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Procès de Marc-Yvan Teyssier pour homophobie le 5 juillet 2018 : un simple beauf jugé comme un dangereux criminel


 

(Note de l’auteur : Je publie ce rapport d’audience avec l’aimable autorisation de Marc-Yvan. Aimable… que dis-je ? Plus qu’aimable : Humble. Car vu comment je ne l’épargne pas dans mon descriptif, il faut être sacrément humble pour accepter d’être charitablement humilié de la sorte. Rien que pour ça, chapeau bas Monsieur Teyssier. J’ai passé (sans rire) trois bonnes journées (et notamment mon trajet aller-retour de Paris à Hautecombe) à mettre en forme et rédiger cet article. Donc merci de l’honorer, sachant en plus que ce procès est un avant-goût d’autres procès dont nous, catholiques ou clercs opposés au « mariage gay », allons faire les frais très prochainement.)
 
 

I – UNE ERREUR JUDICIAIRE EN PASSE DE DEVENIR ORDINAIRE

C’était le 5 juillet dernier (2018 : voir la biographie). J’ai eu l’opportunité d’assister à l’audience publique du procès de Marc-Yvan Teyssier au Tribunal de Grande Instance de Paris pour homophobie, orchestré par l’association Mousse (collectif homo de Sciences Po Paris). Je n’ai pas perdu une miette de ce moment d’anthologie de ladite « Justice » française. Et je vais à présent, avec l’autorisation de l’intéressé, mettre par écrit et publier sous forme d’article, tout ce que j’ai entendu d’hallucinant de part et d’autre, pour rendre un peu justice à Marc-Yvan, le critiquer aussi (car son ignorance et sa beaufitude est à l’image de l’homophobie et de la bêtise de la très grande majorité des catholiques pro-Vie de La Manif Pour Tous), et montrer combien la Justice de notre pays est en train de marcher sur la tête et de devenir une injustice, une loi du talion.
 

Étaient présents dans la salle d’audience : au centre, les trois juges (trois femmes : Madame la juge-rapporteur, Madame le Président, une assesseur) ; sur la gauche, Madame la greffière ; sur la droite, Madame le Procureur ; derrière, Marc-Yvan Teyssier (l’accusé), les deux avocats (l’avocat de l’association gay Mousse – maître Étienne Deshoullères – et l’avocat de Marc-Yvan Teyssier – maître Salim Mamlouk) ; et enfin, dans la salle, une dizaine de personnes assises (toutes des hommes).
 

L’objet de l’accusation, ce sont cinq tweets écrits sur Twitter par Marc-Yvan Teyssier, sur un compte qui a été depuis effacé : le premier date du 25 février 2017 (« Les déviances promues par la LGBTise sont abominablement reprises par les médias preuves de leurs aberrations »), le deuxième du 26 février 2017 (« Bien sûr que je persiste. L’amour vers sert d’alibi pour justifier les abominations indignes de l’être humain, pas pour moi ! »), le troisième du 12 mai 2017 (« Résolument #EnMarge car les Français ne méritent pas le chaos qui approche. #EnLutte contre la pornographie, la LGBTise, l’euthanasie, l’IVG »), le quatrième du 14 juin 2017 (« Demain ? Pire que l’union de 3 hommes celui de 3 femmes… L’homosexualité n’est que la négation de notre humanité homme-femme »), le cinquième du 14 juin 2017 (« Humainement et dignement un enfant ne peut être aimé et choyé que par un homme et une femme. Tous les autres sont des imposteurs, des loups. »).
 


 

Maintenant, je vais vous résumer par ordre chronologique les discours qui ont été tenus pendant cette audience, de la manière la plus fidèle et synthétique possible.
 
 

II – DÉROULEMENT DU PROCÈS

1) La juge-rapporteur :
 

La juge-rapporteur a démarré les festivités. C’est celle qui, aux côtés de la juge-procureur (dont je parlerai un peu plus tard), s’est montrée la plus incisive et la plus idéologue.
 

Dans un premier temps, Marc-Yvan a été appelé par elle à la barre et elle lui a soumis un interrogatoire sur ses cinq tweets. Ça a été un vrai dialogue de sourds, un échange stérile et de mauvaise foi, mais à l’apparente neutralité puisque la juge-rapporteur n’a fait que citer ce qui avait été écrit et inscrit de source sûre par Marc-Yvan. Je dis « apparente neutralité », parce que d’une part nous n’avions pas accès aux tweets des internautes qui avaient suscité les réponses incendiaires de Marc-Yvan, d’autre part parce que la juge a, pour chacun des tweets, fait résonner les mots les plus impressionnants, pour les couper de leur contexte d’énonciation, les diaboliser et leur faire dire la haine des personnes homos qu’ils ne disaient pas.
 

Tout d’abord, Marc-Yvan a été interrogé scolairement sur la culture G (G comme « Gay », bien entendu…). Pour commencer, la juge lui a demandé, de manière très infantilisante, s’il savait décliner le sigle LGBTSavez-vous ce que signifie le sigle LGBT ? »), comme si nous, personnes homos, nous réduisions à un sigle, et que connaître celui-ci était un gage d’amour et d’intérêt basique pour les personnes homos (Ça m’a fait penser à la question qui était posée systématiquement aux candidats à la présidence en 2017 pour savoir ce que symbolisait les couleurs du drapeau français, dans le but de vérifier s’ils feront de bons présidents ou non, et qui parmi eux serait le « mauvais élève » non-patriote et la risée de tous s’il ne savait pas « ça »…). Entre parenthèses, chercher à piéger Marc-Yvan sur une appellation somme toute très récente de la communauté homo, et avoir surtout la naïveté de croire que l’homophilie passerait par la connaissance d’un sigle – à rallonge en plus ! –, c’est un peu le bossu qui se moque du chameau, ou l’ignorant qui érige quelques éléments culturels en « évidences » et en « savoir universel » qu’ils ne sont pas… parce que si j’interrogeais la juge-procureur sur la vraie culture homosexuelle, je suis persuadé qu’elle n’y connaîtrait pas grand-chose et qu’elle blêmirait à la lecture de mon Dictionnaire des Codes homosexuels… Mais passons.
 

La juge-rapporteur ne s’est pas cantonnée au sigle « LGBT ». Elle a essayé de piéger Marc-Yvan sur des mots qu’il a parfois employés ou qu’elle lui a attribués (« Pensez-vous qu’il s’agisse d’une mode ? »), des concepts très relatifs et difficiles à définir (Qui, par exemple, saurait me définir ce qu’est une « mode » ? ou la « Vérité » ? Et concernant plus particulièrement l’homosexualité, s’il y a bien quelque chose qu’on ne connaît pas, c’est précisément sa genèse et sa durabilité…).
 

La magistrate a eu la malhonnêteté de faire les questions et les réponses à Marc-Yvan pour lui attribuer ses propres amalgames à elle, et donc pour le coincer : « ‘Abomination’, pour vous, c’est le mariage homo ? » Est-ce ça, le rôle d’un juge ? Elle a fait une fixette sur des mots impressionnants quand ils sont coupés de leur contexte biblique ou psychanalytique : « Qu’entendez-vous par ‘déviances’ promues par la LGBTise ? par ‘abominations indignes de l’être humain’ ? » ; « Quand vous parlez de ‘chaos’, de quoi s’agit-il ? ». La même erreur de lecture et extrapolation avaient été faites dans le cas du procès de Christine Boutin par rapport au mot « abomination ». Stigmatiser quelqu’un pour son seul usage de termes bibliques tels qu’« abomination », « chaos » et « déviances », c’est comme traîner en procès nos ancêtres pour des mots qui ont pris avec le temps des connotations bien différentes de leur création et emploi d’origine. Je pourrais prendre l’exemple du mot « perversion », qui dans le langage commun a pris une teinte extrêmement péjorative et limite insultante, alors que dans le jargon psychanalytique, « perversion » signifie « non-contrôle de pulsions » : quand Freud écrivait que l’enfant était un « pervers polymorphe », jamais il n’a induit que c’était un futur psychopathe ! Le discours de cette juge-rapporteur est l’illustration du travers nominaliste et sentimentaliste dans lequel nos institutions judiciaires sont en train de tomber. La magistrature française se remplit de gens pour qui les mots sont déjà les choses auxquelles ils renvoient ainsi que les conséquences (dramatiques et supputées) de ces choses.
 

De plus, la juge-rapporteur a posé à Marc-Yvan des questions sur des thèmes complexes qui ne réclament pas deux petites phrases de réponse pour être résolus (j’en sais quelque chose puisque j’en ai écrit plusieurs livres ! Et ce n’est pas fini !). Tout cela pour le pousser aux amalgames et les lui imputer ; « Pour vous, c’est sur le même plan, l’euthanasie, la pornographie, l’IVG ? Quelle est la logique ? » Au passage, face aux réponses de Marc-Yvan, elle ne se positionnait jamais. Elle se drapait dans un relativisme subjectiviste, en se contentant de répondre laconiquement et dédaigneusement : « C’est votre point de vue. » (traduction : cause toujours, tu m’intéresses). Ou bien elle assénait ses propres avis par une hypocrite posture questionnante, qui affirmait plus qu’elle n’écoutait et n’attendait de réponses.
 

La juge-rapporteur a infantilisé Marc-Yvan quand ce dernier a essayé de dire (avec des mots maladroits et mal choisis, j’en conviens) que dans cette histoire il a été attendu au tournant, surveillé, piégé sur son pire défaut (l’impulsivité). En effet, Marc-Yvan lui a déclaré textuellement qu’« il avait été poussé à la faute ». Et la juge-rapporteur a pris cette phrase pour une tentative chez l’accusé de nier sa responsabilité, pour l’attitude puérile qu’elle n’était pas… parce qu’en réalité, c’est elle qui le traitait comme un gamin : « Vous êtes majeur, que je sache, Monsieur Teyssier… »
 

À un moment, l’interrogatoire fut assez glaçant : la magistrate s’est mise – sans doute à son insu – à reprendre mot pour mot les paroles de Ponce Pilate (« Qu’est-ce que la Vérité ? » Jn 18, 38) face au Christ, pendant le procès de ce dernier : « C’est quoi, la Vérité ? (…quand vous parlez de ‘vérité’ dans votre tweet.) » Le procès a pris alors une tournure eschatologique que personne n’avait vu venir.
 

Plus flagrant était le chantage aux sentiments instauré par la juge-rapporteur. Son discours transpirait la spéculation sur les effets et les impressions générés par les fameux « tweets de la Honte », ainsi que la confusion (objectivement homophobe puisque nous, personnes homos, ne sommes pas un sigle mais des personnes) entre le sigle LGBT et les personnes homos : « ‘LGBTise’ : Ne pensez-vous pas que certaines personnes, en lisant ce néologisme, pourraient le percevoir de manière douloureuse ? » ; « Est-ce que vous pensez qu’une personne homosexuelle qui élève des enfants ne soit pas blessée par vos propos ? » ; « Comment pensez-vous que ces tweets peuvent être perçus ? » La juge-rapporteur a associé abusivement des actes – dénoncés par Marc-Yvan – et un collectif de personnes, pour ensuite attribuer son abus de langage à l’accusé : « Vous croyez vraiment que pour l’association Mousse, tout s’achète et se vend ? » En gros, elle a tenté de faire du débat légitime sur la PMA (Procréation Médicalement Assisté) et la GPA (Gestation Pour Autrui) une affaire d’attaque de personnes. Quelle malhonnêteté ! Elle a même déformé un des tweets de Marc-Yvan, pour le rendre homophobe et le convertir en agression personnelle (alors que par exemple, on peut tout à fait s’opposer à l’homosexualité en tant qu’actes : ce n’est pas de l’homophobie) : « L’homosexuel [à la place de « l’homosexualité »] n’est que la négation de l’Humanité homme-femme. »
 

Elle a également essayé de prendre Marc-Yvan au piège de son créationnisme… parce qu’au fond, c’est aussi elle qui essentialisait – et ça c’est ultra homophobe – le désir homosexuel en espèce (« les » homos), sous couvert de foi, et sous-entendait que « les homos seraient des créatures divines » : « Les personnes homos ont été elles aussi créées par le Créateur, non ? ».
 

Moment sidérant : elle a défendu (toujours en prêtant ses interprétations personnelles à la logique créationniste de Marc-Yvan, pour ne pas les assumer elle-même) que l’Humanité initiale créée par Dieu aurait été à la base asexuée, donc angélique, androgyne et/ou unisexuée. En se basant sur une lecture très personnelle et revisitée des Saintes Écritures, et en particulier de la Genèse, la juge a postulé que l’Humanité créée par Dieu (avant l’existence de « Ish » et « Isha ») était originellement asexuée : « Cette humanité est d’abord créé sans cette différenciation sexuelle. » Donc que la glorification de la différence des sexes par Marc-Yvan ne tenait pas debout et n’était même pas biblique… Ça sortait d’où, ce nouveau récit des origines de l’Homme formé par Dieu ? De la Kabbale ? De quelle version de la Bible ? Pas la catholique, en tout cas. Il s’agissait plutôt de la version luciférienne (Ish et Isha sont décrits comme des « êtres de feu » par les rosicruciens).
 

Comme elle n’était pas à une approximation près, la juge-rapporteur s’est également mise à défendre « l’homoparentalité » sous prétexte qu’elle ne croyait pas en la prévalence de la différence des sexes pour aimer, pour procréer et éduquer au mieux tout enfant (alors que l’Amour véritable, c’est par définition l’accueil de la différence des sexes). Et pour pousser une nouvelle fois Marc-Yvan à l’amalgame, elle lui a prêté un discours généraliste et simpliste, sans nuances, comparant pour le coup les couples homos avec les couples « hétéros », pour justifier par défaut les adoptions dites « homoparentales » : « Pensez-vous que tous les enfants qui ont un père et une mère sont choyés par leurs parents ? »
 

À la fin, en vraie midinette (je parle toujours d’une juge et d’une audience au Tribunal de Grande Instance, si si : pas du café du commerce), la juge-rapporteur s’est faite le chantre de l’Amour, en utilisant le Christ pour justifier tous les sentiments amoureux humains : « Il me semble que le message du Christ était un message d’Amour, non ? »
 

Et comme elle n’assumait pas ce qu’elle défendait, elle a tenu exactement le discours bobo-bisexuel qui, au nom de « l’amour », nie les étiquettes « hétéros, homos, bis, trans » (LGBT, en somme) qu’il a préalablement créées : « Est-ce que vous pensez qu’avoir une orientation sexuelle, ça se sépare ? » Là encore, elle nous a fourni une nouvelle preuve d’homophobie gay friendly, qui efface verbalement l’homosexualité tout en promotionnant sa pratique.
 
 

2) Marc-Yvan Teyssier :
 

Marc-Yvan est l’archétype de ce que j’ai l’habitude d’appeler le bobo catho anar d’extrême droite. Autrement dit, un franc-maçon de droite (pléonasme) qui s’ignore. D’ailleurs, ce n’est pas pour des prunes qu’il exerce le métier d’agent immobilier et qu’il habite Lyon (Boboland). Je rappelle, pour ceux qui ne savent pas détecter les francs-maçons « cathos », que leur discours repose sur les trois champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie actuelle (lumière-tissu + architecture + humanisme intégral), et qu’ils y rajoutent un messianisme christocentré et un millénarisme transformant Jésus en puissance, en force lumineuse, en racines, en conquête, en croisade identitaire, en culture à transmettre, en patrimoine civilisationnel traditionaliste à rebâtir, en groupe armé des armes humaines, en géniteurs voués prioritairement au mariage procréatif ou au célibat consacré ascétique et abnégationniste.
 

Et avec Marc-Yvan, on retrouve presque tous ces ingrédients. Pendant son procès, il a d’ailleurs défendu ses points de vue et ses tweets au nom d’une radicalité sans concession, d’un jusqueboutisme à ses yeux « héroïque et saint » : « C’est spontané. Je l’exprime de façon honnête et cohérente. » Or la Franc-Maçonnerie, comme l’étymologie l’indique, est précisément fondée non sur la Vérité-Charité mais sur la franchise, la sincérité, la bonne (et parfois mauvaise) intention.
 

En vrai franc-maçon de droite, il a plaidé pour la construction et la perduration d’un système théocratique d’inspiration catholique, d’une civilisation. Il l’a soutenu pendant l’audience : le chaos, à ses yeux, c’est « tout ce qui ne va pas dans le sens d’un maintien de la civilisation ». Dans ses réponses, il a démontré qu’il sacralisait la différence des sexes en elle-même, en la vidant d’Amour et du célibat consacré, et donc en l’hétérosexualisant et en la décatholicisant : « L’abomination, c’est tout ce qui est hors du mariage homme-femme. » C’est une vision pas catholique et particulièrement hétérosexuelle de la vocation chrétienne, étant donné que la spécificité de l’Église Catholique, c’est précisément de ne pas proposer comme unique horizon de bonheur et de don entier à Dieu le mariage procréatif ; c’est aussi de proposer le célibat consacré (chose que ne font pas les autres religions monothéistes telles que l’islam ou le judaïsme). Marc-Yvan, au contraire, s’est fait le défenseur d’un « ordre naturel » (la présence des deux parents biologiques auprès d’un enfant) qu’il a présenté comme « l’Idéal » planétaire par excellence. Quand il a donné sa définition de la « Vérité », il a déclaré : « C’est l’union homme-femme. C’est la loi naturelle. C’est l’ordre des choses. Il y a des évidences. » Il a fermé le débat par un dogmatisme et un naturalisme spiritualiste qui vidait la différence des sexes d’Amour. C’était dramatique… et un terrible contre-témoignage. En plus, preuve qu’il a érigé la loi naturelle en idole, c’est qu’il l’a comparée au « Graal ». Ce naturalisme mystique est typiquement franc-maçon… même si c’est du maçonnisme à la sauce catholique (N’oublions pas que les francs-maçons sont fascinés par la Quête du Graal…). Pour son malheur, Marc-Yvan est un pragmatique machiavélique (au sens historique de l’adjectif). Il estime que la défense de la Vie, de la Vérité et de l’ordre naturel (incarné par le mariage femme-homme et la famille… et accessoirement par l’Église Catholique pré-Concile Vatican II) autorise tous les actes et les propos : « C’est un idéal qui justifie une certaine violence. » C’est une reprise de « La fin justifie les moyens » de Machiavel…
 

Concernant les lois transhumanistes, Marc-Yvan est tombé dans le créationnisme le plus archaïque : « C’est la logique d’exemption du Créateur. On repousse nos limites. On se coupe du Créateur. » Il fait partie de ces catholiques qui n’ont pas appris à justifier leurs points de vue sur des faits sociaux et sur la vie autrement que par des arguments spiritualistes (c’est une hérésie spirite qui pourrait être qualifiée de « spiritualisme intégral » : le cardinal Sarah nous en offre régulièrement l’illustration…). C’est une foi désincarnée, qui méprise notre époque et qui ne s’adapte pas aux personnes qui ne croient pas en Dieu. En somme, c’est du pharisaïsme, de l’hermétisme (… et Dieu sait si les francs-maçons sont disciples de l’hermétisme !).
 

