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L’Affaire Lambert est-elle le bon combat ?


 

Jusque-là, je n’ai pas commenté l’Affaire Lambert. J’attendais de comprendre.
 

Et même si je ne soutiens absolument pas l’euthanasie, je regrette que le combat de la grande majorité des catholiques pour lutter contre cet homicide déguisé se soit choisi comme modèle la maman de Vincent Lambert, Viviane, que j’ai entendue il y a deux jours au Journal Télévisé dire aux caméras de télévision « ces gens-là sont des monstres !! » en montant dans une voiture.
 

Une personne qui traite de « monstres » des personnes, aussi horribles soient leurs actes, et alors qu’aucun être humain n’est un monstre (pas même Adolf Hitler), aussi légitime soit sa cause, aussi catholique soit-elle, non seulement ne m’inspire pas confiance mais se plante de combat et nourrit les agressions qu’elle prétend dénoncer et dont elle prétend être la victime. On ne déshumanise personne, a fortiori au nom de l’Humain (je ne parle même pas des excités millénaristes qui agitent la « Civilisation » comme grande cause ecclésiale).
 

Et quand j’apprends de surcroît que Vincent est issu d’une liaison clandestine entre sa maman et Pierre Lambert (un homme de 16 ans de plus qu’elle, qui a mis 6 ans à reconnaître son fils après sa naissance), c’est terrible à dire mais je crois que cette femme, malgré les apparences, ne défend pas que son fils dans cette histoire. Donc, comme pour l’Affaire Aylan, les catholiques feraient mieux de discerner et de choisir mieux leurs porte-drapeaux (Civitas, L’Incorrect, etc.) au lieu de s’hystériser et de rentrer dans les combats de coqs que les mass médias orchestrent autour d’eux pour les balader, détourner leur attention ou leur donner l’illusion de fausses victoires « sur la Vie ».
 

Mon article « La Dignité, l’argument des indignes » accordé au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Dignité » (septembre 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’article que j’ai écrit pour la 4e édition du mag Unité Nationale (septembre 2018) dédié au thème de la dignité, article qui est à mettre en résonance avec le numéro de juin 2018 sur l’unité auquel j’avais participé ainsi qu’avec mon court billet sur Emmanuel Macron (et son emploi abusif du mot « dignité »). Ont contribué à cette édition de septembre 2018 sur la dignité des intellectuels comme Eddie Izzard (homme transformiste transgenre), Koceila Chougar (djay), Pacifique Brackley Cassinga (électronicien congolais), Carole Vilbois (philosophe), et bien d’autres. Je vous invite à consulter le site d’Unité Nationale et à lire la revue de ce mouvement apolitique qui a eu l’audace de me laisser entière carte blanche.
 

Je publie ci-dessous en intégralité mon article « La Dignité, l’argument des indignes ». En résumé, j’y explique que la dignité, qui idéalement devrait être comprise comme l’humilité, est actuellement interprétée comme l’inverse de l’humilité (en Jésus), à savoir la fierté (c’est pourquoi elle sert bien souvent de cheville ouvrière, par exemple, de l’euthanasie ou encore de la Blockchain macronienne, malheureusement). Bonne lecture à vous.

 

La dignité, l’argument des indignes


 

Aujourd’hui, la dignité est communément entendue comme « le respect que mérite chaque être humain. » Mais à bien y réfléchir, la dignité comme dû et comme loi (et non plus comme don attribué par Dieu au jour du Jugement), n’est-ce pas la pire chose qu’ait faite l’être humain ? N’est-ce pas la création humaine la plus inhumaine ? Par définition, l’Amour, pour rester libre, vrai et gratuit, n’obéit ni au mérite, ni au rang ni au droit. Il n’est pas une question de classement, de barème ! Par exemple, quand on s’adresse à Jésus, qui est l’Amour même, s’il y a bien une chose à laquelle on renonce, c’est à la dignité, donc au mérite : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. » (phrase avant la Communion) : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. » (le centurion dans Mt 8, 8) ; « Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. » (Jean-Baptiste dans Lc 3, 16) ; etc. La dignité, dans la Bible, est toujours un terme intégré dans des phrases négatives et ne devient positive qu’une fois associée au jugement ou au don de Dieu, à la réception d’une épreuve vécue au nom de Jésus et dans l’obéissance. Réclamer la dignité, c’est le blasphème suprême : c’est se prendre pour Dieu. La dignité appartient à Dieu, est Dieu et n’est bonne qu’administrée et gérée par Dieu en don qui dépasse les logiques et les classifications (rangs, lignées, récompenses, honneurs, conditions, mérites) bassement humaines.
 

