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Procès de Marc-Yvan Teyssier pour homophobie le 5 juillet 2018 : un simple beauf jugé comme un dangereux criminel


 

(Note de l’auteur : Je publie ce rapport d’audience avec l’aimable autorisation de Marc-Yvan. Aimable… que dis-je ? Plus qu’aimable : Humble. Car vu comment je ne l’épargne pas dans mon descriptif, il faut être sacrément humble pour accepter d’être charitablement humilié de la sorte. Rien que pour ça, chapeau bas Monsieur Teyssier. J’ai passé (sans rire) trois bonnes journées (et notamment mon trajet aller-retour de Paris à Hautecombe) à mettre en forme et rédiger cet article. Donc merci de l’honorer, sachant en plus que ce procès est un avant-goût d’autres procès dont nous, catholiques ou clercs opposés au « mariage gay », allons faire les frais très prochainement.)
 
 

I – UNE ERREUR JUDICIAIRE EN PASSE DE DEVENIR ORDINAIRE

C’était le 5 juillet dernier (2018 : voir la biographie). J’ai eu l’opportunité d’assister à l’audience publique du procès de Marc-Yvan Teyssier au Tribunal de Grande Instance de Paris pour homophobie, orchestré par l’association Mousse (collectif homo de Sciences Po Paris). Je n’ai pas perdu une miette de ce moment d’anthologie de ladite « Justice » française. Et je vais à présent, avec l’autorisation de l’intéressé, mettre par écrit et publier sous forme d’article, tout ce que j’ai entendu d’hallucinant de part et d’autre, pour rendre un peu justice à Marc-Yvan, le critiquer aussi (car son ignorance et sa beaufitude est à l’image de l’homophobie et de la bêtise de la très grande majorité des catholiques pro-Vie de La Manif Pour Tous), et montrer combien la Justice de notre pays est en train de marcher sur la tête et de devenir une injustice, une loi du talion.
 

Étaient présents dans la salle d’audience : au centre, les trois juges (trois femmes : Madame la juge-rapporteur, Madame le Président, une assesseur) ; sur la gauche, Madame la greffière ; sur la droite, Madame le Procureur ; derrière, Marc-Yvan Teyssier (l’accusé), les deux avocats (l’avocat de l’association gay Mousse – maître Étienne Deshoullères – et l’avocat de Marc-Yvan Teyssier – maître Salim Mamlouk) ; et enfin, dans la salle, une dizaine de personnes assises (toutes des hommes).
 

L’objet de l’accusation, ce sont cinq tweets écrits sur Twitter par Marc-Yvan Teyssier, sur un compte qui a été depuis effacé : le premier date du 25 février 2017 (« Les déviances promues par la LGBTise sont abominablement reprises par les médias preuves de leurs aberrations »), le deuxième du 26 février 2017 (« Bien sûr que je persiste. L’amour vers sert d’alibi pour justifier les abominations indignes de l’être humain, pas pour moi ! »), le troisième du 12 mai 2017 (« Résolument #EnMarge car les Français ne méritent pas le chaos qui approche. #EnLutte contre la pornographie, la LGBTise, l’euthanasie, l’IVG »), le quatrième du 14 juin 2017 (« Demain ? Pire que l’union de 3 hommes celui de 3 femmes… L’homosexualité n’est que la négation de notre humanité homme-femme »), le cinquième du 14 juin 2017 (« Humainement et dignement un enfant ne peut être aimé et choyé que par un homme et une femme. Tous les autres sont des imposteurs, des loups. »).
 


 

Maintenant, je vais vous résumer par ordre chronologique les discours qui ont été tenus pendant cette audience, de la manière la plus fidèle et synthétique possible.
 
 

II – DÉROULEMENT DU PROCÈS

1) La juge-rapporteur :
 

La juge-rapporteur a démarré les festivités. C’est celle qui, aux côtés de la juge-procureur (dont je parlerai un peu plus tard), s’est montrée la plus incisive et la plus idéologue.
 

Dans un premier temps, Marc-Yvan a été appelé par elle à la barre et elle lui a soumis un interrogatoire sur ses cinq tweets. Ça a été un vrai dialogue de sourds, un échange stérile et de mauvaise foi, mais à l’apparente neutralité puisque la juge-rapporteur n’a fait que citer ce qui avait été écrit et inscrit de source sûre par Marc-Yvan. Je dis « apparente neutralité », parce que d’une part nous n’avions pas accès aux tweets des internautes qui avaient suscité les réponses incendiaires de Marc-Yvan, d’autre part parce que la juge a, pour chacun des tweets, fait résonner les mots les plus impressionnants, pour les couper de leur contexte d’énonciation, les diaboliser et leur faire dire la haine des personnes homos qu’ils ne disaient pas.
 

Tout d’abord, Marc-Yvan a été interrogé scolairement sur la culture G (G comme « Gay », bien entendu…). Pour commencer, la juge lui a demandé, de manière très infantilisante, s’il savait décliner le sigle LGBTSavez-vous ce que signifie le sigle LGBT ? »), comme si nous, personnes homos, nous réduisions à un sigle, et que connaître celui-ci était un gage d’amour et d’intérêt basique pour les personnes homos (Ça m’a fait penser à la question qui était posée systématiquement aux candidats à la présidence en 2017 pour savoir ce que symbolisait les couleurs du drapeau français, dans le but de vérifier s’ils feront de bons présidents ou non, et qui parmi eux serait le « mauvais élève » non-patriote et la risée de tous s’il ne savait pas « ça »…). Entre parenthèses, chercher à piéger Marc-Yvan sur une appellation somme toute très récente de la communauté homo, et avoir surtout la naïveté de croire que l’homophilie passerait par la connaissance d’un sigle – à rallonge en plus ! –, c’est un peu le bossu qui se moque du chameau, ou l’ignorant qui érige quelques éléments culturels en « évidences » et en « savoir universel » qu’ils ne sont pas… parce que si j’interrogeais la juge-procureur sur la vraie culture homosexuelle, je suis persuadé qu’elle n’y connaîtrait pas grand-chose et qu’elle blêmirait à la lecture de mon Dictionnaire des Codes homosexuels… Mais passons.
 

La juge-rapporteur ne s’est pas cantonnée au sigle « LGBT ». Elle a essayé de piéger Marc-Yvan sur des mots qu’il a parfois employés ou qu’elle lui a attribués (« Pensez-vous qu’il s’agisse d’une mode ? »), des concepts très relatifs et difficiles à définir (Qui, par exemple, saurait me définir ce qu’est une « mode » ? ou la « Vérité » ? Et concernant plus particulièrement l’homosexualité, s’il y a bien quelque chose qu’on ne connaît pas, c’est précisément sa genèse et sa durabilité…).
 

La magistrate a eu la malhonnêteté de faire les questions et les réponses à Marc-Yvan pour lui attribuer ses propres amalgames à elle, et donc pour le coincer : « ‘Abomination’, pour vous, c’est le mariage homo ? » Est-ce ça, le rôle d’un juge ? Elle a fait une fixette sur des mots impressionnants quand ils sont coupés de leur contexte biblique ou psychanalytique : « Qu’entendez-vous par ‘déviances’ promues par la LGBTise ? par ‘abominations indignes de l’être humain’ ? » ; « Quand vous parlez de ‘chaos’, de quoi s’agit-il ? ». La même erreur de lecture et extrapolation avaient été faites dans le cas du procès de Christine Boutin par rapport au mot « abomination ». Stigmatiser quelqu’un pour son seul usage de termes bibliques tels qu’« abomination », « chaos » et « déviances », c’est comme traîner en procès nos ancêtres pour des mots qui ont pris avec le temps des connotations bien différentes de leur création et emploi d’origine. Je pourrais prendre l’exemple du mot « perversion », qui dans le langage commun a pris une teinte extrêmement péjorative et limite insultante, alors que dans le jargon psychanalytique, « perversion » signifie « non-contrôle de pulsions » : quand Freud écrivait que l’enfant était un « pervers polymorphe », jamais il n’a induit que c’était un futur psychopathe ! Le discours de cette juge-rapporteur est l’illustration du travers nominaliste et sentimentaliste dans lequel nos institutions judiciaires sont en train de tomber. La magistrature française se remplit de gens pour qui les mots sont déjà les choses auxquelles ils renvoient ainsi que les conséquences (dramatiques et supputées) de ces choses.
 

De plus, la juge-rapporteur a posé à Marc-Yvan des questions sur des thèmes complexes qui ne réclament pas deux petites phrases de réponse pour être résolus (j’en sais quelque chose puisque j’en ai écrit plusieurs livres ! Et ce n’est pas fini !). Tout cela pour le pousser aux amalgames et les lui imputer ; « Pour vous, c’est sur le même plan, l’euthanasie, la pornographie, l’IVG ? Quelle est la logique ? » Au passage, face aux réponses de Marc-Yvan, elle ne se positionnait jamais. Elle se drapait dans un relativisme subjectiviste, en se contentant de répondre laconiquement et dédaigneusement : « C’est votre point de vue. » (traduction : cause toujours, tu m’intéresses). Ou bien elle assénait ses propres avis par une hypocrite posture questionnante, qui affirmait plus qu’elle n’écoutait et n’attendait de réponses.
 

La juge-rapporteur a infantilisé Marc-Yvan quand ce dernier a essayé de dire (avec des mots maladroits et mal choisis, j’en conviens) que dans cette histoire il a été attendu au tournant, surveillé, piégé sur son pire défaut (l’impulsivité). En effet, Marc-Yvan lui a déclaré textuellement qu’« il avait été poussé à la faute ». Et la juge-rapporteur a pris cette phrase pour une tentative chez l’accusé de nier sa responsabilité, pour l’attitude puérile qu’elle n’était pas… parce qu’en réalité, c’est elle qui le traitait comme un gamin : « Vous êtes majeur, que je sache, Monsieur Teyssier… »
 

À un moment, l’interrogatoire fut assez glaçant : la magistrate s’est mise – sans doute à son insu – à reprendre mot pour mot les paroles de Ponce Pilate (« Qu’est-ce que la Vérité ? » Jn 18, 38) face au Christ, pendant le procès de ce dernier : « C’est quoi, la Vérité ? (…quand vous parlez de ‘vérité’ dans votre tweet.) » Le procès a pris alors une tournure eschatologique que personne n’avait vu venir.
 

Plus flagrant était le chantage aux sentiments instauré par la juge-rapporteur. Son discours transpirait la spéculation sur les effets et les impressions générés par les fameux « tweets de la Honte », ainsi que la confusion (objectivement homophobe puisque nous, personnes homos, ne sommes pas un sigle mais des personnes) entre le sigle LGBT et les personnes homos : « ‘LGBTise’ : Ne pensez-vous pas que certaines personnes, en lisant ce néologisme, pourraient le percevoir de manière douloureuse ? » ; « Est-ce que vous pensez qu’une personne homosexuelle qui élève des enfants ne soit pas blessée par vos propos ? » ; « Comment pensez-vous que ces tweets peuvent être perçus ? » La juge-rapporteur a associé abusivement des actes – dénoncés par Marc-Yvan – et un collectif de personnes, pour ensuite attribuer son abus de langage à l’accusé : « Vous croyez vraiment que pour l’association Mousse, tout s’achète et se vend ? » En gros, elle a tenté de faire du débat légitime sur la PMA (Procréation Médicalement Assisté) et la GPA (Gestation Pour Autrui) une affaire d’attaque de personnes. Quelle malhonnêteté ! Elle a même déformé un des tweets de Marc-Yvan, pour le rendre homophobe et le convertir en agression personnelle (alors que par exemple, on peut tout à fait s’opposer à l’homosexualité en tant qu’actes : ce n’est pas de l’homophobie) : « L’homosexuel [à la place de « l’homosexualité »] n’est que la négation de l’Humanité homme-femme. »
 

Elle a également essayé de prendre Marc-Yvan au piège de son créationnisme… parce qu’au fond, c’est aussi elle qui essentialisait – et ça c’est ultra homophobe – le désir homosexuel en espèce (« les » homos), sous couvert de foi, et sous-entendait que « les homos seraient des créatures divines » : « Les personnes homos ont été elles aussi créées par le Créateur, non ? ».
 

