Pendant qu’au Synode des Jeunes ça blablate sur la vocation, voilà ce qui se passe réellement dans nos abbayes et monastères actuels et dans la vraie vie des jeunes cathos…


 

Pendant qu’au Synode des Jeunes ça blablate sur l’engagement, la sainteté et la vocation (notamment religieuse et sacerdotale), voilà ce qui se passe réellement dans nos monastères et quel est l’isolement criant dans lequel vivent beaucoup de nos religieux. Je me permets de vous le partager, car c’est à la fois très grave et très beau.
 

J’ai reçu ce matin un mail d’un moine d’abbaye, fortement tenté par des hommes avec qui il discute (notamment de foi) sur les sites de rencontres, en se faisant passer pour quelqu’un d’autre et en s’inventant une identité de laïc. Il me dit qu’il se rend régulièrement en ville pour des études de théologie, et qu’alors, hors du monastère, il « dérape » sur Internet (porno et chat gay) comme si, à ce moment-là, sa facette « LGBT » se lâchait, explosait. Et il suffit qu’il parle un peu de religion/de prière avec des inconnus dans un contexte profane d’excitation pour qu’il s’en émeuve et se fasse des gros films à leur encontre. « Je ne sais pas trop quoi faire de ces histoires, je ne sais pas bien comment le Seigneur me parle à travers. D’un côté ce serait plus simple de tout couper, de l’autre peut-être que je peux en apprendre beaucoup et vivre mon homosexualité en me confrontant au réelle d’une relation amicale : mais ça voudrait dire de révéler qui je suis vraiment (parce que je ne souhaite pas du tout quitter la vie monastique). Donc je suis un peu perdu et ce n’est pas avec le Père Abbé que je vais gérer ça ! » m’écrit-il.
 

Je lui ai conseillé deux choses par rapport aux rares contacts de qualité qu’il a établis avec ces hommes homos croyants : OUI pour maintenir un lien amical et fraternel qui puisse l’aider à comprendre le sens surnaturel (et même eschatologique et saint) de son homosexualité (permise par Dieu) puisqu’il y a sur les sites de très belles personnes ; et NON pour projeter quoi que ce soit d’amoureux avec elles (et qui l’entraînerait à des dérapages inutiles et douloureux, et même fatals), car hors d’une amitié, ces relations deviennent toxiques.
 

Sans doute que ce genre de mirages amoureux que ces religieux expérimentent pourrait être évités s’ils étaient moins isolés avec ce sujet de l’homosexualité, et surtout formés sur la question. Un meilleur accompagnement ou une meilleure voie d’expression leur permettrait d’être plus solides, plus réalistes et moins ébranlés dès qu’ils entendent parler de Jésus et de foi dans un contexte aux antipodes de leur vie monastique, d’être moins à fleur de peau et de moins croire au « miracle d’exception d’amour homo », au « prince charmant des saunas et des sites gays » qui exceptionnellement croirait en l’« amour » avec eux et au nom de Jésus. Au passage, j’en veux vraiment aux gens d’Église actuels de minorer le phénomène de l’homosexualité et de m’isoler, de mettre à l’index mon blog et mes écrits, et de laisser un certain nombre de religieux et de prêtres dans une solitude extrême et mortifère. Les consacrés homosexuels ne peuvent en général parler de leurs tentations homos à personne – pas même à leur père abbé ou à leur mère abbesse, ni à leur confesseur, sont complètement livrés à eux-mêmes, et sont tacitement encouragés à ne vivre de l’homosexualité que les aspects négatifs, humiliants, frustrants, et pas du tout les aspects saints, enthousiasmants, libérants. Ça m’écœure. J’ai entendu encore dernièrement un prêtre diocésain, la cinquantaine, qui vient de déraper avec un jeune paroissien d’une vingtaine d’années : il jure que l’homosexualité lui a sauté à la figure et s’est réveillée seulement maintenant, et qu’avant, il ne la soupçonnait pas du tout en lui… Nos responsables d’Église n’ont toujours pas compris le climat explosif dans lequel nous vivons mondialement, ni l’importance de l’homosexualité dans la sexualité humaine, ni le dicton « Mieux vaut prévenir que guérir ». C’est affolant. Je le dis sans peur et sans détour, et parce que je connais suffisamment de religieux homosexuels terrés dans leur silence (et parfois dans une pratique homo ponctuelle cachée) : « Vous, pères abbés, mères abbesses, responsables de séminaires, évêques et cardinaux, et même Pape, vous ne connaissez pas vos frères de communauté. VOUS NE LES CONNAISSEZ PAS COMME VOUS CROYEZ LES CONNAÎTRE. Réveillez-vous ! »
 