Dans le livre de l’Apocalypse, il est écrit qu’à la Fin des Temps, « un livre scellé de sept sceaux » sera ouvert, et que « personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre » (Apo 5). Que ce soient les anges, les archanges, les séraphins ou les vingt-quatre vieillards, aucun n’a le droit de le regarder ! Sachez-le. La dignité, la vraie, elle fait même grincer des dents ! « Je pleurais beaucoup, parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le Livre et de regarder. » (Apo 5, 4) Non seulement elle ne doit pas être réclamée comme un droit, mais en plus, si les Hommes savaient vraiment ce qu’elle est, ils la redouteraient, éviteraient de la demander, et chercheraient même à la fuir ! Dans la Bible, si on est jugé digne de quelque chose, c’est uniquement de la permission divine de recevoir au nom de celle-ci des persécutions, le martyre, une humiliation. « Les apôtres se retirèrent de devant le Sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus. » (Actes 5, 41). La bonne dignité n’est associée qu’à la Croix, qu’au consentement à vivre fièrement mais pudiquement pour Dieu des épreuves humiliantes comme un honneur et un couronnement. « Je vous exhorte, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur. » (Éph 4, 1-3) La dignité n’est pas bonne en soi : elle est neutre. Tout dépend qui elle sert, et surtout de qui elle est reçue et du comment elle est reconnue comme reçue et comme humainement humiliante.
 

Avec tout ça, je peux vous dire qu’on est bien loin de la conception capricieuse actuelle de la dignité, qui consiste à se victimiser et à réclamer des droits individualistes pour son confort à soi et pour sacraliser tous ses petits désirs maquillés d’humanistes ! Désormais, le mot « dignité » – dans son sens païen et légaliste – signifie que ce qui en est revêtu a une valeur absolue et non relative. Donc depuis que la « dignité » s’est faite loi humaine inscrite sur la pierre, droit inaliénable, elle a pris un caractère immuable possiblement totalitaire et désastreux. Elle est devenue vérité indiscutable (exemples : lesdits « Droits de l’Homme », qui incarnent parfaitement la dignité dans son sens despotique et universel), loi autorisant de manière mondiale l’injustifiable à partir du moment où ce dernier présente une apparence hypocritement humaniste, solidaire, libératrice et respectueuse. L’exemple parfait pour illustrer cela, c’est l’euthanasie (interruption volontaire de la vie d’une personne malade, désespérée ou âgée), présentée par ses promoteurs – je cite – comme un « droit à mourir dans la dignité ». Dans ce cas précis, on voit bien tout le mépris misérabiliste et la part de fantasmes, de projection, que recouvre le terme fleuri de « dignité » : car qui dit qu’une personne agonisante ou pauvre ou trisomique ou intra-utérine ou dans le coma ou dépourvue de parole, est « malheureuse », vit une situation « indigne » qui doit très vite être abrégée, n’est pas libre et ne veut pas se battre ? La « dignité » ou son supposé « droit à être traitée dignement » ?? Nous marchons sur la tête. Si la souffrance et la violence – faisant partie de la vie – sont jugées « indignes » et que la « dignité » est érigée en valeur absolue de justice d’un pays ou du monde, n’est-on pas en train de donner tout pouvoir à ceux qui prétendent les éradiquer à tout prix, à commencer par les dictateurs les plus funestement célèbres ??
 

