11 mai 2020 : Nuit parisienne historique… qui passera inaperçue

Nous sommes le lundi 11 mai 2020. Minuit. Heure officielle du déconfinement en France. Je tenais, après 2 mois vraiment enfermé dans mon appartement du Jardin des Plantes (j’ai dû sortir en tout et pour tout 2 fois seulement pour faire mes courses : si si), à sortir pour revoir « ma » ville chérie du haut du Sacré-Cœur de Montmartre. Je savais que c’était le seul moment pour voir Paris dans cet état-là, comme probablement je ne la reverrai plus jamais, et aussi comme les Parisiens ne la connaîtront jamais, y compris ceux qui ont pu la contempler pendant le confinement. Car c’était la dernière nuit du confinement et la seule nuit du déconfinement qui restera vierge. Comme lorsqu’il a neigé depuis suffisamment de temps en pleine ville pour que la neige tienne, et que personne n’a encore foulé et sali le tapis blanc. Les jours et les nuits suivants, ce temps suspendu et vierge sera introuvable.
 

C’est pourquoi, bizarrement, je me suis mis sur mon 31. Je me suis fait tout beau pour connaître cette nuit-là, ce moment historique : je me suis rasé de près, j’ai pris une douche. Pour personne, si ce n’est pour Paris. Et à minuit moins cinq, je suis sorti.
 

Je crois que la nuit et la météo pluvieuse ont aidé à rendre le tableau encore plus lunaire et unique. Car elles ont découragé les gens de sortir. Il n’y avait quasiment personne dans les rues. S’il avait fait beau, peut-être que le déconfinement aurait donné lieu à quelques sorties nocturnes, à quelques coups de klaxon dans les rues, à des scènes de liesse pour singer une « libération ». Mais là, non. Le temps a éteint la potentielle euphorie du passage entre fermeture et ouverture. Ça attendra demain.
 

Alors avant de vous décrire ce que j’ai vu, la bonne nouvelle, déjà, c’est que j’ai pu remarcher ! Moi qui adore marcher, j’avais peur qu’après 2 mois sans bouger, je perde le rythme et que mon corps ne suive pas. Eh bien j’ai fait à pied les 16 km aller-retour sans souci.
 

Après, en marchant, comme pour capter l’instant tel un appareil photographique, je me suis prêté à un exercice d’observation proche du « jeu des 7 différences », en tentant de détecter ce que je trouvais changé dans le paysage urbain depuis que je l’avais quitté. Et croyez-moi, j’ai une assez bonne connaissance de la marche dans Paris, notamment la nuit.
 

Et pour profiter pleinement de ce spectacle unique, alors même qu’il pleuvait et que j’avais pris mon gros casque au cas où, j’ai préféré ne pas ouvrir mon parapluie, pour ne pas réduire mon champ de vision, et je n’ai finalement pas écouté de musique dans mon casque, pareil, pour être pleinement disponible et ne pas gâcher le moment.
 

Et voici les « grands » changements que j’ai vus :
 

TRANSPORTS – Quasiment pas de voitures qui circulent (les seuls grands axes où j’ai dû regarder à gauche puis à droite pour traverser, ce sont l’avenue de Rivoli et les Grands Boulevards… et encore… ça ne roulait pas des masses là non plus). C’était la première fois que je voyais une ville où les feux tricolores ne servaient plus à rien et où le piéton pouvait déambuler librement dans les rues sans risque de se faire écraser. Les seuls véhicules qui circulaient étaient des bus vides et roulant plus vite que d’habitude car ils étaient seuls. L’autre fait étrange, c’était qu’il y avait très peu de taxis (alors qu’en temps normal, on ne voit que ça à Paris !). Pour continuer avec la description des transports, trois autres détails inhabituels m’ont étonné : on n’entendait plus aucune sirène de police ou de pompiers ; dans les rues de Paris, il y avait plein de places de parking vides (alors que d’habitude c’est blindé, surtout dans les petites rues où les pare-chocs se frôlent) ; et enfin, les trottinettes électriques abandonnées sauvagement sur les trottoirs (leur cimetière) avaient tout simplement disparu ! Volatilisées !
 