En tout cas, pour terminer sur une note positive, en lisant ce mail, et en voyant l’improbable croisée des chemins entre ce consacré et moi, je me dis vraiment que les voies du Seigneur sont impénétrables ! ^^ Et que Jésus a énormément d’humour et le sens de la surprise. Le Seigneur m’a utilisé et a utilisé le fait que je sois retourné sur les sites de rencontres pour que finalement je puisse conseiller un peu plus tard un frère moine lointain qui frappe à ma porte. C’est quand même fort de café ! Je suis dans la louange ^^ (et pas dans l’euphorie, je précise, car je sais au fond de moi que ce moine est fragile, isolé et pas toujours dans l’obéissance et la continence ; que ma présence sur les sites démontre également que je me mets moi-même en danger et que je suis fragile, isolé, et pas toujours dans l’obéissance, la cohérence et la continence non plus…). Mais je suis si heureux qu’on s’épaule et chemine ensemble quand même ! Et épaté que le Seigneur Jésus se serve de notre faiblesse commune pour nous racheter. C’est bien un signe de Fins des Temps.

Tenez bon, les gars, c’est bientôt la fin de cette « Église »

En grande communion fraternelle avec ces amis homos cathos qui doivent supporter en silence l’homophobie de leur milieu, des cercles catholiques qu’ils côtoient (à travers leur famille, les amis de la famille, les paroissiens-comprend-rien, les militants pro-Vie débiles et idéologisés, les manifestants Manif Pour Tous). Ce soir encore, il y en a un qui est venu me partager son isolement parce que des amis de ses parents, à table, se sont mis à discuter de GPA (Gestation Pour Autrui) et à dire que le Pape François parlait trop d’homosexualité (LOL : la Blague de l’Année), pervertissait la Doctrine de l’Église, etc. Le fameux disque anti-Gender, anti-dictature moderniste, anti-idéologies (…sauf la leur). Tenez bon, les gars. C’est bientôt la Fin du Monde et la fin de cette « Église » !

La fiction hystérique de l’« Écorché vif » qui arrange la Réacosphère


 

Comme les catholiques pharisiens de la Réacosphère ont actuellement besoin de ce que j’écris/dis mais reviennent timidement à moi parce qu’ils ne savent plus comment me prendre et me comprendre (comme les parents dépassés par leur ado rebelle, vous savez ?), parce qu’ils n’arrivent pas à réfuter mes thèses sur l’homosexualité et qu’ils se rendent inconsciemment compte qu’ils ont un peu « merdé » en les négligeant (même si, par orgueil, ils ne l’admettront jamais : pour eux, je suis et resterai un pauvre « dégénéré » qui n’a pas eu assez foi en Dieu au point d’être libéré de sa tendance « homosexualiste »), ils arrivent en ce moment avec une nouvelle fiction qu’ils se sont créée sur mon compte pour m’habiller de leur hypocrisie misérabiliste pour l’hiver. En effet, paraît-il, à en croire leur admiration refoulée à mon égard, qu’aujourd’hui je « vais mal » (ben oui : ces connards me croisent tous les jours pour le savoir) et que – le pompon – je suis un « écorché vif ». Ça, le coup de « l’écorché vif », de la « bête blessée » (blessée par qui? on se demande vraiment…), ils adorent ! Le mythe homophobe du Caractériel (homosexuel, évidemment), en plus d’être la béquille classique de la mauvaise foi (« Mais c’est ELLE qui a un grain!!! » « Voulez-vous une bonne tasse de thé ?! » c.f. la scène du Chapelier fou et du Lièvre dans « Alice au pays des merveilles » de Disney), est un procès et une projection couramment employés par les manipulateurs de tous poils qui veulent se donner le beau rôle de te « soigner » en te pathologisant et en s’attribuant l’ultime héroïsme d’oser quand même encore t’approcher malgré ta « dangerosité » colérique. Le pire d’entre eux, Fikmonskov, à chaque fois (et les rares fois aussi) qu’il m’adresse la parole, me prescrit des périodes de retour (« Prends des vacances et reviens dans 2 ans. » ; « Reviens dans 10 ans quand tu seras calmé. » ; etc. véridique). Il se charge de mon planning et de mon semainier. Quel merveilleux attaché de presse et infirmier (Les gélules roses, c’est pour les mardis et vendredis, c’est bien ça ? Merci docteur. L’écorché vif vous en sait gré. Mes prochaines vacances, je les prends quand ? Et quelle date avez-vous choisie pour mon grand retour ?).
 

