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Film « La Mante religieuse » de Natalie Saracco : rêverie de femme bobo exaltée

Mante 1

 

Le tout dernier film de Natalie Saracco, « La Mante religieuse », vient de sortir dans les salles françaises. Ne vous en faites pas : je ne vais pas dégainer et jouer mon rabat-joie. Tout ce qui contribue à grandir l’Église et à faire connaître le Christ « aux périphéries » me réjouit profondément et ne réveille en moi (du moins, j’essaie) aucune amertume ni jalousie mal placée. La preuve : j’ai adoré – dans le sens christique du verbe – des films comme « Des hommes et des dieux » et « Qui a envie d’être aimé ? ». Donc il m’arrive d’aimer très fort des films cathos-sur-les-cathos. Si si. Je n’hésite pas à applaudir quand ça me plaît franchement. Et quand je n’aime pas, je n’hésite pas non plus à ne pas applaudir.

 

Pour ce qui est de « La Mante religieuse », je n’applaudirai pas. Et j’entends déjà la cohorte de certains « cathos » se rêvant avant-gardistes et « ouverts » me traiter de « grand méchant blasé » parce qu’ils devinent (à raison) que je ne vais pas en dire que du bien. Ils me tiennent le discours de la bonne intention : « Pour une fois qu’au niveau artistique et médiatique les cathos de conviction montent au créneau avec une œuvre osée, originale, moderne, sans concession, accessible aux non-croyants, il y a à encourager plutôt qu’à chercher la petite bête. Un peu de hauteur de vue ! Mets ton égo et les détails qui te chiffonnent de côté ! On passe sur les imprécisions et on avance ensemble, comme une grande famille aux multiples sensibilités et parcours, y compris les moins ‘catholiquement corrects’ et les plus cabossés. C’est ça, la Charité et la Miséricorde divine ! ».

 

MAIS MAIS MAIS…

 

Ce n’est pas parce qu’une œuvre parle de Dieu, d’Amour, de conversion, de Miséricorde, qu’elle est forcément bien. Ce n’est pas parce qu’on est en gros d’accord sur les intentions et le But, que pour autant il ne faut pas être précis et qu’on ne peut pas discuter les formes et le fond choisis… surtout quand le fossé entre intentions et Vérité ne relève plus du détail et heurte notre conscience. L’exaltation de certains spectateurs autour de « La Mante religieuse » me fait penser à l’euphorie aveugle qu’il y a eue (et qu’il y a encore) autour de films comme « Tree Of Life » ou « La Passion » de Mel Gibson. À l’époque, je me souviens, au sujet de « La Passion », que je m’étais pris les foudres de certains cathos tradis/convertis parce que j’avais osé dire que j’avais trouvé ce film grotesque, risible, narcissique, manichéen, proche du délire mystique et du contre-témoignage chrétien (certes, Jésus nous demande à chacun de consentir à porter notre croix… mais en aucun cas c’est Lui qui nous donne notre croix ; jamais non plus Il nous demande de nous prendre pour Lui ; jamais Il nous demande de souffrir comme Lui a souffert : au contraire, Il se bat pour que nous n’ayons pas à souffrir comme Lui !). Toute création cinématographique catho, y compris celle qui défend l’Église, est critiquable. Ce n’est pas uniquement le thème qui fait la justesse et la légitimité d’une œuvre artistique. Ce n’est pas davantage la foi ou le parcours spirituel de l’artiste qui l’a créée. C’est avant tout l’œuvre elle-même et le traitement du thème religieux qui comptent. On peut tout à fait défendre artistiquement Jésus MAL, ou bien Le défendre artistiquement BIEN. Et parfois, on croit Le défendre, alors qu’en réalité on Le caricature, en sélectionnant ce qui chez Lui nous arrange, ou en choisissant de se placer devant Lui. Bref, artistiquement, on peut faire la moitié du bon chemin et se servir de cela pour ensuite s’arrêter à mi-parcours et se reposer sur ses lauriers. Et ça, ça ne va pas. Le dire n’annule pas la beauté et le mérite de la « première moitié de parcours ». Mais au moins, qu’on ne m’oblige pas à penser que celle-ci est aboutie, parfaite, sainte, incritiquable, 100% juste, car dans le cas de « La Mante religieuse », ce n’est pas vrai.

 

Mante paroissienne

 

Il y a de belles pousses dans « La Mante religieuse ». C’est indéniable. C’est le récit d’une conversion spectaculaire qui force le respect. Il comporte de beaux messages (de Paix, d’Amour, d’Espérance, de défense de la vulnérabilité humaine, de l’accueil des pauvres et des pécheurs). En plus, les comédiens et la réalisatrice nous rabâchent les oreilles pendant les avant-premières pour nous dire que ce film a été une « aventure humaine » extraordinaire, a eu des fruits spirituels concrets, et que l’intrigue a débordé positivement sur le réel, sur les comédiens, sur le public, qu’il a produit de belles réflexions et de beaux échanges (l’actrice principale – Mylène Champanoï – va d’ailleurs se faire baptiser et faire baptiser son enfant). Je comprends les quelques amis qui l’ont trouvé magnifique et qui ont pleuré. Il y a dans ce film une mise à nue courageuse (presque humble), une audace et une sincérité (je n’ai pas dit « Vérité ») pour pousser un cri d’écorchée vive. Un cri certes maladroit et volontairement sale, agressif, provoquant, fougueux, désespéré. Mais un cri qu’on entend et qui ne laisse pas insensible, qui remue le cœur. Je comprends ce qu’a voulu faire passer Natalie Saracco, et je perçois un peu la foi sincère, impétueuse qui la traverse.

 

Je dis simplement que la sincérité (même spirituelle) n’excuse pas tout et ne suffit pas à faire une belle œuvre d’art mature et sainte. Il y a dans « La Mante religieuse » des immaturités (et nous sommes tous des cathos immatures, moi le premier) et des messages qui, à mon avis, ne sont pas évangéliques. Pire, je trouve qu’ils confinent parfois à la rêverie de la femme exaltée néo-convertie. C’est ce que j’appellerais la « tentation Frigide Barjot » : avancer sa rebellitude et sa conversion religieuse pour s’auto-proclamer sainte Marie-Madeleine des temps modernes ; agir dans la précipitation pour justifier l’urgence de l’Évangélisation. Désolé, mais ce chantage aux sentiments et cette prétention qui s’annonce comme de l’humilité ou du courage (alors qu’on peut tout à fait être blessé ET malhonnête, être audacieux ET inconséquent, être pauvre ET aussi orgueilleux qu’un riche, être athée converti ET aussi prétentieux qu’une grenouille de bénitier, être vulgaire ET manquer de sainteté), ils ne sont pas justes. Même si Natalie Saracco en a un peu conscience en s’auto-décrivant comme une femme « passionnée et intempérante », volcanique, battante, jusque-boutiste et excessive, un peu borderline, indigne d’être aimée de Dieu et des cathos, je ne pense pas qu’elle se rende compte de toutes les immaturités (spirituelles et affectives) qui transparaissent dans son film « struggle of life ». Car elle est prise dans la spirale de son volontarisme : elle parle de « cracher ses tripes », et semble défendre un cinéma de l’extrême (pas de l’ultra extrême, car elle veille à ne pas trop scandaliser ; mais elle veut quand même déranger à tout prix). Je doute aussi que ceux qui plébiscitent ce film se rendent également compte des immaturités dont je vais parler. Car quand je me permets de les évoquer avec eux, ils me rétorquent qu’elles constituent tout le charme incorrect du film, qu’elles seraient dénoncées parce que montrées, qu’elles seraient excusables parce qu’assumées. Mais moi, je ne me base pas sur des intentions apparentes ni affichées pour juger une œuvre. Je ne m’appuie pas sur ce que le film semble raconter, défendre, dénoncer, ou sur les effets qu’on souhaite lui prêtés, mais avant tout sur ce qu’il raconte, défend et dénonce concrètement. Et quand je regarde avec honnêteté les faits, je vois effectivement qu’il y a problème. Tant sur le fond que sur la forme.

 
 

LA SOUFFRANCE AVANT LA FORCE QUI LA LIBÈRE (ET QUI NE LA JUSTIFIE ABSOLUMENT PAS !)

 

La première chose qui me dérange et qui m’apparaît comme une immaturité, voire une fausseté, c’est le message de fond du film, qui pourrait se résumer à cette bonne intention = prouver l’humanité de tous les Hommes (y compris des saints prêtres) et dire que toute fragilité humaine est guérie par la Miséricorde divine. En théorie, rien à redire. Mais le film « La Mante religieuse » est tellement centré sur la « fragilité », qu’il en oublierait finalement de dire qu’elle n’est pas un but, mais seulement un moyen (non nécessaire et non justifiable, en plus !) pour conduire à Dieu.

 

« Les plus grands fans de films, ce sont des prêtres et des religieuses, qui m’ont dit : ‘Grâce à ton film, on va comprendre qu’on n’est pas des robots.’ » déclare Natalie Saracco pendant une de ses interviews (lors de l’avant-première au cinéma Publicis des Champs-Élysées, le 28 mai 2014 dernier). J’ai l’impression que la réalisatrice a fait la part belle à la base mais pas tellement au sommet. Elle se rend plus proche de l’humanité pécheresse (et elle s’est attachée à en grossir les traits les plus coupants) que de la divinité et de l’humanité rachetée. « C’est un film qui parle de notre fragilité. » ; « J’ai puisé dans mon cœur, dans mon ADN. Donc c’est vrai que Jézabel me correspond à fond. Par contre, j’ai absolument pas fait ce qu’elle a fait. J’ai fait des choses qu’elle a pu faire, que le père David a pu faire. Je suis un mélange des deux, et je l’assume complètement. Mais comme nous tous, quoi. L’ombre et la lumière, basta ! Je dirais : s’il y a qu’un seul saint, c’est Dieu. Nous on est juste humains. » N.S. défend l’idée (fausse à mon avis) selon laquelle la maturité serait réductible à la souffrance, ou en tout cas à l’expérience empirique de celle-ci et au nombre de galères qu’on aurait accumulées dans sa vie. Par exemple, en « castant » son comédien Marc Ruchmann pour jouer le rôle de David, elle a pensé au départ qu’il « n’avait pas la maturité pour faire le personnage : il n’avait pas assez souffert. […] Il fallait qu’il vive des trucs. »

 

L’un des grands messages du film, c’est qu’il faut tomber bien bas pour monter bien haut. « Le fait que David trébuche lui permet de se relever. » (Natalie Saracco) ; « Il faut que le grain de blé tombe en terre. Par sa mort, Il lui donne la vie. » (idem). Le mal est présenté comme un besoin, une condition de Salut, une action nécessaire pour revenir encore plus fort vers Dieu. « Jézabel avait besoin de ça pour se réveiller, d’un choc. » Dans le discours de N.S., la souffrance ou le péché sont survalorisés : « Tu te laisses déborder par la souffrance. » Le mal est montré comme le moteur du bien, ou comme au moins son plus grand détonateur. Ça, c’est une vision très manichéenne du Bien, et bien peu évangélique, à mon sens. Car en réalité, le Bien n’a jamais eu besoin du péché pour exister et pour être déjà grand. Et la souffrance ne purifie pas forcément. Il ne faut pas attribuer à la blessure humaine la Force qui la dépasse, qui lui donne vie et qui lui permet d’être fertile. Je crois qu’avec « La Mante religieuse », il y a inversion entre souffrance et « dépassement de la souffrance ». Et c’est gênant. Car le mal est toujours injustifiable, même si sa faiblesse laisse passer la victoire du Bien sur lui.

 
 

UNE FOI UN PEU JEUNE

 

« La Mante religieuse » a le défaut de sa qualité : c’est un film jeune. Il exprime une foi spontanée, débordante (« comme une sortie de boîte après avoir picolé », dira N.S.). Il part d’un bon sentiment, mais nécessiterait d’être consolidé. Il suffit d’écouter Natalie Saracco pendant les avant-premières pour comprendre qu’elle a la fougue des néo-convertis (« J’étais déjà barrée, la tête dans l’Amour de Dieu avant… » prévient-elle), mais aussi le discours encore bouddhisant du relativisme religieux. En effet, elle et ses acteurs parlent de la foi comme d’une nouvelle « came », d’une « énergie », d’un manichéisme (« Nous, humains, ballotés entre le bien et le mal, le yin et le yang qui est en nous… »), d’une « grande philosophie » (Mylène Champanoï), d’un équilibre parfait entre le Bien et le mal (qui seraient deux forces équivalentes). Cette foi n’est pas encore assumée comme préférentiellement catholique. « Je suis chrétienne, pratiquante et tout. Mon meilleur ami est musulman, l’autre il est juif. C’est le même Dieu d’Amour, d’accord ? Dieu rassemble. C’est l’humain qui fout la pagaille, comme d’habitude. » (N.S.)

 

Natalie Saracco prétend transcender la catholicité par des formules et des mots qui font joli mais qui gagneraient à être plus concrets, à dépasser le slogan poétique ou démago : « ‘La Mante religieuse’, c’est une histoire. C’est une histoire qui ne se limite pas à la religion catho. » ; « C’est un film qui parle de l’Amour. De la fragilité humaine. » (idem) ; « Je remercie le Ciel et les étoiles et tout le monde ! » (idem) ; « C’est un film qui s’adresse aux jeunes, à ceux qui n’ont pas la foi. » (idem) ; etc.

 

Et cette foi embryonnaire apparaît en filigrane dans « La Mante religieuse ». À l’intérieur du synopsis, il y a peu d’analyse et de raisonnements. C’est voulu, en plus. C’est surtout la quête de Sens et le témoignage émotionnel qui sont mis en avant : « On est dans le cadre du pur témoignage. » (N.S.) ; « Ce film pose la question du Sens de la Vie. » (idem). Selon ses défenseurs, en gros, « La Mante religieuse » ne se critiquerait pas, ne s’interprèterait pas trop, ne se rationnaliserait pas. Il se « vivrait », tout simplement. C’est avec une désinvolture travaillée (bobo, quoi) que Natalie Saracco nous propose son histoire : « Ce film ne parle pas de la religion catholique, ni des trois religions monothéistes. C’est un film à tiroirs. C’est un film qui pose des questions et qui n’a pas la prétention d’apporter des réponses. Donc c’est un film effectivement qui peut déranger. » Mais elle se soucie finalement peu du message. Et ça finit par se voir.

 

À bien y regarder, on entend de la bouche de certains personnages du film des messages à la rigueur théologique un peu douteuse (et ne commencez pas à me dire : « ouais, mais c’est pour montrer leur humanité… »). Par exemple, le père David tient un discours présenté comme profond, et pourtant, concrètement, il sort des phrases qui ne sont pas justes : « C’est mieux de ne pas avoir de limites. » (un prêtre catho digne de ce nom ne dirait jamais ça, puisqu’il reconnaît justement les limites humaines comme lieux d’expression de la Grâce divine) ; « Qui sait ? Peut-être que t’as l’âme d’une sainte… » affirme le père David à Jézabel (un vrai prêtre catholique ne douterait pas que tout être humain a déjà l’âme d’un saint !)

 

« La Mante religieuse » dénote au fond d’un manque de confiance aux sacrements : sacrement du sacerdoce (fortement remis en cause dans le film, rompu même, et qui ne sera réparé que dans la mort), sacrement du pardon inexistant (le pardon final de Jézabel ne passera pas par le sacrement de réconciliation, mais par une expiation bobo pathos avec la mise en scène de scarification à la cire rouge au milieu d’un cercle de bougies ; le père David, quant à lui, meurt sans rédemption, sans possibilité de se racheter : et ce n’est pas la gamine dans la bagnole qui lui donne l’absolution, faut arrêter le délire), sacrement du mariage (inexistant – on ne voit pas de couples ni de famille de tout le film –, voire carrément présenté comme une tentation, avec la glorification esthétisée et spiritualisée de l’amour impossible entre le curé et sa jeune brebis). La prière n’est pas non plus montrée comme un dialogue serein avec Dieu, mais uniquement comme une supplique, un cri inutile au moment de tomber.

 

Mante 3 prière vaine MarcRuchmann

 

La mort téléphonée du père David à la fin revient à régler le péché par l’accident puis par une conversion finale non moins téléphonée de l’héroïne. Et la vocation religieuse inattendue de Jézabel n’est pas libre : la jeune femme rentre au couvent parce qu’elle aime encore David et pour se consoler de son crime, pour remplacer son amour impossible par une vie monastique ; pas uniquement pour Dieu.