La plus grosse bourde qu’il ait faite (alors que pourtant, je l’avais prévenu : si le mot « hétérosexualité » sort en tant que synonyme de « différence des sexes », tu es foutu), c’est de se présenter comme hétérosexuel : « Moi, je suis hétéro. » Même si après il a exprimé une vérité (« Distinguer l’hétérosexualité et l’homosexualité, c’est une bêtise. »), elle a été préalablement invalidée par le fait qu’il se soit défini comme « hétéro » juste avant (car ainsi, il a essayé de se démarquer de l’homosexualité… donc il a bien créé une distinction entre hétérosexualité et homosexualité, quoi qu’il en dise…).
 

Marc-Yvan est l’archétype de l’hétérosexuel gay friendly : il confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité (sachant que l’hétérosexualité est le pilier du lobby LGBT, contrairement à l’idée reçue que ce groupe reposerait uniquement sur la défense de l’homosexualité), et en plus il observe (comme tous les gays friendly) un respect d’indifférence à l’égard des personnes homos (donc un respect en carton, très proche de l’homophobie) : « Pour moi, ça [l’homosexualité] n’a pas d’importance. » Étonnant mais pourtant vrai : le boboïsme d’extrême droite reprend en fait les arguments du boboïsme gauchiste. Par exemple, pendant l’audience, j’ai halluciné mais Marc-Yvan a défendu sa « liberté de penser » (Florent Pagny le Retour !). Depuis quand, nous, catholiques, défendons la « liberté de penser » ? Nous pensons (comme nous pouvons), tout simplement.
 

Il faut le dire : Marc-Yvan a été particulièrement nul pour se défendre (j’ai compris pourquoi cette fois-ci il avait loué les services d’un avocat, même incompétent…). Par exemple, il a nié qu’en parlant des loups (par une animalisation) dans ses tweets, il effaçait l’humanité des personnes homos… alors que c’est vraiment l’impression que donnait un de ses posts. Et il eût été honnête de le reconnaître. Quand je dis que Marc-Yvan a une fois de plus raté son oral, c’est qu’hormis le martèlement de ce créationnisme naturaliste, et quand il ne se justifiait pas par des arguments natalistes péremptoires, bizarrement, Marc-Yvan ne répondait pas directement aux questions concernant les points de morale soulevés par la juge-rapporteur, et esquivait les réponses en extériorisant au contexte de rédaction des tweets. Il ne fournissait pas d’explications aux questions de morale sexuelle formulées par la juge-rapporteur. Par peur, je crois, d’aggraver son cas. Mais c’est ainsi, par ces non-dits, qu’il a aggravé son cas !
 

Je vais être sévère mais réaliste. La seule chose intelligente que Marc-Yvan ait sortie pendant son procès (et d’ailleurs, ce fut l’unique moment suspendu où il a été vraiment écouté par tous, où on entendait les mouches voler dans la salle d’audience), c’est quand il a expliqué que l’homosexualité était un prétexte qui instrumentalisait les personnes homos, et le cheval de Troie des lois transhumanistes telles que le « mariage gay » et la GPA… ce qui, sur le terrain, se révèle très vrai : « Les personnes homos sont les victimes. […] Je suis contre la GPA, y compris pour les couples hétérosexuels. […] La victime, c’est l’enfant. » Mais sur la totalité d’un oral raté, ce moment de grâce et de Vérité a de grandes chances de tomber aux oubliettes. Et en plus, croire que les seules victimes du « mariage gay » sont les enfants, c’est négliger que les premières victimes (bien avant les enfants, les mères et les pères) sont d’abord et surtout les personnes homosexuelles.
 

À la fin de son interrogatoire ubuesque (digne du procès d’Alice dans « Alice au pays des merveilles » de Walt Disney), j’ai compris que Marc-Yvan a été transformé par ses auditeurs en non-personne. La preuve, c’est qu’au moment où sa « personnalité » a été déclinée par la juge-rapporteur, il n’était question que d’un descriptif d’État Civil on ne peut plus neutre : « Il est agent immobilier. Marié avec 9 enfants. » Point. Ça s’est arrêté là. C’est ça, la « personnalité » d’un individu, dans le jargon juridique français : un portrait-robot complètement désincarné, une nomenclature scientifique glaciale. À ce moment précis, j’ai réalisé l’inhumanité de notre système judiciaire.
 
 

3) Madame le Président :
 

Après l’« échange » entre la juge-rapporteur et Marc-Yvan, Madame le Président a pris brièvement la parole, en arrivant à la conclusion d’une « stigmatisation de certaines personnes » concernant l’affaire Teyssier. Bref, elle est rentrée dans le jeu idéologique et personnaliste de la magistrate assise à sa droite : les questions de la juge-rapporteur – qui d’une autre manière stigmatisait tout autant les personnes homos que les tweets de Marc-Yvan – ont eu leur petit effet. Madame le Président a cependant eu l’intelligence – ou la nuance – d’interpréter le mot « abomination » utilisé par Marc-Yvan non par rapport aux personnes homos mais en relation avec les « conséquences sociétales » de certaines lois. Mais cela va-t-il peser sur la décision finale ?… J’ai vraiment des doutes.
 
 

4) Maître Étienne Deshoullères (le petit bonhomme de Mousse)
 

Ensuite, ce fut au tour de l’avocat de l’association Mousse, Étienne Deshoullères (déjà contacté dans le cadre du procès beaucoup médiatisé contre Christine Boutin), de s’exprimer.
 

Sa plaidoirie fut spectaculairement courte : c’est une technique très courue de ceux qui croient trouver raison dans la concision… mais dans le cas précis de maître Deshoullères, c’est plutôt parce qu’il n’avait pas d’arguments : ce genre de personnes ne parlent jamais de l’homosexualité, de l’homophobie, ni de la pratique homosexuelle en tant que telles : pour eux, elles ne sont pas des sujets et ne doivent en aucun cas être problématisées, questionnées, entachées de négativité.
 

D’emblée, il a démarré en se justifiant de ne pas faire ce qu’il faisait : « Il ne s’agit pas d’un procès contre la religion ou par rapport à l’opposition à la GPA. » Ah bon ? Pourtant, les deux uniques alibis des tweets de Marc-Yvan étaient objectivement la Foi catholique et l’opposition à la GPA. Et Marc-Yvan siégeait au banc des accusés non pas uniquement à propos de la façon d’exprimer certaines idées, mais pour les idées en elles-mêmes (l’opposition à l’homosexualité en tant que pratique, la critique du lobby LGBT et des lois et droits soi-disant portés par la majorité des personnes homos, sa vision créationniste et catholique de l’amour et de la famille, etc.). Et ça, l’avocat de l’accusation s’est bien chargé de le lui faire comprendre, quand c’était possible, au moyen du chantage émotionnel et de la menace.
 

Effectivement, l’argumentaire de maître Deshoullères était presqu’exclusivement basé sur les « effets » (supposés « blessants ») surévalués des mots et des tweets. Il a répété ce terme plusieurs fois : « Ces mots ont des effets sur les personnes gays, bisexuels, lesbiennes, transsexuelles. » De quels « effets » parlait-il, au juste ? Il s’est bien gardé de les décrire, pour laisser tout imaginer, et a fortiori le pire (vague de suicides, dépressions, meurtres homophobes venus presqu’uniquement de l’extérieur, etc.). Maître Deshoullères a ainsi exprimé tacitement une absurdité : que les tweets de Marc-Yvan auraient tué. Et le pire, c’est qu’il présentait ces effets « désastreux » comme des preuves factuelles irréfutables, alors qu’en réalité, ils étaient le pur produit de son imagination (Si je me trompe, que les individus connaissant des personnes s’étant suicidées à cause des tweets de Marc-Yvan se signalent !). Maître Deshoullères, en plus de tomber dans l’amalgame – pourtant simpliste à éviter – entre faits et effets, a manifestement versé lui aussi dans le nominalisme (le mot qui remplacerait et créerait la réalité qu’il nomme). Et ce nominalisme est par essence psychotique : il brouille la frontière entre le mot et la chose (par exemple, pour la personne psychotique, le mot « chien » peut mordre). Venant d’un magistrat, ce genre de raccourcis est plus que limite…
 

Mais la paranoïa de l’avocat de Mousse ne s’est pas arrêtée là. Il s’y est pris de différentes manières pour justifier ses fantasmes personnels. D’abord, il a intériorisé l’ennemi pour mieux le grossir, surévaluer son influence et appuyer son propre complotisme. Il a parlé de « l’homophobie intériorisée » (et de son analogue tout aussi indémontrable : « la haine de soi »), ce nouveau concept très en vogue chez les militants homosexuels qui s’inventent un traître interne pour rendre dangereux tout opposant homosexuel à la boulimie de « droits homos » actuelle, un traître d’autant plus dangereux qu’il serait invisible et semblable à eux-mêmes ! : « L’homophobie blesse les gens principalement parce qu’elle est intériorisée. » ; « Les personnes vont intérioriser une haine d’elles-mêmes. » ; « Il convient de condamner l’appel à la haine de soi. » ; etc. Ensuite, il a utilisé l’homophobie comme un concept non-étayé et péjoratif – ce qui fait injure aux personnes homosexuelles et aux attaques réellement homophobes dont elles font l’objet –, tout ça pour stigmatiser une personne et exagérer la violence des actes dont il l’accusait. Et ça, c’est malhonnête. L’adjectif « homophobe » (exemple : il a parlé des « propos homophobes » de Marc-Yvan) n’est pas un argument, et encore moins un bout de scotch discursif qu’on colle sur la bouche de quelqu’un qu’on veut faire taire et attaquer. L’homophobie, ce sont des faits autrement plus lourds !
 

Le plus grave – car ça c’est la base de l’homophobie -, c’est que maître Deshoullères, sous couvert de nous défendre et de lutter contre l’homophobie, a brillé par son homophobie puisqu’il nous a réduits – nous personnes homosexuelles – à notre homosexualité, à nos actes et nos comportements amoureux et génitaux, à notre tendance sexuelle : « Viser un comportement sexuel qui est inhérent et constitutif des personnes homosexuelles, c’est viser les personnes homosexuelles. » Il a même imposé une censure sur tout discours et analyse de l’homosexualité : « Critiquer l’homosexualité, c’est critiquer un groupe de personnes. » Sous-entendu on ne peut plus dire du mal de l’homosexualité ni dénoncer les mauvaises pratiques posées par une personne homo, sous peine d’être jugé homicide et homophobe. Je ne savais pas que nous, personnes homosexuelles, étions des anges et des animaux, à l’abri de tout mal… Je ne savais pas non plus qu’il était interdit de parler d’homosexualité, et que cette interdiction était légale parce que « gay friendly »…
 

La vision cauchemardesque de l’homophobie adoptée par maître Deshoullères contrastait totalement avec un optimisme progressiste qui édulcorait celle-ci dans le même mouvement. Ses constats sociologiques étaient d’ailleurs des plus douteux : « La société est moins homophobe » : De quelle société parlait-il ? Celle du monde publicitaire et législatif, ou la société réelle ? Et sur quoi se basait-il pour avancer cette amélioration ? Parce que sur le terrain, je constate au contraire une recrudescence des actes homophobes, en particulier dans les pays dits « gays friendly » où les lois pro-gays sont passées contre l’avis d’une large partie de la population.
 

En guise de conclusion de sa démonstration bâclée, maître Deshoullères a réclamé contre Marc-Yvan « une sanction exemplaire ». Cette assertion prouve deux choses effrayantes : 1) Premièrement, que dans cette affaire, ce n’est pas Marc-Yvan qui a été véritablement jugé (en gros, ce dernier paye pour « les autres », et en particulier pour une catégorie de la population dont les contours sont très flous et dont l’existence reste à démontrer, à savoir « tous les homophobes invisibles », tous les « contre-exemples ») ; 2) Deuxièmement, la fonction majoritairement et purement symbolique du procès, procès qui pour le coup ne repose plus sur le Réel, mais sur un modèle qu’on veut appliquer à ce dernier. Ce type de réclamations et d’accusations ne brille pas par son professionnalisme ni par sa justesse.
 
 

5) Madame le Procureur :
 

Madame le Procureur est venue enfoncer le clou, en renfort de ses camarades gays friendly en robe. D’un côté, elle a avancé que « chacun a le droit d’exprimer ses opinions », de l’autre elle a placé arbitrairement les propos de Marc-Yvan hors du cadre acceptable et tolérable de la « liberté d’expression ». Autrement dit, si dans un premier temps elle a concédé à Marc-Yvan le bénéfice du contexte objectivement violent des réseaux sociaux (qui rendent quasiment impossible, surtout sur Twitter, la sérénité des débats), ça a été pour mieux invalider ensuite cette circonstance atténuante dans le cas précis de Marc-Yvan, et pour que l’argument du contexte ne soit plus pris en compte, tout comme l’argument de la liberté d’expression, et même l’argument de l’objet des tweets (à savoir l’opposition à la PMA et à la GPA) : « Ce n’est pas vraiment la PMA et la GPA qui sont visées » par la plainte de Mousse, a-t-elle décrété. Pourtant, les intentions réelles de Marc-Yvan, elles, visaient bel et bien la PMA et la GPA, et non les personnes homos. Je connais Marc-Yvan : je ne l’ai jamais vu s’en prendre à moi ou à une personne homosexuelle.
 

Madame le Procureur a continué à étoffer la corde sensible des lecteurs homosexuels ou gays friendly des tweets de Marc-Yvan, en faisant clairement du procès d’intentions pour nous victimiser : « Dans le cas de Monsieur Teyssier, c’est plus que de la maladresse. Il y a une intention de blesser. » Est-elle, elle aussi, dans l’esprit de Marc-Yvan ? « Comment une personne, à la lecture de ces tweets, ne puisse pas être blessée par des propos qui sont naturellement outrageants, qui peuvent blesser n’importe quelle personne homosexuelle normalement constituée ? » Ces magistrats ne restent pas à leur juste place : ils cherchent à rentrer dans notre tête et dans le ressenti des personnes homos, en extrapolant notre sensibilité et notre ressenti, nos blessures, nos impressions. Car par ces phrases lapidaires sur l’« idéologie LGBT », Marc-Yvan voulait-il sciemment nous blesser ? Non. On ne peut pas mettre sa bourrinerie du côté de la vengeance ou du calcul. Elle se situe plutôt dans l’impulsivité narcissique et dans la paranoïa conspirationniste.
 

De plus, à l’instar de maître Deshoullères, Madame le Procureur a eu l’homophobie de nous réduire, nous personnes homosexuelles, à notre homosexualité, comme si nous ne nous définissions que par notre tendance érotique, par les personnes qui nous attirent sexuellement, par nos sentiments et par nos actes génitaux ou corporels, par un groupe politique et par des lois qui passent en notre nom… : « L’acronyme LGBTise renvoie de facto aux personnes homosexuelles elles-mêmes. » ; « Ça renvoie à un groupe de personnes. » ; « ‘Tous les autres’, ce sont bien les personnes homosexuelles. » ; « Il y a quelque chose de très artificiel à distinguer l’homosexualité et les personnes homosexuelles. » Par ses tweets, Marc-Yvan aurait, selon elle, touché « à notre être, à notre vie » : là, on nageait en plein délire…
 

Enfin, loin d’observer le droit de réserve qui sied à son rang de magistrate, loin de rester neutre, Madame le Procureur a endossé son masque de passionaria gay friendly, s’est carrément montrée favorable aux droits pro-gays (« Ces droits devraient leur être accordés. ») et a demandé en conclusion « une peine d’amende de 5000 euros » contre Marc-Yvan. Bonjour l’impartialité !
 
 

6) Maître Salim Mamlouk :
 

Pour clôturer le tour de parole de cette belle chaîne d’union gay friendly, ça a été le jeune avocat de Marc-Yvan, maître Salim Mamlouk, qui s’est exprimé. Et concrètement, ce fut un désastre. Non seulement il n’a pas aidé son client, mais en « l’excusant » mal, il l’a inconsciemment enfoncé encore plus. Marc-Yvan a été dépersonnalisé par son seul « soutien » de l’audience.
 

Déjà, d’entrée de jeu, maître Mamlouk s’est mis à relativiser le délit d’homophobie, en soutenant qu’il s’agissait d’un « contentieux plus rare que l’antisémitisme ou le racisme ». En quoi – même si c’était vrai – la rareté d’une violence la rendrait moins grave que d’autres ? Objectivement, je ne vois pas…
 

Ensuite, il a folklorisé Marc-Yvan, comme s’il n’était plus une personne mais un personnage archétypal, excusable parce que « caricatural et typique socialement ». À entendre maître Mamlouk, « Monsieur Teyssier » (comme il n’arrêtait pas de l’appeler) représente un pan assez large et respectable de la population française, à savoir les catholiques opposés au « mariage gay ». C’est un personnage tout droit sorti de la collection des livres pour enfants Monsieur Madame : « Mon client n’est pas en marge : il représente l’un des visages de la France, de la Manif Pour Tous. » « Monsieur Teyssier » serait un cas parmi d’autres : pourquoi le pénaliser lui plus que les autres conservateurs, après tout ? « Monsieur Teyssier » représenterait l’un des visages du christianisme. Cette exotisation, ça s’appelle du racisme social positif. Et c’est tout bonnement du relativisme culturel et de la victimisation de bas étage, cette victimisation catastrophique qui fabrique le bouc émissaire et qui agit inconsciemment comme un appel à attaquer encore plus ce dernier. Il s’agissait pour maître Mamlouk de déresponsabiliser au maximum Marc-Yvan : « Monsieur Teyssier est responsable de ce qu’il écrit. Pas de ce qui est compris. » Traduction : Excusez-le… il est responsable mais pas coupable (de tout)… les torts sont partagés… Pour résumer, aux yeux de maître Mamlouk, Marc-Yvan est « un 15% », un quota à prendre en considération (15% de la population française n’admettrait pas l’homosexualité). Il est déjà en marge (c’est un père de famille de 9 enfants : on n’en croise plus beaucoup, des pater familias comme lui !), il est une espèce en voie de disparition. Vous n’allez pas le marginaliser encore plus… L’ours est un animal dangereux, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le tuer. Alors ne tuez pas non plus Monsieur Teyssier. Les dangereux de son espèce, qui sait, sont peut-être utiles à l’écosystème et à la biodiversité démocratique, malgré les apparences. Sur un malentendu.
 