Moment sidérant : elle a défendu (toujours en prêtant ses interprétations personnelles à la logique créationniste de Marc-Yvan, pour ne pas les assumer elle-même) que l’Humanité initiale créée par Dieu aurait été à la base asexuée, donc angélique, androgyne et/ou unisexuée. En se basant sur une lecture très personnelle et revisitée des Saintes Écritures, et en particulier de la Genèse, la juge a postulé que l’Humanité créée par Dieu (avant l’existence de « Ish » et « Isha ») était originellement asexuée : « Cette humanité est d’abord créé sans cette différenciation sexuelle. » Donc que la glorification de la différence des sexes par Marc-Yvan ne tenait pas debout et n’était même pas biblique… Ça sortait d’où, ce nouveau récit des origines de l’Homme formé par Dieu ? De la Kabbale ? De quelle version de la Bible ? Pas la catholique, en tout cas. Il s’agissait plutôt de la version luciférienne (Ish et Isha sont décrits comme des « êtres de feu » par les rosicruciens).
 

Comme elle n’était pas à une approximation près, la juge-rapporteur s’est également mise à défendre « l’homoparentalité » sous prétexte qu’elle ne croyait pas en la prévalence de la différence des sexes pour aimer, pour procréer et éduquer au mieux tout enfant (alors que l’Amour véritable, c’est par définition l’accueil de la différence des sexes). Et pour pousser une nouvelle fois Marc-Yvan à l’amalgame, elle lui a prêté un discours généraliste et simpliste, sans nuances, comparant pour le coup les couples homos avec les couples « hétéros », pour justifier par défaut les adoptions dites « homoparentales » : « Pensez-vous que tous les enfants qui ont un père et une mère sont choyés par leurs parents ? »
 

À la fin, en vraie midinette (je parle toujours d’une juge et d’une audience au Tribunal de Grande Instance, si si : pas du café du commerce), la juge-rapporteur s’est faite le chantre de l’Amour, en utilisant le Christ pour justifier tous les sentiments amoureux humains : « Il me semble que le message du Christ était un message d’Amour, non ? »
 

Et comme elle n’assumait pas ce qu’elle défendait, elle a tenu exactement le discours bobo-bisexuel qui, au nom de « l’amour », nie les étiquettes « hétéros, homos, bis, trans » (LGBT, en somme) qu’il a préalablement créées : « Est-ce que vous pensez qu’avoir une orientation sexuelle, ça se sépare ? » Là encore, elle nous a fourni une nouvelle preuve d’homophobie gay friendly, qui efface verbalement l’homosexualité tout en promotionnant sa pratique.
 
 

2) Marc-Yvan Teyssier :
 

Marc-Yvan est l’archétype de ce que j’ai l’habitude d’appeler le bobo catho anar d’extrême droite. Autrement dit, un franc-maçon de droite (pléonasme) qui s’ignore. D’ailleurs, ce n’est pas pour des prunes qu’il exerce le métier d’agent immobilier et qu’il habite Lyon (Boboland). Je rappelle, pour ceux qui ne savent pas détecter les francs-maçons « cathos », que leur discours repose sur les trois champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie actuelle (lumière-tissu + architecture + humanisme intégral), et qu’ils y rajoutent un messianisme christocentré et un millénarisme transformant Jésus en puissance, en force lumineuse, en racines, en conquête, en croisade identitaire, en culture à transmettre, en patrimoine civilisationnel traditionaliste à rebâtir, en groupe armé des armes humaines, en géniteurs voués prioritairement au mariage procréatif ou au célibat consacré ascétique et abnégationniste.
 

Et avec Marc-Yvan, on retrouve presque tous ces ingrédients. Pendant son procès, il a d’ailleurs défendu ses points de vue et ses tweets au nom d’une radicalité sans concession, d’un jusqueboutisme à ses yeux « héroïque et saint » : « C’est spontané. Je l’exprime de façon honnête et cohérente. » Or la Franc-Maçonnerie, comme l’étymologie l’indique, est précisément fondée non sur la Vérité-Charité mais sur la franchise, la sincérité, la bonne (et parfois mauvaise) intention.
 

En vrai franc-maçon de droite, il a plaidé pour la construction et la perduration d’un système théocratique d’inspiration catholique, d’une civilisation. Il l’a soutenu pendant l’audience : le chaos, à ses yeux, c’est « tout ce qui ne va pas dans le sens d’un maintien de la civilisation ». Dans ses réponses, il a démontré qu’il sacralisait la différence des sexes en elle-même, en la vidant d’Amour et du célibat consacré, et donc en l’hétérosexualisant et en la décatholicisant : « L’abomination, c’est tout ce qui est hors du mariage homme-femme. » C’est une vision pas catholique et particulièrement hétérosexuelle de la vocation chrétienne, étant donné que la spécificité de l’Église Catholique, c’est précisément de ne pas proposer comme unique horizon de bonheur et de don entier à Dieu le mariage procréatif ; c’est aussi de proposer le célibat consacré (chose que ne font pas les autres religions monothéistes telles que l’islam ou le judaïsme). Marc-Yvan, au contraire, s’est fait le défenseur d’un « ordre naturel » (la présence des deux parents biologiques auprès d’un enfant) qu’il a présenté comme « l’Idéal » planétaire par excellence. Quand il a donné sa définition de la « Vérité », il a déclaré : « C’est l’union homme-femme. C’est la loi naturelle. C’est l’ordre des choses. Il y a des évidences. » Il a fermé le débat par un dogmatisme et un naturalisme spiritualiste qui vidait la différence des sexes d’Amour. C’était dramatique… et un terrible contre-témoignage. En plus, preuve qu’il a érigé la loi naturelle en idole, c’est qu’il l’a comparée au « Graal ». Ce naturalisme mystique est typiquement franc-maçon… même si c’est du maçonnisme à la sauce catholique (N’oublions pas que les francs-maçons sont fascinés par la Quête du Graal…). Pour son malheur, Marc-Yvan est un pragmatique machiavélique (au sens historique de l’adjectif). Il estime que la défense de la Vie, de la Vérité et de l’ordre naturel (incarné par le mariage femme-homme et la famille… et accessoirement par l’Église Catholique pré-Concile Vatican II) autorise tous les actes et les propos : « C’est un idéal qui justifie une certaine violence. » C’est une reprise de « La fin justifie les moyens » de Machiavel…
 

Concernant les lois transhumanistes, Marc-Yvan est tombé dans le créationnisme le plus archaïque : « C’est la logique d’exemption du Créateur. On repousse nos limites. On se coupe du Créateur. » Il fait partie de ces catholiques qui n’ont pas appris à justifier leurs points de vue sur des faits sociaux et sur la vie autrement que par des arguments spiritualistes (c’est une hérésie spirite qui pourrait être qualifiée de « spiritualisme intégral » : le cardinal Sarah nous en offre régulièrement l’illustration…). C’est une foi désincarnée, qui méprise notre époque et qui ne s’adapte pas aux personnes qui ne croient pas en Dieu. En somme, c’est du pharisaïsme, de l’hermétisme (… et Dieu sait si les francs-maçons sont disciples de l’hermétisme !).
 

La plus grosse bourde qu’il ait faite (alors que pourtant, je l’avais prévenu : si le mot « hétérosexualité » sort en tant que synonyme de « différence des sexes », tu es foutu), c’est de se présenter comme hétérosexuel : « Moi, je suis hétéro. » Même si après il a exprimé une vérité (« Distinguer l’hétérosexualité et l’homosexualité, c’est une bêtise. »), elle a été préalablement invalidée par le fait qu’il se soit défini comme « hétéro » juste avant (car ainsi, il a essayé de se démarquer de l’homosexualité… donc il a bien créé une distinction entre hétérosexualité et homosexualité, quoi qu’il en dise…).
 

Marc-Yvan est l’archétype de l’hétérosexuel gay friendly : il confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité (sachant que l’hétérosexualité est le pilier du lobby LGBT, contrairement à l’idée reçue que ce groupe reposerait uniquement sur la défense de l’homosexualité), et en plus il observe (comme tous les gays friendly) un respect d’indifférence à l’égard des personnes homos (donc un respect en carton, très proche de l’homophobie) : « Pour moi, ça [l’homosexualité] n’a pas d’importance. » Étonnant mais pourtant vrai : le boboïsme d’extrême droite reprend en fait les arguments du boboïsme gauchiste. Par exemple, pendant l’audience, j’ai halluciné mais Marc-Yvan a défendu sa « liberté de penser » (Florent Pagny le Retour !). Depuis quand, nous, catholiques, défendons la « liberté de penser » ? Nous pensons (comme nous pouvons), tout simplement.
 

Il faut le dire : Marc-Yvan a été particulièrement nul pour se défendre (j’ai compris pourquoi cette fois-ci il avait loué les services d’un avocat, même incompétent…). Par exemple, il a nié qu’en parlant des loups (par une animalisation) dans ses tweets, il effaçait l’humanité des personnes homos… alors que c’est vraiment l’impression que donnait un de ses posts. Et il eût été honnête de le reconnaître. Quand je dis que Marc-Yvan a une fois de plus raté son oral, c’est qu’hormis le martèlement de ce créationnisme naturaliste, et quand il ne se justifiait pas par des arguments natalistes péremptoires, bizarrement, Marc-Yvan ne répondait pas directement aux questions concernant les points de morale soulevés par la juge-rapporteur, et esquivait les réponses en extériorisant au contexte de rédaction des tweets. Il ne fournissait pas d’explications aux questions de morale sexuelle formulées par la juge-rapporteur. Par peur, je crois, d’aggraver son cas. Mais c’est ainsi, par ces non-dits, qu’il a aggravé son cas !
 

Je vais être sévère mais réaliste. La seule chose intelligente que Marc-Yvan ait sortie pendant son procès (et d’ailleurs, ce fut l’unique moment suspendu où il a été vraiment écouté par tous, où on entendait les mouches voler dans la salle d’audience), c’est quand il a expliqué que l’homosexualité était un prétexte qui instrumentalisait les personnes homos, et le cheval de Troie des lois transhumanistes telles que le « mariage gay » et la GPA… ce qui, sur le terrain, se révèle très vrai : « Les personnes homos sont les victimes. […] Je suis contre la GPA, y compris pour les couples hétérosexuels. […] La victime, c’est l’enfant. » Mais sur la totalité d’un oral raté, ce moment de grâce et de Vérité a de grandes chances de tomber aux oubliettes. Et en plus, croire que les seules victimes du « mariage gay » sont les enfants, c’est négliger que les premières victimes (bien avant les enfants, les mères et les pères) sont d’abord et surtout les personnes homosexuelles.
 

