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Tant que le militant LMPT lambda n’admettra pas

 

Quand le militant LMPT (La Manif Pour Tous) lambda admettra qu’en ne traitant pas d’homosexualité et en ne laissant pas les personnes homosexuelles continentes le faire à sa place, 1) il est homophobe ; 2) il est à son insu pro-Union-Civile, pro-mariage-gay et même pro-GPA (puisque ces 3 lois sont fondées sur la bipolarité hétérosexualite-homosexualité), les poules auront des dents! L’homosexualité n’est pas un aspect parmi d’autres de la loi Taubira et de la GPA : elle EST ces lois-là, et leur alibi (social, politique, sentimental). Il faut le dire en quelle langue??
 

Moi, je commence à baisser les bras devant la mauvaise foi et l’homophobie inconscientes des pro-Vie. Je viens à nouveau de me faire arrêter dans la rue par l’un d’eux (organisateur) qui à la fois « aime beaucoup ce que je fais » mais ne me soutient et ne m’invite pas, et qui refuse d’entendre raison (« Je suis contre l’Union Civile et la GPA ») et est incapable de reconnaître son homophobie. Et ces connards-là t’avouent après leur paresse intellectuelle et leur arrivisme : ils ne m’ont pas lu et « pensent qu’ils devraient le faire ».
 

Vous savez, le « mariage gay » ne nous a pas été imposé par les socialistes : il est un pur produit des faux (et majoritaires) « catholiques ».

Interview de Madeleine de Jessey (Sens Commun) sur LCI ainsi que le collectif de Ménard « On ne lâche rien ! » : la même chanson

 

Le drame de Sens Commun, c’est qu’ils n’ont toujours pas compris la place première de l’homosexualité dans la Loi Taubira (= « mariage homosexuel » dans la tête des gens). Pourtant, il faut être sacrément aveugle pour nier que la bipolarité homosexualité-hétérosexualité est le fondement et l’alibi (mondial) de l’Union Civile, du « mariage homosexuel », de la PMA, de la GPA et même du transhumanisme.
 

Comment peut-on s’abuser soi-même à ce point-là ? Entre les mouvements qui courbent le dos dans la mollesse (Sens Commun, l’union des droites, La Manif Pour Tous, les programmes électoraux de Fillon, Sarkozy, Poisson, Mariton), prêts à zapper la Loi Taubira en proposant simplement sa « réécriture », ou bien ceux qui au contraire se durcissent en faisant du mot « abrogation » – qui n’est pourtant qu’un moyen – un but électoral et politique (cf. le collectif « On ne lâche rien » avec Ménard et Lochner), pas un pour rattraper l’autre. Ce sont les deux extrêmes d’un même déni de réalité et d’absence de vision des priorités. Ce seraient les moyens qui justifieraient et prendraient la place de la fin…

 

Ils confondent la réécriture de la Loi Taubira avec son abrogation, pour finalement ne tenir aucune de leurs deux promesses (car il leur sera de toute façon impossible de faire l’une ou l’autre sans laisser aborder la question de l’homosexualité par une personne homosexuelle continente). Tandis qu’ils oublient la Loi Taubira et l’Union Civile, ils passent à côté de la réalité intentionnelle, sentimentale, et de croyance de ces deux lois – l’homosexualité et l’hétérosexualité – pour ne s’axer que sur les conséquences sociales, familiales, économiques, mondiales de celle-ci. Du coup, ils s’engouffrent dans le slogan volontariste sans fond : « On ne lâche rien ! » ; « On va réécrire ! » ; « On vous promet l’abrogation ! »… mais sans s’attaquer à la source du problème. Ils croient même par défaut, à l’instar de Sens Commun, que le « mariage gay » est un mariage, puisqu’ils assurent qu’« il n’y aura pas de démariage ». Ils n’ont vraiment rien compris au « mariage gay », ces gens-là !
 

Ils n’ont même pas le courage de dire devant les caméras qu’ils s’opposent à un discours d’un candidat (tel que celui de Sarkozy), tout ça « pour ne pas donner à croire qu’ils s’opposeraient à sa personne ». Vous voyez le côté bébé et la chute (pathétique) de l’interview faite à Madeleine de Jessey sur LCI. Déférence excessive et langue de bois. Non mais franchement, avec des attitudes lâches et carriéristes comme ça, on va où ?

Les conteurs de fleurette du PCD


 

Je serais curieux de savoir par quelle opération du Saint Esprit ceux qui comptent voter Jean-Frédéric Poisson s’imaginent qu’il va faire pour abroger l’Union Civile en faisant l’économie de parler d’homosexualité et sans le faire faire par des personnes homosexuelles continentes. C’est juste une fausse promesse, déjà non-tenue. C’est du populisme et de la démagogie draguant le catho et diabolisant la gauche. Derrière, du vent. L’homme politique ou le parti qui agite l’abrogation de l’Union Civile, du « mariage gay » et de la GPA, sans traiter de l’homosexualité, en considérant l’hétérosexualité et l’homophobie comme des non-sujets, et en écartant les personnes homosexuelles, sont des menteurs. Que ça leur fasse plaisir ou non. Et ceux qui votent pour eux, des hypocrites, des lâches et des résignés, qui n’ont rien compris au mariage gay.
 

P.S. : Conseil : Que ceux qui voudraient venir me chercher pour me faire intervenir aillent se faire foutre (au moins, ça, ils savent faire). Étant donné le marasme politique dans lequel nous nous trouvons et l’état de corruption interne de l’Église Catholique au boboïsme (y compris au PCD) et à l’extrême droite, désormais, je ne répondrai qu’à l’appel d’un Roi, le futur Roi de France.

Je n’avais jamais résumé le « mariage gay » aussi clairement!

Tiens, au moment de répondre à une des questions d’un journaliste espagnol qui me soumet la sempiternelle question à 1000 euros qu’on te somme de résumer en 2 secondes sur les plateaux-télé « Vous êtes homo, alors pourquoi vous opposer au mariage gay? », je viens d’écrire ça. Et c’est la première fois que j’arrive à résumer aussi bien, je trouve 🙂
 
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Erwann Binet, s’il le lit, mettra peut-être 2 jours à le comprendre, mais bon…

Les contradictions manifestes de La Manif Pour Tous

 

En lisant la nouvelle interview que la responsable de La Manif Pour Tous a accordée pour France Catholique, que j’ai décidé d’en faire une étude de texte et de montrer aux leaders du mouvement qu’ils se contredisent et se trompent de cap.
 
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J’ai commenté en vert chacune des phrases de l’interview de la responsable de la Manif Pour Tous, pour que vous compreniez ma réaction.
 
 

« Avant de parler des régionales, je voudrais rappeler que LMPT vise deux objectifs  : d’une part, empêcher le saccage de la famille par la majorité au pouvoir  ; » C’est fascinant, cette extériorisation du problème sur la gauche et ce partisianisme politicien binaire. Parce que les politiciens et les gens de droite ne saccagent pas la famille, peut-être ? Parce que le saccage par la famille venant de la droite serait plus enviable ? De surcroît, ledit « saccage de la famille » n’est pas dénoncé en lui-même, ni même décrit. Autre absurdité : la focalisation nataliste sur la famille, entendue principalement comme cellule familiale procréative et non d’abord comme « mariage (d’amour, procréatif ou non) »… alors qu’en réalité, le couple femme-femme est la première famille ; alors qu’en réalité, le mariage est la différence des sexes ; alors que la première souche de la famille est l’individu sexué seul. Les leaders LMPT ne s’intéressent qu’aux derniers maillons de la chaîne de la différence des sexes, à savoir leur sacrosainte Famille : pas à la personne, pas à l’amour, à peine au couple et au mariage, et beaucoup trop à l’enfant. Ils n’obéissent qu’à une logique de nombre, de quantité et d’urgence plus que d’essentiel. En n’allant pas à la source du problème du « mariage pour tous », qui est celle de l’identité, du rapport de chacun à la différence des sexes, et de la sexualité de chaque être humain, en ne s’intéressant qu’au bout de la chaîne, ils nous font croire qu’ils ne s’appesantissent pas sur le passé, qu’ils vont de l’avant, qu’ils sont dans le progrès. En réalité, LMPT se justifie de ne pas arracher le mal à la racine. C’est terrible.
 

« d’autre part, préparer la mise en œuvre d’une politique ambitieuse pour la famille et pour l’enfant. » On retrouve systématiquement chez les leaders LMPT ce discours artificiellement emphatique qui le rend électoraliste, publicitaire, plus que véritablement politique et simplement combattif. À l’instar de L’Avenir Pour Tous, mais reprenant d’autres techniques de vente, LMPT est un outil de com’ plus qu’un groupe qui a quelque chose à dire. Les leaders LMPT jouent les communicants, les rabatteurs, les speakers, mais ils ne sont ni vrais ni hommes politiques.
 

« Au cœur de cette politique, il y a bien entendu le retour au mariage homme-femme et au respect de la filiation père-mère-enfant. » Ici, on voit clairement que l’ambition de LMPT est purement hétérosexuelle (et donc, rejoint, dans l’excès inverse, la logique libertaire et familialiste du lobby LGBT). Les leaders de LMPT font du mariage une affaire de procréation uniquement. Et paradoxalement, en n’abordant pas l’Union Civile et l’homosexualité, ils déconnectent amour et fécondité. Ils font de la différence des sexes un bien en soi, ils la figent en schéma froid et sans amour, puis ils la cristallisent (toujours sans amour) en triangle papa-maman-enfant nataliste et procréatif. C’est exactement la rigidité familialiste promu par l’idéologie hétérosexuelle : dans celle-ci, la différence des sexes est célébrée en elle-même et figée en poncif. Idem pour la famille. Les leaders LMPT s’obstinent à ne pas lire et à ne pas comprendre l’idéologie hétérosexuelle, même s’ils ont juste compris qu’il fallait éviter le mot « hétérosexualité » (mais ils ne savent toujours pas pourquoi). Ils ont fait de l’hétérosexualité un « non-sujet », alors que l’hétérosexualité est l’unique pilier (avec l’homosexualité) du « mariage pour tous ». Par ailleurs, ils parlent du respect de la filiation père-mère-enfant : le premier des respects pour la famille serait déjà de la reconnaître comme fragile, non systématiquement procréative, aimante et de voir son origine personnelle, individuelle. Ce qu’ils ne font pas. La famille, pour eux, c’est un protocole productiviste à respecter. Leur raisonnement est lamentable et tout aussi hostile à la vraie famille que le « mariage pour tous », au final.
 

« Ce sont des enjeux d’humanité et de civilisation puisqu’il s’agit aussi bien de tenir compte du fait que l’humanité est homme et femme que de la nécessité de protéger le plus vulnérable, l’enfant, cette réalité et ce principe étant fondamentaux pour notre civilisation. » Les leaders LMPT, là encore, se contentent de figer la différence des sexes en herbier, sans parler du lien d’amour entre l’homme et la femme. Cette élision est typique de la pensée hétérosexiste. L’idéologie hétérosexuelle est incapable de défendre explicitement l’amour dans la sexuation, et encore moins l’amour divin (dans le célibat ou le couple femme-homme stérile et aimant). Elle est fondamentaliste dans le sens où elle fait de la différence des sexes un diktat vidé d’amour, un principe nataliste, productiviste. Toujours avec ce débordement compassionnel, misérabiliste et hystérique sur la « vulnérabilité de l’enfant » (l’enfant est transformé en idole sacrificielle sur son piédestal), sur la « bienveillance et le souci pour les plus fragiles », afin de contrebalancer l’absence d’amour et d’émotion qui caractérisait son discours sur la différence des sexes et sur la procréation. Et toujours avec ce débordement hystérico-religieux sur le devoir, sur l’ordre, sur le principe de réalité, sur le binarisme excessif (typiquement conservateur, manichéen et archaïque, au final) entre « civilisation » et barbarie. Terrifiant.
 

