d’aimer la personne par-delà nos différences, nos vexations passées, nos ressentiments, nos écarts de conduite et d’opinion, nos désaccords.
 

Ça s’appelle l’option pour l’Amour.
 

Et il n’est pas inutile de nous rappeler que cette option existe, qu’elle fait vraiment du bien, et qu’elle est hyper facile à mettre en place. Il suffit de prendre la ferme résolution dans son coeur de défendre une personne (un ami, un membre de sa famille). Pas jusqu’à la mauvaise foi, mais presque ! 😂. Et de s’y tenir.
 

Oui : l’Amour se choisit. A fortiori quand on souhaite oublier cette vérité et qu’on a plutôt envie de se reposer sur la facilité, la rationalité et la victimisation pour se dire que ce serait plutôt la haine qui – dans notre contexte précis et avec la personne « chiante et méchante » en question – « s’imposerait à nous » et serait notre meilleur choix, notre seul « choix » !
 

À un moment donné, il faut arrêter de ruminer notre rancoeur et de ressasser les vieilles querelles. Il nous faut choisir – de manière certes un peu arbitraire… mais bon c’est bien sainte Thérèse de Lisieux qui a décrit la part d’arbitraire dans l’Amour, non? – d’aimer coûte que coûte une personne, en passant outre ses défauts et ses faiblesses (sans en faire pour autant abstraction comme si ces derniers n’existaient pas). À un moment donné, dans notre coeur, il nous faut poser le choix de l’Amour, prendre le parti de l’Amour, et faire amende honorable auprès de personnes qui à l’évidence souffrent trop ou ont trop de limites pour changer spectaculairement. Bref, il nous faut dire intérieurement : « Je sais tout ça de toi… mais j’ai quand même décidé de t’aimer. » Un peu comme un coup de poker ! Ou une promesse indiscutable ! Un parti pris fou, mais solide, indéfectible. Éternel. « Je t’ai choisi ! Et ça, pour toujours ! »
 

Et je crois que Là-Haut, nous découvrirons tous les moments où nous avons fait cette grâce de ne pas juger quelqu’un, de ne pas l’arrêter à ses défauts ou ses mauvais actions/paroles. Nous découvrirons tous les moments où notre prochain a été cet avocat forcené et insoupçonnable avec nous, et sans qu’on le sache. Nous entendrons ce « J’ai décidé un jour de t’aimer… et ça n’a pas bougé ! Tu vois? Je t’ai défendu par devant comme par derrière quand tes opposants te cassaient du sucre sur le dos, te médisaient et tentaient de me rallier à leur entreprise de démolition de toi. Parce que je t’aime et j’ai décidé de t’aimer. »
 

C’est pourquoi je m’efforce dès à présent, et de plus en plus, de poser ce choix inviolable de l’Amour inconditionnel pour certaines personnes de mon entourage, d’autant plus quand celles-ci sont mal-aimées, impopulaires, jugées « pas cools », pécheresses, donc facilement critiquables. Littéralement, je jette mon dévolu de bienveillance éternelle sur telle ou telle personne ! Je signe en secret ce pacte de non-agression (intérieure et extérieure). Par exemple, j’ai fait ça avec Morgan Priest, mais aussi avec certains amis et membres de ma famille. Et quand une personne tente de m’embarquer dans son persiflage à propos d’une connaissance commune, je lui dis gentiment : « Écoute, je vois très bien ce que tu veux dire à propos d’Untel, mais… te fatigue pas. Car j’ai décidé de l’aimer. Et que rien, au fond, même les meilleurs exemples ou arguments du Monde, n’altèrera cette décision que j’ai prise un jour de l’aimer inconditionnellement pour toujours. Donc pas touche. » Car au fond, les raisons de haïr une personne seront toujours moins nombreuses ou moins fortes que le défi de l’aimer malgré et avec ses défauts.