Décision : fini de s’infliger des messes mornes

Retour de la messe de 9h à saint Médard. C’est la dernière fois, je crois, que je vais à la messe dans cette église. Je n’en peux plus des messes molles et tristes, avec des chants vieillots et des homélies indigentes (à part celles, trop rares, du père Gambart). Et le pire, c’est que ce matin, la messe pour les vocations (censée par conséquent être plus « dynamique » qu’à l’habitude) était pourtant célébrée par le nouveau et « jeune » (40 ans) prêtre de la paroisse, le père Philippe Cazala (Philippe Casse-toi d’là?). J’ai failli m’endormir. C’est compliqué d’écrire une homélie un peu correcte et consistante ?? C’est compliqué, à la sortie de la messe, de regarder ses paroissiens dans les yeux au lieu d’avoir la tête baissée et les yeux rivés sur ses pompes ? C’est sûr qu’avec une attitude pareille, il n’y aura pas de nouvelles vocations sacerdotales !
 

Si j’ai le choix (et à Paris, j’ai le choix !) d’aller vers une autre église, j’arrête de m’infliger des messes qui ne me nourrissent pas, et qui doivent certainement faire fuir les jeunes tant c’est la même équipe paroissiale vieillissante qui impose sa présence et sa loi depuis des années. Il faut laisser les morts enterrer leurs morts. Je suis comme les moutons qui n’aiment que l’herbe bien grasse, et qui ne se satisfont pas des prairies-paillasson desséchées. Je ne retournerai à saint Médard que pour animer le caté, et basta. Je veux la qualité de saint Nicolas des Champs. Exode ecclésial !
 

N.B. : Suite à cet article, contre toute attente, le père Cazala m’a écrit via mon blog pour la première fois. Et voici son mail, intitulé « Pardon » :
 

 

Et voici ma réponse :

Bonsoir mon père,

Merci pour votre demande de pardon. Merci de votre humilité d’avoir accepté la correction et l’humiliation publiques. Merci aussi d’exprimer un désir d’effort et de changement concret. Vous pourriez nier vos torts : vous les reconnaissez. C’est donc que la moitié du chemin est faite. Ça me réjouit et ça promet peut-être des homélies et une présence de votre part un peu plus substantielles et travaillées. Même si je trouve ça dingue de se rendre compte de l’indigence de beaucoup de ses propres homélies (et de la consistance des homélies de st Nicolas des Champs qui dépotent parce qu’elles débitent une Vérité à toutes les phrases) et de malgré tout persévérer dans la vacuité. Il va falloir se réveiller. Pas uniquement pour votre assemblée. Mais d’abord et surtout parce que ça vous rendra heureux VOUS (ça se verra même sur votre visage lors de la procession de sortie de messe) et ça rendra fier et heureux Jésus. Si vous avez été ordonné prêtre, c’est pour être un prêtre qui dépote ! et qui dit des grandes Vérités avec Amour.

Bien sûr, votre message me renvoie plus tristement à mon isolement et au paradoxe de ma situation : quasi systématiquement je découvre « par accident » que la plupart de mes lecteurs me suivent mais en cachette, sans se manifester et sans me soutenir du tout. Comme si j’étais une honte. Ou comme si j’étais aussi invisible qu’eux. Et concrètement, je porte au jour le jour cet isolement et ce désamour/indifférence paradoxal : ceux que j’intéresse, concrètement, ne m’aiment pas et ne m’aident pas. Je dois me démerder tout seul et je suis marginalisé, alors que « mon » message (qui n’est pas le mien) devrait être largement diffusé. Bref, c’est peut-être aussi pour ça que les homélies creuses m’irritent particulièrement : ceux qui ont le micro et ont la chance d’être écoutés ne peuvent pas, pour cette raison, et surtout par les temps qui sont les nôtres (où les gens ont faim, ont soif, sont paumés et désespérés : la Fin des Temps universelle est proche) se permettre de céder à la somnolence, à la mollesse, à la médiocrité, à la vacuité (ni même, à l’extrême inverse, à la panique, à l’agressivité et à la révolte) !

D’où la véhémence de ma réaction. Si, avec le temps, elle se révèle utile et ne vous attriste/rabaisse pas, Jésus et ses brebis auront tout gagné.

Bonne soirée, bon pasteur.

Philippe
 

Conclusion :