« C’est par la famille que se transmettent de génération en génération culture et valeurs. En bref, promouvoir la famille est essentiel pour l’avenir de la civilisation. » Tout le discours hétérosexuel est fondé sur la « transmission » (pâle redite du discours de François-Xavier Bellamy), sur l’Humanité vue comme une chaîne de filiation droite et hiérarchique, sans écueil, totalement idéalisée, vidée d’amour et d’épreuves. Top crédibilité… En plus, les leaders LMPT se transforment en machine à vomir du slogan de la « morale laïque » du Gouvernement Mondial (droitiste comme socialiste), en ressortant tous les mots qui « font bien » (« valeurs », « respect », « avenir », « essentiel », « culture », « bien commun »…) mais qui n’abordent pas les véritables problèmes. C’est de la langue de bois politicienne.

 

« Les élections régionales s’inscrivaient dans le calendrier électoral qui emmène la France vers la présidentielle, les législatives et les sénatoriales (partielles), échéances qui pourraient constituer le moment d’obtenir une nouvelle politique pour la famille. Ces régionales étaient une étape avant des élections nationales. Telle est la première raison de l’intérêt accordé à cette échéance par La Manif pour tous, mouvement social incontournable dans la vie publique, voulant obtenir que les politiques se positionnent dans le sens de l’intérêt général. » On voit ici les intérêts électoralistes, carriéristes, des leaders LMPT. Les élections régionales ne sont qu’un prétexte pour eux pour viser plus haut, vers les présidentielles. Ils font exactement comme les militants de L’Avenir Pour Tous : ils mangent à tous les râteliers politiques pour se justifier d’être indispensables sur l’échiquier politique et médiatique… alors qu’en réalité, La Manif Pour Tous est un mouvement qui tourne en rond depuis son origine puisqu’il a profité du mariage pour ne jamais le défendre, puisqu’il n’a jamais dénoncé l’homosexualité ni l’hétérosexualité (les deux bases idéologiques de la Loi Taubira), puisqu’il n’a jamais eu d’autre but que lui-même. Rien que le titre absurde de « Manif Pour Tous » l’illustre : ce mouvement (maintenant parti politique) vise tout et rien, tous et personne, et a remplacé le fond par la forme (la manifestation a toujours été un moyen, pas un message). En plus, le nom « Manif Pour Tous », trouvé par Virginie Tellenne alias Frigide Barjot, est un pastiche sincérisé du « mariage pour tous », un mimétisme stérile et ambigu, une gigantesque fumisterie, quand on y pense.
 

« La deuxième raison est le rôle puissant des régions. Elles ont des compétences très larges et le budget correspondant. » Ludovine de la Rochère sait très bien que « La Manif Pour Tous » est à l’article de la mort, étant donné sa déconnection par rapport aux véritables problèmes soulevés par l’Union Civile et l’hétérosexualité, étant donné la démobilisation et le désintérêt croissants des militants par rapport à la Loi Taubira. Alors, pour pomper des sous à droite à gauche afin de camoufler la défaite qu’est son mouvement, afin d’éviter le naufrage de sa carrière politique naissante, elle flatte les régions, cire les pompes des hommes politiques, fait de la politique politicienne à la Frigide Barjot (juste avec plus de classe et moins de vulgarité… mais sinon, ce sont des sœurs jumelles). Et le combat de Ludovine de la Rochère ressemble davantage à une activité économique et à une recherche de sponsoring qu’à un combat spirituel et moral.
 

« Les régions peuvent promouvoir une culture individualiste et familiphobe ou au contraire une culture respectueuse de la famille, de l’intérêt supérieur de l’enfant. » Le récent terme « familiphobe », utilisé uniquement par les familialistes hétérosexuels d’ailleurs, mais qu’on n’entend jamais dans les médias et dans la bouche de la majorité des Français, m’a toujours semblé une « trouvaille » ringarde avant d’être née et d’avoir eu la possibilité d’exister. En plus d’enfoncer notre combat contre l’hétérosexualité dans la victimisation, le mot « familiphobie » est mimétique d’un terme qui en revanche n’a jamais fait l’objet d’une étude par la « Manif Pour Tous » alors que pourtant il aurait pu sauver son combat : c’est « homophobie ». Mais comme LMPT est véritablement homophobe, dans le sens strict du terme (= peur de l’homosexualité, peur des personnes homosexuelles, censure de tout discours sur l’homosexualité et l’hétérosexualité), il n’est pas étonnant qu’elle se contente timidement d’imiter le phénomène de chantage émotionnel nommé « homophobie » en créant grotesquement l’adjectif-doublon « familiphobe », sans aller chercher plus loin le sens des mots et sans chercher à comprendre ce qu’est véritablement l’homophobie, sans comprendre non plus l’immoralité de son exploitation des peurs. Par ailleurs, j’ai remarqué que les leaders LMPT, et tous ceux qui font de l’enfant un étendard militant (quitte à le rendre puissant en accentuant sa fragilité), ont tendance à infantiliser le public auquel ils s’adressent. Ce discours de bourgeoise maternante est inefficace et humiliant.
 

« La plupart des régions financent, depuis des années, les actions LGBT, les gay-prides, des expositions pro-genre ou encore des campagnes de communication subversive, violant la conscience des enfants et la responsabilité éducative des parents. Cela doit cesser ! » Quand j’entends les leaders LMPT, j’ai l’impression de voir des bourgeois qui « se fâchent tout rouge » mais qui en réalité ne savent pas se fâcher, car ils n’ont pas le courage de la Vérité. En même temps qu’ils singent la colère, ils sont tellement dans la retenue, dans la sauvegarde des bonnes manières et des belles apparences, dans la recherche du consensus et du « plaire à tout le monde », que je n’y crois pas une seconde. Leur cinéma est ridicule. Quand ils diront des choses intelligentes et sortiront de leur rôle d’hétérosexuels outrés, je commencerai à les croire. Mais de toute façon, dans ce combat contre le « mariage homosexuel », leur place de leaders est illégitime et non primordiale. Personne n’ose le leur dire, mais moi je le dis. Pour lutter contre l’hétérosexualité et l’homosexualité, seule une personne homosexuelle est compétente et crédible.
 

« J’ajoute que les décisions prises par les régions ont un impact concret sur la vie des familles, même si la famille, en tant que telle, ne fait pas partie des compétences régionales. La région intervient dans la gestion des lycées (subventions diverses, événements, transports, une partie du personnel, bâtiments…), la formation, l’emploi, l’apprentissage, la sécurité, etc. La Manif pour tous est donc intervenue dans cette campagne pour y imposer l’enjeu de la famille. Et, alors que personne ne l’y attendait, cet enjeu a bien été présent et ce, aux deux tours. Si cela s’explique par la mobilisation des militants de La Manif pour tous depuis trois ans, l’organisation de meetings dans presque toutes les capitales des nouvelles régions à l’occasion des régionales en a été le vecteur. » Écoutez les leaders LMPT : « L’enjeu de la famille », « Cet enjeu a été bien présent » « La mobilisation en a été le vecteur » : ce sont des phrases qui ne veulent absolument rien dire. C’est du vent. C’est de l’intention, du slogan, mais concrètement, il n’y a pas de sens ni de réalité derrière.
 

« Pour ces meetings — intitulés Questions pour un Président de région — nous avons invité tous les candidats têtes de liste régionale. Ces meetings ont été lancés à Bordeaux le 30  octobre et les derniers ont eu lieu à Paris et à Nantes le 28 novembre, soit une semaine avant le premier tour des régionales. » Loin d’être une action, le tour de France électoral de la « Manif Pour Tous » est une posture passive et démagogique d’interrogeant. On pose des questions plus qu’on énonce des convictions et des Vérités. En plus, la reprise, pour le titre, de l’émission Questions pour un Champion, marque encore le côté « has been » et « à côté de la plaque » de LMPT, une fois de plus enfermée dans l’image, le mimétisme télévisuel, le passé et l’inaction (inaction qui se donne des allures d’engagement moderne, d’actions « coup de poing »). C’est pathétique.
 

« Le principe de ces meetings était simple : une petite dizaine de questions — toujours les mêmes — ont été posées à chaque candidat par un journaliste politique. Ces questions concernaient leur conception de la politique et leur vision de la famille, leur projet pour la région et leurs propositions en lien avec la famille et, enfin, la question des subventions versées par la région. » Je connais des militants LMPT honnêtes qui se trouvaient dans l’assistance de ces meetings lèche-bottes. Ils m’ont dit combien les questionnaires soumis aux politiciens étaient figés, polis, suintaient la démagogie et l’hypocrisie, étaient caractérisés par la peur (d’exprimer la Vérité, de nommer les réels problèmes et les solutions, de vexer les invités de marque, de sortir du cadre-cocon familialiste), n’abordaient jamais les questions qui fâchent (hétérosexualité, homosexualité, homophobie, Islam, Union Civile), étaient langue-de-bois. Quel invité politique, concrètement, tous bords politiques confondus, aurait été assez stupide pour dire qu’il était « contre la famille et contre l’intérêt supérieur de l’enfant » ? Personne. Quel candidat (même du FN) aurait été assez inconscient pour s’aventurer verbalement en dehors de la thématique sage de la « Famille », et se serait risqué à vraiment traiter des problématiques qui font débat et qui cristallisent les tensions y compris à l’intérieur de LMPT et de l’Église catholique, à savoir l’homosexualité et l’Union Civile, au risque de faire couler sa propre campagne aux régionales ? Personne. Ludovine de la Rochère, m’a-t-on rapporté, était livide quand elle a entendu l’équipe d’Abrogation Sans Concession (la seule association issue de la Manif Pour Tous, et qui a l’honnêteté de dénoncer clairement l’Union Civile comme nœud du « mariage pour tous », car c’est vraiment la Vérité) scander, en plein meeting QPPR, sa demande d’abrogation complète de la Loi Taubira par l’abrogation de l’Union Civile. Les leaders de LMPT sont vraiment l’archétype de l’hôtesse bourgeoise qui reçoit dans son salon une Jet Set politique que jadis elle n’avait pas l’honneur de côtoyer, et qui maintenant la flatte autant qu’elle lui cire les pompes. Ils ne veulent surtout pas faire de vagues. Ils ne veulent surtout pas de débats. Ils créent un simulacre de combat, un simulacre de débat. En réalité, tout comme les leaders de La Manif Pour Tous, ils ont enterré notre combat contre le « mariage pour tous » dans la mondanité et la langue-de-bois. Au lieu d’en sourire, ils devraient se cacher de honte et céder leur place.
 

« Le public a systématiquement répondu présent à ces meetings qui ont fait salle comble : les familles ont très bien compris qu’il s’agissait d’événements exceptionnels puisqu’elles avaient la possibilité d’entendre des candidats têtes de liste (et non l’un de leurs colistiers) de plusieurs partis politiques. En outre, pour élargir l’audience et donc l’impact de ces réunions, les vidéos intégrales de tous les meetings ont été mises à disposition sur le site officiel www.les-regionales.fr » Voilà. Vous avez ici l’illustration du discours démagogique, ampoulé et intéressé des publicitaires.

 

« Les candidats de gauche, en effet, ne se sont pas déplacés, tout comme Christian Estrosi (LR) et Marine Le Pen (FN), les deux seuls candidats des droites et du centre à n’être pas venus. En ce qui concerne La Manif pour tous, au contraire de presque toutes les institutions, partis, intellectuels, etc., nous n’avons pas besoin de la caution de la gauche pour faire la preuve de notre large audience et de notre crédibilité. Je pense que c’était surtout regrettable pour les candidats de gauche et pour notre démocratie. » « Large audience » : regardez-moi ça ! Jamais la « Manif Pour Tous » n’a été aussi impopulaire qu’aujourd’hui en France. Elle fatigue même ces quelques irréductibles résistants restants, rincés de tant de temps et d’argent perdus, fatigués d’entendre toujours les mêmes rengaines LMPTistes qui tournent en boucle (« L’enfant n’est pas une marchandise ! » ; « Abrogation de la Loi Taubira ! » ; « Abrogation de la GPA ! » ; « Stop Gender ! », etc.).

