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Jésus apporte la contrariété

Super accueil au Foyer Saint Paul de Louvain-La-Neuve hier soir. Et je crois que j’ai bien parlé : j’avais en face de moi une quarantaine de jeunes hyper attentifs. Même si, avec le thème de l’homosexualité, on n’est jamais dans l’euphorie : on annonce toujours la Croix – qui ressemble à une mauvaise Nouvelle – inextricablement liée à la Bonne Nouvelle. Je vais voir ce que me réserve Jésus et cette journée à LLN…
 

Je me faisais la réflexion ce matin devant le Saint-Sacrement. Le Christ, en même temps qu’Il apporte Paix et Bonheur, apporte aussi de la CONTRARIÉTÉ : il vient contrecarrer nos plans, nous demande d’être entiers, nous révèle notre péché, nous met en danger et en porte-à-faux avec le monde, nous met au régime et nous demande de renoncer à certaines choses qui nous font plaisir ou nous semblent essentielles. On peut être d’accord avec Lui, enthousiasmé, apaisé par Lui. Mais Il vient aussi, par sa liberté et l’effort qu’Il nous demande, foutre la merde. La Vérité n’est pas toujours simple à accueillir… surtout quand on Lui désobéit. Le Prophète, en même temps qu’il enthousiasme, contrarie. Je le vois beaucoup en lien avec l’apostolat de l’homosexualité (qui vient à la fois briser des rêves romantiques, à la fois dévoiler le péché à l’intérieur de l’Église et le désordre/les persécutions à venir). Il n’y a pas le Paix sans l’amertume de la Coupe. Il n’y a pas la Vérité sans la douleur. Il n’y aura la Vérité sans la douleur que Là-haut, quand Jésus reviendra. Mais sur terre, Amour et contrariété seront toujours liés. À nous de tolérer cette amertume, ce léger cafard qui succède à la fête. En tout cas, j’ai essayé hier soir d’être le plus positif, drôle, dans l’Espérance, charitable, joyeux, possible, et de ne pas incarner le prophète de malheur, aigri ou alarmiste. Je sais que je ne suis pas un prophète de malheur. Mais je sais aussi que les apparences jouent contre moi et que tout porte à croire le contraire.

Belgique du Christ

Beauraing 1 (mars 2016)
 

De retour de Belgique, près de Beauraing. Ce mini-camp de jeunes de 10 à 20 ans organisé par les Chercheurs de Dieu, c’était GÉNIAL !
 
Beauraing 2 (mars 2016)
 

Moi qui n’avais jamais parlé d’homosexualité devant un public aussi jeune, non seulement je n’ai choqué personne (j’ai eu un paquet de confirmations), mais j’ai été super bien reçu. Les Belges sont simples et gentils. Ils se prennent moins la tête que bien des Français, font moins d’histoires, et sont très accueillants. Certains ont halluciné d’apprendre que je n’étais pas invité en France pour parler d’homosexualité auprès des ados. En plus j’ai vu une jeunesse catholique belge audacieuse, des gamins attachants, simples, vifs, mâtures, qui osent témoigner de leur foi même devant un grand groupe (alors que certains n’ont que 11 ans !), oser s’engager solennellement en prêtant serment, etc.
 

Tous les gens présents (une cinquantaine) sont rentrés intégralement dans le séjour. Même les plus rétifs. Même les « p’tits mecs » qui d’habitude se forcent à venir et s’ennuient aux mini-camps. Que de joie ! Que de rigolades ! Que d’amitié ! Que de larmes d’émotions ! Que d’intériorité et de douceur ! Que de redécouvertes de la masculinité et de la féminité !
 

On m’a dit : « Enfin un mini-camp avec un thème intéressant, et avec un super témoin ! »
 
Beauraing 3 (mars 2016)
 

Les rares cas de gêne au départ sont venus de trois jeunes qui avaient en réalité une histoire de souffrance intime avec l’homosexualité ; mais quand la gêne s’est dissipée (certains rototos ont mis 24 heures à sortir) parce qu’il a fallu que la lumière se fasse en tête à tête, c’était encore plus beau et émouvant. Par exemple une jeune en questionnement par rapport à sa bisexualité m’a livré sa peur des hommes. Par exemple une autre jeune dont le père est homo, m’a montré combien elle avait porté toute sa famille à bout de bras. Autre exemple : une fille qui était sortie avec un garçon homo qui avait fini par lui faire porter la responsabilité de son homosexualité au moment de la quitter (après 6 mois de relation), s’affichait artificiellement « gay friendly » pour masquer sa profonde blessure. Que c’est beau, le don de ses peurs, de ses souffrances, de ses blessures profondes ! Et tellement inattendu !
 

Je reviens de Belgique avec un grand Amour pour Jésus et Marie ! Et un plus grand Amour pour les prêtres (car il y en avait des sensationnels ! Le père Dany-Pierre et le père Philippe notamment ; cf. saint Antoine de Padoue)

 

En réalité, nous, Français, avons tort de fixer les critères du « succès » ou de l’ « échec » ecclésial d’un pays, sur le nombre, l’organisation, l’intellect, le confort, la technique, la forme, etc. Beaucoup de Belges ont la fougue des premiers chrétiens, la pureté des résistants, la gentillesse que beaucoup de catholiques français n’ont pas. Pour moi, il n’y a pas de « marasme de l’Église de Belgique ». Ceux qui aiment et qui accueillent spontanément et simplement les personnes homosexuelles, ont une longueur d’avance sur les catholiques français qui pleurent sur la Belgique sans la connaître (alors qu’ils feraient mieux de pleurer sur leur propre sécheresse de cœur). Certains jeunes cathos belges ont 5 ans d’avance sur les jeunes catholiques pourris-gâtés-blasés de France.

Aujourd’hui, validation en Belgique de la légalisation de l’euthanasie sur les mineurs

Jeudi 13 février 2014. Je reçois à l’instant ce texto : « Salut Philippe, je suis à Bruxelles en ce jour triste et pluvieux. D’autant plus triste que sera voté aujourd’hui la légalisation de l’euthanasie des mineurs… Je tâche de m’arrêter dans une église et d’y allumer quelques bougies, je le ferai de ta part aussi si tu veux bien. Bien à toi. Éric. » Ma réponse : « Je veux bien. Merci Éric.«