Archives par mot-clé : pédophile

Scandales de pédophilie et d’homosexualité sacerdotales dans l’Église Catholique (Frise chronologique + « C’est quoi le vrai scandale ? »)

 

Voici la retranscription de ma chronique sur les scandales de pédophilie et d’homosexualité sacerdotales dans l’Église Catholique, que j’ai lue en intégralité et en direct lors de l’émission Radio Courtoisie du 17 novembre 2018. Vous pouvez retrouver cette chronique à l’oral, à partir de 1h26, sur Youtube, et la compléter par la Frise de l’histoire de l’homosexualité.
 

Merci Anne-Laure de permettre un éclairage sur ce sujet aussi complexe que les scandales de pédophilie et d’homosexualité sacerdotales dans l’Église. Une fois n’est pas coutume, je vais lire ma chronique. En intégralité. Ainsi, elle ne pourra pas souffrir d’interruption. Les sujets sont si explosifs qu’il est extrêmement difficile de laisser une pensée cohérente et aimante se dérouler entièrement. Je vous laisserai néanmoins, dans ma grande bonté (haha), réagir et me poser des questions après. Mon analyse sera en 2 parties : d’abord une frise chronologique des événements ; et ensuite ma définition du vrai scandale qui secoue l’Église par rapport à l’homosexualité et à la pédophilie (je devrais dire « pédérastie » au lieu de « pédophilie » pour parler des abus sexuels adultes sur les enfants, mais par commodité et pour me faire comprendre de tous, j’emploierai quand même le terme « pédophilie » qui est un abus de langage, tout comme le mot « homosexualité », vous m’en excuserez chers auditeurs).
 

FRISE CHRONOLOGIQUE

Commençons d’abord par la frise chronologique fait maison :
 

29 juillet 2013 : Le Pape François, dans l’avion de retour des JMJ au Brésil, sort son fameux « Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger ? ».

2015 : L’association lyonnaise La Parole libérée, regroupant des anciennes victimes de pédophilie sacerdotale, attaque Mgr Barbarin, officiellement pour dénoncer le père Preynat, officieusement pour punir le cardinal de s’être opposé au « mariage gay ».

Encore en 2015 : C’est le 2e volet du Synode sur la famille, au Vatican. Coup de théâtre : le père Krzysztof Charamsa, en col romain, fait son coming out médiatique en présentant son copain. Le Cardinal Sarah, quant à lui, flingue les conférences pré-synodales sur l’homosexualité, en disant qu’elle est un non-sujet et qu’il faut se recentrer sur le Christ. Pendant l’ouverture du Synode, il lance un avertissement public au Pape pour qu’il n’aborde pas le sujet. Il dénonce le « lobby gay » comme « satanique », et dit que l’homosexualité n’est pas une réalité africaine (entre parenthèses, je suis allé en Côte d’Ivoire, donc je me marre…). Il défend l’hétérosexualité comme si elle était la différence des sexes.

Toujours en 2015 : Le film « Spotlight » traitant des 250 prêtres de Boston impliqués dans des affaires de pédophilie dans les années 1990, gagne l’Oscar du meilleur film à Hollywood. À côté de ça, les activistes anti-pédophilie cléricale sont les premiers à promouvoir dans leurs films l’amour pédophile quand celui-ci est déguisé en amour homosexuel : je pense à « Call me by your name », « La Forme de l’eau », « The Last Girl », qui essaient de prouver l’authenticité de l’amour conjugal entre adulte et enfant. D’ailleurs, dans « Spotlight » ou dans les séries comme The Young Pope, une grande partie des équipes est composée de personnes homos ou au moins gays friendly. C’est le cas aussi du collectif de la Parole Libérée, qui utilise la lutte contre la pédophilie cléricale pour au fond défendre la pratique homosexuelle et le « mariage gay ». Le coming out raté de l’acteur nord-américain Kevin Spacey qui, en annonçant en 2017 son homosexualité, pensait couvrir et blanchir ses actes pédophiles d’un joli verni gay friendly, est une belle illustration de ce lien mystérieux, paradoxal, et non-causal, entre homosexualité et pédophilie (Pour info, je vous engage à lire le code « Pédophilie » dans mon Dictionnaire des Codes homos, sur mon blog l’Araignée du Désert. Je ferme la parenthèse).

2016 : Le père Michel Baute, à la grotte de Lourdes, pendant un rosaire commenté, a regretté que le Pape n’annonce pas la Bonne Nouvelle aux prêtres pédophiles en l’Année jubilaire de la Miséricorde. Et la même année, le père Pierre-Hervé Grosjean (du Padreblog), aux Journées Saint-François de Sales, traite publiquement ses collègues prêtres pédophiles de « salopards ». Et sur Canal +, il exprime (je cite) sa « rage » et dit que l’Église ne se trouve que du côté des victimes (c’est le contraire de ce que prône Jésus, mais c’est pas grave…).

Février 2017 : Tollé en Espagne à l’occasion de ma conférence sur l’homosexualité dans une simple aumônerie catalane le Café Youcat : j’ai eu toutes les télés du pays qui me sont tombés dessus, le Parlement de Barcelone, 60 journalistes, 3 mouvements de contre-manifestation… Les médias catholiques n’ont pas bougé le petit doigt pour m’inviter. Les évêques non plus. Seul le Cardinal Omella a tenu la barque. Éclatement total des mouvements pro-Vie en Espagne et en Amérique Latine, notamment à cause de la campagne catastrophique des bus anti-Gender du collectif Hazte Oír (le Civitas local). En France, la journaliste Jeanne Smits a utilisé l’événement pour me présenter comme une « victime de la dictature LGBT ».

Octobre 2017 : Affaire Weinstein dévoilant le harcèlement sexuel à Hollywood. Début de la campagne de délation MeToo et Balancetonporc sur Twitter. Officiellement pour lutter contre le sexisme, le harcèlement sexuel, la pédophilie ; officieusement pour défendre l’homosexualité et attaquer l’Église. Cette affaire lance un autre courant délateur tacite : Balancetoncuré. Et le pire, c’est qu’il est surtout porté par les catholiques tradis…

Janvier 2018 : Le Pape François visite l’Amérique du Sud. Au départ, il ne prend pas au sérieux l’ampleur des scandales pédophiles au sein du clergé. Ce n’est qu’en mai 2018 qu’il demande aux 34 évêques chiliens de démissionner pour éviter que tous soient soupçonnés de pédophilie ou de collaboration avec celle-ci. Étant donné le tollé médiatique à l’international, ce limogeage prend avec le temps la forme plus apaisée et « interactive » du volontariat… donc depuis octobre 2018, seulement 5 des 34 évêques ont présenté leur démission au Pape.

Février 2018 : Scandale de Mangiacapra : un escort-boy dénonce les orgies homosexuelles dans lesquelles sont impliquées 34 prêtres et 6 séminaristes napolitains. À l’été 2018, c’est au tour du Grand Séminaire de Tegucigalpa, au Honduras, d’être décrit comme un vivier homosexuel, avec 50 séminaristes soupçonnés. Toujours le même été, découverte dans le palais du Saint-Office à Rome des soirées « sexe et drogues » organisées entre autres par le Cardinal Coccopalmerio et Mgr Luigi Capozzi.

Mars 2018 : Le Parlement Européen interdit pour tous les États-membres de l’Union Européenne les thérapies de conversion de l’homosexualité. Les 7 et 8 mars, annulation des deux conférences de Pau et Narbonne sur l’homosexualité organisées par l’association Courage et parrainée par Mgr Aillet, pour éviter les infiltrations journalistiques et les poursuites judiciaires. C’est la première année aussi que la Communauté de l’Emmanuel, après 3 années d’hébergement, refuse d’accueillir le « Parcours Homosexualité » de l’association Courage à Paray-le-Monial pendant le festival estival des familles.

21 mars 2018 : Diffusion sur France 3 du documentaire « Pédophilie : Un Silence de cathédrale ».

Avril 2018 : Mort du petit Alfie Evans en Angleterre, alors que le Pape avait demandé son transfert pour qu’il puisse être soigné en Italie. Anthony Hayden, le magistrat britannique ayant planifié son euthanasie, est un activiste pro-gay.

Toujours en avril 2018 : Le Pape François reçoit au Vatican 3 victimes de prêtres pédophiles au Chili (dont Juan Carlos Cruz, maintenant adulte, qui déclare que le Pape lui aurait dit que « Dieu l’avait créé homosexuel »). Un peu plus tard, Marin, un étudiant français de 20 ans sauvagement agressé pour s’être interposé en défense d’un couple homo qui s’embrassait dans la rue à Lyon en novembre 2016, a été lui aussi accueilli en audience privée.

15 août 2018 : Éclatement du scandale des 300 prêtres pédophiles de Pennsylvanie (États-Unis). Le rapport de Mgr Carlo Viganò accuse le Pape François d’avoir couvert les pratiques homos d’un autre ex-cardinal nord-américain, Mgr McCarrick. Pour la 1ère fois, la pédophilie sacerdotale ne sert plus de cache-misère à l’homosexualité sacerdotale : la seconde est nommée. Les cardinaux du monde entier s’entre-déchirent sur la question homosexuelle (même si, extérieurement, ils parlent de pédophilie), surtout depuis que le Pape François, dans l’avion-retour du Festival des Familles à Dublin (Irlande), a fait un lien entre homosexualité et psychiatrie. Deux tendances se dessinent : les progressistes (incarnés par le prêtre jésuite américain James Martin, auteur de Building a Bridge, et qui veut enlever les paragraphes « culpabilisants » du Catéchisme sur les « actes homos intrinsèquement désordonnés ») et les conservateurs (incarnés par le Cardinal Sarah, appuyant dernièrement Daniel Mattson, un membre de Courage Etats-Unis qui se dit « homo mais pas gay » et qui demande à ce que les séminaristes homosexuels soient exclus du sacerdoce : super…). À ce propos, on constate un timide rétropédalage du Cardinal Sarah qui fait semblant maintenant de mettre de l’eau dans son vin, en soutenant Mattson, en dissociant les adjectifs « homo » et « gay », et en promotionnant un « accompagnement » plutôt qu’une « éradication » sèche de l’homosexualité. Il a trouvé son homosexuel abstinent de service. Et il reconnaît du bout des lèvres que l’homosexualité est un sujet un peu plus important et complexe qu’il n’y paraissait.

Octobre 2018 : Tenue du Synode des Jeunes au Vatican. Coup d’épée dans l’eau. Le couvercle sur l’homosexualité, la pédophilie et la sexualité a été savamment refermé dès le départ par le cardinal Baldisseri.

Toujours en octobre 2018 : Suicides très rapprochés de deux jeunes prêtres diocésains en France : un à Rouen (le père Sèbe, 38 ans), l’autre à Orléans (le père Fumery, 38 ans aussi).

Début novembre 2018 : À Lyon, le père Pierre Vignon dénonce la compromission du cardinal Barbarin dans les affaires de pédophilie et fait circuler une pétition demandant sa démission.

Novembre 2018 : Durcissement de la Fraternité Saint Pie X : tolérance zéro pour les candidats homosexuels au sacerdoce, expulsés à l’entrée. Les catholiques conservateurs agitent les instructions de 1961 du Pape Jean XXIII, puis du Pape Benoît XVI en 2005, interdisant (je cite pour le 1er) « l’avancement des vœux et de l’ordination religieux aux personnes affligées de tendances néfastes à l’homosexualité ou à la pédérastie ». Le document de 2005 de Benoît XVI peut être lu soit comme une interdiction sèche, soit comme une prudence inclusive, puisque seuls les séminaristes qui (je cite) « soutiennent la soi-disant ‘culture gay’ » doivent être exclus du sacerdoce : quid des autres ? On ne sait pas.

3 novembre 2018 : Conférence des Évêques de France réunie à Lourdes. Dans le cadre de la lutte contre la pédophilie sacerdotale, ils continuent de parler des victimes, de l’accompagnement, jouent les psys. Et toujours rien sur l’homosexualité, alors qu’elle est l’alibi affectif de toutes les lois transhumanistes qu’ils condamnent. Toujours pas d’annonce de la Bonne Nouvelle non plus.
 

C’EST QUOI LE VÉRITABLE SCANDALE ?

Alors maintenant, après cette frise, deuxième partie. Je vais essayer de répondre à cette question : C’est quoi le véritable scandale dans l’Église par rapport à la pédophilie et à l’homosexualité sacerdotale ?
 

Je pourrais vous dire que ce scandale, c’est… :

1) la pratique homo. En tant que pratique désordonnée excluant la différence des sexes.

2) la pratique pédophile. En dénonçant chez certains prêtres non seulement la double vie et la désobéissance à Dieu, mais également la matière même de l’acte homo ou pédophile. L’impureté, le désordre, l’inhumanité et la violence intrinsèques à ces pratiques.

3) que ces actes soient aggravés par le fait qu’ils soient pratiqués par des hommes d’Église, et qu’ils soient couverts par d’autres hommes d’Église (parfois hauts placés : même le Pape) qui, sans être homos ou pédophiles, cautionnent – par leur silence – leurs collègues prêtres.

Je pourrais vous dire que le scandale réside dans le déni des cas homos concrets parmi les prêtres, de la mafia rose infiltrée au Vatican (et je sais qu’elle existe, que ce n’est pas qu’un fantasme conspirationniste), dans le silence du Pape à ce sujet, sa négligence, son manque de poigne, l’absence ou la médiocrité du contrôle des recrues au séminaire, l’hypocrisie du discours padamalgame (pédémalgam, je dis) qui vise à dissocier complètement homosexualité et pédophilie pour taire et justifier l’une en ne parlant que de l’autre, alors que ce sont deux sœurs (bien distinctes mais liées).
 

Mais le véritable scandale de la pédophilie et de l’homosexualité sacerdotales, ce n’est pas ça.
 

Je vais vous dire. Le scandale, c’est de s’axer sur le péché et non sur le pécheur et encore moins sur celui qui les a tous pardonnés : Jésus. Le véritable scandale par rapport à la pédophilie et à l’homosexualité dans l’Église Catholique, il est double. Il y en a un positif : c’est l’amour de Jésus pour les criminels, les pécheurs y compris non-repentis, et même pour le diable. En dépit du fait que Jésus hait le péché. Et puis il y a un scandale négatif : c’est que vous ne nous accueillez pas, nous personnes homos ou pédophiles. Concrètement, vous ne nous aimez pas. Le véritable scandale, il est là. C’est l’absence d’amour du prochain. C’est la sécheresse de cœur. À l’égard des personnes pédophiles d’une part, à l’égard des personnes homosexuelles d’autre part, et quand ce n’est pas les deux ensemble (car je connais beaucoup de personnes qui se disent homos pour ne pas se dire pédophiles, parce que leurs tendances pédophiles les horrifient. Alors ils rehaussent l’âge des personnes qui les attirent). Avez-vous entendu publiquement dans l’Église que Jésus aimait Nordahl Lelandais (pédophile et homosexuel) ? Que Jésus aimait et accueillait les prêtres homos et pédophiles, et que ceux parmi eux qui sont continents – j’en connais – font d’excellents prêtres ? Avez-vous entendu la Bonne Nouvelle scandaleuse de l’Amour de Jésus pour les pécheurs, les malades, les criminels ? Le véritable scandale de la Croix, ce n’est pas que Jésus ait donné sa vie pour ses amis, pour les victimes et les personnes moralement irréprochables. Il a donné sa vie pour les gens pas aimables, pour nous les criminels, alors même que nous étions encore pécheurs et que nous ne méritions pas son sacrifice, que nous n’étions pas convertis. C’est cet amour scandaleux qui a tué Satan à la Croix.
 

Actuellement, l’objet qui à mes yeux constitue le plus gros scandale jamais dénoncé dans l’Église, c’est la présence et la totale impunité de toute une presse, de tendance identitaire, intégriste, traditionaliste et conservatrice, la seule qui malheureusement parle d’homosexualité un peu en Vérité, qui en ce moment monte au créneau et joue au shérif délateur des (je cite) « scandales homosexualistes » dans l’Église pour pallier le silence ecclésial sur le sujet : je pense à Civitas, au Salon Beige, à Citizen Go, à Riposte Catholique, au site Benoît et moi, au blog de Jeanne Smits, à Islam et Vérité, à Réinformation TV, à Gloria TV, à la chaîne EWTN, à LifeSiteNews, etc. Ces médias ont lancé depuis deux ans une véritable chasse aux sorcières contre ledit « clergé pro-homosexualiste » (le cardinal Schönborn, Mgr Bode, le cardinal Marx, le cardinal Coccopalmerio, le père James Martin, le Pape François qu’ils destituent souvent en « Cardinal Bergoglio »). Ils frétillent dès qu’ils entendent une info sur l’infiltration de – je les cite – l’« Internationale homosexualiste » dans l’Église. Ils sont à l’affût du moindre scandale ou scoop qui va salir l’Église par l’homosexualité et sur lequel ils se gendarmeront hystériquement. Ils partent en croisade contre les « prédateurs homosexuels » (je cite Jeanne Smits) dans le clergé. Ils soutiennent leurs cardinaux anti-LGBT (cardinal Chaput, cardinal Müller, cardinal Sarah, Mgr Carlo Vigano bien sûr, Mgr Lantheaume) pour mieux se déchaîner contre l’inertie du clergé dit progressiste, moderniste, gauchiste, anti-cléricalisme, homosexualiste. Cette Réacosphère, c’est vraiment les pharisiens et les chefs des prêtres de la Bible. Pour eux, l’homophobie n’existe pas. L’homosexualité non plus. Nous, personnes homosexuelles, ne devons pas être écoutées. Et ils ne nous proposent aucune solution heureuse. Quand ils parlent de nous, c’est uniquement pour nous transformer en victimes d’un « lobby LGBT » monstrueux et renforcer leur paranoïa. Même quand tu obéis à l’Église ils ne te regardent pas et ne te soutiennent pas. En revanche, ce sont les premiers, quand tu chutes et que tu ne tiens pas dans la continence, à te désigner publiquement comme un imposteur, indigne de leur confiance. Or la continence est un chemin, comme la sainteté, semé d’embuches ; et un chemin collectif. Un prêtre tradi médiatique, lors de la sortie de mon livre Homo-Bobo-Apo, a fait courir le bruit que j’étais en couple et que j’étais devenu un traître gay friendly uniquement parce que j’y raconte une chute l’année dernière avec un homme dont je suis tombé amoureux. Il m’a même sorti que si j’étais encore homo, c’était par manque de foi en Dieu. Sinon, Dieu m’aurait guéri et ôté cette tendance. Pour lui, c’est inconcevable que l’homosexualité soit un terrain humain d’où puisse émerger la sainteté. Pour lui, les personnes homosexuelles, ça n’existe pas. Au fond, il dirait pareil des personnes handicapées, des personnes atteintes d’une maladie, des personnes présentant des troubles psychiques : elles aussi, elles n’existent pas, n’ont pas assez de foi et ne peuvent être saintes que si elles ne ressentent plus cette fragilité, si elles ne chutent plus. Il ne reste plus grand monde dans son paradis…
 

Les personnes homos, lesbiennes, transgenres, transsexuelles, pédophiles, prostitué(e)s, droguées, séropositives, intersexes, ces catholiques conservateurs s’en moquent. Ils rejettent y compris les personnes homos continentes qui obéissent à l’Église Catholique. J’en sais quelque chose. Là-Haut, ils vont prendre très cher. Tout ça sous prétexte de Vérité et de pureté, sous prétexte de nous libérer d’un danger. Vous remarquerez que, comme par hasard, les membres de cette Réacosphère et leurs médias ne parlent quasiment jamais de Jésus, et encore moins de son amour pour tout Homme. Mais, même si ça les fait ricaner quand on leur parle d’homophobie, ou quand le Pape leur dit qu’ils jouent le jeu de Satan en cherchant à accuser les membres homos du clergé ou en jouant les grands nettoyeurs de l’Église, le Pape François a raison. L’important, c’est la Bonne Nouvelle de l’Amour et de la Justice de Dieu pour toute personne, et en premier lieu les personnes pécheresses, criminelles, pédophiles, homosexuelles, continentes ou encore pratiquantes.
 