 

« Les candidats de gauche ont, une fois de plus, «  oublié  » qu’une bonne partie de leur électorat est attaché à la famille et considère même que celle-ci ne peut être fondée que sur le couple homme-femme et la filiation père-mère-enfant. Je pense en particulier à l’électorat populaire et issu de l’immigration qui, jusqu’en 2012, votait systématiquement à gauche. Aujourd’hui, la gauche a perdu ce vote, précisément à cause de la loi Taubira, de l’idéologie du genre et de toutes les autres attaques contre la famille. » Voyez ici la bêtise des leaders LMPT et de tous ceux qui ont fait, de par leur éducation et leur soumission à leur famille de « pensée », de la gauche le camp du « mal » et de la droite le camp du « bien ». Ils draguent l’électorat de gauche tout en continuant d’un autre côté à le mépriser, en pratiquant un « manichéisme positif » ou un « sectarisme politicien positif » ou un populisme compassionnel. Là encore, ils balancent des mots-épouvantail (« Gender », « Loi Taubira », « GPA », « PMA ») qu’ils se gardent bien d’expliquer. Parce qu’ils en sont pour le moment tout simplement incapables.

 

« Plus généralement, les candidats de gauche ont «  oublié  » que les Français plébiscitent largement la famille, et encore davantage les jeunes. » Les leaders LMPT s’entendent-ils parler ? La problématique de la famille est le cadet des préoccupations des jeunes d’aujourd’hui, davantage centrés sur l’amour, le sexe, l’identité, l’amitié, l’affectivité et la sexualité bisexuelle, les loisirs et la spiritualité, que sur les réalités du mariage et de la famille. Par ailleurs, je me tue à leur répéter depuis longtemps : la « famille », la « Vie », l’« enfant », ne sont pas des noms efficaces pour défendre notre combat. En face, les pro-loi-Taubira défendent également la « famille », la « Vie », l’« enfant », le « bien commun de tous » ! En revanche, si nous luttions véritablement contre les problèmes qui crispent notre société (l’Union Civile, l’hétérosexualité, l’homosexualité, l’avortement, les contraceptifs…), en les nommant explicitement, si nous luttions vraiment pour les bonnes solutions (le Christ, l’Amour, la Vérité, la verbalisation du mal, le mariage ou le célibat consacré…), nous ne nous cacherions pas derrière les paravents de la famille et de l’enfant, paravents auxquels de moins en moins de personnes croient.
 

« Néanmoins, je sais que plusieurs candidats de gauche étaient tentés de venir, mais ils n’ont pas osé. La gauche qui gouverne actuellement est en effet très idéologue et intolérante : elle ne supporte pas le dialogue avec ceux qui ne sont pas d’accord avec elle et qui, en outre, la renvoient à la réalité de notre humanité, réalité dont elle ne veut pas entendre parler. » Les leaders LMPT, loin de s’éloigner de la pensée unique, et de dépasser celle-ci par la Vérité, reprennent à leur compte tout le jargon socialo-bien-pensant, fondé sur la notion de « dialogue », de « tolérance » et « intolérance », d’« idéologie ». C’est du niveau collège (ou FN) : « Ben bravo, hein. C’est ceux qui parlent de tolérance qui sont les plus intolérants ! C’est celui qui dit qui y est ! » Quelqu’un pour relever le niveau ?

 

« Dans ce contexte, ces candidats n’ont pas assumé de répondre aux Questions pour un président de région, sauf deux d’entre eux — l’un PS, l’autre écologiste — qui l’ont fait par écrit. Les lignes commencent donc à bouger. Il faut être patient  ! » C’est une tradition chez les leaders LMPT, de maquiller leur lâcheté en vertu, en « patience » ou en positive et optimiste attitude.
 

« À propos des positions exprimées par les uns et les autres – Debout la France, Front national, Les Républicains et quelques partis régionaux —, je ne dirai pas que les partis se sont retrouvés proches les uns des autres en termes de positions, tout simplement parce que c’est plutôt une question de personnes : en effet, au sein de chaque parti, il y a des différences notables d’un candidat à un autre. Si vous prenez les propos de Dominique Reynié et de Laurent Wauquiez sur le mariage, ils sont littéralement opposés, ou encore ceux de Marion Maréchal Le Pen et de Wallerand de Saint-Just sur le planning familial, idem. » « C’est une affaire de personnes. » Je ne sais pas pourquoi… ce langage #pasdamalgames me fait penser au discours bobo de l’architecte Otis.
 

 

Encore une fois, par démagogie, langue de bois, peur de dire le fond de sa pensée (si pensée il y a…) et refus de vexer, les leaders LMPT jouent en fond de terrain, pratiquent le relativisme politique… pour ne pas affronter en réalité le clivage intégrisme/progressisme qu’ils craignent tant, car au fond ils sont tétanisés par la présomption d’homophobie ou de fascisme ou de conservatisme qui pèse sur eux (en partie à raison). Rien d’étonnant qu’ils citent ce qui, à leurs yeux (et surtout aux yeux des mass médias), représente « les extrêmes » (Dominique Reynié et Laurent Wauquiez ; ou encore Marion Maréchal Le Pen et de Wallerand de Saint-Just), pour ensuite se placer confortablement sur le fauteuil rouge de la « neutralité », du « juste » milieu, de l’accueil écoutant, poli et « religieux » (mais pas catholique, faut pas déconner).

 

« Avant d’en venir aux candidats qui m’ont paru crédibles dans leurs positions et surtout leurs engagements, je voudrais faire part de ma joie d’avoir entendu – pour la première fois – des politiques de ce niveau (présidents de conseils régionaux, députés, anciens ministres…) s’exprimer longuement sur la famille. De fait, les médias ne les interrogent presque jamais sur ces questions et eux-mêmes n’en parlent pas volontiers. C’était nouveau et ô combien réjouissant… même si la marge de progrès est considérable ! » Je ne vais pas me répéter sur la démagogie caressante et bourgeoise, qui jette des fleurs à tout le monde, et surtout à ceux qui peuvent servir ses intérêts carriéristes futurs.

 

Au fond, obtenir une réflexion avancée et des positions affinées et assumées, ce sera la prochaine étape ! Les leaders LMPT, c’est vraiment les speakerines qui, face à l’absence de résultats concrets, de vraies victoires et de Vérité, répèteNT sans arrêt : « Ça va venir ! Ça va venir ! C’est déjà là ! Oh ! Regardez ! », sans vraiment se donner les moyens de changer, de faire avancer les choses. Car dans les faits, ils sont les rois de la langue-de-bois, de la rétention d’informations, de la censure des sujets cruciaux, de l’invention de fausses solutions (présentées comme de « grandes avancées » révolutionnaires), du personnalisme politique. La dictature souriante de l’aristocratie bobo catho.

 

« Nous avons constaté, en effet, que la plupart n’étaient pas très à l’aise sur ce sujet  : les mots étaient parfois répétitifs, les analyses sommaires, etc. » C’est sûr que si vous leur posez des questions tout aussi répétitives que leurs réponses, et les lancer sur des thématiques annexes et polies (« la famille », « l’enfant », le « Gender », la « GPA », les « racines ») pour éviter d’avoir à vous/les confronter aux vrais problèmes, vous ne risquez pas de récolter de la part des candidats que vous interrogez autre chose qu’un miroir de votre propre lâcheté !

 

« Certains candidats tournaient autour du pot : ils n’arrivaient pas à être concrets dans leurs réponses. Il n’était pourtant pas difficile de l’être sur la question des subventions, par exemple, qui supposait aussi bien d’exposer des principes (le respect de l’intérêt général notamment) que des cas concrets (la LGBT, l’Institut Émilie du Châtelet qui assure la promotion de l’idéologie du genre, etc.). Je pense que les réponses floues étaient dues, selon les cas, au manque de réflexion ou à la peur de sortir du ‘politiquement correct’ ». C’est l’hôpital qui se moque de la Charité. Les leaders de LMPT sont les premiers à ne jamais parler et définir le lobby LGBT (qui est en réalité l’idéologie hétéro-bisexuelle reposant sur l’Union Civile), sont les premiers à ne pas parler d’argent (mais à le quémander/ponctionner à tous en ce moment), sont les premiers à ne pas dire ce qu’est véritablement le Gender (à savoir, en réalité, l’hétérosexualité)!
 

« Nous avons observé aussi que bien peu savaient expliquer ce qu’est la politique. » Parce que les leaders LMPT, qui ne font pas de politique mais de la politique politicienne (la vraie politique écoute le Peuple, ose la Vérité et le service, s’adapte aux réalités de son temps), prétendent nous faire des leçons de politique ???
 

 

« Pour tout vous avouer, j’avais souhaité commencer par cette question parce que je rencontre beaucoup d’hommes et de femmes politiques et j’ai constaté qu’ils ne sont pas toujours au clair avec la finalité de la politique. Il y a cependant eu quelques très belles réponses. » Ludovine de la Rochère se garde bien d’expliquer véritablement ce qu’elle met derrière son expression « finalité de la politique ». En général, dans le jargon lmptiste, ça rime souvent avec ce genre de formules convenues : « bienveillance », « protection des plus faibles et des plus pauvres », « service du bien commun », « valeurs », « essentiels », etc. Blabla politicard de catholiques de droite qui n’assument ni l’Église catholique, ni la Vérité (quitte à ce qu’Elle divise), ni les réalités de leur temps, ni les probables conflits, ni le Christ (remplacé discrètement par les « valeurs humanistes » qu’Il porte).
 

 

« Quant aux candidats crédibles, il y en a eu heureusement plusieurs. Si l’on prend l’exemple de Laurent Wauquiez ou de Marion Maréchal-Le Pen, ils m’ont paru, tous les deux, crédibles parce qu’ils ont été engagés dans nos manifestations, parce qu’ils ont réitéré avec force leur souhait de revenir sur la loi Taubira en affirmant leur soutien au mariage homme-femme et à la famille fondée sur la filiation père-mère-enfant, et enfin parce qu’ils m’ont paru capables d’être des leaders et donc de mettre en œuvre ce qu’ils défendent. » C’est une blague ? Qui, de Laurent Wauquiez ou de Marion Maréchal-Le Pen, a eu le courage de revenir sur l’Union Civile et l’hétérosexualité, seuls et uniques supports du « mariage gay » ? Aucun ! Wauquiez, par exemple, a l’hypocrisie de la plupart des catholiques d’ailleurs : il se dit contre le « mariage pour tous » mais pour l’Union Civile (alors que ces deux lois sont la même réalité intentionnelle et législative : justifier « l’amour homosexuel » en tant qu’« amour universel », et retirer nationalement à la différence des sexes son statut de fondement d’existence humaine et de condition primordiale et universelle d’Amour), il se dit contre la GPA et pour l’« amour » homo, il défend la famille mais croit en son pire ennemi l’hétérosexualité, il chérit les causes dont il dénonce les conséquences. Qu’est-ce que ça veut dire ?? Et surtout, quand est-ce que « La Manif Pour Tous » reconnaîtra sa schizophrénie qui consiste à soutenir ces hommes politiques tenant ce double discours sur l’homosexualité ? Quand est-ce que les leaders LMPT auront l’humilité de ne pas se laisser corrompre par le mot « abrogation » ?? C’est honteux, cette compromission !

 

« Je sais bien que même lorsqu’ils se déclarent favorables à nos propositions, les politiques sont souvent considérés comme opportunistes. C’est possible mais, en tout cas, des propos ont été tenus. Ils engagent désormais ceux qui ont été élus présidents et conseillers. » Quelle pharisaïsme ! Les leaders LMPT non seulement identifient l’hypocrisie de leurs interlocuteurs, mais en plus, ils ne la dénoncent même pas et la présentent malgré tout comme une avancée, un progrès ! Comment osent-ils ???
 