 

C’est plus fort que lui, on dirait ! Le bobo catho a cette passion – obsessionnelle et magique – de la rupture (exactement comme Frigide Barjot devant sa glace de salle de bain) : « Par rapport à moi, le détonateur de ce film, ça a été cet accident… puis la rencontre du cœur de Jésus. » (N.S. parlant de son accident de voiture qui a failli lui coûter la vie et qui, selon elle, a été le déclencheur du film) ; « C’est cet accident qui a été la source de tout ça. » (idem) Je crois que les ruptures font partie de la foi… mais qu’elles ne sont fécondes et ne prennent tout leur relief que dans une continuité dépassionnée.

 

Ce n’est pas pour des prunes si, dans les écoles de théâtre et les conservatoires, on nous apprend dans notre formation de comédiens à ne pas mimer de manière trop explicative ou stéréotypée les émotions : on ne doit pas jouer celui qui joue la tristesse, ni celui qui tombe amoureux, ni celui qui boit un verre. On doit juste être triste et tomber amoureux et boire un verre : point ! Dans le film de Natalie Saracco, beaucoup de scènes sont cousues de fil blanc : la séduction y est très appuyée, la mélancolie, le sexe, la souffrance, l’empathie, l’humour (très téléfilm TF1 ou France 2), la solidarité, la colère, tout est grossi à gros traits. C’est peu subtil et trop naïf. Bien sûr, un peu d’humanité et de sur-jeu ne fait pas de mal. Mais tout est une question de dosage. Et dans « La Mante religieuse », j’ai l’impression que Natalie Saracco a voulu s’imposer de ne pas user du doseur pour faire son gâteau, prouver qu’on peut être un excellent réalisateur sans s’imposer de contraintes. Alors que la contrainte est pourtant un gage de réussite et de respect plus solide que le soi-disant « lâcher prise ».

 

Mante sourire

 

Par exemple, le traitement de la joie dans « La Mante religieuse » se fait sur le mode de l’illustration démonstrative. Il s’agit d’une joie très téléphonée, grossie, extatique, « visible » : l’accueil des SDF, la gamine dans la voiture, le sourire final de Jézabel dans son lit, etc. Désolé, ce n’est pas ça, la vraie joie. Elle ne se limite pas qu’aux sourires ou aux rires. Souvent, c’est plus grave, plus contenu et plus intérieur que ça. Idem pour la tristesse : Natalie Saracco la dépeint de manière très adolescente : le sang contre le mur, l’autoflagellation autour d’un cercle de bougies, le mascara qui coule, les larmes bien visibles, la sortie de boîte, etc. Navré de le souligner, mais la réalisatrice en a fait une caricature de tristesse, de souffrance.

 

Seule exception du film : il y a une scène où précisément la réalisatrice ne tombe pas dans son habituelle tarte à la crème émotionnelle : c’est (comme par hasard !) celle où Jésus est mis en avant en toute humilité, par le chant des religieuses (« Je viens vers toi, Jésus ») et par l’exposition du Saint-Sacrement. Ce film gagnerait tellement à être plus pudique, plus dans l’intériorité de la foi !

 

Néanmoins, il faut comprendre Natalie Saracco. Elle sort (à peine…) de la phase passionnelle et amoureuse de la première rencontre-claque avec l’Église, où tout est rose avec des angelots autour, où tout est voulu ensuite dark parce que ça donne à la conversion rose un côté plus « rock’n’roll » et plus mature. D’ailleurs, son film, selon ses propres dires, est construit comme une « tragédie grecque ». C’est en fait une comédie romantico-dramatique, façon « Les Oiseaux se cachent pour vomir ». À 20 ans, c’est mignon et compréhensible. À 40 ans, un peu moins…

 

Mante Rouvillois

Natalie Saracco et le frère Samuel Rouvillois


 

Natalie Saracco (exactement à l’image de Frigide Barjot) a un petit côté femme-vampirisante, exaltée, accaparante, castratrice, bisexuelle latente, très maternelle… et mante religieuse, justement ! C’est le revers de médaille de sa générosité, de sa soif spirituelle et aussi de ses blessures d’enfance. Comme toute personne blessée et born again, qui essaie de se racheter une innocence béate après ses excès du passé, elle surfe sur le registre de la fusion. Fusion avec ses acteurs. Avec son public. Avec son Dieu. Avec sa propre histoire. Avec ses personnages. Par exemple, pendant les avant-première, Natalie Saracco simule la connivence parfaite avec ses partenaires, ses scénaristes et ses curés qu’elle appelle « chouchou » : « Ma chérie », « Mon cœur », « mon p’tit loup », « frère Sam » (au frère Samuel Rouvillois), etc. Ça sent la camaraderie (sincère mais forcée quand même) à plein nez. Moi, désolé, j’ai besoin de distance, de temps, de relation réelle, de Vérité surtout. Chez Natalie Saracco, l’élan est là, et c’est déjà super, très touchant. Mais il a besoin d’être purifié, je crois. Et je ne pense pas être le seul à trouver ça « too much ».

 

Mante 2 sang

 

Pendant le film, pareil. La distance de chasteté entre le prêtre et l’Église n’est pas toujours respectée (le père David dit à un moment donné maintenir avec Elle un rapport « fusionnel » : où est la chasteté du sacerdoce là-dedans ? et l’Esprit Saint ?). La distance de chasteté entre l’héroïne et l’Église n’est pas toujours respectée non plus. Et ce, jusqu’à la fin : Jézabel qui lèche et touche le sang de David laissé contre le mur de son appartement, c’est du pathos superstitieux à deux balles, par exemple. Dans la Bible, Jésus avait déjà conseillé à Marie-Madeleine qui voulait Le retenir sur Terre de Lui lâcher la grappe. Là, on observe chez l’héroïne de « La Mante religieuse » mais aussi chez la réalisatrice ce même désir magdalénien accaparant (un peu hystérique, disons-le) de conserver sensiblement/matériellement le trésor christique fraîchement découvert. Et cette démarche de mettre la main sur le Prêtre n’est pas pleinement confiante et mature. On mettra ça sur le compte de la tentation typique de certains néo-convertis. Mais encore une fois, même si c’est pour les valoriser, les curés catholiques n’ont pas à être mis en cage, mis en boîte, dominés par des femmes séductrices, frigides et éplorées. Même si elles se présentent comme « converties ».

 

Mante curé en cage

 
 

MÉPRIS INATTENDU ENVERS LES « CATHOS DE BASE »

 

C’est tout un rapport à l’Église (ni trop proche, ni trop éloigné) qui est à travailler, à mûrir. Et je le dis pour nous tous. Ce n’est pas si facile, d’autant plus quand on a la chance de découvrir l’Église comme la grande Passion de notre vie !

 

Je n’ai pas senti dans le film « La Mante religieuse » et dans le discours actuel de Natalie Saracco cette juste distance d’Amour. Ni même cette bienveillance vis à vis de l’« Église intermédiaire », de l’Église-classe-moyenne. Seules sont célébrées l’« Église d’en haut » et l’« Église underground ». L’Église des extrêmes, quoi.

 

C’est surprenant, les paradoxes de la sincérité et de l’idolâtrie. Au départ, c’est la minauderie et l’Opération « Charme ». On note chez N.S. un rapport de séduction par rapport à l’Église. C’est visible dans l’intrigue. Rien que le titre du film (= la Mante religieuse) annonce déjà l’attitude courtisane de la femme fatale vis à vis de la catholicité. Et le but affiché de Jézabel, l’héroïne, c’est de conquérir l’amour du jeune curé : le pire, c’est qu’elle arrive à ses fins, en plus ; et cet « amour », jusqu’à la fin du film, ne sera jamais remis en cause ni discuté. En plus, Jézabel parvient même à mettre la main sur le trophée qu’elle convoitait tant depuis le départ : le col romain ! Tout un symbole. Je sais bien qu’on peut arriver à Dieu pour les mauvaises raisons – et même dans ce cas-là, Il s’en arrange – mais quand même ! C’est mieux de se rendre compte avant qu’elles sont peu ajustées !

 

Et dans la vraie vie, Natalie Saracco ne paraît pas en être sortie, de ce rapport de séduction avec l’Église. Elle semble toujours flirter avec le public catho pendant les avant-premières (au moins une trentaine en France), elle leur tape dans le dos en leur laissant entendre que ça les décoince de boire cul sec le breuvage de sa provocation, et que ça leur fait du bien de sortir de leur petit monde guindé ! On sent dans son discours un mépris mi-taquin mi-sérieux contre « les bons paroissiens ». Un mélange de « On les aime bien au village » + « Ils sont quand même lourds… ». « Tu vois, les cathos, ils savent s’éclater au pieu ! (j’rigole). » (N.S. au Publicis) Par exemple, lorsqu’une spectatrice avoue qu’elle a d’abord été heurtée de voir le curé David succomber charnellement au charme de Jézabel et qu’ensuite elle s’est laissée émerveiller par ce dérapage ecclésiastique (« Ça m’a fait péter une case, j’avoue. »), Natalie Saracco réagit comme une adulescente attardée fêtant sa petite victoire d’avoir réussi à décoincer la catho prude et à lui faire vivre son premier dépucelage : « Yeah ! » Baby ! [vidéo ci-dessous à la 46’53] Non non, on n’est pas du tout, mais alors pas du tout, pris pour des cons…

 

 

Et dans le film, mine de rien, la césure entre les cathos gentils et les cathos pharisiens (qui ne changeront d’ailleurs pas !) est nette. On les voit, les méchants-cathos-hypocrites-qui-devraient-se-convertir-et-qui-n’y-parviendront-pas : Madame Marguerite (the best one, l’indéboulonnable chef de chorale qui a la « cruauté » de virer Jézabel du chœur de la paroisse, cette mégère improbable qui « viderait à elle seule les églises », qui à la fin ne pleure même pas la mort du curé, et qui même l’accuse : très crédible… : depuis la pub Carambar « Jeanine tu es sortie sans tes gants », je n’avais jamais vu pareil phénomène), le sacristain (jaloux et voleur), Madame de Courcy (la mère de l’héroïne, très à cheval sur les horaires de messes et d’enterrements), les parents beaufs de Miss Daisy le gars transgenre M to F (qui ont des images pieuses chez eux mais qui se font traiter de croyants hypocrites qui ne mettent pas leur foi en pratique parce qu’ils « jugent » le travesti), certaines religieuses (montrées comme des femmes peu épanouies et autoritaires), etc. On sent donc dans « La Mante religieuse » un mépris plus ou moins assumé du « bon paroissien » au profit de la promotion du « nouveau catho » (sale, blessé, en cuir, écorché, Marie-Madeleine), un catho New Generation soi-disant « tellement plus saint » que les cathos propres sur eux et irréprochables, soi-disant « tellement plus exemplaire par son contre-exemple » que les cathos ordinaires.

 

Capture d'écran 2014-06-09 14.49.08

 

Moi, ce genre de manichéismes moralisateurs faciles me gave grave, je vous le dis tout de suite. D’une part parce qu’ils ne sont pas réalistes, et d’autre part parce qu’ils font l’inverse de la Charité qu’ils prétendent illustrer. On ne les sent pas du tout dans des films tels que « Des hommes et des dieux » ou « Qui a envie d’être aimé ? ». Pour le cas de « Qui a envie d’être aimé ? », par exemple, j’ai pleuré à chaudes larmes. Car la louange de Dieu n’a pas eu besoin d’arrogance, ni de couper l’Église en deux, pour prouver sa beauté. Et les méchants, eux, ont tous une seconde chance. Dans « La Mante religieuse », à part l’exception de conversion qu’est l’héroïne (et encore… je ne suis pas sûr que son amour du père David soit pleinement purifié même au final), les méchants ne se voient proposer aucun chemin de rédemption. Et dans le discours de la réalisatrice, ça casse encore un peu (et sans réalisme en plus) de la paroissienne, de la vieille bigote, de la « dame caté », et plus globalement « du vieux » (c’est ce qui s’appelle « tirer sur l’ambulance »…). Euh… on va peut-être songer à se calmer ? Ce film contient le paradoxe suivant : il réalise l’exploit d’être à la fois pro-Dieu/pro-Église/pro-catholiques, et anti-catholiques. Alors que Natalie Saracco ne s’étonne pas de voir un accueil mitigé et circonspect du public catho qu’elle drague…

 

Mante la soeur

 
 

COMPLAISANCE DANS L’EXCÈS

 

En général, le procès d’intentions intenté par Natalie Saracco et son équipe aux spectateurs qui n’ont pas apprécié le film – pour en réalité ne pas écouter leur juste gêne – est sensiblement le même : il repose d’une part sur l’idéologie du relativisme culturel (= les cathos ne sont pas culturellement préparés à regarder en face la sexualité et l’étendue du Salut du Peuple de Dieu = il faut les décoincer tout en montrant qu’on cherche à les comprendre et à les rassurer, ces braves bêtes), d’autre part sur la présomption que la foi éloignerait du réel et de l’incarnation humaine, ou bien que la Réalité serait du côté du « trash » et du « gênant » (« Beaucoup de cathos n’ont pas aimé et ont jugé certaines scènes trop réalistes. » m’a dit en toute bonne foi un journaliste catho acquis à la cause de « La Mante religieuse »). Non, je regrette, ce n’est pas ça qui fait qu’on n’aime pas le film. Il faut arrêter de prendre les cathos pour des cons.

 

Certes, Natalie Saracco nous assure que « rien n’est complaisant dans son film », qu’« il ne s’agit pas d’un film pornographique » (ce qui est vrai, en plus). Elle tourne en dérision l’indignation et la réserve que certains « cathos coincés et prudes » expriment (ou plutôt exprimeraient) à la vue de certaines scènes chaudes de son film. L’équipe du film n’assume pas ses immaturités et ses dérapages (autre preuve d’immaturité, d’ailleurs !) : Mylène Champanoï (l’actrice qui joue Jézabel) dit par exemple en interview qu’elle n’a pas joué « à poil » mais « nue » ; N.S. prétend sincèrement que le prêtre n’est pas « tombé » mais qu’il a « trébuché ». Bon, ok, si vous voulez…

 

mante sexe

 

Mais ce que Natalie Saracco ne comprend pas, c’est que ce n’est pas en soi le fait qu’il y ait des scènes érotiques qui dérangent (moi, personnellement, j’en ai vues d’autres, et des largement pires !) : c’est d’une part leur lien avec la thématique ecclésiale (j’ai envie de dire : « What’s the fuck ? » Faut-il nécessairement faire une « Vie d’Adèle bis » sauce catho ?), et d’autre part leur inutilité. On peut tout à fait suggérer filmiquement la débauche et la luxure sans les illustrer au pied de la lettre ou jusqu’à leurs ultimes conséquences. Les mises en scène de sexe ou de baisers dans « La Mante religieuse » sont tout simplement illustratives et inutiles. C’EST BON, on a compris que l’héroïne était bi-lesbienne (il aurait suffi de nous montrer deux femmes qui se tiennent la main et qui se disent « je t’aime » : pas besoin de la scène chaude et des nibards et des baisers). On a compris que l’héroïne était la tentatrice et le danger sexuel (pas besoin des regards appuyés, des gros plans sur les yeux et sur les toiles de tableau, pas besoin du fond rouge, des costumes « femme fatale » et des bains coulants et des nombreuses scènes de transgression de la limite fidèle/prêtre).

 

Mante rouge

 

On a compris que le prêtre avait dérapé (pourquoi montrer qu’il se désape ? Pourquoi montrer presque tout le dérapage ? Un simple baiser aurait suffi). On a compris que l’héroïne culpabilisait d’avoir conduit son amant à la mort (Pourquoi cette mise en scène de scarification à la cire rouge et à poil ?). Quel est l’intérêt de tout ça, sinon de choquer pour choquer ? Justement, Natalie Saracco chante la puissance de la suggestion en se valant de la scène de l’homme marié dans la discothèque, où on comprend que Jézabel a fait une fellation ; et on ne voit rien du tout. Mais alors pourquoi elle n’a pas étendu cet effet à tout son film ? Ça restera pour moi un mystère. Ou plutôt la preuve d’un petit caprice propre à la frivolité bobo.

 
 

BOBO

 

Mante 4 bobo

 

On retrouve en effet dans « La Mante religieuse » tous les ingrédients de la culture bobo (bourgeoise-bohème) que je développerai dans mon prochain livre. Cette culture de la fausse décontraction, et qui, pour se rendre plus adulte, a parfois recours au trash : par exemple l’univers « sexe drogue & rock’n roll », la mise en scène émotionnelle de la rencontre entre l’intellectuel de gauche (ou le catho « cool ») et les « gens de peu », l’héroïne artiste peintre, le monde des vernissages, le curé trentenaire, barbu, roulant en scooter dans Paris, parlant comme un djeuns, les bougies, les potes gays ou travestis, etc. Certes, la réalisatrice en vient, de cet univers beaux-ardeux athée underground… mais on voit qu’elle ne veut pas en sortir pour autant. Elle se ligote justement à son côté marginale bipatride, « catho… mais sans l’image qui va avec ». Et ça, c’est hyper bobo.