Dire que la dignité humaine doit être défendue (je vois bien l’idée humaniste séduisante et généreuse derrière), c’est soutenir que toute vie humaine, même celle qui est méprisable, a du poids et de l’importance. Mais que faire quand même les mauvaises actions (viol, meurtre, divorce, inceste, eugénisme, clonage, PMA, GPA, manipulation d’embryons, prostitution, homosexualité, etc.) s’habillent d’humanité à respecter et prennent formes humaines ? La dignité devient alors l’alibi du tout et n’importe quoi, l’instrument des dictatures humanistes qui tuent l’Homme au nom de leur idée de l’Homme. Au nom de la « dignité », en somme.
 

Au fond, il en est, je crois, de la dignité comme de l’humilité. Seuls ceux qui en ont ou en sont, et qui seraient en droit d’en parler, n’en parlent quasiment jamais. En général, il n’y a pas plus arrogants que ceux qui affichent leur « humilité », pas plus indignes que ceux qui s’avancent au nom de la « dignité ».
 
 

Philippe Ariño, septembre 2018
 
 

La « dignité » version franc-maçonne…

La stupidité hystérique des pro-Vie (le cas d’Alfie Evans)


 

En ce moment, l’affaire du petit Alfie Evans agite la cathosphère et les pro-Vie. Même le Pape s’en mêle. Ils s’y prennent comme des pieds puisqu’ils pratiquent ce qu’ils dénoncent. Comme une auto-punition, en fait. En diabolisant les pro-gays… pour en réalité se dispenser de parler d’homosexualité, homosexualité qui est l’alibi affectif principal de toutes les lois transhumanistes, et se permettre d’être discrètement homophobes, nous sortent-ils de la situation ? Non. Au contraire. Leur attitude rajoute de la colère, de l’accusation et de la confusion, mais ne résout rien. Tant que les pro-Vie ne laissent pas les personnes homosexuelles parler d’homosexualité, et qu’ils ne reconnaissent pas la primauté du traitement de l’homosexualité sur l’échiquier des débats de bio-éthique, pas la peine qu’ils se plaignent, qu’ils hurlent à la « dictature » d’État, qu’ils se valent du Pape François, qu’ils se placent en victimes et qu’ils désignent les autres comme des « agents du diable ». Les censeurs, ce sont eux. Ceux qui regardent mourir et étouffer les personnes (homosexuelles), ce sont eux. Car il faut être aveugle pour ne pas voir que le « mariage gay », la GPA, l’euthanasie, sont défendus au nom de « l’amour » (homo) par des personnes gays friendly voire homos, et même si ces dernières se disent catholiques et de droite (Jean-Luc Romero, Caroline Mécary, Anthony Hayden, Erwann Binet, Emmanuel Macron, etc.).
 

 

 

 

Rien ne sert de parler de « dictature », et encore moins d’une dictature de la laïcité. La laïcité n’est pas le problème, étant donné que la vraie laïcité, c’est Jésus en personne. Le vrai problème, c’est d’une part le laïcisme, et d’autre part le silence complaisant des catholiques et des pro-Vie par rapport à l’homosexualité, puisque les promoteurs de l’euthanasie sont tous pro-gays voire homos. Les passionarias du petit Alfie sont invitées à pleurnicher/prier ailleurs que dans ma liste de contacts. Je leur conseille de pleurer sur elles-mêmes plutôt que sur lui, et plutôt que de battre leur coulpe sur la dictature « Idéologie », dictature qu’elles ne nomment pas autrement, parce qu’en réalité elles la cautionnent sans même s’en rendre compte.
 

 

 

 