La plaidoirie de maître Mamlouk était nullissime et stérile puisqu’il n’a fait que resservir exactement les mêmes arguments sabrés quelques minutes avant par les autres intervenants (la liberté d’expression, la pluralité des avis, le contexte d’Internet, la catholicité culturelle des réactions du client, etc.). « Il est fondamental que toutes les opinions puissent s’exprimer. » ; « Ses propos relèvent du débat d’idées circonstancié. » ; « Ses propos relèvent de la liberté d’expression. » ; « Je vous demande de relativiser. Au nom de la liberté d’expression. » ; etc. Par exemple, il a dissocié les associations LGBT des personnes homos, le monde réel du monde virtuel, les pensées (ou idées ou mots) des personnes, etc. « Monsieur Teyssier est sur le terrain des idées. Pas des personnes homosexuelles spécifiquement. » Le problème, c’est qu’une fois fait ces distinguos d’usage, il n’a jamais parlé du fond. Il en est resté aux intentions, aux circonstances, au système intérieur de Marc-Yvan. Tout comme maître Deshoullères, il a prétendu rentrer dans la tête des autres, et en particulier de son client : l’expression « Dans l’esprit de Monsieur Teyssier » ou « Pour Monsieur Teyssier » revenait en boucle dans sa bouche. Ça faisait vraiment discours du traducteur infantilisant et psychologue « Le Monsieur a voulu dire que… », « Dans sa tête, ça fonctionne comme ça. », « Ce sont les idées de Monsieur Teyssier ». La Justice française est devenue de la psychologie de l’introspection : une psychologie, par conséquent, de bazar, intrusive, et basée sur le fantasme, le sentiment et la pulsion, l’INTÉRIORITÉ. Maître Mamlouk s’est comporté en psy, pas en avocat. Il n’a pas défendu la part de Vérité du discours de Marc-Yvan, mais uniquement la logique et la cohérence d’un avis qui lui était extérieur : « Ça fait partie des combats de Monsieur Teyssier. » C’est son avis. C’est son fonctionnement. Les tweets cadrent avec le système de croyance des catholiques conservateurs. « Monsieur Teyssier est le produit de son histoire et de ses convictions religieuses. La Bible ne tombe pas sous le coup de la loi 1881. »
 

L’ironie de la situation, c’est que maître Mamlouk n’a pas défendu Marc-Yvan comme si ce dernier n’avait pas tort (Étonnant pour un avocat…). Au contraire, il est parti implicitement du principe que son client avait tort, et que par conséquent il fallait limiter les dégâts, atténuer la sentence ou nuancer les erreurs, et surtout ne pas rentrer dans la compréhension et la défense des idées de Marc-Yvan.
 

Le pire, c’est qu’il apparaissait gros comme une maison que maître Mamlouk était pro-gays, pro-amour homosexuel, en faveur des lois gays friendly… et que donc il ne soutenait absolument pas Marc-Yvan sur le fond. Concernant la législation en matière de sexualités (je mets à dessein le pluriel à « sexualité »), il a admis qu’« il y avait des avancées dans le sens de l’ouverture. » Son travail de défense n’a consisté qu’à un hypocrite exercice de cosmétique, pour atténuer les effets d’une accusation qu’au fond il cautionnait. En effet, contre toute attente, comme tous les gays friendly homophobes, maître Mamlouk a défendu la diversité, la liberté individuelle, le pluralisme, le progrès : « C’est comme cela que le débat public avance. » Il a reconnu, pour nuancer, la nécessité d’encadrer cette liberté, pour qu’elle ne soit pas « absolutisée » et qu’elle soit un minimum règlementée, mais en aucun cas il ne l’a remise en cause dans le cas de la législation pro-homosexualité. Le pompon, ça a été quand il a confondu, comme tout gay friendly idéologisé qui se respecte, la différence des sexes avec l’hétérosexualité : « les personnes, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles » ; « Pour Monsieur Teyssier, l’homosexualité est la négation de l’hétérosexualité, puisqu’il a parlé de l’Humanité homme/femme. » Car l’hétérosexualité est le soutien caché de l’homosexualité : toutes les lois pro-gays passent en son nom.
 

 

Le seul apport pertinent de l’argumentaire de maître Mamlouk a été de resituer la comparaison des promoteurs du « mariage gay » à des « loups » dans le tweet de Marc-Yvan par rapport au contexte biblique des « faux prophètes » (Mt 7, 15) : effectivement, Marc-Yvan n’a pas cherché à animaliser les personnes homosexuelles ou gays friendly, mais se référait, en parlant des loups, au déguisement des faux prophètes.
 

Mais excepté ce beau coup de maître, maître Mamlouk a défendu son client sans y croire. Comble du relativisme : pour dédramatiser les tweets de Marc-Yvan, il a pris une comparaison avec les propos de Christian Vanneste à l’époque de son procès en 2005 (ce dernier avait déclaré que « l’homosexualité était inférieure à l’hétérosexualité »), propos qu’il a présentés comme « autrement plus graves que ceux de son client ». Pourquoi ? On ne saura jamais. Ça, j’ai envie de dire, c’est « dans la tête de Monsieur Mamlouk »…
 
 

III – À L’ISSUE DE L’AUDIENCE


 

Après le sketch vivant qu’a constitué cette audience, j’ai pris un pot avec Marc-Yvan et un autre ami homo, non loin du Tribunal de Grande Instance, pour faire un débriefing du procès. Sans du tout me faire son coming out (car il est bien peu homosexuel), Marc-Yvan m’a avoué : « C’est bête qu’on me juge pour homophobie. Parce que l’homosexualité, vraiment, ça m’intéresse. » Et je crois que c’est on ne peut plus sincère. Ce qui ne transparaissait absolument pas dans les tweets litigieux, et qui n’a pas du tout été perçu ensuite par les juges du procès, c’est cet intérêt réel de Marc-Yvan pour l’homosexualité. Une fascination intellectuelle, et pourtant quasi irrationnelle. J’oserais même dire qu’il s’y intéresse davantage que bien des défenseurs gays friendly des lois pro-gays, qui sont « pour » l’homosexualité par idéologie, aveuglement et indifférence bienveillante. Sinon, jamais il n’aurait lu avec attention (même s’il ne m’a toujours pas compris) mon livre Homosexualité : la Priorité niée. Et surtout, il ne se serait pas rué à corps perdu (et quasiment à pure perte !) dans l’arène de Twitter précisément sur ce sujet-là.
 

En regardant, après le procès, Marc-Yvan, je me suis dit en moi-même : qu’il ait un côté beauf de droite, bourrin, sanguin, pas fin, et même bobo franc-mac d’extrême droite, c’est indéniable. Mais qu’il soit considéré comme un assassin, là, c’est du grand n’importe quoi. C’est un rapport pathologique aux réseaux sociaux que ce procès aurait dû sanctionner, et non une homophobie. C’est aussi cette loi sur l’homophobie (telle qu’elle est comprise par la Justice française) qui devrait être totalement revue voire abrogée, à la lumière d’une analyse de la véritable homophobie (à savoir « l’identité » et la pratique homos).
 
 

IV – CONCLUSIONS : LE DÉCLIN DE LA JUSTICE FRANÇAISE

Pour résumer dans les grandes lignes les idées fortes que l’on peut tirer de cette affaire Teyssier qui en apparences ne mérite pas de rester dans les annales, je dégagerais cinq grands enseignements :
 

Le PREMIER, c’est que nous nous retrouvons manifestement face à un procès perdu d’avance. La décision du délibéré tombera le 18 octobre 2018. Mais à mon avis, c’est mort de chez mort pour Marc-Yvan. Les dés sont déjà jetés, car la partie était inégale dès le départ. Maître Mamlouk n’a pas défendu en profondeur son client : tous les arguments qu’il a présentés ont été préalablement listés et déconstruits par Madame le Procureur, la juge-rapporteur et maître Deshoullères. De plus, il a relativisé des accusations qu’il a par défaut appuyées (parce qu’il ne les a pas contredites et n’est pas rentré dans le débat de fond, c’est-à-dire ce qu’est vraiment l’homophobie). Les plates excuses et promesses de Marc-Yvan, dignes des plus mauvaises supplications du cancre de la classe (« Hey M’dame, sur la tête de ma mère que j’le rfrai plus ! R’gardez, j’ai déjà payé. J’ai compris ! J’arrête, j’arrête, j’arrête ! ») ne sont pas crédibles pour un sou. Dire « J’ai compris » et assurer que la première sanction a été efficace et que les prochaines seront forcément inutiles, alors que la récidive démontre factuellement le contraire, ça revient à s’enfoncer davantage. Marc-Yvan a perdu toute crédibilité. C’est déjà son 4e procès pour homophobie (le premier à Paris en 2016 lui a coûté 3000 € d’amende ; au 2e à Lyon en 2016, il a été relaxé ; le 3e à Lyon en 2018 lui a valu 5000 € d’amende ; ici le 4e à Paris en 2018 se présente très mal ; et un 5e l’attend à Lyon, qui est un procès en appel qu’il a interjeté suite au 3e procès. À noter au passage que les 2e, le 3e et 5e procès sont à l’initiative de l’État français, carrément ! Marc-Yvan a été ou va être cité à comparaître par le Procureur de la République en personne, et non simplement par une association). Que risque Marc-Yvan ? Dans le pire des scenari, au pénal, 6 mois de prison avec sursis, plus 35 000 € d’amende ; au civil, 5000 € de dommages et intérêts, 3500 € de frais d’avocat, un condensé du jugement dans cinq journaux de France ou étranger à hauteur de 2000 € par publication. Mais ce ne sont pas les sanctions en soi qui sont impressionnantes dans cette affaire (il n’y a ni emprisonnement, ni peine de mort, et Marc-Yvan a de quoi payé les amendes, même si ça le fait suer). Le plus embêtant, c’est la symbolique. C’est la mutation de notre Justice, qui bascule vers les idéologies multiculturalistes et sentimentalistes sans aider vraiment les personnes réelles qui les portent ou représentent.
 

DEUXIÈME conclusion que nous pouvons tirer de l’événement : c’est que le procès de Marc-Yvan Teyssier s’est basé sur les fantasmes plus que sur le Réel. L’erreur judiciaire criante de cette audience, à mon sens, c’est l’omission du contexte d’énonciation des tweets. Un jugement juste (c’est une banalité de le dire mais bon…) eût été de replacer les propos de l’accusé dans un contexte de discussion internétique. Selon toute vraisemblance, Marc-Yvan a été pris dans le tourbillon réactionnel de Twitter. Et certainement que notre homme a le profil psychologique du réactionnaire, au sens étymologique du terme : le réactionnaire, au lieu de réfléchir avant d’agir, (sur-)réagit, et ce, de manière généralement impulsive, pulsionnelle, compulsive, mécanique. La longanimité, le silence, tourner deux fois sa langue dans sa bouche avant de se taire, concéder à l’autre le point final, se taire, il ne sait visiblement pas faire… Cela dit, ce qui frappe dans les arguments employés par l’accusation, c’est leur subjectivité et leur pauvreté. Ils sont le fruit au mieux de spéculations hasardeuses, au pire de fantasmes paranoïaques. Dans les tribunaux réels mais aussi virtuels, il existe désormais non plus des délits pour des faits réels, mais des délits pour des conséquences et des effets supposés réels et en général tragiques. Par exemple, Christine Boutin a été condamnée pour « incitation à la haine ». Quésaco ??? Et maintenant, une nouvelle typologie de délits condamnables émerge sous des appellations presque risibles tellement elles confinent au procès d’intentions et de réception, à la sensiblerie, à la douilletterie, à l’alarmisme, aux fantasmes : « préjudice d’angoisse ou moral », « injure publique » « provocation à la haine », « non-dénonciation », etc. C’est affolant. Nos magistrats semblent oublier qu’émotion n’est pas raison, semblent ignorer que l’homophobie est bien autre chose qu’une simple insulte ou un tweet : elle est les viols, les meurtres, les suicides, la prostitution et le tourisme sexuel, les agressions physiques, les passages à tabac, les chantages, les déportations et crimes de guerre, etc.
 

TROISIÈME conclusion que je ferais de ce procès : on a deux homophobies qui se font face et miroir. Certes, l’homophobie la plus évidente, c’est celle de Marc-Yvan, qui visiblement ne sait pas dire aux personnes homosexuelles qu’il les aime fraternellement. Il les transforme en complot et en lobby. Mais plus subtile et invisible est l’homophobie de la magistrature ainsi que des accusateurs pour « homophobie » de Marc-Yvan. Concernant l’homophobie de la magistrature, il est assez sidérant comme les juges gays friendly nous réduisent – nous personnes homosexuelles – à notre orientation sexuelle, à notre pratique sexuelle, à un lobby politique qui nous représenterait, en pensant nous respecter. Et par ailleurs, il est flagrant comme la magistrature, dans son ensemble, est ignorante du sujet de l’homosexualité et comme elle est inconsciemment homophobe (au sens premier du terme : elle a peur de l’homosexualité). Le cas du procès de Marc-Yvan Teyssier révèle une nouvelle fois combien les avocats chargés de défendre une personne accusée d’homophobie se défilent. Marc-Yvan a eu un mal de chien à trouver un avocat qui veuille bien plaider sa cause ! Maître Mamlouk a été le troisième avocat proposé. Et à l’évidence, ce jeune premier est apparu comme l’archétype de l’avocat-exécutant, qui a défendu son client comme un bon petit soldat qui devait accomplir sa tache, effectuer un exercice rhétorique ou une corvée, faire marcher sa boutique, mais qui aurait pu tout aussi bien défendre l’association Mousse. J’ai su d’ailleurs par Marc-Yvan qu’avant l’audience, maître Mamlouk lui avait conseillé de ne jamais prononcer le mot « homosexualité » pendant son procès, afin d’éviter tout dérapage. C’est dire si l’homophobie est profondément enracinée chez nos juges « anti-homophobie » !
 

Quant à l’homophobie des plaignants pour « homophobie » – l’association Mousse en l’occurrence –, ce collectif est un groupe sans visage et sans nom : il y a plus assumé, comme personnes homosexuelles et fières de l’être… Il me fait penser à ces mouchards masqués ou paparazzis justiciers qui vendent leurs clichés et leurs captures d’écran pour s’inventer des combats, des adversaires et une légitimité, et surtout pour empocher du fric et créer du buzz victimisant. Le drame, dans toute cette parodie d’héroïsme et de justice, c’est que la réelle homophobie (suicides, meurtres en lien avec la croyance en « l’identité et l’amour homos » et avec la pratique homo-bisexuelle) court toujours et n’est toujours pas identifiée/analysée/sanctionnée. On se trouve temporairement des boucs émissaires caricaturaux tels que Marc-Yvan à se mettre sous la dent, pour justifier/camoufler la grossièreté des procès pour « homophobie », et pour couvrir les réels homophobes, ceux qui nous tabassent et nous tuent vraiment. Le procès à l’encontre de Marc-Yvan n’a donc même pas été un procès pour homophobie puisque l’homophobie n’a jamais été réellement définie : il est juste induit que le concept d’homophobie englobe tout fait ou toute personne qui contrarie ou blesserait fortement les personnes homos. Spectaculaire réductionnisme !
 

QUATRIÈME malheureuse leçon que nous pouvons tirer de ce procès Teyssier : Il n’y a de moins en moins de justice digne de ce nom dans notre pays. Ce qui auparavant aurait été réglé à l’amiable par la concertation (et je crois que dans le cas précis de Marc-Yvan, la mesure la plus sage à prendre eût été l’interdiction pure et simple d’utilisation de Twitter, pour quelqu’un dont la pathologie bourrine – mais pas dangereuse – est décuplée par les réseaux sociaux. Personnellement, si j’avais été un juge chargé de l’affaire, j’aurais délivré à Marc-Yvan un certificat d’inaptitude à utiliser Twitter, ou mieux, je lui aurais offert une semaine de stage intensif d’études de l’homophobie, l’homosexualité et surtout de l’hétérosexualité) est désormais réglé par l’émotion, la vengeance et l’argent. On transforme un beauf en criminel. C’est là une erreur d’appréciation et de jugement grave et inquiétante pour la Justice française. Résultat des courses : des beaufs condamnent d’autres beaufs (les bobeaufs barbus ricanants et ignorants de ce qu’est réellement l’homophobie, il n’y avait quasiment que ça dans la salle d’audience). La voie du dialogue est délaissée au profit de la résolution expéditive de la sanction. C’est un échec désolant pour notre démocratie.
 

Je rajouterais, pour corroborer ce constat, que nous avons affaire à une justice partiale, à deux vitesses, et qui ne fait pas ce qu’elle dit et qui ne reconnaît pas les faits qu’elle dénonce. Preuve de cela : la parité n’était pas du tout respectée. Pendant ce procès, le déséquilibre entre les sexes était flagrant. C’étaient les femmes qui jugeaient et qui détenaient le pouvoir de décision finale, tandis que les hommes se trouvaient sur le banc des accusés, des accusateurs, des défenseurs et des spectateurs (… de la « justice » de ces dames). Pas des décideurs. Autre exemple du deux poids deux mesures et de cette Justice française déséquilibrée : c’est l’absence totale de jugement et de visibilité des tweets qui ont suscité les cinq réponses litigieuses de Marc-Yvan… alors que pourtant, ils étaient tout aussi orduriers et condamnables que ceux de l’accusé (Parmi eux, il y a des comptes ouvertement satanistes et anticléricaux). Mais là encore, la réalité même du dialogue internétique a été effacée. Quelle belle objectivité ! Français, vous pouvez dormir tranquilles avec une « Justice » partisane pareille !
 

 

CINQUIÈME et dernier constat que je ferais sur ce procès Teyssier : Les catholiques ne sont pas là. Ils ne se soutiennent pas entre eux. Et j’ai su qu’ils se sont désolidarisés complètement de Marc-Yvan, qu’ils le regardent de travers, qu’ils se sont éloignés de lui (par protection)… alors que pourtant, bien des gens de La Manif Pour Tous lui ressemblent et ont tenu des propos similaires, voire bien pires que les siens (sauf que dans leur cas, ça n’a pas été enregistré sur Twitter). Alors que son audience devrait servir de leçon à beaucoup de catholiques et est riche d’enseignements sur la manière des gens d’Église de traiter de l’homophobie, sur les prochaines persécutions anti-chrétiennes qui sont à nos portes ! Si j’ai pris la peine d’écrire ce descriptif de jugement, ce n’est pas seulement pour rendre justice, à ma mesure, à Marc-Yvan ; c’est aussi parce que je veux lutter contre le sceau de l’infamie de l’homophobie que beaucoup de catholiques et d’opposants au « mariage gay » portent et cautionnent, au point de rentrer concrètement dans le jeu de la présomption d’homophobie qui pèse sur eux. Je ne souhaite qu’une chose : que la très probable condamnation de Marc-Yvan Teyssier ne reste pas lettre morte et serve au moins à accroître chez un maximum de monde et de catholiques l’intérêt pour l’homosexualité et les personnes homosexuelles.

Biographie et dates-clé de la vie de l’Araignée


 

J’ai fait cette biographie, non par narcissisme (alaindelonien, à la 3e personne) ni pour faire un bilan de ma vie, mais pour rétablir la vérité sur mon parcours face à la réputation catastrophique circulant à mon encontre sur Internet, et parce que je constate que certains m’ont figé à leurs souvenirs d’il y a 6 ans, en sont restés à mon livre L’homosexualité en Vérité (pour les rares qui ont fait un léger effort pour s’intéresser au sujet), à mon boulot de prof (alors que j’ai perdu mon travail en 2012 à cause de mon opposition au « mariage » gay), aux Manifs Pour Tous (alors même que je n’ai jamais fait partie de LMPT qui m’a rejeté dès le départ), à « C’est bien gentil » (comme si j’étais chanteur de métier : exit mes écrits !), sans chercher à aller voir plus loin. Donc, voici un retour sur les dates-clés de ma vie. De 1980 à aujourd’hui. Elles peuvent être complétées par la Frise chronologique de l’homosexualité ainsi que par la liste complète de mes livres publiés et la liste de mes goûts musicaux.
 

