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Que penser du documentaire « Sacerdoce » ? (podcast)


 

Ça m’a pris 3 jours ! (piouf ! 😅)
 

Podcast « Quoi penser du documentaire ‘Sacerdoce’? » (cliquez ici).
 

J’y parle de la Franc-Maçonnerie inconsciente, ainsi que du coeur des abus sexuels sacerdotaux.
 

#prêtres #SAJE #CIASE #Pédophilie #Synod #Synode #Sacerdoce #LGBT #Église #Catholiques #Abussexuels #curés #Cinéma
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

N.B. : Pour les pauvres (ou les radins ! lol), pour ceux qui ne sont pas abonnés au podcast Spotify, mais qui veulent lire quand même (même si c’est moins bien que l’audio, et surtout, ça ne m’aide pas financièrement à sortir du RSA ni à valoriser mon travail), voici le texte :
 

En quoi le documentaire « Sacerdoce » (2023) de Damien Boyer, brossant le portraits de 5 prêtres français, pour montrer la beauté de leur célibat et de leur ministère d’hommes engagés au service des autres et du Christ, bascule sans s’en rendre compte dans la Franc-Maçonnerie ?

1) Parce que sa société de production (SAJE) est évangélique.

2) Parce qu’il présente des témoins vantant le sentiment amoureux.

3) Parce qu’il repose entièrement sur la franchise, la sincérité.

4) Parce qu’il développe les champs lexicaux de l’architecture et de la lumière, donc de l’auto-construction.
 