À la fin de son interrogatoire ubuesque (digne du procès d’Alice dans « Alice au pays des merveilles » de Walt Disney), j’ai compris que Marc-Yvan a été transformé par ses auditeurs en non-personne. La preuve, c’est qu’au moment où sa « personnalité » a été déclinée par la juge-rapporteur, il n’était question que d’un descriptif d’État Civil on ne peut plus neutre : « Il est agent immobilier. Marié avec 9 enfants. » Point. Ça s’est arrêté là. C’est ça, la « personnalité » d’un individu, dans le jargon juridique français : un portrait-robot complètement désincarné, une nomenclature scientifique glaciale. À ce moment précis, j’ai réalisé l’inhumanité de notre système judiciaire.
 
 

3) Madame le Président :
 

Après l’« échange » entre la juge-rapporteur et Marc-Yvan, Madame le Président a pris brièvement la parole, en arrivant à la conclusion d’une « stigmatisation de certaines personnes » concernant l’affaire Teyssier. Bref, elle est rentrée dans le jeu idéologique et personnaliste de la magistrate assise à sa droite : les questions de la juge-rapporteur – qui d’une autre manière stigmatisait tout autant les personnes homos que les tweets de Marc-Yvan – ont eu leur petit effet. Madame le Président a cependant eu l’intelligence – ou la nuance – d’interpréter le mot « abomination » utilisé par Marc-Yvan non par rapport aux personnes homos mais en relation avec les « conséquences sociétales » de certaines lois. Mais cela va-t-il peser sur la décision finale ?… J’ai vraiment des doutes.
 
 

4) Maître Étienne Deshoullères (le petit bonhomme de Mousse)
 

Ensuite, ce fut au tour de l’avocat de l’association Mousse, Étienne Deshoullères (déjà contacté dans le cadre du procès beaucoup médiatisé contre Christine Boutin), de s’exprimer.
 

Sa plaidoirie fut spectaculairement courte : c’est une technique très courue de ceux qui croient trouver raison dans la concision… mais dans le cas précis de maître Deshoullères, c’est plutôt parce qu’il n’avait pas d’arguments : ce genre de personnes ne parlent jamais de l’homosexualité, de l’homophobie, ni de la pratique homosexuelle en tant que telles : pour eux, elles ne sont pas des sujets et ne doivent en aucun cas être problématisées, questionnées, entachées de négativité.
 

D’emblée, il a démarré en se justifiant de ne pas faire ce qu’il faisait : « Il ne s’agit pas d’un procès contre la religion ou par rapport à l’opposition à la GPA. » Ah bon ? Pourtant, les deux uniques alibis des tweets de Marc-Yvan étaient objectivement la Foi catholique et l’opposition à la GPA. Et Marc-Yvan siégeait au banc des accusés non pas uniquement à propos de la façon d’exprimer certaines idées, mais pour les idées en elles-mêmes (l’opposition à l’homosexualité en tant que pratique, la critique du lobby LGBT et des lois et droits soi-disant portés par la majorité des personnes homos, sa vision créationniste et catholique de l’amour et de la famille, etc.). Et ça, l’avocat de l’accusation s’est bien chargé de le lui faire comprendre, quand c’était possible, au moyen du chantage émotionnel et de la menace.
 

Effectivement, l’argumentaire de maître Deshoullères était presqu’exclusivement basé sur les « effets » (supposés « blessants ») surévalués des mots et des tweets. Il a répété ce terme plusieurs fois : « Ces mots ont des effets sur les personnes gays, bisexuels, lesbiennes, transsexuelles. » De quels « effets » parlait-il, au juste ? Il s’est bien gardé de les décrire, pour laisser tout imaginer, et a fortiori le pire (vague de suicides, dépressions, meurtres homophobes venus presqu’uniquement de l’extérieur, etc.). Maître Deshoullères a ainsi exprimé tacitement une absurdité : que les tweets de Marc-Yvan auraient tué. Et le pire, c’est qu’il présentait ces effets « désastreux » comme des preuves factuelles irréfutables, alors qu’en réalité, ils étaient le pur produit de son imagination (Si je me trompe, que les individus connaissant des personnes s’étant suicidées à cause des tweets de Marc-Yvan se signalent !). Maître Deshoullères, en plus de tomber dans l’amalgame – pourtant simpliste à éviter – entre faits et effets, a manifestement versé lui aussi dans le nominalisme (le mot qui remplacerait et créerait la réalité qu’il nomme). Et ce nominalisme est par essence psychotique : il brouille la frontière entre le mot et la chose (par exemple, pour la personne psychotique, le mot « chien » peut mordre). Venant d’un magistrat, ce genre de raccourcis est plus que limite…
 

Mais la paranoïa de l’avocat de Mousse ne s’est pas arrêtée là. Il s’y est pris de différentes manières pour justifier ses fantasmes personnels. D’abord, il a intériorisé l’ennemi pour mieux le grossir, surévaluer son influence et appuyer son propre complotisme. Il a parlé de « l’homophobie intériorisée » (et de son analogue tout aussi indémontrable : « la haine de soi »), ce nouveau concept très en vogue chez les militants homosexuels qui s’inventent un traître interne pour rendre dangereux tout opposant homosexuel à la boulimie de « droits homos » actuelle, un traître d’autant plus dangereux qu’il serait invisible et semblable à eux-mêmes ! : « L’homophobie blesse les gens principalement parce qu’elle est intériorisée. » ; « Les personnes vont intérioriser une haine d’elles-mêmes. » ; « Il convient de condamner l’appel à la haine de soi. » ; etc. Ensuite, il a utilisé l’homophobie comme un concept non-étayé et péjoratif – ce qui fait injure aux personnes homosexuelles et aux attaques réellement homophobes dont elles font l’objet –, tout ça pour stigmatiser une personne et exagérer la violence des actes dont il l’accusait. Et ça, c’est malhonnête. L’adjectif « homophobe » (exemple : il a parlé des « propos homophobes » de Marc-Yvan) n’est pas un argument, et encore moins un bout de scotch discursif qu’on colle sur la bouche de quelqu’un qu’on veut faire taire et attaquer. L’homophobie, ce sont des faits autrement plus lourds !
 

Le plus grave – car ça c’est la base de l’homophobie -, c’est que maître Deshoullères, sous couvert de nous défendre et de lutter contre l’homophobie, a brillé par son homophobie puisqu’il nous a réduits – nous personnes homosexuelles – à notre homosexualité, à nos actes et nos comportements amoureux et génitaux, à notre tendance sexuelle : « Viser un comportement sexuel qui est inhérent et constitutif des personnes homosexuelles, c’est viser les personnes homosexuelles. » Il a même imposé une censure sur tout discours et analyse de l’homosexualité : « Critiquer l’homosexualité, c’est critiquer un groupe de personnes. » Sous-entendu on ne peut plus dire du mal de l’homosexualité ni dénoncer les mauvaises pratiques posées par une personne homo, sous peine d’être jugé homicide et homophobe. Je ne savais pas que nous, personnes homosexuelles, étions des anges et des animaux, à l’abri de tout mal… Je ne savais pas non plus qu’il était interdit de parler d’homosexualité, et que cette interdiction était légale parce que « gay friendly »…
 

La vision cauchemardesque de l’homophobie adoptée par maître Deshoullères contrastait totalement avec un optimisme progressiste qui édulcorait celle-ci dans le même mouvement. Ses constats sociologiques étaient d’ailleurs des plus douteux : « La société est moins homophobe » : De quelle société parlait-il ? Celle du monde publicitaire et législatif, ou la société réelle ? Et sur quoi se basait-il pour avancer cette amélioration ? Parce que sur le terrain, je constate au contraire une recrudescence des actes homophobes, en particulier dans les pays dits « gays friendly » où les lois pro-gays sont passées contre l’avis d’une large partie de la population.
 

En guise de conclusion de sa démonstration bâclée, maître Deshoullères a réclamé contre Marc-Yvan « une sanction exemplaire ». Cette assertion prouve deux choses effrayantes : 1) Premièrement, que dans cette affaire, ce n’est pas Marc-Yvan qui a été véritablement jugé (en gros, ce dernier paye pour « les autres », et en particulier pour une catégorie de la population dont les contours sont très flous et dont l’existence reste à démontrer, à savoir « tous les homophobes invisibles », tous les « contre-exemples ») ; 2) Deuxièmement, la fonction majoritairement et purement symbolique du procès, procès qui pour le coup ne repose plus sur le Réel, mais sur un modèle qu’on veut appliquer à ce dernier. Ce type de réclamations et d’accusations ne brille pas par son professionnalisme ni par sa justesse.
 
 

5) Madame le Procureur :
 

Madame le Procureur est venue enfoncer le clou, en renfort de ses camarades gays friendly en robe. D’un côté, elle a avancé que « chacun a le droit d’exprimer ses opinions », de l’autre elle a placé arbitrairement les propos de Marc-Yvan hors du cadre acceptable et tolérable de la « liberté d’expression ». Autrement dit, si dans un premier temps elle a concédé à Marc-Yvan le bénéfice du contexte objectivement violent des réseaux sociaux (qui rendent quasiment impossible, surtout sur Twitter, la sérénité des débats), ça a été pour mieux invalider ensuite cette circonstance atténuante dans le cas précis de Marc-Yvan, et pour que l’argument du contexte ne soit plus pris en compte, tout comme l’argument de la liberté d’expression, et même l’argument de l’objet des tweets (à savoir l’opposition à la PMA et à la GPA) : « Ce n’est pas vraiment la PMA et la GPA qui sont visées » par la plainte de Mousse, a-t-elle décrété. Pourtant, les intentions réelles de Marc-Yvan, elles, visaient bel et bien la PMA et la GPA, et non les personnes homos. Je connais Marc-Yvan : je ne l’ai jamais vu s’en prendre à moi ou à une personne homosexuelle.
 

Madame le Procureur a continué à étoffer la corde sensible des lecteurs homosexuels ou gays friendly des tweets de Marc-Yvan, en faisant clairement du procès d’intentions pour nous victimiser : « Dans le cas de Monsieur Teyssier, c’est plus que de la maladresse. Il y a une intention de blesser. » Est-elle, elle aussi, dans l’esprit de Marc-Yvan ? « Comment une personne, à la lecture de ces tweets, ne puisse pas être blessée par des propos qui sont naturellement outrageants, qui peuvent blesser n’importe quelle personne homosexuelle normalement constituée ? » Ces magistrats ne restent pas à leur juste place : ils cherchent à rentrer dans notre tête et dans le ressenti des personnes homos, en extrapolant notre sensibilité et notre ressenti, nos blessures, nos impressions. Car par ces phrases lapidaires sur l’« idéologie LGBT », Marc-Yvan voulait-il sciemment nous blesser ? Non. On ne peut pas mettre sa bourrinerie du côté de la vengeance ou du calcul. Elle se situe plutôt dans l’impulsivité narcissique et dans la paranoïa conspirationniste.
 