 

Même « en live », Saracco se la joue « copine cool » avec tout le monde, en cultivant un langage vulgosOuais », « Merci, c’est cool », « les gonzesses », « la meuf », etc.), qui se veut sans concession, mais qui en réalité est un rôle peu libre, un franc-parler pas si « franc » que ça. Car je suis sûr qu’elle pourrait employer un registre moins camionneur et tout aussi juste pour exprimer les mêmes choses. Il y a beaucoup d’image et d’insécurité derrière ce jargon. Et en plus, on n’est jamais « pote de tous » sur commande ; surtout pas en se contentant de sortir des gros mots en public, en forçant son rire pour se donner une contenance, et en offrant des images qui pourtant peuvent faire objectivement violence à un certain public.

 

Plus qu’un épate-bourgeois, le film « La Mante religieuse » est un épate-bobos : tous les spectateurs soucieux de ne pas entendre de messages moraux qui remettent trop en question leurs propres pratiques (religieuse, sexuelle), tous les cathos complexés d’être cathos ou complexés de l’Église-Institution traditionnelle sont enchantés, hurlent « Géniâl, ce film ! Trop ouf ! Trop jubilatoire ! Lumineux ! Dérangeant… », en s’excusant après d’une telle effusion soi-disant « anormale » chez eux (« D’habitude, les films cathos sur les cathos, ça me rase… »).

 

Personnellement, j’attends un cinéma catholique plus adulte… ce qui ne signifie pas « plus triste » ou « plus propre ». Mais là, c’est encore de la fausse rebellitude. Un conseil : allez voir « La Mante religieuse ». Mais avec la liberté de ne pas le trouver forcément génial… car en effet, je crois qu’il ne l’est pas. Et avec la solidarité fraternelle de promouvoir une œuvre qui, quand même, donne envie de croire en Dieu.

Homosexuál Philippe Ariño: Cirkev o homosexualite pochopila všetko (Slovaquie)

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Od roku 2002 sa pohybuje v parížskom homosexuálnom prostredí, ktoré skúma, analyzuje a dokumentuje. Philippe Ariño začínal ako stredoškolský profesor španielčiny, potom ochotnícky herec, neskôr animátor v rádiu a autor siedmich publikácií o homosexualite. Bol pri zakladaní hnutia La Manif Pour Tous, aj keď názorovo sa s ostatnými osobnosťami hnutia nezhoduje. Raz organizátor, inokedy účastník konferencií o homosexualite, ochotne podáva svoje svedectvo na školách a v médiách. V septembri mu vyjde album a koncom roka ďalšia kniha. Spôsob, akým hovorí o homosexualite, nás asi prekvapí, ale zaiste rozšíri naše jednoduché videnie sveta homo-hetero a prinúti sa zamyslieť. Je pre neho paradoxom, že tí, ktorí neveria v Pravdu, nám tvrdia, že Ju vlastnia (Suite sur ce lien ; et ci-dessous, la traduction en français)

 

11 QUESTIONS POSÉES par le journaliste slovaque ŠTEFAN DANIŠOVSKÝ

 

1. Nos lecteurs ne vous connaissent vraisemblablement pas. Qu’est-ce que vous leur diriez de vous-même ? Je m’appelle Philippe Ariño. J’ai 34 ans. J’habite à Paris. Je suis bloggeur du site l’Araignée du Désert (www.araigneedudesert.fr), et j’ai créé un Dictionnaire des Codes homosexuels, unique en son genre. Beaucoup de gens me voient comme un extra-terrestre parce que je suis à la fois homosexuel et catholique pratiquant, parce que je dis que l’alliance entre les deux peut être tout à fait heureuse – et moteur de sainteté ! – à partir du moment où l’homosexualité est identifiée et donnée à l’Église et au monde sans être pratiquée.

2. Vous avez publié quelques livres sur l’homosexualité, sur l’homophobie, etc. Vos opinions sont forgées pas seulement par les études mais surtout par votre expérience personnelle. Vous aviez connu quelques relations homosexuelles, et puis, il y a trois ans, vous avez pris la décision de vivre en continence. Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui vous a poussé à cette décision ? Quand j’ai compris que mon insatisfaction en « couple » homo ne venait ni des garçons adorables avec qui je sortais, ni de moi (qui suis adorable aussi !^^), mais uniquement de la pratique homo et des conséquences de l’expulsion de la différence des sexes dans toute union homo et hétéro, j’ai arrêté du jour au lendemain. Je n’allais pas essayer tous les mecs de la Terre pour découvrir finalement ce que j’ai toujours su : que l’Amour vrai n’est pas une question de sincérité, de sentiments ou de confort, mais une question de corps et d’accueil de la différence des sexes. Aimer, c’est choisir le meilleur incarné, le meilleur possible, et pas seulement le « convenable » ou la sécurité.

3. Un fois vous avez dit que la continence vous avait donné la liberté. C’est assez paradoxal, n’est-ce pas ? On a plus de plaisir durable à arrêter de fumer que de connaître le petit plaisir de « s’en fumer une » régulièrement. Pareil pour l’homosexualité. On a largement plus de plaisir à ne pas la pratiquer qu’à la pratiquer. Je vous jure, j’en connais tous les avantages et pas les inconvénients (sauf la privation de génitalité… mais la génitalité sans véritable amour, quelle angoisse et quel ennui !). Vous savez, la liberté, ce n’est pas la soumission à toutes ses pulsions. C’est le choix de les canaliser pour en tirer le meilleur. Je connais davantage le plaisir en me privant de ce que j’aime (= le sexe et l’affectivité homosexuels) qu’en m’en gavant et qu’en gâchant les belles amitiés masculines désintéressées qui font aujourd’hui ma joie de vivre.

4. Je suppose que ce fût surtout votre expérience personnelle dans laquelle vous avez puisé pour écrire votre livre L’homosexualité en vérité. Dans ce livre vous décrivez l’homosexualité comme la souffrance par laquelle toutes les personnes sont marquées. Vous pensez vraiment que ça s’applique à tous ? J’imagine qu’il y des personnes homosexuelles parmi nous qui ne perçoivent aucune souffrance de ce genre. Ce n’est pas parce qu’on ne ressent pas de douleur qu’on ne souffre pas… surtout dans le climat mondial actuel qui banalise toutes les souffrances humaines sous prétexte que personne ne devrait souffrir et que tout le monde devrait « tomber amoureux », « former un Couple », jouir. Je n’homosexualise pas le viol et ne causalise pas le lien entre viol et désir homosexuel (même si, à ce jour, 90 amis homos m’ont révélé avoir vécu un viol). Je me contente simplement de montrer que le désir homosexuel est le signe mondial d’une peur de la sexualité et d’un contexte d’absence de liberté humaine. L’homosexualité n’est qu’une blessure particularisée (elle s’est fixée en désir érotique chez certaines personnes) d’une blessure universelle qu’est la sexualité (en latin, sexualité vient du verbe « secare », qui veut dire « couper »), qu’est la difficulté d’union entre l’homme et la femme, et qu’est le péché originel.

5. Dans un entretien vous avez dit que « l’Église a tout compris de l’homosexualité ». Là, les catholiques seront d’accord mais croyez-vous que ça parle aussi à ceux qui ne reconnaissent pas l’Église ou ceux qui se moquent d’elle ? Détrompez-vous. Mon discours ne fait pas l’unanimité chez tous les cathos, et ne flatte absolument pas les cathos puisque je leur révèle que si l’homosexualité existe, c’est parce qu’ils n’ont pas formé de couples femme-homme assez aimants et qu’ils se sont éloignés de l’Église ! Il y a mieux, comme nouvelle ! Et concernant les personnes homosexuelles, c’est parce qu’elles souffrent dans leur identité et dans leurs amours, qu’elles sont particulièrement ouvertes aux questions spirituelles… même si, par orgueil, elles n’assument pas souvent cette soif de foi et se présentent comme athées. Mais il y a un grand fossé entre ce qu’elles pensent en grand groupe et ce qu’elles connaissent de leur homosexualité dans leur cœur. Le jour où elles cessent de jouer un rôle et qu’elles se regardent en vérité, elles lâchent les armes et m’écrivent des mails-fleuve ! Actuellement, je reçois beaucoup de confidences de frères homosexuels qui, en off, m’avouent que j’ai identifié dans mes écrits plein d’éléments précis de leur propre vie… alors que j’étais censé ne pas les connaître du tout. Ces coïncidences troublantes que j’ai soulignées ont agi en eux comme une bombe intérieure. Elle n’a pas fini d’exploser !

6. On peut dire alors que l’Église est le mieux préparée et munie à aider ces personnes. Est-ce qu’elle le fait bien et suffisamment ? L’Église catholique le fait super bien. Elle réussit à mettre en pratique l’alliance entre la Charité et la Vérité. En revanche, ce sont certaines gens d’Église qui, parce qu’elles ne L’écoutent pas toujours bien et qu’elles ne tiennent pas assez compte de la justesse des propos de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur l’homosexualité, qui ont de sérieux progrès à faire ! Encore trop de croyants catholiques pensent que le simple fait de parler d’homosexualité est dangereux, revient à lui donner trop d’importance et à la justifier, nie qu’elle puisse être guérie par Dieu. Ils pensent à la guérison avant de savoir ce qu’il y a à guérir, ou bien décident à la place de Dieu comment Celui-ci va guérir la personne qui se ressent homo.

7. Dans votre dernier livre L’homophobie en vérité vous parlez du lien non-causal entre le désir homosexuel et viol. Vous avancez que la véritable homophobie, c’est la pratique homosexuelle. Une allégation choquante qui a provoqué une forte désapprobation dans le milieu homosexuel mais aussi pas mal des doutes de la part d’hétérosexuels. Pourriez-vous justifier cette allégation ? Tous les cas d’homophobie que je connais (insultes, attaques physiques, viols, meurtres) ont lieu dans des cadres de pratiques homosexuelles, c’est-à-dire entre personnes homosexuelles, dans les sphères amoureuses ou prostitutives. Sans exception. Ce n’est pas un hasard si, étymologiquement, « homophobie » signifie la « peur du même » ! Les agresseurs des personnes homosexuelles ne supportent pas de voir reflétée en elles leur propre blessure au niveau de la sexualité. L’homophobie, c’est l’acte homosexuel, car celui-ci étant l’expulsion concrète de la différence des sexes, alors que toute personne homosexuelle existe grâce à la différence des sexes, il rejoue, à chaque fois qu’il se pose, l’exclusion de la personne homosexuelle. Par ailleurs, l’homophobie n’est pas que la pratique homosexuelle : elle est aussi l’identité homosexuelle. Et ça s’explique très bien. Enfermer une personne dans son orientation homosexuelle, la définir selon ses pulsions, selon ce qu’elle fait au lit ou selon personnes qui l’attirent sexuellement, cela revient à la prendre pour une « bite sur pattes » ou un « vagin sur pattes », c’est lui retirer son humanité et la réduire à un animal. Pour cette raison, les lois pro-homos et gay friendly, malgré les apparences, sont extrêmement homophobes.

8. Le livre est alors basé sur votre expérience, ce qui est très intéressant mais difficile à soutenir avec les arguments scientifiques et médicaux. C’est d’ailleurs ce qui vous est reproché par vos critiques. Avez-vous trouvé les faits similaires soutenant votre thèse ailleurs, chez autre auteurs, dans d’autres pays,… ? Je tiens à préciser que mes livres ne sont absolument pas un témoignage individuel (auquel cas il aurait une valeur bien relative et bien peu intéressante), mais bien des essais analytiques tout à fait sérieux scientifiquement, et qui se basent sur de nombreux témoignages et enquêtes que j’ai faits dans le cadre de mes études (rien que pour le théâtre, j’ai vu plus de 500 pièces traitant du sujet de l’homosexualité). D’ailleurs, plein de psychologues et psychiatres de renom s’y réfèrent et me félicitent. Si j’avais voulu raconter ma vie, j’aurais écrit une autobiographie ! Si mes détracteurs veulent absolument individualiser mon discours et lui retirer sa valeur universelle, en m’interdisant d’employer le « nous » ou en m’imposant leur relativisme subjectiviste (« Si Philippe Ariño parle, ce n’est qu’en son nom ! Il ne doit pas prendre son cas pour une généralité. Il faut prendre ce qu’il dit avec des pincettes, pour un témoignage. »), ce sont de la caricature et de la censure de leur part.

9. Vous êtes un opposant ardent de la loi du mariage pour les couples homosexuels adoptée l’an dernier en France, mais pas à cause de la protection d’enfant ou de la famille. Vous demandez son abrogation parce que la loi ne respecte pas la spécificité des personnes homosexuelles. Pour vous, elle est homophobe de même manière qu’aurait été la loi sur les unions civiles. Mais les autres le voient différemment ; plutôt comme quelque chose auquel ils ont droit. Dans le cadre du « mariage pour tous », je ne défends pas en priorité la famille ni l’enfant car le mariage n’est pas qu’une question de filiation : il est d’abord et avant tout question d’amour dans la différence des sexes, qu’on soit célibataire ou en couple. Le seul crime de la loi Taubira, et il est énorme, c’est d’autoriser tout enfant à avoir minimum trois « parents », et surtout de supprimer la condition d’amour entre les deux parents biologiques comme meilleur cadre d’existence et de construction pour un enfant. Les pro-mariage-pour tous se disent également en faveur de l’enfant et de la famille. La seule chose qui nous distingue d’eux, c’est la croyance en la différence des sexes en tant que meilleur socle d’amour et d’existence humains. Ceux parmi les opposants au « mariage pour tous » qui ne se sont basés que sur la filiation pour argumenter notre combat ont contribué à créer deux choses catastrophiques : d’une part à faire que la loi Taubira soit coupée hypocritement en deux (elle est passée au nom de « l’amour » puisque nos gouvernants ont estimé que notre seul problème était celui des conséquences de la loi sur la filiation), d’autre part à justifier tacitement l’Union civile.

10. Très récemment vous avez écrit sur la résistance contre cette loi « nous avons la trouille d’exposer ouvertement ce que nous pensons, ce contre quoi nous nous battons ». C’est comme si chacun a besoin de faire son « coming out » contre l’inacceptable, et sans quoi il est presque impossible d’arrêter la pression de lobby. Pourquoi on n’entend pas plus de témoins comme vous, personnes qui se disent homosexuelles, y a-t-il la peur, l’indifférence, … ? Oui. Nous avons eu honte ET de nous présenter comme catholiques, ET de parler clairement du couple homosexuel. Puis à propos des témoins ouvertement homos opposés au « mariage gay » (une grande majorité des personnes homos, en réalité, avant que celui-ci devienne soudainement à la mode), je constate que dès qu’il y a une pratique homosexuelle, il y a une honte (inconsciente) qui s’installe. Car la pratique homosexualité exprime un mal-être existentiel et un rejet de la source de vie universelle qu’est la différence des sexes – rejet qui n’est pas soulagé par une amitié désintéressée, malheureusement, et qui induit une forte culpabilité. C’est ce qui explique, à mon sens, le silence et l’autocensure des personnes homosexuelles vis à vis d’elles-mêmes. La continence – c’est-à-dire le don total de son homosexualité aux autres et à Dieu – libère tout d’un coup la parole, et fait que l’homosexualité devient une joie de vivre et la consolation de toutes les blessures humaines. C’est très étonnant. Par ailleurs, il ne faut pas désespérer de la rareté des témoins homos. Elle est logique – avec les personnes homos, nous avons affaire à une majorité d’individus blessés, donc souvent timorés, mal dans leur peau, peu courageux – mais pas irréversibles : Dieu utilise particulièrement les personnes blessées pour annoncer Sa résurrection. Enfin, le « lobby LGBTI » n’a que la puissance que la société bisexuelle et hétérosexuelle lui donne. Sinon, il est très divisé… et mort de peur.

11. Le mois prochain est dédié à la lutte contre l’homophobie et nous allons voir des actions et des parades publiques dédiées à son soutien. Qu’est-ce que ça représente pour vous et comment allez-vous le vivre personnellement ? La lutte contre l’homophobie est ma priorité et me tient particulièrement à cœur. Car l’homophobie, envisagée comme une violence universelle et humaine, est la haine de soi qui, si elle n’est pas identifiée, peut se traduire par des viols, des suicides et générer beaucoup de mal être au sein de la communauté homosexuelle. Malheureusement, aujourd’hui, ceux qui se présentent comme « anti homophobie » considèrent l’homophobie comme tout frein qui est fait à leurs désirs de toute-puissance ou comme tout lien entre homosexualité et souffrance/violence, et empêchent de parler du viol… alors que la véritable homophobie, ce n’est pas autre chose que le viol ! L’homophobie est devenue l’insulte facile et le prétexte pour ne pas regarder l’identité des agresseurs homophobes, qui est particulièrement bisexuelle ! Je veux dénoncer cette hypocrisie. Le meilleur moyen de lutter contre l’homophobie, c’est précisément de l’identifier comme ce qu’elle est – un viol – et d’en décrire les mécanismes pour mieux l’enrayer. C’est ce que je fais par mon travail. Et c’est très motivant. Ça donne un sens et un combat à ma vie.