Philippe à gauche, Jean à droite


 

3 mai 1980 : Conception à la saint Bernard (20 août 1979 !). Naissance de Philippe, 5 minutes avant son frère jumeau Jean, à la Polyclinique de Cholet (France, Maine-et-Loire), et le jour de sa fête (sans que ce soit programmé). Il est le 4e (ou 5e ?) d’une fratrie de 5 enfants. Son père est espagnol (Aragon) et sa mère est française (Dordogne). Ils étaient tous deux professeurs au collège.

 

Jean à gauche, Philippe à droite


 

8 juin 1980 : Jour du baptême à l’église saint Louis de Cholet. Philippe le décrit comme « le plus beau jour de sa vie ».

 

Philippe à 3 ans


 

De 1983 à 1986 : Scolarité à l’école maternelle de la Sainte Famille à Cholet. Pendant l’été, visites régulières au village d’Altorricón en Espagne.

 

De 1986 à 1990 : Mise en scène nocturne quotidienne des « Aventures de Jean ». Début d’une intense pratique de dessin (écriture de la bande dessinée La Grenouille royale). Activités extra-scolaires : club de sports collectifs, Scouts (louveteaux), football (2 ans de souffrance).

 

« Photo de la Honte »


 

De 1987 à 1990 : Scolarité à l’école primaire Saint Jean à Cholet. Madame Picot, Monsieur Sourice, Monsieur Baumard et Madame Gaboriau ont été les instituteurs de Philippe (c.f. les chansons de la petite enfance).

 

De 1990 à 1994 : Scolarité au collège privée Jeanne d’Arc à Cholet. Philippe et son frère Jean sont dans deux classes séparées en 6e. Découverte chez Philippe du désir homosexuel. Inscription aux Beaux-Arts (Philippe y restera 6 ans : cycle enfant + cycle adolescent). En 6e et 5e, Philippe participe au Club Musique de Thierry Jamard (grande influence des comédies musicales Rencontre, Machination). Présence croissante au caté (avec Madame Bonenfant puis Marie-Thé Raveneau) et à l’aumônerie La Source avec Marie Rouilhac : retraites en monastère (Timadeuc), pèlerinage à Taizé. Premières vacances avec Jean et le cousin Jean-François Frackowiak, qui dureront plusieurs années. Voyages marquants avec les grands frères et sœurs (à Paris en 1992, à Angers).

 

De 1995 à 1998 : Scolarité au lycée privé sainte Marie à Cholet. Choix de la section L (Littéraire), avec des professeurs de français comme Madame Robert et Madame David. Fréquentation de l’aumônerie Le Cargo animée par Louis-Marie Joguet ; plusieurs voyages à Taizé (Taizé-village ; Rencontres européennes de Milan, de Vienne). Voyage touristique, à l’été 1995, au Mexique, offert par son grand frère Miguel. Obtention du baccalauréat sans mention (à cause du latin et de la philo !).

 

Été 1997 : Accueil des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) en France. Première fois où Philippe découvre la joie de parler espagnol. Effet-bombe de l’événement dans son cœur : il entend sœur Emmanuelle à Bercy.
 

De 1998 à 2002 : Départ de Cholet et scolarité à la fac d’espagnol de Belle-Beille à Angers. Équipe de profs : Madame Lefort, Monsieur Ponce, Monsieur Fisbach, Mme Delgado, Monsieur Fraile, Madame Heymann. Philippe participe à la refondation de l’association étudiante espagnol Horizonte et organise des spectacles d’improvisation et d’imitations de profs. Sur les bancs de la fac, il fait la connaissance de celle qui deviendra la chanteuse Benedict. Engagement à l’aumônerie étudiante Le Débarcadère : Philippe devient membre du « trio » responsable avec Sabine Lepeltier et Céline Fillaudeau. Par ailleurs, après un essai de travail peu concluant au Mc Donald’s de Cholet, Philippe travaille comme chaîneur du Cadastre pendant plusieurs années avec Monsieur de Malet. Début de l’accompagnement spirituel avec le père Jean Quris (qui l’accompagnera jusqu’en 2011).

 

Été 1999 : Voyage humanitaire au Honduras (la Unión) avec les sœurs de la Providence de la Pommeraye, pour construire un jardin d’enfants dans le centre du pays après l’ouragan Mitch : voyage financé par plusieurs spectacles de marionnettes composés par Philippe. C’est la première fois que Philippe et son frère Jean sont séparés aussi longtemps géographiquement. Les liens relationnels se distendent aussi.

 

Année 2000-2001 : Participation aux JMJ de Rome. Premier émoi homosexuel sérieux pour un garçon du groupe, et grande souffrance. Année de discernement vocationnel nommée Année Bartimée au Foyer Veuillot d’Angers (avec Guy Jeanmonod, Jean-Christophe Houot, Paul, David Potier, David Mainfroid et Olivier Paramelle ; pilotée par le père Michel Fromont). À l’issue de cette année, Philippe décide de ne pas rentrer au séminaire. Par ailleurs, année de théâtre dans une maison de quartier d’Angers, avec Xavier Vigan comme prof. Été entre les visites nocturnes du château d’Angers et un séjour en tant qu’animateur dans un camp à la Fouly en Suisse : expérience douloureuse, rattrapée par l’organisation de la Session Nationale Étudiante (un succès pour Philippe qui joue le Roi René dans la soirée d’ouverture et la soirée de clôture qu’il a entièrement écrites, façon « On connaît la chanson »).

 

Année 2001-2002 : Préparation du mémoire de maîtrise sur les sectes pentecôtistes au Guatemala, sous la direction de Néstor Ponce. Année complète sur le site de rencontres internet Caramail pour parler avec les premiers amis homosexuels. En janvier 2002, entrée officielle dans le « milieu homosexuel » d’Angers (association Tonic’s et le bar Le Cargo) et coming out aux parents. Premières « soirées pétasses » avec les copains chez « Danette ». Tour de France à la rencontre des « carapotes » d’Internet (Marseille, Montpellier, Orléans, Paris).

 

Géraldine Gaultier et Philippe au Café Lapeyronie (Paris)


 

De 2002 à 2006 : Poursuite de scolarité à Rennes (un peu ce qu’on pourrait appeler « les Années Zazie » pour Philippe : il ira d’ailleurs 2 fois la voir en concert à Rennes). Découverte de la Communauté de l’Emmanuel : Philippe est logé pendant les deux premières années au Foyer Jean-Luc Cabes (voisin de chambrée : Alban). En 2002, mémoire de DEA (Master 2) sur le poète argentin homo Néstor Perlongher, sous la direction de Néstor Ponce ; période d’intense lecture sur l’homosexualité ; à la faculté de Villejean, grâce à l’atelier théâtre franco-portugais de Graça dos Santos, Philippe interprète pendant 2 heures entières sur scène le dictateur Salazar dans Les Longues Vacances de Salazar de Medeiro. À l’été 2003, voyage à Santander (Espagne), en lien avec l’association homo locale ALEGA ; à Saragosse, Philippe décide de se lancer sérieusement dans l’écriture d’un livre sur l’homosexualité. En 2003-2004, année de prépa Capès : obtention du concours du premier coup en juillet 2004 (il se fait recontacter par un examinateur homo qui a retenu son nom sur sa carte d’identité !). Premières collaborations photographiques avec Franck Levey à Rennes (shootings parfois audacieux et non-conventionnels !). En mai 2003, rencontre impromptue avec Véronique sur la route Nantes-Rennes, alors que Philippe fait du stop (cette amitié sainte perdurera des années). En septembre 2003, entrée dans l’association homo chrétienne David et Jonathan (Philippe y restera 3 ans ; la dernière année, il fait partie du bureau de Planète Jeunes). En août 2004, encadrement d’un « séjour-théâtre » pour personnes handicapées physiques et mentales (25 vacanciers) à Chauvigné avec l’association LCV (Loisirs Culture Vacances). En 2004-2005, année de report de stage pour s’enfermer dans une chambre d’étudiant et écrire son premier livre en 4 tomes, tout en fréquentant assidument les festivals de cinéma LGBT et en participant à ses premières Gay Pride. Pendant l’année scolaire 2005-2006, stage en tant que prof d’espagnol au lycée public Bertrand d’Argentré de Vitré, avec deux classes de 2ndes, en parallèle d’une formation à l’IUFM de Rennes. Création par Philippe et des amis du Cercle des Intellos du Dimanche au bar La Bernique Hurlante à Rennes. À l’été 2006, départ de Rennes pour rejoindre une mutation en Essonne (banlieue parisienne), au lycée public Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge.

 

Philippe et Alexia Erb devant les Cours Florent (Paris, Jaurès)


 

Année scolaire 2006-2007 : Première année de professeur d’espagnol. Engagements dans la paroisse de Savigny-sur-Orge (catéchèse des CM1, groupe jeunes professionnels). Boulimie de théâtre : en deux ans, Philippe va voir 700 pièces en lien avec l’homosexualité. En juin 2007, participation au théâtre de rue Les Parfums de Lisbonne avec la troupe Çà è Là de Graça Dos Santos, au Café Lapeyronie et au cinéma MK2 Beaubourg. Fort de cette année chargée artistiquement et un peu difficile (grosse prise de distance avec la famille depuis l’été 2006 ; échec des premiers dépôts du livre Désir homosexuel et viol dans 18 maisons d’édition parisiennes ; incertitudes par rapport à l’avenir amoureux puisqu’à 28 ans, il est toujours « puceau »), Philippe s’inscrit à deux stages d’été des Cours Florent en juillet-août 2007 : le stage « Comédie musicale » (pas top ; mais rencontre et amitié avec la comédienne Violette Blanckaert sur « You & Me » de Victor-Victoria ; Philippe osera dire publiquement à François Florent en personne que son école est une « usine ») puis le stage « Scène » (exceptionnel : sous la direction de la prof bulgare Antonia Malinova ; grande connivence avec la présentatrice télé suisse Alexia Erb). Début de rencontres déterminantes : le chanteur Martin Dages, l’écrivain Philippe Besson, l’intellectuel Lionel Souquet, la comédienne Géraldine Gaultier, le romancier Thibaut de Saint Pol, etc.

 

Classe de 1ère ES 2


 

Année scolaire 2007-2008 : Premier mois de remplacement au lycée Jacques Prévert de Longjumeau (avec une classe de 1ère ES 2 avec qui le contact passe très bien). Puis période noire entre novembre 2007 et janvier 2008 : remplacement entre le collège ZEP des Pyramides à Evry et le collège André Maurois d’Épinay-sur-Orge. Inscription aux Cours Florent à l’année, dans une classe de plus de 30 élèves (promo de Noémie Merlant, Philippe Welke, Jérôme Thibault ; sous la direction de Bertrand Degrémont) : Philippe n’y restera que 6 mois tellement il y trouve l’ambiance détestable (il n’en gardera qu’une amitié : celle de Jérôme Thibault). En janvier 2008, le soleil réapparaît : remplacement jusqu’en juin au lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge. Philippe rencontre le journaliste Frédéric Martel et intègre l’équipe des critiques du site (gauchiste) Non Fiction. Bref casting d’entrée réussi pour une pièce Ainsi va le monde de Silvio Pistone au Petit Théâtre du bonheur de Montmartre (Philippe y joue le rôle de Fofo le débile mental pendant quelques mois). Une hasardeuse prise de contact avec des professeurs d’université de la région lyonnaise cherchant à faire publier des livres traitant du lien entre homosexualité et littérature et ayant lu avec intérêt le Dictionnaire des Codes homosexuels, aide Philippe à croire à l’imminence d’une publication. Le 8 mai 2008, Philippe est invité à sa première émission de radio pour parler de son livre qui n’est pas encore publié (émission Les Enfants de Stonewall, sur Radio Libertaire, animée par Bruno Bisaro) : c’est un succès. En juin, premier défilé à la Gay Pride de Paris. Travail de réécriture du livre Désir homosexuel et viol, qui est proposé une dernière fois à 30 maisons d’édition parisienne à l’été 2008 : L’ Harmattan dit oui tout de suite (pour le publier en 4 tomes, sous un titre différent et un découpage également différent : Homosexualité intime,Homosexualité sociale, et le Dictionnaire des Codes homosexuels) ; Actes Sud deux mois après).

 

Équipe d’Homo Micro posant avec les Lascars Gays.


 

Année scolaire 2008-2009 : En septembre 2008, Philippe intègre une année complète au lycée Jacques Prévert de Longjumeau. Peu à peu, fréquentation de l’église saint Nicolas des Champs à Paris plutôt que sainte Thérèse à Savigny, et implication dans la chorale. Cours de samba aux Gais Musettes, dirigés par le chorégraphe Torben. Philippe fait une première conférence sur le « théâtre homosexuel » au Cercle intellectuel homo de la Rive Opposée. En octobre 2008, il intègre un atelier de one-man-show, animé par Yoann Chabaud, au théâtre Le Bout à Pigalle. Publication du livre en 4 tomes en décembre 2008 chez l’Harmattan. Pour les besoins de communication autour de l’ouvrage, création du site L’Araignée du Désert (par le développeur Jacques Bodin-Hullin)… ce qui plonge Philippe dans l’Internet illimité. En janvier 2009, inscription sur les sites de rencontres homos et rupture de sa virginité. Philippe sort avec 3 garçons (dont sa relation la plus « longue » : 40 jours), puis s’arrête, se repose la question de la prêtrise, jusqu’au moment où sa meilleure amie Véronique apparaît pour lui déclarer sa flamme : ils sortent 4 mois ensemble et vont tous les deux jusqu’aux fiançailles… mais Philippe, ne le sentant pas, les brise et reprend sa vie de célibataire. Pas pour très longtemps. Surpris et déçu de ne pas pouvoir surmonter son homosexualité, il repart de plus belle dans la recherche d’« amour » homo : il enchaîne ainsi dix autres relations avec des hommes, qui s’étaleront de septembre 2009 à janvier 2011, et qui ne dureront pas plus de deux semaines chacune. Par ailleurs, en janvier 2009, Philippe intègre l’équipe d’animateurs radio de l’émission Homo Micro sur Fréquence Paris Plurielle, animée par Brahim Naït-Balk (il y restera 2 ans et demi en tant qu’animateur de la rubrique « Sex Symbol »). De mars à juin 2009, collaboration à différents articles sur les sites Les Toiles roses et Non Fiction (Philippe finit également par être viré suite à ses prises de position anti-homosexuellement correctes). En mai 2009, entrée parmi les « 1001 Célébrissimes » du photographe François Lebel. En juin 2009, Philippe est nommé pour la première (et seule) fois parrain du petit Marius Gimelli.

 

Équipe d’animation de Savigny-sur-Orge le 20 mai 2007


 

 

Année scolaire 2009-2010 : Professionnellement, année scolaire en tant que prof d’espagnol au lycée professionnel Jean Monet à Juvisy (17 classes : 450 élèves en cours !). Ré-inscription à l’atelier one-man-show du théâtre Le Bout. En octobre 2009, tout premier passage-télé de Philippe à l’émission Y’a une solution à tout ! d’Évelyne Thomas sur la chaîne Direct 8. En décembre 2009, début de préparation d’une thèse – qui ne verra jamais le jour – sur la place du viol dans l’œuvre du dramaturge Copi (ce projet aura permis la rencontre avec Marcial Di Fonzo Bo, René de Ceccatty). En mai 2010, contribution à l’album URGENCES du rappeur Monis, avec la chanson « Lettre ouverte ». Amoureusement, Philippe continue de sortir avec des hommes, en resserrant de plus en plus ses exigences… et ses espérances de trouver la plénitude dans une relation homo. Le 8 juin 2010, conférence (remarquée et houleuse) sur la mixité des sexes dans le « milieu homo », organisée par l’association L’Autre Cercle à l’Hôtel Millénium de Paris : le public lesbien s’insurge qu’un homme gay parle de lui ! Par ailleurs, changement de domicile après 4 années à Savigny-sur-Orge : déménagement dans le 5e arrondissement de Paris, en face du Jardin des Plantes (grâce à saint Antoine de Padoue et saint Joseph !).

 

Année scolaire 2010 – 2011 : En juillet 2010, Philippe publie une courte critique « Freiner l’homoparenté » (défendant la sortie de l’essai psychanalytique Homoparenté de Jean-Pierre Winter, à l’aube de l’arrivée du « mariage gay » en France) qui met le feu aux poudres au site Non Fiction (record de visites et de critiques sur cet article). Le 12 septembre 2010, Philippe est modérateur d’une table ronde sur « Sport et Homosexualité » à la Fête de l’Huma (interview de Pascal Brethes, Yoann Lemaire, Ian Brossat). Également en septembre, il joue deux représentations de la pièce Histoire d’âmes de Lilian Lloyd au théâtre Le Bout avec la troupe du one-man-show (Julien Dubois, Cécilia, Soben, Eva, Brice Olmeta, etc.). Professionnellement, nomination définitive sur un poste fixe de professeur d’espagnol au lycée public Jacques Prévert de Longjumeau. Après 2 années dans la troupe de one-man-show du Bout, abandon temporaire des planches pour se diriger davantage vers l’écriture et la mise en scène : atelier d’écriture de Christophe Botti (aux côtés de Brigitte Molkhou, Jérôme Thibault, Philippe Rambaud, Isabelle Porte…), et en septembre 2010, début d’écriture personnelle de la pièce Vous m’avez beaucoup pédé (pièce terminée à ce jour). Par ailleurs, poursuite des chroniques radio sur Paris Plurielle: grâce à l’émission Homo Micro, Philippe fait plein de rencontres de célébrités du « milieu homo » (Denis-Martin Chabot, Océane Rose-Marie, Arthur Dreyfus, Christophe Bigot, David Halperin, etc.). Toujours en septembre, un des articles du Phil de l’Araignée sur le blog de l’Araignée, intitulé « Lettre à sœur Paula », est repéré par un jeune prêtre parisien, le père Pierre-Hervé Grosjean, et est mis en ligne sur le site Padreblog : succès immédiat. En janvier 2011, Philippe vit une dernière histoire de cœur avec un garçon, puis se décide à tout arrêter : drague homo, masturbation, porno. Ce qui consolidera son choix de continence (abstinence et don public de son homosexualité au monde et à l’Église), ce sont deux événements : une soirée-témoignage « Foi et homosexualité » organisée à l’aumônerie de la UCO à Angers, par Félicie Humeau ; et une interview de 5 heures en mars 2011 avec la journaliste de la revue La Vie Joséphine Bataille. Le choix public de la continence lui met à dos quasiment tous ses amis et collègues d’avant. En février 2011, l’album URGENCES de Monis sort. Le 19 avril 2011, Philippe parle à un café-philo à Lorient, piloté par Véronique Labadie, animé par Charles Madézo. Le 3 mai 2011, deux mini tremblements de terre surviennent : expulsion officieuse de Philippe de l’atelier d’écriture de Christophe Botti, ainsi que de l’émission Homo Micro (Philippe assurera juste quelques émissions radio sur RCN Nancy dans l’émission Ce n’est que de l’amour de Daniel Conrad). Le 20 mai 2011, passage-télé à l’émission Dieu Merci ! sur la chaîne Direct 8, avec le père Grosjean (ce sera le meilleur audimat de l’histoire de Dieu Merci !). Suite à ce succès, Philippe est immédiatement contacté par le journaliste Jean-Baptiste Maillard, Monseigneur Rey, et Frigide Barjot. En juin, passage-télé à l’émission Les Enfants d’Abraham sur Direct 8. Le 5 juillet 2011, contribution à la revue Causeur d’Élisabeth Lévy. À l’été 2011, début des témoignages en binôme avec Frigide Barjot, même si parfois Philippe et Frigide assurent des conférences séparément, et que Philippe ne se reconnaît pas dans le discours de son binôme. En août, Frigide et Philippe partent témoigner aux JMJ de Madrid, principalement au Parc du Retiro.