 

RUES – À ce propos, ce qui m’a marqué, c’était la propreté des trottoirs. Pas une feuille d’arbre qui traînait, pas de crottes de chien, pas de déchets (les seuls rares détritus que j’ai vus, c’étaient des cannettes de bière : normal, vu que le confinement était la « Fête du Boboïsme »…). Les poubelles de rue étaient quasiment toutes vides (du moins côté Rive gauche ; ça débordait parfois plus je montais vers le Nord). J’ai trouvé les trottoirs tellement nickels, brillants, propres et virginaux que j’aurais dit des patinoires ou des miroirs. Et je pense que c’était la seule et dernière « première fois » qu’il m’était possible d’observer ça à Paris ! J’ai également remarqué que dans les endroits (arcades, ruelles coupe-gorge, ponts, etc.) où normalement ça sent la pisse, eh bien ça ne sentait plus la pisse. L’autre détail qui m’a marqué – peut-être le plus important car c’est un changement qui concerne l’accroissement de la surveillance et l’invasion du dieu luciférien électrique –, c’est qu’il y avait plus de lampadaires, et même des nouveaux lampadaires superposés aux anciens. Alors soit je psychote et je ne les avais pas vus avant, soit effectivement nous sommes davantage éclairés et même filmés. Et « ils » (les illuminatis du Gouvernement Mondial) ont profité de notre enfermement pour installer des nouveaux éclairages. Ceci dit, du haut du Sacré-Cœur, c’était la première fois que je voyais une ville de Paris aussi éteinte et obscure. C’est donc les petits éclairages qui ont proliféré, je crois, tandis que les grands éclairages (ceux des monuments et des bâtiments imposants) ont baissé. À vérifier. Je ne fais que soulever une hypothèse.
 

 

HABITANTS – En me promenant dans Paris pendant cette nuit si spéciale – je ne dirais pas « post-apocalyptique » car on n’en est pas encore là et le terme serait trop fort –, j’ai quand même eu l’impression de marcher dans une ville-fantôme. Une ville comme dans les westerns (D’ailleurs, je me suis surpris à penser au « Nouveau Western » chanté par MC Solaar ; et j’ai même croisé tout près du Théâtre du Châtelet un homme habillé avec un chapeau de cow-boy et un long manteau en mode Jesse James). Car en temps normal, Paris, même la nuit, c’est vivant. C’était la première fois – et je pense que ce sera la seule fois de ma vie – que j’ai eu l’impression que Paris était une ville morte. D’ailleurs, j’entendais le moindre bruit beaucoup plus que d’habitude : le vent faisant claquer les portes, les bouches d’aération faisaient un boucan d’enfer, les poubelles étaient battues par les rafales de vent. Comme les humains se taisaient, c’étaient les objets qui se réveillaient (tout faisait du bruit, tout grinçait, tout claquait), ou bien la Nature et les animaux qui s’animaient (le bruissement du vent dans les arbres, la course des rats sur les places des Halles, etc. ; j’ai même vu un canard colvert de près qui marchait tranquillos le long d’un muret donnant sur les quais de Seine !). L’impression de ville-fantôme de western spaghetti était rehaussée par la désertion humaine des rues. La population parisienne observable cette nuit-là était quasi invisible : pas de touristes, beaucoup moins de mendiants et de clochards dormant ou marchant dans les rues, pas de prostitué(e)s, extrêmement peu de passants, pas de cris dans les rues ni de mecs bourrés, pas de bandes d’amis ni de couples, aucun enfant évidemment et – plus surprenant – aucune musique dans les rues ni de fêtes dans les appartements. Un véritable no man’s land. Quand je croisais des personnes, je voyais bien que de part et d’autre nous avions peur de marcher à trop proche distance. Les passants avaient peur les uns des autres. Je n’avais jamais vu une telle méfiance à Paris. Et paradoxalement, je crois que c’était la nuit parisienne la plus « secure » que j’ai jamais connue. L’ambiance ce soir-là était certes bizarre, troublante même, mais paradoxalement pas effrayante. Pourtant, je me disais en moi-même que si je me faisais attaquer par quelqu’un, je ne pourrais jamais me réfugier dans un restau ou un bar d’ouvert (puisqu’ils étaient tous fermés) et que je ne serais secouru par aucun passant (puisque je marchais seul et qu’il n’y avait pas âme qui vive dans mon champ de vision). Mais je pense malgré ça que c’était la nuit parisienne la plus sûre parce que les délinquants ou les mendiants étaient gentils et semblaient sobres (deux clodos m’ont gentiment demandé si j’avais des cigarettes : au final, les marginaux ont, je pense, été stérilisés et castrés par la crise sanitaire), les groupes de jeunes « blacks » de Montmartre écoutaient de la musique mais n’étaient « pas plus de 10 » pour respecter les règles de sécurité. Même les voitures de flics qui faisaient des rondes me fuyaient quand elles me voyaient (c’est arrivé au moins 3 fois pendant ma promenade ! Et sur le parvis de l’église Saint-Eustache, il y en a même une qui a carrément fait demi-tour devant moi !… genre ce soir-là, exceptionnellement, « c’est vous le bandit que tout le monde craint ». Le Nouveau Western, je vous disais…).
 