Réponse : 3. Parce qu’il repose entièrement sur la franchise, la sincérité. Au passage, dès les premières images, on peut constater que le film bascule dans l’intention : celle de se défendre contre la présomption de pédophilie et de frustration sexuelle pesant sur les prêtres catholiques, et celle de l’intention de redorer le blason catastrophiquement menacé de la curie mondiale actuelle. Autrement dit, l’intention prend le pas sur l’être, l’image et la réputation prennent le pas sur les gens et leur vie, l’argument ou le but prend le pas sur la personne et sa réalité pécheresse : comme dans le sketch du « Métro » d’Élie et Dieudonné : « Non, nous ne sommes pas des voleurs, non nous ne sommes pas des violeurs. », le documentaire « Sacerdoce » ne commence même pas par un bonjour ou une présentation de soi : c’est direct « Excousez-moi, messieurs dames, de vous déranger. Je ne suis pas ce que vous croyez. Je vais tout vous expliquer ! » Ça démarre mal. C’est la franchise avant la Vérité. Alors, j’ai identifié 3 types de franchise dans « Sacerdoce », sachant que la franchise (le remplacement de la Vérité-Amour par l’intention et l’image de cette Vérité-Amour) est la base de la Franc-Maçonnerie : il y a 1) la franchise de la pseudo « Nature » ; 2) la franchise de la pseudo « Force » ; et enfin 3) la franchise de la pseudo « Justice ». Commençons, comme je viens de vous le proposer, par la franchise de la pseudo « Nature ». « Sacerdoce », c’est vraiment le catholicisme à la sauce Yann Arthus Bertrand ou Nature et Découverte ou Rendez-vous en terre inconnue : on veut nous prouver que les prêtres sont naturels, simples, écolos, en communion avec la Nature autant qu’avec les Hommes, des humains comme les autres (ce qui n’est, en réalité, pas vrai : ils deviennent hommes et Dieu, après leur ordination. Mais bon, bref, passons). On voit ces soi-disant « Messieurs tout le monde » marcher au milieu des champs de blé, sous une averse de neige filmée au ralenti, on les voit aussi à la fête au village (« Du côté de chez vous : Leroy-Merlin »), ou bien, au sommet des cîmes, ou au cœur des bidonvilles (« La Cité de la Joie »). « Ce qui me plaît, c’est cette vie de village, dit le père Paul, vivre des passions et des activités comme les autres, ça me rend humain et accessible pour les personnes. » Okayyy. Leur naturalité est tellement exposée qu’elle en devient, à force, superficielle. Elle vire à la carte postale naturaliste, au folklorisme, à l’exotisme bobo, à la grossièreté même et à la fausse camaraderie bien démago. Il faut absolument prouver qu’un prêtre n’est pas coincé, qu’il est cool, proche des jeunes et des peuples, qu’il parle en verlan ou « djeunes », est mobile et nomade dans sa caravane, fait du skate ou du sport de haut niveau… et tout d’un coup, on bascule dans la posture sincère de coolitude, et une forme de mimétisme hybride – entre Église et loges télévisuelles ou cinématographiques – qui finit par foutre le malaise ou le doute : sortent les « potes », les « Ça roule ? », les tee shirts « Je suis ton père. » de Star Wars (saga complètement maçonnique), le « Yes ! » collectif à l’arrivée au sommet de la troupe des boy scouts, le prêtre qui te tutoie, etc. Le portrait-confidence se veut sans filtre, direct, nature, le curé qui fixe la caméra comme s’il s’adressait à toi, alors qu’en réalité, c’est l’effet selfie narcissique de l’influenceur avec un col romain qui prédomine. Ce culte de la Nature aboutit à une double franchise : celle de la gravité pathos et celle de la joie singée ou de la paix surjouée. En fait, les mecs ne sont pas du tout naturels. On assiste par exemple aux fausses visites improvisées chez l’habitant (alors que tout est scénarisé). Et puis, surtout, ils n’ont aucun humour. Ils sont d’une sincérité froide effrayante. Ce qui m’a marqué, c’est la scène, pourtant digne d’un bêtisier, où le réchaud du père Gaspard se casse la gueule dans la neige en pleine interview. On n’entend même pas de « Oh merde !! » de sa part, ni de fous rires, comme il eût été complètement logique. La séquence laisse les protagonistes de marbre. Super, l’ambiance de tournage et l’esprit du film… Y’a pas d’humour. Seulement des simulacres de joie. Pas de blagues, d’ironie, d’autodérision, y compris de jeu grinçant sur le cliché du prêtre cucul, illuminé, coincé ou du prêtre tradi has been. Tout est filmé au premier degré. Je peux vous dire qu’au tournage de mon documentaire « Les Folles de Dieu », plus artisanal et moins scénarisé, plus dans la spontanéité et le don entier de soi sans fioritures ni désir de bien paraître, presque toutes les séquences avaient leur part de drôlerie, de naturel, et pouvaient figurer dans un bêtisier ! Passons maintenant à la deuxième catégorie de franchise qu’on trouve dans « Sacerdoce » : la franchise de la pseudo « Force ». C’est celle qui fait de l’Église une vitrine d’action sociale, une ONG, une équipe de warriorsOn va en baver ! » dit l’un d’eux) ou de « champions » (« L’objectif, c’est d’être champion de France du clergé. » dit l’autre), bref, une équipe de winners (Dommage pour eux : la vraie équipe de Jésus n’est formée que de losers… mais bon… les réalisateurs de ce documentaire n’ont visiblement rien compris aux vrais prophètes et aux vrais prêtres, et sont à côté de la plaque). Et croyez-moi qu’ils ont l’air d’en faire, des choses et des exploits d’Hercule, les curés d’aujourd’hui ! : de la moto, du skate-board, du tir à l’arc, du rugby, de l’aviation, du cyclisme, du basket… Ils sont trop utiles, trop efficaces, trop actifs, ils sont trop sportifs ! Ils savent même comment on dresse une tente, un bivouac. Ils sont trop fooorts, ces architectes… euh, ces curés 2. 