 

Philippe et Mgr Nicolas Brouwet à Tarbes en 2012


 

Année scolaire 2011 – 2012 : Professionnellement, année de mi-temps prise par Philippe pour qu’en parallèle de son travail de professeur, il puisse assurer les évangélisations avec Frigide Barjot et terminer de mettre en ligne sur l’Araignée du Désert une version plus commentée et complète de son Dictionnaire des Codes homosexuels (DICO ON LINE). Mi-temps vécu douloureusement à cause d’une inspection en décembre qui se passe très mal : un jeune inspectrice, Beatriz Beloqui, casse tout son travail et veut se venger de ses activités extérieures (site, livres, opposition au « mariage gay »). Début des pressions de la part du Ministère de l’Éducation Nationale (les associations LGBT téléphonent aux différents proviseurs de Philippe pour leur demander de l’exclure ; le journal Métro News, sous la houlette du député communiste Ian Brossat, publie un article faisant courir le bruit que Philippe provoquerait des vagues de suicides chez les jeunes ; même le ministre Vincent Peillon s’en mêle !). Le 4 février, Journée de la Dignité au CeTh de Caen, autour de Florence Aubenas (ex-otage en Irak) puis de Philippe. Le 15 février, à Rennes, dans le cadre du séminaire Et la chair s’est faite verbe à l’Université de Villejean, Philippe fait une conférence sur le thème « Cannibalisme et Homosexualité ». Le 20 mars, conférence remarquée de Philippe à l’IÉSEG de la Défense. Du 31 mars au 2 avril, lecture de textes de saint Augustin à l’église saint Séverin pour Hosanna dans la ville (Philippe est accompagné des comédiens Alain Pochet, Jérôme Thibault et la chanteuse Benedict). Commencement des témoignages de Philippe seul dans les établissements scolaires cathos de Paris (Thérèse Chappuis, saint Jean de Passy, Stanislas, etc.), devant des amphis bourrés à craquer. Entre temps, début de la campagne présidentielle : Frigide Barjot et Philippe montent au créneau, dans le contexte brûlant des pièces de théâtre blasphématoires (Piss-Christ, le Jésus de Castellucci, Golgota Picnic au Théâtre du Rond-Point) et des manifestations de Civitas ; dans l’entre-deux-tours des présidentielles, visite privée de Frigide Barjot et Philippe à l’Élysée le 17 avril (Philippe ne cautionne pas l’idée de bulletin « JÉSUS 2012 » de Frigide Barjot). Toujours en avril, Philippe débute la rédaction d’un livre (conversations croisées entre Frigide et Philippe) sur l’homosexualité, écrit aux 3/4 par lui, livre qui ne verra jamais le jour car fin mai 2012, alors que Philippe est invité personnellement pour son témoignage à Lyon, sans Frigide Barjot, celle-ci pique une crise de jalousie qui signera la fin définitive de douze mois de collaboration épisodique. Le saut dans l’inconnu avec l’année de disponibilité sans soldes est complet. Philippe n’est pas encore au courant que l’année scolaire qui vient va être consacrée au « mariage pour tous », mais il ne se lance quand même dans la rédaction d’un livre court sur l’homosexualité, L’homosexualité en Vérité. Il trouve éditeur (Frédéric Aimard) lors de sa participation à l’Université d’été de l’Alliance Vita, animée par Tugdual Derville et Ségolène du Closel aux Jardins d’Anjou. Il participe aussi à l’Université d’été des frères de saint Jean sur le « Libéralisme » à saint Jodard.

 

Frères de saint Jean à Saint Jodard


 

5 septembre 2012 : Réunion secrète des 50 têtes de réseau du mouvement d’opposition au « mariage pour tous » à Saint-Sulpice à Paris. Première fois que Philippe accepte de revoir Frigide Barjot. Mais de loin car leur rupture est définitivement consumée. Philippe s’exprime en grand groupe en critiquant l’angle d’attaque du collectif (pas encore appelé LMPT) trop focalisé sur les conséquences du « mariage gay », et pas assez sur l’essentiel : le « Mammouth à dégraisser » de l’homosexualité. Même s’il est pressenti comme une des pièces-maîtresses de ce qui allait devenir La Manif Pour Tous, il sera remplacé par Xavier Bongibault (plus soumis à Frigide Barjot qui veut occuper le haut de l’affiche), puis d’autres (Jean-Pier Delaume-Myard). Il sent que personne ne parlera d’homosexualité sauf lui, et que les opposants au « mariage gay » ne vont traiter que des conséquences de cette loi (conséquences sur la filiation) et non de la loi en elle-même. Peu à peu les organisateurs du mouvement ne jurent que par Frigide Barjot (par dépit et manque de courage). Quelques jours plus tard, le 11 septembre 2012, Philippe assiste – en tant que témoin muet – à une importante table ronde au Sénat : Caroline Mécary, Didier Eribon, Esther Benbassa et Daniel Borrillo exposent le pré-projet de loi du « mariage gay ». Eux et leurs amis (dont le jeune écrivain Eddy Bellegueule) découvrent peu à peu qu’ils ne font pas l’unanimité dans la salle et pique une crise d’hystérie contre leurs invisibles détracteurs qui les cernent.
 

Hiver 2012 -Printemps 2013 : Philippe est peu à peu écarté du collectif Manif Pour Tous, même si au départ, tout semblait le désigner comme principal porte-parole (il est baptisé « le troisième pied du trépieds » par Tugdual Derville). Contrairement à ce qui a été dit par certains (qui ont prétendu que Philippe cherchait la célébrité), il fait très peu de passages-télé (TV Tours, MCE, Infra-Rouge sur France 2 où la journaliste Nathalie Sapena le tacle sans le prévenir, RFI). Il décline même deux possibilités d’intervention dans On n’est pas couché sur France 2 face à Laurent Ruquier (Virginie Tellenne alias « Frigide Barjot » y est pour beaucoup dans la décrédibilisation de Philippe auprès des journalistes mainstream tels que Natacha Polony et Aymeric Caron), il refuse un autre débat sur France 2 après un téléfilm sur la GPA, ainsi qu’un passage sur BFM TV (il a privilégié ses engagements auprès des catholiques de province, sa présence aux manifs… alors même que les organisateurs lui ont coupé le micro au moment des défilés, et ont presque réussi à l’empêcher de prendre la parole le 13 janvier 2013 sur le podium du Champ de Mars…). Il passe dans quelques médias « catholiques » (Le Grand Témoin sur Radio Notre-Dame, Valeurs actuelles, Le Figaro, Famille Chrétienne… sans être compris d’eux) et une seule fois sur KTO (où Étienne Loraillère lui coupe sans arrêt la parole). Sa page Wikipedia est créée et n’est pas de son initiative. Un déjeuner est organisé entre Éric Zemmour et Philippe sur les Champs-Élysées, pour les faire se rencontrer, mais la mayonnaise ne prend pas et Zemmour-le-bavard ne comprend pas l’enjeu de l’homosexualité. Philippe participe au départ au mouvement Homovox (collectif de personnes homos publiquement opposées au « mariage gay »), mais en part très vite – en faisant retirer sa vidéo du site – car ce mouvement n’est composé que de personnes homos qui défendent la cause (la pratique homo, « l’amour » homo, le « couple » homo, l’Union Civile) dont elles dénoncent les conséquences (le « mariage gay », la PMA, la GPA, etc.) : Homovox est récupéré par Nathalie de Williencourt, Frigide Barjot et tous les défenseurs de la soi-disant première phase du « mariage gay » (l’Union Civile). Philippe fait une brève collaboration à l’ouvrage collectif Tous unis pour le mariage (piloté par le député Jean-Frédéric Poisson, qui le citera à l’Assemblée Nationale). Erwan Binet, le rapporteur officiel du « mariage gay », Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, le connaissent, mais jouent l’ignorance pour ne pas lui faire de publicité. Peu soutenu, esseulé, voire carrément méprisé par son propre camp (la plupart des manifestants anti-mariage gay sont en réalité pro-amour homo et pro-mariage gay, et refusent tout discours sur l’homosexualité, en soutenant que ce n’est pas le sujet et que le seul enjeu de la Loi Taubira ce sont l’enfant et la famille), Philippe est (mal) accueilli par les médias dits « catholiques », qui lui proposent malgré tout quelques bonnes mais trop rares interviews (c.f. celle de Lourdes par Radio Présence est quasiment la seule qui vaut le détour), mais qui peu à peu le présentent comme un extraterrestre, une star éphémère et capricieuse (voire caractérielle et mal commode). Il est personnellement sidéré de l’« accueil » des catholiques progressistes (qui le voient comme un fondamentaliste obsédé de l’abstinence) ainsi que des catholiques tradis conservateurs (qui le voient comme un guignol voulant faire à tout prix parler de lui, surtout après sa chanson « C’est bien gentil », ou comme un dangereux promoteur de l’homosexualité – c.f. la polémique sur le site Nouvelles de France avec les articles clairement homophobes de Falk van Gaver et Jacques de Guillebon). Malgré cette rupture tacite (qui sera définitivement marquée à la Manif du 24 mars 2013, à laquelle Philippe n’assiste pas), Philippe enchaîne des conférences partout en France, pour présenter son livre L’homosexualité en vérité, qui se vend comme des petits pains (plus de 10 000 exemplaires à ce jour). Ce tour de France lui fait découvrir les grands témoins du monde catholique émergent, le fait voyager en France mais aussi en Belgique (février 2013), en Espagne (mai 2013), au Liban (avril 2013), en Martinique (mai 2013). Après son voyage au Liban, Philippe tente de s’incruster au mouvement intellectuel et militant des Veilleurs de Paris (où il parle publiquement à de nombreuses reprises), puis en province (Toulon, Strasbourg, Cholet, Nantes, Lille, Beauvais, Pau, Chambéry, Paray-le-Monial, etc.). Il signe la postface du livre de Daniel Ange Mai 2013 Rébellion ! et s’engage épisodiquement aux Veilleurs debout. Mais là encore, la primauté et l’urgence du traitement de l’homosexualité, la centralité du sujet, n’y est pas comprise. Il va très vite ne plus s’y reconnaître et trouve que Les Veilleurs blablatent (et ronflent !). Écœuré par l’absence de courage et de vision, et surtout le carriérisme, des leaders de La Manif Pour Tous, il tire peu à peu sa révérence d’un mouvement auquel il n’a jamais été intégré.

 

11 mai 2013 : La participation de Philippe au TEDxSalonAlsace à Strasbourg fait beaucoup de remous. Même si, sur le moment, son talk a été très apprécié, sa vidéo sera la seule qui ne figurera pas sur Youtube (fait extrêmement rare, vu la déontologie soi-disant « ouverte » des TEDxSalons).

 

15 juillet 2013 : Guidé par l’intuition que le nœud du problème mondial au niveau de la sexualité est l’hétérosexualité (celle-ci étant prise pour la différence des sexes), Philippe fonde avec plusieurs amis un site très sérieux – CUCH (Cathos Unis Contre l’Hétérosexualité) – qui lui tient vraiment à cœur et qui est un avant-goût du livre Les Bobos en Vérité, troisième opus s’annonçant vraisemblablement comme la suite logique des deux premiers volumes L’homosexualité en Vérité (septembre 2012) et L’homophobie en vérité (septembre 2013, qui se vend beaucoup moins que le premier et n’est compris que des personnes homos elles-mêmes). Pendant l’été 2013, Philippe témoigne dans plus de 8 festivals cathos de la jeunesse. Mais c’est déjà son chant du cygne, car il n’est vu que comme un « témoin » et une « star de Manif Pour Tous » (ce qu’il n’a jamais été : il se dit analyste et défend le fait que l’homosexualité est un sujet dépassant en importance le seul « mariage gay » puisqu’il déborde sur les prochaines lois transhumanistes) : les catholiques ne vont pas creuser plus loin, ni se former sur l’hétérosexualité ; et ils n’ont que mépris pour le mot « homophobie », qu’ils considèrent à la fois comme une insulte et une irréalité.
 

Philippe et un de ses guitaristes


 

De septembre 2013 à septembre 2014 : Philippe donne sa démission de l’Éducation Nazionale (comme il la surnomme). Comme il veut faire entendre sa voix et sent que le combat politique est perdu d’avance, il fait feu de tout bois et se lance dans la chanson pour faire passer ses idées. Sous la direction artistique d’Ultreïa, avec l’aide précieuse de l’arrangeur Jean-Charles Wintrebert, Philippe prépare un album de chansons intitulé Boulet de canon, presque entièrement catholique dans sa thématique, avec un clip reprenant en entrée le discours d’Erwann Binet : « Veilleur je suis là » (Philippe y fait semblant de jouer du piano). Cet album ne donne lieu à aucune promotion (même s’il passe sur une émission de Canal + qui le tourne en dérision en affirmant qu’il est sponsorisé par Christine Boutin) et ne fait l’objet d’aucun concert : il tombera complètement dans l’oubli. À côté de cela, Philippe poursuit les conférences partout en France (à un rythme beaucoup moins soutenu), l’écriture (il avance sur son Dictionnaire des Codes homosexuels, publie régulièrement des papiers sur le site CUCH, s’occupe des brèves sur le journal France Catholique avant de leur claquer la porte au nez pour mauvais traitement verbal), les groupes de travail sur le Gender (piloté par Mgr de Dinechin) et les rencontres. Le 9 mars 2014, la maman de Philippe, Monique, décède d’un cancer du sein, et part en odeur de sainteté (elle a eu le bon goût d’attendre son fils avant de mourir !). L’homélie de son grand-frère Miguel pour l’enterrement est à ses yeux indétrônable. Retour de Philippe à Paris. Son livre L’homosexualité en vérité est traduit et publié en Italie le 30 mars 2014 avec le titre Omosessualità Controcorrente aux éditions Effata (ce titre ne convient pas à son auteur). S’ouvrent les portes de l’international. Des interviews de lui sortent en Slovaquie, au Brésil, en Amérique Latine, et bien sûr en Italie. Tout démarre à Bologne avec les frères de saint Jean qui le font venir en avril 2014 (le cardinal Caffarra refusera de le voir). Philippe revient pour des conférences en mai, successivement à Turin, Milan puis Rome. Puis c’est le tour de l’Espagne, avec les conférences de Logroño (Rioja, en Espagne) sur l’invitation de l’évêque Juan-José Omella, ancien camarade de séminaire de son père. Coup d’accélérateur sur la traduction espagnole. En juin 2014, Philippe se rend d’abord quelques jours à Londres pour parler aux Veilleurs London, puis enchaîne avec une semaine en Côte d’Ivoire, pour une Mission sur la famille et le mariage, aux côtés du père Cédric Burgun et de la politologue suédoise Maria Hildingsson. C’est la première fois qu’il foule le sol africain, et ce voyage le marquera fortement, tant au niveau de sa foi que de l’amitié échangée avec les Africains. Pendant l’été 2014, Philippe est programmé aux Bancs Confidence de la Cathédrale d’Albi (avec Michel Cool et Katherine Waldteufel). Le 25 août 2014, après une journée d’évangélisation au Festival Anuncio au Sacré-Cœur de Montmartre, il vit le premier miracle divin sensible de sa vie : lors d’une confession (avec un prêtre qui venait d’être ordonné 3 mois de cela), pendant l’imposition des mains, l’Esprit Saint descend sur sa tête en grosse source de chaleur. Il revivra plus tard dans l’année un autre miracle au Sacré-Cœur, cette fois en lien avec saint Antoine de Padoue qui a parlé à travers un prêtre polonais en homélie (qui a cité textuellement la phrase que Philippe venait d’échanger en privé à la statue de saint Antoine : « Nous sommes tous des bougies humaines. »). Les conférences de Philippe se poursuivent et prennent une coloration clairement européenne : en octobre à Padoue (Italie : rencontre capitale avec le père Giovanni Ferrara), en novembre à Mabeuge (Belgique), en décembre à Neuchâtel et Fribourg (Suisse), en janvier 2015 à Barcelone (Espagne, avec No Temo). Un essai raté de rencontre au Vatican entre le Pape François et la délégation de personnes homos continentes chapeautée par Philippe et par Mgr Rey a lieu… et comme d’une part les cardinaux autour du Pape ont fait barrage (en craignant qu’une telle initiative « puisse lui plaire ») et d’autre part que le père Louis-Marie Guitton a choisi d’enfermer l’apostolat de l’homosexualité dans la sécurité et l’anonymat feutré de l’association Courage International, ce voyage romain fait chou blanc. Philippe participe au lancement des antennes Courage en France, mais se rend vite compte que ces groupes de parole, calqués sur les Alcooliques Anonymes proposent l’abstinence et non la continence. Il n’y restera qu’un an.
 

Abidjan en pleine procession urbaine du Saint Sacrement


 

Philippe et le père Giovanni Ferrara de Padoue, le 25 mars 2015


 

 

Année 2015 : En 2015, Philippe n’arrive pas à retrouver un emploi (y compris en présentant sa candidature auprès des établissements scolaires catholiques en tant que prof d’espagnol : l’homosexualité est un sujet qui fait peur, et il est désormais blacklisté de partout) et ne parvient pas non plus à trouver éditeur catholique pour son livre (pourtant visionnaire) Les Bobos en Vérité (qui déclenche les foudres de blogueurs tels que Fikmonskov ne supportant pas de se voir taxés de « bobos » ; les scouts d’Europe, quant à eux, commencent même les démarche pour traîner Philippe en procès pour son clip « C’est bien gentil » : véridique). Ce dernier livre – Les Bobos en Vérité est publié en auto-édition sur Book On Demand et fait évidemment un flop. Philippe arrivera à vivre sans salaire, sans emploi, et à payer son loyer parisien grâce à ses maigres économies de prof et les dons de ses amis (la Providence, comme il dit) pendant six années, et se résoudra – après avoir longtemps lutté – à demander le RSA (Revenu de Solidarité Active) seulement en avril 2018. À l’été 2015, Philippe participe à l’organisation du premier « Parcours Homosexualité » accueilli par la communauté de l’Emmanuel à Paray-le-Monial… mais l’accueil de ses topos est tellement mauvais qu’il profite de cet événement pour quitter définitivement Courage après avoir participé à son installation en France. Dans la foulée, plutôt que de revenir à Paris, il fait un crochet pendant 3 jours à Brignoles (près de Toulon), où il écoute jour et nuit un moine de saint Jean lui raconter tout ce qu’il a étudié depuis 30 ans sur les prophéties des Fins dernières. Philippe, qui s’intéresse fortement à l’Apocalypse, à la Fin des Temps, à la puce électronique et à l’Antéchrist (il se plonge dans Le Maître de la Terre, Le Père Elijah, Soloviev, etc.), reçoit beaucoup d’informations capitales de ce frère – qui se décrit lui-même comme « insignifiant » – qui lui serviront par la suite pour écrire son futur livre Homo-Bobo-Apo. En septembre 2015, Philippe tente de monter avec quelques amis (les Laissy et Franck Nankam) une école d’arts, de comédie musicale et de décryptage d’actualité, dans le 16e arrondissement de Paris, et baptisée Cours Wojtyla, sous le parrainage de l’aumônier des artistes de Paris le père Philippe Desgens. Mais par manque d’argent, d’élèves et de soutiens, ce beau projet tombe à l’eau. Mais Philippe le voit comme une aubaine car cela lui laissera le temps de se consacrer pleinement à ses trois sujets favoris : l’homosexualité, la Franc-Maçonnerie et les Fins dernières. Ceci étant, à la fin de l’année 2015, cassé par tant d’échecs successifs, il rentre dans un forme de révolte (il traite La Manif Pour Tous de « connards !! » sur Twitter quand ils voient ses leaders défendre la création d’une Union Civile), de rempli et de profonde nuit. Il n’est plus du tout invité nulle part, et le niveau de réflexion des figures intellectuelles « catholiques » (l’abbé Grosjean, Koz Toujours, François-Xavier Bellamy, Thérèse Hargot, Eugénie Bastié, Charlotte d’Ornellas, Tugdual Derville, Cardinal Sarah, Thibaut Collin, etc.) le désole.
 