Homosexuel et fidèle à l’Église : c’est possible? (Traduction française de l’article de ZENIT Italia du 15-16 mai 2014)

Homosexuel et fidèle à l’Église : c’est impossible ?

 

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 (Article original en deux parties : ZENIT Italia ; résumé de l’article sur ZENIT España + article « Religion en libertad« )

1 – Philippe Ariño, vous avez bientôt 34 ans, et vous êtes une figure emblématique du paysage homosexuel et catholique en France. Votre blog l’Araignée du Désert (www.araigneedudesert.fr), et notamment votre Dictionnaire des Codes homosexuels, font beaucoup parler sur les réseaux sociaux. Comment cela se fait-il, d’après vous ?

 

Il faut croire que les personnes homosexuelles sont très aimées ! Je dis ça presque sans rire. La fragilité humaine a toujours suscité compassion et tendresse, en général. En plus, l’homosexualité est un mot qui fascine collectivement et en même temps effraie car il est entouré de mystère, de souffrance (devinée mais peu dénoncée), d’ignorance, de silence (les gens qui s’aventurent à en parler ont peur d’être catalogués « homosexuels » ou « homophobes »), de bonnes intentions (avec le temps, il a pris le nom d’« amour » ou d’« identité » indiscutables, même au niveau législatif) et d’une grande violence symbolique. En effet, en l’espace d’un siècle et demi, on a glissé discrètement des Droits de l’Homme vers les « Droits des hétéros et des homos », en retirant aux êtres humains leur humanité sexuée. Et ça, c’est objectivement violent. Comment peut-on réduire les personnes à leurs fantasmes érotiques, au détriment de leur identité profonde d’homme (ou de femme) et d’Enfants de Dieu ? Moi, bien avant d’être une personne homosexuelle, je suis un homme et un enfant de Dieu. Je ne me réduis pas à mes pulsions. Je ne suis pas un animal ni un obsédé sexuel ! Je suis un être humain… et habité par un désir homosexuel plus ou moins durable. Voilà tout.

 

Comme l’homosexualité est actuellement banalisée, et dans le même temps diabolisée et sacralisée – autrement dit nos mass médias et nos politiques l’essentialisent ou la justifient pour ne pas l’expliquer -, elle est devenue l’opium du Peuple, l’argument de censure invoqué pour n’importe quelle raison ou cause politique, même la plus délirante ! Actuellement la bipolarité homosexualité/hétérosexualité, autrement dit une Humanité définie par ses fantasmes érotiques, est le caillou dans la chaussure de notre Planète. Nos contemporains sont perdus identitairement, sexuellement, amoureusement, depuis qu’ils s’éloignent des deux rocs qui les fondent et les aident à aimer véritablement : la différence des sexes aimante et la différence entre Créateur et créature. Ils sont également troublés par le fait que l’exclusion violente de ces deux différences fondatrices soit appelée mondialement « amour », « espèce humaine », « désir homosexuel normal », « lutte contre les exclusions », « accueil des différences »… alors qu’elle est précisément un rejet des différences. Il y a là un paradoxe duquel beaucoup d’Hommes modernes ne veulent plus répondre : en effet, comment, dans une même phrase, peut-on soutenir à la fois qu’« il faut accepter toutes les différences » et que « les différences n’existent pas puisque nous sommes tous égaux et avons les mêmes droits » ? C’est la cacophonie intérieure et extérieure !

2 – Comment est-ce possible de se dire à la fois catholique pratiquant et homosexuel, en sachant que l’Église catholique condamne fermement les actes homosexuels ?

 

C’est très simple ! D’abord en comprenant que l’Église accueille pleinement le pécheur avec son péché, mais sans justifier ce même péché ou les signes de péché qu’il porte, et sans les retirer magiquement du pécheur non plus. Ensuite, en ne pratiquant pas son homosexualité, mais en la considérant quand même comme une réalité désirante existante qui peut être recyclée et donnée aux autres. Il devient alors possible de (re)découvrir son homosexualité comme un puissant moteur de sainteté, alors qu’au départ, elle était une honte d’exister, une pulsion dont il fallait se débarrasser. Depuis que j’ai choisi de vivre la continence en janvier 2011 (arrêt de la drague, du porno et de la masturbation), la honte est partie de moi, la parole s’est libérée, ma joie est plus grande, mes amitiés sont plus nombreuses et solides, mon homosexualité devient facteur d’humour et de convivialité, je ne vis plus de moments de mélancolie comme autrefois. La continence, même si elle n’est pas à mettre sur le même plan que le mariage femme-homme ou le célibat consacré, même si elle doit être proposée subtilement (et pas toujours : ça dépend des situations), peut être un « célibat d’attente » merveilleux pour toute personne qui se sent durablement homosexuelle et qui pourra difficilement prétendre au mariage ou au sacerdoce. Dans ma vie, elle est déjà un pas immense vers le don complet de ma personne tel que je suis, avec mes forces mais aussi mes faiblesses. Je ne m’en contente pas. Je ne m’y installe pas. Mais elle est déjà une libération. Avec la continence, une unité se fait entre ma condition homosexuelle et mon amour de l’Église. Je peux me donner tout entier, et même avec ce désir homosexuel qui m’habite 24h/24, sans avoir à porter la culpabilité de sa pratique. Le pied ! Je ne connais que les avantages du désir homosexuel sans les inconvénients. Une blessure, en soi, ce n’est ni beau ni à applaudir. Mais une blessure donnée, n’oublions pas que ça devient un cœur ouvert. En plus, les fêlures, si elles sont offertes à Dieu et aux autres, laissent passer davantage la lumière ! Ce serait bête, alors, de les nier et de ne pas les utiliser !

3 – Vous venez très bientôt visiter l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre pour présenter la traduction de votre livre L’homosexualité en vérité qui est un succès en France (il vient d’être traduit en italien sous le nom de Omossesualitá : Controcorrente aux éditions Effata)

 

Oui, j’ai fait un premier voyage début avril 2014 à Bologne, et je reviens en Italie pour une série de conférences à Turin et à Rome à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie du 17 mai. Je serai à Logroño en Espagne, à l’invitation de l’évêque Omella-Omella le 19 mai ; puis je rendrai visite aux Veilleurs de Londres en juin prochain.

4 – Vous pensez qu’on peut guérir de l’homosexualité ?

 

Oui. Dieu peut nous guérir de toutes nos blessures, y compris les blessures psycho-sexuelles. Cependant, je ne me focalise pas sur une seule forme de guérison de l’homosexualité. N’oublions pas que c’est Dieu qui choisit les formes, et pas nous ! N’oublions pas non plus qu’il y a différents degrés de profondeur de la blessure homosexuelle, et que si chez certaines personnes l’homosexualité n’est pas profondément enracinée, chez d’autres elle est tellement profonde (sans être pour autant fondamentale) qu’en essayant d’arracher l’ivraie, on risque d’embarquer le bon grain avec. Il est important de croire aux guérisons spectaculaires de Jésus (et je connais des personnes qui ont réussi à surmonter leur peur et leur blessure homosexuelles), tout en reconnaissant aussi les guérisons progressives et moins spectaculaires. Par exemple, il y a des personnes malades d’un cancer qui se rendent à Lourdes et qui reviennent de ce lieu avec leur cancer. Ont-elles mal prié ou mal formulé leur demande ? Non. Elles sont guéries autrement. À travers le sens que l’accompagnement de Jésus donne à leurs maux. Dieu permet parfois que le mal s’installe pour mieux le transcender de Sa présence.

 

Certaines personnes – notamment chez les fondamentalistes religieux chrétiens et protestants – sont branchées « ex-gays » et « thérapies réparatives » à propos de l’homosexualité. Bref, elles sont dans le déni total des personnes homosexuelles, de leur liberté, de leur cheminement et de la réalité désirante de l’homosexualité. Selon elles, parce que c’est un problème « horrible » qui ne devrait pas exister, elle finit par ne plus exister du tout ! À ce propos, j’ai entendu, dans des colloques contre le Gender et le « mariage pour tous » à Bologne, un encouragement clair à ne pas aborder le sujet de l’homosexualité. C’est très inquiétant, cette fuite en avant dans le spirituel manichéen ou dans le scientifisme froid. L’Église nous appelle vraiment à mettre la Charité et la Personne avant la Vérité, même si la Vérité est nécessaire à la consistance de la Charité. Nous devons regarder l’homosexualité en face, avant de savoir ce qu’on en fait.

 

Concernant cette réalité désirante, un certain nombre de personnes catholiques a tendance à se focaliser sur la GUÉRISON avant même de regarder ce qu’il y a à guérir, avant même de considérer la personne homosexuelle et de voir que certaines parmi nous resteront durablement homosexuelles dans un temps humain. Elles les dépossèdent de leur homosexualité et font pour le coup beaucoup de dégâts. Le pire, c’est qu’elles sont sincères puisqu’elles nous victimisent, pleurent sur nous, dramatisent sur notre cas, et finalement nous culpabilisent encore plus. Si on ressent toujours un désir homosexuel après s’être marié, après avoir demandé sans relâche la guérison à Jésus, après une psychothérapie ou une agapê thérapie, doit-on être suspectés pour autant de lâcheté, de manque de foi, d’imperméabilité au don de la grâce ? Il ne faut pas cesser de croire en la guérison de Jésus. Il ne faut pas cesser de la demander. Mais les formes de cette guérison ne nous appartiennent pas, même si nous participons à cette guérison et que Jésus ne nous libèrera pas sans notre assentiment et sans notre liberté.

 

J’essaie de faire comprendre – notamment à certains esprits tellement pieux qu’ils placent la Vérité au-dessus de la Charité et de la réalité – que ce n’est pas parce que je les mets en garde contre l’hétérosexualité (qui est une parodie de la différence des sexes, parodie que l’Église n’a jamais défendue, d’ailleurs), ce n’est pas parce que je manipule le concept de « guérison de l’homosexualité » avec prudence, ni parce que je parle ouvertement d’homosexualité, que pour autant je justifierais l’homosexualité, que je me réduirais à celle-ci et que je douterais de l’efficacité des « thérapies réparatives » dans certains cas. Tout ce que je souhaite, c’est de la douceur et du respect des personnes, dans l’exigence de Vérité proposée par Jésus. Lui ne nous accueille pas « à partir du moment où on ne serait plus homo » ou « parce qu’on ne serait pas vraiment homo » ni « pour nous changer ». Il veut nous convertir. Pas nous changer. Et il prend au sérieux ce que nous ressentons. Il fait avec ce que nous sommes et à partir de là, il s’adapte et nous dit : « On va voir ce qu’on peut faire ! »

5 – Enfin, quels conseils donneriez-vous aux pays européens qui se préparent à recevoir le tsunami du « mariage pour tous » et du Gender ?

 

Je leur conseille de rejoindre les codes de langage des promoteurs de ces lois inhumaines qui déstructurent l’identité sexuée, le mariage et la famille, plutôt que de partir de ce qu’ils savent (qui peut être juste « sur le papier » ou en théorie, mais qui ne parlera pas au raisonnement affectif et sentimentaliste de l’ensemble de l’opinion publique et de nos gouvernants). Pour l’instant, et le cas de la France en 2013 l’a encore démontré, nous avons eu trop peur de parler d’homosexualité et d’homophobie, et nous nous sommes réfugiés derrière l’enfant, la famille, si bien que la loi du « mariage pour tous » est passée en se coupant temporairement/hypocritement en deux. Nos dirigeants ont eu le culot de nous dire que si ce qui nous posait problème était uniquement l’enfant, ils allaient faire passer la loi d’« ouverture » du mariage « au nom de l’amour et de l’égalité », et seraient prêts à discuter de ses conséquences sur la filiation après ! L’enjeu, pour les opposants au Gender et au « mariage gay », va donc être d’aider les personnes homosexuelles à prendre la parole et à voir que leur homosexualité est instrumentalisée pour faire passer une loi qui, concrètement, donne minimum 3 « parents » à un enfant, et constitue un changement de civilisation énorme : c’est la condition d’altérité des sexes dans le mariage qui est supprimé ! C’est la condition d’amour entre les deux parents biologiques qui est supprimée ! Pendant les débats sur le « mariage pour tous », il va falloir surtout défendre la différence des sexes aimante (pas la différence des sexes en soi) et dénoncer l’hétérosexualité qui est le principal socle idéologique sur lequel repose le Gender, le « mariage pour tous » et toutes les lois pro-gays (en plus de la croyance en « l’homophobie »). C’est en démystifiant l’hétérosexualité que l’on montre la grandeur des couples femme-homme aimants et que l’on démonte l’idéalisation/banalisation sociale de l’homosexualité !

Discussion avec un ami homo qui banalise/défend le « Mariage pour tous » (Extrait de dial sur un chat gay, avec « T. », 26 ans; le 6 mai 2014)

T. : Ce qui compte c’est de savoir si tu as été heureux quand tu as été gamin, pas de savoir si tes parents sont tes parents biologiques, ça ne m’importe pas du tout.

Moi : Je ne crois pas. L’important n’est pas de savoir intellectuellement qui sont tes deux parents biologiques, ni même de les voir, ensemble ou séparément. L’important seulement, c’est que nos deux parents biologiques s’aiment. Et si cette importance est niée et n’est pas protégée par la loi, c’est le début de l’anarchie et de grands troubles dans une société.

T. :  Non. Si des parents biologiques décide de plus s’aimer on appelle ça un divorce et ce sera de leur propre chef.

Moi : Que ce soit de leur propre chef ou pas, c’est toujours un drame humain pour l’enfant

T. : mais il y a des famille ou il n’y a pas de papa ou de maman et tout va bien

Moi : Demande à ces « familles » là : c’est très dur

Moi : (c’est moins dur quand le lien d’amour a été préservé entre les deux parents biologiques, malgré la disparition d’un des deux)

Moi : C’est le lien d’amour entre les deux parents biologiques (en tant que condition la meilleure pour aimer et pour faire exister un être) qui est balayé par la loi Taubira

Moi : alors qu’il est essentiel et fécond

Moi : (je viens de perdre ma maman. Je peux te dire que même l’absence n’entache pas l’amour entre mes deux vrais parents)

Moi : Tout être humain a besoin de savoir de quel amour incarné il est issu. Sinon, c’est dur : identitairement et amoureusement. La loi Taubira méprise ce fait et ce besoin.

T. : ben justement c’est con, ça va faire « j’ai réponse à tout et j’ai tout vu » mais mon meilleur ami n’a pas de papa, il va bien ^^

Moi : la question n’est pas que celle de la présence corporelle

Moi : Un enfant peut connaître intellectuellement ses deux parents biologiques, savoir qu’ils existent. Il peut aussi vivre sans la présence de l’un des deux. La question est celle de l’amour entre ses deux parents biologiques.

T. : héhé je sais pas, quand je lis tes définitions sur la famille, le couple homo, j’ai le sentiment que ce que tu dis doit être une évidence, que c’est une chose réelle et établie, du coup je suis pas du tout d’accord avec ça ^^

T. : ah si le couple homo t’a satisfait sans te combler je dirais (non pas de blague vaseuse!) que tu devrais plutôt persévérer au lieu de rentrer dans les ordres ^^ M’enfin, après ça me regarde pas, je dis ça comme ça ^^

Moi : lol. Que j’énonce des croyances, je ne le nie pas. Que je le fasse de manière fermée, c’est autre chose. Je pense toujours faire preuve de nuance et de doute.^^

Moi : Persévérer ?lol Avec qui (à part avec Dieu) ?

T. :  ben oui! rencontre un beau garçon avec qui tu vivras une belle vie! et qui sait, tu te marieras peut être et tu auras peut être des enfants ^^

T. : ah ben je peux pas répondre au « avec qui » ! je peux même pas y répondre pour moi, alors pour toi????

Moi : lol. Le problème n’est pas la valeur des garçons avec qui je suis sorti ou pourrais sortir, ni même de ma propre valeur. Il y a plein de mecs homos adorables, et moi je suis adorable aussi. Pour autant, L’éjection de la différence des sexes en amour sera toujours là.

Moi : (non, je ne pourrai jamais avoir d’enfant de l’homme que j’aurais aimé. C’est faux^^)

T. : mais l’éjection c’est toi qui te la créer. Ce n’est ni anormal, ni contre nature ni rien du tout! c’est la vie, c’est tout ^^ Tu aimes un mec et il t’aime en retour, mais aimez vous bordel! Tu tombes amoureux d’une fille, elle est amoureuse, aimez vous!