LETTRE DE THIBAULT

Je finirai cette chronique par la lecture de l’extrait d’un mail que j’ai reçu il y a une semaine d’un jeune de 19 ans :

« Cher Philippe Ariño, Je vous écris ce message pour vous remercier, car c’est à vous et au Saint-Esprit que je dois ma conversion.

Je vous ai découvert en tombant sur 247 questions à l’intérieur de l’Église catholique. J’ai été d’emblée conquis et j’ai commencé à lire votre dictionnaire des codes homosexuels et votre blogue, et c’est la justesse de votre analyse des codes homosexuels ainsi que la Vérité/Charité de votre traitement de l’homosexualité qui m’a donné la grâce de me convertir. J’ai été confirmé et reçu dans l’Eglise lors du Carême. J’ai également choisi d’être continent, mais je n’ai aucune légitimité à me revendiquer en tant que tel vu la fréquence avec laquelle je pèche et l’énormité de mes péchés.

Je suis votre blogue depuis plus d’un an et je dois dire que vous êtes probablement un des seuls commentateurs courageux et justes. J’admire en particulier l’humanité et le courage de votre traitement de la pédophilie, et je pense bien que vous êtes le seul média catholique qui ne déshumanise pas les personnes pédophiles.

Je vous écris aussi ce message pour vous demander le pardon. Pendant un moment j’ai rejeté votre analyse eschatologique de l’homosexualité et je vous ai pris pour un illuminé/conspirationniste, alors que je n’avais pas pris la peine de lire votre livre. J’ai même eu la lâcheté de vous caricaturer en tant que tel face à mon amie catholique : ‘Oui, j’aime beaucoup Philippe Ariño, et son traitement de l’homosexualité est tellement juste. En revanche, quand il commence à parler des fins dernières et de la Franc-maçonnerie il paraît fou et ridicule.’

J’ai réalisé mon erreur en lisant ‘Homo-Bobo-Apo’ et je fais l’effort maintenant de partager vos billets, mais je regrette amèrement la caricature que je vous ai faite subir. Elle était d’autant plus grave qu’elle était ingrate, car c’est à vous que je dois ma conversion. Je vous demande donc de me pardonner.

Suite à ce témoignage qui n’a pas j’espère été trop narcissique, j’aimerais aussi proposer mon aide (modeste). J’ai remarqué tout à l’heure que vous avez publié votre premier billet en anglais et je salue votre initiative. Le monde anglo-saxon a besoin de vos analyses. Je suis malheureusement incapable de traduire vos livres ou votre dictionnaire sans trahir la justesse de vos propos, mais je peux traduire vos billets ou relire ceux que vous avez écrit en anglais.

Merci et pardon, Philippe. Que la paix du Christ soit avec vous.

Thibault. »

Émission Radio Courtoisie du 17 novembre 2018 sur la Syrie et sur la pédophilie sacerdotale


 

Dans son émission Le Libre Journal de la Nouvelle France du 17 novembre 2018, sur Radio Courtoisie, la journaliste Anne-Laure Maleyre a reçu en première partie l’essayiste François Belliot (auteur de La Guerre en Syrie : Quand médias et politiques instrumentalisent les massacres); en seconde partie (à partir de 1h26), l’essayiste Philippe Ariño (auteur de Homo-Bobo-Apo) pour une chronique sur les scandales actuels de pédophilie et d’homosexualité dans le clergé catholique (cette chronique, pour une fois, est consultable par écrit), Gérard Brazon (de Riposte Laïque) pour une chronique sur le danger islamique, le chroniqueur international François (spécialiste de la Pologne et du Kazakhstan) pour une chronique sur la Biélorussie.
 
 

N.B. de Philippe Ariño : À la réécoute, ce qui est assez hallucinant, c’est la censure qui sévit dans cette radio : les programmateurs ont coupé au montage ce que j’ai dit sur l’Islam, à la 2h37’45. Je disais « Sans tomber dans un relativisme schizo qui dissocierait Islam modéré et Islam fondamentaliste – alors qu’il n’y a pas de distinction fondamentale entre eux, puisqu’il n’y a pas d’Islam modéré… ». En fait, ils se targuent de dire tout haut ce que les médias mainstream cacheraient. Mais dès qu’il faut un peu de courage pour nommer les choses, pour parler de l’Islam, là, ils prennent leurs jambes à leur cou et se défaussent.

Code n°56 – Élève/Prof

élève:Prof

Élève/Prof

 

NOTICE EXPLICATIVE :

 

Il est très fréquent dans les œuvres de fictions traitant d’homosexualité, que le personnage homosexuel (si c’est un élève) tombe amoureux de son professeur, ou qu’il charme (si c’est un professeur) son élève. Le désir d’union charnelle entre l’apprenant et son éducateur montre bien la nature incestuelle du désir homosexuel, nature qui peut parfois s’actualiser réellement.

 
ÉLÈVE Martine
 

Dans leurs œuvres et en désir, beaucoup de personnes homosexuelles cherchent à gommer la frontière entre maître et élève, par mépris/adulation de l’autorité, du service, et de la jeunesse. Leur passion des éducateurs n’est pas qu’une provocation ni un désir explicite de déshonorer la différence des générations. Elle est sincère. Dans leur cursus scolaire, les personnes homosexuelles se sont souvent senties très solidaires de leurs professeurs, au point d’être parfois taxées de « lèche-bottes » par l’ensemble de leur classe. Elles en sont même parfois tombées amoureuses. Et il arrive que certains enseignants, pris dans leurs élans de chaperonnage, aiment un élève en particulier plus que de raison

 

Le lien entre désir homosexuel et relation incestueuse élève/prof n’est pas souvent analysé par les membres de la communauté homosexuel, car il renvoie directement au thème épineux de la pédophilie (cf. je vous renvoie évidemment au code « Pédophilie » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels), et à l’immaturité violente de l’homosexualité.

 

Je précise par ailleurs que ce code n’invite en aucune façon à ce que les personnes homosexuelles soient tenues à l’écart des métiers de l’encadrement et de l’éducation de la jeunesse.

 
 

N.B. : Je vous renvoie également aux codes « Parodies de Mômes », « Frère, fils, père, amant, maître, Dieu », « Inceste », « Inceste entre frères », « Adeptes des pratiques SM », « Éternelle jeunesse », « Infirmière », « Pédophilie », « Faux intellectuels », « Pygmalion », « Doubles schizophréniques », « Androgynie Bouffon/Tyran », « Tomber amoureux des personnages de fiction ou du leader de la classe », « Défense du tyran », « Entre-deux-guerres », à la partie « Amoureux du médecin » du code « Médecines parallèles », et à la partie sur les « profs de lettres » du code « Bovarysme », dans le Dictionnaire des Codes homosexuels.

 
 

Pour accéder au menu de tous les codes, cliquer ici.

 

 

FICTION

 

a) École, lieu de la découverte de l’homosexualité:

Souvent, le héros des fictions homo-érotiques est un personnage qui vit son initiation homosexuelle avec un autre de ses camarades de classe, dans le cadre scolaire : cf. le roman L’Amour comme on l’apprend à l’école hôtelière (2006) de Jacques Jouet, le film « Ma vraie vie à Rouen » (2002) d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau, le film « Sancharram » (2004) de Licy J. Pullappally, le film « Get Real » (« Comme un garçon », 1998) de Simon Shore, le film « Thomas trébuche » (1998) de Pascal-Alex Vincent, le film « Prom Queen » (« La Reine du bal », 2004) de John L’Écuyer, le film « La Mala Educación » (« La mauvaise éducation », 2003) de Pedro Almodóvar, le film « Circumstance » (« En secret », 2011) de Maryam Keshavarz, le film « Le cercle des poètes disparus » (1989) de Peter Weir, le film « Was Nützt Die Liebe In Gedanken » (« Parfum d’absinthe », 2004) d’Achim Von Borries, le film « Judas Kiss » (2011) de J.T. Tepnapa et Carlos, etc.

 

« Il paraît que c’est plein de pédés, les pensionnats. » (Antonin, l’un des héros homosexuels du film « J’ai tué ma mère » (2009) de Xavier Dolan) ; « Deuxième choc, mon voisin de table, Esteban. Un redoublant. Un cancre. Le bon élève tombe amoureux du cancre. C’est bien connu. […] Je lui montrais comment faire une explication pour le bac en français. On avait un groupement de textes tiré des Fleurs du mal. Quand je relisais avec lui Parfum exotique, j’avais des frissons des pieds à la tête. J’avais l’impression que ça parlait de lui, de nous. » (Mourad, l’un des personnages homosexuels, parlant d’Esteban, un camarade de classe, dans le roman L’Hystéricon (2010) de Christophe Bigot, pp. 338-339) ; « Des chéris du lycée… » (le psychanalyste du campus s’extasiant face à Jenko et Schmidt qui jouent aux amoureux, dans le film « 22 Jump Street » (2014) de Phil Lord et Christopher Miller) ; etc.

 

Par exemple, dans le film « La Vie d’Adèle » (2013) d’Abdellatif Kechiche, Adèle, l’héroïne lesbienne, étudiante en classe de 1ère L (Littéraire), boit comme du petit lait tout ce que lui disent ses profs de lettres, et transpose son cadre scolaire sur sa relation amoureuse homosexuelle : il est d’ailleurs montré qu’elle aurait fait des progrès spectaculaires en classe depuis qu’elle sort avec Emma ; et Emma se présente ironiquement comme la prof secrète et privée, qui allie jouissance sexuelle et cours particuliers…

 

Dans le film « In & Out » (1997) de Frank Oz, le coming out d’un prof d’université, Howard Beckett, provoque chez Jack, un de ses étudiants, un grand trouble identitaire. Et à la fin, pour défendre l’enseignant, l’élève et tous ses élèves finissent par faire croire qu’ils sont tous devenus gays par contamination.

 

Dans le film « La Belle Saison » (2015) de Catherine Corsini, Carole est prof d’espagnol, et en profite pour dire à son amante Delphine qui ne comprend rien à cette langue : « Me gustan tus pechos. » (= j’aime tes seins).
 
 

b) Le prof homosexuel :

Film "Olivia" de Jacqueline Audry

Film « Olivia » de Jacqueline Audry


 

Mais il arrive aussi que le héros homosexuel soit membre du corps professoral : cf. le film « En 80 jours » (2010) de José Mari Goenaga et Jon Garaño (avec Maïté, la prof de piano lesbienne), la comédie musicale Hairspray (2011) de John Waters (avec la prof de basket lesbienne), la pièce Parfum d’intimité (2007) de Michel Tremblay (avec Jean-Marc, professeur de lettres homosexuel), le film « Jeffrey » (1995) de Christopher Ashley (avec Steve, le prof de gym), le roman Le Professeur (1930) de Jaroslaw Iwaszkiewicz, le film « The Children’s Hour » (« La Rumeur », 1961) de William Wyler, le film « Dirty Talk » (2012) de Jeff Sumner (avec Nathan, le prof d’anglais « conservateur »), le film « La Vie d’Adèle » (2013) d’Abdellatif Kechiche (Adèle est professeur des écoles), le film « Mauvaise Passe » (1998) de Michel Blanc (avec Pierre, le prof agrégé louant les services de prostitués), le roman La Dette (2006) de Gilles Sebhan, le film « Marguerite » (2015) de Xavier Giannoli (avec Atos Pezzini, homosexuel, prof de chant de l’héroïne), le téléfilm « Baisers cachés » (2017) de Didier Bivel (avec Catherine, la prof de maths lesbienne), etc.

 

Par exemple, dans le film « Cours privé » (1986) de Pierre Granier-Deferre, Jeanne Kern, la jeune et jolie prof, voit sa vie privée mise en cause par le biais de lettres anonymes puis des photos compromettantes diffusées dans l’établissement où elle enseigne. Dans la pièce La Mort vous remercie d’avoir choisi sa compagnie (2010) de Philippe Cassand, Xavier, le prof de gym de Thibault, devient son amant. Dans la série Les Filles d’à côté (1993-1995) de Jean-Luc Azoulay, Gérard, le prof de musculation de la salle de sport, est l’archétype de la grande folle. Dans le film « La Passion d’Augustine » (2016) de Léa Pool, Augustine, mère supérieure d’un couvent-conservatoire, transpose sur sa nièce Alice, virtuose en piano, tous ses fantasmes esthétiques, amoureux et carriéristes, inachevés. Dans le film « Love, Simon » (2017) de Greg Berlanti, Madame Albright, la prof de théâtre du lycée, est lesbienne et « n’aime pas les hommes ».

 

Le milieu professoral est présenté comme un vivier homosexuel : « Y’en a beaucoup dans le corps enseignant. » (la mère de François, le héros homo, dans le one-man-show Hétéro-Kit (2011) de Yann Mercanton) ; « Madame, t’es gouine comme une dorade ! » (les élèves de la mère de François, idem) ; « Pour une fois qu’un prof de danse n’était pas pédé… » (Océane Rose-Marie dans son one-woman-show La Lesbienne invisible, 2009) ; « Berlot, le prof de sport, si soucieux de la propreté des corps qu’il vient jusqu’aux douches donner un coup de main aux plus lents. » (Vincent Garbo, le héros homosexuel du roman éponyme (2010) de Quentin Lamotta, p. 42) ; etc.

 
 

c) La liaison amoureuse entre l’élève et le prof :

Film "Sapore Del Grano" de Gianni Da Campo

Film « Sapore Del Grano » de Gianni Da Campo


 

D’abord, profs et élèves commencent à se flairer de loin… « Elle a mis ses bras autour de moi, la tête appuyée contre ma poitrine. Je lui ai caressé le dos et l’ai embrassée sur le front. Au loin, de l’autre côté de la cour, je voyais des institutrices et des rangées d’élèves dans leurs classes. Certaines fixaient le tableau ou leurs livres, d’autres nous observaient, Esti et moi, debout dans la cour. Je me suis tue. J’ai serré Esti contre moi et l’ai tenue comme ça, dans mes bras. » (Ronit, l’héroïne lesbienne parlant d’Esti, sa camarade de jeunesse, dans le roman La Désobéissance (2006) de Naomi Alderman, p. 253) ; « Stephen [l’héroïne lesbienne] choyait Mlle Duphot […]. C’était en vain que Mlle Duphot essayait d’être sévère, son élève trouvait toujours moyen de la séduire. » (Marguerite Radclyffe Hall, The Well Of Loneliness, Le Puits de solitude (1928), p. 74) ; « Tu es un élève. C’est interdit. » (Emily draguée par Cameron Drake, un ancien élève d’Howard son presque-mari qui a fait son coming out, dans le film « In & Out » (1997) de Frank Oz) ; « Il faut au moins un mentor et un disciple pour réussir une quête. » (la voix-off d’Audrey, l’agresseur homophobe, parlant d’Anton ou de Vlad, dans le film « Stand » (2015) de Jonathan Taïeb) ; « J’suis amoureux de Monsieur Hendricks mais il sais même pas que j’existe. Comment je fais pour qu’il me voie ? » (un élève homo demandant conseil à Otis, dans l’épisode 3 de la saison 1 de la série Sex Education (2019) de Laurie Nunn) ; etc.

 

Puis c’est carrément l’histoire d’amour scolaire inter-générationnelle ! : cf. le film « Sapore Del Grano » (1986) de Gianni Da Campo (où un jeune professeur et un de ses élèves de 12 ans tombent amoureux), le film « Une dernière nuit au Mans » (2010) de Jeff Bonnenfant et Jann Halexander (avec le professeur de mathématiques particulier et son élève), le film « Mauvaises Fréquentations » (2000) d’Antonio Hens (avec Guillermo qui se fait sodomiser par l’étudiant qui est censé lui donner des cours particuliers), le roman Alcibiade, enfant à l’école (1651) d’Antonio Rocco, le roman Sexy (2007) de Joyce Carol Oats (avec la relation entre Darren et Mr Tracy), le film « A Single Man » (2009) de Tom Ford (avec la liaison à peine consommée entre George, prof de lettres à la fac, et son jeune élève Kenny), le roman Journal de Suzanne (1991) d’Hélène de Monferrand (avec la liaison entre Suzanne et son élève Erika), le roman Gaieté parisienne (1996) de Benoît Duteurtre (avec la liaison entre Pierrot et Nicolas, son prof de français), le film « Blood Of Dracula » (1957) d’Herbert L. Strock, le film « Ami/Amant » (1998) de Ventura Pons, la pièce Confidences (2008) de Florence Azémar, le film « Walk A Crooked Path » (1970) de John Brason, le film « Blue Jeans » (1976) d’Hugues Burin des Roziers, le film « Hot Spot » (1990) de Dennis Hopper, le film « The Servant » (1963) de Joseph Losey, le film « Un Élève doué » (1998) de Bryan Singer, le film « Picnic à Hanging Rock » (1975) de Peter Weir, le film « Whole New Thing » (2005) d’Amnon Buchbinder, le film « Only The Brave » (1994) d’Ana Kokkinos, le film « Allemagne année zéro » (1948) de Roberto Rossellini, le film « Emporte-moi » (1998) de Léa Pool, le film « Beonjijeonpeureul Hada « (2000) de Kim Dae-seung, le roman La Mort à Venise (1912) de Thomas Mann, le film « Le Jardin des délices » (1967) de Silvano Agosti, le roman Corydon (1924) d’André Gide, le roman Julia (1970) d’Ana Maria Moix, le film « Eden’s Curve » (2003) d’Anne Misawa, le film « Good Will Hunting » (1997) de Gus Van Sant (avec la relation très proche entre le prof de mathématiques M. Lambeau et Will, un petit génie sans le sou, qu’il prend sous son aile), le film « My Fair Lady » (1964) de George Cukor (revisitant le mythe du Pygmalion), le film « Almost Normal » (2005) de Marc Moody (avec la liaison entre Steven et le professeur Brad Jenkins), le film « Araignée de satin » (1985) de Jacques Baratier, le film « À cause d’un garçon » (2001) de Fabrice Cazeneuve (avec Vincent et son prof de littérature, tous deux homosexuels), le film « Cercle intime » (2001) de Samantha Lang, le film « Le Conformiste » (1970) de Bernardo Bertolucci, le film « Jeunes filles en uniforme » (1931) de Léontine Sagan et Karl Froelich (avec la liaison entre Manuela et Mademoiselle de Bernburg), le film « Olivia » (1950) de Jacqueline Audry, le roman Pasión Y Muerte Del Cura Deusto (1924) d’Augusto d’Halmar, le roman L’Élève (1891) d’Henry James, le film « Autre que les autres » (1919) de Richard Oswald, le film « Zéro de conduite » (1933) de Jean Vigo, le film « Olivia » (1950) de Jacqueline Audry (avec la liaison entre Mademoiselle Julie et Cara), le film « Holy Matrimony » (1943) de John M. Stahl, le film « La Vie en jeu » (1972) de Gianfranco Mingozzi, le film « Solamente Nero » (1978) d’Antonio Bido, le film « Giornata Nera Per L’Ariete » (1971) de Luigi Bazzoni, le film « Frontière chinoise » (1965) de John Ford, le film « The Getting Of Wisdom » (1978) de Bruce Beresford, le film « Fighting Tommy Riley » (2005) d’Eddie O’Flaherty, le film « Loving Annabelle » (2006) de Katherine Brooks, le film « Showboy » (2002) de Christian Taylor et Lindy Heyman, le film « A Strange Love Affair » (1985) d’Éric De Kuyper et Paul Verstraten, le film « Le Maître de musique » (1988) de Gérard Corbiau, le film « Les Lunettes d’or » (1987) de Giuliano Montaldo, le film « Liv Og Dod » (« Vie ou mort », 1980) de Svend Wam et Peter Vennerod, le film « Gutten Som Kunne Fly » (1993) de Svend Wam, le roman Un Garçon parfait (2008) d’Alain Claude Sulzer, le film « History Boys » (2005) de Nicholas Hytner, le film « Les Équilibristes » (1991) de Nico Papatakis, le film « Extrasystole » (2013) d’Alice Douard, le film « Die Frau » (2012) de Régina Demina (avec le schéma SM entre la femme-enfant et sa surveillante d’internat), etc.