Ludo Valérie Pécresse
 

« Valérie Pécresse, à peine élue, n’a eu de cesse de minimiser le rôle de ses colistiers PCD et d’insister sur l’impossibilité, selon elle, d’abroger la loi Taubira… De fait, Valérie Pécresse est ambiguë et contradictoire et ce, depuis longtemps. Dès le début de sa campagne pour la région Île-de-France, elle souhaitait intégrer des candidats ‘LMPT-compatibles’ sur sa liste, malheureusement pas par conviction semble-t-il, mais parce qu’elle était convaincue que c’était stratégiquement nécessaire. C’est pourquoi elle a intégré aussi bien des candidats PCD que Sens commun et d’autres de la société civile identifiés comme ‘LMPT-compatibles ’, ou ‘Family-friendly’ si vous préférez… » Parce que Ludovine de la Rochère se croit plus cohérente que Valérie Pécresse, en se taisant sur l’Union Civile (et en s’y « opposant » tacitement mais jamais explicitement), en se taisant toujours sur l’hétérosexualité et l’homosexualité ??
 

« Je me réjouis qu’elle nous considère comme incontournables, c’est un début, mais on est très loin du compte évidemment ! » Voilà : comme d’habitude, les leaders LMPT arrondissent superficiellement les angles, excuse les « retards » (« Monsieur le Président est en réunion, mais il est à vous dans quelques secondes. »), diffèrent la Vérité pour, en réalité, s’excuser de ne pas La rechercher.
 

« Comme beaucoup de politiques, elle est impressionnée par le lobby LGBT et ses amis journalistes. Elle n’assume donc pas ses choix, alors même qu’ils sont encore minimalistes. Elle se dit opposée à la PMA ‘sans père’ et à la GPA, mais n’a pas le courage d’aller contre la loi Taubira. » Parce que Ludovine de la Rochère a eu le courage d’aller contre la Loi Taubira (reposant exclusivement sur l’homosexualité et la croyance en « l’amour hétérosexuel » et en « l’amour homosexuel ») ? Absolument pas ! Elle fait la leçon alors qu’elle est très mal placée. Elle m’a même empêché de parler d’homophobie (ma participation à une université d’été de LMPT pour parler de mon livre L’homophobie en Vérité a été anecdotique, alors qu’elle aurait dû être primordiale ; mon livre n’a d’ailleurs pas été promotionné), elle m’a empêché de parler d’homosexualité et d’hétérosexualité (mon allocution au podium du Champs de Mars le 13 janvier 2013 a été accidentelle, et j’ai dû forcer les barrières sinon, on ne m’aurait jamais laissé passer ; on m’a d’ailleurs coupé le micro pendant tout le cortège), elle m’a empêché de dénoncer l’Union Civile (cette opposition à l’Union Civile est fascisée par Frigide Barjot, et pas du tout assumée par Ludovine de la Rochère). C’est très grave, ce qu’ont fait Frigide Barjot et Ludovine de la Rochère. Elles ont opéré un gâchis monumental. Elles ont torpillé notre mouvement et promotionner le « mariage pour tous » et la GPA sans que personne ne s’en rende compte. Et par homophobie gay friendly, en plus !

 

« Notre mobilisation, précisément, doit faire sortir les politiques et plus généralement les leaders d’opinion de cette domination culturelle de la gauche libertariste. » Encore faudrait-il que les leaders LMPT eux-mêmes en soient sortis, de cette « domination culturelle ». La victimisation fait des ravages ! Et que dire de leur emploi de l’expression « gauche libertariste » ? Parce qu’ils s’imaginent que la droite n’est pas libertaire, peut-être ??
 

« Les positions de Valérie Pécresse sont aberrantes à double-titre  : d’abord parce que la PMA et la GPA vont inéluctablement avec la loi Taubira, ensuite parce qu’on dirait qu’elle ne sait toujours pas ce que signifie le mot ‘abrogation’ ! » Et les leaders LMPT ne le savent pas davantage ! Si ils pensent que le mot « abrogation » est magique et qu’il se suffit à lui-même pour ne pas revenir sur l’Union Civile (par le traitement explicite de l’hétérosexualité et par le témoignage primordial des personnes homosexuelles), ils ne l’ont pas compris non plus, je signale !

 

« Abroger une loi, c’est la supprimer, non pour le passé (l’abrogation n’est pas rétroactive), mais pour l’avenir. » Qu’est-ce que c’est que cette phrase et ce raisonnement ? C’est de la poésie taubiresque, sans doute… Les sophistes n’auraient pas fait mieux.

 

« En France, des lois sont abrogées quotidiennement. Lorsque le Parlement vote de nouvelles normes de construction, il abroge la loi précédente. Pour autant, on ne modifie pas toutes les constructions précédant la nouvelle loi pour les mettre aux nouvelles normes : celles-ci sont valables uniquement pour les constructions ultérieures. Ainsi, abroger la loi Taubira ne signifie aucunement ‘démarier’ comme semble le croire Valérie Pécresse au micro de France Inter, soit par incompétence — ce que j’ai du mal à croire —, soit pour écarter le sujet sous un mauvais prétexte. » Ah bon ? Mais qui parle de « démariage » ? Uniquement ceux qui, comme Ludovine de la Rochère, rentrent dans l’esprit du monde et s’imaginent que le « mariage homosexuel » est un « mariage ». Alors qu’il n’est pas un « mariage » puisque le mariage EST la différence des sexes !

 

« Une telle affirmation est d’ailleurs grave puisqu’elle conforte cette idée fausse et rend donc plus difficile l’acceptation de cette abrogation par ceux qui hésitent. » Ce sont les leaders LMPT qui sont autant dans l’erreur que Valérie Pécresse. Une loi se supprime par la racine, et non par ses feuilles ou ses conséquences, ni par morceaux. Et toute loi a des racines, une unité. En l’occurrence, la racine de la Loi Taubira, c’est la croyance en la bipolarité hétérosexualité-homosexualité (qui travestit les Droits de l’Homme en « Droits des homos et des hétéros » puis en « Droits des Amoureux, ni homos ni hétéros »), puis, sur le papier, l’Union Civile. Ludovine de la Rochère parle du « mariage pour tous » comme d’un fantôme en suspension. C’est dramatique. Pourquoi fait-elle cela ?
 

« Quant à l’union civile, que certains voient comme une alternative à la loi Taubira quand celle-ci sera abrogée (tôt ou tard !), c’est un sujet complexe à double titre. D’abord parce que le terme est en réalité flou. Est-ce une institution (comme le mariage) ou un contrat (de droit privé donc) ? Devant qui est-elle célébrée (tribunal, notaire ou maire : ce n’est pas du tout la même chose) ? Quels droits et devoirs ouvre-t-elle ? etc. » Ludovine de la Rochère joue sur les mots et se cache derrière la posture interrogative pour nier la réalité intentionnelle du « mariage pour tous » et de l’Union Civile, ou bien pour cautionner encore une fois l’esprit du monde qui sépare de manière abusive et artificielle « vie publique » et « vie privée », dans le seul but final de mieux relativiser et légitimer l’intimité sentimentale de l’homosexualité (donc l’Union Civile). Comme à leur habitude, les responsables LMPT pratiquent la langue-de-bois, en complexifiant un débat qui est déjà complexe, par la formulation d’un timide « non » à l’Union Civile tout en la cautionnant par le non-dit.

 

« D’autre part, selon la définition juridique qui serait celle de ladite union, le risque est que la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) considère qu’il y a discrimination et qu’elle n’oblige à la considérer comme l’équivalent du mariage, donc ouvrant droit à l’adoption et à la PMA ‘sans père’. Dans ce cas, ce serait un retour à la case départ ! » Ludovine de la Rochère, ici, nous fait le même coup qu’Albéric Dumont que j’ai eu récemment au téléphone. Albéric, en effet, m’appelait pour me reprocher non pas ce que j’écrivais concrètement sur l’homophobie (mot qu’il n’a toujours pas compris, d’ailleurs ; et il m’a avoué que dans le fond, concrètement, il n’avait rien à redire à mes propos et qu’il était d’accord avec mes livres), mais l’image négative que ça pouvait donner à la Manif Pour Tous et les retombées judiciaires que l’emploi du mot à l’encontre de LMPT pouvaient induire contre eux. Ces gens-là, tétanisés par l’image, leur réputation, et la présomption/inculpation d’« homophobie », sont capables de la plus grande couardise. Ils prétendent lutter contre « toute forme d’homophobie » (c’est dans les mots de présentation de leur mouvement), mais en réalité, c’est faux : ils luttent, tout comme Alain Escada de Civitas ou comme Frigide Barjot, contre la « présomption d’homophobie ». L’homophobie, en elle-même, ils s’en contrefichent ! Ils considèrent même que c’est à la fois un argument diabolique et une irréalité, un non-sujet, un piège de la novlangue, une insulte gratuite. Les attaques réelles, les censures (qu’ils cautionnent) et les violences faites à l’encontre des personnes homosexuelles, les mécanismes de ces attaques, ça leur passe complètement au-dessus ! J’entends d’ailleurs dans les propos de Ludovine de la Rochère encourageant à ne pas revenir sur l’Union Civile un chantage et une compromission par rapport à la présomption d’homophobie : « Il ne faut pas demander l’abrogation de l’Union Civile : elle est politiquement incorrecte, elle n’est pas stratégique, elle nous ferait perdre le peu de victoires contre la GPA que nous avons déjà acquises, elle nous ferait passer pour des fachos ou des intégristes ou des homophobes, et EN PLUS, maintenant, elle est condamnable pénalement par la CEDH. Donc la ferme. » Au lieu d’avoir le courage de dire la Vérité et de dénoncer la vraie racine de la GPA et du « mariage pour tous », Ludivine de la Rochère rentre complètement dans l’esprit légaliste du monde qui donne à la présomption d’homophobie (et non à l’homophobie) tous les pouvoirs. C’est de la collaboration en bonne et due forme !
 

« J’ajoute, enfin, que selon la définition donnée à cette union, on peut, ou non, retomber dans le piège de l’idéologie du genre. Il est donc déraisonnable de lancer le sujet n’importe comment ! » À nouveau, chez les leaders , c’est la rhétorique lâche du « moindre mal » qui se fait passer pour de la prudence, de la diplomatie, de la sagesse et de la tactique.
 

« En tout cas, pour le moment, nous vivons ‘sous le régime’ de la Loi Taubira et ce n’est pas avant 2017 que la question de l’alternative se posera. » Bis repetita : discours lénifiant de la patience, du report, de l’action différée. Et ce discours finit par considérer la Loi Taubira comme une réalité, et une réalité importante. C’est faux. Le « mariage homosexuel », tout solidifié par le marbre qu’il soit, est une irréalité. Et l’Union Civile n’est qu’un fantasme, un bout de papier.

 

« C’est pourquoi La Manif pour tous met toute son énergie à dénoncer la loi Taubira et ses conséquences : c’est incontournable pour revenir au mariage homme-femme, c’est-à-dire pour obtenir l’abrogation de la loi. » Dénoncer les conséquences dont on chérit les causes, c’est de la perte d’énergies, de la corruption, du mensonge. Les leaders LMPT font miroiter à leurs militants de bonne volonté une abrogation qui n’arrivera jamais sans un retour sur l’Union Civile, sans une dénonciation et une étude sérieuse de l’hétérosexualité, sans un leadership principalement homosexuel.
 

« Quant à l’alternative envisageable le moment venu, c’est-à-dire quand l’abrogation de la loi Taubira deviendra possible, le collectif de juristes Famille et République, partenaire de La Manif pour tous, y travaille. De son côté, La Manif pour tous – au cours de ses deux dernières Conventions nationales – a défini les critères qui lui permettront de se positionner, le moment venu, par rapport aux alternatives proposées. Autrement dit, chaque chose en son temps ! » Ce sont des mots mais il n’y a rien derrière. Car les Conventions nationales n’ont tout simplement pas compris la Loi Taubira. Sans discernement et sans Vérité, le temps et la patience n’y changeront rien.