De plus, à l’instar de maître Deshoullères, Madame le Procureur a eu l’homophobie de nous réduire, nous personnes homosexuelles, à notre homosexualité, comme si nous ne nous définissions que par notre tendance érotique, par les personnes qui nous attirent sexuellement, par nos sentiments et par nos actes génitaux ou corporels, par un groupe politique et par des lois qui passent en notre nom… : « L’acronyme LGBTise renvoie de facto aux personnes homosexuelles elles-mêmes. » ; « Ça renvoie à un groupe de personnes. » ; « ‘Tous les autres’, ce sont bien les personnes homosexuelles. » ; « Il y a quelque chose de très artificiel à distinguer l’homosexualité et les personnes homosexuelles. » Par ses tweets, Marc-Yvan aurait, selon elle, touché « à notre être, à notre vie » : là, on nageait en plein délire…
 

Enfin, loin d’observer le droit de réserve qui sied à son rang de magistrate, loin de rester neutre, Madame le Procureur a endossé son masque de passionaria gay friendly, s’est carrément montrée favorable aux droits pro-gays (« Ces droits devraient leur être accordés. ») et a demandé en conclusion « une peine d’amende de 5000 euros » contre Marc-Yvan. Bonjour l’impartialité !
 
 

6) Maître Salim Mamlouk :
 

Pour clôturer le tour de parole de cette belle chaîne d’union gay friendly, ça a été le jeune avocat de Marc-Yvan, maître Salim Mamlouk, qui s’est exprimé. Et concrètement, ce fut un désastre. Non seulement il n’a pas aidé son client, mais en « l’excusant » mal, il l’a inconsciemment enfoncé encore plus. Marc-Yvan a été dépersonnalisé par son seul « soutien » de l’audience.
 

Déjà, d’entrée de jeu, maître Mamlouk s’est mis à relativiser le délit d’homophobie, en soutenant qu’il s’agissait d’un « contentieux plus rare que l’antisémitisme ou le racisme ». En quoi – même si c’était vrai – la rareté d’une violence la rendrait moins grave que d’autres ? Objectivement, je ne vois pas…
 

Ensuite, il a folklorisé Marc-Yvan, comme s’il n’était plus une personne mais un personnage archétypal, excusable parce que « caricatural et typique socialement ». À entendre maître Mamlouk, « Monsieur Teyssier » (comme il n’arrêtait pas de l’appeler) représente un pan assez large et respectable de la population française, à savoir les catholiques opposés au « mariage gay ». C’est un personnage tout droit sorti de la collection des livres pour enfants Monsieur Madame : « Mon client n’est pas en marge : il représente l’un des visages de la France, de la Manif Pour Tous. » « Monsieur Teyssier » serait un cas parmi d’autres : pourquoi le pénaliser lui plus que les autres conservateurs, après tout ? « Monsieur Teyssier » représenterait l’un des visages du christianisme. Cette exotisation, ça s’appelle du racisme social positif. Et c’est tout bonnement du relativisme culturel et de la victimisation de bas étage, cette victimisation catastrophique qui fabrique le bouc émissaire et qui agit inconsciemment comme un appel à attaquer encore plus ce dernier. Il s’agissait pour maître Mamlouk de déresponsabiliser au maximum Marc-Yvan : « Monsieur Teyssier est responsable de ce qu’il écrit. Pas de ce qui est compris. » Traduction : Excusez-le… il est responsable mais pas coupable (de tout)… les torts sont partagés… Pour résumer, aux yeux de maître Mamlouk, Marc-Yvan est « un 15% », un quota à prendre en considération (15% de la population française n’admettrait pas l’homosexualité). Il est déjà en marge (c’est un père de famille de 9 enfants : on n’en croise plus beaucoup, des pater familias comme lui !), il est une espèce en voie de disparition. Vous n’allez pas le marginaliser encore plus… L’ours est un animal dangereux, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le tuer. Alors ne tuez pas non plus Monsieur Teyssier. Les dangereux de son espèce, qui sait, sont peut-être utiles à l’écosystème et à la biodiversité démocratique, malgré les apparences. Sur un malentendu.
 

La plaidoirie de maître Mamlouk était nullissime et stérile puisqu’il n’a fait que resservir exactement les mêmes arguments sabrés quelques minutes avant par les autres intervenants (la liberté d’expression, la pluralité des avis, le contexte d’Internet, la catholicité culturelle des réactions du client, etc.). « Il est fondamental que toutes les opinions puissent s’exprimer. » ; « Ses propos relèvent du débat d’idées circonstancié. » ; « Ses propos relèvent de la liberté d’expression. » ; « Je vous demande de relativiser. Au nom de la liberté d’expression. » ; etc. Par exemple, il a dissocié les associations LGBT des personnes homos, le monde réel du monde virtuel, les pensées (ou idées ou mots) des personnes, etc. « Monsieur Teyssier est sur le terrain des idées. Pas des personnes homosexuelles spécifiquement. » Le problème, c’est qu’une fois fait ces distinguos d’usage, il n’a jamais parlé du fond. Il en est resté aux intentions, aux circonstances, au système intérieur de Marc-Yvan. Tout comme maître Deshoullères, il a prétendu rentrer dans la tête des autres, et en particulier de son client : l’expression « Dans l’esprit de Monsieur Teyssier » ou « Pour Monsieur Teyssier » revenait en boucle dans sa bouche. Ça faisait vraiment discours du traducteur infantilisant et psychologue « Le Monsieur a voulu dire que… », « Dans sa tête, ça fonctionne comme ça. », « Ce sont les idées de Monsieur Teyssier ». La Justice française est devenue de la psychologie de l’introspection : une psychologie, par conséquent, de bazar, intrusive, et basée sur le fantasme, le sentiment et la pulsion, l’INTÉRIORITÉ. Maître Mamlouk s’est comporté en psy, pas en avocat. Il n’a pas défendu la part de Vérité du discours de Marc-Yvan, mais uniquement la logique et la cohérence d’un avis qui lui était extérieur : « Ça fait partie des combats de Monsieur Teyssier. » C’est son avis. C’est son fonctionnement. Les tweets cadrent avec le système de croyance des catholiques conservateurs. « Monsieur Teyssier est le produit de son histoire et de ses convictions religieuses. La Bible ne tombe pas sous le coup de la loi 1881. »
 

L’ironie de la situation, c’est que maître Mamlouk n’a pas défendu Marc-Yvan comme si ce dernier n’avait pas tort (Étonnant pour un avocat…). Au contraire, il est parti implicitement du principe que son client avait tort, et que par conséquent il fallait limiter les dégâts, atténuer la sentence ou nuancer les erreurs, et surtout ne pas rentrer dans la compréhension et la défense des idées de Marc-Yvan.
 

Le pire, c’est qu’il apparaissait gros comme une maison que maître Mamlouk était pro-gays, pro-amour homosexuel, en faveur des lois gays friendly… et que donc il ne soutenait absolument pas Marc-Yvan sur le fond. Concernant la législation en matière de sexualités (je mets à dessein le pluriel à « sexualité »), il a admis qu’« il y avait des avancées dans le sens de l’ouverture. » Son travail de défense n’a consisté qu’à un hypocrite exercice de cosmétique, pour atténuer les effets d’une accusation qu’au fond il cautionnait. En effet, contre toute attente, comme tous les gays friendly homophobes, maître Mamlouk a défendu la diversité, la liberté individuelle, le pluralisme, le progrès : « C’est comme cela que le débat public avance. » Il a reconnu, pour nuancer, la nécessité d’encadrer cette liberté, pour qu’elle ne soit pas « absolutisée » et qu’elle soit un minimum règlementée, mais en aucun cas il ne l’a remise en cause dans le cas de la législation pro-homosexualité. Le pompon, ça a été quand il a confondu, comme tout gay friendly idéologisé qui se respecte, la différence des sexes avec l’hétérosexualité : « les personnes, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles » ; « Pour Monsieur Teyssier, l’homosexualité est la négation de l’hétérosexualité, puisqu’il a parlé de l’Humanité homme/femme. » Car l’hétérosexualité est le soutien caché de l’homosexualité : toutes les lois pro-gays passent en son nom.
 

 

Le seul apport pertinent de l’argumentaire de maître Mamlouk a été de resituer la comparaison des promoteurs du « mariage gay » à des « loups » dans le tweet de Marc-Yvan par rapport au contexte biblique des « faux prophètes » (Mt 7, 15) : effectivement, Marc-Yvan n’a pas cherché à animaliser les personnes homosexuelles ou gays friendly, mais se référait, en parlant des loups, au déguisement des faux prophètes.
 

Mais excepté ce beau coup de maître, maître Mamlouk a défendu son client sans y croire. Comble du relativisme : pour dédramatiser les tweets de Marc-Yvan, il a pris une comparaison avec les propos de Christian Vanneste à l’époque de son procès en 2005 (ce dernier avait déclaré que « l’homosexualité était inférieure à l’hétérosexualité »), propos qu’il a présentés comme « autrement plus graves que ceux de son client ». Pourquoi ? On ne saura jamais. Ça, j’ai envie de dire, c’est « dans la tête de Monsieur Mamlouk »…
 
 

III – À L’ISSUE DE L’AUDIENCE


 

Après le sketch vivant qu’a constitué cette audience, j’ai pris un pot avec Marc-Yvan et un autre ami homo, non loin du Tribunal de Grande Instance, pour faire un débriefing du procès. Sans du tout me faire son coming out (car il est bien peu homosexuel), Marc-Yvan m’a avoué : « C’est bête qu’on me juge pour homophobie. Parce que l’homosexualité, vraiment, ça m’intéresse. » Et je crois que c’est on ne peut plus sincère. Ce qui ne transparaissait absolument pas dans les tweets litigieux, et qui n’a pas du tout été perçu ensuite par les juges du procès, c’est cet intérêt réel de Marc-Yvan pour l’homosexualité. Une fascination intellectuelle, et pourtant quasi irrationnelle. J’oserais même dire qu’il s’y intéresse davantage que bien des défenseurs gays friendly des lois pro-gays, qui sont « pour » l’homosexualité par idéologie, aveuglement et indifférence bienveillante. Sinon, jamais il n’aurait lu avec attention (même s’il ne m’a toujours pas compris) mon livre Homosexualité : la Priorité niée. Et surtout, il ne se serait pas rué à corps perdu (et quasiment à pure perte !) dans l’arène de Twitter précisément sur ce sujet-là.
 

En regardant, après le procès, Marc-Yvan, je me suis dit en moi-même : qu’il ait un côté beauf de droite, bourrin, sanguin, pas fin, et même bobo franc-mac d’extrême droite, c’est indéniable. Mais qu’il soit considéré comme un assassin, là, c’est du grand n’importe quoi. C’est un rapport pathologique aux réseaux sociaux que ce procès aurait dû sanctionner, et non une homophobie. C’est aussi cette loi sur l’homophobie (telle qu’elle est comprise par la Justice française) qui devrait être totalement revue voire abrogée, à la lumière d’une analyse de la véritable homophobie (à savoir « l’identité » et la pratique homos).
 