 

TEMPS – Le seul endroit dans Paris où il y avait de la vie, et où finalement l’espace-temps semblait réel et obéir au présent, c’était en hauteur : à Montmartre et sur le parvis du Sacré-Cœur. Là se trouvaient quelques rares groupes qui osaient parler, rigoler fort et écouter de la musique. Même les bandes de racailles « wesh wesh » réunies avaient l’air bon enfant. Car pour le reste des lieux parisiens, le temps semblait s’être arrêté à début mars. Y compris sur les colonnes Morris et les panneaux publicitaires qui pourtant sont connus pour devancer tous les événements et nous annoncer l’avenir, les affiches étaient chiffonnées (limite jaunies par la lune et le soleil) et n’ont jamais été retirées. Le futur placardé était périmé. Et devant les bureaux de vote des élections municipales, les affiches des candidats de début mars trônaient encore… et a fortiori sans graffitis moqueurs ou insultants ! C’étaient du « vieux neuf ». Soit le temps semblait figé (par exemple, les travaux urbains que j’avais vus avant la crise du Covid-19 stagnaient, ne paraissaient pas avoir bougé), soit le futur ressemblait au passé. J’avais l’impression de visiter un monde futuriste périmé ! Très étrange ! Enfin, pour terminer ma description de cette soirée historique dont personne ne parlera publiquement, je voulais mentionner un écriteau qui m’a intrigué. En passant devant une cordonnerie rue Rochechouart, j’ai vu ce petit papier scotché où était marqué à la main « FERMETURE OBLIGATOIRE JUSQU’À NOUVEL ORDRE ». J’ai pensé ironiquement, dans la foulée de mes délires eschatologiques : « Tiens, il manque un mot final. C’est l’adjectif ‘MONDIAL’… »
 

 

 
 
 

D’ailleurs, c’est drôle, cette « mystérieuse » odeur de soufre dont certains parlent hier soir hier soir à Paris. Spontanément, je pense à une raison surnaturelle (diabolique). Mais moi, en tout cas, je ne l’ai pas sentie.