 

« Je me réjouis, pour les enfants et les familles, du référendum en Slovénie il y a 10 mois, et de la victoire du ‘non’ à l’ouverture du mariage à et l’adoption pour deux hommes ou deux femmes. J’ajoute qu’un pays qui prend des décisions aussi importantes en tenant compte de la réalité humaine se constitue des assises autrement plus solides et pérennes que des pays dont les décisions sont purement idéologues. Je me réjouis donc, plus largement, pour tout le peuple slovène ! » Les leaders LMPT, une nouvelle fois, n’ont pas compris le corrélation entre l’Union Civile et le « mariage pour tous », et que le référendum slovène est une fausse victoire. Tous les pays, sans exception (y compris ceux qui avaient dit « non » au « mariage pour tous » par voie référendaire) qui ont adopté l’Union Civile finissent par retourner tôt ou tard cette carte en « mariage homosexuel ». Car l’Union Civile fait en sorte que le sentiment amoureux justifie quasiment toute union humaine, et donc homosexuelle. L’Union Civile, c’est une bisexualité commercialisée, un libertinage sentimental et un contrat symbolique qui fait bien plus que ce qu’il indique sur le papier. C’est un mariage déguisé, et la passerelle du « mariage pour tous ». L’Union Civile est le « mariage pour tous ». Dans tous les cas !
 

« Ce qui est intéressant avec ce référendum, c’est que l’on constate à nouveau que lorsque le peuple est consulté, il répond la plupart du temps que le mariage concerne spécifiquement le couple homme-femme. Ainsi, aux États-Unis, lorsque des États ont organisé des référendums sur le mariage de deux hommes ou de deux femmes, le résultat a été défavorable à ce projet. Hélas ! cela n’a pas empêché la Cour suprême d’imposer finalement le mariage gay. » Mais quel aveuglement monumental… !!
 

« Dans bien des pays, dont la France, on a constaté à maintes reprises que les élus ne sont pas représentatifs du peuple sur ces sujets-là. De fait, quand La Manif pour tous a commencé à mobiliser en novembre 2012, nous avons très vite constaté qu’il fallait intégrer à nos slogans des appels à respecter la démocratie. La gauche, d’ailleurs, est connue pour être défavorable aux consultations de type référendum. » Ce qui est dit est faux. La gauche est justement connu pour faire des simulations de référendums à gogo et de consultations démagogiques de « collaboration participative » (même si je ne nie pas que les référendums nationaux, de droite comme de gauche, sont rares parce que coûteux, et que ça fait très longtemps qu’ils n’existent plus dans le monde et au sein des États « démocratiques » dignes de ce nom… et ça, ça n’a rien à voir avec une histoire de gauche !).
 

« Contrairement à ce qu’elle prétend, la gauche n’est pas démocrate ! » La droite non plus.
 

« Il y a eu bien d’autres exemples, hélas ! Dans le processus de vote de la loi Taubira  : les consignes de vote données aux parlementaires socialistes, le scandaleux vote à main levée du Sénat, l’accélération du calendrier parlementaire par François Hollande quand il a vu que les sondages basculaient contre le projet de loi Taubira, mais aussi le traitement odieux des opposants au projet de loi par les forces de police… » Et le traitement honteux par LMPT des personnes homosexuelles opposées à la Loi Taubira, on en reparle ?
 

« Nos élus sont pétrifiés face au lobby LGBT, celui-ci maniant l’accusation d’homophobie dès que ses revendications rencontrent une résistance. » Là encore, c’est l’hôpital qui se moque de la Charité ! Je n’ai jamais vu, à part avec Frigide Barjot, de personne plus tétanisée par la réputation d’homophobe que Ludovine de la Rochère.

 

« À cela s’ajoutent bien sûr les délires égalitaristes et utopiques de certains politiques de gauche, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem et Erwan Binet en tête. » Les leaders de LMPT peuvent parler ! Les « délires égalitaristes » de nos opposants n’ont rien à envier aux délires familialistes et unitaristes de LMPT ! Si d’un côté ils étaient obsédés par l’Amour et l’Égalité, de l’autre ils sont obsédés par la Nature (culturelle) et l’Unité. Je ne sais pas ce qui est le mieux !

 

« Sens commun me paraît être une excellente initiative, quoiqu’elle soit à l’évidence difficile à mener. Mon regret, à vrai dire, c’est qu’il n’y ait pas encore des ‘Sens commun’ dans tous les partis politiques. Il y a eu une tentative de ‘Front commun’ au sein du FN, mais elle a été refusée puisqu’il n’y a pas, officiellement, de courants au sein du FN. ‘Debout les familles’, en revanche, vient d’être créé au sein du parti Debout la France. » Rien d’étonnant que Ludovine de la Rochère soutienne Sens Commun, spécialiste de l’opportunisme politique, qui rassemble des gens qui n’ont pas le courage de parler d’hétérosexualité, d’homosexualité et d’Union Civile, et qui sont davantage préoccuper de draguer les hommes politiques de droite pour s’assurer une carrière (… pardon… pour défendre leurs « convictions profondes », leurs « valeurs », le « bien commun », et désamorcer « l’entre-soi » : jargon insipide maison) que de s’occuper sérieusement des problèmes urgents de notre pays.
 

« Au-delà des partis, je milite tant que je peux pour que, dans toutes les composantes de la société, les défenseurs de la famille deviennent actifs. L’éducation, la formation, les universités et les grandes écoles, les médias, les syndicats… sont autant de lieux stratégiques dans lesquels il faut agir ! » Voilà. Comme dirait François-Xavier Bellamy ou le père Pierre-Hervé Grosjean, « il faut s’engager ». C’est important. Pourquoi c’est important ? Parce que c’est « très fort ». Eh puis voilà.

 

« En ce qui concerne l’élection présidentielle, nous préparons actuellement les actions pour l’étape préalable des primaires. L’enjeu est considérable. Organiser les bonnes actions et au bon moment, est crucial. Et bien sûr, la mobilisation sera essentielle vis-à-vis des politiques pour obtenir la prise en compte de ce que nous défendons, pour changer leurs réflexes ‘politiquement corrects’ ». « C’est crucial », « C’est important », « C’est essentiel ». Euh… pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. »…
 

« Au-delà de ces actions à visée politique, le combat est d’ordre culturel. » Ben oui. C’est les Veilleurs, et c’est François-Xavier Bellamy, et c’est Fabrice Hadjadj (ou bien peut-être Gandhi et Martin Luther King, je ne sais plus) qui l’ont dit.
 

« Le mal-être français – et même occidental – est immense. Il est la conséquence d’une perte de repères, qu’ils soient historiques, anthropologiques ou spirituels. » Perroquetland.
 

« Il s’agit donc de faire bouger les mentalités de nos contemporains. » Oui. C’est Tugdual Derville qui l’a dit : je crois que la solution, c’est de RÉVEILLER LES CONSCIENCES. (On va aller loin avec ça…)
 
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« Autant de raisons pour lesquelles La Manif pour tous a mis clairement le cap sur 2017 pour faire gagner la famille. » Les célibataires, on s’en moque. Les couples non-mariés ou stériles ou séparés, aussi. Les personnes homos… ça existe ça ?
 

« Nous avons montré, depuis trois ans, que nous ne lâchons rien et que nous obtenons des victoires politiques : reculs successifs sur la PMA ‘sans père’ et sur la GPA, renoncement à la généralisation des ABCD de l’égalité, retrait du désastreux projet de loi ‘Familles’ de Dominique Bertinotti, recul sur l’adoption pour les couples pacsés et concubins… » Faut-il rappeler à Ludovine de la Rochère que depuis le départ, notre mouvement enchaîne les défaites et perd tous ses combats ? L’Union Civile est passée, le « mariage pour tous » est passé, la PMA et la GPA sont en train de passer, l’euthanasie aussi. Nous prend-on pour des aveugles ? Les leaders LMPT vont-ils se remettre un poil en question un jour ??

 

« Le lobby LGBT et ses alliés, en conséquence, ne cessent de chercher des alternatives à la voie législative, pour avancer sur ces sujets. Mais nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre nos actions pour gagner ! » Oui. Il suffit de se rendre au Parlement Européen à Bruxelles pour voir que le lobby LGBT a une majorité écrasante et une longueur d’avance qui est colossale, pour comprendre que le triomphalisme des leaders LMPT est un volontarisme sans fond et sans recul.

 

« La Manif pour tous a-t-elle une stratégie par rapport aux catholiques ? » Oui. Elle les humilie, leur demande de se travestir et de taire leur foi, elle croit en Jésus mais Le cache comme une honte, n’a pas compris que sans le Christ au centre aucune action ne tient et aucun mouvement ne peut rester dans l’Unité, la Force et l’Amour. La « Manif Pour Tous » est un mouvement bobo et anticlérical qui s’ignore
 

« En ce qui concerne l’Église, je ne dirai pas que nous sommes dans une stratégie, mais plutôt dans un dialogue qui se fait de mille manières. » On rappelle Otis.
 

 

« Il nous est ainsi arrivé d’adresser un courrier d’informations – par exemple sur l’ABCD de l’égalité – à l’ensemble des évêques, des dirigeants d’établissements privés catholiques, de l’UNAPEL, des mouvements de jeunes… ce que nous avons fait aussi à l’attention de représentants d’autres religions et d’instances non confessionnelles. Nous avons pu, ensuite, échanger avec nombre de destinataires de cette note. Mais la France est un pays de tradition catholique — n’en déplaise à François Baroin — et ce dialogue se fait donc majoritairement avec le peuple catholique et ses clercs, prêtres et évêques. » C’est bien : les évêques et les fidèles catholiques sont CONSULTÉS. C’est hyper sympa. Ils sont PARTENAIRES (du moment qu’ils ferment leur gueule et qu’ils ne récupèrent pas le logo de la « Manif Pour Tous » : marque déposée ! Les leaders LMPT tiennent à leur copyright !). Affligeant.
 

« Cela est d’autant plus vrai que l’Église est la première institution du monde par l’expertise, l’expérience et le temps consacré à ces enjeux. Certes, tous les catholiques ne partagent pas notre combat, mais cela ne nous empêche pas d’aller de l’avant, avec les encouragements du Saint-Père, qui m’a reçue au printemps 2014. » Aaaah… Cette chère selfie avec le Pape (… pour lui faire dire tout ce qu’on veut… et surtout tout ce qu’il ne pense pas) !
 

(Cette photo n'est pas un montage)

(Cette photo n’est pas un montage)


 

« J’ajoute que, lors du Tour de France que j’ai fait au printemps 2015, au cours duquel je suis allée dans 25 villes en 5 semaines, j’ai été très souvent interrogée, à la fin de ces conférences, sur l’attitude de l’épiscopat. Ma réponse a toujours été la même : d’abord, bien des évêques, dans leur diocèse, soutiennent explicitement le mariage homme-femme et la famille, même si leur communication n’est pas reprise et connue au niveau national. D’autre part, le rôle des évêques n’est pas le militantisme en tant que tel  : l’action militante est plutôt le rôle des laïcs, comme l’a fortement rappelé le pape Benoît XVI. » Ben oui. Séparation de l’Église et de l’État ! Séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel ! D’ailleurs, je crois qu’on est tous d’accord pour dire que Jésus n’a jamais fait de politique (ce qui est, en réalité, archi-faux), que les évêques ne sont ni humains ni citoyens, que les fidèles catholiques doivent s’engager en politique mais ne pas faire de politique en Église… Pauvre schizophrénie de nombreux catholiques qui n’ont rien compris à Jésus, à ce qu’est vraiment la noblesse de la politique et de la sexualité !
 

« Autrement dit, avant de voir ‘la paille dans l’œil’ de certains de nos frères-évêques, regardons d’abord ‘la poutre’ qui est dans le nôtre… » C’est peu de le dire !
 