T. : ben c’est là que l’adoption entre en jeu! et que nos plus grandes divergences vont pointer le bout de leur nez ^^

Moi : Ce n’est pas moi qui la crée. Elle est générale dans toute union homo

T. : alors, oui, effectivement se ne sera pas de ton sang, mais se sera un enfant que tu auras aimé, éduqué, élevé, engueulé, amené au ciné, chez ses amis, récupéré torché à une fête, et il t’appellera papa!

Moi : looool: mais oui, lol, le rouleau compresseur de « l’Amour » ! Et le réel, t’en fais quoi?

T. : mais non elle n’est pas générale! je me suis jamais dis quand je suis en couple, il faut que je me force ou bien que ce que je vis est contre nature! je vis mas vie

Moi : Mais qui te parle de « contre-nature »

T. : je fais quoi de quoi en réel??? ^^ J’ai compris

Moi : La question n’est pas là.

Moi : Tu nies le sang et le réel et l’éjection de la différence des sexes dans les « couples » homos sous prétexte de dire « L’important c’est d’aimer ». Eh bien non, le Réel est là!^^

T. : non je ne nie rien du tout, je conçois la différence, mais la différence ne veut pas dire que éjection. Après nier le sang et le réel, ouais si tu veux je peux dire que je le nie parce que pour moi ce qui compte c’est de savoir si tu as été heureux quand tu as été gamin, pas de savoir si tes parents sont tes parents biologiques, ça ne m’importe pas du tout.

Moi : Donc tu la nies. Ainsi que l’éjection de la différence des sexes et ses conséquences concrètes

Moi : L’important n’est pas de savoir intellectuellement qui sont tes deux parents biologiques, ni même de les voir, ensemble ou séparément. L’important seulement, c’est que nos deux parents biologiques s’aiment

Moi : C’est cette condition d’amour entre les deux parents biologiques qu’a enlevée la loi Taubira

Moi : Et qu’enlève tout couple homo qui se forme

T. : mais oui mais tu peux pas contrôler les sentiments des gens! même un couple hétéros! si ils divorcent on doit égorger les gosses pour pas qu’ils soient malheureux de voir leurs parents se séparer?

Moi : Tu ne peux pas les contrôler mais tu peux les guider et les aider à les contrôler

T. : non tu ne peux pas!

Moi : (l’hétérosexualité et l’homosexualité, c’est le même détournement de la différence des sexes)

T. : comment tu ferais pour dire à un couple avec deux enfants qui sont sur le point de se séparer de ne pas le faire?

Personne n’est forcé!

Moi : Il y a des accompagnements géniaux pour ça

Moi : Les gens ont besoin d’aide. Ça n’a rien d’un forcing

Moi : On peut responsabiliser les gens tout en respectant leur liberté

T. : Ok, j’en suis sur, et comment ces accompagnements géniaux pourrait régler une séparation d’un couple parce que le mari bat sa femme et à cassé le bras d’un des gosses?

T. : Mais la vraie liberté, c’est de pouvoir se dire, je n’ai plus de sentiment, je ne peux pas continuer à vivre avec cette personne, pour lui et pour moi, il vaut mieux qu’on se sépare!

T. : au lieu de se dire, mon dieu je ne tiendrais pas plus longtemps avec lui, qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça, je ne le supporte plus!

T. : après sa finira par des crises, des hurlements, des tentatives de suicide etc., et je sais de quoi je parle, mes grand parents aura dû divorcer il y a fooooooooooort longtemps! maintenant c’est à peine si ils s’adressent la parole, mon grand père grogne quand sa femme lui parle, et ma mère et sa sœur auraient vraiment préféré le divorce!

 

Moi : oh lala. Le scénario catastrophe. Je crois que la vraie liberté, c’est déjà d’y croire

Moi : et d’aider les gens à croire en l’amour dans l’accueil de la différence

T. : ah ben le scénario papy et mamie, c’est un vrai scénario! pour te dire, j’y vais même plus bouffer tellement ils me prennent la tête à faire la gueule!

Moi : Il y a des réconciliations possibles (au lieu de penser au pire et de devancer les réparations de ce pire)

Moi : Les tiens, peut-être, mais pas les miens ^^

T. : ben oui, ben dans ce cas, il y a des enfants qui vivront très bien le fait que les parents divorcent, et des enfants qui vivront très bien de ne pas connaitre leurs parents biologiques et des enfants qui seront heureux d’avoir deux papas qui s’aiment ^^ Non ?

Moi : je ne crois absolument pas à cette légende. Les enfants de parents divorcés vivent toujours un drame

T. : Ben vivre un drame, ouais, ça doit pas être la joie à la maison mais je pense que c’est mieux que de voir ses parents se déchirer petit à petit. il vaut mieux enlever le sparadrap d’un coup!

Moi : Je ne vois pas en quoi le fait qu’il y aurait pire enlève le drame

Moi : Enlever le sparadrap n’ôte pas la blessure

T. : mais il vaut mieux savoir que ses parents vive un nouvel amour dans un nouveau cadre que de savoir que ses parents se haïssent cordialement!

Moi : Là, tu pars d’un présupposé négatif, ou du moins pire. Je crois que le mieux, c’est que les parents se réconcilient.

T. : et toi tu pars d’un présupposé positif, je crois que le mieux c’est que les gens doivent être heureux, et si la séparation peut les aider, qu’ils le fassent!

T. : par contre

Moi : je pense en effet que tout est une question de foi au meilleur (et non une absence de foi qui se décline en « foi pour le moins pire »): la foi au meilleur, ça, ça élève !

T. : je suis tout à fait d’accord avec la réconciliation, il faut essayer! c’est important de savoir ce qui cloche, mais si la réconciliation ne fonctionne pas, il se passe quoi?

Moi : Essaie-t-on, avant de dire « si ça marche pas »?

T. : moi je suis un peu plus terre à terre ^^ je veux juste que les gens soient heureux, un divorce, c’est pas une fin de vie! c’est une renaissance!

T. : enfin, je le vois comme ça

T. : non, mais c’est à toi que je pose la question ^^ si une réconciliation ne fonctionne pas, tu prévois quoi?

Moi : Si on ne la propose pas, cette réconciliation (notamment à travers les lois), comment peut-on espérer qu’elle arrive? Si nos gouvernants broient du noir, et que nous les laissons faire, c’est sûr que nous ne sortirons pas de l’engrenage

Moi : Moi, je mise sur le fait qu’elle fonctionne

Moi : Tout est une question de foi et de faits

T. : la réconciliation elle existe on le sait, les juges des familles le savent, c’est toujours proposé, ainsi que par les avocats et les notaires!

Moi : (c’est pareil pour le couple)

T. : non tu peux pas dire a va fonctionner parce que j’ai la foi!

Moi : Non : beaucoup de gens ne le savent plus!

T. : ça va fonctionner ou pas, on peut pas savoir

Moi : En grande partie, c’est la foi qui permet de créer et de durer. Qu’on le veuille ou non.

Moi : Non, mais on peut le désirer et y croire

T. : meuh si ils le savent! avec le nombre de transmissions de patrimoine que j’ai signé chez différents notaires avec différents avocats, je te promets, ils le savent!

T. : mais la foi en quoi? en l’amour? en l’homme?

Moi : ils le savent? Tu parles aux gens de temps en temps? Plus beaucoup de personnes croient en l’amour et au pardon

Moi : Ils divorcent ou se séparent à la moindre contrariété

Moi : Bien sûr, la foi en l’amour et à la réconciliation

T. : ah non mais là c’est toi qui est d’un présupposé négatif!

Moi : Non. Je suis réaliste

T. : c’est faux! tu ne peux pas juger de pourquoi les gens se séparent, tu ne vis pas dans leurs couple, dans leurs familles, dans leur tête!

Moi : De tous les gens que je côtoie, pas un ici ne croit en l’amour et en la fidélité (il n’y a quasiment que les cathos)

T. : ah ben je peux te donner des pseudos! et j’en fais partie!

Moi : Je ne les juge pas : je dis ce que traduit leur acte de séparation = un manque de foi en l’amour et au pardon

Moi : (Toi, tu ne crois pas en l’amour : on en a déjà parlé)

T. : je crois en l’amour et en la fidélité et pourtant, le contact avec le très haut me donne des cloques!

Moi : Tu crois en l’amour en tranches

Moi : et soumis à la subjectivité individuelle

T. : je crois pas du tout en l’amour en tranche!

Moi : Mais l’Amour, ce n’est pas ça

Moi : Si, puisque tu le réduis au ressenti de chacun : ça, c’est de l’amour tranché

T. : beuh par amour tranché tu entends l’amour pour une seule personne?

Moi : j’entends plein de choses. Et notamment l’amour égocentré ou subjectiviste/relativiste

Moi : Et cet amour ne peut pas durer, car forcément, il suit la courbe de notre ressenti et du sentiment qui fait dents de scie

T. : oui quand j’aime un garçon, je n’aime que lui, mais si je perd les sentiments, je stoppe ^^

Moi : C’est bien ce que je dis : l’amour auquel tu crois est entier DANS L’INSTANT et selon des sensations individuelles. Mais il ne correspond pas à un engagement de vie (sauf si ça te « tombe dessus » et si « ça arrive par chance ») ni à une décision ni à une volonté ni à une Espérance ni à une foi en Dieu.

Moi : C’est au petit bonheur la chance. Mais où est ta liberté là-dedans ?

T. : ben il correspondra à un engagement à vie quand j’aurais trouver l’homme pour qui j’aurais les sentiments les plus forts!

Moi : Tu attends que l’amour s’impose à toi. Alors que l’Amour n’est jamais totalitaire s’Il veut rester aimant

T. : après non, une foi en dieu, non, je ne suis pas du tout croyant donc ça c’est pas possible ^^

Moi : Les sentiments, ce n’est pas forts ni fiables. Par définition, s’il n’y a pas la volonté et la foi qui les dépassent, ils passent.

T. : donc en gros, tu es pour les mariages arrangés dès la naissance c’est ça? ^^

Moi : lol

Moi : Je suis pour une alliance entre sentiments et volonté/liberté

Moi : Pas l’un sans l’autre

T. : non on peut pas obliger la volonté!

Moi : Non. Mais on peut la proposer : ça s’appelle la liberté

T. : mais euh non, on peut pas ^^ tu dis quoi? vas avec lui il est gentil, t’apprendras à l’aimer?

T. : ^^

T. : je reviens, je repars en rdv!!!

T. : à tte peutiot!!! ^^

Moi : Eh bien du coup, tu ne dois pas garder grand monde !lol. Car il arrive toujours un moment où tes sentiments baissent, ou la déception arrive. Si tu ne suis que la courbe de tes sentiments, c’est vite vu !^^

Moi : il n’y a plus de liberté ni d’engagement ni de combat pour rester

T. : ben le dernier avec qui je suis resté, j’ai essayé de sauver les meubles pendant plus de 6 mois, j’y ai perdu pas mal! J’ai repris du poids, j’ai perdu confiance et beaucoup d’argent aussi. Ben là je me dis que j’aurais dû le larguer bien avant! ça m’aurait évité beaucoup d’ennuis ^^

Moi : Je ne te dis pas que tout volontarisme est juste.

Moi : C’est la volonté pour la Vérité qui prime.

 

 

Le jour où Vallaud-Belkacem s’est rendue compte de son immaturité…

Photo par Jean-Baptiste Bonavia (Paris, la Défense, janvier 2014)

Photo par Jean-Baptiste Bonavia (Paris, la Défense, janvier 2014)

 

Je ne sais pas si vous avez remarqué ces derniers temps le changement d’attitude de notre Ministre des Droits des Femmes en France, Madame Najat Vallaud-Belkacem. Elle commence tout doucement à se rendre compte de l’hypocrisie de ses combats, de la vanité des orientations sentimentalo-politiques qu’elle a prises avec ses comparses socialistes (non moins immatures qu’elle : Erwann Binet, Christiane Taubira, Dominique Bertinotti, Jean-Pierre Michel, Esther Benbassa, pour ne citer que les meilleurs cancres mielleux de la classe politique française) qui essaient de nous gouverner et de nous imposer leur conception sucrée et irréaliste de l’Humanité, reposant sur des mots-slogans qui font joli sur le papier (« égalité », « lutte contre les discriminations », « droits », « amour », « liberté », etc.) mais qui n’ont pas d’assise sur le Réel ni sur la réalité des personnes, et qui n’ont rien à voir avec la vraie gauche sociale.

 

Elle ne sourit plus comme avant, Najat…


 
 

Et on comprend pourquoi. Elle aurait tout pour se cacher de honte ! :

1) Soi-disant elle défend les femmes… mais en attaquant ceux qui sont censés les défendre (les hommes), et en prouvant que la différence des sexes (qui définit ontologiquement l’identité de la femme) n’existe pas et que celle-ci est un système genré aléatoire et stéréotypé à détruire puisqu’il assiérait la « domination masculine ». En outre, Madame le Ministre contribue à faire passer toutes les lois qui concrètement transforment encore plus les femmes en objet : PMA (ventres à louer), GPA (= mères porteuses), « mariage pour tous », propagande contraceptive, Gender, contractualisation du mariage et facilitation des divorces, encouragement des femmes à rentrer de gré ou de force sur le marché du travail, etc. Pour une Ministre des Droits des Femmes, il fallait le faire, quand même !

2) Soi-disant Madame Belkacem défend les personnes homosexuelles… mais en leur attribuant le mariage, non seulement elle nie les réelles souffrances et violences que la pratique homosexuelle engendre (est-il utile de rappeler qu’à ce jour, je connais plus d’une centaine de personnes homosexuelles qui ont été violées – et ce, non par des « méchants homophobes extérieurs à la communauté LGBT », comme le croit naïvement notre ministre car en réalité elle n’y connaît rien à l’homophobie, mais uniquement par des personnes homosexuelles elles-mêmes ?). Mais en plus, elle remplace mine de rien les Droits de l’Homme par « les Droits des hétéros et des homos ». Autrement dit, elle nous retire, à nous personnes homosexuelles, notre humanité. Et elle réduit les êtres humains à leurs pulsions et orientation sexuelle : bref, à des animaux. Belle violation des Droits de l’Homme et du Citoyen républicain ! Elle met en place ce qu’on pourrait appeler une homophobie « gay friendly », c’est-à-dire une homophobie qui veut le bien des personnes homosexuelles sans le faire et sans reconnaître les souffrances qu’elles vivent, homophobie couplée à un transhumanisme qui convertit les êtres humains en des machines asexuées guidées uniquement par leurs sensations, leurs sentiments et leurs « droits », et dont les parents ne sont plus que les « bons éducateurs ». La politique de Belkacem est une parfaite application de l’adage populaire expliquant que « L’enfer est pavé de bonnes intentions ».

3) Soi-disant Mme Belkacem défend la vie… mais une vie irréelle puisque ce ministre ne considère pas les personnes avec leur corps sexué (elle ne défend que des anges asexués, que des « constructions culturelles censées s’affranchir de leur culture de naissance »), et qu’elle promeut la banalisation de l’avortement – autrement dit le droit au meurtre d’enfants – ainsi que le libre accès à l’euthanasie. Des actes purement scandaleux et à dénoncer, tout en aidant et aimant concrètement les personnes qui les posent par désespoir.

 

Pour conclure, toutes les réformes, clairement homicides, que Vallaud-Belkacem (et sa clique) fait passer et qui sont objectivement gravissimes tant elles portent atteinte à l’identité profonde et à l’existence des êtres humains, elle tente d’en atténuer l’ignominie par des combats d’arrière-garde dignes des plus classiques manuels scolaires de langues qu’on trouve à foison dans l’Éducation nazie-onale actuelle. Exemples de combats-accessoires belkacémiens hautement moins importants que la défense de la vie, que la lutte contre le chômage et la crise, que la lutte contre le suicide assisté, que la lutte contre les violences et les souffrances réelles des gens : la répartition des tâches ménagères entre homme et femme, l’égalité de salaires, la parité et la mixité des sexes, le « mariage pour tous », la lutte contre les « stéréotypes de genres », la lutte contre « l’homophobie » et le sexisme, le combat contre les jouets pour enfants « roses ou bleus », etc. Et le pire, c’est que Najat est sérieuse et sincère ! Mais la sincérité, ce n’est pas nécessairement la vérité.