L’Allemagne profite de la crise sanitaire pour faire passer sa loi d’interdiction des thérapies de conversion de l’homosexualité


 

Comme je l’avais annoncé dans mon dernier livre Interdiction des thérapies de guérison de l’homosexualité : la loi-bidon qui passera sans difficulté en France (éd. Vérone) pour l’Allemagne et la France en 2020, l’Allemagne profite de la crise sanitaire pour faire passer par étapes la loi d’interdiction des thérapies de conversion. D’abord les moins de 18 ans, puis après les adultes. Ce sera la même chose en France. Laurence Vanceunebrock-Mialon, la députée lesbienne qui porte la loi et qui a complètement orienté ses auditions à l’Assemblée Nationale pour faire passer les groupes d’accompagnement psychologique ou religieux pour des « sectes dangereuses », s’appuiera d’abord sur la jeunesse et les mineurs. C’est plus victimisant et persuasif. Raison de plus pour lire mon livre, même s’il arrive trop tard.
 

Le vibrant « appel » du 7 mai lancé par certains cardinaux contre le confinement (Il me donne l’occasion de voir que j’ai été bloqué sur Twitter par le Cardinal Sarah : un honneur pour moi !)


 

Parmi les évêques et les cardinaux actuels (dont certains sont excellents : heureusement !) se trouvent ceux que j’appellerais les « haineux hypocrites ». Ceux qui par devant ont l’air de respecter le Pape, de feindre l’humilité et la piété, d’être les gardiens de la pureté, de la Justice et de la Vérité, de défendre l’Église Catholique en prenant position sur des sujets dits « tabous » et impopulaires (avortement, Islam, homosexualité, Idéologie du Gender, euthanasie, Franc-Maçonnerie…), d’être obéissants et fermement rebelles à la fois (c.f. le chapitre 2 de mon livre Homo-Bobo-Apo sur les cathos bobos anars d’extrême droite)… mais qui par derrière grincent des dents, méprisent les prêtres et les catholiques ordinaires, diabolisent le Monde, sont eux-mêmes francs-maçons (c.f. ma vidéo de décryptage « Pourquoi le Cardinal Sarah raconte de la merde »), sont homosexuels refoulés et/ou pratiquants, rêvent de pouvoir et de promotion (quitte à s’associer abusivement au Pape émérite Benoît XVI pour faire parler ce dernier comme une marionnette), tirent sur le Pape François (en disant ensuite qu’il ne faut pas tirer dessus…), usent de leur « intelligence » ou de Jésus ou de la dimension formelle et traditionnelle du culte pour ne pas traiter des sujets de fond et pour s’acheter le soutien de tous les néo-pharisiens sédévacantistes actuels, et qui ne perdent aucune occasion pour créer de la division au sein même de l’Église. La particularité de ces évêques et cardinaux schismatiques, c’est d’une part qu’ils jouent l’Unité tandis qu’ils divisent, et d’autre part qu’ils n’aiment pas les gens et qu’ils n’annoncent jamais – contrairement au Pape François – la Bonne Nouvelle ni la Miséricorde. Car pour eux, l’Amour est une faiblesse et une entorse à la Vérité.
 

 

Pour préparer leur sédition, l’expulsion du Pape et la destruction de l’Église, ces haineux hypocrites ont pour habitude de lancer de temps en temps des pavés dans la mare médiatique, avec l’aide et le relais des blogs de la Réacosphère (Salon Beige, Infocatólica, Riposte Catholique, Le Blog de Jeanne Smits, LifeSiteNews, etc.). Ils ont vite pris le pli de discrets « lanceurs d’alerte », rôle très à la mode en ce moment mais qui pourtant devrait nous indigner car il est juste le nom pudique des accusateurs, des délateurs, des balances, des trolls et des haters. C’est le cas par exemple de Mgr Viganò (vous savez, le mouchard qui avait accusé le Pape François d’avoir couvert Mgr McCarrick et de fomenter/soutenir la « Mafia rose » au Vatican), de Mgr Schneider (qui travaille à prouver que le Pape François est un « hérétique »…), du Cardinal Sarah (celui qui dit que « le lobby LGBT est la 2e tête de la Bête de l’Apocalypse »), du Cardinal Müller (celui qui dit que « l’homophobie n’existe pas »… #BLAGUE. Mes amis et moi, dans notre documentaire « Les Folles de Dieu », avons à peine eu assez d’une journée pour parler du sujet…), du Cardinal Burke (qui mène actuellement une croisade contre la transidentité), etc.
 