« Si chacun se lève pour assumer ses responsabilités, c’est déjà une grande et bonne nouvelle pour l’avenir ! » Les leaders LMPT, comme des communicants dignes de ce nom, savent que, pour ne pas passer pour des insensés ou des destructeurs (alors qu’ils ont fait un beau travail de sape de notre combat jusque-là), il convient de finir leurs interviews par une phrase de conclusion bien vaseuse et bien « positive » (et crypto-biblique sans trop que ça se voie). Que leur appel à assumer leurs responsabilités ne soit pas de la jolie formule. Et si c’est le cas, qu’ils comptent sur moi pour leur rappeler leur hypocrisie, leur fausse humilité, et leur irresponsabilité. Car visiblement, ils ne s’en rendent pas compte.
 
 
 
 

P.S. : Et Famille Chrétienne qui ne comprend rien non plus à l’Union Civile…

Famille Chrétienne toujours engluée dans son orgueil

 

Ils ne comprennent rien à rien à l’homosexualité et au mariage gay, à Famille Chrétienne (cf. l’article suivant).

 

Ils ne font toujours pas le lien entre le « mariage gay » et l’Union Civile (l’hétérosexualité), ou bien tombent dans le panneau de dissocier schématiquement les personnes homos et les personnes gays. C’est effrayant. Les journalistes catholiques n’écoutent rien de ce que je dis. Quel orgueil monumental de leur part.

 

Non seulement la Slovénie ne tient pas bon mais son référendum est un bouclier en carton. Tant qu’on ne comprend pas que le « mariage gay » EST l’Union Civile, et que le pilier idéologique de l’Union Civile est l’hétérosexualité, on s’enlise dans la bêtise, la collaboration de ce qu’on condamne, et les fausses espérances.

Les Vidéos de l’Araignée sur Youtube (de 1 à 8)

 

Vidéo n°1 : « Mon message existe sur Youtube »
 

 

Vidéo n°2 : « Pourquoi l’amour homo n’existe pas »
 

 

Vidéo n°3 : « Ce que je pense de Zemmour »
 

 

Vidéo n°4 : « Continuer l’opposition au mariage gay »
 

 

Vidéo n°5 : « Définition du boboïsme »
 

 

Vidéo n°6 : « Le Gender et le lobby LGBT, c’est l’hétérosexualité »
 

 

Vidéo n°7 : « Islam, la non-religion »
 

Vidéo n°8 : « Pourquoi la masturbation c’est mal »
 

Pourquoi ne pouvons-nous pas nous contenter de la demande d’abrogation du « mariage pour tous » (pour les rares qui commencent à comprendre qu’il faut la demander !) mais qu’il est surtout indispensable d’exiger l’abrogation du PaCS ?

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Abrogation du PaCS. Sinon, rien.

 

D’un point de vue stratégique, il est totalement illogique, irréaliste et inopérant, dans notre opposition au Gender, à la GPA, à la Circulaire Taubira, et même au « mariage pour tous » (pour les rares qui s’aventurent encore à parler de cette loi dans les rangs de LMPT et qui commencent à se dire que, quand même, pour la Manif du 5 octobre, ils devraient peut-être, éventuellement, demander son abrogation…) de faire l’économie de la demande d’abrogation du PaCS.

 

J’entends déjà les militants LMPT qui n’osent même pas demander l’abrogation du « mariage pour tous » (et qui osent encore moins la mettre en priorité par rapport à la lutte contre la GPA et contre le Gender, ce qui est une erreur) pousser des hauts cris, trouver que j’exagère, me soutenir qu’à trop demander on n’obtient plus rien du tout.

 

Moi je leur dis que c’est au contraire parce que nous n’avons pas demandé ce minimum que nous nous retrouverons à, petit à petit, voir tout nous être imposé au compte-goutte ! Je leur réponds aussi que ce sont eux qui exagèrent et qui n’ont pas pris la mesure de la gravité du PaCS, du virage à 180° qu’il fait prendre à la Terre entière. Ils se targuent de déjà s’y opposer mentalement, « dans l’idée », en intentions, dans le privé, et pensent ainsi se démarquer de Frigide Barjot. Mais ils pratiquent eux aussi la langue de bois, tout simplement parce qu’ils n’ont pas compris le PaCS, sa portée symbolique, et qu’au fond ils l’ont justifié en trouvant son excroissance ( = le « mariage pour tous ») « bien pire ». Le « mariage pour tous » et le PaCS forment un tout, et la colle qui les fait fusionner, c’est la croyance et la justification de l’identité et de l’amour homosexuels.

 

L’Union civile est la première loi mondiale qui s’est basée sur l’orientation sexuelle des personnes, la première loi homophobe qui a réduit les hommes et les femmes à leur soi-disant identité ou pratique homos, la première loi qui a instauré socialement l’homosexualité comme modèle de fondement d’une société. Elle est donc hyper grave, voire plus grave que le « mariage pour tous », malgré les apparences et l’invisibilité de ses tentacules (sur la filiation et le mariage). Elle ne fait pas moins de dégât que le « mariage pour tous », car symboliquement, elle vise le même but : la reconnaissance/justification sociale de l’homosexualité en tant que modèle d’amour universel comme un autre.

 

Notre mouvement de lutte contre la loi Taubira souffre en réalité de résistances et de tiédeurs internes, à cause de gens qui en demandent trop peu, de militants qui s’attachent à défendre la « Droite » en soi plutôt que d’assumer pleinement leur opposition au « mariage pour tous » de manière non-partisane et non-politicienne, qui n’ont pas compris la gravité du PaCS ni la corrélation symbolique et idéologique entre le PaCS et le « mariage pour tous », ou pire, entre le « mariage pour tous » et la GPA (dans le cas de ceux qui ne veulent même pas demander franchement l’abrogation du « mariage pour tous »). Ces militants anti-mariage-pour-tous, crispés sur leur droite chérie, par hantise de passer pour des collabos du FN ou pour « des homophobes », n’assumant pas la visibilité de leur catholicité, se défendent de leur lâcheté ou de leur méconnaissance des lois contre lesquelles ils prétendent lutter, en se trouvant des boucs émissaires : Civitas, le FN, Frigide Barjot par exemple… alors qu’ils tiennent à leur insu exactement le discours que cette dernière en n’osant pas revenir sur l’Union Civile. Ils se mettent à prêter à Nicolas Sarkozy des propos qu’il n’a jamais eus, ou des volontés qu’il n’a pas encore : selon eux, il aurait l’intention de revenir sur le « mariage pour tous » du fait qu’effectivement il leur a soutenu récemment qu’il s’opposait aux conséquences du « mariage pour tous » et à la GPA. Mais quelle naïveté de leur part ! Peut-on être logiquement pour une loi (= « le mariage pour tous ») et contre ses conséquences concrètes? Peut-on logiquement être pro-Union civile et anti-mariage-pour-tous (alors que ces deux lois sont concomitantes et prônent la même chose : la justification sociale de l’homosexualité en tant qu’identité et en tant qu’« amour universel »)? NON. C’est de l’hypocrisie et du non-sens. Et pour revenir une dernière fois sur la « fausse bonne idée » du soutien à Sarkozy, celui-ci a toujours été pro-Union civile et serait venu tôt ou tard au « mariage pour tous » (et il y est venu par personne interposée : Hollande). Même Carla Bruni a soutenu ouvertement le PaCS.

 

Beaucoup des têtes pensantes de LMPT (dont certains se sont engagés politiquement dans Sens Commun), dont je ne doute pas du courage, de la volonté de « bien faire » et de « changer doucement les choses de l’intérieur » (par « intérieur », comprendre « la (bonne) Droite »), sont complètement à la ramasse à propos du PaCS et de la prise de conscience de sa gravité. Ils se justifient de ne pas demander l’abrogation du PaCS ni même l’abrogation du « mariage pour tous » en se valant de leur soi-disant « réalisme », « patience », « diplomatie », « stratégie politique », « Espérance », « humilité ». Ils disent qu’il vaut mieux avancer « par petits pas » qu’en demandant l’impossible (mais qui décrète – à part eux, et leurs opposants gay friendly – que ce serait « impossible » ?).

 

Leur méthode des « petits pas » n’est pas bonne en soi, et en plus, c’est exactement la technique de nos adversaires qui prouve que nous les imitons et que nous nous éloignons de la réalité du PaCS, du « mariage pour tous » et de l’homosexualité. Ça ne sert à rien de parler de « prise de conscience » ou d’« unité » comme un slogan publicitaire, surtout quand il y a aussi peu de courage et de conscience de notre côté ! Quand il y a si peu d’unité dans notre esprit !

 

À force de dissocier-amalgamer et de saucissonner les choses (PaCS/«Mariage pour tous» ; ou bien «Mariage pour tous»/GPA), nous manquons de courage, nous nous coupons de la réalité des lois, et nous jouons exactement le jeu de nos adversaires (qui séparent mariage/fécondité ; lois/intentions de ses lois ; lois/leurs conséquences). À mon avis, nous ne devrions pas voir les choses à si courte (ou à si éloignée) distance spacio-temporelle. Le PaCS n’est qu’un bout de papier, un chèque en bois qui date de moins de 15 ans. Et la majorité des opposants au « mariage pour tous » tremblent comme des bleus, jugent qu’ils sont trop radicaux et que ça ne paye pas (c’est précisément leur manque de radicalité qui ne paye pas : il faudrait peut-être prendre les choses à l’endroit), que « politiquement » ça ne passera pas. Mais leur combat saucissonné passe encore moins. Et qu’ils ne viennent pas agiter leur épouvantail à moineaux « C’est Frigide derrière!! », car ils tiennent en réalité le même discours qu’elle, sauf que elle, au moins, elle assume son mensonge et ne prétend pas lutter contre quelque chose qu’en réalité elle ne combat pas.

 
 

N.B. : Deux articles annexes : « Parce que c’est une Manif homophobe » et « S’armer de courage et arrêter d’avoir peur de la demande d’abrogation du PaCS ».

 

Article « ‘Le Mariage’ de Jean-Luc Jeener » (publié dans la revue « France catholique » du 20 juin 2014)

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Et le critique initiale en intégralité :

 

La pièce Le Mariage de Jean-Luc Jeener au Théâtre du Nord-Ouest
 

LE RÉALISME INGÉNIEUX… ET POURTANT SUSPECT !

 
 
I – UN RÉALISME AUDACIEUX

 

« Si tu veux qu’on se parle, il va falloir que tu apprennes à ne pas avoir peur des mots ! » (le père à sa fille Claire)

 

Vous vous sentez facilement submergé par les débats d’idées trop animés et trop poussés entre amis ? N’allez pas voir cette pièce. Vous sortiriez la tête pleine comme une pastèque ! En revanche, si vous aimez la haute voltige intellectuelle, les dialogues bien écrits, les pièces-miroir-social contemporaines, vous vous délecterez en assistant au Mariage de Jean-Luc Jeener.

 

L’intrigue est simple : il s’agit d’un huis clos dans lequel, pendant un apéro, un père (interprété par l’auteur lui-même) reçoit sa fille Claire et la compagne de celle-ci, Suzanne, qui lui annoncent leur intention de se marier et d’avoir des enfants… ce qui ne ravit absolument pas le père !

 

Quand Jean-Luc Jeener cherche à baptiser ses pièces, il ne se foule pas. Le thème est dans le titre. Éponymie directe ! Il veut parler de l’homosexualité ? : il intitulera sa pièce Homosexualité (j’étais allé la voir en 2008). Il veut traiter du « mariage pour tous » ? Sa nouvelle pièce s’appelle Le Mariage ! La prétention naturaliste est affichée d’emblée !