C’est qui les malades, en réalité ?
 

Publicité de PayLib annonçant la Marque de la Bête décrite dans l’Apocalypse de saint Jean


 

Cette publicité de PayLib – sur le paiement par smartphone et sans contact – illustre à elle seule que la Marque de la Bête (décrite dans l’Apocalypse de saint Jean) est bien réelle et imminente : c’est un scanner sur la main droite et sur le front. Et regardez bien jusqu’au bout le protagoniste se livrant à la Blockchain (sorte de Cloud cosmique extraterrestre) : c’est bien la Bête humanisée, avec sa queue de lézard. On y est, les amis. C’est bientôt la Fin du Monde.
 

Seis años borrados así como así, como si yo fuera muerto


 

Unos amigos me señalan la publicación de artículos qui salen ahora mismo en Francia, en 2018, escritos por periodistas qui hablan bien de mi libro La homosexualidad en Verdad publicado en 2012. Ello debería complacerme. Pero en realidad, resulta ser un mazazo para mí. Es aterrador. La gente sólo tiene de mí en las librerías un producto caducado que llevarse a la boca, únicamente a causa del abandono y de la cobardía de la inmensa mayoría de los católicos y de las casas editoriales supuestamente « católicas ». Ni hablar de la pasividad de los países hispanohablantes y latinoamericanos, que me conocen desde lejos, que sólo tienen a su alcance la traducción de un libro pasado de moda (que además no entienden), que no tienen acceso a ninguno de mis artículos en francés, y que nunca me invitaron una sola vez cuando salió mi libro « La Homosexualidad en Verdad » en su tierra. Soy un autor-fantasma. Y los pocos usuarios pro-Vida latinos que tropiezan conmigo en Twitter me escupen considerándome como un « horrible activista católico-gay progre » y « traidor ».
 

Parece mentira. Seis años borrados así como así. Como si yo fuera muerto.
Como si, entretanto, no hubiera producido nada, no hubiera trabajado, no hubiera existido. No me lo puedo creer. Es aterrador no sólo para mí sino también para los católicos, que todavía se niegan a mirar la Iglesia tal como es (y a leer el desarrollo de mi pensamiento, en particular a través de Homo-Bobo-Apo o de Homosexualidad, la Prioridad negada), a mirar su homofobia cara a cara, y que prefieren hacerme pasar por una víctima de los pro-gays… ¡ mientras que soy sobre todo una víctima de ellos ! ¿ Cómo es posible y decente presentar un trabajo que data del 2012 como si fuese fresquísimo del 2018 ? ¿ Será que me han enterrado sin que lo sepa ? Asqueado. Me siento asqueado. ¡ Y que verguënza ! ¡ Qué desperdicio !

Six ans gommés comme ça, comme si j’étais déjà mort


 

Des amis me signalent la publication d’articles qui sortent maintenant, en 2018, écrits par des journalistes qui parlent de moi pour dire du bien de mon livre L’homosexualité en Vérité, publié en 2012. Ça devrait me faire plaisir. Mais en réalité, ça m’accable encore plus. C’est effrayant. Les gens n’ont en librairie que du périmé de moi à se mettre sous la dent, uniquement à cause de l’abandon et de la lâcheté de la très grande majorité des catholiques et des maisons d’édition « catholiques ».
 

C’est fou. Six ans gommés comme ça. Comme si j’étais déjà mort. Comme si, entre-temps, je n’avais rien produit, je n’avais fait aucun travail, je n’avais pas existé. Je n’en reviens pas. C’est accablant non seulement pour moi mais pour les catholiques, qui refusent toujours de regarder l’Église en face (et de lire le développement de ma pensée, notamment à travers Homo-Bobo-Apo), leur homophobie en face, et qui préfèrent me faire passer pour une victime des pro-gays alors que je suis surtout une victime d’eux ! Comment est-il possible et décent de présenter un travail qui date de 2012 comme une première fraîcheur de 2018 ? Suis-je donc enterré sans le savoir ? Dégoûté. Je suis dégoûté. Et quelle honte ! Quel gâchis !