Tout comme pour l’affaire Charlie Gard, je trouve la parole des parents du petit Alfie Evans douteuse et fausse : le père de ce dernier le transforme en « gladiateur ailé » angélique. Euh… On va se calmer deux secondes. Alfie, même s’il est sous doute au Ciel (et je le lui souhaite) reste un Homme, et non un ange, et est encore moins un demi-dieu de la mythologie grecque. On retrouve cette héroïcisation cinéma et angélisation hystériques chez bon nombre de pro-Vie qui soit disent que « le Ciel a gagné un nouvel ange » (Derrière ce poétique angélisme « chrétien » se cache en réalité une diabolisation non moins idiote du juge Anthony Hayden et plus largement du « Système-Idéologie » ou « Dictature de mort ») soit font de Alfie un « héros » (un saint, à la rigueur, why not?… mais un héros ? Depuis quand être une victime nous transformerait en héros ?). Allô! Les pseudo « catholiques » descendent tellement bas en ce moment qu’ils sont prêts à suivre n’importe quel courant émotionnel médiatique qui les victimisera, sans même prendre le temps de prudence de connaître les tenants et aboutissants du dossier qu’ils défendent, et le profil psychologique des plaignants (car les parents de ces enfants-martyrs semblent loin d’être des saints aux intentions pures : il suffit de regarder les réactions glaçantes de défi chez le père de Charlie Gard), au nom en plus d’une raison juste : la dénonciation de l’euthanasie des enfants et des personnes fragiles. Je renouvelle donc mes soupçons à propos de la justesse de ce combat. Nous ignorons les trois-quarts des pièces du dossier, et n’entendons qu’un seul son de cloche.
 

P.S. 1 : Ah eh puis je vire aussi de ma liste ceux qui croient que c’est courageux de partager l’indignation de la journaliste Charlotte d’Ornellas. Pas loin de 400 partages sur Facebook : c’est vendeur, la pleurnicherie.
 

 

P.S. 2 : Le délire des « catholiques » ne s’arrête pas là. Après avoir angélisé Alfie, maintenant, Virginie Tellenne – alias Frigide Barjot – le transforme (sérieusement : je précise) en… elfe ! haha. D’ailleurs, on a tous compris que ce bébé nous demande de voter pour l’Union Civile et d’adhérer à l’Avenir Pour Tous. Il en dit, des choses, cet Alfie Evans, depuis le Ciel. Il a plein de messages et de demandes à nous faire. Preuve qu' »il » est vivant! C’est pas « Jacques a dit », c’est « Alfie a dit ».
 

Débat « sans langue de buis » sur KTO à propos des États Généraux de la bio-éthique : un festival de la langue de bois


 

Je viens d’écouter le débat à propos des États Généraux de la bio-éthique sur la chaîne KTO. Avec Mgr Ornellas. Entouré de plein de gens dont Koz Toujours et Étienne Lorallière qui sont les champions de la langue de bois et de l’esbroufe. La seule qui sort du lot et appelle à plus de réalisme, c’est Joséphine Mathonat.
 

C’est assez dingue : l’alibi de la PMA et de la GPA est l’homosexualité. Tout le monde le sait sur le plateau. Et si vous ne l’avez pas réalisé, les défenseurs de l’euthanasie, de la PMA et de la GPA, se feront une joie de vous le rappeler. Mais tout le monde fait comme si l’homosexualité n’était pas le problème, en parlant de tout autre chose : l’accompagnement, la filiation, le désir, la vie, la fragilité, le vivre-ensemble, la dignité, le prendre soin, la résilience… Et les mots « homosexualité » ou « homosexuel » ne sortent jamais, et sont dilués dans des périphrases floues : « couples de même sexe », « couples de femmes », etc. Effrayante langue de bois. Christian Flavigny justifie même carrément l’« amour homo ». Je cite : « On respecte les façons diverses d’aimer. » Quant à Mgr d’Ornellas, son discours est un florilège de concepts cathos éculés de l’humanisme intégral. Comment va-t-on s’en sortir avec ces bourgeois pharisiens ? Les catholiques, avec de pareils défenseurs aussi aveugles et orgueilleux, allons perdre la bataille de ces États Généraux.
 

Aujourd’hui, validation en Belgique de la légalisation de l’euthanasie sur les mineurs

Jeudi 13 février 2014. Je reçois à l’instant ce texto : « Salut Philippe, je suis à Bruxelles en ce jour triste et pluvieux. D’autant plus triste que sera voté aujourd’hui la légalisation de l’euthanasie des mineurs… Je tâche de m’arrêter dans une église et d’y allumer quelques bougies, je le ferai de ta part aussi si tu veux bien. Bien à toi. Éric. » Ma réponse : « Je veux bien. Merci Éric.«