 

IV – CONCLUSIONS : LE DÉCLIN DE LA JUSTICE FRANÇAISE

Pour résumer dans les grandes lignes les idées fortes que l’on peut tirer de cette affaire Teyssier qui en apparences ne mérite pas de rester dans les annales, je dégagerais cinq grands enseignements :
 

Le PREMIER, c’est que nous nous retrouvons manifestement face à un procès perdu d’avance. La décision du délibéré tombera le 18 octobre 2018. Mais à mon avis, c’est mort de chez mort pour Marc-Yvan. Les dés sont déjà jetés, car la partie était inégale dès le départ. Maître Mamlouk n’a pas défendu en profondeur son client : tous les arguments qu’il a présentés ont été préalablement listés et déconstruits par Madame le Procureur, la juge-rapporteur et maître Deshoullères. De plus, il a relativisé des accusations qu’il a par défaut appuyées (parce qu’il ne les a pas contredites et n’est pas rentré dans le débat de fond, c’est-à-dire ce qu’est vraiment l’homophobie). Les plates excuses et promesses de Marc-Yvan, dignes des plus mauvaises supplications du cancre de la classe (« Hey M’dame, sur la tête de ma mère que j’le rfrai plus ! R’gardez, j’ai déjà payé. J’ai compris ! J’arrête, j’arrête, j’arrête ! ») ne sont pas crédibles pour un sou. Dire « J’ai compris » et assurer que la première sanction a été efficace et que les prochaines seront forcément inutiles, alors que la récidive démontre factuellement le contraire, ça revient à s’enfoncer davantage. Marc-Yvan a perdu toute crédibilité. C’est déjà son 4e procès pour homophobie (le premier à Paris en 2016 lui a coûté 3000 € d’amende ; au 2e à Lyon en 2016, il a été relaxé ; le 3e à Lyon en 2018 lui a valu 5000 € d’amende ; ici le 4e à Paris en 2018 se présente très mal ; et un 5e l’attend à Lyon, qui est un procès en appel qu’il a interjeté suite au 3e procès. À noter au passage que les 2e, le 3e et 5e procès sont à l’initiative de l’État français, carrément ! Marc-Yvan a été ou va être cité à comparaître par le Procureur de la République en personne, et non simplement par une association). Que risque Marc-Yvan ? Dans le pire des scenari, au pénal, 6 mois de prison avec sursis, plus 35 000 € d’amende ; au civil, 5000 € de dommages et intérêts, 3500 € de frais d’avocat, un condensé du jugement dans cinq journaux de France ou étranger à hauteur de 2000 € par publication. Mais ce ne sont pas les sanctions en soi qui sont impressionnantes dans cette affaire (il n’y a ni emprisonnement, ni peine de mort, et Marc-Yvan a de quoi payé les amendes, même si ça le fait suer). Le plus embêtant, c’est la symbolique. C’est la mutation de notre Justice, qui bascule vers les idéologies multiculturalistes et sentimentalistes sans aider vraiment les personnes réelles qui les portent ou représentent.
 

DEUXIÈME conclusion que nous pouvons tirer de l’événement : c’est que le procès de Marc-Yvan Teyssier s’est basé sur les fantasmes plus que sur le Réel. L’erreur judiciaire criante de cette audience, à mon sens, c’est l’omission du contexte d’énonciation des tweets. Un jugement juste (c’est une banalité de le dire mais bon…) eût été de replacer les propos de l’accusé dans un contexte de discussion internétique. Selon toute vraisemblance, Marc-Yvan a été pris dans le tourbillon réactionnel de Twitter. Et certainement que notre homme a le profil psychologique du réactionnaire, au sens étymologique du terme : le réactionnaire, au lieu de réfléchir avant d’agir, (sur-)réagit, et ce, de manière généralement impulsive, pulsionnelle, compulsive, mécanique. La longanimité, le silence, tourner deux fois sa langue dans sa bouche avant de se taire, concéder à l’autre le point final, se taire, il ne sait visiblement pas faire… Cela dit, ce qui frappe dans les arguments employés par l’accusation, c’est leur subjectivité et leur pauvreté. Ils sont le fruit au mieux de spéculations hasardeuses, au pire de fantasmes paranoïaques. Dans les tribunaux réels mais aussi virtuels, il existe désormais non plus des délits pour des faits réels, mais des délits pour des conséquences et des effets supposés réels et en général tragiques. Par exemple, Christine Boutin a été condamnée pour « incitation à la haine ». Quésaco ??? Et maintenant, une nouvelle typologie de délits condamnables émerge sous des appellations presque risibles tellement elles confinent au procès d’intentions et de réception, à la sensiblerie, à la douilletterie, à l’alarmisme, aux fantasmes : « préjudice d’angoisse ou moral », « injure publique » « provocation à la haine », « non-dénonciation », etc. C’est affolant. Nos magistrats semblent oublier qu’émotion n’est pas raison, semblent ignorer que l’homophobie est bien autre chose qu’une simple insulte ou un tweet : elle est les viols, les meurtres, les suicides, la prostitution et le tourisme sexuel, les agressions physiques, les passages à tabac, les chantages, les déportations et crimes de guerre, etc.
 

TROISIÈME conclusion que je ferais de ce procès : on a deux homophobies qui se font face et miroir. Certes, l’homophobie la plus évidente, c’est celle de Marc-Yvan, qui visiblement ne sait pas dire aux personnes homosexuelles qu’il les aime fraternellement. Il les transforme en complot et en lobby. Mais plus subtile et invisible est l’homophobie de la magistrature ainsi que des accusateurs pour « homophobie » de Marc-Yvan. Concernant l’homophobie de la magistrature, il est assez sidérant comme les juges gays friendly nous réduisent – nous personnes homosexuelles – à notre orientation sexuelle, à notre pratique sexuelle, à un lobby politique qui nous représenterait, en pensant nous respecter. Et par ailleurs, il est flagrant comme la magistrature, dans son ensemble, est ignorante du sujet de l’homosexualité et comme elle est inconsciemment homophobe (au sens premier du terme : elle a peur de l’homosexualité). Le cas du procès de Marc-Yvan Teyssier révèle une nouvelle fois combien les avocats chargés de défendre une personne accusée d’homophobie se défilent. Marc-Yvan a eu un mal de chien à trouver un avocat qui veuille bien plaider sa cause ! Maître Mamlouk a été le troisième avocat proposé. Et à l’évidence, ce jeune premier est apparu comme l’archétype de l’avocat-exécutant, qui a défendu son client comme un bon petit soldat qui devait accomplir sa tache, effectuer un exercice rhétorique ou une corvée, faire marcher sa boutique, mais qui aurait pu tout aussi bien défendre l’association Mousse. J’ai su d’ailleurs par Marc-Yvan qu’avant l’audience, maître Mamlouk lui avait conseillé de ne jamais prononcer le mot « homosexualité » pendant son procès, afin d’éviter tout dérapage. C’est dire si l’homophobie est profondément enracinée chez nos juges « anti-homophobie » !
 

Quant à l’homophobie des plaignants pour « homophobie » – l’association Mousse en l’occurrence –, ce collectif est un groupe sans visage et sans nom : il y a plus assumé, comme personnes homosexuelles et fières de l’être… Il me fait penser à ces mouchards masqués ou paparazzis justiciers qui vendent leurs clichés et leurs captures d’écran pour s’inventer des combats, des adversaires et une légitimité, et surtout pour empocher du fric et créer du buzz victimisant. Le drame, dans toute cette parodie d’héroïsme et de justice, c’est que la réelle homophobie (suicides, meurtres en lien avec la croyance en « l’identité et l’amour homos » et avec la pratique homo-bisexuelle) court toujours et n’est toujours pas identifiée/analysée/sanctionnée. On se trouve temporairement des boucs émissaires caricaturaux tels que Marc-Yvan à se mettre sous la dent, pour justifier/camoufler la grossièreté des procès pour « homophobie », et pour couvrir les réels homophobes, ceux qui nous tabassent et nous tuent vraiment. Le procès à l’encontre de Marc-Yvan n’a donc même pas été un procès pour homophobie puisque l’homophobie n’a jamais été réellement définie : il est juste induit que le concept d’homophobie englobe tout fait ou toute personne qui contrarie ou blesserait fortement les personnes homos. Spectaculaire réductionnisme !
 

QUATRIÈME malheureuse leçon que nous pouvons tirer de ce procès Teyssier : Il n’y a de moins en moins de justice digne de ce nom dans notre pays. Ce qui auparavant aurait été réglé à l’amiable par la concertation (et je crois que dans le cas précis de Marc-Yvan, la mesure la plus sage à prendre eût été l’interdiction pure et simple d’utilisation de Twitter, pour quelqu’un dont la pathologie bourrine – mais pas dangereuse – est décuplée par les réseaux sociaux. Personnellement, si j’avais été un juge chargé de l’affaire, j’aurais délivré à Marc-Yvan un certificat d’inaptitude à utiliser Twitter, ou mieux, je lui aurais offert une semaine de stage intensif d’études de l’homophobie, l’homosexualité et surtout de l’hétérosexualité) est désormais réglé par l’émotion, la vengeance et l’argent. On transforme un beauf en criminel. C’est là une erreur d’appréciation et de jugement grave et inquiétante pour la Justice française. Résultat des courses : des beaufs condamnent d’autres beaufs (les bobeaufs barbus ricanants et ignorants de ce qu’est réellement l’homophobie, il n’y avait quasiment que ça dans la salle d’audience). La voie du dialogue est délaissée au profit de la résolution expéditive de la sanction. C’est un échec désolant pour notre démocratie.
 

Je rajouterais, pour corroborer ce constat, que nous avons affaire à une justice partiale, à deux vitesses, et qui ne fait pas ce qu’elle dit et qui ne reconnaît pas les faits qu’elle dénonce. Preuve de cela : la parité n’était pas du tout respectée. Pendant ce procès, le déséquilibre entre les sexes était flagrant. C’étaient les femmes qui jugeaient et qui détenaient le pouvoir de décision finale, tandis que les hommes se trouvaient sur le banc des accusés, des accusateurs, des défenseurs et des spectateurs (… de la « justice » de ces dames). Pas des décideurs. Autre exemple du deux poids deux mesures et de cette Justice française déséquilibrée : c’est l’absence totale de jugement et de visibilité des tweets qui ont suscité les cinq réponses litigieuses de Marc-Yvan… alors que pourtant, ils étaient tout aussi orduriers et condamnables que ceux de l’accusé (Parmi eux, il y a des comptes ouvertement satanistes et anticléricaux). Mais là encore, la réalité même du dialogue internétique a été effacée. Quelle belle objectivité ! Français, vous pouvez dormir tranquilles avec une « Justice » partisane pareille !
 

 

CINQUIÈME et dernier constat que je ferais sur ce procès Teyssier : Les catholiques ne sont pas là. Ils ne se soutiennent pas entre eux. Et j’ai su qu’ils se sont désolidarisés complètement de Marc-Yvan, qu’ils le regardent de travers, qu’ils se sont éloignés de lui (par protection)… alors que pourtant, bien des gens de La Manif Pour Tous lui ressemblent et ont tenu des propos similaires, voire bien pires que les siens (sauf que dans leur cas, ça n’a pas été enregistré sur Twitter). Alors que son audience devrait servir de leçon à beaucoup de catholiques et est riche d’enseignements sur la manière des gens d’Église de traiter de l’homophobie, sur les prochaines persécutions anti-chrétiennes qui sont à nos portes ! Si j’ai pris la peine d’écrire ce descriptif de jugement, ce n’est pas seulement pour rendre justice, à ma mesure, à Marc-Yvan ; c’est aussi parce que je veux lutter contre le sceau de l’infamie de l’homophobie que beaucoup de catholiques et d’opposants au « mariage gay » portent et cautionnent, au point de rentrer concrètement dans le jeu de la présomption d’homophobie qui pèse sur eux. Je ne souhaite qu’une chose : que la très probable condamnation de Marc-Yvan Teyssier ne reste pas lettre morte et serve au moins à accroître chez un maximum de monde et de catholiques l’intérêt pour l’homosexualité et les personnes homosexuelles.