 

 

La politique de cette femme, en plus d’être ridicule, est tout simplement criminelle. Ce ne sont pas des grands mots. Ce sont des faits. Pour l’instant, Madame Belkacem ne fait que deviner la gravité de ce qu’elle met en place à l’échelle de la nation française, en affichant une mine mi-souriante, mi-piteuse… mais je crois qu’elle n’a pas encore compris avec son cœur et sa tête en quoi ses sincérités irréalistes étaient vraiment graves. Alors on ne la lâchera pas tant qu’elle ne corrigera pas le tir.

 
 

Le jour où Belkacem s’est rendue compte de l’hypocrisie de sa sincérité, le jour où elle s’est rendue compte de son immaturité destructrice…

… n’est pas encore arrivé.

 

 

MIROIR FIDÈLE DE NOTRE ÉPOQUE DÉPRIMÉE – Décryptage de la propagande bisexuelle bobo actuelle (50 codes)

50 CODES BOBOS

 

… ou les conséquences de la fuite de la différence des sexes (sexuation) et de la différence entre Créateur et créatures (Dieu et Église catholique) : la déprime, la bisexualité (nommée « hétérosexualité ») et la mise en place d’une religion profane imposant la dictature des sensations/des pulsions individualistes.

 

« Chez le bobo, tout est rituel ; rien n’est sacré. » (Marie Pinsard)

 

Dans l’univers bobo, tous les rituels sacrés (repas, sexualité, enterrement, processions à la bougie, fêtes, vie communautaire) sont là… vidés de sens, d’incarnation, de Dieu.

 

Autrement dit, chez le bobo (que nous sommes tous quand on ne va pas bien), l’intention (esthétique, politique, sentimentale, écologique) est là : pas les faits. La culture bobo se sert de nos bonnes intentions pour nous transformer :

–        en bébés

–        en athées

–        en bisexuels (homosexuels)

–        en consommateurs (anti-société de consommation !)

–        en rebelles anti-conformistes qui n’existent qu’en s’opposant, qui dénoncent sans rien faire

–        en dandys qui cachent leur argent et qui dépriment comme la pin-up suicidaire.

 

La culture bobo, extrêmement positive en théorie (« positive attitude » du dépressif), mais déshumanisante et déprimante dans les faits, veut nous arracher aux deux trésors qui fondent notre existence et l’Amour : la différence des sexes et l’Église catholique.

 

Ce n’est pas un mythe. C’est un programme gouvernemental planifié. Notre ministre de l’Éducation nationale actuel, Vincent Peillon, dans son ouvrage récent  Une religion pour la République (Seuil, 2010, p. 277) est très clair : 

« ( il faut ) arracher l’élève à tous les déterminismes : familial, ethnique, social, intellectuel » ( afin de ) « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités ».

« Car toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Eglise. »

 
 
 
CHAPITRE I – La déprime sincèrement politique : (Recherche de la Révolution sans le pouvoir et sans les autres)

1 – Baba-cool libertaire/ petits enfants des hippies 68

2 – Haine du banquier, du « commercial », des médias et du « politique »

3 – Optimisme (« Crois en toi » quelque part, « Fais-toi du bien », « Bats-toi et réalise-toi ! » ; « Sois ce que tu es de toute éternité » ; « La vie est belle. », « Tu es génial »)… sans l’Espérance.

4 – « La Nature me domine et prouve la méchanceté de l’Humain »

5 – Objets, paysages et animaux parlants (animisme ; les fleurs ; héroïc fantasy) Prêter des intentions aux passants

6 – « Ces petits rien qui font ces petits tout »

7 – Scooter (cheval ou vélo)

8 – Globe-trotteur

9 – Mosaïques (multiculturalisme de supermarché / éclatement de l’identité)

10 – Ville européenne exotique (et la ville tout court)

11 – Vent

12 – Mer (espace de l’infini où se dilue mon désir)

13 – Parler étranger (Anglais)

14 – Fanfare jazzy (ou tsigane)

15 – Vieux marin breton

16 – « Vive le vieux ! » (brocante)

17 – Chapeau Charlie Winston (bonnet)

18 – Clope (drogues)

19 – Jargon vulgos-pédant (poussif, logorrhée, jubilatoire, lumineux, …)

20 – Canapé (dilettante)
 
 
 

CHAPITRE II – La déprime sincèrement religieuse : (Recherche de la Divinité sans Jésus ni son Église)

21 – Habits blancs (Nuisette)

22 – Voix-off anesthésiante insupportable (Voix androgyne)

23 – Bougies (lampions et guirlandes électriques)

24 – Marché le dimanche / Brunch / Chanson du Dimanche

25 – Barbu

26 – Le bloggeur catho

27 – Bouddhisme / Psychologie magazine / Laïcisme

28 – Terrasse d’un building à ciel ouvert

29 – Fête profane hédoniste (« alors on danse » ; concert où on « s’éclate »). Cf. Philippe Muray Festivus

30 – Silence / pudeur sacrés

31 – Guerre iconoclaste (anti-préjugés/anti-clichés) : protestantisme
 
 
 

CHAPITRE III – La déprime sincèrement artistique : (Recherche de la Beauté sans le Réel, dans l’anti-conformisme misanthrope) Queer & Camp

32 – Promenade chorégraphique urbaine nocturne, « Je suis dans mon clip minimaliste »

33 – Ralenti (avec rotation à la Matrix) ou nonchalance

34 – Spectateur oisif à sa fenêtre / balcon

35 – Photographe (Peintre / Réalisateur / Critique d’art Télérama ou Inrock) ;  Loft d’artistes

36 – Piano (guitare)

37 – « J’aime / J’aime pas » (le bobo pense « philosopher » en disant ce qu’il aime et ce qu’il ressent) ; – Bal de sensations

38 – Effet listes (Zapping)

39 – Sifflotements et xylophones qu’on entend dans toutes les pubs actuelles (banjo / décontraction travaillée)

40 – Nostalgie seventies

41 – « Je prends en photo ce que je mange » (table de travail cuisine Herta) « Je prends en photo ma bibliothèque / ce que je lis » (je rédige mon journal intime)

42 – Pas d’humour ou rire crispé (artistes contemporains un chouilla déjanté)
 
 
 

CHAPITRE IV – La déprime sincèrement amoureuse : (Recherche de l’Amour sans la différence des sexes, sans l’Église et sans mon désir)

43 – « L’Amour s’impose à moi/Je le construis par mon ressenti »

44 – Trio bisexuel (en plein déménagement)

45 – Mademoiselle (Mam’zelle, « théorie de la Jeune Fille » de Tiqqun)

46 – « Je t’embrasse / Prends soin de toi »

47 – « Je ne drague pas. C’est pas sexuel. »

48 – « Je suis vivant » ou « J’ai aimé »

49 – Tatouage

50 – Pro-Homosexualité mais anti-milieu gay, pro-méthodes naturelles mais pro-homoparentalité, pro-avortement, PMA, préservatif. Hétérosexuels.

 

Montée de l’homophobie en France… mais pas du côté qu’on croit !

Photo par Jean-Baptiste Bonavia (Paris, République, novembre 2013)

Photo par Jean-Baptiste Bonavia (Paris, République, novembre 2013)

 

Ce matin (jeudi 28 novembre 2013), à 9h, en l’espace d’une demie heure, j’ai reçu trois coups de fil anonymes de jeunes hommes homosexuels qui, à tour de rôle au téléphone, m’ont insulté, invité à des « plans cul » ou à la masturbation, conseiller de me faire violer. Avant la loi Taubira, je n’étais pas attaqué comme ça.

 

Non seulement les militants pour le « mariage gay » se rendent compte qu’ils ne le voulaient pas et qu’il ne change rien à leur situation (frustration et déception inconscientes qui demandent à être résolues), mais en plus, cette loi les orientent vers la seule conquête accessible qu’ils leur restent (maintenant qu’ils ont quasiment obtenu tous les droits sociaux qu’ils pouvaient demander à l’État) pour se prouver qu’ils ne souffrent pas de la pratique homo et qu’ils sont de grands justiciers : la traque contre l’homophobie. Autrement dit, l’auto-destruction ou la destruction de leurs jumeaux d’orientation sexuelle, puisque, lorsqu’on découvre la véritable identité des agresseurs homophobes, on constate que les personnes homosexuelles pratiquant des actes homosexuels sont leurs propres agresseurs.

 

La justification banalisatrice de la pratique homo – sous forme d’espèce humaine, sous forme d’amour ou sous forme de droit législatif universel – est un encouragement à l’homophobie. C’est tout à fait logique : la pratique homosexuelle EST l’homophobie, étant donné qu’elle repose sur une discrimination (l’exclusion de la différence des sexes) ; donc à chaque fois qu’elle se pose, cette pratique se retourne contre les personnes homosexuelles (qui, elles aussi, comme tout être humain, sont issues de la différence des sexes).

 

Je vous demande donc d’être extrêmement attentifs sur l’identité et les méthodes de mes agresseurs. Elles vous indiquent le véritable visage de l’homophobie : la pratique homosexuelle et hétérosexuelle, et sa justification/balanalisation sociale. Et surtout, je vous invite – même si ce n’est pas facile, car les apparences et les intentions sont trompeuses –  à voir l’homophobie chez ces personnes qui se présentent comme « hétérosexuelles » (Madame Christiane Taubira, Mr Erwann Binet, Madame Virginie Télennes alias Frigide Barjot, entre autres : toutes ces passionarias médiatiques qui veulent le bien des personnes homosexuelles sans le faire et sans chercher à dénoncer leurs véritables souffrances – liées prioritairement au couple homo et à la croyance en sa beauté), à identifier l’hypocrisie et la violence de leurs bonnes intentions gay friendly. Car ce sont ces imposteurs qui mériteraient un procès pour crime contre l’Humanité, et aussi, de surcroît, un procès pour homophobie (involontaire ?). Ils sont responsables, par leur ignorance couplée avec de l’orgueil narcissique, de la montée des actes homophobes en France. On ne peut pas, comme ils l’ont fait, bâillonner l’opinion publique, le bon sens commun, et imposer de manière totalement illégale et anti-démocratique, une loi comme le « mariage pour tous » (qui profère un discours aussi contradictoire et aussi homophobe que « Il faut accueillir toutes les différences » et « Les différences n’existent pas, nous sommes tous égaux ») ou bien comme l’union civile (qui justifie l’union homosexuelle comme « couple » et comme modèle social à part entière à justifier et « protéger » sans discussion), sans que cet acte soit sévèrement puni. Les véritables victimes d’homophobie, quand elles auront l’audace de parler, pointent déjà du doigt l’homophobie de leur soi-disant défenseurs.

Décryptage symbolique du film « La Vie (narcissique) d’Adèle »

Décryptage symbolique du film « La Vie (narcissique) d’Adèle »

 

LE FILM « LA VIE D’ADÈLE », PASSÉ AU CRIBLE DU « DICTIONNAIRE DES CODES HOMOS »

 

La vie d'Adèle eau

 

Plutôt que de blablater sans fin sur la valeur de « La Vie d’Adèle », le 5ème film d’Abdelatif Kechiche qui a reçu en mai dernier la Palme d’or au Festival de Cannes et qui est sorti hier au cinéma en France, plutôt que de jouer les offusqués d’un tel scandale (car OUI c’est une honte qu’une « palmette » bobo d’aussi mauvaise qualité et avec un message aussi pauvre soit applaudie, OUI c’est très inquiétant qu’une « œuvre de crise » comme celle-là, où le viol et la maltraitance sont à tous les étages – y compris lors du tournage et pour les actrices qui avouent « s’être senties filmées comme des prostituées » – soit encouragée), plutôt que de rentrer dans le concert stérile des opinions de goûts « Méritée/Pas méritée/J’ai aimé/J’ai pas aimé/Ça m’a choqué/Ça ne m’a pas choqué » qui fait écran à l’analyse et qui finalement donne raison à la démarche narcissique et puérile de beaucoup de nos cinéastes pseudo « sulfureux et avant-gardistes » actuels (pour eux, en effet, ce qui compte n’est pas la qualité d’un film mais juste qu’on « en parle » ; ce n’est pas l’œuvre en elle-même mais ce qu’elle symbolise et comment elle est reçue ; ce n’est pas l’action mais ses « bonnes » et ses « mauvaises » intentions), je me suis dit qu’il serait plus constructif de passer directement à la phase de la description. Ben voui. Avant de dire « J’ai détesté » ou « J’ai adoré » ou « J’ai ressenti », c’est vraiment tellement plus intéressant de se demander « Qu’est-ce que j’ai vu et qu’est-ce que ça signifie ? ». Et même avec une daube comme « La Vie d’Adèle », il y a énormément de choses à voir, à analyser, au-delà de la qualité et des intentions de l’auteur et des comédiens (il suffit de les écouter pour comprendre qu’ils n’ont rien à dire et qu’ils n’ont pas compris ce qu’ils ont fait). On va maintenant les aider, non pas à dire que leur création est géniale parce qu’elle est truffée de symboles, mais juste qu’elle est signifiante et non-libre/non-libérante de regorger précisément d’autant d’inconscient !

 

La vie d'Adèle affiche bleue

 
 

Je vais dresser froidement la liste de ce que j’ai vu hier lors de la projection de « La Vie (narcissique) d’Adèle » (comme je l’appelle ironiquement), en passant le film au tamis de mon Dictionnaire des Codes homosexuels, pour vous montrer combien même la merde a sa logique, combien le retour du refoulé humain a sa lisibilité et sa part de génie, combien ma grille d’analyse est géniale (car je doute que l’égocentrique et imbuvable Abdelatif Kechiche ait pris connaissance de mes écrits et ait décidé de plein gré de coller aussi précisément aux codes symboliques de mon Dictionnaire).

 

Code « Eau » ou « Amant narcissique » ou « Miroir » ou « Fusion » :

– Tout le film est mis sous le signe de la couleur bleue et de l’eau (Adèle à la mer et qui fait la planche, Adèle sous la douche, les cheveux bleus d’Emma, les vêtements bleus, etc.).

– Pendant 3 heures de film, on n’a quasiment que des gros plans très resserrés sur les visages… quand ce ne sont pas des plans carrément flous d’être trop proches, ni des scènes filmées en caméra subjective (avec les tremblements qui vont avec, et qui font « trop naturalistes »). Il n’y a pas d’espace : ni entre les personnages (qui passent leur temps à s’embrasser), ni entre le réalisateur et ce/ceux qu’il filme. Cela montre bien que « La Vie d’Adèle », même dans sa forme, est un film égocentrique, narcissique, fusionnel et oppressant.

– Adèle se masturbe.

– L’importance des miroirs dans le film.

– « J’adore la couleur bleue ! » (une amie bobo beaux-ardeuse d’Emma)

– Lors d’un cours de français sur la pesanteur, il est question d’« un vice intrinsèque à l’eau ».

– Dans un musée, Emma et Adèle s’extasient devant des toiles représentant des baigneuses nues dans des bains, ou bien sur des Ophélie aquatiques et inanimées dans l’eau.

– « Tout ce qui vient de la mer, c’est vrai que j’ai un peu de mal. » (Adèle)

– À la fin du film, Adèle est le Narcisse qui s’est noyé : elle pleure dans le resto au décor bleu.

 

La-vie-d-Adele-chapitre-1-2

la vie d'adèle double miroir

la vie d'adèle fusion

La vie d'adèle herbes

Blue Is the Warmest Colour (La Vie d'Adele) film still

la-vie-d-adele-moquette

 

Code « Éternelle jeunesse » :

– Les deux amantes vivent une idylle d’adolescence. L’une d’elle, Adèle, est en classe de première au lycée.

 

Code « Liaisons dangereuses » ou « Violeur homosexuel » ou le sous-code « Mélodrame » du code « Emma Bovary « J’ai un amant ! » » :

– Dans le discours des personnages, il est très souvent question de la défense de la « prédestination » dans les rencontres amoureuses. Celles-ci seraient déjà écrites d’avance, ne se choisiraient pas, et devraient obligatoirement se vivre. Ce film offre une vision de l’amour comme un destin tragique.

– Le premier regard lesbien que Adèle porte à Emma (quand elle se croise dans la rue) est teinté de peur, pire encore, de terreur.

– Thomas, le copain furtif de Adèle, dit que le seul roman qu’il a lu et aimé de sa vie, ce sont Les Liaisons dangereuses de Laclos.

– « La tragédie, ça touche à l’essence même de l’être humain. On ne peut y échapper. » (un des profs de littérature d’Adèle)

– « Il n’y a pas de hasards. » (Emma à Adèle)

 

Sous-code « Regards » dans le code « Amant diabolique » :

– Le regard désirant est désigné comme déterminant et est impérieux.

 

Code « Viol » ou « Poids des mots et des regards » :

– Le lesbianisme d’Adèle naît de la pression sociale à « niquer », à « faire couple » obligatoirement (les amies d’Adèle la poussent dans les bras de Thomas).