En général, ces évêques et cardinaux frondeurs se fendent tous les 6 du mois d’une missive qu’ils envoient dans l’océan du web plutôt qu’en privé au Pape (sous prétexte qu’ils auraient déjà essayé « en vain » de se faire entendre du Saint Père, mais que cet « Antéchrist-dictateur communiste » aurait refusé de les écouter. Pauvres petits chats…). En général, le ton de ces lettres est hyper neutre mais bénéficie et/ou alimente un contexte ecclésial sous haute tension et particulièrement émotionnel, pour ne pas dire hystérique. C’est pourquoi, malgré les apparences de calme et de fermeté qu’ils se donnent, les putschistes cardinalices passent par tous les états et tous les stades de la palette d’humeurs hystériques, mélodramatiques et grandiloquentes de la Drama Queen : d’abord la simulation de silence contemplatif et de longanimité (ils méditent, comme le Cardinal Sarah, au fin fond de leur monastère…), puis la simulation d’interrogation quand ils sont secrètement excédés et en désaccord (par exemple leurs dubias après l’encyclique Amoris Laetitia : Les pauvres petits chéris… ils voudraient bien « comprendre » mais ils ne parviennent toujours pas à « comprendre »… ils « s’interrogent »… ils « s’inquiètent »…), la simulation de désarroi (par exemple leurs déchirantes « suppliques »), la simulation de colère (leurs « pétitions » où ils se lâchent calmement, tapent silencieusement du poing sur la table et se fâchent tout rouge mais d’un air pincé, car « cela suffit ! »), et enfin la simulation de rébellion (leurs « appels » sur fond de victimisation… Ils se prennent pour le Général de Gaulle) puis de radicalité justicière (Dieu ou rien ! Le martyre ou la damnation éternelle !). Je crois qu’on peut le dire : ils sont grotesquement sincères. « Francs-maçons », on dit.
 

Tenez, justement, là, ils n’y tenaient plus. La situation est « trop grave »… Ils viennent de nous pondre un énième « appel » ! Cette fois sur fond de crise sanitaire Covid-19. Allô la Fachosphère ? Ici Londres. Dans cette pétition toute pourrie, on retrouve bien sûr le Cardinal Müller et sa clique de prélats comploteurs (… souvent émérites, donc à la retraite ou évincés). On s’étonnera ici de l’absence du plus hypocrite et tacticien des cardinaux de la Réacosphère, à savoir le cardinal Sarah. Mais c’est normal. Ce dernier observe une apparente distance et discrétion, pour ne pas être sur tous les fronts non plus et ne pas apparaître comme le putschiste qu’il est vraiment. Comme à son habitude, ce doucereux, qui n’en est pas à son premier coup d’essai de putsch « accidentel » (le dernier en date, c’est quand il a essayé d’enrôler le Pape Benoît XVI en le désignant « co-auteur » d’un livre qu’ils n’ont jamais écrit en commun), prend son air de ne pas y toucher. En ce qui concerne l’« appel » du 7 mai, on comprend tout de même qu’il est de mèche avec les auteurs de la pétition, mais qu’il les soutient de loin et de manière tacite. Il a refusé – pour cette fois – de se mouiller, mais il n’en pense pas moins : « Je peux partager à titre personnel certaines des interrogations ou inquiétudes qui sont soulevées en matière de restrictions des libertés fondamentales mais je n’ai pas signé cette pétition. » écrit-il dans un tweet. Je vous dis : avec lui, on retrouve souvent la palette de réactions de la Drama Queen cardinalice : simulation de silence et de retenue, neutralité fondamentaliste d’apparat, simulation d’« interrogation », simulation d’« inquiétude », révolte contenue mais réelle, puis attaque silencieuse plus ou moins frontale. L’hypocrisie dans toute sa splendeur !
 