 

On ne sait pas trop qui, de l’élève ou du prof, a commencé le jeu amoureux. Par exemple, dans le film « La Robe du soir » (2010) de Myriam Aziza, Mme Solenska, dont la jeune Juliette tombe amoureuse, est le stéréotype de la femme libérée : elle est prof de français, chante en cours, est habillée légèrement et en tenue moulante, se la joue jeune (elle mange à la cantine avec ses élèves de 3e), se maquille, a des vêtements colorés, parle « sexe » et « ménopause » en cours, fait les cours dehors quand il fait beau. Étant jeune, elle excellait en danse et était la préférée de sa prof de danse. On a l’impression que l’enseignante tout comme son élève ont vécu la même histoire d’amour passionnelle. Dans le film « The Last Girl : The Girl with all the Gifts » (2017) de Colm McCarthy, Melanie, une gamine zombie noire, tombe amoureuse de sa prof humaine Miss Helen Justineau, et leur « amour » chevaleresque est montré comme indestructible, authentique, durable « jusqu’à la fin des temps ».

 

Dans le film « Judas Kiss » (2011) de J.T. Tepnapa et Carlos Pedraza, Zach, le « vieux beau », va être prof dans un jury d’élèves en fac de cinéma (d’ailleurs, il se fait charrier par son meilleur ami homo, Toph, qui deviendra à la fin son amant : « Tu adores les films… et les étudiants sont sûrement mignons… ») ; et il tombe amoureux d’un jeune étudiant Danny, qui le drague sans détour en boîte et avec qui il passe une nuit torride. Dans le film « L’Objet de mon affection » (1998) de Nicholas Hytner, Joley sort avec un jeune étudiant et trompe son amant George. Dans le film « 20 ans d’écart » (2013) de David Moreau, Vincent Khan, le rédacteur en chef homosexuel de la revue de mode féminine Rebelle avoue à Alice, l’héroïne, que lorsqu’il était jeune, « il s’est tapé son prof d’anglais renforcé ».

 

Dans le manga Professor Strange Love (2008) de Chie Sasahara, Hayama, un jeune élève dont la scolarité est un peu en péril, décide d’aider le professeur Shiina pour ses expériences, afin d’échapper au redoublement. Malheureusement pour lui, ce professeur invente des médicaments plutôt douteux. C’est ainsi que Shiina lui fait avaler (par un bouche à bouche) un médicament qui le transforme en gaffeur.

 

Manga "Professor Strange Love" de Chie Sasahara

Manga « Professor Strange Love » de Chie Sasahara

 

Dans la pièce Géométrie du triangle isocèle (2016) de Franck d’Ascanio, Lola a flashé sur Vera quand celle-ci, maître de conférence à la fac, a parlé avec verve au micro et que Lola était étudiante dans les années 1970. Vera dit qu’elle a voulu Lola à cause de ses grands pieds…
 
 

d) Transgression plutôt à l’initiative du prof :

Parfois, l’acte homosexuel élève/prof naît sous l’impulsion de l’enseignant vers son jeune apprenti : « Je pensai à mon séjour au pensionnat et à une conversation surprise entre deux grandes. L’une racontait à l’autre que la surveillante l’avait entraînée dans son lit pour faire des choses qu’il ne fallait dévoiler à personne. » (Alexandra, la narratrice lesbienne du roman Les Carnets d’Alexandra (2010) de Dominique Simon, p. 224) ; « Madame Simpson, j’aime votre fille ! » (Madame Garbo, prof de piano parlant Irina, son élève, à la mère de celle-ci, dans la pièce L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer (1972) de Copi) ; « Mon prof d’éducation physique… Moi, il m’a tout appris. C’est lui qui disait : ‘Un hétéro, c’est un homo qui s’ignore tant qu’il n’a pas goûté au fruit défendu.’. » (Fabien Tucci, homosexuel, dans son one-man-show Fabien Tucci fait son coming-outch, 2015) ; etc. Par exemple, le roman A Glance Away (1961) de John Edgar Wideman entrelace les monologues intérieurs d’un ex-drogué noir et d’un professeur de littérature blanc et homosexuel. Dans la pièce Chroniques des temps de Sida (2009) de Bruno Dairou, un prof viole son élève. Dans le film « Food Of Love » (2002) de Ventura Pons, Richard, un célèbre pianiste, tombe amoureux de son jeune et talentueux élève, Paul. Dans le sketch « Club 69 » d’Élie Sémoun, le gérant des établissements 69 raconte qu’il a été dépucelé par son professeur de français, « Madame Bernard ».

 
 

e) Transgression plutôt à l’initiative de l’élève :

Mais il ne faut pas croire que l’élan amoureux prof/élève n’est qu’une initiative pédophile. Bien souvent, c’est l’élève qui drague son professeur et tresse des scenari amoureux/incestueux avec lui : cf. la nouvelle Le Sac de Mlle Godfroy de Violette Leduc, le roman Le Dragueur de Dieu (1981) de Conrad Detrez, le film « En colo » (2009) de Pascal-Alex Vincent, etc.

 

Film "For More Years" de Tova Magnusson-Norling

Film « For More Years » de Tova Magnusson-Norling


 

« Premier choc, donc, mon prof d’éco, M. Dambrières. Un blond aux yeux marrons, âgé d’environ trente-cinq ans. […] Pour ne pas le décevoir, je travaillais comme un fou et j’avais presque toujours les meilleures notes. » (Mourad, l’un des deux héros homosexuels du roman L’Hystéricon (2010) de Christophe Bigot, p. 338) ; « Je travaillerais beaucoup plus parce que je ne voudrais pas la décevoir. Je ne pensais à rien d’autre, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sinon à avoir des aventures. » (Anamika, l’héroïne lesbienne parlant de sa prof Mrs Pillai, dans le roman Babyji (2005) d’Abha Dawesar, p. 226) ; « Tanguy était premier en tout, mais tenait à obtenir des notes très élevées, car il savait que cela faisait plaisir au Père Pardo et il aurait fait n’importe quoi pour lui faire plaisir. » (Michel del Castillo, Tanguy (1957), p. 199) ; « Quand j’étais au lycée, j’étais un peu amoureuse de ma prof d’anglais, Madame Miller. » (Fanny dans la pièce Un Lit pour trois (2010) d’Ivan Tournel et Mylène Chaouat) ; etc.

 

Par exemple, dans le film « Como Esquecer » (« Comment t’oublier ? », 2010) de Malu de Martino, Carmen, étudiante, « chauffe à fond » sa prof de littérature à la fac, Julia, lesbienne aussi. Dans le film « 120 battements par minute » (2017) de Robin Campillo, Sean, l’un des héros homos, raconte qu’il a eu sa première expérience à 16 ans avec son prof de maths, monsieur Hervé Ducas. Et c’est ainsi qu’il a été contaminé par le VIH. Dans le film « James » (2008) de Connor Clements, le jeune James tombe amoureux de son professeur M. Sutherland. Dans la comédie musicale Encore un tour de pédalos (2011) d’Alain Marcel, l’un des personnages dit avoir découvert précocement son homosexualité en tombant amoureux de son professeur des écoles. Dans le film « Le Jupon rouge » (1986) de Geneviève Lefebvre, Claude confie qu’à 14 ans, elle était folle amoureuse de sa professeure d’anglais. Dans le film d’animation « Piano Forest » (2009) de Masayuki Kojima, Shûhei est troublé par son prof de piano, Ajino. Dans le film « Ausente » (« Absent », 2011) de Marco Berger, Sebastián, un élève en cours de natation, se méprend sur les intentions pourtant gratuitement altruistes de son prof qui l’héberge chez lui pour une nuit. Dans le roman La Confusion des sentiments (1928) de Stefan Zweig, Roland, jeune étudiant de 19 ans, voue une admiration frisant l’idolâtrie pour son vieux professeur de philologie. Dans le roman N’oubliez pas de vivre (2004) de Thibaut de Saint Pol, le narrateur en hypokhâgne tombe sous le charme de son athlétique professeur de mathématiques. Dans le film « Another Gay Movie » (2006) de Todd Stephens, Andy est amoureux de son prof M. Puckov (avec qui il finira par faire des séances SM). Dans le film « Ma vraie vie à Rouen » (2002) d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau, Étienne filme en cachette son beau prof d’histoire-géo, Laurent (qui sera finalement son futur beau-père). Dans le film « Atomes » (2012) d’Arnaud Dufeys, Hugo, un éducateur de 34 ans à l’internat, voit son quotidien perturbé par Jules, un adolescent provocateur. Dans le roman Si tout n’a pas péri avec mon innocence (2013) d’Emmanuelle Bayamack-Tam, la jeune Kim tombe amoureuse de sa prof de GRS.

 

Il existe parfois un rapport ambigu, passionnel, fusionnel, fanatique, d’adoration/concurrence, entre le monde de l’adolescence scolaire et le monde enseignant. On le voit bien dans « la colère contre le Corps Enseignant » (p. 74) qu’exprime par exemple le personnage homosexuel de Vincent Garbo dans le roman éponyme (2010) de Quentin Lamotta (les profs sont décrits comme « des monstres géants difformes »). Le prof est chargé de tellement d’espoirs inappropriés qu’il finit par décevoir.

 

La relation élève/prof tourne au vinaigre. Par exemple, dans le film « Je te mangerais » (2009) de Sophie Laloy, Marie, prof de piano au conservatoire de Lyon, vit une passion dévorante avec Emma, jeune étudiante en médecine, qui lui « bouffera la vie ». Dans le film « Les Voleurs » (1996) d’André Téchiné, Marie, prof de lettres à la fac, ne pourra pas empêcher la tentative de suicide de son élève et amante Juliette.

 
 

f) La transposition du couple élève/prof dans le couple homosexuel :

Le fantasme incestuel du schéma amoureux élève/prof peut également être partagé entre les deux amants du même âge, pourtant en dehors de tout contexte scolaire. Le couple homosexuel joue « au papa et à la maman », ou plutôt « à l’élève et au maître » : « T’es le maître et je suis l’élève. » (Jack à son amant Paul, dans la pièce La Dernière Danse (2011) d’Olivier Schmidt) ; « Kévin avait raison, nous fîmes plein de choses ensemble. À commencer par la peinture, nous y consacrions tous nos mercredis après-midi… puis tous nos week-ends… puis n’importe quand ! C’était un fabuleux prétexte pour nous retrouver. Comme promis, il fut très patient même si, au début, il prenait un peu trop au sérieux son rôle de professeur. Je n’en avais jamais eu d’aussi beau. Pour la première fois de ma vie, j’étais amoureux de mon prof. » (Bryan, le héros homosexuel du roman Si tu avais été… (2009) d’Alexis Hayden et Angel of Ys, p. 82) ; « Je suppose que tu lui donnes un coup de main… » (le père de Claire s’adressant à sa fille lesbienne au sujet de la thèse de Suzanne, la copine de Claire, dans la pièce Le Mariage (2014) de Jean-Luc Jeener) ; etc. Par exemple, dans la pièce En ballotage (2012) de Benoît Masocco, Georges est prof de français ; lui et Édouard, son amant, se sont rencontrés pour la première fois lors d’une conférence de Georges sur la montée du néo-nazisme en Europe occidentale. Dans le roman La Désobéissance (2006) de Naomi Alderman, Esti, l’une des deux héroïnes lesbiennes, tombe l’espace d’un instant sous le charme d’une jeune prof d’histoire : « Elle voulait saisir le bras de mademoiselle Schnitzler, l’attirer et la serrer contre elle. » (p. 82) Dans la comédie musicale La Belle au bois de Chicago (2012) de Géraldine Brandao et Romaric Poirier, Bernard essaie de draguer Philippe en lui apprenant à jouer du xylophone. Dans le film « Corps à corps » (2009) de Julien Ralanto, Raphaëlle découvre dans les bras de sa prof de flamenco les plaisirs lesbiens. Dans le film « Boys Like Us » (2014) de Patric Chiha, Gabriel, fasciné par un moniteur de colo d’enfants, Andreas, commence à imaginer qu’il retombe sur son « ex » Franz, et projette totalement son désir d’être éduqué par son amant sur Andreas. Dans le roman At Swim, Two Boys (Deux garçons, la mer, 2001) de Jamie O’Neill, Doyler et Jim, les deux jeunes amants, se prennent à rêver qu’ils vivront ensemble et monteront une école où ils seront tous les deux maîtres d’école (Jim a d’ailleurs eu pour prof de natation maritime Doyler, puis plus tard le pédéraste Anthony).

 

La transposition du binôme élève-prof sur la rencontre homosexuelle prend alors un tour sadomasochiste autant qu’infantilisant et salace. « Madame, est-il vrai que certaines femmes aiment la violence ? » (Anamika, élève lesbienne qui rêverait de poser cette question à une de ses profs qui l’attire, dans le roman Babyji (2005) d’Abha Dawesar, p. 113) ; « Quelque chose de ce livre [Le Petit Chose d’Alphonse Daudet] était entré dans mon cœur directement […]. » (Omar, le héros homosexuel s’identifiant au professeur maltraité par ses élèves, dans le roman Le Jour du Roi (2010) d’Abdellah Taïa, p. 85) ; etc. Par exemple, dans le film « The Boys In The Band » (« Les Garçons de la bande », 1970) de William Friedkin, Emory, le héros homosexuel efféminé, se présente ironiquement comme une vieille instit qui va infliger à ses futurs prétendants une bonne leçon (sexuelle) d’arithmétique ; et lorsqu’Alan se présente comme prof de maths, il saisit la balle verbale au bond : « Ça donne envie d’acheter une règle à calcul, hein ? » Dans le film « Children Of God » (« Enfants de Dieu », 2011) de Kareem J. Mortimer, Johnny a peur de s’abandonner, et donc son amant Romeo lui apprend à faire « la planche » dans la mer : « Pour flotter, il faut lâcher prise et tout oublier. » Dans le film « W imie… » (« Aime… et fais ce que tu veux », 2014) de Malgorzata Szumowska, Adam apprend aussi à Lukacz à faire la planche pour qu’il sache nager.

 

Et quand les amants scolarisés jouent « aux homos », on cesse de rire. Par exemple, dans le film « Camionero » (2012) de Sebastián Miló, on voit toute la violence de l’expérience homosexuelle vécue entre camarades lycéens : Randy subit les assauts et un bizutage sexuel qui le conduiront au suicide. Dans le roman La Ciudad Y Los Perros (1963) de Mario Vargas-Llosa, les relations entre les jeunes cadets de l’école militaire sont d’une brutalité et d’une animalité rares. Dans la pièce Gouttes dans l’océan (1997) de Rainer Werner Fassbinder, Franz a connu ses premières expériences homos dans un foyer de jeunes garçons, expériences qui l’ont humilié : « Je me suis senti très mal. » Dans le film « W imie… » (« Aime… et fais ce que tu veux », 2014) de Malgorzata Szumowska, une loi du silence extrêmement violente unit deux des jeunes résidents (Rudy et son maître-chanteur Adrian qui le sodomise clandestinement) du centre tenu par le père Adam.

 

Film "Camionero" de Sebastián Miló

Film « Camionero » de Sebastián Miló


 
 

FRONTIÈRE À FRANCHIR AVEC PRÉCAUTION

 

PARFOIS RÉALITÉ

 

La fiction peut renvoyer à une certaine réalité, même si ce n’est pas automatique :

 
 

a) École, lieu de la découverte de l’homosexualité:

En écoutant les personnes homosexuelles, on entend souvent que l’école, le collège, ou le lycée, ont été le théâtre de leurs premiers émois amoureux, de leurs premières expériences homosensuelles voire homosexuelles. Je vous renvoie au chapitre sur les « Espaces clos » dans le code « Entre-deux-guerres » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels.

 

« Mon ancien camarade de classe me met sous les yeux deux photos de Janson, cinquième et quatrième, toute la classe. […] Moi, mince, l’air silencieux, innocent d’une innocence évidente. Cela m’a ému, car depuis… Et tout à coup, le visage de Durieu que j’avais oublié et qui m’a arraché un cri : un visage d’ange résolu. Silencieux aussi celui-là, on ne le voyait pas, il disparaissait, je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir sa beauté comme une brûlure, une brûlure incompréhensible. Un jour, alors que l’heure avait sonné et que la classe était vide, nous nous sommes trouvés seuls l’un devant l’autre, moi sur l’estrade, lui devant vers moi ce visage sérieux qui me hantait, et tout à coup, avec une douceur qui me fait encore battre le cœur, il prit ma main et y posa ses lèvres. Je la lui laissai tant qu’il voulut et, au bout d’un instant, il la laissa tomber lentement, prit sa gibecière et s’en alla. Pas un mot n’avait été dit dont je me souvienne, mais pendant ce court moment il y eut entre nous une sorte d’adoration l’un pour l’autre, muette et déchirante. Ce fut mon tout premier amour, le plus brûlant peut-être, celui qui me ravagea le cœur pour la première fois, et hier je l’ai ressenti de nouveau devant cette image, j’ai eu de nouveau treize ans, en proie à l’atroce amour dont je ne pouvais rien savoir de ce qu’il voulait dire. » (Julien Green, L’Arc-en-ciel, Journal 1981-1984, avril 1981, pp. 23-24) ; « Je suis arrivée au pensionnat à l’âge de 14 ans. J’étais très naïve. Et je me suis retrouvée très tôt face à ces problèmes. Et j’ai été choquée. Il ne se passait que ça autour de moi, et je ne voulais pas le voir. Et j’en étais choquée. Depuis la surveillante qui couchait avec la surintendante, jusqu’aux élèves qui partageaient ma chambre, il n’y avait que ça autour de moi. J’étais la seule à ne pas être informée et à ne pas trouver que c’était épouvantable. Je me suis d’autant plus braquée que je sentais confusément en moi une attirance. Mais je voulais absolument la nier. » (Germaine, femme lesbienne suisse, dans le documentaire « Les Homophiles » (1971) de Rudolph Menthonnex et Jean-Pierre Goretta) ; etc.
 
 

b) Le prof homosexuel :

Beaucoup de personnalités homosexuelles ont exercé ou exercent le métier de prof : Paul Verlaine, Michel Foucault, Jean Le Bitoux, Jean-Louis Bory, Henri Chapier, etc. Par exemple, dans le documentaire « Ma Vie (séro)positive » (2012) de Florence Reynel, Vincent, 28 ans, homosexuel, rêve de devenir prof d’histoire. « Certains universitaires homosexuels, alors honnis et secrets, m’accordaient pleinement leur confiance et leur société, qui était instructive ; car, marginalisés par leur ‘vice’ comme moi par ma difformité, ils avaient spécialement développé leur culture, leur originalité ou leur talent ; ils faisaient généralement d’excellents professeurs. Passant moi-même pour un peu excentrique aux yeux du vulgaire, je me sentais comme normal en leur société. » (Paul Veyne, atteint d’une difformité physique à la tête, dans son autobiographie Et dans l’éternité, je ne m’ennuierai pas (2014), p. 159)

 

Dans son autobiographie La Vie dure : Éducation sentimentale d’une lesbienne (2010), Paula Dumont se présente comme une « consciencieuse prof de Lettres qui a passé sa vie à compulser des dictionnaires » (p. 136) et qui aurait été sans cesse réfrénée dans sa sexualité et son identité.

