Archives par mot-clé : continence

Pratique homosexuelle et continence

Est-ce que je cesse d’être homo et de pratiquer mon homosexualité du simple fait que je décide de vivre la continence? Pas du tout! Je pratique mon homosexualité autrement, c’est tout. La sexualité ne se limite pas à la génitalité ni au couple. C’est un rapport au monde, un rapport même corporel, vécu dans notre sexuation. La sexualité est aussi faite de tous nos désirs, même ceux que nous n’actualiseront pas par des contacts corporels, une sensualité, un couple, un coït. Ils ne cesseront pas d’être là, d’être physiques (moi, je ne bande toujours pas devant une femme, même que j’aime), d’être réels, et d’être gérés par nous. Donc oui, même si je ne pratique pas le désir homosexuel que je ressens en moi 24H/24 de l’unique façon dont la société ultra-érotisée le commande (à savoir le cul, ou au mieux le couple), je ne cesse de ressentir, de vivre, et de pratiquer mon homosexualité autrement : je n’éteins pas mon désir homosexuel, je le canalise et le donne à Dieu. Je le pratique aussi. D’une manière spéciale, certes, mais je VIS mon homosexualité. (Et quand je parle des individus homos pratiquants, je me réfère à ceux qui la pratiquent dans le sentiment, la sensualité, l’affectivité, et l’érotisme homosexuels ; pas de ceux qui la pratiquent dans la continence.)

Réussir à vivre la continence grâce à l’amour de l’Église catholique

Le secret pour être libre génitalement dans la continence, et fidèle à sa foi quand on se sent homo, c’est l’Amour EN ACTES de l’Eglise-Institution catho. Je ne peux pas être plus clair. Ce n’est même pas d’abord le temps passé à prier devant sa bougie et sa Bible, les heures d’exposition devant le Saint-Sacrement, le sacrement de réconciliation dans un confessionnal. La franchise, la sincérité, l’honnêteté, l’intention spiritualiste, tout ça, sans les actes et l’incarnation ecclésiale, c’est de la merde! Ce n’est même pas l’éloignement de la vue d’images pornos (évidemment, ça aide, mais c’est pas ça le fond du problème) Le secret pour être libéré de la masturbation et des histoires d’amour homos (même dites « spirituelles et pas d’abord sexuelles »), c’est l’Amour du Pape, de l’Ancien Testament en plus du Nouveau, des catholiques ouverts autant que des coincés et des hypocrites, de l’Église autant que des gens d’Église (côté saint Pierre repentant, et non Judas refusant d’être aimé par-delà son péché). C’est le seul moyen, je crois, pour arrêter la masturbation et les « trip » sentimentaux homosexuels. Il faut aimer, comprendre et vivre la continence sans négocier avec soi-même. Si on négocie avec ses intentions, ses sentiments, et ses sensations, on replonge.

La ligne de crête du Meilleur

Mon choix de la continence, à tout instant, peut être réellement déchirant, parce qu’il n’est motivé « que » par ma préférence du Meilleur sur le possible bien du couple homosexuel. Il ne tient qu’à un fil. Ça aurait été tellement plus facile si le couple homosexuel avait été indiscutablement mauvais ! Mon choix entre bien et mal eût alors été vite vu ! Mais là, je m’impose arbitrairement de laisser de côté le « bien ». Alors que personne ne m’y oblige, par pure intuition et attachement au Réel durable, je pose la décision de la grandeur, du perfectionnisme, de la valeur ajoutée, de l’entièreté. Une folie. Je vous le dis ! C’est comme dompter une bête invisible.

Petite annonce…

Petite annonce ! Je recherche des amis homos cathos qui voudraient passer avec moi leur vie à respecter ces trois piliers :

 

1 – le soutien non seulement de Dieu mais surtout de son Église catholique institutionnelle (Pape et cardinaux, compris)

 

2 – l’exposition publique de son désir homosexuel (non en tant qu’identité ni en tant qu’amour fondamentaux à justifier, mais en tant que réalité à reconnaître, à expliquer, et à mettre au second plan par rapport à Jésus)

 

3 – l’application concrète de la continence sexuelle (arrêt de la masturbation, de la drague, du porno).

 
 

Si on arrive à composer une petite équipe de choc, ce sera le feu, je peux le dire ! L’alliance et l’obéissance aux trois exigences exposées ci-dessus permettent une pleine réconciliation des personnes homosexuelles avec elles-mêmes, une vraie liberté, l’humour sur sa situation, et du sens à la vie. Je l’expérimente jour après jour. Pour l’instant, à part moi, je n’ai rencontré personne qui respectait les 3 à la fois. Je suis sur la piste d’une dizaine de frères partout en France (et même au Québec)… mais il y a encore pour chacun un ou deux piliers où le bas blesse. Alors, je vous attends ! Vous savez où me joindre. Je ne désespère jamais.