La Boîte de Pandore est ouverte

Je reçois ce mail d’une paroissienne qui m’appelle au secours car s’organisent en ce moment des conférences sur l’homosexualité partout en France, et notamment chez elle, dans l’Est de la France. Ça pousse comme des champignons.
 

 

Voilà. La Boîte de Pandore est ouverte. C’est le bordel dans l’Église. Dans les paroisses, désormais, vu les besoins concrets et les nombreuses interrogations sur l’homosexualité, tout le monde se met à essayer de parler du sujet, en se drapant sous la bannière de la « pastorale des familles » et de « l’accompagnement » (… « des personnes concernées par l’homosexualité »). Et ils font semblant de traiter d’homosexualité. Car ils parlent à notre place (à nous, personnes homos), et n’aborderont jamais le sujet – et encore moins l’hétérosexualité, l’homophobie, la transsexualité, la bisexualité, et la culture homosexuelle. Ils ne parleront que d’ « accompagnement » (je connais le discours d’Elisabeth Content, qui a tenté de me censurer à Paray-le-Monial, pour m’empêcher d’aborder la dimension politique et sociale de l’homosexualité).
 

Je n’ai rien à dire. Je constate, impuissant, l’eau monter.
 

L’isolement des parents et les coups de fil géniaux

J’étais au téléphone pendant 3 heures avec une mère de famille catho dont le fils d’une vingtaine d’années vient de faire son coming out. Une discussion… comment dire… céleste ! Nous rendions gloire à Dieu à la fin. Elle attendait ce coup de fil depuis longtemps : elle ne peut parler du sujet à personne (et pourtant, elle consulte plein d’avis, de gens, de prêtres, Courage… mais elle ne trouvait pas les réponses). Elle tombe sur mon site, sur Homo-Bobo-Apo, et là, respiration ! Gloria de jubilation !
 

Ce qui est fou, c’est mon isolement. C’est aussi l’isolement des parents de personnes homos. Concernant l’homosexualité, on se faisait la réflexion : au niveau écrits, analyses, réflexions, à part mon blog et mes livres, il n’y a RIEN. C’est sidérant.

Mon article « La Dignité, l’argument des indignes » accordé au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Dignité » (septembre 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’article que j’ai écrit pour la 4e édition du mag Unité Nationale (septembre 2018) dédié au thème de la dignité, article qui est à mettre en résonance avec le numéro de juin 2018 sur l’unité auquel j’avais participé ainsi qu’avec mon court billet sur Emmanuel Macron (et son emploi abusif du mot « dignité »). Ont contribué à cette édition de septembre 2018 sur la dignité des intellectuels comme Eddie Izzard (homme transformiste transgenre), Koceila Chougar (djay), Pacifique Brackley Cassinga (électronicien congolais), Carole Vilbois (philosophe), et bien d’autres. Je vous invite à consulter le site d’Unité Nationale et à lire la revue de ce mouvement apolitique qui a eu l’audace de me laisser entière carte blanche.
 

Je publie ci-dessous en intégralité mon article « La Dignité, l’argument des indignes ». En résumé, j’y explique que la dignité, qui idéalement devrait être comprise comme l’humilité, est actuellement interprétée comme l’inverse de l’humilité (en Jésus), à savoir la fierté (c’est pourquoi elle sert bien souvent de cheville ouvrière, par exemple, de l’euthanasie ou encore de la Blockchain macronienne, malheureusement). Bonne lecture à vous.