 

Film "Ausente" de Marco Berge

Film « Ausente » de Marco Berger


 

J’ai rencontré au sein de l’Éducation Nationale beaucoup de professeurs hommes homosexuels (peut-être est-ce dû à la forte féminisation actuelle du métier de prof ?), mais aussi de nombreuses professeures lesbiennes. D’ailleurs, il existe des associations LGBT regroupant le personnel enseignant et éducatif (par exemple, CLEF en France)… mais elles ont du mal à se faire un nom ou à durer. L’amalgame entre pédophilie et éducation est tellement craint, l’homosexualité tellement mal pratiquée par les enseignants homosexuels, que le désir homosexuel a du mal à s’afficher ouvertement, devient un secret de polichinelle. Je ne crois pas que la raison n°1 de l’invisibilité homosexuelle dans le monde de l’éducation soit d’abord l’âge des élèves, ni même la gêne sociale par rapport au thème de l’homosexualité. Elle me semble être plutôt le fruit de l’homophobie des personnes homosexuelles envers elles-mêmes, homophobie qui se traduit par une homosexualité pratiquée.

 
 

c) La liaison amoureuse entre l’élève et le prof :

D’abord, profs et élèves commencent à se flairer de loin… : « Ce n’est un secret pour personne que, quelle que soit l’honnêteté et la vigilance des surveillants, les pensionnaires des collèges, les internes des lycées, les novices des couvents, dans un besoin inné d’affection, sont portés les uns vers les autres par des intimités presque toujours particulières. […] Très souvent, avant, ou après la contamination des élèves, il y a celle des maîtres. » (Jean-Louis Chardans, Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970), p. 269)

 

Puis c’est carrément l’histoire d’amour scolaire inter-générationnelle ! Par exemple, dans l’essai Folies-Fantômes (1997) d’Alfredo Arias, le prof d’art dramatique et l’élève le plus macho du lycée militaire sortent ensemble.

 

On ne sait pas trop qui, de l’élève ou du prof, a commencé le jeu amoureux. Sûrement les deux. Certaines personnes homosexuelles ont eu une relation privilégiée avec un professeur en particulier : James Dean et le révérend James A. Deweerd, Luis Cernuda et le père López, Violette Leduc et sa prof de musique Herminone, etc. Par exemple, la romancière lesbienne nord-américaine Carson McCullers tomba amoureuse de sa prof de piano Marie Tucker.

 
 

d) Transgression plutôt à l’initiative du prof :

Parfois, l’acte homosexuel naît sous l’impulsion de l’enseignant vers son jeune apprenti.

 

« Je devins distant avec mes camarades, de même qu’avec le père Basile, nos rapports s’orientèrent sur la voie des remises en question. Je lui reprochais de s’être épris de moi d’une manière excessive, et pensais que c’était une faute de m’avoir fait découvrir ses pulsions sexuelles ; je lui reprochais également l’initiative, qu’il avait prise de me combler de petits cadeaux, de me parler souvent avec douceur par rapport aux autres élèves, et de s’appliquer à m’expliquer que j’étais beau et tout rose, comme un bébé qui vient de naître. […] Cet amour était devenu une abjection qui m’étouffait à la manière d’une proie exposée aux griffes de son prédateur. » (Berthrand Nguyen Matoko, Le Flamant noir (2004), pp. 40-41)

 

Par exemple, quand Pier Paolo Pasolini avait 27 ans, il a eu des démêlés avec la justice pour une affaire de détournement de mineurs (3 élèves) ; à ce sujet, le documentaire « L’Affaire Pasolini » (2013) d’Andreas Pichler embellit un peu le tableau : « Pasolini développait de vraies amitiés avec ces garçons : il jouait au foot avec eux, fait des virées nocturnes avec eux, danse et va à la plage avec eux. »

 

Certaines personnes homosexuelles exerçant le métier de prof se sentent mises en danger par leurs penchants homosexuels, qui les exposent à briser la différence des générations, ou bien à faire chaque année l’expérience angoissante du fossé grandissant qui les éloigne des objets de leur fantasme homosexuel (qui, eux, ne changent pas d’âge ! c’est ça le pire pour un prof qui enseigne toujours au même niveau !) : « J’ai enseigné pendant quatre ans à des adolescents et aucun ne m’a appelé au secours. Ensuite, j’ai été nommée en École Normale où tous mes élèves étaient majeurs. Mais je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait si j’avais été sollicitée par des collégiens ou des lycéens à la dérive, voire désespérés. » (Paula Dumont, Mauvais Genre (2009), p. 97)

 
 

e) Transgression plutôt à l’initiative de l’élève :

B.D. "Kang" de Copi

B.D. « Kang » de Copi


 

Mais il ne faut pas croire que l’élan amoureux prof/élève n’est qu’une initiative pédophile. Bien souvent, c’est l’élève qui drague son professeur et tresse des scenari amoureux/incestueux avec l’adulte : « J’avais six, sept ans. Je sentais que je n’étais pas comme les autres, que j’aimais mes maîtresses. » (Anne, témoin lesbienne citée dans l’essai L’Homosexualité dans tous ses états (2007) de Pierre Verdrager, p. 283) ; « Ce fut vraisemblablement en deuxième – j’avais alors quatorze ans – que je remarquai, un jour, un professeur qui avait omis de mettre son pantalon en ordre. Pendant toute la durée du cours, comme captivé, je regardai cet endroit et j’en vins, pour la première fois, à la triste conscience de ma vie sexuelle. Dès ce jour, j’observai ce professeur qui m’attirait par son regard très doux, sa voix, son charme, bien que je n’en fusse pas aimé. » (Jean-Luc, 27 ans et homosexuel, dans l’essai Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970) de Jean-Louis Chardans, p. 78) ; « Quelle lesbienne ne se souvient pas avoir été (au moins un peu) amoureuse d’une de ses profs ? » (Anne Delabre, Le Cinéma français et l’homosexualité (2008), p. 190) ; « Je redoutais la sonnerie qui annonçait l’heure de la récréation. Alors que tout le monde dévalait l’escalier en courant, je traînais, j’hésitais à quitter la classe et la proximité des maîtres. » (Christophe Tison, Il m’aimait (2004), p. 35) ; « Mon travestissement en garçon a duré jusqu’à l’âge de 12 ans, âge où ma mère m’a mise à l’internat pout fille. Le jour de la rentrée, j’entends encore raisonner en moi la parole méchante et ironique dite avec un rictus moqueur ainsi qu’un léger pouffement de rire de la part du père d’une fille ‘Tiens, y’a des garçons dans cet internat ?’. Là, je me suis dit : ‘C’en est trop, je veux être une fille. Quelques mois après, je suis tombée follement amoureuse de ma prof de français à l’internat. Belle femme douce, féminine et ferme. Tout l’opposé de ma mère. Et ça a été le point de départ d’une lutte tenace pour m’affranchir de la méchanceté de ma mère. Mais j’ai réussi à devenir une belle femme. Dans mon entourage, personne ne connaît mon combat et cet attrait si puissant pour les femmes. » (Valérie, 31 ans, qui m’a écrit un mail en 2012) ; « C’étaient pas des femmes homosexuelles. C’étaient des professeurs. » (Thérèse, femme lesbienne de 70 ans, parlant de la découverte de son homosexualité au collège quand elle avait 14 ans, dans le documentaire « Les Invisibles » (2012) de Sébastien Lifshitz) ; « J’étais prisonnier, entre le couloir, mes parents et les habitants du village. Le seul répit était la salle de classe. J’appréciais l’école. Pas le collège, la vie du collège : il y avait les deux garçons. Mais j’aimais les enseignants. […] Je ne maîtrisais pas ce qu’on appelle les ‘bases’. […] Pourtant je m’attachais aux enseignants et je savais qu’il fallait obtenir de bons résultats pour leur plaire. » (Eddy Bellegueule dans le roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule (2014) d’Édouard Louis, pp. 85-86) ; etc.

 

B.D. "Kang" de Copi

B.D. « Kang » de Copi


 

Par exemple, dans son autobiographie Mauvais Genre (2009), l’essayiste lesbienne Paula Dumont, encore écolière, raconte comme elle est tombée amoureuse de sa maîtresse, mademoiselle Levreau, âgée de 20 ans : « Est-il besoin d’écrire que j’en tombe aussitôt éperdument amoureuse ? Et qu’on ne vienne pas m’objecter qu’à sept ans, les enfants ne savent rien de l’amour. […] J’avais trouvé à l’école une mère de substitution. » (pp. 43-45)

 

L’écrivain Berthrand Nguyen Matoko, quant à lui, était montré comme un exemple par ses profs de collège, et jouait sans le savoir le rôle du « lèche-botte ».

 

Pour ma part, si mes souvenirs sont bons, je n’ai jamais été amoureux ou attiré sexuellement par un instituteur ou un prof (sauf peut-être mon beau professeur de maths de 5e, le parfait père de famille…). En revanche, il est certain que pendant toute ma scolarité – un peu moins en fac –, j’avais tout du parfait élève, soucieux de plaire à ses professeurs, et de leur rendre la classe agréable, quitte à se mettre à dos tous les élèves un peu perturbateurs de ma classe. Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir eu des parents profs tous les deux, mais d’office, très jeune, je me mettais spontanément du côté des profs. Tout petit déjà, je considérais mes maîtresses comme des mamans de substitution. Et les récréations en collège ou en lycée, je préférais les passer avec mes profs que sur la cour d’école. À l’âge adulte, j’ai plus ou moins « choisi » d’être professeur d’espagnol (comme mon papa !)… Suis-je tombé une fois amoureux d’un élève ? Jamais. J’ai la chance de ne jamais avoir été tenté de séduire mes élèves tout simplement parce que physiquement, je ne suis attiré que par des hommes avec des poils, donc ayant minimum 25-30 ans (d’ailleurs, je plains mes collègues qui sont attirés sexuellement par les jeunes éphèbes, car ça existe). Moi, je serais tenté de citer le romancier français Jean-Louis Bory, professeur de lettres, qui coupait court aux rumeurs de pédophilie, en disant que si, dans le cadre de son métier, les seules personnes qui pouvaient craindre ses avances, ce n’était pas ses élèves… mais les papas de ses élèves !

 
 

f) La transposition du couple élève/prof dans le couple homosexuel :

Beaucoup d’artistes homosexuels aiment rentrer dans la peau d’un professeur, et jouer à la « mécresse », pour eux-mêmes, ou avec leurs amants : cf. le one-man-show Raphaël Beaumont vous invite à ses funérailles (2011) de Raphaël Beaumont (avec la scène du prof faisant une visite de cimetière à sa classe de collégiens), le one-man-show Petit cours d’éducation sexuelle (2009) de Samuel Ganes (où un professeur d’éducation sexuelle très efféminé enseignant la vie à son public pendant tout le spectacle), les fameux sketchs d’Élie Kakou en prof d’anglais, etc. « La seule chose qui me fait peur, c’est de tomber amoureux de mon instructeur ! » (Mateo, homosexuel et séropositif, en boutade, avant de sauter en parachute en tandem, dans le documentaire « Vivant ! » (2014) de Vincent Boujon) (dans le documentaire « Vivant ! » (2014) de Vincent Boujon) Et les humoristes qui ont interprété des profs sont parfois devenues icônes gays : pensez à Julie Ferrier, Sophie Forte, entre autres.

 

Et quand le binôme élève/prof se transpose dans les couples homosexuels réels, cela donne souvent des mises en scène d’infantilisation qui font pitié à regarder… voire même des scènes de viol concrètes. On peut penser par exemple au bizutage homosexuel qu’a vécu le romancier Eddy Bellegueule au collège, et qu’il relate dans son autobiographie En finir avec Eddy Bellegueule (2014) d’Édouard Louis.

 

Dans l’essai Le Rose et le Brun (2015) de Philippe Simonnot, un peu avant et pendant l’Allemagne nazie, beaucoup d’idéologues allemands étaient persuadés des vertus pédagogiques de l’homosexualité. Par exemple, Hans Blüher expliquait « pourquoi donc les pédérastes feraient-ils de meilleurs chefs et de meilleurs éducateurs » : « Bien qu’il n’y ait pas de différences essentielles entre homosexuels et non homosexuels, il y a des différences marquées dans l’efficacité de l’éducation et de l’enseignement de la jeunesse. Maintes et maintes fois, des cas historiques ont montré que l’efficacité d’un chef était directement proportionnelle au degré de son inversion sexuelle. […] Du point de vue éducatif, il y a cinq types sexuels d’hommes, depuis l’hétérosexuel exclusif jusqu’à l’homosexuel complet. L’homme hétérosexuel exclusif est le moins bien habilité à enseigner la jeunesse. La seconde catégorie, à savoir des hommes qui satisfont leurs besoins sexuels avec des femmes, mais sont socialement dépendants de leur propre sexe, fait d’excellents éducateurs, de même que les bi-sexuels. […] Un quatrième type, c’est l’homme qui satisfait ses besoins sexuels avec des hommes, mais remplit la plupart de ses besoins sociaux avec des femmes. . […] Le cinquième et dernier type d’homme est l’homosexuel exclusif. De tels hommes sont le point focal de toutes les organisations de jeunesse, et sont souvent des figures révolutionnaires. » (p. 149) Dans sa Libre École de Wickersdorf, Gustav Wyneken essaiera de mettre en pratique son idéal d’éros pédagogique. Il écrit : « Seulement un bon pédéraste peut être un pédagogue complet. Les amitiés les plus sérieuses et les plus fortes que j’ai pu observer furent toujours entre professeur et élèves. Une troupe de garçons et de jeunes peut devenir le cœur le plus vivant de l’ordre sacré de la jeunesse que la communauté de la Libre École veut être. » (pp. 161-162) En 1920 il est accusé d’actes immoraux avec quelques-uns de ses élèves. Il aurait embrassé deux d’entre eux, totalement nus. Otto Kiefer enseignait que par l’amour homosexuel l’individu était porté à son plus haut niveau, les différences sociales effacées, et la relation hiérarchique professeur/élève remplacée par une affection mutuelle. Elisar von Kuppfer prétendait que le professeur qui ne voit les garçons que comme des élèves est un mauvais pédagogue. « Qui regarde les garçons simplement comme des objets d’école, qui est incapable de les aimer, ne sera jamais un bon professeur. Et les jeunes le savent. », écrivait-il encore. Hans Blüher, on l’a vu, croyait aussi en l’excellence pédagogique des pédérastes.
 
 

Pour accéder au menu de tous les codes, cliquer ici.

 

Code n°140 – Pédophilie

Pédophilie

Pédophilie

 

 


(Et le premier crétin qui me sort que, parce que je parle du lien de coïncidence entre homosexualité et pédophilie, j’assimilerais toutes les personnes homosexuelles aux pédophiles, ou que je jouerais inconsciemment le jeu des homophobes en déterrant un vieil amalgame, il s’en prend une ^^…)

 
 

NOTICE EXPLICATIVE

Oui. Vous avez bien entendu. Le mot qui sert à construire des monstres humains dont on ne veut rien savoir est lâché ! « PÉDOPHILE » Alors tout le monde est prêt à se déboucher les oreilles ? Je vous propose, pour une fois, de stopper l’hémorragie de la diabolisation d’un désir présent – à différents degrés – en tout être humain, y compris les femmes, et de nous poser pour réfléchir sur le malaise SOCIAL que disent les actes pédophiles, sans tomber dans l’écueil de stigmatiser des exceptions de bourreaux pour se soulager la conscience et surtout ne jamais s’identifier à eux. Je crois que le désir pédophile est humain, et même par les personnes comme moi qui ont conscience de n’être attirées que par des personnes adultes (… voire même carrément plus âgées que moi). La pédophilie dit une violation COLLECTIVE de la différence des générations (cela semble à priori le plus évident ; et cette violation marche dans les deux sens : du côté des plus âgés comme des plus jeunes), et des autres différences du Réel (en arrière-fond : la différence des espaces et la différence des sexes). C’est la raison pour laquelle les liens entre le désir homosexuel – qui rejette systématiquement la différence des sexes, et fréquemment la différence des générations – et le désir pédophile existent. Ces liens non-causaux et non-systématiques font pousser des hauts cris aux personnes homosexuelles qui diabolisent ET le désir pédophile ET leur propre désir homosexuel. Surtout en ces temps où la demande du droit au mariage homo, à l’adoption et à l’homoparentalité, se fait si insistante de leur part. Mais ne nous laissons pas impressionner. Si le cliché de « l’homosexuel pédophile » est visible, c’est bien pour des raisons (plus ou moins justes). Et si la plupart des membres de la communauté homosexuelle se précipitent à le traiter d’« homophobe » d’un air outré et scandalisé, raison de plus pour examiner la part de réel et la part de fantasme qui se cachent derrière l’odieuse étiquette !

 

N.B. : Je vous renvoie également aux codes « Éternelle jeunesse », « Violeur homosexuel », « Élève/Prof », « Prostitution », « Poupées », « Petits morveux », « Inceste », « Parodies de mômes », « Curé gay », « Inceste entre frères », « Frère, fils, père, amant, maître, Dieu », dans le Dictionnaire des Codes homosexuels.

 
 

Pour accéder au menu de tous les codes, cliquer ici.

 

 

1 – PETIT « CONDENSÉ »

 

Liens entre

pédophilie et homosexualité ?

 

PÉDOPHILIE 1

Don Bachardy et Christopher Isherwood (en « couple »)


 

Le lien pédophilie-homosexualité offusque beaucoup de personnes homosexuelles parce qu’il existe véritablement, même s’il est difficilement démontrable étant donné qu’il se range du côté des réalités fantasmées, donc des coïncidences et des images. C’est la raison pour laquelle il faut en parler, tout en dénonçant tous les discours qui établissent des rapports de causalité entre homosexualité et pédophilie. Les agressions pédophiles sont majoritairement le fait d’adultes (dits ou qui se disent) hétérosexuels, et il est évident que les personnes homosexuelles ne doivent pas, du fait de leur orientation sexuelle, être tenues à l’écart des structures d’encadrement de l’enfance.

 

Les personnes homosexuelles qui se livrent concrètement à des actes pédophiles sont assez rares. Leur nombre est souvent excessivement grossi par les personnes homosexuelles elles-mêmes. Il est par exemple dommageable de constater, venant d’un certain nombre de jeunes hommes gays, un amalgame quasi-systématique entre âge, homosexualité, et pédophilie : ils ont un peu trop tendance à qualifier de « vieux pervers » toute personne homosexuelle plus âgée qui s’intéresse(rait) à eux.

 

La phobie de la pédophilie concernant l’homosexualité, aussi injustifiée soit-elle, n’est pas pour autant à mépriser entièrement : elle est à analyser pour être combattue, sinon, elle risque de s’actualiser. C’est son rejet systématique, exercé massivement par la communauté homosexuelle et nos sociétés médiatisées, qui montre qu’elle correspond à une certaine réalité désirante, et parfois concrète. Par exemple, un nombre non-négligeable de couples homos se distinguent par un écart d’âge entre les partenaires nettement plus prononcé que chez les couples femme-homme (cf. Alfred Spira, Rapport Spira Bajos, 1992 ; j’aborde aussi largement le sujet des rapports amoureux homosexuels avec un écart prononcé d’âges entre les partenaires, dans les codes « Frère, fils, père, amant, maître, Dieu » et « Inceste (Père et fils homos tous les deux) » sur mon Dictionnaire des Codes homosexuels). Par ailleurs, parmi les personnes homosexuelles qui dénoncent à juste titre l’assimilation causale de la pédophilie à l’homosexualité, il y a beaucoup plus de fervents défenseurs et de pratiquants de la pédophilie qu’on pourrait l’imaginer. Le meilleur exemple de ce paradoxe, c’est Guy Hocquenghem, qui écrivit en 1983 Les Petits Garçons. La réalité du tourisme sexuel dans les pays du Tiers-monde, ou de la prostitution masculine à échelle planétaire, vient confirmer que les liens de coïncidence non-reconnus entre homosexualité et pédophilie peuvent se faire actes.