Je m’attarderai peu sur le contenu de ce vibrant « appel » du 7 mai qui encourage à une désobéissance pseudo « héroïque » et ecclésiastique générale à l’encontre des mesures sanitaires anti-Coronavirus qui seraient une persécution anticléricale masquée (thèse qui se tient et que je partage par certains aspects d’ailleurs… mais c’est la réponse, les moyens d’action proposés, le discrédit jeté sur le Pape – jugé implicitement « passif », « mou » et « collabo du Système mondialiste » dans cette affaire -, la tonalité hystérique, qui me gênent). J’ai déjà écrit là-dessus. Cette victimisation me semble complètement déplacée, traduit un pharisaïsme puant, et ne donne pas tous les droits (c.f. article 1, article 2, article 3). Ce que je retiens de la nouvelle pétition, c’est simplement que le discours de ces évêques frondeurs anti-Franc-Maçonnerie et anti-Gouvernement Mondial est paradoxalement hyper maçonnique et particulièrement mondialiste. D’ailleurs, l’expression « Bien commun » (que beaucoup de prélats et de catholiques – en se basant sur la Doctrine Sociale de l’Église – croient catholique, alors que pas du tout : c’est un communisme christisé terrible) y est omniprésente et est une des signatures du Gouvernement Mondial. De même que les mots « droits » et « libertés », très utilisés dans la pétition. Quant aux expressions maçonniques du texte (souvent en lien avec la construction, la sincérité, l’alchimie et l’hermétisme), je me suis contenté d’en relever quelques-unes : « fermeture », « fermement » (2 fois), « rigoureuse », « normes liturgiques », « méthodes d’administration des sacrements », « sincère charité fraternelle », « loi naturelle », « civilisation chrétienne », « éclairent », « protège », etc. Voilà, voilà. C’est confondant de contradictions.
 

Je m’arrêterai là. Mais je tenais tout de même à faire une brève analyse de ce non-événement ecclésial, car il traduit bien les contractions et les secousses qui s’observent actuellement dans l’Église, même si beaucoup de catholiques ne se rendent même pas compte que leur Mère est enceinte et que la naissance est imminente.
 
 
N.B. : C’est en écrivant cet article que je découvre avec stupeur et joie que j’ai été bloqué sur Twitter par le Cardinal Sarah. Lui pourtant si calme et maître de lui-même… En même temps, je ne m’en rends compte qu’aujourd’hui : preuve que je ne me rends quasiment jamais sur son compte et qu’il ne m’empêche pas de dormir.
 

La messe, une question de « survie » ? de « manque » ? Vraiment ??


 

On entend en ce moment pas mal de prêtres nous marteler que leur assemblée dominicale leur manque et que la messe « nous manque ». En fait, je crois qu’ils sont tout d’un coup envahis d’un petit vent de panique et de doute de ne pas réussir à faire revenir toutes leurs brebis au bercail après le tsunami inédit du confinement.
 

Vous voulez que je vous dise la vérité ? La messe ne manque à personne. Simplement, elle constitue un manque (nuance) ! Un manque objectif qui n’est ressenti par quasiment aucun croyant. Le « manque de la messe » est un mythe créé de toutes pièces par les pharisiens consommateurs de sacrements et par les prêtres soucieux de faire tourner boutique. Un mythe au même titre que les qualificatifs de « vital » et d’« indispensable » qui lui sont attribués.
 