 

La continence sans regrets

Message personnel à ceux qui rêveraient que mon voeu de continence soit absolument un choix par défaut, un croix de suicidaire qui ne s’aime pas, la preuve chez moi d’un orgueil démesuré, d’une frustration non-assumée, le fruit d’une série de déceptions amoureuses que je n’aurais pas digérées, le signe d’une diabolisation homophobe de l’amour homosexuel, une fuite maladive de la sexualité et des plaisirs, le résultat d’une peine de coeur irréparable. Dommage pour eux : dans ma période de « flirt » d’un an et demie (de 2009 à 2011) où j’ai vécu concrètement l’expérience charnelle avec des garçons, je peux leur assurer que je suis toujours sorti avec des garçons adorables et respectueux, que j’ai vécu des relations dans une grande sincérité, et que le sexe homosexuel, j’ai adoré ça. J’ai pris mon pieds, vraiment. Et c’est justement parce que je suis allé jusqu’au bout de mes fantasmes, et que j’ai connu – même de manière fugace – les beautés du couple homo, que je peux justement dire maintenant qu’il ne me suffit pas, et qu’il y a largement mieux. C’est précisément parce que l’amour homosexuel est juste « bien » qu’il n’est pas le meilleur ! C’est précisément parce que je n’ai vécu que des expériences amoureuses homosexuelles satisfaisantes que mon choix de la continence est libre et positif ! Un vrai OUI, quoi. Et je remercie mes « ex » de m’avoir fait découvrir cela, à leur insu.

 

« Tu n’es pas vraiment homo puisque tu ne couches plus ! »

Ceux qui disent que je ne suis pas vraiment homosexuel, ou que je suis homophobe, du simple fait que je ne couche pas, n’ont rien compris à l’homosexualité et ont une bite à la place du cerveau. Ils semblent oublier que l’homosexualité, c’est une attirance sexuelle avant d’être une pratique génitale. Ils ne pensent qu’en termes d’actes (dont ils réduisent prodigieusement la liste pour n’imposer que les actes en dessous de la ceinture), et non plus en termes de désir (la principale chose que l’homosexualité est).

 

Pourquoi je préfère la continence ?

En ce moment, vous l’aurez remarqué, je passe beaucoup à la télé, surtout avec la casquette du « Catho défendant le célibat et ce drôle de concept – pourtant vieux comme le monde ! – de continence »… alors que je peux tout à fait aborder le sujet de l’homosexualité sous mille autres angles, sans parler une seule fois de religion ! En soi, ça ne me dérange absolument pas d’apparaître avec cet éclairage-là, car j’aime aussi défendre ouvertement ma foi, et je trouve que l’Église catho a tout compris du désir homosexuel sans avoir eu à fouiller dans les tréfonds de la culture homosexuelle. Mais je tiens à dire que je ne suis pas l’obsédé de la continence que certains veulent voir en moi pour ne pas avoir à écouter ce que j’ai à dire. Y compris à la fin de mon livre, je vais jusqu’à proposer le couple homo comme idéal de vie à ceux qui trouveraient un équilibre plus grand en son sein plutôt qu’en s’imposant une abstinence frustrante à coup de volonté ! Je ne sacralise pas le célibat (le célibat n’a pas de sens en soi, il est absurde s’il n’est pas donné à une Personne qui est Jésus), pas plus que je ne matraque la continence comme une figure imposée du bonheur gay. Je propose la continence comme un choix différent, supérieur mais non-opposé au couple homo, à toutes les personnes homosexuelles qui sont appelées à la vivre, sans me priver pour dire que l’expérience du couple homo est en général décevante et plus coûteuse que celle de la continence. Ce n’est pas non plus parce que je rappelle que la continence est le Meilleur auquel l’Église catholique appelle, qu’elle vient désigner le couple homosexuel comme forcément « mauvais » à son contact. Le Meilleur n’est pas l’ennemi du bien : simplement, Il l’ouvre. Mon propos sur l’homosexualité et la continence vise justement à défendre une chose totalement à contre-courant du discours stéréotypé habituellement attribué à l’Église catho ( = celui de la sacralisation de la procréation et de la différence des sexes – « Croissez et multipliez »… que l’Église, d’ailleurs, ne tient même pas !), à savoir l’appel au célibat librement choisi et au contournement de l’obligation sociale du Couple, imposée par une société laïcarde et athée, et non par le Pape et ses ministres, comme le fait croire la légende populaire.