 

Il n’est pas rare d’entendre certaines personnes homosexuelles invoquer tous les avantages que présente la relation pédophile pour l’adulte et l’enfant (par exemple la rupture de l’isolement et de la solitude, les bienfaits pédagogiques du chaperonnage, la possibilité pour un homme mûr d’échapper à la frustration sexuelle, la relation d’affection « forte » entre l’éraste et l’éromène, l’« expérience » que peut en tirer l’initié juvénile, etc.). Elles reprennent parfois mot pour mot le discours de l’homme pédéraste qui tend toujours à la flatterie de sa victime (« il est très mûr pour son âge »), à la glorification dédramatisante des sentiments au détriment de la reconnaissance de la violence des actes.

 

Le mythe de l’éternelle jeunesse, particulièrement palpable dans le « milieu homosexuel », montre l’élan incertainement et fantasmatiquement incestueux et pédophile du désir homosexuel, quand bien même un certain nombre de personnes homosexuelles sont sûres et certaines de n’être attirées que par des individus mûrs et adultes. Il traduit en négatif une angoisse de la vieillesse. On entend celle-ci exprimée par beaucoup de sujets homosexuels, y compris chez ceux qui n’ont que la vingtaine. Même s’ils savent bien qu’il leur faudra à un moment ou un autre renoncer à finir avec un petit jeune de vingt ans, ils ne se défont pas de cette utopie pour autant. Chaperonner un éphèbe pré-pubère, c’est un moyen détourné de faire le bain de jouvence du Pygmalion, mais aussi de revivre une jeunesse perdue en se substituant aux enfants.

 
 

GRAND DÉTAILLÉ

FICTION

Le personnage homosexuel est attiré sexuellement par les enfants et la jeunesse médiatique :

 

PÉDOPHILIE 2

Film « Les Amitiés particulières » de Jean Delannoy


 

Les créations artistiques traitant d’homosexualité abordent énormément le thème de la pédophilie : cf. le film « Tendres Adolescents » (1980) de Jean-Daniel Cadinot, le film « La Conséquence » (1977) de Wolfgang Petersen, le film « Au Nom du Père » (1972) de Marco Bellocchio, le film « Solamente Nero » (1978) d’Antonio Bido, le film « L’Éveil de Maximo Oliveros » (2005) d’Auraeus Solito, le film « L.I.E. » (2001) de Michael Cuesta, le film « Peur primale » (1996) de Gregory Hoblit, le film « Happiness » (1998) de Todd Solondz, le film « Mystic River » (2004) de Clint Eastwood, le film « The Woodsman » (2004) de Nicole Kassell, le roman The White Cockades ; An Incident Of The Forty-five (1887) de Xavier Mayne, le film « Allemagne Année Zéro » (1948) de Roberto Rossellini, le film « Les 5000 doigts du Docteur T » (1952) de Roy Rowland, le film « If… » (1968) de Lindsay Anderson, le film « Les Amitiés particulières » (1964) de Jean Delannoy, le film « Amours particulières » (1969) de Gérard Trembaciewicz, le film « Bruno, l’enfant du dimanche » (1968) de Louis Grospierre, le roman Nos Plaisirs (1983) de Mathieu Lindon, le film « Short Eyes » (1977) de Robert M. Young, le film « Sapore del Grano » (1986) de Gianni Da Campo, la nouvelle « Le Travesti et le Corbeau » (1983) de Copi, le film « Jeepers Creepers » (« Le Chant du diable », 2000) de Victor Salva, le film « Souffle au cœur » (1971) de Louis Malle (avec le jésuite pédéraste), le film « Fiesta » (1995) de Pierre Boutron (avec le colonel Masagual, un officier franquiste pédéraste), le film « Scout toujours » (1985) de Gérard Jugnot (avec le personnage de Georges), les films « Les Amis » (1971) et « Un Enfant dans la foule » (1975) de Gérard Blain, le roman Sexy (2007) de Joyce Carol Oats (avec la relation entre Darren et Mr Tracy), le film « Naked Blood » (1995) de Hisayasu Satô, le film « Le Jardin des Délices » (1967) de Silvano Agosti, le roman Agostino(1944) d’Alberto Moravia, le film « Agostino » (1962) de Mauro Bolognini, le film « Tommy » (1975) de Ken Russell, le film « Blue Jeans » (1976) d’Hugues Burin des Roziers, le film « Twist » (2004) de Jacob Tierney et Adrienne Stern (avec le monde de la prostitution masculine), le film « Night Corridor » (2003) de Julian Lee, le film « Another Gay Movie » (2006) de Todd Stephens (mettant en scène des adolescents ayant parfois des ébats sexuels avec des adultes), le film « Walk a Crooked Path » (1970) de John Brason, le film « Une si jolie petite plage » (1948) d’Yves Allégret, le film « Boy Culture » (2007) de Q. Allan Brocka (la pédophilie est ici légitimée par la prostitution), le film « Whole New Thing » (2005) d’Amnon Buchbinder, le film « Huit Femmes » (2002) de François Ozon, le film « L’Exécutrice » (1985) de Michel Caputo, le film « Montreal Main » (1974) de Frank Vitale, le roman La Comunión De Los Atletas (1979) de Vicente Molina Foix, le film « La Ville dont le prince est un enfant » (1996) de Christophe Malavoy, le film « L’Île Atlantique » (2005) de Gérard Mordillat, le film « Precious Moments » (2002) de Lars Daniel Krutzkoff Jacobsen, le film « Smukke Dreng » (« Joli Garçon », 1993) de Carsten Sonder, le roman Jeux d’enfance (1930) de Giovanni Comisso, le film « La Classe de Neige » (1997) de Claude Miller, le film « La Vierge des Tueurs » (2000) de Barbet Schroeder, le roman Pasión Y Muerte Del Cura Deusto (1924) d’Augusto d’Halmar, le film « La Tendresse des Loups » (1973) d’Ulli Lommel, le film « Un Printemps sous la neige » (1983) de Daniel Petrie, le film « Charlotte For Ever » (1986) de Serge Gainsbourg, le film « Gossenkind » (1992) de Peter Kern, le film « L’Enfant Miroir » (1990) de Philip Ridley, le film « So Lange Du Hier bist » (2005) de Stefan Westerwelle, le film « Vito E Gli Altri » (1992) d’Antonio Capuano, le film « Pianese Nunzio, 14 Anni A Maggio » (1996) d’Antonio Capuano, le film « Il Sapore Del Grano » (1986) de Gianni Di Campo, le film « Det Forsomte Forar » (1993) de Peter Schröder, le film « Si Te Dicen Que Caí » (1989) de Vicente Aranda, le film « The Lost Son » (1998) de Chris Menges, le film « La Tribu » (1990) d’Yves Boisset, le film « Le Trou » (1960) de Jacques Becker (l’un des quatre détenus, homosexuel, est incarcéré pour détournement de mineurs), le film « Grâce à Dieu » (2019) de François Ozon, etc.

 

Par exemple, dans la pièce À partir d’un SMS (2013) de Silas Van H., Jonathan propose à son amant Matthieu de regarder le documentaire « Atrocité de la pédophilie en Thaïlande ». Dans la pièce Doris Darling (2012) de Ben Elton, le vieux Douglas drague le jeune Santiago. Dans son spectacle musical Bénureau en best-of avec des cochons (2012), Didier Bénureau chante une relation pédophile entre un homme de 50 ans et une fillette de 14 ans : « Être un vieux pédophile, c’est vraiment pas facile. » Dans le film « Keep The Lights On » (2012) d’Ira Sachs, Erik, le héros homosexuel, a vécu sa première expérience sexuelle à 13 ans. Dans le roman L’Ange impur (2012) de Samy Kossan, Samy a 15 ans quand il se prostitue. Dans le film « W imie… » (« Aime… et fais ce que tu veux », 2014) de Malgorzata Szumowska, après avoir découvert son attraction homosexuelle pour les jeunes délinquants qu’il encadre, Adam se traite lui-même de pédophile. Dans la pièce Un Cœur en herbe (2010) de Christophe et Stéphane Botti, Jacques, l’écrivain quinquagénaire est totalement subjugué par la jeunesse de Mathan, un branleur de 18 ans. Dans le film « La Vie d’Adèle » (2013) d’Abdellatif Kechiche, Emma, femme mûre, sort avec Adèle, qui est mineure (au fur et à mesure de l’intrigue, cette dernière passera le cap des 18 ans : ouf, ça devient ainsi une film vachement plus moral, nous sommes sauvés… Dans le film « Boys Like Us » (2014) de Patric Chiha, Nicolas, homosexuel à la trentaine bien tassée, se met à draguer un petit jeune autrichien, Michael, au bord d’un lac ; et le lycéen rentre dans le jeu. Le héros homo aime visiblement la chair fraîche car il avait auparavant dragué lourdement un jeune serveur saisonnier du chalet de montagne où il s’était restauré avec ses deux autres amis homos Gabriel et Rudolf. Gabriel, quant à lui, semble attiré par les hommes mûrs (il part à la conquête d’un moniteur de colo hétéro, Andreas), mais pourtant, quand il débarque dans une église pour demander à un vieux prêtre où se trouve le groupe d’enfants d’Andreas, sans d’autres explications, sa réplique laisse entendre qu’il est lui aussi pédophile : « Je cherche des enfants. » Dans son one-man-show Tout en finesse (2014), Rodolphe Sand met avec l’application Grindr l’homosexualité sur le même plan que la pédophilie : « Grindr pour les gays. Kinder pour les pédophiles. » Dans le one-man-show Au sol et en vol (2014) de Jean-Philippe Janssens, Jeanfi, le steward homo, ironise sur ses origines natales belges en disant qu’elles ont été le terreau de sa conscience d’être homo : « J’viens d’un p’tit village du Nord. Pédophilie, ça vous dit quelque chose ? Moi, au milieu de tout ça, j’ai compris que j’étais très sensible. Trop sensible. » Dans le roman At Swim, Two Boys (Deux garçons, la mer, 2001) de Jamie O’Neill, tous les personnages homosexuels masculins sont émerveillés par la jeunesse et les éphèbes… y compris les adolescents qui tombent amoureux entre eux : « L’amour des enfants lointains… l’amour lointain des enfants rappelle à l’humanité ses origines nobles. » (Mr Mack parlant de Jim, son fils homosexuel) Anthony, l’un des pédérastes « mûrs », dirige d’ailleurs une chorale d’enfants à l’église, et il a été condamné à aux travaux forcés pendant deux ans pour pédérastie sur mineurs. Dans le film « Imitation Game » (2014) de Mortem Tyldum, Alan Turing, le mathématicien homosexuel, est arrêté par la police pour avoir des relations sexuelles avec des mineurs, et notamment un certain Murray qui le cambriole. Dans le roman Sophia House, La Librairie Sophia (2005), le Comte Smokrev, bourgeois homosexuel d’une grande perversité, vénère une sculpture, L’Hermès de Praxitèle, représentant un homme caressant un jeune homme. Dans le film « Test : San Francisco 1985 » (2013) de Chris Mason Johnson, Tyler, le coloc hétéro de Frankie, le héros homosexuel, couche avec des filles mineures de moins de 17 ans… mais s’autorise presque un écart avec Frankie lors d’une séance-massage. Le film « Mezzanotte » (2014) de Sebastiano Riso traite de la prostitution masculine, et pire que ça, de la prostitution juvénile. Davide, le héros homosexuel, n’a que 14 ans, et vend quand même son corps aux hommes. Les prostitués masculins parodient ironiquement la réalité de la pédophilie dans leurs rangs : « On ne touche pas aux petits garçons ! » dira l’un d’entre eux. Dans le film « Call me by your name » (2018) de Luca Guadagnino, Oliver (la trentaine) sort avec Elio, un mineur de 17 ans : « Fais pas l’enfant. Rendez-vous à minuit. » Dans le téléfilm Fiertés (2018) de Philippe Faucon, diffusé sur Arte en mai 2018, Serge sort avec Victor, un mineur… mais ça ne l’empêche pas de prôner l’amour et la maturité de Victor devant le père de ce dernier, Charles, qui le menace de le dénoncer à la police : « Je ne me sers pas de votre fils. » Dans le film « Jonas » (2018) de Christophe Charrier, Nathan, le héros homosexuel, fait croire qu’il a été abusé entre l’âge de 10 à 14 ans par un prêtre pédophile de son école primaire catholique. Dans le film « Mon Père » (« Retablo », 2018) d’Álvaro Delgado Aparicio, quand Anatolia, la mère de Secundo, apprend l’homosexualité de son mari Noé, elle pense immédiatement à protéger son fils : « Si tu touches à mon fils, je te tue ! » Dans le film « Ma Vie avec John F. Donovan » (2019) de Xavier Dolan, John ironise lors d’un talk show télévisé sur sa relation épistolaire avec Rupert, un gamin de 10 ans qu’il renie publiquement : « On est faits l’un pour l’autre. »

 

Dans le téléfilm « Les Dix Petits Nègres » (2015) de Sarah Phelps, l’homosexualité est sous-jacente. William Blore, l’inspecteur, a violé dans une cellule de la prison de Dartmoor un prostitué homosexuel, James Stephen Landor, qui faisait le tapin dans les pissotières, et qu’il a fait condamner aux travaux forcés à perpétuité où il a fini ses jours : « Edward Landor était un pédéraste. Plutôt mourir que de m’approcher d’un de ces pervers ! » ; « Il était sans défense. Ce n’était qu’un gamin. »
 

Les pratiques pédophiles ne se limitent pas au monde homosexuel masculin. Les pédophiles lesbiennes ne sont pas à exclure du tableau : cf. le film « Ma Mère préfère les femmes (surtout les jeunes…) » (2001) d’Inés Paris et Daniela Fejerman, le film « Olivia » (1951) de Jacqueline Audry (avec Edwige Feuillère et Simone Simon), le film « Rome, ville ouverte » (1945) de Roberto Rossellini, le film « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » (2001) de Jean-Pierre Jeunet (avec la garçonne d’un certain âge, chez qui Amélie sonne à la porte par erreur), et surtout le film « Massacre pour une orgie » (1964) de Jean-Pierre Bastid. « J’avais détourné une mineure de 15 ans qui était mon élève. » (Suzanne en parlant d’Erika, dans le roman Journal de Suzanne (1991) d’Hélène de Monferrand, p. 185) ; « La jeunesse qui rayonne à chaque instant de vous, voilà ce que la Reine aime chez Sidonie. » (cf. une réplique du film « Les Adieux à la Reine » (2012) de Benoît Jacquot) ; « Vous me faites à chaque fois l’effet d’un bain de jouvence. » (la Reine Marie-Antoinette à son amante Madame de Polignac, dans le film « Les Adieux à la Reine » (2012) de Benoît Jacquot) ; « Je donnerais gros pour avoir votre âge. » (Serena Merle louchant sur la jeune Isabelle, dans le film « Portrait de femme » (1996) de Jane Campion) ; « Épousez-moi, mon bonhomme. J’étais dans la chaussure pour enfants. » (Mr Chapiro s’adressant à Vince, dans le film « L’Objet de mon affection » (1998) de Nicholas Hytner) ; etc.

 

Dans le roman The Girl On The Stairs (La Fille dans l’escalier, 2012) de Louise Welsh, le Dr Alban Mann est qualifié par Jane, l’héroïne lesbienne, de « pédophile incestueux » (p. 76)… et les faits donneront raison à Jane car Mann viole sa jeune fille Anna. Cependant, Jane, pourtant en couple avec Petra, rentre exactement dans le même jeu qu’elle dénonce en s’intéressant de trop près à Anna : « Si Maria faisait courir le bruit que Jane était une espèce de prédatrice lesbienne avec un penchant pour les adolescentes, la vie à Berlin pouvait devenir impossible. » (Jane parlant de Maria la prostituée, op. cit., p. 168) Jane est fascinée par la jeune Anna au point de la rêver au pieu avec elle : « Elle rêvait d’Anna. Elles étaient seules dans le noir, les doux cheveux de la fille retombaient sur le visage de Jane. Elle eut l’impression d’être au lit avec elle et se mit à paniquer ; ce n’était pas ce qu’elle voulait, tout allait de travers. Les lèvres de la fille se posèrent sur les siennes et elles s’embrassèrent, la langue d’Anna frémissante et insistante. Jane comprit à nouveau ce qu’elle était en train de faire et tenta de la repousser mais quelque force supérieure les collait l’une à l’autre. Elle sentait le poids du corps de la fille, la douceur de ses seins, et elle se tortilla pour se dégager, tentant désespérément de s’échapper, mais elle avait beau se tourner dans toutes les directions, elle était piégée. Elle repoussa Anna de toutes ses forces, mais sans résultat, elles étaient verrouillées l’une à l’autre, et brusquement Jane comprit ce qui les retenait là. Elles étaient scellées, l’une au-dessus de l’autre, sous le plancher de l’immeuble de derrière. » (p. 222)
 

PÉDOPHILIE 3

Film « La Mauvaise Éducation » de Pedro Almodovar


 

Même si ce n’est pas systématique, le personnage homosexuel a pu être victime d’un viol pédophile dans son enfance : « Il n’avait pas 6 ans qu’il se faisait déjà attrapé par les Arabes du côté de la Huchette. » (Mme Simpson parlant au masculin de sa fille Irina, dans la pièce L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer (1967) de Copi) ; « J’préfère encore me faire tripoter par un prêtre comme mes copains cathos quand ils vont au caté. » (Laurent Spielvogel à propos du rabbin à qui il va rendre visite, dans son one-man-show Les Bijoux de famille, 2015) ; « L’écrivain qui ne cherchait qu’une aventure amoureuse, ne l’aurait pas regardé deux fois s’il n’avait pas été séduisant. » (Pawel Tarnowski, homosexuel continent, parlant de Goudron, l’écrivain plus âgé que lui et qui a tenté de le pervertir, dans le roman Sophia House, La Librairie Sophia (2005), p. 173) ; « Il me tire à lui, je te dis, et je ne peux pas rompre l’emprise qu’il a sur moi. » (Pawel Tarnowski parlant du jeune David qui l’attire, idem, p. 175) ; « ’Tu désires l’abomination.’ Il ne pouvait y croire au début. Lui qui avait souffert des attentions de Goudron se transformait maintenant en Goudron ! Cela ne pouvait pas être vrai. Pourtant, c’était vrai ! » (Pawel Tarnowski parlant de son élan homosexuel pour le jeune David, suite à l’attachement pédophile de Goudron, idem, p. 177) ; « Ce que j’aurais fait à cette époque de ténèbres, d’autres me l’avaient fait. » (Pawel parlant du viol pédophile qu’il a subit par son mentor Goudron, idem, p. 441) ; « C’est très perturbant de découvrir le sexe comme ça. » (Joe, un homme homosexuel obèse, très anxieux et efféminé, qui a été violé par un prêtre à l’adolescence, dans le film « Spotlight » (2016) de Tom McCarthy) ; etc. Dans le roman Des chiens (2011) de Mike Nietomertz, R. raconte qu’il s’est fait violer par un certain Laurent, « un fils de pute qui ne voulait pas mourir seul et qui a violé sa jeunesse » (p. 71).  Dans le one-man-show Cet homme va trop loin(2011) de Jérémy Ferrari, le Père Vert, avant de devenir un curé gay et pédophile, a jadis été violé par son père et par ses profs. Dans la B.D. La Chair des pommes (2006) de Freddy Nadolny Poustochkine, le héros homo, en pleine puberté, subit la pression d’un homme pédophile pendant qu’il découvre son homosexualité.