Par sa gratuité, son respect, sa discrétion et son éternité, la messe sort du cadre de l’obligation, de l’urgence et de la fatalité. Désolé de vous le dire, mais elle n’est ni une question de survie ni de vie (Contrairement à ce que pensent ceux qui font une lecture littérale de la parole de l’évangile selon saint Jean « Celui qui mange ce pain vivra éternellement », il y a des personnes qui iront au Paradis sans jamais avoir ingéré l’Eucharistie). De même, on survit sans la messe et on vit même très bien sans la messe (Les amateurs de la grâce mat’ du dimanche matin vous le confirmeront !). On aime aussi sans la messe, et on n’a pas besoin d’aller à la messe tous les dimanches pour aimer son prochain.
 

Ceci est dû à l’inutilité apparente de Dieu. L’inutilité apparente de la messe. L’inefficacité apparente des sacrements et des prières. Alors pourquoi nier cette apparence et faire comme si elle n’existait pas ?
 

En inventant un mensonge (celui de feindre que la privation de l’Eucharistie nous aurait « coûté », que la messe nous serait indispensable… alors que c’est faux : en plus, Jésus apparaît sous diverses espèces) et en surjouant une urgence ou un manque ou une nécessité qu’ils ne ressentent pas, on risque de perdre encore plus les quelques pratiquants réguliers qui restent.
 

Le slogan idéal, ce serait plutôt : « Revenez à la messe, justement parce qu’en apparence vous pourriez – ou vous auriez envie de – vous en passer (vu que cette période de confinement a prouvé concrètement que vous pouviez largement vous en passer et que cette privation vous ne l’avez pas mal ou si mal vécue) ! »
 

La messe n’est pas de l’ordre – sauf exceptions très rares – du ressenti et du sentiment, du résultat immédiat, mais de l’ordre de l’invisible, d’une efficacité discrète, puissante et apparemment absente ou nulle. Les personnes âgées en maison de retraite ne pouvant plus se déplacer pour se rendre dans une église en savent quelque chose ! Par conséquent, il n’y a pas lieu de singer une souffrance ni de simuler que la messe nous « manquerait ». Non. Ça, c’est de la comédie de pharisiens nostalgiques qui veulent passer pour des martyrs et des grands dévots.
 

Soyons honnêtes : la messe ne nous « manque pas ». Ou, dans le meilleur des cas, pas tant que ça. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas y aller/retourner. Il faut y aller en reconnaissant humblement notre « manque de manque », notre manque d’envie d’y aller (Sinon, ce manque d’envie va vraiment finir par nous emporter plus vite qu’on ne le croit !). Il faut y aller en reconnaissant la sécheresse objective de la messe, sa pauvreté, sa discrétion, son apparente inefficacité et inutilité dans notre vie… et donc s’y rendre uniquement par amitié désintéressée et par solidarité avec Jésus caché. Juste pour être symboliquement présent.
 

Alors chers amis prêtres, si vous nous invitez à un rendez-vous « vitaaal et indispensaaable », donc au nom d’un manque de principe, ou « parce que c’est important » (argument-bidon de la pourtant très belle homélie de Don Grégoire-Marie du 3 mai 2020), vous risquez de nous perdre et de voir fondre vos assemblées comme neige au soleil. Je préfère prévenir. L’effet pervers de la crise sanitaire – à savoir la désaffection ou la désertion des églises – ne se fera pas attendre longtemps ! En revanche, si vous nous dites « Revenez à la messe parce que c’est apparemment nul et pas indispensable… mais que malgré ça, il y a Jésus. Revenez juste pour être là auprès de Lui au pied de sa Croix, gratuitement, par amitié, et parce que vous pourriez très bien ne pas être là [et comme on vous comprend ! C’est souvent chiant, les messes qu’on célèbre !] », nous aurons un petit peu plus envie de vous croire (car ça correspondra au ressenti profond d’un grand nombre de cathos, en réalité). Et nous aurons un petit peu plus envie de revenir.
 

Au final, pourquoi retourner à la messe ? Fondamentalement pour rien et pour aucune raison. Si. Peut-être pour « perdre son temps » avec Jésus. La seule « raison » qui n’en est pas une puisque c’est une personne, c’est Lui.
 

On vient à la messe pour rien. Pour Lui.