Cernés entre le doucereux et mielleux père James Martin et le menaçant nettoyeur père Guy Pagès


 

 

 

Voici la situation des personnes homosexuelles catholiques continentes ( = chastes pour Jésus et l’Église) dans laquelle nous nous trouvons actuellement, ne nous reconnaissant ni dans la faux accueil des progressistes gays friendly tels que le père James Martin (qui, sous prétexte de nous accueillir, veulent imposer leurs fantasmes à l’Église et au Pape) ni dans l’invective des conservateurs traditionalistes tels que le père Guy Pagès (incapables de distinguer péché et signe de péché, ou bien péché et pécheur, ou bien tendance homo-pratique homo-personne homo, et de voir dans la condition homosexuelle un terreau de surgissement de sainteté pour le monde et l’Église). Ce sont les deux visages grimaçants d’une même homophobie et d’un même anti-papisme, d’un même anticléricalisme.
 

N.B. 1 : Je vous suggère de compléter cet article par celui-ci.
 

N.B. 2 : Ci-dessous, l’échange (sidérant) sur mon mur Facebook en le père Pagès, mes amis et moi.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plusieurs choses ce matin pour y voir plus clair dans ce bordel ecclésial (Affaire Vigano + Propos du Pape dans l’avion sur l’homosexualité)


 

Plusieurs choses ce matin pour y voir plus clair dans ce bordel ecclésial :

 

D’abord concernant l’affaire Vigano (ancien nonce « apostolique » accusant actuellement le Pape François de ne pas avoir dénoncé l’archevêque homosexuel – et non pédophile comme ça a été dit – McCarrick alors que ce prélat était encore en fonction), à mon avis, c’est une tempête dans un verre d’eau, qui n’excite et n’effraie que la Réacosphère supposément « catholique » ennemie du Pape. Car pour les gens à l’extérieur de l’Église-Institution, il n’y a que l’homosexualité qui est digne d’intérêt, et ils se moquent royalement des petites controverses familiales internes. La preuve en est que ce matin, France Nymphos et les autres médias pètent un scandale sur les propos du Pape sur l’homosexualité et très peu sur l’affaire Vigano. Je vous avais prévenus depuis longtemps que le tsunami contre l’Église et le Pape François allait être l’homosexualité et non la pédophilie (la dimension peccamineuse de l’acte pédophile est largement plus facile à prouver que celle de l’acte homo entre adultes apparemment consentants). Mais comme les catholiques ne m’écoutent pas – et quand ils m’écoutent ne me soutiennent pas -, nous allons droit au mur. C’est l’homosexualité (en tant que sujet discursif) qui est le vrai gay-pied. Pas les autres sujets.
 

Mgr Vigano dont l’expression de visage respire l’aménité, n’est-ce pas ?


 

Enfin, concernant la petite affaire Vigano proprement dite, les gens ne verront en elle qu’une accusation (de plus) qui incrimine le Pape : ils se foutent ET du contenu, ET de sa légitimité, ET presque du nom de la personne qui l’a proférée. De plus, j’ai lu en entier le descriptif de l’objet d’accusation rédigé par Mgr Vigano, bon qu’à exciter et qu’à faire frémir le Mur des Cons (comprendre = le Mur Facebook de Vincent Rouyer. Je profite au passage pour vous formuler à vous chers amis ce dernier avertissement que, si j’en revois parmi vous « liker » des articles fallacieux postés sur ce Mur des Cons non-homologué, je les virerai immédiatement de ma liste de contacts, sans autre procès. Vous voilà prévenus).
 

Ce document de Vigano contient à mon sens 3 indices qui le rendent irrecevable et malhonnête :

1) On n’accuse pas quelqu’un sur la base d’une prétendue connaissance qu’on lui prête (à moins de voir ce qui se passe dans sa tête et de savoir mieux que lui ce qu’il pense). De plus, on n’accuse pas facilement quelqu’un sur un supposé péché par omission de sa part. Avec Vigano, on se croirait revenus à l’époque paranoïaque où les chefs de l’Église étaient accusés de ne pas avoir dénoncé le nazisme en son temps, avec le recul de connaissance qu’on en a aujourd’hui. La lâcheté, la peur, l’ignorance et surtout la jalousie, sont les maux ou les accusations les plus difficiles à prouver… et pour cause : elles sont très souvent des procès d’intention infondés, qui déforment la réalité des faits pour obéir aux fantasmes).

2) Justement, en parlant de fantasmes, l’autre indice qui rend caduque le témoignage de Vigano, c’est son fantasme d’éradication de l’homosexualité… ce qui lui donne d’ailleurs un côté angélique (mais du mauvais côté des anges) d’arracheur d’ivraie. Car premièrement l’homosexualité (même sacerdotale) est une racine particulièrement coriace qui ne s’arrache pas et ne se nettoie pas par simple décision humaine (je crois même qu’elle est le seul mal – ou signe de mal quand elle n’est pas pratiquée – qui peut durer une vie terrestre et qui nécessitera l’action des anges et la Parousie pour être définitivement ôté). Deuxièmement, parce qu’il y aura toujours des prêtres et des religieux qui se ressentiront homos, et ça, non seulement c’est une réalité ecclésiale qui n’est pas suppressible d’un coup de baguette magique, mais en plus, c’est une richesse d’Église à conserver (quand cette homosexualité sacerdotale est vécue dans la continence). Les propos de Vigano sentent l’homophobie et la paranoïa anti-mafia-rose-infiltrée transformant l’homosexualité en « abomination », en « fléau satanique » et en « danger », à plein nez. La Bonne Nouvelle sur l’homosexualité (c’est à dire la foi que la sainteté peut aussi émerger sur le terrain d’une personne homosexuelle qui ressent encore cette attirance) n’y est pas. Il n’y a que de la peur et de la menace dans le discours de Vigano… ce qui l’invalide complètement.

3) Les prélats que Mgr Vigano cite comme témoins crédibles dans son acte d’accusation ne sont pas – je peux le certifier pour au moins l’un d’eux : Mgr Jean-François Lanthéaume – solides. Vigano déroule plein de noms d’ecclésiastiques totalement inconnus du grand public, et même des catholiques, et bien sûr, ça, ça en jette et impressionne. Sauf qu’il ne suffit pas de s’entourer de témoins réels et d’un contexte historique privé, pour que les faits relatés deviennent justes (la vraisemblance n’est pas systématiquement la Vérité). Et quand on connaît par exemple le cas psychiatrique de Mgr Lantheaume (le prélat homosexuel refoulé – et pédophile refoulé sans doute aussi – dont les publications-fleuve et anti-papales tapissent les murs Facebook depuis des années), on a largement de quoi douter de la probité de l’accusation de Vigano.
 

Mgr Lantheaume


 

Donc en conclusion, à vous, catholiques et autres, qui me lisez, on se calme au sujet de Vigano. C’est une fausse piste, un faux danger et un faux scandale, qui nous éloigne des priorités. Arrêtez de lire des mauvais journaux pseudo catholiques (Salon Neige – ou Lèg’ – et compagnie) qui vous polluent le coeur, qui n’informent (et ne réinforment) pas, et qui n’ont pour but que de vous effrayer et de vous faire détester le Pape. Concentrons-nous au contraire sur l’homosexualité, dont l’enjeu de définition et d’explicitation est autrement plus urgent et important.

 

N.B. : Concernant les propos du Pape dans l’avion, à vrai dire, sur la question homosexuelle, j’ai déjà dit qu’il n’était pas compétent et pas bon du tout. Ce n’est pas un scoop. Donc je ne m’appesantis pas là-dessus.
 

Ceci étant, déformation et extrapolation flagrante de France Nymphos


 

 

N.B. 2 :Ce qui est bien avec La Croix, c’est qu’ils ont le mérite de nous faire rire même en pleine situation critique mdr!!
 

Le père James Martin a raison de dire que nous sommes traités comme des pestiférés


 

La perversité du discours du père James Martin, le prêtre jésuite gay friendly (et sans doute gay lui-même : je vous renvoie à mon analyse détaillée de son livre Building a Bridge) qui vient de faire salle comble à Dublin en affirmant entre autre que nous les catholiques homosexuels nous étions « traités comme des pestiférés » à l’intérieur même de l’Église, c’est qu’il a raison dans son constat de base. Je suis bien placé pour le dire : nous sommes traités comme des pestiférés, comme des bâtards. C’est vrai. Mais là où il a tort (et ici, nous pouvons voir toute la duplicité satanique de la victimisation), c’est dans les solutions que cet imposteur apporte pour réparer la honte (accablante pour tous les catholiques) qu’il souligne. Car loin de nous aider, il nous cache l’unique solution qui nous permettrait de sortir de cette injustice, de cet isolement et de cette homophobie dans l’Église : la continence (qui n’est pas le chemin triste de l’abstinence, du self control et de l’extinction de la tendance homo, mais le chemin explosif, drôle et joyeux du don de son homosexualité au monde et à l’Église par l’apostolat de l’homosexualité). Le père Martin flaire la bonne piste sans l’annoncer, et pire, en indiquant un autre chemin. Voilà en quoi son discours est particulièrement dangereux. Et il convaincra beaucoup de catholiques, car les catholiques conservateurs sont absolument nuls pour parler d’homosexualité, et les catholiques progressistes (la grande majorité des catholiques) se laissera culpabiliser par une exclusion RÉELLE des personnes homosexuelles chrétiennes.
 

Les cliniques de déshomosexualisation en Amérique Latine

 

Voici un reportage très court (20 min), sur les cliniques de déshomosexualisation (pas que de désintoxication), sur le business des thérapies de conversion à l’hétérosexualité pour corriger le « défaut de caractère » (comprendre « homosexualité ») et le « péché d’homosexualité », qui montre le calvaire réel que vivent mes frères homosexuels dans les pays d’Amérique Latine.
 

Il est certes orienté mais pas si victimisant et idéologisé que ça (les journalistes d’investigation en Équateur prennent des risques et ne sont pas des Élise Lucet). Il est même malgré tout accablant pour les chrétiens.
 

Mon Dieu, que l’homophobie réelle est terrible, qu’elle soit appliquée dans les pays opposés à la tendance homosexuelle ou appliquée paradoxalement dans les pays promoteurs de la tendance homosexuelle (et qui vont se servir de ce genre de reportages pour imposer une censure sur l’explication publique de l’homosexualité)…

Le réveil tardif des catholiques

Preuve que les catholiques, dans leur ensemble, sont complètement à la masse quant à la reconnaissance de la primauté de l’homosexualité dans les débats sociétaux, preuve aussi qu’ils se sont servis de moi, ne m’ont pris que comme une marionnette le temps des débats sur le « mariage gay », sans chercher à creuser, sans chercher à me connaître et à me lire, sans s’intéresser concrètement à nous personnes homosexuelles : je commence à recevoir depuis seulement quelques jours des mails d’anciens manifestants de La Manif Pour Tous, qui m’ont redécouvert il y a 3 jours grâce à un article du Salon Beige me citant, et qui m’ont avoué tout honteux qu’ils n’avaient pas mis les pieds sur mon blog depuis 5 ans et qu’ils réalisaient leur retard… Voilà où on en est. Voilà l’homophobie des catholiques dans toute sa « splendeur ». Alors, me direz-vous, mieux vaut tard que jamais… Mais il est trop tard. Les lois les plus graves et les plus irréversibles sont passées. Et l’homosexualité est loin, très très loin d’être comprise et jugée digne d’intérêt, par la majorité des catholiques.