 

Le parti pris de Jeener est réaliste : pas de poésie. Le Mariage est une pièce quasi photographique. Même si le ton du débat est encore trop soft par rapport au réel, c’est quand même la première pièce sur le « mariage pour tous » et ses enjeux, que je vois de mes propres yeux en France. Le Mariage a le mérite de poser les bases de l’échange intellectuel de haute tenue, d’étaler toutes les cartes de l’argumentaire des deux parties d’un débat français qui n’a pas eu lieu. En cela, je la trouve visionnaire et courageuse. C’est une pièce didactique, pédagogique, où il y a du contenu et de l’écoute. Et ça fait du bien ! On en a tellement manqué !

 

En plus, Jeener a la finesse de ne pas orchestrer le combat rebattu entre essentialistes (ou naturalistes) et constructionnistes (ou culturalistes Gender & Queer) puisque le discours de son héros (le père) n’est pas uniquement spiritualo-biologiste : ce dernier parle bien de l’articulation Nature/Culture : il défend « l’intelligence de la culture » (« Nous nous complétons. Et ça, c’est magnifique culturellement. ») Le dramaturge a tellement bien compris le sujet de l’homosexualité qu’il est l’un des seuls artistes français que j’aie entendus à ce jour remettre en cause l’hétérosexualité ! « Homosexuel donne hétérosexuel. Hétérosexuel, c’est le ‘contraire pratique’ d’homosexualité. L’hétérosexualité qui montre bien la folie de ce monde ! » (le père) C’est du très grand ! et du très précoce !

 

En outre, sur scène, le héros paternel balance vertement des constats sur l’acte homosexuel qui sont politiquement incorrects, souvent vrais, et qui ne sont pas homophobes (ils ne le deviennent que parce qu’ils ne distinguent pas l’acte homosexuel de la personne homosexuelle) : « On ne légifère pas sur une infime minorité. » ; « Ce type d’amours ne dure pas. Tu peux fuir la réalité. Elle te rattrapera. » ; « Il est tiède… comme le sera votre mariage. » ; « L’homosexualité est une infantilisation. » ; « La mort est en marche. » ; etc. Le père associe la pratique homosexuelle à la peur, à la paresse, à l’infantilisation d’une société qui veut tuer son Peuple à petit feu et à coup de slogans amoureux. Il a raison. Jeener dénonce les hypocrisies des nouveaux riches adulescents bobos qui, à travers la promotion de l’homosexualité, cherchent à justifier leurs peurs et leurs privilèges (« Vous êtes une petite bourgeoise. » dira le père à Suzanne) quitte à se contredire eux-mêmes dans des fausses nuances (« Je suis pour le mariage mais pas pour les mères porteuses. » affirme Suzanne) et dans leur caprice (« Je veux un enfant et je l’aurai ! » gémit Claire).

 

Cette pièce est tellement réaliste que le spectateur en oublierait presque qu’il est au théâtre ! Pendant la représentation à laquelle j’ai assistée (le 5 juin 2014 dernier), des gens dans le public parlaient même tout haut et prenaient spontanément part à la discussion. C’est à la fois bon et mauvais signe. Bon signe pour le réalisme et l’interactivité que suscite une telle intrigue. Mauvais signe parce que le spectateur n’a plus tellement conscience de participer à une œuvre artistique qui l’évade du Réel, qui marque la belle frontière entre fiction et réalité, et qui mérite sa retenue d’auditeur.

 

Petit bémol, donc. Le Mariage est tellement en avance sur son temps qu’elle perd les trois-quarts de ses spectateurs. Même le public du Théâtre du Nord-Ouest (pas le plus ignare de Paris !) semble avoir trouvé la pièce un peu compliquée et trop « psychologique ». Jeener est un petit génie, en avance sur son époque. Il doit en porter l’isolement. Et je crois qu’il le fait très bien, d’ailleurs. Mais il en paie forcément les conséquences quand même.

 
 

II – D’ÉTONNANTES INCOHÉRENCES ET IMPROBABILITÉS

 

Toute la partition du père a l’air bonne. Et pourtant… quand on se place trop prêt du tableau qu’on portraiture avec minutie, on finit par ne plus le voir bien. Trop de réalisme nuit au réalisme. Car tout d’un coup, c’est l’intention qui finit par se supplanter au Réel.

 

En regardant l’ensemble de la pièce Le Mariage, le spectateur se rend assez vite compte des petites incohérences qu’elle contient. Par exemple, au début, le père dit de manière coquine et entendue à sa fille Claire qu’il devine aisément qu’elle aide sa copine Suzanne à la rédaction de sa thèse : « J’imagine que tu lui donnes un coup de main !… » Et juste après, il feint de tomber des nues quand elle lui annonce qu’elles sont en couple, et rentre dans une colère homérique pas très naturelle.

 

Autre exemple de légères improbabilités : le personnage de Suzanne n’arrête pas de se plaindre d’être « interrompue ». Alors que dans les faits, elle a nettement moins d’arguments que le père et écoute plus qu’elle n’a d’idées à défendre. Également sur la tonalité qu’elle choisit, on se met à douter : elle répond très vite de manière insolente à son futur « beau-père », et face à sa copine qui ne s’en offusque même pas… alors que pour une première réunion « familiale », on attend quand même un peu plus de timidité et de politesse. Mais non. Son insolence devrait passer comme une lettre à la Poste ! Par ailleurs, l’étudiante en psycho effrontée utilise d’elle-même un jargon (par exemple le mot « altérité ») que je n’ai jamais entendu de la bouche des vrais théoriciens du queer. C’est peu probable.

 

Ensuite, même si ça se donne l’air de clasher sur scène entre comédiens, ça ne pètera jamais comme ça dans la réalité, je peux vous l’assurer ! Une sentence paternelle telle que « L’homosexualité est une mort » par exemple, elle n’aurait même pas eu la chance et l’espace temporel d’être prononcée dans un contexte réel. Concrètement, ça claque la porte pour moins que ça ! La situation narrative du débat et sa durée théâtrale sont déjà totalement improbables à cause de la nature-même des discussions sur l’homosexualité, une nature explosive, et que je n’ai jamais vue dépassionnée, dialogale, sur le terrain. Encore une incohérence, donc…

 

Pareil, dans Le Mariage, la colère du père arrive souvent comme des éclairs dans un beau ciel bleu dégagé. Ses coups d’éclat sont très téléphonés. Personnellement, je n’y crois pas. Jeener se force à rentrer dans la peau de l’irascible et orageux papy Mougeot, se met à insulter et à invectiver les deux femmes quand on s’y attend le moins, et sans réel motif situationnel. Par exemple, quand Suzanne console chastement Claire qui s’effondre en larmes, il leur saute dessus en leur demandant d’« aller faire leurs cochonneries ailleurs ! ». En bonne caricature du patriarche XVIIIe siècle, il les menace de « leur ficher la torgnole qu’elles méritent » ! Il se laisse aller à la violence… alors que son discours serait suffisamment solide pour ne pas avoir à se saborder lui-même par ce genre de facilités. Ce n’est pas crédible. À un moment, de « rage », papa balance ses livres par terre. Je vais vous dire quelque chose qui va peut-être étonner les spectateurs qui trouvent déjà Jeener habituellement trop « sanguin » sur scène : pour moi, il ne sait pas s’énerver (même si, pour d’autres émotions, il joue à la perfection).

 

Nouvel autre détail qui décrédibilise un peu le tout : Jeener a conçu sa pièce comme une dissertation (structure pas très heureuse pour une œuvre dramaturgique, mais bon…) et au beau milieu de la narration, voyant que l’action s’essoufle, le personnage du père nous présente scolairement son plan en trois parties (a – l’homosexualité, b – le mariage, c – la filiation) : « On a parlé de l’homosexualité. Mais on n’a pas parlé du mariage. » Cette conduite interventionniste du metteur en scène par l’intermédiaire de son héros frise l’amateurisme et trahit finalement quelques longueurs. Avec Le Mariage, le public a droit aux clichés pathos sincères, aux ressorts dramaturgiques faciles de la tragédie : le couple amoureux, le père qui se fâche, la nana en pleurs, le pater qui fait souffrir, le pardon final. C’est ce qui fait que la pièce paraît un peu longuette, et que Jeener est obligé de rallonger la sauce par une deuxième partie sur le « mariage ». La dramaturgie du Mariage tourne en rond, devient malgré elle un peu bavarde.

 
 

III – L’INCOHÉRENCE PERMISE et CALCULÉE : UNE JUSTIFICATION VOILÉE DE L’HOMOSEXUALITÉ

 

J’ai du mal à croire que Jean-Luc Jeener n’ait pas calculé ces réalismes forcés, ces incohérences. Ou plutôt je crois qu’il s’est coulé lui-même en le faisant exprès, qu’il a coulé « un peu » sa pièce, et qu’il a coulé exprès son héros et son argumentaire pour mieux justifier inconsciemment son propre sentimentalisme bisexuel inavoué/inavouable !

 

Car en effet, tout pousse dramaturgiquement le spectateur à ne pas prendre le parti de l’opposition au « mariage homo ». L’agressivité est du côté du pater familias esseulé. Le « privilège » de la consternation est réservé aux filles, et donc confié au public. Claire fusille son père du regard tout le long de la pièce, joue l’indignation abasourdie « qui se passe de commentaires ». Sous nos yeux, le père se fait lapider verbalement par les deux amantes, littéralement cracher dessus : « Vous êtes un vrai salaud… » (Suzanne) ; « Vieux schnock ! » (idem) ; etc. Dans les répliques, le mépris est toujours imputé au père, soi-disant « prisonnier de ses préjugés judéo-chrétiens » ; jamais aux deux femmes (alors qu’il y aurait largement plus de quoi le leur attribuer !).

 

Et le père arrive malgré ça à flatter la partie adverse, à se faire passer pour le fautif de l’histoire qui doit demander pardon. Il prête à celles qu’il contredit toutes les qualités (ce qui n’est pas le cas dans l’autre sens). Le personnage de Suzanne est auréolé de gloire, d’intelligence, de génie, par exemple : « Elle est malicieuse, ta petite amie. » ; « Vous êtes très observatrice. » ; « Elle a du caractère ! » Jeener place la jeune universitaire comme la « Voix de la Conscience » du Mariage, celle qui se défend bien, qui a du répondant, qui parle cash, qui donne une leçon d’humanité et de sensibilité au « vieil ours mal léché ». Elle est à peine caricaturée comme une jargonneuse Gender ou comme une pauvre thésarde en psycho qui ferait finalement des analyses de comptoir pour justifier ses propres fantasmes identitaires/amoureux.

 

Le père est un personnage d’autant plus agaçant aux yeux du public qu’il a en apparence raison argumentativement, mais qu’il pèche régulièrement par impatience et manque d’écoute (Suzanne n’arrête pas de lui demander de cesser de l’interrompre : pauvre petite chatte…).

 

Jeener donne l’illusion que c’est un débat équilibré puisque le fait que le père soit seul contre deux serait compensé par le double temps de parole qui lui est accordé ainsi que par sa profusion d’arguments plus solides que ceux des deux femmes réunies. Mais en réalité, il fait tenir au père des thèses non pas simplistes, mais inappropriées : c’est-à-dire fondées sur la « Nature culturelle » des choses ou bien sur la « Foi », deux domaines bien subjectifs ou au contraire bien froids, finalement (« Cette rupture sexuelle a été voulue par Dieu. C’est une constante de la Nature. » ; « Le seul intérêt de l’homosexualité, c’est le péché. » ; il cite Sodome et Gomorrhe)… alors qu’en face, du côté du « couple » lesbien, on entend des arguments affectifs et sentimentaux beaucoup plus passe-partout et convaincants pour nos contemporains (= être soi, être libre, s’accepter soi-même, aimer, ne pas se mettre à la place de l’autre, être sympa, etc.). L’argumentaire du père est plus paradoxal et inextricable que celui de la partie adverse. Se mêlent à ses arguments de poids, un aphorisme de bas étage qui les plombe. Son discours repose souvent sur l’anathème insultant et clairement homophobe (« Tous les pédés de la Terre » ; « les pédés et les gouines » ; etc.), sur la présomption de folie (« La folie de cette société » ; « À cause de la folie de ce gouvernement de merde ! » ; « Je ne suis pas totalement stupide. Je me doutais bien d’une folie de ce genre ! » ; il traite régulièrement sa fille et sa compagne de « folles »), sur le refus arbitraire du « progrès » (« Cette société du futur, je n’en veux pas ! » ), sur l’orgueil vidé d’empathie (« Je ne dis pas d’horreurs. Je dis la Vérité. »), sur un déni apparent de réalité (il refuse d’accréditer l’homosexualité de sa fille : pour lui, l’homosexualité n’existe pas en tant qu’identité ni en tant que désir : c’est juste un acte, et donc une pratique ponctuelle et passagère qui doit être banalisée : « Ma fille couche avec des femmes. Ça ne me dérange pas. »), sur une rébellion antigouvernementale qui semble gratuite (« Notre président de la République sape les fondements de notre société. »), sur la promotion d’un amour désincarné entre l’homme et la femme.