Philippe et ses amis argentins devant l’Opéra Garnier à Paris


 

Cottolengo à Barcelone


 

Père Michel Baute et Philippe à la grotte de Lourdes


 

Année 2016 : En début d’année, Philippe commence à se filmer tout seul par des petites vidéos d’humeur sur Youtube, traitant de plein de sujets divers et variés, tantôt profonds (masturbation, puce électronique, Antéchrist, etc.), tantôt d’apparence anecdotique (Princesse Sarah, Mylène Farmer, l’ambiance aux soirées, etc.). Sa chaîne étant rattachée à une adresse e-mail qui lui sera énigmatiquement supprimée par Google à la fin de l’année, tous ces entretiens spontanés seront supprimés. Philippe, par ailleurs, essaie de se rendre utile en écrivant ses 247 questions sur l’homosexualité dans l’Église, puis en s’engageant à l’association caritative catholique s’occupant des personnes de la rue et des personnes prostituées : Aux Captifs la libération. Les responsables, par peur de son homosexualité, ne le confrontent pas aux hommes prostitués homos, et lui proposent à la place des maraudes autour du Pré Catelan auprès des personnes transsexuelles et des prostituées. Il viendra plusieurs mardis de suite dans ce lieu, et adore ce moment de rencontres. Après quelques mois, ne voyant pas le sens de son apostolat, Philippe prend la lourde décision de partir évangéliser dans les rues (il commence à vider son appartement) et de vivre dans la rue. Il ne le fera finalement pas, car il soumet son projet au discernement (il passe une semaine de retraite à l’abbaye tradi du Barroux, où les moines ne le reconnaissent pas) ainsi qu’aux conseils de Mgr Brouwet (évêque de Lourdes qui est le seul chef d’Église qui l’avait soutenu publiquement lors des Manifs Pour Tous). L’évêque lourdais l’encourage timidement à poursuivre ses écrits et ses études de l’homosexualité comme avant. Philippe revient donc à Paris sans réelle boussole ni direction. Cela lui laisse le temps de… se laisser pousser les cheveux, de lire, d’assister à plein de conférences (sur la Blockchain, les énergies, l’occultisme, les Fins dernières, la Franc-Maçonnerie…), d’écrire. À un moment donné, pour gagner un peu d’argent, il se lance dans les visites touristiques homos de Paris sus la casquette de guide Cariboo : c’est à la fois une super idée (il y a tant d’angles possibles pour montrer Paris grâce à l’homosexualité) mais aussi un détournement trop folklorique du message que Philippe veut faire passer. L’angle homo-catho des visites fait repoussoir, et celles-ci ne trouvent pas leur public. Le 25 avril 2016, Philippe, exceptionnellement, est recontacté par la radio parisienne RFI International pour présenter son livre La Homosexualidad en Verdad, publié chez Desclée de Brouwer grâce à l’appui du cardinal Omella-Omella (cette publication a traîné énormément à cause de la traduction, et également de la fermeture des catholiques espagnols et latino-américains vis à vis de l’homosexualité : même la sortie de ce livre n’a fait l’objet d’aucune invitation en Espagne et en Amérique par la suite… Il faut le voir pour le croire !). Philippe continue son petit bonhomme de chemin, sans savoir où il va ni à quoi ça sert : il se rend à beaucoup d’événements qui lui permettent de voir concrètement l’imprégnation de la Nouvelle Religion mondiale de l’Antéchrist et de la Franc-Maçonnerie (Nuit Blanche, Nuit des Musées, tenue blanche dédiée à Star Wars dans les plus prestigieuses loges francs-maçonnes de Paris, etc.). Pendant la campagne présidentielle d’avril-mai 2016, il ne vote ni au premier ni au second tour (tellement il est dégoûté par l’ensemble des programmes, y compris celui de Jean-Frédéric Poisson, qu’il décrit comme « franc-mac »). Quand les résultats tombent, il devine avec précision le quarté gagnant. Il décrit par la suite le discours d’Emmanuel Macron comme typiquement « antéchristique ». Philippe ne trouve qu’un seul soutien politique qui ait grâce à ses yeux : Xavier Lemoine (maire de Montfermeil) : il n’attend maintenant que la royauté d’un roi catholique ET pauvre. Le 5 juin 2016, suite à son intervention au rassemblement de février de l’association Mère de Miséricorde conduite par Valérie Ternynck (une femme qu’il admire beaucoup), Philippe est invité à témoigner (au sujet de l’homosexualité) à la Cathédrale de Lille, aux côtés de Sabine Poujade (au sujet de l’euthanasie) et de Laëtitia de Calbiac (au sujet de l’avortement). Les deux témoignages sur l’euthanasie et sur l’avortement ne posent pas problème, mais l’homosexualité, si ! La Pastorale de la Santé, puis la Pastorale des Familles, et enfin le curé de la Cathédrale (promis à devenir évêque, et exerçant déjà des bénédictions privées de « couples » homo) s’opposent à la venue de Philippe et menacent de boycotter l’événement pastoral diocésain s’il vient. Après moultes combats et pressions, les personnes qui faisaient venir Philippe ont tenu ferme, et finalement, le témoignage a eu lieu, face à une assistance quasi vide, mais très attentive… et à quel prix ! L’essayiste est traité comme un dangereux criminel. Et ceux qui tentent de le faire venir dans leur paroisse, leur aumônerie, leur établissement scolaire, le mesurent après coup ! Fragilisé par son apostolat, avec le sentiment d’être inutile, Philippe baisse les bras après 5 années de continence : il se réinscrit sur les sites de rencontres homos, pour être entouré de personnes homos qui lui manquent. Il organise quelques soirées avec des gars d’Internet (dont certaines sont très réussies). Mais peu à peu, il cède à la tentation de ressortir avec des hommes. Il vit deux relations sexuelles successives, dont il se confessera immédiatement auprès d’un prêtre de son quartier, le père Albert Gambart. Il vit une des plus belles confessions de sa vie. Prenant conscience de la primauté du sujet qu’il porte, Philippe tente de démontrer en quoi l’homosexualité est un sujet central pour notre monde et pour l’Église. À l’occasion d’une nouvelle invitation à Fribourg (Suisse) en hiver, il rédige une conférence-topo tellement dense qu’elle se transforme en mini-livre intitulé Homosexualité, la Priorité niée, que Philippe publiera à compte d’auteur juste après. Sa conférence devant les élèves de Philanthropos (institut mené par le philosophe Fabrice Hadjadj) est si riche, brouillonne, et critique vis à vis des Veilleurs et de La Manif Pour Tous, qu’elle fait un bide : en guise d’au revoir bobo, Hadjadj, sans s’en rendre compte (car il n’a pas lu le chapitre sur la bière des bobos cathos dans Les Bobos en Vérité) lui propose une prochaine « bière avec lui, et le congédie en le trouvant implicitement « too much » et ingrat… C’est un rendez-vous manqué. Et sans doute le dernier à Philanthropos pour Philippe. Le boboïsme est bien installé dans l’Église Catholique…
 

Philippe et le père de Penfentenyo à Cuzco (Pérou)


 

Année 2017 : Presque totalement isolé et incompris, Philippe en a pris son parti. Il avancera et écrira seul, sans attendre aucune reconnaissance. Il sort beaucoup, pendant le début d’année, au cinéma avec une amie, Isaline, qui avait commencé les Cours Wojtyla, car elle a l’amabilité de lui offrir des places : s’en suivent de riches débats sur le monde actuel. Le 11 janvier 2017, Philippe est invité à parler d’homosexualité devant les étudiants en prépa de l’établissement prestigieux Jean Zay : une enseignante vient en reconnaissance et n’adhère pas à son propos ; la vidéo-conférence est visionnée par la directrice de l’école qui menace l’aumônier (le père Olivier Humann) de suspendre les activités de l’aumônerie (et la vidéo a été retirée de Youtube depuis). Par ailleurs, divers établissements catholiques de Paris (collèges, lycées) ont essayé de faire venir Philippe dans leurs enceintes, mais se sont tous ravisés, par peur des risques (alors que les besoins de leurs élèves sur ce sujet sont criants). En février 2017, Philippe est invité à ce qui aurait dû n’être qu’une banale soirée d’aumônerie programmée par un groupe de jeunes catalans et la pastorale des jeunes de Barcelone dirigée par le père Bruno Berchez… et qui s’est transformé en tollé national. Sous prétexte que Philippe parle d’homosexualité publiquement en lien avec la continence, tous les médias espagnols voient en lui « un dangereux homosexuel homophobe » et l’attendent au tournant. Les 5 jours qui ont précédé la conférence du Café Youcat (12 févier dans le cloître de l’église Santa Anna), ils se sont excités sur son compte. 23 médias – dont 10 télés – couvrent l’événement ; 60 journalistes étaient présents à la conférence ; Philippe est contacté personnellement par les 4 télés plus importantes du pays ; une cohorte de juristes et d’avocats était sur le pied de guerre ; le Parlement catalan (la Generalitat) et la maire de la ville de Barcelone (Ada Colau, ouvertement bisexuelle) ont tout fait pour annuler la conférence (notamment en signant massivement une pétition) ; l’archevêque Monseigneur Omella a dû écrire au Parlement pour faire valoir son droit d’organiser au sein de sa maison les événements qu’il voulait ; 3 mouvements de contre-manifestation (avec une centaine de manifestants) ont tenté d’empêcher l’événement ; 16 000 € ont été jetés par les fenêtres pour assurer la sécurité ; 4 activistes LGBT ont essayé d’interrompre la conférence dès les 10 premières minutes et ont été expulsés calmement ; la plupart des journalistes sont partis après avoir eu leur moment de « confrontation » ; le passage-télé sur TV3 que Philippe devait assurer le lendemain (lundi 13) a été annulé. Voilà le tableau dantesque dans les grandes lignes. Après cet épisode catalan de surexposition médiatique (peu satisfaisante, car son message n’a pas pu passer correctement), Philippe est revenu fatigué physiquement et spirituellement. Il a l’air de perdre son temps en regardant/analysant des émissions de télé nullos : Mariés au premier regard, The Voice, Demain Nous Appartient, et bientôt la série Joséphine ange-gardien. Après quelques mois, il se réinscrit sur les sites de rencontres, et il y fait la rencontre rapide d’un Toulousain, Jérémy. Leur entente est immédiate. Philippe descend sur Toulouse à deux reprises, entre les mois d’avril et de mai (avec une coupure pendant laquelle il connaît son troisième miracle sensible, à travers l’homélie du père Philippe Desgens et sa phrase de conclusion « Si nous ne suivons pas le Christ, nous resterons toujours des affamés de Vérité. »). C’est la première et seule fois qu’il tombe amoureux. Il décide néanmoins, par amour pour le Christ, de rompre cette relation fin mai, même si elle se décide arbitrairement. De retour à Paris, cet épisode « Jérémy » donne un énorme coup d’accélérateur à la rédaction du livre Homo-Bobo-Apo que Philippe considère comme la somme et la synthèse de toutes ses recherches, de tous ses livres et de toutes ses idées. L’essayiste se noie dans le travail pour oublier Jérémy et ne pas descendre sur Toulouse. À la base, cet essai était une commande personnelle des éditions Téqui, très intéressées par les réflexions de Philippe sur l’Antéchrist. Mais comme Bruno Mollard n’a pas accepté que Philippe critique La Manif Pour Tous, le cardinal Sarah et d’autres évêques comme Mgr Lebrun (qui pourtant, avec le temps, se révèlent vraiment francs-maçons), la perspective de publication est avortée. En septembre 2017, Philippe publie donc son livre sur Kindle Amazon, sans pouvoir être aidé et édité. En novembre 2017, une photographe du groupe ÉLÉGANCE, Caroline, lui propose un shooting photos gratuit dans le quartier de la Bibliothèque François Mitterrand à Paris, la veille du départ de ce dernier pour un cycle de conférences au Pérou, sur l’invitation du père français Christian de Penfentenyo (pays fortement menacé par les législations du Gender reposant sur l’homosexualité). Une fois arrivé à Cuzco, Philippe découvre que toutes les conférences ont été annulées car les organisateurs ont prétexté qu’il critiquait le Pape François sur son Facebook (en effet, le Pape François venait de dire dans son interview à Dominique Wolton qu’il était favorable à l’Union Civile). Son séjour, initialement orienté vers la formation et l’apostolat (Philippe a bénéficié d’une courte interview sur la chaîne EWTN, mais toute la partie de son discours sur la dimension politique et péruvienne de l’homosexualité a été coupée au montage, pour ne laisser place qu’au témoignage personnel victimisant), s’est transformé, à l’instar du voyage au Liban en 2013, en voyage touristique. De retour en Europe, dans la foulée du voyage péruvien, Philippe écrit son premier livre en espagnol non-traduit en français, La Homosexualidad en Perú. Et il aimerait poursuivre la série avec la Suisse, où il est d’ailleurs invité pour trois conférences genevoises par le père Alexis Morard.
 

 

 

Année 2018 : Pendant l’hiver 2017-2018, il se replie sur lui-même et décide de ne voir quasiment personne, en s’enfermant chez lui pour visionner tous les épisodes de la série beauf Joséphine ange-gardien interprétée par Mimie Mathy. Il y étudie la place de la Franc-Maçonnerie et de l’homosexualité. Par ailleurs, il fait la connaissance d’un certain nombre de personnes transgenres (voire transsexuelles) et aussi séropositives que la vie lui donne et, selon lui, de manière tout à fait volontaire. En février-mars 2018, la journaliste Anne-Laure Malleyre, animatrice de Radio Courtoisie, et consciente des enjeux eschatologiques de l’homosexualité, invite Philippe à présenter son livre Homo-Bobo-Apo qu’elle décrit comme une mine d’informations, et depuis, ce dernier revient régulièrement pour animer en binôme son émission « Le Journal de la Libre France » où ils reçoivent des auteurs divers et variés (Alain Pascal, Romain Guérin, etc.). Dans cet intervalle de temps, Philippe prend la décision d’enregistrer en audio de chez lui son livre Homo-Bobo-Apo, à la base pour que son livre soit audible en ligne sur Youtube et qu’il atteigne ses amis aveugles ou alités. Il rajoute un épilogue explosif qui ne figure pas dans la version papier : « Homosexualité : Et si l’Église avait tort ? ». En février, il part à Lourdes faire une série de 15 vidéos-interview avec son amie journaliste Nathalie Cardon. À cette occasion, il rencontre Mgr Brouwet, en jouant carte sur table à propos des 11 dossiers à l’étude de la CEF (Conférence des Évêques de France) au sujet des États Généraux de Bio-éthique, en lui démontrant que les évêques sont à côté de la plaque s’ils ne traitent pas de l’alibi principal des lois transhumanistes, à savoir l’homosexualité : ils discutent pendant une heure d’hétérosexualité et de Franc-Maçonnerie, dans les jardins de l’évêché de Lourdes. En avril-mai 2018, Philippe crée des lectures publiques de textes poétiques et politiques sur la place de l’Hôtel de Ville de Paris (avec la complicité des passants, d’amis tels que Paolo, et avec un mégaphone). En juin, il collabore à la revue apolitique Unité Nationale. Dans ce même mois, il rencontre au Pouliguen le père Jozan, un fidèle lecteur de son blog. Le 5 juillet 2018, il assiste au procès pour « homophobie » de Marc-Yvan Teyssier au Tribunal de Grande Instance de Paris, et fait une description précise du déroulement de l’audience. Pendant l’été, il se réconcilie définitivement avec son frère jumeau Jean. Et il se rend à deux festivals charismatiques : un à la cathédrale de Koekelberg (où il découvre la puissance du témoignage d’Ingrid Dulière), un autre à Hautecombe (le Festival Welcome to Paradise organisé par le Chemin Neuf : sa seule invitation française de l’année). Il s’y exprime de manière libre et dit son inquiétude par rapport à l’état de l’Église, ainsi que ses tentations de quitter l’Église Catholique. En août, il fait définitivement le deuil de sa relation avec Jérémy (après plus d’un an de tentation). Mais le climat explosif qui arrive avec les scandales pédophiles cachant la gêne des chefs de l’Église à traiter clairement d’homosexualité (c.f. l’affaire McCarrick, puis Vigano, puis la bourde du Pape associant homosexualité et psychiatrie) le décourage fortement à rester cette voix dissonante et interprétative de l’homosexualité au sein de l’Église. Il reste en lien avec les sites de rencontres gays qui à la fois le fragilisent, sont des occasions de rechutes concrètes et de rupture de la continence, et lui donnent à connaître des nouveaux amis homos improbables. En février 2019, il se désinscrit totalement des applis, mais ce n’est pas d’abord pour rechoisir la continence. C’est suite à la rencontre d’un homme dont il tombera différemment amoureux que Jérémy : il s’agit d’un Parisien, Vincent, avec qui l’accord. Mais, à cause d’une force surnaturelle qu’il n’explique pas, mais également à cause de l’actualité chaotique de l’Église, il décide de rompre avec Vincent et de rechoisir – d’une manière encore plus authentique, forte et libre – la continence, fin mars 2019. Par ailleurs, six événements vont l’encourager dans la reformulation de son « Oui » à Jésus : 1) les joies vécues au sein de la petite équipe de catéchèse de CE2 à saint-Médard (7 enfants : Marie, Julie, Hortense, Mathilde, Émile, Anthony et Victor) ; 2) le buzz improbable de l’interview The Voice avec Nathalie Cardon sur Youtube ; 3) La naissance de Léonie, sa deuxième filleule ; 4) la montée en puissance du Cardinal Sarah ; 5) la rencontre avec sa petite soeur de coeur, Hortense, qui vit la même « incapacité que lui à être en couple homo » ; 6) la rencontre avec la chanteuse Stéphanie Bach, une chanteuse parisienne. En avril 2019, Philippe collabore, déguisé en ange, avec le photographe Philippe Piron. En mai, l’illustratrice Claire Le Meil lui tire un portrait psychédélique de son Dictionnaire des codes homosexuels ; et il est interviewé par le subversif (et gothique !) Morgan Priest. En juin, il quitte Radio Courtoisie dont il ne supporte ni la mondanité ni la rigidité. En revanche, face à la paresse collective de ses contemporains qui ne lisent quasiment plus, il se met à l’enregistrement de podcasts de décryptage ayant trait à la culture populaire, en particulier sur des séries grand public comme Manifest, Sex Education, les dessins animés des années 1980, mais également sur les discours ecclésiaux applaudis par beaucoup de catholiques (comme ceux du Cardinal Sarah).
 