 

Sous-code « Descentes aux enfers » du code « Milieu homosexuel infernal » :

– Pendant le jeu télévisé Questions pour un champion, Julien Lepers pose la question suivante : « Quel est le nom de la femme d’Orphée qui descend aux enfers ? » (réponse : Eurydice)

 

Code « Milieu homosexuel infernal » :

– Le milieu lesbien est montré comme un milieu hostile, moqueur, narquois, grippe-fesses, puéril.

 

Code « Déni » :

– Pendant le jeu télévisé Questions pour un champion, Julien Lepers pose la question de la définition de l’« omerta », la fameuse « Loi du silence ».

– « De toutes façons, tu le sais. » (une amie lycéenne, parlant à Adèle de l’amour alors que cette dernière croit qu’il s’agit de son homosexualité : vieux quiproquo)

 

Code « Sommeil » ou « Femme allongée » :

– Les personnages du film sont souvent filmés endormis ou ensommeillés.

– L’un des tableaux que fait Emma de son amante Adèle est justement une femme allongée.

 

Code « Voyage » :

– On voit tout le temps Adèle dans les transports en commun, pile au moment où elle « se lesbianise ».

– « C’est bien de voyager : ça ouvre l’esprit. » (la phrase « profonde » de Samir)

 

Code « Amant triste » :

– Adèle et Emma sourient très rarement, et pendant tout le film, ce sont des pleureuses qui sont montrées, parce qu’elles se font énormément souffrir ensemble (après s’être bien consommées et après avoir esthétisée leur « idylle »).

 

Code « Bovarysme » ou « Poids des mots et des regards » ou « Élève/Prof » :

– Adèle est en classe de 1ère L (Littéraire) et vit à travers les livres. Elle dira elle-même qu’elle « les adore ». Elle croit quasiment tout ce que ses profs de lettres lui disent, et essaie de transposer ce qu’elle entend ou lit sur sa vie réelle et sentimentale.

– Adèle lit La Vie de Marianne, le roman à l’eau de rose de Marivaux.

– Depuis qu’Adèle sort avec Emma, elle aurait fait des progrès spectaculaires en classe.

– Ce n’est pas un hasard qu’Emma s’appelle Emma (comme Bovary).

 

Code « Faux révolutionnaires » :

– Adèle défile avec la CGT contre la privatisation de l’enseignement public, et chante « On lâche rien ». Puis, une fois en couple, elle s’excite à la Gay Pride parisienne.

– Dans l’histoire, Emma incarne la lesbienne assumée et qui a assurée alors qu’Adèle est celle qui a trahi par sa bisexualité (cf. le sous-code « L’homo combatif face à l’homo lâche »).

 

Code « Faux intellectuels » :

– Adèle, qui est en filière littéraire (waou !), qui écrit un peu et qui prétend adorer les grands chefs-d’œuvre de la littérature, se révèle être pourtant une lycéenne très passive et nonchalante en cours, une fille visiblement sans conversation (l’actrice Adèle Exarchopoulos ne semble pas faire mieux que son personnage…), une piètre institutrice.

– Adèle à la fenêtre, en train d’écrire (cf. le code « Femme au balcon »).

– Dialogues du film absolument nuls, uniquement centrés sur les goûts et sur le ressenti des héros. Aucune poésie ou philosophie là-dedans.

– Mention à l’existentialisme de Jean-Paul Sartre, montré comme le fin du fin de la pensée contemporaine… alors qu’il est juste instrumentalisé pour justifier un discours ET relativiste ET volontariste sur l’amour (le « pro-choix » déterministe et individualiste d’une Caroline Fourest, par exemple) : « On peut décider soi-même de sa vie. » dit Emma la « peintre-philosophe ».

– Adèle considère Bob Marley et Sartre comme le summum de l’engagement existentiel, comme des « prophètes » (au moins ça, oui…).

– Soi-disant Adèle aurait fait des progrès pharamineux en cours de philo grâce à ses discussions amoureuses avec Emma : en réalité, on voit que la philo dont parlent les deux filles suit l’arithmétique du plaisir sexuel (elles se moquent d’ailleurs d’elles-mêmes, en se donnant des « notes de philo » au lit et en enchaînant les métaphores filées : « Je jouis du savoir ! » s’esclaffent-elles à poil).

– Vincent (le beau-père d’Emma) confond la culture avec le simple hédonisme épicurien, puisqu’il se définit comme un « amateur de bonne chair, de bons vins… et de culture ! ».

 

Sous-code « Amant miniature » du code « Amant comme modèle photographique » :

– L’insistance sur la place de l’adjectif « petit » dans la pièce classique Antigone.

 

Code « Fan de feuilletons » ou « Jeu » :

– Les parents d’Adèle passent leur temps devant la télé à comater devant des jeux.

 

Code « Parricide la bonne soupe » :

– L’image des hommes dans ce film est pathétique : ils sont montrés comme des bourrus qui n’ont que la réussite financière en tête (exemple avec le père d’Adèle), de gentils beaufs ignorants et incultes (Thomas), des ennuyeux ou des terre à terre, des profiteurs et des tentateurs (le collègue instit). Les seuls qui trouvent grâce aux yeux du réalisateurs sont soit homos (Valentin), soit « artistes » bisexuels (Joachim), soit rebeux et volontairement instables (Samir).

 

Code « Lune » :

– Lorsque Adèle s’homosexualise, elle perd tellement pied avec le réel que sa mère, à table, lui fait gentiment remarquer qu’elle est dans la lune : « Dans la lune, Adèle… »

 

Code « Amant narcissique » ou « Bobo » ou « Plus que naturel » :

– Tous les bruitages (l’eau des canalisations dans les toilettes, le chant des oiseaux, les effleurements de peau, la salive des baisers échangés) sont décuplés… pour emprisonner le spectateur dans la sensation ou l’émotion, et donc finalement pour prouver de manière naturaliste et « sobre » à la fois, que l’amour homo est « naturel ». Il n’y a d’ailleurs pas de musique de fond dans le film (sauf pour les moments officiels de chansons, où là le réalisateur se fait plaisir en transformant son film en grand vidéo-clip).

– On joue sur le quotidien, le côté « ressenti », « tranche de vie » prise sur le vif.

– Le couple lesbien est toujours filmé dans des cadres bucoliques (parcs, jardins, mer, etc.).

– « C’est ce qu’il y a de meilleur, la texture. » (Emma la « peintre-philosophe »)

– Ce film se veut un bal de sensations « Nature et Découverte » : Je me ressens fumer. Je me masturbe verbalement, sensiblement. Je touche les peaux. J’écoute la Nature, le vent dans les arbres. Je raconte mon bien-être, carpe diem et hédonisme de bas étage : « On est bien, là, hein ? » dit Emma étendu dans l’herbe. « Un peu trop, même… » lui répond Adèle.

– Confusion (typiquement bobo) entre les goûts et l’amour, entre la simplicité et l’amour : « Elles sont délicieuses, vos pâtes, en tous cas. C’est simple mais c’est très bon. » (Emma au père d’Adèle) (Pour moi, la plus belle réplique du film. LOL)

– « Tu veux toucher ? » (Liz, la femme lesbienne enceinte avec son ventre rond, et présentant la maternité comme une sensation)

 

Code « Bobo » :

– Adèle et son bonnet péruvien (premières images du film) ou ses cours de professeur des écoles « cools Africa » (elle fait danser ses petits de maternelle sur une chorégraphie de danse africaine pour la kermesse de l’école).

– Les effets de caméra vacillante.

– Adèle est filmée en train de cuisiner.

 

Code « Duo totalitaire lesbienne/gay » :

– Valentin, le meilleur ami d’Adèle, est homo lui aussi. Ils vont dans les bars gays ensemble, mais finissent par draguer chacun de leur côté.

– Quand, au lycée, la relation amoureuse entre Adèle et Emma est devinée, Adèle engueule Valentin d’avoir cafté qu’ils étaient allés dans des établissements LGBT, le traite de traître.

 

Sous-code « Cousin » du code « Inceste entre frères » :

– Lors de leur première rencontre, dans le bar lesbien, Emma fait passer Adèle pour sa « cousine » auprès de ses camarades lesbiennes, pour mieux lui mettre le grappin dessus et se la réserver.

 

Sous-code « Lesbienne alcoolique » du code « Drogues » :

– Emma boit beaucoup de bières, et elle dit qu’elle les « adore ».

– En boutade, Emma rebaptise la bière Gulden : « Gulden : la Bière des goudous ! »

 

Code « L’homosexuel = L’hétérosexuel » :

– Emma qualifie Adèle comme l’archétype de « l’hétéro qui serait plutôt curieuse [de l’homosexualité] », de l’extérieur.

 

Code « Icare » :

– Pour draguer poétiquement et faire semblant de « se la péter » humoristiquement, Emma veut traduire le prénom « Adèle », et le premier mot qui lui sort, c’est « Soleil ».

– L’un des baisers lesbiens entre Emma et Adèle se fait sur fond solaire.

 

Code « Peinture » :

– Emma est en 4e année de Beaux-Arts, et exerce le métier de peintre (…révoltée par le « système » capitaliste qui transforme l’art en business).

– Joachim (bisexuel) est galleriste.

– On a droit, pour la fin du film, au vernissage de l’expo d’Emma avec son cercle d’artistes bobos.

 

Sous-code « Coiffeur homo » du code « Pygmalion », ou bien le code « Maquillage » :

– Adèle, pour déconner, soupçonne Emma d’être « coiffeuse » à cause de sa teinture de cheveux de celle-ci, qui est bleue.

 

Code « Pédophilie » :

– Emma sort avec Adèle, qui est mineure (au fur et à mesure de l’intrigue, cette dernière passera le cap des 18 ans : ‘ttention, c’est une film vachement moral…).

 

Code « Tout » :

– « Avec toi, c’est tout ou rien. » (Emma parlant à Adèle)

 

Code « Cannibalisme » ou « Vampirisme » :

– Dans ce film, la conception de l’amour repose uniquement sur les goûts. Elle est gustative et sensitive.

– « Je mange toutes les peaux. » (Adèle à Emma)

– « À quel âge t’as goûté une fille ? » demande Adèle à Emma. Cette dernière la corrige pour atténuer le lapsus consumériste : « Goûter une fille’ ou ‘embrasser’ ? »)

– Au lit, Emma mord vraiment Adèle, et celle-ci se laisse faire… ce qui étonne Emma : « Tu m’as fait peur. J’ai cru que tu allais crier. » Adèle lui répond avec malice : « Heureusement que tu t’es arrêtée. »

 

Sous-code « Caméléon » du code « Homme invisible » :

– « La peau du caméléon, c’est pour se cacher des autres animaux. » (Prune, en lecture de classe à l’école primaire)

 

Code « Frère, fils, père, amant, maître, Dieu » :

– « J’ai une infinie tendresse pour toi. Qui durera toute la vie. » (Emma à Adèle) La relation amoureuse sans forme…

 

Sous-code « Amant-objet » du code « Pygmalion » ou code « Amant comme modèle photographique » :

– Emma tire le portrait d’Adèle dès leur deuxième rencontre.

– « Je touche du bois ! » dit, en boutade, Emma, en claquant les fesses d’Adèle au lit.

 

Sous-code « Paradoxes du libertin » du code « Liaisons dangereuses », ou bien code « Bobo » :

– Le réalisateur du film nous fait croire qu’Emma et Adèle sont patientes, ont la sagesse de ne pas s’embrasser sur la bouche dès la deuxième rencontre, et que cette mesure prouverait la force de leur « amour ».

 

Sous-codes « Fatigue d’aimer », « Ennui » et « Infidélité » du code « Manège » :

– Tout le message du film consiste à laisser croire que « l’amour vrai ne dure pas » et que ça ce serait magnifique.

– Emma est déçue que Adèle soit une amante sans ambition, sans créativité. On voit très vite le manque de communication dans leur « couple ». D’ailleurs, elles finissent chacune par aller voir ailleurs.

 

Code « Désir désordonné » :

– Emma se qualifie « d’un peu bizarre » comme fille.

 

Code « Homosexuel homophobe » :

– La lycéenne et « pote » d’Adèle, pro-gay et indifférente à la pratique homosexuelle, insulte Adèle de « sale goudou » et l’imagine en train de se faire mater/tripoter salement par elle.

– Adèle dément qu’elle est lesbienne : « Puisque je vous dis que je ne suis pas lesbienne ! » (cf. le code « Déni »)

 

Code « Milieu homosexuel paradisiaque » ou « Mère gay friendly » ou « FAP la « fille à pédé(s) » » :

– Les amies d’Adèle la harcèlent pour qu’elle fasse son « coming out » (« Juste assume ! »), pour ensuite lui reprocher qu’elle n’obtempère pas et se retourner contre elle.

 

Code « Blasphème » :

– Pendant le cours de français, les catholiques sont associés à la bien-pensance et à une censure de la pensée. (gros LOL)

 

Code « Obèses anorexiques » ou « Drogues » :

– Tous les personnages du film sont filmés en train de manger.

– « Je mange de tout. Je pourrais manger en continu toute la journée. » (Adèle)

– Tout le monde est filmé en train de manger, en train de consommer (des pâtes et des spaghettis plusieurs fois, de la boisson alcoolisée, du tabac, du sexe, de la sensation naturelle, etc.). C’est un film sur la consommation et destiné à des consommateurs bobos.

 

Code « Humour-poignard » :

– La blague (la seule du film) potache sur les huîtres (symboles saphiques cousus de fil blanc et graveleux. Adèle, qui n’aimait pas les huîtres, finit par les aimer : ha ha ha, qu’est-ce qu’on rigole… Les bobos se payent le luxe d’être triviaux, et ça ne fait rire qu’eux.)

 

Code « Putain béatifiée » ou « Coït homo = viol » :

– Le réalisateur veut, au final, prouver l’Orgasme entre femmes, l’Orgasme sans l’homme, l’Orgasme au féminin exclusif. Il filme la jouissance, avec la crudité du porno mais sans les techniques et les cadrages caméras propres au porno (belle hypocrisie, là encore…). On voit tout. Quelle humiliation pour les actrices, qui sont à la fois obligées (et libres, pourtant) de dévoiler leur intimité profonde, sommées de jouer les putes en orgasme ou se masturbant pendant tout le film (il y a au moins 4 scènes de « pur » cul… sans compter la scène de masturbation du début, et le commencement de la scène de cul dans le restaurant). Les deux actrices soi-disant « consentantes » sont instrumentalisées comme des preuves vivantes et vibrantes que « l’orgasme est possible entre deux femmes » (au cas où le spectateur l’ignorerait ou n’aurait pas compris… C’est sûr, nous sommes d’éternels « gros prudes » judéo-chrétiens qui nous offusquons d’un rien). On a droit à assister au coït pendant près de 10 longues minutes, et malheur à celui qui trouverait ça insoutenable et avilissant. C’est de la provocation et de l’esthétisme à deux balles, d’accord, mais n’oublions pas que c’est surtout une violence faite à tout le monde.

– Emma et Adèle, pendant l’« amour », se donnent des fessées. Le spectateur a honte pour elle (ou bien rit pour masquer sa honte).

– Emma insulte Adèle de « sale pute », de « traînée », de « prostituée ».

– On voit s’instaurer entre les deux protagonistes une relation de prostitution (même si la monnaie d’échange est le sexe et les sentiments) : quand Adèle dit qu’elle veut acheter une toile à Emma, elle lui propose sérieusement de « la payer en nature ».

 

Sous-code « Princesse orientale » du code « Femme étrangère » :

– Sur un char de Gay Pride, un homme homosexuel est filmé déguisée en danseuse orientale voilée.

 

Sous-code « Parents divorcés » du code « Orphelins », ou bien code « Mère gay friendly » :

– Emma, dont les parents sont divorcés, a une mère très « open ».

 

Code « Appel déguisé » ou « Manège » :

– Lorsque Emma trinque avec sa mère, son beau-père et Adèle, « à l’Amour ! », Vincent (le beau-père) rajoute spontanément « Tout de suite les grands mots… », réaction spontanée qui fait rire jaune tout le monde.

 

Code « Haine de la famille » ou « Parodies de mômes » :

– Adèle fuit ses collègues de travail et prétexte qu’elle a des « dîners de famille » pour cacher qu’elle passe toutes ses soirées avec sa compagne.

– « Ça fait deux enfants à la maison. Ça fait beaucoup. C’est la famille. » (Emma disant qu’elle s’entend très bien avec la gamine de sa compagne Liz, et qu’elles font des conneries ensemble).