 

La dignité, l’argument des indignes


 

Aujourd’hui, la dignité est communément entendue comme « le respect que mérite chaque être humain. » Mais à bien y réfléchir, la dignité comme dû et comme loi (et non plus comme don attribué par Dieu au jour du Jugement), n’est-ce pas la pire chose qu’ait faite l’être humain ? N’est-ce pas la création humaine la plus inhumaine ? Par définition, l’Amour, pour rester libre, vrai et gratuit, n’obéit ni au mérite, ni au rang ni au droit. Il n’est pas une question de classement, de barème ! Par exemple, quand on s’adresse à Jésus, qui est l’Amour même, s’il y a bien une chose à laquelle on renonce, c’est à la dignité, donc au mérite : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. » (phrase avant la Communion) : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. » (le centurion dans Mt 8, 8) ; « Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. » (Jean-Baptiste dans Lc 3, 16) ; etc. La dignité, dans la Bible, est toujours un terme intégré dans des phrases négatives et ne devient positive qu’une fois associée au jugement ou au don de Dieu, à la réception d’une épreuve vécue au nom de Jésus et dans l’obéissance. Réclamer la dignité, c’est le blasphème suprême : c’est se prendre pour Dieu. La dignité appartient à Dieu, est Dieu et n’est bonne qu’administrée et gérée par Dieu en don qui dépasse les logiques et les classifications (rangs, lignées, récompenses, honneurs, conditions, mérites) bassement humaines.
 

Dans le livre de l’Apocalypse, il est écrit qu’à la Fin des Temps, « un livre scellé de sept sceaux » sera ouvert, et que « personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre » (Apo 5). Que ce soient les anges, les archanges, les séraphins ou les vingt-quatre vieillards, aucun n’a le droit de le regarder ! Sachez-le. La dignité, la vraie, elle fait même grincer des dents ! « Je pleurais beaucoup, parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le Livre et de regarder. » (Apo 5, 4) Non seulement elle ne doit pas être réclamée comme un droit, mais en plus, si les Hommes savaient vraiment ce qu’elle est, ils la redouteraient, éviteraient de la demander, et chercheraient même à la fuir ! Dans la Bible, si on est jugé digne de quelque chose, c’est uniquement de la permission divine de recevoir au nom de celle-ci des persécutions, le martyre, une humiliation. « Les apôtres se retirèrent de devant le Sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus. » (Actes 5, 41). La bonne dignité n’est associée qu’à la Croix, qu’au consentement à vivre fièrement mais pudiquement pour Dieu des épreuves humiliantes comme un honneur et un couronnement. « Je vous exhorte, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur. » (Éph 4, 1-3) La dignité n’est pas bonne en soi : elle est neutre. Tout dépend qui elle sert, et surtout de qui elle est reçue et du comment elle est reconnue comme reçue et comme humainement humiliante.
 

Avec tout ça, je peux vous dire qu’on est bien loin de la conception capricieuse actuelle de la dignité, qui consiste à se victimiser et à réclamer des droits individualistes pour son confort à soi et pour sacraliser tous ses petits désirs maquillés d’humanistes ! Désormais, le mot « dignité » – dans son sens païen et légaliste – signifie que ce qui en est revêtu a une valeur absolue et non relative. Donc depuis que la « dignité » s’est faite loi humaine inscrite sur la pierre, droit inaliénable, elle a pris un caractère immuable possiblement totalitaire et désastreux. Elle est devenue vérité indiscutable (exemples : lesdits « Droits de l’Homme », qui incarnent parfaitement la dignité dans son sens despotique et universel), loi autorisant de manière mondiale l’injustifiable à partir du moment où ce dernier présente une apparence hypocritement humaniste, solidaire, libératrice et respectueuse. L’exemple parfait pour illustrer cela, c’est l’euthanasie (interruption volontaire de la vie d’une personne malade, désespérée ou âgée), présentée par ses promoteurs – je cite – comme un « droit à mourir dans la dignité ». Dans ce cas précis, on voit bien tout le mépris misérabiliste et la part de fantasmes, de projection, que recouvre le terme fleuri de « dignité » : car qui dit qu’une personne agonisante ou pauvre ou trisomique ou intra-utérine ou dans le coma ou dépourvue de parole, est « malheureuse », vit une situation « indigne » qui doit très vite être abrégée, n’est pas libre et ne veut pas se battre ? La « dignité » ou son supposé « droit à être traitée dignement » ?? Nous marchons sur la tête. Si la souffrance et la violence – faisant partie de la vie – sont jugées « indignes » et que la « dignité » est érigée en valeur absolue de justice d’un pays ou du monde, n’est-on pas en train de donner tout pouvoir à ceux qui prétendent les éradiquer à tout prix, à commencer par les dictateurs les plus funestement célèbres ??
 