Blague du jour

Blague du jour : figurez-vous que je suis la « star des cathos »! MDR (la réalité = je ne suis plus invité par eux, j’ai été éjecté dès le départ par La Manif Pour Tous et je les dénonce, les évêques et les cardinaux me renient, les maisons d’édition cathos refusent tous mes livres, je n’ai précisément jamais été une star, je ne dénonce pas le « lobby LGBT »)
 

Vous voulez que je mette le bazar ? OK. Pas de problème !


 

Je suis invité au Festival des Jeunes « Welcome to Paradise » à Hautecombe pour le mois d’août (c’est ma seule invitation en France cette année). Le thème de session : la phrase du Pape François « Mettez le bazar ! ». Il ne faudra pas me le dire deux fois 😉
 

Je viens de composer un petit programme pour foutre le bordel pendant 1h30, et que les formules papales (« Mettez le bazar ! », « Quitte ton canap’ ! ») ne se réduisent pas à de gentils slogans dynamiques démagos complétement creux :
 

 

1 – Pourquoi le Synode des Jeunes (novembre 2018) s’annonce comme un bide monumental ? (discours du cardinal Baldisseri ; le livre Aime et ce que tu veux fais-le ! d’Arthur Herlin, Thérèse Hargot et Mgr Gobilliard) (Proposer un Synode sur la Honte ou sur la bisexualité ; pas sur les vocations ni l’engagement ni la sainteté) Que penser du Pape François ?
 

2 – Les États Généraux de bio-éthique en France : la trajectoire désastreuse que prend la Conférence des Évêques de France (CEF) pour parer aux lois transhumanistes.
 

3 – Infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église Catholique (y compris dans les mouvements tradis anti-Franc-Maçonnerie et d’extrême droite) : Quels sont les évêques et les cardinaux francs-maçons, et les médias chrétiens francs-maçons (La Vie, Famille Chrétienne, KTO) ? Comment repérer un discours franc-maçon (même christique, même porté par des évêques) ? (exemples : le cas de Mgr Pontier, de Mgr Aupetit, de Mgr Gobilliard, ou encore du cardinal Sarah) (exemples : The Voice, la série Demain Nous Appartient, les Enfoirés, Star Wars)
 

4 – Pourquoi La Manif Pour Tous, les partis politiques soi-disant « catholiques » (Sens Commun, PCD, et même LREM) et les mouvements pro-Vie (Alliance Vita, les Veilleurs, les Survivants) sont homophobes, ne défendent pas la Vie (qu’est Jésus), et sont complètement à côté de la plaque dans les débats sur les lois transhumanistes à l’étude en ce moment ? (exemple : le cas de Jean-Luc Romero, Anthony Hayden, Caroline Mécary)
 

5 – Comment l’homosexualité est traitée actuellement dans l’Église Catholique et les Églises protestantes, et l’accueil désastreux des personnes homosexuelles (y compris à Courage : cette année, à Paray-le-Monial, le thème du parcours « Homosexualité » est « l’Amitié avec Jésus »…) ? Quels rôles minables on nous fait jouer ? (Nous sommes pris en étau entre thérapies misérabilistes de « restauration d’identité » banalisant l’homosexualité, mépris des conservateurs, et pastorales « chrétiennes » promouvant clairement une compatibilité entre pratique homosexuelle et pratique religieuse) Quels rôles nous devrions jouer ?
 

6 – Homosexualité dans l’Église, état des lieux : dans les paroisses, dans la jeunesse catholique (y compris tradi : le raz-de-marée de la sentimentalité, de la bisexualité et de la transidentité) , dans les radios et télés chrétiennes (représentativité parmi les journalistes, dans les comités de rédaction) , dans les établissements scolaires dits « privés » ou « hors contrat », dans les communautés religieuses et les abbayes, à la Curie et parmi les prêtres/évêques (proportion d’homosexualité parmi eux) . Pourquoi on cherche à me faire taire, et pourquoi je ne suis plus invité nulle part (alors que les besoins sont criants et que le fer de lance de l’anticléricalisme mondial est la croyance en « l’amour » homosexuel) ? (exemple : ma visite au Café Youcat à Barcelone en 2017)
 

7 – La montée du niveau de la bière dans l’Église (imprégnation du boboïsme) : état des lieux des mouvements chrétiens des jeunes, et comment on vous instrumentalise en vous transformant en entrepreneurs « cools & chrétiens » ou « réacs & cools ». Exemple avec la Church Tech (basée sur la notion d’« engagement », d’« innovation », de « solidarité » et d’« évangélisation/Mission »), les chanteurs chrétiens, Écologie Humaine intégrale, le Padreblog, les revues Limite et L’Incorrect.
 

8 – Pourquoi la Fin des Temps universelle, si nous ne nous convertissons pas rapidement, est imminente ?
 

9 – Comment s’en sortir ? Politiquement ? (solutions concrètes : retour sur l’Union Civile qui est la loi la plus dangereuse + interdiction de l’hétérosexualité – le diable déguisé en différence des sexes – dans les lois) Ecclésialement ? (solutions concrètes : confiance, humour et Vérité, virginité) Nous, personnes homosexuelles continentes (C’est quoi la continence ? Différence avec l’abstinence prônée à Courage), sommes incontournables. Comment faire concrètement si nous nous révélons homos durables et que nous voulons que notre âme soit sauvée par Jésus ? Pourquoi aujourd’hui le discours de l’Église sur l’homosexualité, intellectuellement et rationnellement, ne tient objectivement pas la route (et que ce n’est pas grave car l’Essentiel est surnaturel) ? (exemple : le récit du miracle que j’ai vécu à l’église Saint Roch) Et pourtant, pourquoi/comment l’Église restera sainte et éternelle ?
 

10 – Quel rôle peuvent jouer les personnes non-homosexuelles dans le monde et dans l’Église, et en particulier vous les jeunes ?
 

Jeux-concours lancé cet été pour gagner mon livre Homo-Bobo-Apo lors des festivals d’été

 

Je vous montre ci-dessous le questionnaire-quiz que je compte proposer à mes auditoires pour faire remporter mon livre Homo-Bobo-Apo lors des deux festivals que je vais visiter cet été 2018 : en Belgique (du 19 au 22 juillet) et à Hautecombe (7-8 août). Vous pouvez déjà vous entraîner en le téléchargeant ici (Grand Jeu concours).

 

VRAI/FAUX sur l’HOMOSEXUALITÉ

 

Plutôt que les questions catholiquement correctes, trop extérieures et impersonnelles (« Qu’est-ce que l’homosexualité ? », « Ça vient d’où ? », « Comment sait-on qu’on est homo ? », « Peut-on changer d’orientation sexuelle ou est-on homo à vie ? », « Êtes-vous pour ou contre le mariage gay ? », « Que penser de l’adoption par les couples de même sexe ? », « N’entendons-nous pas trop parler d’homosexualité ? », « Est-ce une réalité de nos paroisses ou assemblées chrétiennes ? et comme gérer le phénomène ? », « Que dit l’Église et le Catéchisme de l’Église Catholique sur le sujet ? », « Comment en parler à nos jeunes ? », etc.), plutôt que les questions trop émotionnelles (« Comment vous êtes-vous senti au moment de découvrir votre attirance pour les hommes ? Et pendant votre coming out ? », « Comment vous sentez-vous pendant la messe ? », « Comment accompagner les personnes homos chrétiennement et en Charité? », « Vous êtes-vous déjà senti jugé par l’Église ? », « N’en avez-vous pas marre qu’on vous réduise à votre homosexualité ? Et la Gay Pride et le prosélytisme du lobby gay, ça ne vous agace pas ? Comment lui faire barrage ? Ne vous sentez-vous pas instrumentalisés médiatiquement et politiquement ? »), plutôt que les questions trop personnelles (« Quand est-ce que vous l’avez su pour vous ? », « Comment ont réagi vos parents ? », « Êtes-vous déjà tombé amoureux ? Et si ça vous arrive un jour, vous ferez quoi ? », « Racontez-nous votre rencontre avec Jésus », « Pas trop dur d’être homo et catho ? », « Comment annoncer la Vérité de l’Évangile à nos proches homos sans les froisser et les perdre ? », etc.), plutôt que les questions trop évidentes dont on connaît déjà les réponses (« N’êtes-vous qu’homo et réductible à votre tendance ? », « Doit-on juger les personnes homos ou les accueillir ? », « Faut-il parler d’homosexualité en société et comment ? », « L’Église a-t-elle son mot à dire sur la sexualité et l’homosexualité ? », « Peut-on être homo et catho ? Peut-on être homo et heureux ? Peut-on être homo et saint ? », « Plus qu’homo, n’êtes-vous pas avant tout appelé à la sainteté, à retrouver votre identité d’homme et d’Enfant de Dieu ? »), j’avais envie de vous proposer un questionnaire VRAI-FAUX à la carte. Bien plus ludique, intéractif, surprenant, et qui met bien le bazar !
 

À chacune des assertions, vous pouvez répondre par VRAI ou par FAUX en entourant votre choix (sachant que ce sont des affirmations assez fermées et peu équivoques). Celui ou celle qui, après correction, aura obtenu le maximum de points (c’est moi qui établis le barème de bonnes réponses : déformation professorale professionnelle ^^ !) remportera mon livre Homo-Bobo-Apo (attention, je n’en ai qu’un seul exemplaire !).
 

Par ailleurs, pour le débat, merci de sélectionner les numéros des phrases que vous voudriez me voir traiter :
 

1 – On ne se réduit pas à sa sexualité. On est d’abord des personnes et des Enfants de Dieu. Vrai / Faux

2 – L’homosexualité n’existe pas. Vrai / Faux

3 – Tout le monde est concerné par l’homosexualité, même ceux qui ne se ressentent pas homos ou qui ne connaissent pas de personnes homos de près. Vrai / Faux

4 – Potentiellement, chacun de nous peut très bien tomber amoureux d’une personne du même sexe un jour. Vrai / Faux

5 – Il est préférable de ne pas parler d’homosexualité aux enfants si ça ne vient pas d’eux. Vrai / Faux

6 – L’homosexualité n’est pas une identité. Vrai / Faux

7 – On peut changer d’orientation sexuelle durant sa vie. Vrai / Faux

8 – L’homosexualité, c’est comme les goûts ou les intolérances alimentaires : ça s’éduque et se corrige. Vrai / Faux

9 – Il y a plus d’hommes que de femmes homosexuels. Le ressenti homosexuel touche davantage les hommes. Vrai / Faux

10 – L’homosexualité féminine est complètement différente de l’homosexualité masculine. Vrai / Faux

11 – L’homosexualité est une immaturité affective, identitaire, sexuelle. Vrai / Faux

12 – L’homosexualité n’est pas de l’amour. Vrai / Faux

13 – Le couple homo, même si c’est une union limitée et objectivement différente de l’union homme-femme, est quand même de l’amour authentique. Vrai / Faux

14 – L’homosexualité n’est pas une maladie. Vrai / Faux

15 – L’homosexualité vient d’un traumatisme vécu dans l’enfance (viol, inceste, effet de groupe, harcèlement scolaire, drogues, etc.). Vrai / Faux

16 – L’homosexualité est naturelle, génétique. Vrai / Faux

17 – L’homosexualité n’est pas naturelle, voire contre-nature. Vrai / Faux

18 – Il y a de plus en plus de personnes qui se ressentent homosexuelles. L’homosexualité est plus un phénomène de mode qu’une réalité ontologique. En gros, on en parlerait moins qu’il y en aurait moins. Vrai / Faux