 

Code « Petits Morveux » :

– L’enfant est considéré comme un objet. « Vous jouez avec le bébé ? » (Joachim s’approchant du couple Emma/Adèle qui touche le ventre arrondi de Liz)

 

Code « Artiste raté » ou « Bobo » ou « Faux intellectuels » :

– Guirlande d’ampoules dans le jardin, et projection d’un film des années 1920 en noir et blanc (avec Louise Brooks et sa coupe au carré) en pleine nature, avec le cercle de bobos « artistes » amis d’Emma, qui s’écoutent parler de ce qu’ils ressentent et de ce qu’ils aiment esthétiquement. Une amie beaux-ardeuse d’Emma fait une thèse sur « la morbidité chez le peintre Egon Schiele ». Joachim, le galeriste bisexuel, tient un discours soi-disant érudit (il fait référence à la bisexualité « artistique » de Tirésias, le personnage mythologique grec) et prône « l’orgasme au féminin » (qui n’aurait rrrrien à voir avec la présence des mâles : « Je suis persuadé que l’orgasme féminin est mystique » ; selon lui et les autres invités bobos-bis-féministes, l’extase sexuelle serait réservé aux femmes). Emma dit qu’elle aime chez Egon Schiele la « noirceur », le côté « artiste écorché ». Discussions pseudo « intellectuelles » et pseudo « expertes » sur la différence entre Schiele et Klimt (quel haut niveau !), qui reposent sur un échange de goûts et de sensations, et qui finissent par une conclusion complètement plate et relativiste : « Des goûts et des couleurs, ça ne se discute pas : tout est une affaire de points de vue ! ». Merci. C’est hyper profond. Adèle se sent inculte devant tant d’esbroufe. Ça veut dire que même le réalisateur du film pense nous proposer de la culture de haute volée. Nan mais allô quoi ! 😉

– La scène finale : le vernissage de l’expo d’Emma (avec les interprétations psychologisantes nullissimes des Beaux-ardeux).

 

Code « Emma Bovary « Oh mon Dieu ! » » :

– L’arrêt sur image du visage expressionniste et inquiet de Louise Brooks dans le film des années 1920.

 

Sous-code « Solitude à deux » du code « Île » :

– « J’me sentais toute seule [‘avec toi’, ou ‘dans notre couple’]. » Phrase que répète plusieurs fois, éplorée, Adèle à Emma, pour se justifier de lui avoir été infidèle.

 

N’oublions pas le « Mariage pour Tous » : Il doit rester notre point non-négociable

LA DÉFENSE DU MARIAGE FEMME-HOMME EST PRIORITAIRE PAR RAPPORT À LA DÉFENSE DE LA FILIATION. Cela peut paraître provocateur de le dire mais 1) c’est une réalité ; 2) cela permet de couper court aux arguties sur les couples stériles, sur les couples trop âgés pour avoir des enfants, ou sur les célibataires consacrés.

 

Dans notre mouvement contre les lois gouvernementales prises dernièrement par les ministres de François Hollande, certains me reprochent de me fixer sur le « mariage pour tous ». Pour eux, le combat pour l’abrogation de la Loi Taubira est d’arrière-garde, vu que la loi a été promulguée, qu’il n’est pas plus important que d’autres lois à venir qui concernent la filiation.

 

Alors pourquoi on ne doit pas passer à autre chose que le mariage (c’est-à-dire les luttes pour la filiation, contre le Gender, l’euthanasie, les manipulations sur embryon, la PMA, la GPA, la Syrie, etc.) et pourquoi doit-on encore continuer à faire de notre demande d’abrogation du « mariage pour tous » notre principale revendication ? À on sens, pour trois raisons :

 

1) Parce que la défense du mariage est plus centrale que la filiation (tout comme la différence des sexes prime sur la différence des générations). Je n’y peux rien : c’est un constat. D’ailleurs, on s’en est rendu compte tout au long de l’année dernière : les Français se sont davantage mobilisés contre le « mariage pour tous » que contre l’avortement ou les « Marches pour la Vie » qui l’ont précédé. Pourquoi cela ? Parce que, comme l’expliquent par exemple Vincent Rouyer ou Guillaume Bernard, autant la pratique des avortements a de tous temps existé (malheureusement), autant jamais, comme c’est le cas aujourd’hui, des civilisations n’avaient remis en cause la différence des sexes, et donc le mariage. C’est une grande première dans l’histoire de l’Humanité que l’identité femme/homme des êtres humains soit banalisée ou détruite par une loi qui régit, à travers le mariage, la structuration de toute société humaine. Aussi bizarre que cela puisse paraître (car les deux sont liés), en touchant au mariage, on nie davantage l’Humanité qu’en touchant à la filiation, qui découle du mariage.

 

2) Parce que si nous ne choisissons pas un grand cap prioritaire (celui qui d’ailleurs a donné naissance aux Veilleurs, si on y réfléchit bien), nous risquons de transformer notre mouvement des Veilleurs en grand zapping, en fourre-tout, en grande salade qui traite de plein de sujets éthiques ratissant très large (sujets tous importants, tous indirectement liés, mais au service d’idées très abstraites : « l’éveil des conscience », « la défense de la Vie et de l’Espérance », « la lutte contre une culture de mort », etc., toutes ces idées qui démobiliseront très vite les gens). Il y a bien une hiérarchie de priorités dans notre combat. Le « mariage pour tous » n’est pas une loi comme une autre, qui vient s’ajouter à plein d’autres lois tout aussi graves (avortement, divorce, contraception, PaCS…). Elle est plus grave que les autres.

 

3) Parce que le seul facteur déstabilisant et qui fera véritablement suer nos gouvernants, c’est qu’on s’attache encore à la loi du « mariage pour tous ». Ils n’attendent qu’une chose : qu’on lâche le morceau, qu’on passe à autre chose, qu’on s’éparpille sur plein d’autres sujets qui découlent du mariage, et qui leur fera oublier leur acte honteux. Rien ne les embêtera plus que notre demande réitérée et ferme d’abrogation du « mariage pour tous ». C’est notre persévérance à réclamer toujours la même chose qui les questionnera et les déstabilisera le plus. Et si je dis cela, ce n’est pas pour prôner l’entêtement volontariste en soi (on peut s’entêter sur des bêtises), mais parce que le combat pour la différence des sexes et du mariage en vaut la chandelle.

 

Ne perdons pas la mémoire de notre combat : le MARIAGE d’amour FEMME-HOMME. N’opposons pas la défense de la filiation avec la défense du mariage femme-homme, mais gardons en tête que la défense du mariage est plus importante. Idéalement (c’est une suggestion), il faudrait qu’à chaque début de Veillées des Veilleurs, nous rappelions ce fondement de notre lutte.

 

Avec la loi Taubira, la France a touché le fond. Car le mariage fonde tout : l’identité (ou la différence des sexes corporelle) + l’amour (le couple ou la différence des sexes relationnelle) + la filiation (la famille ou la différence des sexes procréative/filiative)… là où le Gender n’aborde pas tous ces aspects (l’identité, oui ; la filiation, oui ; mais pas l’amour), là où la PMA et la GPA et l’adoption n’abordent qu’un seul de ces aspects (la filiation).

 

Ne l’oublions pas !

Sortie du livre « L’homophobie en vérité » (article du site « Le Rouge et le Noir »)

Homophobie : Le mot interdit très (mal) utilisé !

 

(Cet article provient du site-partenaire et ami Le Rouge & le Noir. Merci à eux !)

 

 

En parler bien. Sinon, ne pas en parler du tout. C’est tout le problème et l’enjeu de l’homophobie !

 

Couverture 9

 
 

Pourquoi dites-vous que c’est un mot génial et catastrophique à la fois ?

 

Aussi bizarre que cela puisse paraître, le terme « homophobie » est génial et très signifiant si et seulement s’il est pris au pied de la lettre[1] et s’il est laissé à l’état d’acte : en effet, l’homophobie est l’acte du viol porté sur une personne homosexuelle, au nom de son orientation sexuelle et – ce qu’on nous dit moins – uniquement exercé par une personne homosexuelle, soit parce qu’elle refoule excessivement son homosexualité[2], soit parce qu’au contraire elle la célèbre trop sous forme d’identité fondamentale ou d’amour merveilleux, et qu’elle la pratique[3]. L’homophobie, comme je l’ai écrit textuellement dans mes livres L’homosexualité en vérité (octobre 2012) et L’homophobie en vérité (septembre 2012), c’est la pratique homosexuelle.

Mais le mot « homophobie » devient catastrophique une fois qu’on ne parle plus de sa réalité donc de l’acte homophobe en lui-même ni en tant que relation. Il devient violent et affligeant dès qu’il se fige en insulte, en accusation de personnes, en instrument de censure (de l’homophobie même !), en scotch qu’on met sur la bouche de tout opposant qui nous gêne ou qui fait un lien jugé « douteux et effrayant » entre homosexualité et souffrance, homosexualité et violence. Bref, ce terme est dangereux à partir du moment où il se personnifie… sous forme de méchants diables immatériels et sans passé ou sous forme de gentilles victimes qui ne seraient plus libres de reproduire ou non le viol qu’elles ont subi du simple fait d’avoir été attaquées… alors qu’on sait très bien que les agresseurs homophobes sont d’anciennes victimes d’homophobie, et qu’une victime d’un viol est toujours libre de ne pas subir ! Pris dans son sens de « haine des homosexuels », le vocable « homophobie » est même en soi homophobe puisqu’il s’est discrètement choisi pour préfixe le mot « homosexualité », concept flou qui réduit les personnes homosexuelles à leurs tendances sexuelles, à leurs pratiques sexuelles, à leurs fantasmes, à une espèce à part de l’Humanité.

 
 

Comment pouvez-vous dire qu’une personne homophobe est uniquement homosexuelle ?

 

La plus grande violence à l’égard des personnes homos, je ne l’ai vue que chez les personnes homos pratiquantes et qui, après leur coming out, se disent toutes « hors milieu » et détestent leurs frères de communauté. Maintenant, concernant l’homophobie en tant que refoulement d’homosexualité, elle est très surprenante, car les agresseurs cachent bien leur jeu. Mais elle existe quand même ! Beaucoup d’anciens agresseurs font des coming out (= révèlent leur homosexualité) à la surprise générale et à quelques années d’intervalle avec leurs actes homophobes, comme le traduisent ces quelques citations de personnes homosexuelles que j’ai relevées à travers mes rencontres avec un grand nombre de personnes homosexuelles-homophobes : « Quand j’avais 16 ans, je cassais du pédé dans les parcs : à 20 ans, je couchais avec. » (Jacques Nolot dans son film autobiographique « La Chatte à deux têtes ») ; « La violence traduit la peur d’être séduit. » (Rennie Yotova, Écrire le viol (2007), p. 111) ; « Quand je vois un beau gars qui me plaît dans la rue, il faut que je change de trottoir. Je connais trop ma sensibilité. » (un témoin homosexuel refoulé, ancien violeur, cité dans l’essai Ça arrive aussi aux garçons (1997) de Michel Dorais, p. 198) ; « Bruno, malgré un discours carrément homophobe, a vraisemblablement davantage de relations homosexuelles que de relations hétérosexuelles. Il en va de même pour Éric, qui se prostitue exclusivement avec des hommes ; quoiqu’il s’affirme plus volontiers hétérosexuel qu’homosexuel, il n’a presque jamais eu de rapports hétérosexuels. » (idem, p. 241) ; « Dans leur ambivalence, certains semblent ‘jouer avec le feu’ : ils sont à la fois attirés et dégoûtés par l’homosexualité. Une grande anxiété mais aussi une curiosité certaine en amènent plusieurs à entretenir à la fois des préoccupations homosexuelles et homophobes. Le cas de Bruno, 25 ans, est à ce titre éloquent. Il dit détester les homosexuels mais hésite, au cours de promenades nocturnes, entre deux possibilités : les pourchasser ou les inviter à faire l’amour avec lui… » (idem, p. 198) ; « François, 17 ans, sympathisant des skinheads, et abusé dans son enfance, participe activement à des expéditions de ‘tabassage de tapettes’ dans le village gay de Montréal : ‘J’ai de la misère avec les homos. L’an passé, avec des amis, on allait dans le quartier gay à Montréal, le soir. J’en attirais un dans une ruelle en lui parlant puis, avec les chums [chum = mec en Québec] qui m’attendaient cachés, on lui faisait les poches, on lui râpait la face sur l’asphalte si on pouvait. C’était comme une vengeance.’ » (idem, p. 171) L’attaque homophobe est un aveu d’homosexualité trop mal/bien vécue !

 

 

Pourquoi c’est grave de ne pas parler d’homophobie, même si l’interprétation actuelle de ce mot est, vous disiez, catastrophique ? Pourquoi c’est grave de mépriser le mot ?

 
À mon sens, c’est inquiétant et choquant pour deux raisons :
 

– Parce que ceux qui réduisent l’homophobie à une accusation de personnes ou à une insulte (soit pour la sacraliser sous forme de victimes innocentes, soit pour la tourner en dérision, soit pour s’en débarrasser à tout prix) sont précisément ceux qui la pratiquent. Pensez à la majeure partie des personnes homosexuelles pratiquantes, qui ont fait de l’homophobie un monstre extérieur à elles-mêmes ; pensez aux militants de Civitas, qui se donnent le droit d’être homophobes dans leurs mots ou dans leurs actes pour donner raison à l’insulte d’« homophobie » qui pèse sur eux ; pensez à Frigide Barjot, qui cherche à tout prix à se dédouaner de la réputation d’homophobie, précisément pour cacher qu’elle se sert des personnes homosexuelles et qu’elle entretient l’homophobie sociale en encourageant et en banalisant la pratique homo, alors que c’est justement cette pratique qui est violente, homophobe et qui discrimine les autres et les différences.

 

– Parce qu’il y a de vrais actes homophobes, qui s’appellent « viols » et qui doivent plus que jamais être dénoncés, non en tant que violence appartenant spécifiquement aux personnes homos mais en tant que violence universelle, car ils font beaucoup de victimes[4]… et de plus en plus depuis que des nations entières parlent d’« homophobie » pour ne surtout jamais l’expliquer et la regarder en face. En n’analysant pas explicitement les mécanismes de la violence à l’encontre des personnes homosexuelles, nous ne les désamorçons pas. Au contraire, nous laissons s’accroître l’homophobie et la haine de soi que l’homophobie traduit dans nos sociétés. En banalisant la pratique homosexuelle, alors que celle-ci est l’homophobie, on observe une recrudescence des actes homophobes, y compris dans des pays qui se croyaient très gay friendly et à l’abris de l’homophobie (cf. je pense à la Suède, par exemple, qui possède une des plus longues traditions de mariages homos qui existe dans le monde, et qui pourtant connaît actuellement une recrudescence spectaculaire des crimes homophobes : 4 à 5 fois plus qu’au démarrage de l’application de ces lois pro-gay). C’est la promotion sociale de l’homosexualité qui encourage paradoxalement à l’homophobie puisque le désir homosexuel procède d’une haine de soi et appelle à un rejet des différences, notamment de la différence des sexes qui, elle seule, nous permet, quand elle est vraiment respectée, d’exister, d’aimer et de s’ouvrir à la vie.



[1] Il signifie étymologiquement « peur du même », avant d’avoir pris en 30 ans un tout autre sens : « peur et haine des homos ». Et c’est tout à fait ça : l’homophobie est une peur et une haine de soi.

[2] Dans les cas d’agressions homophobe, l’agresseur attaque toujours une personne homosexuelle parce qu’il ne supporte de voir reflétée en elle sa propre blessure de sexualité. Une personne qui est bien dans sa sexualité – dans sa féminité/maternité ou dans sa virilité/paternité – ne peut pas se sentir mise en danger par une personne homosexuelle au point de l’attaquer. L’homophobie a toujours lieu uniquement dans des cadres de pratiques homosexuelles, donc dans des sphères homosexualo-amoureuses ou prostitutives, quand le désir homosexuel s’actualise en acte ou bien est cru vrai (en tant qu’identité ou amour).

[3] Vous lirez les codes « milieu homosexuel infernal », « prostitution », « coït homo = viol », « viol », « témoin silencieux d’un crime », « déni », « violeur homosexuel », « couple criminel », « homosexuels psychorigides », « Hitler gay », dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels mis en ligne sur mon blog www.araigneedudesert.fr. Et spécialement le code « homosexuel homophobe », avec toute la question de l’homosexualité des agresseurs homophobes, y compris ceux qui forcent leur virilité, ceux qui sont en couple avec une femme, ceux qui jouent les grandes folles, ceux qui rentrent dans la peau des « racailles » des cités et des skinheads. Par exemple, dans son autobiographie Un Homo dans la cité (2009), Brahim Naït-Balk confirme que ses agresseurs, même s’ils feignaient d’être les parfaits hétéros et qu’ils se retrouvent actuellement en prison pour des affaires de drogues, sont homosexuels eux aussi !

[4] À ce jour, 70 amis homosexuels m’ont avoué avoir été violés (soit avant leur coming out, soit après, et en général les deux !).