 

Fin septembre – début octobre 2019, il organise un tournage de 10 jours d’un documentaire intitulé « Les Folles de Dieu » (« Homosexualité et vérité ») à Lourdes (chez la Vierge Marie), avec la collaboration du photographe et ami Jean-Yves Morvan, et avec six autres témoins continents, venus du monde entier : Gerson Gonzales (Péruvien), Christian Mercado (Mexicain), Santiago Mejía-Osorio (Colombien), Guillaume Gourinat (Allemand et trans) et Perrine Coulombel (Française). Avec une petite cagnotte Leetchi et l’aide d’amis. Initialement, un témoin italien devait aussi faire partie de l’équipe, mais il a été découragé par la journaliste Nathalie Cardon qui, sans aucune autre raison qu’un pharisaïsme qui entendait faire du documentaire un film de propagande en faveur de la continence homosexuelle 100% pure, a tout fait pour saboter le tournage (Trois semaines avant le début du tournage, les responsables de la Cité Saint Pierre à Lourdes – Mathias Terier, Claire Ozoux – ont refusé d’accueillir le groupe des « Folles de Dieu »… alors qu’ils accueillent à bras ouverts Devenir Un En Christ, association chrétienne homosexuelle qui justifie la pratique homo…). Ça n’a pas réussi, heureusement. Et le tournage s’est déporté à Bétharram, à 14 km de Lourdes. Il a été tellement dense qu’il se découpe en 25 parties. Il s’est achevé par 2 journées à Cholet, puis 1 mois de rab’ pour Gerson à Paris (jusqu’au 5 novembre). Quelques rares prêtres catholiques apportent leur soutien matériel, mais aucun d’entre eux, ni aucun évêque ni cardinal n’accepte de figurer à l’écran pour montrer que l’Église cautionne le message ecclésial sur l’homosexualité et aime les personnes homosexuelles. En novembre 2019 sort aux éditions Vérone le livre Interdiction des thérapies de guérison de l’homosexualité (édition à semi compte d’auteur). Il ne fait l’objet d’aucune invitation presse. Et pire : les médias « catholiques » le boudent et préfèrent inviter les ennemis de l’Église (Benoît Berthe, qui n’a jamais mis les pieds dans des groupes de thérapie, ou encore les auteurs de Dieu est amour Timothée de Rauglaudre et Jean-Loup Adénor) plutôt que Philippe ! Pour le 31 décembre, La Communauté des Béatitudes, qui l’avait déjà invité par le passé, et qui l’avait programmé pour une retraite de fin d’année, a annulé sa participation « par peur de Benoît Berthe et des infiltrations journalistiques ». À cette même période, Philippe est invité à donner plusieurs conférences sur la place de l’homosexualité dans les séries Netflix Sex Education et 13 Reasons Why à l’Université publique Juan-Carlos II à Madrid. Elles font sensation. Et l’auteur donne une « tertulia face à l’intelligentsia madrilène.
 

Année 2020 : Début 2020, Philippe fait un gros travail de transcription puis de traduction du documentaire « Les Folles de Dieu » en français/espagnol. En mars 2020, la crise sanitaire du Coronavirus arrive. Pendant le premier confinement, l’écrivain met à profit l’enfermement dans son appartement de la rue Buffon pour terminer la traduction complète du documentaire en espagnol (il ne sortira en tout et pour tout que 2 fois en 2 mois : uniquement pour faire ses courses !). Il a beaucoup aimé – pour lui-même – cette période. Et parallèlement à son travail de traduction, il s’est penché sur la place de la Franc-Maçonnerie dans le dessin animé Scooby-Doo : Mystères associés ainsi que dans la série Astrid et Raphaëlle qu’il apprécie particulièrement.
 

Autant le confinement a été le moment pour lui de vivre un vrai retour à la continence, autant le déconfinement a été malheureusement l’occasion de ruptures de cette continence, de chutes avec des gars rencontrés sur les sites de rencontres gays (toujours nettoyées par la confession, et toujours en hommage lointain à Jérémy). Toutefois, la belle et meilleure surprise de l’été 2020, ça a été la rencontre amicale avec Abdallah, un musulman rencontré par un ami commun, avec qui Philippe prendra plaisir à se balader et à philosopher. Pendant cette période, c’est toujours le branle-bas de combat côté traductions et recherche des voix-off du documentaire en espagnol (Parfois, certains gays friendly refusent de prêter leur voix, montrant ainsi leur véritable homophobie : par exemple, l’un d’eux a avoué sérieusement qu’il « aurait préféré doubler Hitler que de doubler Guillaume ». Véridique). Philippe fait des va-et-vient à Vitry-sur-Seine pour enregistrer Marylène une de ses anciennes élèves en espagnol pour la voix de Perrine. Il reçoit aussi plusieurs comédiens chez lui pour les enregistrer en français ou en espagnol (Jean-Gilles Lopez, Marc Reynier). Grâce à une annonce laissée au Collège d’Espagne de la Cité Universitaire, il fait la connaissance du metteur en scène équatorien Santiago Gortaire, avec qui il enregistre la voix espagnole de Guillaume Gourinat (le témoin allemand transsexuel des « Folles de Dieu »), et qui deviendra un ami. Par ailleurs, les collaborations musicales autour du film se multiplient : Santiago Benavides, Yann Destal, Rahan, Thierry Jamard, Vallée Stoffler, Athenas, Monis, Steph Bach… D’un autre côté, la « Fête des Voisins » est l’occasion pour lui de découvrir les artistes insoupçonnés de son immeuble de la rue Buffon : l’arrangeur Michel Derédec, l’artiste de street-art Miss-tic, un couple de doubleurs Netflix, le comédien Philippe Mercier, la chanteuse et danseuse argentine Louise Nuñez de Arco.
 

Fin octobre 2020 (jusqu’à Noël), le deuxième confinement vient mettre un cran d’arrêt à ce regain d’activités. Philippe décide d’aller passer les deux mois de reconfinement à Cholet chez son papa. C’est l’occasion pour lui de manger des tartes aux pommes tous les jours (haha), d’accompagner son père (juste avant qu’il ne vende la maison familiale l’année suivante), et surtout de s’immerger dans le travail d’enregistrement des voix-off. Il se lance le pari fou de traduire le documentaire en 5 langues (français, espagnol, anglais, allemand, italien) et de s’auto-doubler dans toutes ces langues. Et ça marche ! Grâce notamment à des amis chers comme le chef d’orchestre allemand Anselme Killian, sans qui la version allemande n’aurait jamais vu le jour.
 

Année 2021 : Début janvier 2021, Philippe revient enfin à Paris et retrouve ses amis. Ce retour le fragilise néanmoins sexuellement. L’essoufflement arrive en partie à cause de la lenteur du montage, mais aussi du manque de Jérémy. Sentant le travail de montage et de publication du documentaire stagner, Philippe rechute à nouveau avec des hommes, aux profils parfois improbables (il tombe entre autre sur un certain nombre de gars homos et francs-maçons qu’il démasque en quelques minutes ; il découvre aussi la foi paradoxale des athées qui se sont fait débaptiser, et réalise la forte présence sacerdotale cachée sur les sites gays). Cependant, il retrouve quand même une réelle activité en inaugurant son Dictionnaire des Codes Apocalyptiques sur son blog, renouant ainsi doucement avec son travail eschatologique et Joséphine ange gardien. Il ne le remplit que très peu, car la sortie du documentaire « Les Folles de Dieu » se profile, et va lui prendre à nouveau tout son temps.
 

Le Carême 2021 a eu un effet-boeuf sur son retour durable à la continence. L’électrochoc viendra aussi d’une part de la sortie du documentaire sur YouTube (dans un premier temps, la plateforme généraliste Spicy avait dit un « oui » enthousiaste pour la diffusion, puis s’est défilée, effrayée par le côté trop catho du message), et d’autre part du Pérou (autant du côté français, c’est le silence radio, autant du côté péruvien, et notamment grâce à l’apostolat émergent de Gerson Gonzales, les invitations de web-TV catholiques se multiplient). Cela est dû à la sortie, à la mi-février, de la première partie en espagnol du documentaire. Dans cette même période, Philippe s’oppose ouvertement à la caution du Pape François des Unions Civiles homosexuelles, en disant que même s’il ne la souhaite pas, cette caution mériterait – par sa gravité – la destitution du Pape. Il s’oppose aussi à l’apostolat (« en carton » comme dit Philippe) du nouveau témoin homo-catho à la mode en France : Gaëtan Poisson.
 

La publication lente et progressive du documentaire dans les autres langues (français, anglais, allemand, italien) encourage Philippe à poursuivre ses efforts (Notamment Jérémy – pourtant avare en compliments – a applaudi la qualité du documentaire). Et surtout, elle a fait faire à Philippe un travail de communication et de collecte internationale de mails pharamineux (il y passe ses jours et ses nuits). Quelques rares évêques du Monde entier lui expriment leur intérêt voire soutien. Et il rencontre des prêtres de Feu (par exemple, en Allemagne, le père Markus Pottbäcker ; à Paris, le père Francisco Dolz ; au Japon, le père Philippe Rittershaus). Il défend bec et ongle l’Église en Allemagne, très attaquée virtuellement par la Fachosphère traditionaliste intégriste internationale (à cause des bénédictions de couples homos).
 

Le 15 mai 2021, Philippe Ariño passe sur la chaîne de télé radiophonique RFI INTERNACIONAL. Selon son propre aveu, de tous ses rares passages-télé, ce fut l’un des 2 seuls (avec Dieu Merci en 2011) dont il est vraiment fier et qui lui paraît une réussite (et pourtant, c’était en espagnol : une épreuve pour lui). Grâce à la bienveillance du journaliste Jordi Batallé, l’interview fait un carton et bat tous les records des autres interviews de l’émission. Ce passage-télé réussi a fait du bien : le groupe des « Folles de Dieu » avait besoin de ce pain pour la route ! Par ailleurs, un projet tout à fait extérieur et hors contexte de tout ce que Philippe a pu faire apparaît sur YouTube : la création d’une chaîne de podcasts 5 Minutes, 1 Thème : Amis ou pas ? avec la complicité de la chanteuse-rockeuse agnostique Stéphanie Bach. Chaque podcast est posté tous les lundis midi. Et il y en a 17. Une célébration de l’amitié. Et sinon, à partir de juin, Philippe lance avec un groupe d’amis opposés aux « vaccins » anti-COVID la formule mensuelle des « Soirées Dissidence » (avec 3 topos de 30 minutes chacun présentés par 3 animateurs différents) : en juin ce fut la « Soirée Dissidence 1 » sur le thème de la « vaccination » ; en juillet, ce fut la « Soirée Dissidence 2 » sur le thème de l’Islam. En lien lointain avec ça, Philippe trouve dans sa vie de plus en plus de musulmans (il donne des cours de français à une musulmane marocaine ; il trouve aussi un coloc musulman). Et il s’est rendu pour la première fois de sa vie au Bal des Quenelles de Dieudonné, où il a fait la connaissance d’un vrai frère (pas homo), Alexis, qui a d’ailleurs assisté à la « Soirée Dissidence 2 ».
 

 

 

Début juillet 2021, il finit d’écrire sa pièce Pourvu qu’ils soient douces pour le projet de Micro-Théâtre du metteur en scène équatorien Santiago Gortaire et du metteur en scène français Lucas Bottini (un dialogue épicé de 15 minutes entre une fille à pédés et un mec homo). Il intervient également lors d’un Congrès virtuel péruvien de grande ampleur pour toute l’Amérique latine (il y fait notamment la connaissance d’un religieux-prêtre augustinien, le frère Hans Zavala, qui le marque beaucoup). Et surtout, il est invité à une interview en deux parties sur la continence homosexuelle menée par le jeune youtuber espagnol (non homosexuel) Enrique Vidal pour Enriquísimo TV (cette interview bat des records d’affluence : Part 1 ; Part 2) qui est devenu par la même occasion un ami. Il décline en revanche sa participation au documentaire de la journaliste espagnole Marta Sanz qui voulait lui faire jouer le rôle d’un « ex-gay » guéri par Jésus. Le 12 juillet 2021, l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron imposant un échéancier de « vaccination » obligatoire fait l’effet d’une bombe. Philippe Ariño est farouchement opposé à cette mesure sanitaire totalitaire et ségrégationniste, et entend bien refuser le « vaccin » qu’il considère comme une thérapie génique et un traçage numérique fluidique qui a tout l’air d’être « la Marque de la Bête » décrite par saint Jean dans l’Apocalypse. Le 18 juillet, suite à un week-end de tournage chez Morgan Priest (dans la région de Chartres) durant lequel à la fois ce prédicateur gothique méprise les messes catholiques et les groupes de prière, mais également interprète les critiques des gens d’Église Catholique par Philippe comme des preuves indéniables de « l’orgueil surdimensionné » de ce dernier, la rupture amicale entre les deux lanceurs d’alerte est brutalement consommée. Par ailleurs, Philippe est le seul membre de sa famille nucléaire à ne pas être « injecté ». Il se prépare, entouré de ses amis non « vaccinés » (comme de ses amis « vaccinés repentants » aussi : il se rapproche à cette occasion de son frère jumeau Jean), à boycotter les établissements et institutions qui imposent le Pass Sanitaire à l’entrée. Il ne se reconnaît pas exactement dans la ligne politique de Fabrice Di Vizio ni d’un Florian Filippot (À vrai dire, il ne se sent en phase qu’avec l’approche d’Alexandra Henrion-Caude) mais pour l’instant, il fait contre mauvaise fortune bon cœur.
 

 
 

Année 2022 : Philippe continue quelques collaborations apostolico-amicales avec des influenceurs hispano (toujours le madrilène youtubeur/tik-tokeur Enrique Vidal-Flores ; mais aussi l’activiste pro-vie équaotorienne Amparo Medina, avec qui il prendra plus tard ses distances, car elle diabolise la « göööche » et le « lobby LGBT ») mais ses apparitions publiques se font de plus en plus rares. Il se perd dans les applis de rencontres gays (il y rencontre toujours autant d’homos francs-maçons !) ; et dans les moments d’accalmie, il poursuit la rédaction d’un essai qui lui tient particulièrement à cœur, Couples homosexuels : c’est quoi le problème ?, parce que, selon lui, ce dernier va au cœur du sujet, celui de la problématique du mal et du péché (au-delà des autres angles démagogiques parasites : « D’où ça vient ? » « Comment on accueille les homos et quelle place pour eux dans l’Église ? » « Peut-on être catho et homo, et saint ? »…). Pendant cette année 2022, fort rapprochement avec son frère jumeau Jean.
 

En septembre 2022, il se rend à la visite guidée de la Grande Loge de France (GLDF), rue de Puteaux, aux Journées du Patrimoine. À sa plus grande surprise, il tape dans l’œil du Grand Maître de l’obédience, Marc Henry, qui lui propose en aparté carrément de le parrainer/co-opter. Il refuse. Mais cette rencontre agira comme un électrochoc pour lui, car il découvre d’une part combien les francs-maçons sont introduits dans l’Église Catholique (Marc Henry, pourtant non croyant en la déité de Jésus, lui a avoué qu’il venait de faire une retraite spirituelle à l’abbaye de Cîteaux l’été dernier !) et d’autre part combien il avait tout pour être un parfait initié !
 

Janvier 2023 : Les éditions Saint Honoré, qui auraient dû publier son essai Couples homosexuels : c’est quoi le problème ? est en liquidation judiciaire. Le livre sera néanmoins repris la même année par les éditions Falcone, et publié en septembre.
 

Le 5 janvier 2023, Philippe fout la merde aux Grandes Histoires du Matreselva (hangar bohème du 15e arrondissement de Paris), en dénonçant publiquement le narcissisme bobo et la Franc-Maçonnerie de ces scènes ouvertes.
 

Toussaint 2022 jusqu’à mi-avril 2023 : Il vit une relation de 6 mois (son record !) avec un steward (homme adorable et hyper attentionné, mais avec qui Philippe ne trouve pas la nourriture du cœur ni de la tête !). Ensuite, il multiplie les relations sporadiques infructueuses, avec toujours le même constat en lui : « Impossible de tomber sur un gars homo à la fois intelligent ET aimant : dès que ce dernier est intelligent, il devient méchant et cynique ; et quand ce dernier est seulement gentil, il devient chiant et étouffant de sollicitude. » Pendant cette période, Philippe écrira même à des émissions de télé, soit pour trouver l’âme-sœur, soit pour témoigner de son court « exploit » d’avoir réussi à être en couple avec un gars qu’il n’effraie pas. Il organisera néanmoins des « dîners de célibataires » avec des gars rencontrés sur l’appli Planète Roméo, et qui récolteront un franc succès… et surtout, qui lui feront découvrir des nouveaux vrais amis.
 

Mai 2023 : Il postule à un entretien d’embauche pour être responsable d’aumônerie à la paroisse Saint Hyppolyte (13e arrondissement de Paris) : il est finalement refoulé de manière totalement injustifiée par l’équipe du père Tanneguy Viellard, de droite, et à la botte des femmes âgées de sa paroisse. Philippe a été particulièrement blessé par cette expérience, étant donné que les entretiens étaient d’une particulière mauvaise foi, et vraiment scandaleux (les mises en situation n’avaient absolument rien à voir avec celles d’une aumônerie : drogue, prostitution, harcèlement parental…). Suite à ce rejet, il est à deux doigts de quitter l’Église, malgré ses fidèles engagements (chorale à saint Nicolas des Champs + catéchisme à saint Médard).
 

Juin 2023 : Voyant qu’il est grillé professionnellement aussi bien côté profane que côté catho, et ne trouvant pas preneur auprès des galeries parisiennes pour son projet de fondation d’un musée ou d’une « Maison de l’homosexualité », Philippe saute le pas de créer ses deux podcasts payants sur Spotify (Quizz Gay ; et Quizz Franc-Cathonnerie consacré à l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église Catholique). Ces derniers le remettent en lien avec des figures importantes – bien que marginalisées – du Monde homosexuel : Nicole Canet, le chanteur Jann Halexander (avec qui il chantera « À table » en duo), le comédien Melzah…
 

Août 2023 : Le documentaire « Les Folles de Dieu » tombe à l’eau. Gerson Gonzales (le témoin péruvien), par homophobie, retire les 3 premières parties de YouTube, et refuse d’y apparaître, prétextant que le film « constitue un danger pour la jeunesse », qu’il « promeut les lois LGBT » et « même le porno », qu’il « conduirait les âmes en enfer », et que « l’homophobie n’existe pas ». Il se comporte comme un ex-gay, et prétend devenir un catholique en règle, un homo continent… alors qu’il ne parle plus d’homosexualité, ne jure que par « Jésus » et la « sainteté », qu’il s’est retiré des réseaux sociaux. Il entend fonder un nouvel apostolat avec des « homos purs » qu’il appellera « Victoria »… Philippe rompt tout contact avec lui, et consent à ce que le documentaire, pour lequel il a consacré tant d’énergie, disparaisse des radars.
 

