Archives par mot-clé : continence

Dominer son mal intérieur

On est son pire ennemi. Vraiment, le mal intérieur est plus anéantissant que le mal extérieur. Quand on est capable de se dominer, de s’imposer des contraintes tout seul, qu’on ne fait plus de caprice avec soi-même, qu’on ne négocie plus avec son mal intérieur, Dieu nous permet de dominer tous les maux extérieurs, même les plus violents. On devient un exemple de liberté et de force pour tous. Y compris et d’abord pour soi.

 

Interférences entre ma chambre (espace pudique) et les autres (espace public)

J’ai la preuve que les anges et les messagers divins existent vraiment! Car, comment se fait-il que les gens me croient d’office dès que je dis que je vis la continence (et ils ont bien raison, puisque je l’expérimente vraiment !) sans même avoir pu vérifier mon intimité (moi seul peut la connaître et sais ce que je vis, quand même ! moi seul devrait être au courant que je ne regarde plus de porno, que je ne drague plus, que je ne me masturbe plus, logiquement!). D’où vient leur foi et leur assurance à me donner d’office crédit ? Il n’y a pourtant pas de caméras et de micros dans ma chambre ! Je ne vois qu’une seule explication au fait que je n’ai pas à prouver la correspondance entre mon privé et mon public, et plus généralement au fait que l’être humain n’a pas d’effort à faire pour attester de la cohérence entre ce qu’il fait intimement et ce qu’il dit extérieurement: les anges de Dieu parlent de notre vie à tout le monde, jusqu’aux extrémités de la Terre ;-). Tout est et sera dévoilé. Personne ne peut tricher et tromper son monde, ni vivre longtemps une double vie. Jésus se charge d’afficher notre unité si nous le suivons, ou de révéler socialement un mensonge et un manque d’unité si nous ne le suivons pas, ou si nous ne le suivons que pour l’image sociale valorisante qu’Il nous donne. Obéir à Jésus, c’est d’abord un mystère d’intimité, de pudeur, de secret, de fragilité, de discrétion, d’actes de foi posés à l’abri des regards. C’est le mystère du commandement « Aime ton prochain comme toi-même », le 11e commandement de Jésus, que j’ai longtemps eu du mal à comprendre. La Réalité est incontournable, et autrement plus forte que la visibilité et la subjectivité humaine.

 

Jésus, palliatif de la génitalité ?

Il faut se méfier du mythe spiritualo-homosexuel du « Jésus-époux » ou du « Jésus substitut marital » qu’on pourrait rechercher dans la continence. Certes, Jésus comble l’homme continent, et de manière aussi concrète que l’union corporelle entre un homme et une femme ; mais Il comble juste autrement que par le génital : Il comble dans l’amitié désintéressée.

 

Appel à la conjugalité ?

Dans ma petite vie qui commence à durer, tant de femmes ou d’hommes auraient déjà depuis longtemps pu faire « conjugalement » mon bonheur si je m’étais engagé individuellement avec eux, et moi, je devine que j’aurais potentiellement pu tellement faire le bonheur de quelques rares amies d’exception de mon entourage (désespérément célibataires, et parfois intéressées par moi) ou être « l’homme de la vie » de pas mal de garçons (par certains aspects – pas tous, je vous rassure ! –, j’ai tout du mari, du gendre, et du copain idéal), que quelquefois, le vertige, le remord, ou bien la honte (du gâchis) me viennent. Pas longtemps. Mais ça m’arrive de plus en plus, parce que mon choix de vie interpelle, et me fait connaître en très peu de temps de plus en plus d’amis proches, des hommes et des femmes de grande qualité.

 

Heureusement que Jésus est là

Et je me dis : heureusement que Jésus est là pour que je ne me laisse pas submerger par les possibles clichés (du catho coincé, du bourreau des cœurs, du gay réfugié confortablement dans son homosexualité, du vieux gars lâche insensible et incapable de partager sa vie avec quelqu’un) qui me colleraient à la peau à merveille, et que je pourrais tout à fait incarner. Heureusement que Jésus est là pour me faire comprendre que ma vie est féconde en dehors du mariage ou du couple. Heureusement que Jésus est là pour me dire que le célibat n’est pas qu’égoïsme, refus de se donner, et perte de temps, mais un trésor qui se déploie, grâce à Lui, dans une profusion apparemment invisible et solitaire à court terme, mais très féconde à l’échelle d’une vie. Ce n’est pas simple à expliquer. Mais je sais que, même si je refuse les conjugalités humaines (y compris les plus prometteuses, les plus logiques et les plus possibles), je ne renonce pas à l’Amour et à la générosité. Je pense être généreux et j’essaie de l’être. D’une manière inédite, certes, mais généreux quand même.

 

Des frères, et de plus en plus !

Il l’a dit 😉 Les mots, ce matin (30 juillet 2012), d’un ami du Québec (et déjà frère rien qu’avec cette phrase!) qui m’écrit cela sur Facebook depuis le Québec: « Je crois moi aussi que nous avons un témoignage, comme disciples du Christ, à témoigner de l’amour dans notre réalité homosexuelle et que nous pouvons être des témoins puissants qu’une relation d’amitié profonde vécue hors d’une recherche égoïste du sexe et du paraître puisse être une voie de bonheur profond et durable… » Pas de doute! J’ai des frères ! 😉 Et de plus en plus !

 

Les avantages de la continence

La continence est la chasteté des personnes homosexuelles. Alors pourquoi (si ce n’est pour finalement pervertir aussi la chasteté…) certaines me soutiennent qu’elles lui préfèrent le terme « chasteté » ? La chasteté n’a pas à devenir le fourre-tout de nos bonnes intentions ascétiques ! Au moins, ce qui est bien avec la continence, c’est qu’on est obligés d’être concrets ! Pas de tentation d’angélisme !