Dire que la dignité humaine doit être défendue (je vois bien l’idée humaniste séduisante et généreuse derrière), c’est soutenir que toute vie humaine, même celle qui est méprisable, a du poids et de l’importance. Mais que faire quand même les mauvaises actions (viol, meurtre, divorce, inceste, eugénisme, clonage, PMA, GPA, manipulation d’embryons, prostitution, homosexualité, etc.) s’habillent d’humanité à respecter et prennent formes humaines ? La dignité devient alors l’alibi du tout et n’importe quoi, l’instrument des dictatures humanistes qui tuent l’Homme au nom de leur idée de l’Homme. Au nom de la « dignité », en somme.
 

Au fond, il en est, je crois, de la dignité comme de l’humilité. Seuls ceux qui en ont ou en sont, et qui seraient en droit d’en parler, n’en parlent quasiment jamais. En général, il n’y a pas plus arrogants que ceux qui affichent leur « humilité », pas plus indignes que ceux qui s’avancent au nom de la « dignité ».
 
 

Philippe Ariño, septembre 2018
 
 

La « dignité » version franc-maçonne…

Si quelqu’un te rejette amoureusement sous prétexte que tu « n’es pas son style », va-t’en léger, heureux et sans tristesse : il ne t’aurait jamais aimé


 

Une mystérieuse affaire de style.
 

Ça nous est à peu près tous arrivé et ça nous arrivera sans doute encore, car comme disent les dictons, on ne peut pas plaire à tout le monde, tous les goûts sont dans la nature, des goûts et des couleurs… blabli blabla.
 

Mais je vous le dis (en particulier à ceux qui sont célibataires, qui souffrent de leur célibat, qui n’ont pas été spécialement gâtés par la nature, ou qui viennent d’essuyer un refus de ce genre « Désolé mais tu ne me corresponds pas : tu n’es pas mon style » « Je te quitte parce que je ne ressens plus rien et tu n’es plus à mon goût ») : Si quelqu’un te rejette amoureusement sous prétexte que tu « n’es pas son style », va-t’en léger, heureux et sans tristesse : il ne t’aurait jamais aimé.
 

Prends cette phrase terrible (cet argument à la con, oui !^^) à la fois comme une Bonne Nouvelle (car dans la Foi, sache que ça a un BEAU sens, que Dieu en réalité te préserve de faire une connerie, et t’indique par moyens humains détournés comment sauver ton âme vu qu’Il tient à toi et que tu lui appartiens :-)… donc tout va bien, tu peux repartir heureux et sans haine à l’égard du malpoli qui t’a rejeté) ET comme une confirmation (car quoi de plus injuste de s’entendre rejeté par quelqu’un sous prétexte qu’on « ne serait pas son style ou son genre » ni « conforme à ses goûts » ? Comme si, au fond, on se réduisait à une chose, un produit consommable, une saveur de glace, un objet qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas. L’argument du « style » ne devrait s’appliquer qu’aux objets, idéalement.
 

S’il y a bien une chose que j’ai apprise avec Jérémy – le seul homme qui à ce jour m’a respecté et avec qui nous sommes tombés mutuellement amoureux -, c’est bien qu’en matière d’Amour, d’Humanité, et c’est aussi d’autant plus vrai en amitié, même si les goûts comptent indéniablement, il n’y a pas de « styles » qui vaillent et qui prédominent sur la Personne et la relation. Tout le monde est aimable et appétissant. Dans la limite du raisonnable. Moi, pourtant, j’ai un style de fantasme de mecs très précis : les bruns poilus. Mais par Amour, je peux me laisser toucher par un gars blond imberbe… parce que ce qui me fera bander, ce sera notre relation, nos échanges, sa personnalité, ses mots…
 

Si donc quelqu’un avait accepté de sortir avec toi parce que tu aurais correspondu à « ses » critères et « ses » styles, tu as la confirmation qu’il ne t’aurait jamais aimé vraiment… et encore moins quand ton paraître se serait fané avec le temps passé avec lui. Donc pas de regret. Sa référence au style était donc un hameçon qu’il t’a tendu et auquel il a lui-même mordu : c’est triste, amer, de le recevoir, mais c’est une confirmation que toi et lui n’aviez effectivement rien à faire ensemble, et que sa démarche amoureuse n’était pas juste. Bon vent à lui. Tu peux néanmoins le remercier de son refus qui, à son insu, te rend service et rend service à la sagesse de Jésus :-).