 

En effet, le père défend la différence des sexes comme quelque chose de « formidable », qui a reçu la « Grâce de Dieu » (« De toutes les altérités, c’est la plus importante. »). Mais il ne dit pas en quoi elle serait formidable ou importante. Il la fige en principe moral, culturel ou religieux : « C’est la grande loi de Dieu : une femme est une femme, un homme est un homme. » assène-t-il militairement, en citant la Genèse. Il s’exprime comme un vieux gars célibataire et cérébral, qui écrit et intellectualise plus qu’il ne pense à aimer. Il ne parle pas véritablement d’Amour. Et la seule fois où il évoque la différence des sexes couronnée par l’Amour, c’est sur le ton agressif de la révolte (« Un enfant, c’est le résultat d’une nuit où un homme et une femme se sont aimés ! ») ou sur le registre du regret et de l’amour impossible (il a été quitté par sa femme, même s’il prétend toujours l’aimer : « On ne s’entend plus. »). Le père est donc « un peu » mal placé pour convaincre sur la beauté de la différence des sexes aimante… En plus, il aggrave son cas en tenant à divers moments un discours à la Zemmour, pas assez argumenté pour paraître « non misogyne » et non-sexiste aux oreilles d’un public non averti : « Les hommes sont des primaires. Les femmes des secondaires. » ; « Si une société se féminise trop, elle devient dangereuse. »

 

J’avais déjà remarqué dans les pièces de Jeener sur l’homosexualité, que les arguments employés ne sont certes pas les plus attendus ni les plus communs, mais pour autant, ce ne sont pas non plus les plus réalistes ni les meilleurs. Par exemple, dans la pièce Homosexualité (2008), malgré les discours bien montés du supérieur de séminaire, je m’étais fait la réflexion que jamais un vrai prêtre catholique ne parlerait comme ça, ne se comporterait comme ça et n’utiliserait ce genre de démonstrations pour se justifier de ne pas cautionner l’homosexualité.

 

De même avec Le Mariage, le discours paternaliste sur l’homosexualité, tout élaboré et novateur qu’il soit, ne donne pas le meilleur de l’argumentaire d’opposition à la pratique homo ni au « mariage pour tous ». Le père s’excite trop pour que ce soit une saine colère convaincante. On n’a pas affaire à de la vraie haine productive. Pourtant, on aurait été censés avoir toutes les preuves en mains, au niveau de ses mots, de ses arguments et de ses attitudes, pour le penser haineux-à-raison ou souffrant et pour le traîner en procès d’homophobie. « Vous pouvez entendre que tout ça est douloureux pour moi ! » (le père) Mais on n’y croit pas. Parce que Jeener ne suit pas avec son cœur ce qu’il énonce en tant que personnage. Il s’excuse d’être dur tout en ne l’étant pas vraiment puisqu’il valide et décrit explicitement sa dureté (démarche qu’un vrai dur n’aurait jamais) : « Je suis insupportable. Mais j’ai des convictions. » ; « J’exagère un petit peu la forme. Mais pas le fond. » ; « Je suis insupportable. » ; etc. Finalement, il a tout fait pour perdre la joute oratoire, ou la faire perdre au personnage qu’il joue. Il n’a pas orchestré un vrai débat équilibré (c’est une habitude chez Jeener, visiblement, dès qu’il traite de l’homosexualité au théâtre : déjà dans sa pièce Homosexualité, on retrouvait le même schéma « 2 pro-gays contre 1 anti »). Il déblatère des arguments qui semblent n’aller que dans le sens de l’antithèse. Mais de cœur, il semble partisan de la thèse des deux muettes. C’est la raison pour laquelle le personnage de Suzanne répète à maintes reprises au père : « Vous parlez sans sentir. Vous parlez sans sentir. »

 

Le Mariage est une pièce qui laisse la part belle aux arguments du père. Il déblatère ses constructions mentales, et plus à propos que les filles. Mais c’est une illusion d’optique. Car Jeener sait que le blabla est moins vendeur pour un public avide de silence et de discours affectifs simplifiés, qu’une tirade riche et inaccessible. Le dramaturge pèche par bavardage (sa pièce ne serait d’ailleurs pas si bavarde si elle était totalement vraie au niveau du discours). Il a beau avoir raison, il se grille en interprétant l’excès de justification, l’excès de réalisme. Comme un homme qui veut absolument prouver qu’il a raison… parce qu’il n’en est pas si sûr lui-même, et parce qu’il s’attache davantage à « avoir raison » qu’à aimer. En donnant les mauvais arguments (ou pas les meilleurs) à son opposition, même s’il (se) donne l’illusion qu’ils sont bons par leur quantité, il finit par ne pas être crédible, par se faire seppuku en direct, et par justifier la partie adverse. Ce ne sont pas les arguments habituels du débat du « mariage pour tous », certes, mais ce n’est pas les bons non plus.

 

Jeener défend mal son personnage principal et son bout de gras. On dirait qu’il le fait exprès. Comme le « vieux con » désabusé, qui sait qu’il offre des perles aux cochons, qui s’en rend compte et qui lâche cyniquement/tendrement l’affaire. J’ai raison… mais au diable la raison « rationnaliste » ! Ne soyons pas plus royaliste que le roi… Je m’abandonne (à regret ?) à l’« amour » et à la compassion contrariée ! Je m’adapte bon gré mal gré au rythme de mon époque et de mes contemporains qui me font de la peine à s’aimer mal, mais qui me touchent malgré tout dans leur sincérité. Et « c’est mieux ainsi »…  « J’en veux juste à ce siècle, à cette société qui banalise tout. » (cf. phrase finale) Et nous, spectateurs, assistons, médusés, à l’abandon laconique du « vieux réac », du faux guerrier. Nous avons même droit à son mea culpa final : « À vous aussi je demande pardon. » Il dira à sa fille qui veut se faire inséminer qu’il considèrera son enfant comme son propre fils ! C’est « bôôô »… Comme par hasard, le pardon final ne va que dans un sens : du père vers les filles, et non l’inverse. C’est mine de rien une pièce de la contemplation de la repentance de celui qui a raison et qui aurait dû l’assumer.

 

Moi, je trouve ça fascinant et étrange, ce militantisme faussement jusque-boutiste, ce parcours oratoire qui s’arrête avant sa victoire, ou qui retourne miraculeusement sa veste in extremis. À l’image du père et/ou de l’artiste qui n’est pas allé manifester au « Manif Pour Tous » parce que soi-disant « il y a d’autres formes pour défendre ses idées »… mais finalement, ces formes-là, même sur une scène de théâtre, elles ne sont pas davantage assumées et défendues que sur le pavé…

 

À la surprise générale, on lit en filigrane dans Le Mariage une justification par défaut de l’homosexualité, un soutien en demi-teinte. Une des toutes dernières tirades de la pièce est explicite et va dans ce sens : « L’homosexualité est une mort. La mort est belle… sauf qu’elle est moins belle que la vie. » D’ailleurs, le père finit par souhaiter au couple de tourterelles sur le chemin du départ précipité un « bon mariage ! »

 

Déjà, dans sa pièce Homosexualité, le parti pris de Jeener en faveur de la justification de l’amour homosexuel m’avait surpris par son ambiguïté. Même si le prêtre accompagnateur (Paul) du héros (Pierre) s’était bien débrouillé pour démonter la solidité de l’amour entre les deux partenaires homos (Pierre et Julien), je m’étais fait la réflexion qu’il le cautionnait malgré tout parce que jamais un prêtre catholique n’aurait tenu un discours aussi caricatural, et parce que la citadelle argumentative qu’il avait bâtie pour récuser l’homosexualité résonnait elle aussi comme un aveu de faiblesse, un manquement d’amour.

 

Ça m’amuse, avec cette nouvelle pièce jeenerienne Le Mariage, de débusquer également la part de lâcheté et d’incohérence de la démarche artistique de son auteur. Car, comme je l’ai déjà largement expliqué dans mes livres, je lis dans tout relent homophobe une auto-pénitence et une auto-autorisation personnelle de quand même croire « exceptionnellement » à l’homosexualité pour soi parce qu’on n’y croit pas généralement pour les autres. Une part – la plus lucide – de Jeener détruit l’homosexualité, l’autre part – celle qui, dans ses pièces, finit par vaincre même si elle perd toujours la bataille argumentative – la défend. Un aveu voilé d’homosexualité (… ou pas) : « Vous n’avez jamais rencontré de vrais homosexuels. Ce sont des bossus qui riraient de votre propre mariage ! » déclare cyniquement le père – voûté, fatigué et rieur comme un vieux bossu, comme par hasard… – à Claire et Suzanne.

 

Il y a du paradoxe dans les pièces de Jean-Luc Jeener, donc finalement beaucoup de contenu. Ça en agacera peut-être certains, qui y verront une prise de tête inutile, une « masturbation intellectuelle » qui n’attirera pas les foules, un étalage de « clichés » (c’est ce qui est ressorti des commentaires post-pièce que j’ai écoutés discrètement à la sortie du théâtre). Mais d’un autre côté, ça passionnera ceux qui n’essaient pas d’arracher à l’auteur ses intentions partisanes et son didactisme, ceux qui ne cherchent pas à tout prix à répondre à la question « Mais dans quel camp se place-t-il ? Qu’a-t-il cherché à défendre, au juste ? ». Et ça passionnera surtout ceux qui, comme moi, s’affairent à mener le plus loin possible l’enquête de son positionnement moral.

 

Et c’est vrai que même à l’issue de la pièce, on a encore du mal à savoir où Jeener veut en venir. Comme le grand sculpteur de génie qui réalise devant nous une œuvre technique prodigieuse, complexe, fouillée argumentativement, … et puis qui, à peine après l’avoir esquissée, la remet en doute et l’efface. Pour la beauté du geste ! pour la fugacité de l’événement ! pour le caractère éphémère de l’exercice rhétorique ! bref, pour le théâtre ! Et à l’inverse, Jeener sauve par la passion et l’empathie ce qu’il avait pourtant disséqué/détruit méthodiquement pendant une heure et quart avec une honnêteté intellectuelle saisissante, glaçante. Démarche masochiste ? Torturée, tout du moins ! L’artiste expose, concernant l’homosexualité (un sujet qui le travaille !), son propre conflit entre raison et sentiment, entre homosexualité latente et description clinique et désabusée de l’homosexualité pratiquée/identitarisée. Conflit qu’il exhibe tel quel, comme un gosse qui ne prétend pas le résoudre parce qu’il prétend trop le résoudre.

 

La pièce Le Mariage repose donc sur le faux réalisme. Trompe l’œil qui sied parfaitement au théâtre, me direz-vous ! Et je trouve l’exhibition de ce déchirement moral intérieur, de ce combat spirituel et identitaire, tout à fait réussie et riche. Cela mérite vraiment un traitement dramaturgique. Merci Monsieur Jeener. J’aime décidément beaucoup ce que vous faites. Et je ne veux pas que vous mouriez !