 

PÉDOPHILIE 4

B.D. « Kang » de Copi


 

En général, le personnage homosexuel ne fait pas secret de ses élans sexuels pédophiles. « Il a fini pédophile, comme tous ces pédérastes. » (Gérard en parlant de M. Folaste, dans le one-man-show Ali au pays des merveilles (2011) d’Ali Bougheraba) ; « Et moi, je l’aime, la jeunesse. N’est-ce pas, Jean-Ba ? » (le prêtre s’adressant à son enfant de chœur de 14 ans, dans le spectacle musical Bénureau en best-of avec des cochons (2012) de Didier Bénureau) ; « Je découvris la douceur des regards complices de ces androgynes que sont parfois les adolescents. » (le narrateur homosexuel parlant de ses années collège dans la nouvelle « La Chaudière » (2010) d’Essobal Lenoir, pp. 18-19) ; « Ce que je préfère dans ma vie de chiotte, ce sont ces groupes de potes ados à l’apogée de leur puissance génésique […] C’est tellement excitant de voir ces petits mecs jouir sans vergogne, à côté de ces kyrielles de vieillards lubriques de trente ans. » (« le chiotte » dans la nouvelle « Mémoires d’un chiotte public » (2010) d’Essobal Lenoir, p. 87) ; « Marilyn possède des instantanés où on me voit embrasser les enfants sur la bouche, dormir enlacé avec eux : elle me fait un chantage. » (le héros homo marié parlant de sa harpie de compagne, dans le roman Le Bal des Folles (1977) de Copi, p. 77) ; « ‘Si j’osais, pensa M. Fruges, je l’embrasserais. J’adore les enfants. Celui-ci est enfermé en lui-même comme je l’étais à son âge, moi aussi. Il y a un regard d’une profonde admirable, avec, dans l’expression, quelque chose de blessé qui me plaît. » (Emmanuel Fruges face à Georges, 6 ans, dans le roman Si j’étais vous (1947) de Julien Green, p. 153) ; « Il aimait vraiment l’enfance ; c’était même ce qu’il y avait en lui de moins atteint, de moins suspect. Les dimanches de communion, les bons jours, comme on disait encore dans sa famille, alors qu’il s’agenouillait à la sainte table, il cherchait à se placer tout près d’un enfant, s’il y en avait un, afin de lui voler un peu de cet amour surnaturel dont il sentait que le petit être était l’objet inconscient ; et, ce soir, il surveillait du coin de l’œil le garçonnet qui chantonnait tout seul et dont il admirait l’innocence comme un spécialiste reconnaît et apprécie le spécimen parfaitement venu d’une espèce rare. » (Emmanuel Fruges,idem, p. 156) ; « Comme un coup de tonnerre, l’idée éclata dans son cerveau : devenir cet enfant. Il frissonna et fit instinctivement un pas en arrière. Jamais une tentation pareille n’avait fondu sur lui avec une telle violence, et il en éprouva un choc qui faillit le terrasser. Que pouvaient être les triviaux désirs de la chair auprès de cette concupiscence nouvelle ? Ses yeux se fermèrent. ‘On n’a pas le droit’, pensa-t-il. Pendant quelques secondes, il eut l’impression de grands coups portés à l’intérieur de son crâne et il mit les deux mains à ses oreilles. » (idem, p. 157) ; « Berlot, le prof de sport, si soucieux de la propreté des corps qu’il vient jusqu’aux douches donner un coup de main aux plus lents. » (Quentin Lamotta, Vincent Garbo (2010), p. 42) ; « Ton père adorait vraiment nous regarder nager à poil. » (un ami s’adressant à Daniel après le coming out posthume du père de ce dernier, dans le film « Joyeuses Funérailles » (2007) de Franz Oz) ; « Constant est d’un naturel extrêmement probe. […] Cependant, même les hommes dont le sens moral est des plus élevés sont extrêmement sensibles à l’influence des attraits physique d’autrui. L’histoire moderne, pas moins que celle de l’Antiquité, nous offre un grand nombre d’exemples terriblement éprouvants de ce à quoi je fais allusion… » (Gwendolen dans la pièce The Importance To Being Earnest, L’Importance d’être Constant (1895) d’Oscar Wilde) ; etc.

 

Dans la pièce Les Z’Héros de Branville (2009) de Jean-Christophe Moncys, Gérard a un « terrible secret » à révéler : son « attirance pour les jeunes hommes ». Dans le roman En l’absence des hommes (2001) de Philippe Besson, on entend la figure de Marcel Proust chanter les bienfaits de l’amour des jeunes garçons : « L’amour d’un homme pour une femme ne peut pas se comparer à l’amour de ce même homme pour un adolescent. L’amour pour une femme charrie tellement d’habitudes, de certitudes, de passages obligés qu’il devient rapidement quelque chose d’agréable, certes, mais qu’on maîtrise, qui n’apporte pas de réelle surprise. L’amour pour un adolescent, lui, renferme tous les émerveillements, tous les emportements ; il a cette intensité désespérée, il est menacé d’extinction à tout moment et porté au plus haut, précisément par la grâce. » (pp. 83-84) D’ailleurs, dans ce même roman, Proust vit une histoire amoureuse avec Vincent, un jeune intellectuel de seize ans, tout aussi consentant que lui, mais conscient de l’invisibilité, du confort, et de la supériorité de son statut d’éromène : « C’est plus difficile pour vous que pour moi […] de vous tenir à côté d’un jeune homme de seize ans. » (Vincent s’adressant à Proust, idem, p. 21) ; « Si la syphilis causait autant de ravages que le sida et terrorisait pareillement les pédérastes de la fin du XIXe siècle, des adolescents n’auraient certes pas enfilé de capotes pour jouer à touche-pipi ! » (le narrateur homosexuel de la nouvelle « De l’usage intempestif du condom dans la pornographie » (2010) d’Essobal Lenoir, p. 97) ;

 

La relation pédophile devient parfois effective, consommée. Elle sera alors très souvent euphémisée par le terme passe-partout de « couple » ou d’« amour (entre ados) ». Par exemple, dans la pièce La Mort vous remercie d’avoir choisi sa compagnie (2010) de Philippe Cassand, Omar, un des personnages homosexuels, a une liaison avec un ado de seize ans. Dans le film « Tras El Cristal » (1985) d’Agustí Villaronga, un pédophile nazi paralysé vit une histoire d’amour avec le jeune infirmier s’occupant de lui. Dans le film « Mort à Venise » (1971) de Luchino Visconti, un jeu de drague ambigu s’instaure entre le vieux musicien Ashenbach (50 ans passés) et le tout jeune et blond Tadzio (14 ans). Le roman Flamand noir (2004) de Bertrand N’Guyen Matoko raconte l’histoire de pédophilie entre un curé et un jeune étudiant noir. Dans le roman Le Livre muet (2007) de Sébastien Doubinsky, le géomètre Alessandro Salomonsen vit une relation homosexuelle avec Stefano, un adolescent de 15 ans. Dans le film « Les Damnés » (1969) de Luchino Visconti, l’icône gay Helmut Berger (interprétant le personnage de Martin Essenbeck) est en réalité un pédophile ; il provoque le suicide par pendaison de la petite Lisa qu’il avait initialement attouchée et couverte de cadeaux : « Lisa, regarde ce que je t’ai apporté. Il te plaît, ce petit cheval ? Tu pourras monter dessus, puisqu’il te plaît, hein ? Il faut le caresser. Caresse-le, Lisa, il est à toi. Tu l’aimes bien ? Tu seras très gentille avec lui. Tu le soigneras bien… parce qu’il t’aime beaucoup. J’assure. » Dans le film « Rose et Noir » (2009) de Gérard Jugnot, au moment où le jeune prince Frédéric de Montmirail monte dans le carrosse de Saint Loup, le comité d’accueil qui lui est réservé par les deux mignons très efféminés Sergio et Myosothis mêle séduction et perversion (« Bonjour mon cœur… »). Dans le roman La Cité des Rats (1979) de Copi, Mimile dit qu’il est allé en taule : « La dernière fois, paraît que j’avais tué un vioque pour lui voler ses sous, la fois d’avant c’était un bambin pour le violer. » (pp. 62-63)

 

Si le personnage homosexuel renonce à la pédophilie, c’est par acquit de conscience. Quitte à en rajouter dans le rejet, il déclare que ça ne l’intéresse et ne le concerne en rien du tout. Mais c’est son mépris trop vite exposé de la jeunesse et du fantasme pédophile qui l’inculpe. « Je m’étais fait l’illusion de retrouver en vous ma propre jeunesse, mais rien en vous ne me séduit. Il y a trente ans, je vous aurais peut-être trouvé désirable, et encore je ne suis pas sûr de cela, et puis vous n’étiez qu’un nouveau-né. » (Cyrille au jeune Journaliste, dans la pièce Une Visite inopportune (1988) de Copi) ; « Je n’allais quand même pas me jeter à la poursuite de jeunes hommes dans la vingtaine, moi qui avais tellement toujours ridiculisé ceux qui sombraient dans le culte de l’éphèbe ! Mais je ne pouvais pas non plus aller contre mes goûts ! » (Jean-Marc dans le roman Le Cœur éclaté (1989) de Michel Tremblay, p. 228) Par exemple, dans la pièce Sugar (2014) de Joëlle Fossier, Georges, le père de famille homosexuel, est suspecté officieusement par sa femme Christelle de pédophilie : elle l’empêche d’approcher leurs propres enfants. Il s’en indigne… mais en même temps, il sors avec William, son amant secret qui a l’âge d’être son fils.

 

C’est parfois à travers le traitement fictionnel de l’homoparentalité que surgit en toile de fond le désir pédophile des personnages gays. Par exemple, dans le film « Les Joies de la famille » (2009) d’Ella Lemhagen, Göran tombe sous le charme d’un jeune délinquant au commissariat, avant de découvrir que c’est son futur fils adoptif. Dans la pièce Try (1994) de Dennis Cooper, les deux pères adoptifs homosexuels violent le petit Ziggy. Dans le roman Michael Tolliver est vivant (2007) d’Armistead Maupin, le couple gay Ben et Michael « homosexualisent » le petit-neveu de 7 ans de Michael, Sumter. Ils prospectent ludiquement sur ses possibles tendances homosexuelles futures (« Tu crois qu’il est des nôtres ? », p. 104). La différence des générations est complètement banalisée et niée : « L’âge n’est pas un problème. » (Michael évoquant la différence d’âge importante avec son amant Ben, idem, p. 34)

 

La présomption de désir pédophile chez le héros homosexuel n’est pas toujours avérée : elle est parfois juste un soupçon pesant sur un bouc émissaire à qui on veut charger la barque. Par exemple, dans le film « Scènes de chasse en Bavière » (1969) de Peter Fleischmann, la Bouchère a peur pour son fils Franz et accuse Abram de pédophilie. Dans le film « Les Joies de la famille » (2009) d’Ella Lemhagen, le jeune Patrik confie à un agent de police ses craintes d’avoir comme « famille d’accueil » un couple de deux « pères » homosexuels : « Si je me fais violer, ce sera de votre faute ! » Dans le film « Une petite zone de turbulence » (2009) d’Alfred Lot Olivier, le personnage de Philippe, hétérosexuel, fait une blague de mauvais goût à son futur beau-frère Matthieu qui s’inquiète de ne pas voir revenir son petit copain de Grèce pour le mariage de sa sœur : « On ne peut toujours le retrouver. On balance une photo sur internet. Ils ont retrouvé un pédophile comme ça ! »

 

PÉDOPHILIE 5

Film « 4h30 » de Royston Tan


 

Le problème du personnage homosexuel réellement pédophile, c’est qu’il ne s’identifie pas forcément comme un pédophile puisqu’en intentions, il ne considère plus l’enfant comme un être différent de lui mais comme un semblable, un individu responsable et aimant, à qui il fait la confiance de le vieillir, l’honneur de le rendre semblable à lui, à qui il peut faire l’amour, tout simplement. On lit parfois chez les héros homosexuels le désir d’aimer les enfants avec un cœur non pas humain, ni même un cœur de maman ou de papa, mais un cœur maternaliste ou paternaliste : « Le vrai problème, ce sont les enfants. La tristesse de ne pas en avoir et de ne pas pouvoir en adopter. J’ai toujours aimé les enfants. Je crois que j’aurais été une assez bonne mère. » (Tim dans le film « De la vie des marionnettes » (1980) d’Ingmar Bergman)

 

La tentation pédophile ne va pas que dans un seul sens (de l’adulte vers l’enfant) : elle peut aussi venir de l’adolescent homosexuel vers l’adulte de qui il veut se faire protéger et éduquer. Il est curieux de voir que certains jeunes homosexuels fictionnels se passionnent pour des personnages pédophiles, de qui ils prétendent se sentir très proches, ou qu’ils reconnaissent comme des jumeaux de désir. « Oui Madame, j’aime les hommes plus vieux. » (Jefferey Jordan dans son one-man-show Jefferey Jordan s’affole, 2015) Par exemple, dans le roman L’Hystéricon (2010) de Christophe Bigot, Cédric lit un roman noir parlant d’un pédophile serial killer. Dans le film « Mezzanotte » (2014) de Sebastiano Riso, la pédophilie vient du jeune homosexuel (Davide, 14 ans) vers ses amants, qu’il entraîne à la chute. Dans le film « Drift » (2002) de Quentin Lee, Léo, à la vingtaine à peine sonnée, avoue à son jeune amant Ryan, qu’il a maintenu une correspondance virtuelle soutenue avec un internaute pédophile qu’il a identifié inconsciemment comme un reflet de lui-même : « J’avais un pote, un gars de 52 ans, rencontré sur Internet, qui vivait en Iowa et qui s’attaquait à son neveu. Et pourtant, je sentais un lien viscéral avec lui… à travers les mots, les e-mails. Je m’enfermais des jours entiers pour communiquer avec lui. »

 

Quand le pas de la relation charnelle est franchie, le jeune amant n’est pas toujours choqué d’entretenir une liaison illicite avec un amant qui a l’âge d’être son père. Il croit qu’en se donnant à corps perdu à l’interdit, il vaincra ses peurs, il fera preuve de courage, il « s’assumera » pleinement en tant qu’homo, il sera initié à l’amour vrai. Par exemple, dans le roman Babyji (2005) d’Abha Dawesar, quand Linde, une femme mûre sortant avec Anamika, une lycéenne qui s’est fait agresser par des hommes dans un bus, est prise de remords par rapport à leur union amoureuse (« Je pense que nous devrions arrêter. Parce que tu es jeune et que je suis vieille. Parce qu’ils t’ont agressée, mais que je suis tout aussi coupable qu’eux. […]C’est à peine si tu as l’âge d’être consentante. C’est du détournement de mineur. », pp. 120-121), l’adolescente s’étonne, rechigne, et refuse la rupture conjugale. Dans le film « Quels adultes savent ! » (2003) de Jonathan Wald, Roy, le jeune héros se jette désespérément dans les bras de Maurice, un homme plus âgé que lui, pour connaître le sacrifice qui lui donnerait accès à ses fantasmes homosexuels de films pornos : après s’être fait dépuceler, il tombe de haut en découvrant qu’il a idéalisé un acte que l’adulte a, pour le coup, bâclé et banalisé.

 

PÉDOPHILE 7

Film « The Blossoming Of Maximo Oliveros » de Auraeus Solito


 

Quand j’écris que même les jeunes héros gays peuvent être pédophiles, et que la pédophilie n’est pas fondamentalement une question d’âge mais bien de désir, je ne plaisante pas du tout. Par exemple, dans la pièce Happy Birthgay Papa ! (2014) de James Cochise et Gloria Heinz, la relation homosexuelle entre Chris et Ruzy, pourtant du même âge, est mise en parallèle avec la relation d’« amour » entre le père de Chris et une petite jeunette : « À 15 ans, c’est tellement mignon, tendre. » dira ce dernier.

 

Il arrive même que le jeune héros homosexuel viole son partenaire plus âgé. Par exemple, dans le roman La Vie est un tango (1979) de Copi, Silberman se fait « bourrer » par son « beau-frère » de 14 ans dans les toilettes le jour de ses fiançailles (p. 48). Dans le film « Ausente » (« Absent », 2011) de Marco Berger, un élève drague son prof. Dans le roman La Cité des Rats (1979) du même auteur, la petite Vidvn suce le sexe de son père Mimile (p. 63). Dans le film « Krámpack » (2000) de Cesc Gay, l’adolescent Dani embrasse Gérard, le romancier quinquagénaire, sur la bouche, à la dérobée, sans que celui-ci s’y attende : « C’était bien ce que tu voulais, non ? M’embrasser ? » ; après un moment d’hésitation face à la violation implicite de l’interdit de l’inceste, l’adulte lui rend alors fougueusement son baiser. Dans le film « Sils Maria » (2014) d’Olivier Assayas, Helena est subjuguée par la « jeunesse » de Sigrid, et cette dernière en profite : leur liaison pousse Helena au suicide. Dans le film « Le Maillot de bain » (2013) de Mathilde Bayle, le jeune Rémi, 10 ans, ressent son premier émoi pour un beau papa de 35 ans, et part à sa conquête. Dans le film « Atomes » (2012) d’Arnaud Dufeys, Hugo, éducateur de 34 ans à l’internat, voit son quotidien perturbé par Jules, un adolescent provocateur qui lui fait du rentre-dedans.

 

La pédophilie peut être aussi une invention créée de toutes pièces par l’éromène qui ne veut soudainement plus assumer son attrait incestueux pour son amant plus âgé. Par exemple, dans la pièce Les Miséreuses (2011) de Christian Dupouy, Jean Valjean se fait suspecter de pédophilie par le jeune adolescent qui au départ avait essayé de le draguer : le chantage à la pédophilie paraît aussi imparable et efficace que le chantage au viol exercé par une femme sur un homme, ou le chantage au racisme d’un Homme de couleur sur un Blanc. Dans le roman Le Garçon sur la colline (1980) de Claude Brami, c’est Pascal, le jeune protagoniste, qui projette des sentiments amoureux non partagés et totalement démesurés sur l’adulte, Pierre.

 

Enfin, la pédophilie peut être réversible ou aller de paire avec l’attrait pour les personnes de son sexe plus âgées. Par exemple, dans le roman Les Carnets d’Alexandra (2010) de Dominique Simon, Alexandra, femme mariée, drague sa petite voisine de 13 ans (p. 21) ; jadis, quand elle était plus jeune et en pensionnat, elle avait été jadis se réfugier dans le lit d’une grande : « Une nuit, alors que tout le monde dormait, je m’étais levée et, après avoir entrouvert le rideau qui isolait le lit de la surveillante du dortoir, je m’étais glissée sous ses draps. Dans un demi-sommeil, elle me laissa faire. Je me blottis contre elle et commençai des caresses qu’elle ne refusa pas. De son côté, ses mains faisaient de même. J’étais dans un état d’émotion qui ne se pouvait imaginer. Ses doigts se portaient déjà sur mon intime, mais, dès que sa main se posa sur mes seins, à peine plus gros que ceux d’un garçon, elle me dit d’une voix qui, bien qu’étouffée, n’appelait aucune réplique : ‘Non, va-t-en, je ne veux pas, tu es trop petite.’ » (Alexandra, la narratrice lesbienne du roman Les Carnets d’Alexandra (2010) de Dominique Simon, p. 225) Dans le film « Le Roi de l’évasion » (2009) d’Alain Guiraudie, Armand, 43 ans, aime normalement les hommes mûrs et les vieux. Mais il a été retrouvé nu dans un bosquet avec la jeune mineure Curly de 16 ans qu’il a violée : c’est ce qui donne à penser au flic qui l’arrête : « Le fait que vous aimiez les vieux m’incite à penser que vous aimez aussi les jeunes filles. »

 

Enfin, le fantasme pédophile ou incestueux compris dans le désir homosexuel se voit à travers la tromperie sur l’âge de certains personnages et sur le flou (volontaire ?) autour de la différence des sexes, flou entretenu dans beaucoup d’oeuvres de fiction homo-érotiques. C’est une récurrence par exemple chez Copi. « C’était une Indienne de 12 ans mais elle avait la poitrine d’une femme de 20 ans. » (Silvano – le héros qui croit avoir 70 ans alors qu’il en a 100 – en parlant de la bonne, dans le roman La Vie est un tango (1979), p. 156) L’inversion de la différence des générations est typiquement calquée sur la démarche et le discours du violeur (« Il est beaucoup plus mûr que les gars de son âge… »).