Dimanche 27 août 2023 : Philippe reçoit l’appel pour la prêtrise, lors d’une messe dans l’église (très populaire !) de saint Bernard, au Mans, célébrée par le père Renaud Laby. Le Seigneur lui a dit que c’était là sa place. Il se rend compte après coup que le jour de sa vocation tombe pile la sainte Monique (prénom de sa maman décédée). Et que la saint Bernard est le jour de sa conception. Le jour même, Philippe rechoisit pour de bon la continence, et appelle ami prêtre de son âge, ancien camarade de son époque étudiante angevine, qui en 2004 lui avait dit : « Bon, Philippe, on t’attend. Quand est-ce que tu nous rejoins ? ».
 

 

 

To be continued….
 

Cernés entre le doucereux et mielleux père James Martin et le menaçant nettoyeur père Guy Pagès


 

 

 

Voici la situation des personnes homosexuelles catholiques continentes ( = chastes pour Jésus et l’Église) dans laquelle nous nous trouvons actuellement, ne nous reconnaissant ni dans la faux accueil des progressistes gays friendly tels que le père James Martin (qui, sous prétexte de nous accueillir, veulent imposer leurs fantasmes à l’Église et au Pape) ni dans l’invective des conservateurs traditionalistes tels que le père Guy Pagès (incapables de distinguer péché et signe de péché, ou bien péché et pécheur, ou bien tendance homo-pratique homo-personne homo, et de voir dans la condition homosexuelle un terreau de surgissement de sainteté pour le monde et l’Église). Ce sont les deux visages grimaçants d’une même homophobie et d’un même anti-papisme, d’un même anticléricalisme.
 

N.B. 1 : Je vous suggère de compléter cet article par celui-ci.
 

N.B. 2 : Ci-dessous, l’échange (sidérant) sur mon mur Facebook en le père Pagès, mes amis et moi.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plusieurs choses ce matin pour y voir plus clair dans ce bordel ecclésial (Affaire Vigano + Propos du Pape dans l’avion sur l’homosexualité)


 

Plusieurs choses ce matin pour y voir plus clair dans ce bordel ecclésial :

 

D’abord concernant l’affaire Vigano (ancien nonce « apostolique » accusant actuellement le Pape François de ne pas avoir dénoncé l’archevêque homosexuel – et non pédophile comme ça a été dit – McCarrick alors que ce prélat était encore en fonction), à mon avis, c’est une tempête dans un verre d’eau, qui n’excite et n’effraie que la Réacosphère supposément « catholique » ennemie du Pape. Car pour les gens à l’extérieur de l’Église-Institution, il n’y a que l’homosexualité qui est digne d’intérêt, et ils se moquent royalement des petites controverses familiales internes. La preuve en est que ce matin, France Nymphos et les autres médias pètent un scandale sur les propos du Pape sur l’homosexualité et très peu sur l’affaire Vigano. Je vous avais prévenus depuis longtemps que le tsunami contre l’Église et le Pape François allait être l’homosexualité et non la pédophilie (la dimension peccamineuse de l’acte pédophile est largement plus facile à prouver que celle de l’acte homo entre adultes apparemment consentants). Mais comme les catholiques ne m’écoutent pas – et quand ils m’écoutent ne me soutiennent pas -, nous allons droit au mur. C’est l’homosexualité (en tant que sujet discursif) qui est le vrai gay-pied. Pas les autres sujets.
 

Mgr Vigano dont l’expression de visage respire l’aménité, n’est-ce pas ?


 

Enfin, concernant la petite affaire Vigano proprement dite, les gens ne verront en elle qu’une accusation (de plus) qui incrimine le Pape : ils se foutent ET du contenu, ET de sa légitimité, ET presque du nom de la personne qui l’a proférée. De plus, j’ai lu en entier le descriptif de l’objet d’accusation rédigé par Mgr Vigano, bon qu’à exciter et qu’à faire frémir le Mur des Cons (comprendre = le Mur Facebook de Vincent Rouyer. Je profite au passage pour vous formuler à vous chers amis ce dernier avertissement que, si j’en revois parmi vous « liker » des articles fallacieux postés sur ce Mur des Cons non-homologué, je les virerai immédiatement de ma liste de contacts, sans autre procès. Vous voilà prévenus).
 

Ce document de Vigano contient à mon sens 3 indices qui le rendent irrecevable et malhonnête :

1) On n’accuse pas quelqu’un sur la base d’une prétendue connaissance qu’on lui prête (à moins de voir ce qui se passe dans sa tête et de savoir mieux que lui ce qu’il pense). De plus, on n’accuse pas facilement quelqu’un sur un supposé péché par omission de sa part. Avec Vigano, on se croirait revenus à l’époque paranoïaque où les chefs de l’Église étaient accusés de ne pas avoir dénoncé le nazisme en son temps, avec le recul de connaissance qu’on en a aujourd’hui. La lâcheté, la peur, l’ignorance et surtout la jalousie, sont les maux ou les accusations les plus difficiles à prouver… et pour cause : elles sont très souvent des procès d’intention infondés, qui déforment la réalité des faits pour obéir aux fantasmes).

2) Justement, en parlant de fantasmes, l’autre indice qui rend caduque le témoignage de Vigano, c’est son fantasme d’éradication de l’homosexualité… ce qui lui donne d’ailleurs un côté angélique (mais du mauvais côté des anges) d’arracheur d’ivraie. Car premièrement l’homosexualité (même sacerdotale) est une racine particulièrement coriace qui ne s’arrache pas et ne se nettoie pas par simple décision humaine (je crois même qu’elle est le seul mal – ou signe de mal quand elle n’est pas pratiquée – qui peut durer une vie terrestre et qui nécessitera l’action des anges et la Parousie pour être définitivement ôté). Deuxièmement, parce qu’il y aura toujours des prêtres et des religieux qui se ressentiront homos, et ça, non seulement c’est une réalité ecclésiale qui n’est pas suppressible d’un coup de baguette magique, mais en plus, c’est une richesse d’Église à conserver (quand cette homosexualité sacerdotale est vécue dans la continence). Les propos de Vigano sentent l’homophobie et la paranoïa anti-mafia-rose-infiltrée transformant l’homosexualité en « abomination », en « fléau satanique » et en « danger », à plein nez. La Bonne Nouvelle sur l’homosexualité (c’est à dire la foi que la sainteté peut aussi émerger sur le terrain d’une personne homosexuelle qui ressent encore cette attirance) n’y est pas. Il n’y a que de la peur et de la menace dans le discours de Vigano… ce qui l’invalide complètement.

3) Les prélats que Mgr Vigano cite comme témoins crédibles dans son acte d’accusation ne sont pas – je peux le certifier pour au moins l’un d’eux : Mgr Jean-François Lanthéaume – solides. Vigano déroule plein de noms d’ecclésiastiques totalement inconnus du grand public, et même des catholiques, et bien sûr, ça, ça en jette et impressionne. Sauf qu’il ne suffit pas de s’entourer de témoins réels et d’un contexte historique privé, pour que les faits relatés deviennent justes (la vraisemblance n’est pas systématiquement la Vérité). Et quand on connaît par exemple le cas psychiatrique de Mgr Lantheaume (le prélat homosexuel refoulé – et pédophile refoulé sans doute aussi – dont les publications-fleuve et anti-papales tapissent les murs Facebook depuis des années), on a largement de quoi douter de la probité de l’accusation de Vigano.
 

Mgr Lantheaume


 

Donc en conclusion, à vous, catholiques et autres, qui me lisez, on se calme au sujet de Vigano. C’est une fausse piste, un faux danger et un faux scandale, qui nous éloigne des priorités. Arrêtez de lire des mauvais journaux pseudo catholiques (Salon Neige – ou Lèg’ – et compagnie) qui vous polluent le coeur, qui n’informent (et ne réinforment) pas, et qui n’ont pour but que de vous effrayer et de vous faire détester le Pape. Concentrons-nous au contraire sur l’homosexualité, dont l’enjeu de définition et d’explicitation est autrement plus urgent et important.

 

N.B. : Concernant les propos du Pape dans l’avion, à vrai dire, sur la question homosexuelle, j’ai déjà dit qu’il n’était pas compétent et pas bon du tout. Ce n’est pas un scoop. Donc je ne m’appesantis pas là-dessus.
 

Ceci étant, déformation et extrapolation flagrante de France Nymphos


 

 

N.B. 2 :Ce qui est bien avec La Croix, c’est qu’ils ont le mérite de nous faire rire même en pleine situation critique mdr!!
 

Le Pédémalgam fait fureur au sein de l’Église


 

C’est génial. Je sors de la confession (merci Seigneur, au passage, pour ce cadeau, cette libération). J’ai fait allusion, à la fin, à la situation houleuse que l’Église vit en ce moment, en lien avec l’homosexualité. Et là, le prêtre ne m’a pas laissé finir ma phrase et a fiévreusement sorti son joker « Padamalgam » entre pédophilie et homosexualité (« Attention, la pédophilie n’a rien à voir avec l’homosexualité ! »), sous prétexte qu’effectivement il s’agit de deux réalités bien différentes… mais qui, dans le cadre des persécutions anti-chrétiennes et anti-cléricales, dans la logique de croyance de nos contemporains, et parfois même dans les faits, sont fortement corrélées. C’est dingue comme beaucoup de prêtres actuels, soucieux de paraître ouverts et miséricordieux, nuancés et fins connaisseurs des sujets de morale sexuelle, soucieux de ne pas être taxés d’ « homophobes », soucieux de nous accueillir et de ne pas nous juger (et ça, c’est une bonne raison, en plus), vont tomber dans le panneau du déni de la réalité (on n’a même plus le droit de parler d’homosexualité et de ce qui se passe dans l’Église, maintenant), dans le panneau du silence sur la Vérité, dans le panneau de la relativisation de la pratique homosexuelle et de l’encouragement tacite. Ça les arrange que l’Odieuse Hydre « Pédophilie » prenne toute la place sur le banc des accusés : ça permet de couvrir/innocenter l’homosexualité, de ne pas nommer les autres problèmes à l’intérieur de l’Église, ça détourne les regards sur les vrais sujets, et ça impose une censure qui a l’air humble et miséricordieuse. Parler d’homosexualité n’a jamais été aussi dangereux, aussi bien à l’extérieur de l’Église qu’à l’intérieur. Car gare au méchant PÉDÉMALGAM !! Le gros problème, c’est que sur ce sujet-là, si nous nous taisons, les curés progressistes ainsi que les curés conservateurs se feront – et se font déjà – une joie de s’exprimer (mal) à notre place.

Le père James Martin a raison de dire que nous sommes traités comme des pestiférés


 

La perversité du discours du père James Martin, le prêtre jésuite gay friendly (et sans doute gay lui-même : je vous renvoie à mon analyse détaillée de son livre Building a Bridge) qui vient de faire salle comble à Dublin en affirmant entre autre que nous les catholiques homosexuels nous étions « traités comme des pestiférés » à l’intérieur même de l’Église, c’est qu’il a raison dans son constat de base. Je suis bien placé pour le dire : nous sommes traités comme des pestiférés, comme des bâtards. C’est vrai. Mais là où il a tort (et ici, nous pouvons voir toute la duplicité satanique de la victimisation), c’est dans les solutions que cet imposteur apporte pour réparer la honte (accablante pour tous les catholiques) qu’il souligne. Car loin de nous aider, il nous cache l’unique solution qui nous permettrait de sortir de cette injustice, de cet isolement et de cette homophobie dans l’Église : la continence (qui n’est pas le chemin triste de l’abstinence, du self control et de l’extinction de la tendance homo, mais le chemin explosif, drôle et joyeux du don de son homosexualité au monde et à l’Église par l’apostolat de l’homosexualité). Le père Martin flaire la bonne piste sans l’annoncer, et pire, en indiquant un autre chemin. Voilà en quoi son discours est particulièrement dangereux. Et il convaincra beaucoup de catholiques, car les catholiques conservateurs sont absolument nuls pour parler d’homosexualité, et les catholiques progressistes (la grande majorité des catholiques) se laissera culpabiliser par une exclusion RÉELLE des personnes homosexuelles chrétiennes.
 

L’assaillant musulman homosexuel de Catalogne


 

Alors pour les catholiques sceptiques qui m’accusent de paranoïa homosexualo-centrée, qui me disent que je vois de l’homosexualité partout et surtout là où elle n’est pas, et qui me soutiennent qu’ « on en parle trop et qu’il y a d’autres sujets bien plus importants » – tels que l’islam, l’immigration, le transhumanisme, la GPA, etc. -, voici un nouvel exemple d’homosexualité en lien avec le terrorisme « islamiste » (après Orlando, le Bataclan, Nice, les Champs-Élysées) : le musulman qui a attaqué au couteau une policière espagnole à Cornella en Catalogne il y a 4 jours se révèle être homosexuel. Voilà voilà. Mais à part ça, l’homosexualité n’est pas un sujet important ni même primordial. Bravo les catholiques tradis de la Réacosphère pour votre lucidité et votre homophobie, encore une fois !

La situation est réellement chaotique / La situación es realmente caótica

La situation est réellement chaotique
 

 

Pendant que les cardinaux progressistes ou modérés refusent de voir la priorité de l’homosexualité dans les débats d’Église et dans le monde, et de nommer les vraies urgences (l’homosexualité mériterait à elle seule un Synode, à la place de tous les Synodes-bidon sur « la Vie », « la sainteté », « l’écologie », « la famille », « la vocation », « la sainteté », « les jeunes », « la vie consacrée », etc.), les seuls cardinaux à deviner la priorité de l’homosexualité sont les mauvais (cardinal Napier, cardinal Sarah, le cardinal Morlino, etc.) : ils la traitent mal, arrivent en shérifs, en justiciers, en grands nettoyeurs, en éradicateurs de « fléau », de « lobby gay », de « mafia rose infiltrée parmi eux ». Et ils sont relayés par une presse catholique traditionaliste réactionnaire, composée de mouchards paranoïaques et de journalistes malveillants (Jeanne Smits, Réinformation TV, Salon Beige, Riposte Catholique, etc.). Le danger est vu, mais mal dénoncé, et sans proposition heureuse de résolution : l’intuition n’est pas l’intelligence… et la délation encore moins. Dans les deux cas, progressistes comme conservateurs, il n’y a aucun traitement de l’homosexualité, aucune considération des personnes homos, aucune vision de la primauté joyeuse de l’apostolat par l’homosexualité continente, aucune Bonne Nouvelle annoncée. La primauté de l’homosexualité est vue par le mauvais camp. Les seuls qui osent traiter ouvertement d’homosexualité publiquement sont les pires clercs qu’on pouvait imaginer puisque c’est la Brigade des mœurs, moraliste, anti-Pape François, et homophobe. La situation est réellement chaotique.
 

 

La situación es realmente caótica
 

Mientras que los cardenales progresistas o moderados se niegan a ver la prioridad de la homosexualidad en los debates de Iglesia y en el mundo (véanse mi libro Homosexualidad : la Prioridad negada), y a nombrar las verdaderas urgencias (la homosexualidad merecería por sí misma un Sínodo entero, en lugar de todos los Sínodos baratos dedicados a la « Vida », « santidad », « ecología », « Familia », « vocación », « santidad », « juventud », « vida consagrada », etc.), los únicos cardenales en adivinar la prioridad de la homosexualidad son los malos (el cardenal Napier, el cardenal Sarah, el cardenal Morlino, etc.) : la tratan mal, llegan como sheriffes, justicieros, grandes limpiadores, erradicadores de una « plaga », de un « lobby gay », de una « mafia rosa infiltrada entre ellos ». Son apoyados por una prensa católica tradicionalista reaccionaria, compuesta por periodistas soplones, paranoicos y malintencionados (Aciprensa, Actuall, Religión y Libertad, InfoCatólica , etc.). Se identifica el peligro, pero está mal denunciado, sin una propuesta feliz de resolución : la intuición no es la inteligencia… y la delación, aún menos. En ambos lados, progresistas como conservadores, no hay tratamiento de la homosexualidad, ni consideración de las personas homosexuales, no hay ninguna visión de la primacía alegre del apostolado de la homosexualidad continente, no se proclama la Buena Nueva. La primacía de la homosexualidad es vista por el bando malo. Los únicos que se atreven a hablar públicamente de homosexualidad son los peores clérigos que podíamos imaginar, ya que es la Brigada antivicios, moralista, anti-Papa Francisco, y homófoba. La situación es realmente caótica.
 

 

Et nous, au milieu de tous ces cons, on fait quoi ?


 

Le drame concernant l’homosexualité dans l’Église et chez les prêtres, c’est que les cardinaux progressistes et les cardinaux conservateurs commencent maintenant à s’accuser entre eux (d’homosexualité et d’homophobie), mais aucun des 2 camps n’annonce la Bonne Nouvelle aux personnes homos.
 

La Fachosphère « catholique » (Réinformation TV, Riposte Catholique, Infocatólica, le blog du père Pagès, le blog de Jeanne Smits, Salon Lège, etc.) applaudit en ce moment Mgr Morlino, Mgr Sarah, Mgr Aquila, Mgr Schneider, tous les cardinaux soi-disant « couillus » qui diabolisent les personnes homos sous forme de « lobby gay » et même maintenant de « mafia rose sacerdotale » insidieusement infiltrée dans le clergé. Elle réclame un nettoyage sérieux de la Curie. Quant à la Libérosphère « catholique » (l’ex-père Charamsa, le père James Martin, les prêtres anti-pédophilie, etc.), ils sont également partisans d’une délation généralisée, d’un outing émancipateur, d’un coming out sacerdotal global, afin d’abattre ce « tabou de l’homosexualité ecclésiale » et cette « hypocrisie » du puritanisme tradi.
 

 

N.B. : Les fachos tradis, ils commencent à me les briser sévère… (Quand je vois le mur Facebook du pédopsychiatre Vincent Rouyer qui s’est transformé en véritable Mur des Cons avec le temps, alors même qu’il me cite… c’est le pompon.)
 

 

 

 

Le chat qui passe sur le clavier

Il m’arrive des trucs de dingue ces temps-ci. Je discute par mails avec Jérémy, et sans réaliser que j’écris en ce moment sur la Bête, les bêtes et la Marque de la Bête (le 666), il interrompt son récit épistolaire en me signalant que son chaton (il vient d’adopter un chat : no comment…) vient de passer sur le clavier de son ordi en écrivant « accidentellement » ceci :
 

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Vous croyez au hasard, vous? Moi, pas du tout.
(Ça me froisse même un chouia, mais bon… le Seigneur essaie sans doute de m’envoyer des signes.)