19 – Le porno (même hétéro) est un accélérateur d’homosexualité, « une autoroute » vers le ressenti homo comme dit le père Daniel Ange. Vrai / Faux

20 – L’homosexualité et la transidentité (transsexualité) sont deux réalités qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre et qui sont bien distinctes. Vrai / Faux

21 – Personne n’est hétérosexuel. Vrai / Faux

22 – L’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité. Vrai / Faux

23 – L’hétérosexualité n’existe pas. Vrai / Faux

24 – L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vrai / Faux

25 – La loi humaine la plus grave et dangereuse que la terre ait comptée est l’Union Civile. Vrai / Faux

26 – La pratique homo existe dans une moindre mesure en Afrique et en Amérique Latine comparé aux pays occidentaux. Vrai / Faux

27 – Un enfant élevé au sein d’un « couple » homo peut grandir de manière équilibrée. Vrai / Faux

28 – Les médias catholiques parlent assez (voire trop) d’homosexualité. Vrai / Faux

29 – L’homosexualité (plus encore que la pédophilie, l’avortement, le féminisme ou l’anti-racisme) est le fer de lance de l’anticléricalisme mondial. Vrai / Faux

30 – La communauté homo n’existe pas. Vrai / Faux

31 – Les lois pro-gays sont un programme mondial faisant abstraction des pays où elles s’imposent. Vrai / Faux

32 – Le lobby gay constitue une terrible dictature idéologique et ne représente pas l’ensemble des personnes homos. Vrai / Faux

33 – L’homophobie n’existe pas. C’est une invention de la novlangue pour victimiser une soi-disant « catégorie de la population » stigmatisée ou pour réduire quelqu’un au silence par un terrorisme idéologique langagier. Vrai / Faux

34 – L’Allemagne nazie était farouchement opposée à l’homosexualité. Vrai / Faux

35 – Expliquer l’homosexualité est considéré socialement comme de l’homophobie. Même quand c’est fait par une personne homosexuelle. Vrai / Faux

36 – Il existe des personnes homosexuelles homophobes, mais ça reste une minorité parmi les personnes homosexuelles, des refoulés. Vrai / Faux

37 – On peut être à la fois gay friendly et homophobe. Vrai / Faux

38 – Les mouvements pro-Vie ne défendent pas la Vie. Vrai / Faux

39 – Les catholiques de La Manif Pour Tous se sont opposés au « mariage gay ». Vrai / Faux

40 – Le « mariage gay » est un trafic d’enfants, de mères, de pères, mais surtout de personnes homos. Vrai / Faux

41 – 95% des catholiques croient en « l’amour homo » et soutiennent l’Union Civile (Ce qui les gênent, c’est uniquement la politisation et légalisation de ce lien, et ses conséquences sur l’enfant). Vrai / Faux

42 – La Manif Pour Tous a été et reste homophobe. Vrai / Faux

43 – Si je ne me sens pas homo, je n’ai aucune légitimité pour parler d’homosexualité ; d’ailleurs, en société, on me le fait bien comprendre et il est quasiment impossible de s’opposer au « mariage gay ». Vrai / Faux

44 – L’homosexualité est un sujet moins prioritaire à traiter que le chômage, les persécutions anti-chrétiennes, les migrants, l’Islam, le transhumanisme, l’euthanasie, l’avortement, le message de l’Évangile, le Salut de l’âme, la Bonne Nouvelle, Jésus (en tant que thème, pas en tant que personne). Vrai / Faux

45 – Les catholiques ont eu le mérite de traiter de transidentité à l’occasion du « mariage gay » et de leur dénonciation du Gender. Vrai / Faux

46 – La Franc-Maçonnerie a massivement infiltré l’Église. Vrai / Faux

47 – Nous sommes tous homophobes. À commencer par moi. Vrai / Faux

48 – Nous sommes tous francs-maçons. À commencer par moi. Vrai / Faux

49 – Nous sommes tous bobos (bourgeois-bohème). À commencer par moi. Vrai / Faux

50 – L’Église a raison de s’opposer à l’homosexualité. Vrai / Faux

51 – Les catholiques ne sont pas homophobes et accueillent très bien les personnes homos. Vrai / Faux

52 – Factuellement, les personnes homos n’ont pas leur place dans l’Église. Vrai / Faux

53 – Les protestants sont moins homophobes que les catholiques. Vrai / Faux

54 – L’homosexualité est un sujet tabou dans l’Église. Vrai / Faux

55 – L’Église est claire et son discours sur l’homosexualité est argumentativement solide. Vrai / Faux

56 – Il y a peu d’homosexualité dans le Clergé. Vrai / Faux

57 – Une personne qui pratique son homosexualité ne peut ni recevoir l’Eucharistie, ni recevoir l’absolution (pardon des péchés par un prêtre). Vrai / Faux

58 – Les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Vrai / Faux

59 – La pratique homosexuelle est un péché mortel. Vrai / Faux

60 – La pratique homo, même s’il y a mieux, peut être vécue. Déjà qu’à la base, ce n’est pas un choix… La circonstance atténuante et imposée qu’est le ressenti homo annule le caractère peccamineux de la pratique. Vrai / Faux

61 – Les personnes homos qui auront pratiqué leur homosexualité sur terre (sans se confesser) iront en enfer. Elles n’auront pas la Vie éternelle et seront damnées. Vrai / Faux

62 – La masturbation, ce n’est pas grave. Il vaut mieux s’en passer, mais ça reste un mal bénin. Vrai / Faux

63 – Il existe des unions homosexuelles équilibrées (parfois même plus équilibrées que bien des couples femme-homme), qui nous disent quelque chose de l’Amour de Dieu. Vrai / Faux

64 – Aucun évêque ni cardinal français n’a eu le courage de défendre publiquement le message de l’Église sur l’homosexualité. Ni même le Pape. Vrai / Faux

65 – Les « thérapies réparatives » (de conversion à l’homosexualité), ça ne marche pas. Vrai / Faux

66 – Dieu peut délivrer une personne homosexuelle de sa tendance homo au point que cette tendance disparaisse. Vrai / Faux

67 – On peut être en couple homo et quand même chaste. Vrai / Faux

68 – La pratique homo (être en couple) et la pratique religieuse sont radicalement incompatibles. Vrai / Faux

69 – L’Amour de Jésus est inconditionnel. Il aime tout le monde. Donc Il bénit les couples homos stables et ne les jugent pas. Je peux pratiquer l’homosexualité : Jésus, lui, comme face à la femme adultère, me pardonnera et sera plus indulgent que les pharisiens, d’autant plus que la tendance homo n’est pas un choix. Vrai / Faux

70 – Vivre la continence, c’est impossible. Ce que demande l’Église Catholique à toutes les personnes durablement homos, même si Elle se poser une règle morale et un idéal, c’est infaisable, inaccessible et inadapté. Vrai / Faux

71 – Les gens d’Église ont annoncé la Bonne Nouvelle aux personnes homos. Vrai / Faux

72 – Si une personne durablement homosexuelle et profondément catholique ne peut ni se marier avec une personne du sexe complémentaire ni rentrer dans les ordres (à moins de cacher sa tendance), l’Église ne lui propose aucune voie vocationnelle de don entier de sa personne à Jésus et aux autres. Vrai / Faux

73 – Se sentir homosexuel, surtout quand on est un fervent croyant, c’est désespérant. Vrai / Faux

74 – Les personnes homos continentes sont les plus grands évangélisateurs de tous les temps. Vrai / Faux

75 – Les gens d’Église ont eu raison de durcir leur positionnement et d’afficher une tolérance zéro par rapport à la pédophilie, en particulier sacerdotale. Vrai / Faux

76 – Les personnes qui ont des attractions pédophiles sont parfois des personnes très saines et saintes. Vrai / Faux

77 – Toute personne homo et catho a un témoignage capital à offrir aux communautés chrétiennes et devrait pouvoir intervenir publiquement. Vrai / Faux

78 – La priorité ecclésiale actuelle, ça devrait être l’accompagnement des personnes homosexuelles et la pastorale à leur égard. Vrai / Faux

79 – En France, il n’y a pas de groupe pastoral solide et vraiment conforme à l’Église proposé aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux

80 – Saint Antoine de Padoue est le saint particulièrement adapté aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux

81 – Nos blessures, nos fragilités, notre vulnérabilité, nos croix, sont nos richesses. Vrai / Faux

82 – C’est grâce aux différences que nous aimons et que nous découvrons vraiment Dieu. Vrai / Faux

83 – Le Synode des Jeunes de novembre 2018 promet d’être un bide (à moins d’une intervention in extremis de l’Esprit Saint). Vrai / Faux

84 – Inviter Koz Toujours c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux

85 – Inviter le cardinal Sarah, c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux

86 – L’extrême droite, et même la droite, sont incompatibles avec le catholicisme. Le socialisme et le communisme également. Vrai / Faux

87 – Le Pape François est le Pape qu’il nous faut et n’est pas l’Antéchrist. Vrai / Faux

88 – On en a pour 20 ans à vivre planétairement. Grand max. Vrai / Faux

89 – Je mettrai le saint bazar papal dans le monde et l’Église en parlant de l’homosexualité en Vérité, en tout amour des personnes homos, et en dénonçant la fausseté de la pratique homosexuelle. Vrai / Faux

90 – Joséphine Ange-gardien est une série très profonde. Vrai / Faux
 
 
 

Note sur : /20
 

Correction sur ce lien, après l’été.
 

Document de Pièces et Main d’oeuvre contre la PMA pour les couples lesbiens


 

Voici un article typique des dénonciateurs de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) concocté par des intellectuels de droite (qui renient la droite et l’extrême-droite), qu’aurait pu tout à fait écrire un Thibault Collin, une Aude Mirkovic ou encore des Jacques de Guillebon et Falk van Gaver, mais qui est signé par un collectif grenoblois flou (de « résistance », de « réinformation », de « contre-pouvoir », de tout ce que vous voudrez) au nom très franc-mac : Pièces et Main d’oeuvre. Vous le trouverez en pdf en cliquant ici : « Reproduction artificielle ‘pour toutes’: le stade infantile du transhumanisme »
 

Je vois bien, dans ce document à charge contre le transhumanisme comme dans beaucoup d’autres études critiques de la lamentable Manif Pour Tous (en panique en ce moment devant leur vacuité), la démarche de révolte à l’encontre de l’homosexualité et de l’homophobie en tant qu’alibis malhonnêtes pour imposer une censure et une dictature-lobby. Mais le drame de ce genre d’articles (j’ai rencontré en personne Élisabeth Schemla, donc je suis bien placé pour le dire : elle confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité, et par conséquent elle justifie le « mariage gay » qu’elle croit dénoncer), c’est qu’ils ne traitent jamais de l’homosexualité, de l’hétérosexualité et de l’homophobie en tant que telles ; et pire, ils enjoignent à une haine des personnes homos confondues avec une poignée de militants agressivement gays friendly hauts placés du lobby hétérosexuel. Ces documents sont stériles autant que dangereux, même s’ils feignent de mettre les pieds dans le plat. Tant que l’hétérosexualité ne sera pas dénoncée/expliquée, l’homosexualité sera justifiée. #SauvezLesLyonnaisFaitesQuelqueChose