 
 

FRONTIÈRE À FRANCHIR AVEC PRÉCAUTION

 

PARFOIS RÉALITÉ

 

La fiction peut renvoyer à une certaine réalité, même si ce n’est pas automatique :

 
 
PÉDOPHILIE causalité pub
 

Même si c’est tabou, un certain nombre de personnes homosexuelles ont été violées dans un contexte de pédophilie et d’adolescence. Et si elles n’ont pas été violées par des humains, elles l’ont au moins été par des images, images qui ont stimulé leurs élans pédophiles ou leur sexualité d’enfant : « Vivant dans ce monde de jeunes garçons, j’ai été initié tout naturellement. » (Pierre Démeron, homosexuel de 37 ans, au micro de Jacques Chancel, dans l’émission Radioscopie sur France Inter, 3 avril 1969) ; « Il suffit pour s’en convaincre de regarder un porno gay, certains studios (Hélix par exemple) n’emploie que des jeunes adultes mais aux corps adolescents (pas trop musclés, imberbes, visage ado, coiffure Justin Bieber, beaucoup de scènes où les garçons sont habillés – au début, évidemment – en uniforme de lycéens…) et ces films ont beaucoup de succès dans le milieu homosexuel (je dois avouer en parler en connaissance de cause). » (cf. Robin, un ami homo, dans un mail envoyé en janvier 2014) ; « Ma découverte de la sexualité, c’est d’abord au travers de photos que je l’ai faite. Des photos pornographiques que mon père cachait dans un placard et sur lesquelles j’étais tombé par hasard. Ces photos montraient des couples en train de mimer l’acte sexuel à deux ou à plusieurs : c’est à cause de ces photos que j’ai découvert la masturbation, et pour moi la sexualité s’arrêtait à cela, car je n’ai pas reçu d’éducation sexuelle de mes parents. À l’école, c’étaient les débuts de l’éducation sexuelle et ce n’est pas avec ce que l’on nous disait que j’aurais pu comprendre grand-chose… l’acte homosexuel, par contre, m’était inconnu. C’est lors de vacances scolaires que je l’ai découvert à l’âge de douze ans, avec un homme d’une trentaine d’années… Il m’a proposé de monter dans sa chambre pour me montrer quelque chose. Les choses en question, c’étaient des photos pornographiques que ce monsieur faisait venir de Suède, de Hollande, de tous ces pays qui ont une réputation de mœurs très libérales. Ces photos… il y en avait pour tous les goûts : homosexualité masculine, féminine, enfant en cours de puberté en état d’érection, et même des photos de femmes en train de ‘faire l’amour’ avec des animaux. » (Philippe, homosexuel séropositif, dans son autobiographie L’enfer est à vos portes, 1991) ; « Mon ancien camarade de classe me met sous les yeux deux photos de Janson, cinquième et quatrième, toute la classe. […] Moi, mince, l’air silencieux, innocent d’une innocence évidente. Cela m’a ému, car depuis… Et tout à coup, le visage de Durieu que j’avais oublié et qui m’a arraché un cri : un visage d’ange résolu. Silencieux aussi celui-là, on ne le voyait pas, il disparaissait, je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir sa beauté comme une brûlure, une brûlure incompréhensible. Un jour, alors que l’heure avait sonné et que la classe était vide, nous nous sommes trouvés seuls l’un devant l’autre, moi sur l’estrade, lui devant vers moi ce visage sérieux qui me hantait, et tout à coup, avec une douceur qui me fait encore battre le cœur, il prit ma main et y posa ses lèvres. Je la lui laissai tant qu’il voulut et, au bout d’un instant, il la laissa tomber lentement, prit sa gibecière et s’en alla. Pas un mot n’avait été dit dont je me souvienne, mais pendant ce court moment il y eut entre nous une sorte d’adoration l’un pour l’autre, muette et déchirante. Ce fut mon tout premier amour, le plus brûlant peut-être, celui qui me ravagea le cœur pour la première fois, et hier je l’ai ressenti de nouveau devant cette image, j’ai eu de nouveau treize ans, en proie à l’atroce amour dont je ne pouvais rien savoir de ce qu’il voulait dire. » (Julien Green, L’Arc-en-ciel, Journal 1981-1984, avril 1981, pp. 23-24) ; « C’est comme la nécrophilie : c’est un péché. Tout comme l’alcoolisme ou la toxicomanie. L’homosexualité, c’est la même chose. L’homosexualité ne conduit pas seulement à la pédophilie. Mais aussi au meurtre, à la dépression et à la toxicomanie. Les statistiques le prouvent. » (Petras Gražulis, président du groupe politique lituanien d’extrême droite Ordre et Justice, dans le documentaire « Homo et alors ?!? » (2015) de Peter Gehardt) ; etc. Par exemple, dans le roman très autobiographique Un Fils différent (2011) de Jean-Claude Janvier-Modeste, Ednar, le héros, vit trois viols pédophiles avant de se dire homosexuel à l’âge adulte : « J’avais peut-être eu tort de lui avoir caché tous mes maux y compris mes agressions pédophiles. » (Ednar par rapport à sa mère, dans le roman très autobiographique Un Fils différent (2011) de Jean-Claude Janvier-Modeste, p. 94) C’est ce qui est vraiment arrivé à l’auteur. Dans le documentaire « Vivant ! » (2014) de Vincent Boujon, Mateo, homosexuel et séropositif, raconte qu’il a été violé à l’âge de 15 ans, dans un bar gay, par « un type qui avait mis une saloperie dans son verre ». Il avoue que sur le coup qu’il ne se souvenait plus de rien.

 

PÉDOPHILIE 8

Oscar Wilde dans un cabaret de Paris (dessin par Jean Matet)


 

Les personnes à la fois homosexuelles et pédophiles ont de tout temps existé. En voici quelques exemples connus : Gilles de Rays, le criminel Haarmann d’Hanovre, Roger Peyrefitte, Michael Jackson, Henri de Montherlant, Jean Delannoy, Benjamin Britten, Luchino Visconti, Pier Paolo Pasolini, René Schérer, Justin Fashanu, Mariano Ramírez, Álvaro Retana, Antonio de Hoyos, Jacques Fersen, Horation Alger, James Rennie, Terrence Patrick Bean, le Dr John Money, etc. Michel Caignet fut poursuivi en 1997 dans une affaire de diffusion de films pornographiques pédophiles. John Baptist von Schweitzer séduit un garçon de 14 ans. L’acteur nord-américain Kevin Spacey, homosexuel, a harcelé un enfant de 14 ans. Même si le phénomène ne prend pas une ampleur démesurée (« Dans le monde des homosexuels, les pédérastes sont d’affreux malades dont les cas sont fort rares. » déclare Jean-Luc, 27 ans, homosexuel, dans l’essai Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970) de Jean-Louis Chardans, p. 93), il n’est pas non plus isolé ou à ignorer. Par exemple, le romancier britannique Oscar Wilde couchait avec des mineurs. Le pasteur nord-américain Eddie Long est homosexuel et pédophile. L’écrivain français Tony Duvert dévoile son obsession pour les enfants dans tous ses romans ; il est d’ailleurs un pédophile notoire. Dans l’essai Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970) de Jean-Louis Chardans, Jean-Luc, jeune homme de 27 ans, témoigne de son parcours homosexuel tumultueux : il enchaîne les partenaires de tous les âges, et raconte même qu’il fut surpris avec un gamin de 12 ans. Dans l’autobiographie Folies-Fantômes (1997) d’Alfredo Arias, Jacques, le vieux couturier, a pour modèle et amant le jeune cadet de 16 ans, Pedro : « Il s’immobilisa, interloqué devant cette nudité inattendue. ‘C’est un rêve. C’est un ange descendu sur terre’, soupira le vieux couturier. » (p. 261) Les poésies de Luis Cernuda chantent les charmes des jeunes adolescents. Le juriste néerlandais Edward Brongersma est pédophile : il a même écrit un livre sur le sujet, La Pédophilie (1959-1964), où il explique que la pédophilie basée sur le « consentement » est tolérable. Guy Hocquenghem rédige Les Petits Garçons (1983) pour justifier la pédophilie. Yukio Mishima se met à défendre la pédérastie présente dans la tradition samouraï. André Gide plaide en faveur de la pédérastie dans son essai Corydon (1924), et tente de faire valoir qu’il existe des « pédérastes normaux », autrement dit non-efféminés. Dans les Jardins de Rome, il se livre sans complexe à des actes pédophiles en disant qu’il n’a rien à faire de la morale : « Mon Prix Nobel me couvre… » (André Gide cité par Marcel Jouhandeau dans l’émission « Apostrophe », Antenne 2, le 22 décembre 1978) En 1949, Pier Paolo Pasolini, à l’âge de 27 ans, est impliqué dans une affaire de détournement de mineurs avec 3 élèves. Dans son « Domaine des Esprits » où il habitait, le chanteur homo Charles Trénet accueillait des mineurs pour des surprises-parties sexuelles. Il a été pris en flagrant délit avec 4 jeunes Allemands de 19-20 ans. Il fut condamné à la prison pour attentat aux mœurs, à Aix (France). Jadis, le fou chantant avait vécu ce qu’il a fait subir ensuite aux plus jeunes : en 1928, à Perpignan, à 15 ans, il rencontra Albert Bausil, 50 ans, poète, comédien, directeur de journal, personnalité incontournable du Roussillon, qui est devenu son Pygmalion ; entre l’homme et l’enfant s’est noué une relation amoureuse, qui devint sexuelle (Selon Jean Edouard Barbe, dans sa préface du Coq catalan, Charlet Trénet rencontre Alfred Bausil en 1926, ils avaient donc 13 et 55 ans). Je vous renvoie également à cet article.

 

Selon Karl Heinrich Ulrichs (1825-1895), « l’Uraniste a droit à une satisfaction de ses désirs sexuels naturels et comme cela ne peut se faire qu’avec l’autorisation d’un jeune homme, cette autorisation, dans de telles conditions, non seulement est un acte moralement permissible, mais il peut être aussi un acte de charité chrétienne, et même, sous certaines circonstances, un devoir. Ulrichs va jusqu’à comparer la situation du garçon sollicité par l’Uraniste à celle d’une femme esseulée qui donne naissance à un enfant avec l’aide de deux soldats rencontrés en chemin qui, fortuitement, lui servent de sages-femmes. La pauvre a été contrainte d’exposer sa nudité la plus intime à leurs yeux. De la même façon, Ulrichs en est sûr, même si le jeune partenaire de l’Uraniste éprouve une aversion instinctuelle à l’encontre de la relation homosexuelle, il reconnaît par la raison que la pulsion amoureuse de l’Uraniste est innée, et qu’elle doit aboutir. En cette circonstance, on plaidera l’absence de péché et la pureté. » (Philippe Simonnot dans son essai Le Rose et le Brun (2015), pp. 86-87) ; « Il faut se rendre compte que l’amour des jeunes garçons à cette époque n’était pas le tabou absolu qu’il est devenu aujourd’hui. Deux personnages de la haute société, Elisar von Kuppfer et Eduard von Mayer (1872-1960), avaient bâti une philosophie et un style de vie basés sur l’esthétique pédérastique. Dans le ‘Paradis de Minusio’, situé à Locarno, en Suisse, quatre-vingts-quatre éphèbes nus s’exhibaient dans des poses variées au sein du Sanctuarium Artis Elisarion. » (idem, p. 160) ; etc.
 

La pédophilie n’est pas nécessairement la rencontre d’un adulte et d’un enfant. Elle peut tout à faite être la rencontre de deux adolescents vivant la génitalité qui n’est pas de leur âge. « C’est pendant mon adolescence que j’ai vécu les ‘mauvaises habitudes’. » (Pierre Démeron, homosexuel de 37 ans, au micro de Jacques Chancel, dans l’émission Radioscopie sur France Inter, 3 avril 1969) Par exemple, Charles Trénet a été trouvé nu quand il avait 15 ans, en train de s’amuser avec son camarade Max Barnes dans un jardin de l’Hôtel Mustafa Ier.
 

PÉDOPHILIE 9

Karol Szymanowski et Boris Kochno


 

Certaines personnes homosexuelles ont ouvertement parlé de leurs fantasmes pédophiles : « Moi, en filmant, je suis un pervers polymorphe ! Je veux me mettre dans la peau et le désir de l’homme qui aime les petites filles… » (François Ozon, dans l’article « La Vérité des Corps » de Philippe Rouyer et Claire Vassé, sur la revue Positif, n°521/522, juillet/août 2004, p. 42) ; « Naturellement, comme la plupart des hommes, je suis attiré par les jeunes mâles adolescents. » (Gore Vidal, Palimpseste – Mémoires (1995), p. 55) ; « Un jour, le démon de midi ou de onze heures entre en jeu, un gamin parle et c’est le scandale, plus ou moins vite étouffé : ‘M. Un-Tel, le coiffeur (ou l’antiquaire) de la Place-aux-Huiles… Qui aurait cru ça ? … Si gentil… si doux… Surpris avec un petit garçon de douze ans !’ … et papati… et patata… » (Jean-Luc, 27 ans, homosexuel, racontant sa propre expérience pédophile, dans l’essai Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970) de Jean-Louis Chardans, p. 103) ; « J’ai un faible pour les jeunes garçons. » (Peter Gehardt, ironique, dans son documentaire « Homo et alors ?!? », 2015) ; etc.

 

L’auteur colombien Fernando Vallejo a d’ailleurs parfaitement compris la correspondance étroite qui existe entre différence des sexes (et donc sa violation : l’homosexualité) et différence des générations (et sa violation : la pédophilie), quand il s’amuse à détourner dans un jeu de mots l’adjectif « bisexuel » : « Je suis bisexuel : j’aime les mecs et les enfants… »

 

Dans l’iconographie homo-érotique, la représentation de la pédophilie saute aux yeux. Les dessins pornographiques de Roger Payne mettent fréquemment en scène des ébats sexuels entre des hommes mûrs et des adolescents. Concernant le shota japonais, c’est un genre de mangas représentant des gamins de 10 ans – montrés comme consentants et conscients de ce qu’ils font – dans des scènes homosexuelles avec des adultes : cette réalité de la pédophilie homosexuelle est occultée par les traductions, mais sur les dessins, on voit bien que les personnages n’ont pas plus de 13 ans.

 

Dans le documentaire « Les Invisibles » (2012) de Sébastien Lifshitz, qui retrace différents parcours de personnes homosexuelles, on apprend par exemple que Pierrot le papy fermier homosexuel a vécu sa première relation homo à 12 ans avec un homme de 40 ans : ils se sont caressés mutuellement ; Christian, le dandy homosexuel quinquagénaire dit avoir aimé toucher (chez les Jésuites) le sexe des hommes plus âgés que lui ; Thérèse, femme lesbienne de 70 ans, vit une « passion » destructrice avec Emmanuelle, de 27 ans de moins qu’elle.

 

Par ailleurs, le tourisme sexuel de par le monde est un phénomène réel et peu publicitaire pour les personnes homosexuelles, parce qu’on peut compter dans leurs rangs un certain nombre de clients pédophiles : « En Algérie, en Tunisie, la pédérastie est de pratique courante. Les jeunes cireurs maures se prostituent aux citadins. » (Jean-Louis Chardans, Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970), p. 150)

 

PÉDOPHILIE 10

André Gide


 

Alors comment s’arrange la communauté homosexuelle pour cacher ou ignorer ce qui se passe en son sein à ce sujet ? C’est très simple : en général, elle joue l’offusquée ou l’amoureuse tolérante. La violence de la pédophilie est amortie par les bons sentiments, par une idéalisation des amitiés d’adolescence. L’homme pédophile, adulte comme pré-pubère, invoque, pour justifier l’acte pédosexuel, la beauté des sentiments, la tendresse, l’éducation, l’ouverture au monde, la protection, l’expérience, le don de soi, etc. C’est comme si l’éraste ( = l’adulte) et l’éromène ( = le jeune) ne formaient, en désir, qu’une seule et même personne, un homme-enfant fantasmatique : l’un parle à la place de l’autre, se vieillit et se rajeunit tout à la fois. « Encore une fois, on peut faire confiance à l’enfant pour dire si oui ou non il a subi une violence. » (Michel Foucault, « La Loi de la pudeur », 4 avril 1978, cité dans le recueil  Dits et Écrits II, 1976-1988 (2001), p. 776) Dans l’essai Primera Plana (2007) de Juan A. Herrero Brasas (p. 85), Armand de Fluvià souligne une différence – importante pour lui, même si en vérité elle est peu évidente… – entre la pédophilie (que par ailleurs il condamne et qu’il différencie de la « pédérastie », uniquement applicable au contexte de la Grèce antique) et l’éphébophilie (il trouve qu’un enfant de 14 ans amoureux d’un adulte, s’il est sûr de ses sentiments et de sa sexualité, est tout à fait libre de se mettre en couple avec un homme mûr attiré par « sa grâce juvénile »). L’acte pédophile englobe aussi deux adolescents qui vivent ensemble une expérience génitale à un âge où le don entier des corps est prématuré et violent, y compris s’il est vécu dans l’innocence de la gravité de l’acte.

 

PÉDOPHILIE 11

 

De fil en aiguille, c’est ainsi qu’on se retrouve parfois avec d’anciennes victimes d’inceste ou d’actes pédophiles qui, une fois adultes, ratifient l’« amour homosexuel » comme elles ratifieraient l’« amour pédophile », et partent même à la recherche de petits jeunes, en reproduisant l’ancien viol presque à l’identique. Souvent, l’homme pédophile est une ancienne victime de pédophilie : « Comment lui dire ce que j’avais en moi. Il était si jeune, je ne voulais pas lui faire ce qu’on m’avait fait. Inscrire le doute. Pourtant je le désirais. Je perdais pieds, haletant d’envie d’aimer. » (Gaël-Laurent Tilium au sujet de son amant Sébastien, dans son autobiographie Recto/Verso (2007), p. 161) ; « Nous fîmes un détour par le collège de son enfance. […] Nous fûmes reçus par le proviseur qui se souvenait de Didier et qui nous permit de visiter l’internat. Je vis qu’il voulait surtout me montrer le dortoir. Des dizaines de petits lits blancs étaient alignés dans une immense salle sombre. Il me désigna le sien puis la petite chambre du surveillant, près de la porte. Il fit des allusions à ce qui se passait la nuit dans ces dortoirs. Je compris alors, sans qu’il le dise clairement, qu’il avait subi ici la même chose que moi. Mais étrangement, il était enjoué et avait l’air de trouver que c’était un bon souvenir. » (Christophe Tison parlant de Didier, l’homme qui a abusé de lui, dans son autobiographie Il m’aimait (2004) de Christophe Tison, p. 59) Par exemple, Aleister Crowley, abusé dans sa jeunesse par un ecclésiastique de Trinity College, va, dès sa sortie de Cambridge, publier un recueil de poésies érotiques, White Stains (Taches blanches, 1898), dans lequel il fait l’apologie de la pédophilie. La transformation mentale de l’abus pédophile en amour vrai ou anodin est un mécanisme souvent mis en œuvre dans la volonté d’effacement de la violence. « Avant, je ne voyais pas tellement ce qui m’était arrivé comme un abus. Je voyais ça comme une relation homosexuelle entre un adulte et un enfant. C’est récent que je perçois qu’il pouvait y avoir un abus là-dedans, même s’il n’y a pas eu de violence. Moi, j’étais plus ou moins consentant. » (Denis, 31 ans, victime d’abus à l’âge de 8 ans, et qui a ensuite abusé de son petit cousin une fois arrivé à l’âge adulte, cité dans l’essai Ça arrive aussi aux garçons (1997) de Michel Dorais, p. 163) On entend parfois ce genre de défense de la pédophilie de la part de certaines personnes homosexuelles : il faudrait permettre aux hommes pédérastes de laisser libre cours à leur désir pédophile car « l’absence de toute sexualité conduit beaucoup plus aux abus sexuels » (Hugo sur le site http://homophobie.free.fr, consulté en octobre 2003).

 

Alors j’entends d’ici certaines personnes homosexuelles ou gays friendly s’insurger de me voir souligner ce qui pour eux ne sont que des « exceptions », et me rétorquer que la grande majorité des personnes homosexuelles se savent exclusivement attirées par des adultes voire des hommes très mûrs. Par exemple, Jean-Louis Bory (professeur de littérature de métier) disait en boutade que ce ne n’étaient pas ses élèves qui devaient craindre ses avances, mais plutôt les pères de ses élèves ! Je pourrais le plagier dans les termes, étant moi aussi prof, et attiré par les papas. J’ai, pour ma part, la « chance » que mon homosexualité ne m’oriente que vers les hommes de mon âge, et surtout plus âgés que moi : jamais je n’ai été tenté par un de mes étudiants lycéens. Y compris mes élèves de terminale ne me paraissent pas assez cuits… 😉 Cependant, j’ai l’honnêteté de reconnaître que même moi, le gars attiré exclusivement par les hommes de minimum 30 ans, je suis cependant habité, de par mon désir homosexuel, par un élan pédophile, car à mon sens, je pourrais flatter (et j’ai déjà flatté par le passé) des hommes mûrs pédophiles et subjugués par ma jeunesse. Je crois également que l’homme pédophile n’est pas pédophile tout seul, que la pédophilie est une relation et un acte ; non des personnes clairement identifiables, avec un âge et un sexe précis. L’attraction pour les hommes plus âgés que moi a quelque chose du désir incestueux ou « inversement pédophile », si je puis dire. Et cette tendance pédophile qui me pousse vers les hommes mûrs s’inversera logiquement dès que je prendrai de l’âge.

 

Quand je tombe sur certains passages de l’autobiographie d’Eddy Bellegueule (qui a vécu un acte à la fois pédophile et homosexuel avec ses cousins, à un âge – 10 ans – qui l’inscrit dans l’âge mineur), je me dis que ça ne fait pas l’ombre d’un doute que le désir pédophile et le désir d’hommes mûrs s’entrecroisent : « Pendant que mon cousin prenait possession de mon corps, Bruno faisait de même avec Fabien, à quelques centimètres de nous. Je sentais l’odeur des corps nus et j’aurais voulu rendre palpable cette odeur, pouvoir la manger pour la rendre plus réelle. J’aurais voulu qu’elle soit un poison qui m’aurait enivré et fait disparaître, avec comme ultime souvenir celui de l’odeur de ces corps, déjà marqués par leur classe sociale, laissant déjà apparaître sous une peau fine et laiteuse d’enfants leur musculature d’adultes en devenir, aussi développée à force d’aider les pères à couper et stocker le bois, à force d’activité physique, des parties de football interminables et recommencées chaque jour. » (Eddy Bellegueule dans le roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule (2014) d’Édouard Louis, p. 153)

 

Parce que cela arrange tout le monde, on a tendance socialement à dérelationnaliser la pédophilie, à la cantonner uniquement du côté des personnes adultes. Certes, celles-ci sont censées être plus conscientes de leurs actes, plus libres, plus responsables, que les mineurs avec qui elles vivent une relation sexuelle et sentimentale. Mais ne perdons pas de vue qu’une personne mineure est, dans une moindre mesure, dotée de désir et de liberté aussi ; c’est un être libre en devenir. On ne comprendra véritablement la pédophilie que si on ne la réduit pas à une personne en particulier, qu’on n’en fait pas une ligne blanche traçant un trait bien net départageant les victimes éternelles d’un côté et les bourreaux éternels de l’autre, que si on l’envisage comme une relation, que si on en parle comme un désir universel non-systématiquement acté. Il est à ce titre fascinant de voir comment, sous couvert d’amour homosexuel, la victime et le bourreau d’un acte pédophile se font imparfaitement miroir, et répondent au même désir. Je prends soin de dire que cet écho existe mais n’est pas systématique (en d’autres termes, je ne justifie absolument pas le discours qui laisse entendre que l’enfant serait aussi pervers que l’adulte qui l’entraîne dans la pédophilie, et que, « quelque part » il l’aurait inconsciemment « bien cherché »). Cependant, reconnaître à la victime d’abus pédophiles sa capacité à reproduire ou non à l’âge adulte ces mêmes abus, c’est finalement défendre sa liberté, son évolution, et briser toute chaîne de déterminismes en ce qui la concerne. Plus on enferme une personne blessée sexuellement dans son enfance en éternelle victime, plus on l’encourage à devenir plus tard bourreau sans qu’elle ne s’en rende compte.

 

Le viol pédophile n’est pas unilatéral. Comme il est une relation impliquant deux individus, il peut être cultivé aussi par les personnes qu’on désigne et qui s’auto-désignent comme « victimes », ou comme « jeunes ». « À l’âge de 15 ans, se souvient Karl Heinrich Ulrichs (1825-1895), il eut sa première éjaculation nocturne. À cet âge, il aurait été séduit par un homme de trente ans. Il était très attiré par des soldats de 20 à 22 ans, dont il faisait le portrait en secret, ce qui suffisait à l’enflammer. Selon lui, l’homosexualité était prédominante dans l’armée allemande. » (Philippe Simonnot dans son essai Le Rose et le Brun (2015), p. 79) ; Clairement, je connais certains mineurs qui viennent « chercher » les adultes, qui les encouragent à la luxure, qui réveillent en eux des penchants pédophiles. « Ma première relation sexuelle, je l’ai eue, je devais avoir 15-16 ans, j’étais plus jeune. Il y avait une dame comme vous, que ma mère avait fait venir. Elle préparait une maîtrise d’espagnol et d’anglais et ma mère m’avait fait donner des cours particuliers par cette fille, elle s’appelait Dorothée. Elle était lesbienne. J’étais attirée par elle, mais j’étais attirée aussi par une collègue de ma mère, mais je me méfiais comme de la peste des gens qui la fréquentaient, parce que j’avais peur qu’elle me fasse chanter, qu’ils disent : ‘Je vais le dire à ta mère, etc.’ Avec Dorothée, ça a pu être possible, car j’étais en terrain de confiance, je savais que si ma mère l’avait su, elle aurait eu les pires ennuis, elle aurait pu être attaquée pour détournement de mineure. C’est surtout aussi ce qui m’a mise en confiance, parce que si elle en parlait, elle pouvait se mettre en danger. » (Viviane, femme lesbienne de 38 ans, dans l’essai Se dire lesbienne : Vie de couple, sexualité, représentation de soi (2010) de Natacha Chetcuti, p. 63) Quoi qu’il en soit, même si l’adulte peut être en général jugé plus sévèrement à cause d’actes de pédophilie, il n’en reste pas moins que les torts seront toujours partagés entre l’adolescent et l’adulte. Parce que tout être humain est libre, qu’il peut évoluer, et qu’il n’est pas indéfiniment victime.

 

Nous ne devrions pas négliger la place qu’occupent la pornographie d’une part, et les rapports sexuels entre adolescents d’autre part, dans l’encouragement à la pédophilie homosexuelle, au lieu de mener une chasse aux sorcières en aval, du côté des adultes. J’ai reçu récemment un mail d’un ami pédo-psychiatre qui allait dans ce sens : « J’ai rarement eu l’occasion de rencontrer des pédophiles adultes. Je dois avouer avec regret et tristesse que les rares cas qu’il m’a été donné de rencontrer m’ont paru tout à fait irrécupérables tant le désir chez eux était envahissant et au delà de toute ressource thérapeutique, fut-elle chimique.Par contre, il m’a été donné de rencontrer à de nombreuses reprises des adolescents ayant abusé de plus jeunes. Parmi ces derniers, très peu avaient été eux-mêmes abusés. Tous avaient conscience d’avoir transgressé un interdit. Une très large majorité avait abusé d’un enfant du même sexe. Souvent dans l’entourage familial, dans 2 cas il s’agissait de demi-frères issus du père (alors que la fratrie matri-linéaire avait été respectée). Un accès précoce à la pornographie avait presque toujours été le facteur favorisant du passage à l’acte. Concernant les victimes (et au risque d’en faire hurler certains) je rejoindrais l’avis d’un certains nombre de psychanalystes leur sentiment vis à vis de l’abuseur était presque toujours ambivalent, le plateau de la balance pouvant pencher du côté d’une recherche active de répétition de l’acte auprès de l’abuseur). Il va de soi que l’ambivalence est fonction du lien affectif préalablement établi entre l’auteur et la victime. Certaines victimes m’ont avoué ne pas avoir réellement compris en quoi elles avaient été victimes ou abusées. Ce sont généralement ces dernières qui ont cherché plus tard à reproduire ce qu’elles avaient subi avec d’autres enfants. Pas plus tard que la semaine dernière, un patient que je suis depuis de nombreuses années m’a avoué avec beaucoup de culpabilité qu’après avoir été abusé à l’âge de 6ans par un adolescent dans une institution où il avait été placé (faits révélés à l’entourage d’une façon banalisante et qui n’avait donné lieu à aucune suite), il avait 4 ans plus tard, à l’émergence de sa puberté harcelé un de ses frères ainés et eu pendant plusieurs mois des relations avec ce dernier qui avait fini par y mettre fin. Face à de telles situations, il me semble néanmoins primordial de garder les idées claires vis à vis des patients : même si la victime a pu avoir une part de responsabilité dans les faits, la plus grande part de responsabilité revient toujours au plus âgé, plus averti et théoriquement plus conscient du caractère transgressif de l’acte. J’en viens maintenant à la façon dont cette ambivalence, et parfois cette complaisance de la victime peut être récupérée pour servir de justification au discours pédophile. Il me semble que ce type de discours se fonde sur une conception tout à fait erronée de la liberté de l’autre et en particulier de l’enfant. L’acte libre (qui ne saurait être simplement faire ce que l’on veut) relève d’une volonté pleinement consciente et prête à en assumer pleinement les conséquences (ce que l’on n’est pas en mesure d’attendre d’un enfant ou d’un adolescent dont la maturité affective et psychologique n’est pas suffisante). Pire encore, la réalisation d’un tel acte a fréquemment pour conséquence d’entrainer une dépendance affective ou sexuelle grave qui entraveront pour longtemps sa liberté. »

 

Si l’acte pédophile n’est pas nécessairement source de tentation/séduction pour la grande majorité des personnes homosexuelles (qui savent où elles en sont au niveau de leurs envies et de leurs attirances), il arrive en revanche qu’il soit redouté, ou même qu’il se cristallise en fantasme/peur chez beaucoup d’entre elles.

 

Pour ma part, j’ai rencontré dernièrement un ami homo de soixante ans, bien conservé, qui m’a avoué malicieusement qu’il « avait cette particularité d’aimer les jeunes. » Comme j’étais en train de rédiger cet article que vous lisez à présent, je lui ai demandé de préciser jusqu’à quel âge il était capable de descendre concernant sa recherche amoureuse. Il m’a avoué en riant que « grâce à Dieu », il n’était jamais encore sorti avec des mineurs : « Je ne reproduis pas ce que j’ai vécu dans mon enfance. » (je précise qu’il s’est fait violer à trois reprises dans son enfance, par un adulte différent à chaque fois). Dans son cas, la pédophilie reste donc confinée sur le terrain des fantasmes et des désirs non-actés. Mais je crois qu’elle est quand même présente en lui, de manière larvée. D’ailleurs, sa première expérience homosexuelle, celle qui selon lui reste la plus marquante et la plus indétrônable puisqu’il la qualifie encore d’« amour véritable », cinquante ans après, c’est précisément une expérience pédophile qui remonte à ses 14 ans, avec un autre jeune du même âge.

 

Je l’écris noir sur blanc parce que je l’ai entendu de mes propres oreilles : autant les actes pédophiles sont/ont l’air minoritaires dans la communauté homosexuelle, autant les fantasmes pédophiles sont pour le coup très répandus : « Coco devait avoir cinquante-six ou cinquante-sept ans, mais l’idée d’inceste avec un fils fictif remplissait son imaginaire érotique. » (Alfredo Arias, Folies-Fantômes (1997), p. 94) ; « J’ai enseigné pendant quatre ans à des adolescents et aucun ne m’a appelé au secours. Ensuite, j’ai été nommée en École Normale où tous mes élèves étaient majeurs. Mais je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait si j’avais été sollicitée par des collégiens ou des lycéens à la dérive, voire désespérés. » (Paula Dumont, Mauvais Genre (2009), p. 97) Lors de ses émissions radiophoniques « Homo Micro » sur RFPP, l’animateur Brahim Naït-Balk fait souvent allusion à sa préférence sexuelle pour les jeunes éphèbes, même si sa morale personnelle réprime l’aveu d’élans pédophiles : « J’ai l’impression que pour moi le temps s’est arrêté à l’adolescence. Aujourd’hui, j’ai 45 ans et je suis systématiquement séduit par des très jeunes hommes d’environ une vingtaine d’années, comme si moi-même j’étais resté fixé à cet âge-là. » (pp. 47-48) écrit-il dans son autobiographie Un Homo dans la Cité (2009) ; « Étant donné qu’il m’arrivait de m’occuper d’enfants, j’étais obsédé par la crainte qu’ils me soupçonnent de pédophilie. C’était absurde, mais je ne pouvais m’empêcher d’y penser. » (idem, p. 65) ; « Pour compliquer davantage ma vie, il se trouve que je ne suis attiré que par les hommes beaucoup plus jeunes que moi. Dès qu’ils ont dépassé 25 ans, ils ne me plaisent plus. » (idem, p. 110) ; etc.

 

On peut mettre du côté du fantasme pédophile toutes les démarches actuelles de la communauté homosexuelle pour baisser l’âge de la majorité sexuelle, ses appels pressants aux coming out d’adolescents encore indéterminés dans leur orientation sexuelle (sous prétexte de prévention des suicides). Quand nous applaudissons à l’homosexualité des jeunes enfants et que nous leur facilitons l’accès au monde de la génitalité qui n’est pas encore le leur, nous cautionnons d’une certaine manière la pédophilie, que nous le voulions ou non. Je vous renvoie à la campagne visant à diffuser le dessin-animé pro-gay « Le Baiser de la Lune » (2010) de Sébastien Watel dans les écoles primaires en France ; aux vidéos circulant sur internet de jeunes ados nord-américains qui se sont suicidés, qu’on présente comme des « gays confirmés » et des martyrs de « l’homophobie » (exemple : Jamey Rodemeyer, 14 ans), ainsi qu’à la campagne « It Gets Better » aux USA ; aux articles « Le Petit Garçon qui voulait se déguiser en Daphné de Scoubidou » sur le numéro de Yagg du 8 novembre 2010 et « Angleterre : Transsexuel à 12 ans » sur l’Aleloo Magazine du 25 septembre 2011.

 

PÉDOPHILIE 12

Film « Teorema » de Luchino Visconti


 

Les personnes homosexuelles jouent et rient souvent de ce lien entre homosexualité et pédophilie, même si elles se montrent extrêmement susceptibles et agressives dès qu’il est traité par d’autres personnes qu’elles. Elles seules se donnent le droit d’en rire ; et il faut qu’il soit échangé sous cape, en comité restreint. Par exemple, dans le film « ¿ Qué He Hecho Yo Para Merecer Esto ? » (1984) de Pedro Almodóvar, la scène de la consultation chez le dentiste pédophile (célibataire, sans enfant, particulièrement complaisant avec Miguel, le jeune fils de Gloria) est savoureuse et explicite. On en rit d’autant plus qu’elle est l’œuvre d’un cinéaste homosexuel. Mais elle pourrait être jugée « homophobe » si elle venait d’un créateur non-homosexuel. Les caricatures d’homosexuels pédophiles fictionnels sont régulièrement créées et imitées par les membres de la communauté homosexuelle pour faire diversion sur leurs fantasmes pédophiles existants. Mais ont-ils conscience qu’ils donnent des bâtons pour se faire battre ? À l’évidence, non. L’auto-parodie, mâtinée de militance agressive, ne fait que confirmer le nature pédophile des désirs homosexuel et hétérosexuel.

 

Par exemple, le chanteur homosexuel Nicolas Bacchus se définit lui-même ironiquement comme un pédophile (cf. l’article « Identité Nationale : Une Chanson francophobe écrite par un pédophile »). Sur son blog, il causalise le lien entre homosexualité et pédophilie pour mieux attribuer cette caricature aux « homophobes » non-homosexuels (alors que c’est quand même lui qui la fait !), et noyer le poisson de la pédophilie homosexuelle en soutenant de manière assurée que « les » homosexuels ne sont ni plus ni moins pédophiles que les autres : « Il y a ce fameux fantasme du couple de pédés pédophiles qui ‘enfile’ sa progéniture. Le gamin ou la gamine atterrissant chez un couple homosexuel risque de tomber sur des détraqués. Le risque sans doute existe. Comme il existe pour n’importe quel enfant d’avoir un père pédophile et une mère complice. C’est triste à dire, mais les homosexuels sont des hétérosexuels comme les autres. » Je ne suis d’accord qu’avec sa dernière phrase ; et cependant, je ne dis certainement pas que le risque de passage à l’acte pédophile soit le même pour tout être humain. Bien au contraire. Je postule que ce risque est plus fort chez les personnes à sexualité blessée : autrement dit les individus homosexuels ET les individus hétéros-bisexuels (ne formant qu’une seule et même personne, au final) ; pas les personnes non-hétérosexuelles et non-homosexuelles.

 

PÉDOPHILIE 13

Film « Mysterious Skin » de Gregg Araki


 

Ce sont les personnes homosexuelles qui font elles-mêmes implicitement le lien de causalité entre homosexualité et pédophilie… pour ensuite dire que ce sont ceux qui ont identifié leur manège qui ont l’esprit mal tourné. Par exemple, je suis allé voir dernièrement la comédie musicale « Chantons dans le placard » (2011) de Michel Heim, qui retrace un panorama des chansons françaises parlant de manière plus ou moins voilée d’homosexualité ; et une place spéciale a été consacrée à la chanson de Guy Béart « Le Monsieur et le Jeune Homme », louant in extremis la beauté de la relation père-fils : l’ambiguïté homosexuelle a été cultivée quasiment jusqu’au bout, ET par l’auteur, ET par les comédiens homosexuels qui ont repris sa chanson (« Un monsieur aimait un jeune homme. Surtout, ne nous affolons pas : regardons autour de nous comme chaque amour va son propre pas. […]. Un monsieur aimait un jeune homme. Cela n’a rien que de banal. Les habitués des hippodromes font des folies pour un cheval. Ai-je dit qu’ils vivaient ensemble, ensemble une même maison ? […] Un monsieur aimait un jeune homme. Méprisant toute précaution ils allaient dans les vélodromes : le vélo, c’était leur passion. […] Un monsieur aimait un jeune homme, il lui payait tous ses cahiers. Le monsieur était économe, le jeune était écolier. Il lui payait aussi ses livres, lui donnait parfois quelque argent. […] Un monsieur aimait un jeune homme, ils marchaient la main dans la main […]. Ils échangèrent un baiser. Où croyez-vous que nous en sommes ? Jusqu’où nous conduisent nos pas ? Un monsieur aimait un jeune homme. Il est si doux d’être papa ! ») Il est donc bluffant de voir une nouvelle fois l’origine de l’homophobie. Car elle provient des personnes qui se disent attaquées par les clichés qu’elles créent et qu’elles diabolisent.

 

Minitel

Planche « Minitel » dans la B.D. « Le Monde fantastique des gays » de Copi

 

Pour conclure, je tiens à souligner que les personnes homosexuelles âgées n’ont pas le monopole du ressenti du désir pédophile. Tout récemment, j’ai eu l’occasion de lier amitié avec un garçon de mon âge, homosexuel, et qui m’a révélé qu’il était malgré lui attiré par des mineurs. Grâce à son humour, à sa distance par rapport à l’homosexualité (il ne la pratique plus et essaie de vivre la continence), j’ai pu comprendre que pédophilie et personne équilibrée pouvait très bien se marier ensemble… même si j’imagine que leur alliance ne se fait pas sans combat ! J’admire les personnes pédophiles qui ne passent pas à l’acte.

 
 

Pour accéder au menu de tous les codes, cliquer ici.