0 !! Euh… y’a comme une confusion inconsciente entre « sainteté » et « héroïsme » (j’dis ça, j’dis rien). Les prêtres triés sur le volet, ils sont surtout bien hétéros ! Il faut absolument qu’ils prouvent à un moment donné dans le documentaire leur désir pour les femmes ! Moi, perso, c’est mon cauchemar. Elle est où, Alizée ? « Sacerdoce » défend tacitement le mythe du « prêtre fort et pur (même s’il est parfois tenté, éprouvé, fragilisé, mais pas trop quand même) ». Ce film, c’est un peu l’Instagram de l’Église. Un miroir embellissant où les protagonistes sont avant tout applaudis pour leur apparence, leurs goûts, leur charisme, leurs actions, leurs performances, leur marque de singularité (le col romain, et leur statut de clergyman des temps modernes), et pas tant par leur sobriété, leurs mots, ni pour la nouveauté et le risque de leurs propos, ni pour Jésus, ni pour leur réalité plus générale, ordinaire et plus ingrate de prêtres. On ne nous montre que des prêtres dans des situations exceptionnelles, des prêtres de l’extrême, des aventuriers certes éprouvés face à une adversité mais pas broyés. On ne nous montre pas des curés représentatifs de tous les curés, ni des curés vieillissants, ou peu sportifs, ou pas gravures de mode, ou peu dynamiques, ou pas mondains, ou en paroisses avec 36 000 clochers, ou isolés, ou vivant une vie activement chiante. Et encore moins des prêtres pécheurs (matant leur porno chez eux, ou bien malades, alcooliques, criblés de dettes, homosexuels en cachette, etc.). Ce film doit d’ailleurs faire beaucoup de mal aux prêtres lambda, ceux qui ne sont pas formatés Instagram, justement, et qui doivent complexer grave face à la vitrine idyllique nommée « Sacerdoce ». Et il ne convertira pas beaucoup de non-cathos. Le curé en mobylette, la démagogie bobo, ça ne convainc que les catholiques convaincus… et encore. Y’a même pas de failles où s’engouffrer, dans lesquelles entrer ou auxquelles s’identifier ! Y compris quand on est catho de naissance. On nous présente un prêtre totem, fétiche ou monument, toujours debout (malgré ses chutes en vélo), symbole de la solidité de la franchise franc-cathonnique. D’ailleurs, les expressions du jargon maçonnique de l’énergie, de l’architecture et du soleil, émaillent çà et là « Sacerdoce » : le père Gaspard parle de « Sommet fraternel », fait chauffer le poêle et appelle ses jeunes « au dépassement de soi », tout en leur faisant ériger un autel en glace (c’est vraiment la publicité Manpower) ou en les soumettant à une Chaîne d’Union digne du « Cercle des Poètes disparus » ; le père Paul nous appelle à « œuvrer ensemble à restaurer la confiance » ; le père Mathieu, lui, nous enjoint à aider les pauvres et à construire un Monde plus fraternel ; et le dieu « Soleil », évidemment, est omniprésent et bénit tous ces chantiers architecturaux symboliques. En fait, dans ce reportage, les prêtres sont toujours finalement montrés comme forts. Ils sont tout juste ébranlés ou affectés par les faiblesses de leurs coreligionnaires, et à peine par leurs propres imperfections et tentations à eux, et surtout jamais par leurs chutes. Certes, ils vont jusqu’à évoquer leurs désirs d’abandon, de rupture du célibat, leurs envies de suicide… mais ça ne va pas plus loin qu’un vertige passager. Ils ne sont pas du tout montrés dans leurs faiblesses graves, leurs péchés. Ils sont montrés avec des faiblesses mais des faiblesses surmontées. Ce ne sont pas les vrais prêtres, ceux qui n’arrivent plus à prier, ceux qui sont à deux doigts de quitter le navire, ceux qui vivent des échecs irréversibles, des menaces de mort, des déceptions sacramentelles énormes, des problèmes apparemment insurmontables ou irréparables. « Je suis pas quelqu’un de parfait. » dit l’un d’entre eux : certes mais tu ne te reconnais pas comme pécheur ni criminel pour autant : le Christ, lui, a eu plus de couilles ! Il est allé jusqu’à s’identifier aux criminels et au diable pour les libérer, pour leur faire croire à la Croix que le premier et le pire des criminels c’était lui (alors que c’était pas vrai). « Il faudrait qu’on puisse voir un homme qui est donné. » affirme le père François : OK. Mais aussi donné dans ses blessures, et laideurs et péchés ! Je cite des aveux de faiblesse égrainés à certains rares moments du film : « Des fois, y’a des douleurs, des frustrations. C’est pas facile à vivre. Ça me fait mal. Y’a des nuits courtes, des tentations de suicide. » C’est un peu comme dans « Robin des Bois » : « Dans la vie, y’a des hauts, y’a des bas »… Ok les gars. Mais à vous entendre, y’a pas de péché. C’est juste des humeurs. Moi, je veux voir un film avec le père Philippe Rittershaus, ou le père Yannick Poligné, ou le père Ronan de Gouvello, ou le père Preynat au micro, sous le feu des projecteurs ! Tous ces curés avec une foi ardente, pris en faute pour homosexualité ou pédophilie ou trafic de drogues ou viol avéré, et piétinés en ce moment en place publique, sans possibilité de s’exprimer, de se défendre et de se rattraper ! En fait, malheureusement, les réalisateurs cathos ne choisissent que les purs, les curés corporate, les beaux (le père Paul, c’est le nouveau Richard Chamberlain), les relativement parfaits, les cools, les peu amochés, les vertueux, les exemplaires. Mais qui ça convainc ? Certes, ça rassure. Mais ça ne convainc et ne convertit quasiment personne ! Vous entendez, les gars hétéros d’Anuncio ? Tu entends, Émile Duport ? Les prêtres pécheurs et criminels ont des choses 100 fois plus belles, poignantes, délicates, subtiles et importantes à dire, y compris sur le sacerdoce et la formation (ou déformation) des futurs prêtres au séminaire ! Un cœur broyé par les péchés et transpercé de glaives saigne plus et irrigue bien plus de monde qu’un cœur intact, fût-il battant et en parfait état de marche ! Les prêtres Mère Teresa sont certes « admirables » mais chiantissimes. On n’a retenu quasiment aucune de leurs phrases (à part celle du renoncement – partagé avec les hommes mariés – à 99% des femmes sauf une. Merci : super…). Au fond, les curés de « Sacerdoce » se donnent à moitié, ou petitement, rationnellement, prudemment, méthodiquement. Ils ne donnent même pas leur nom entier : alors le vrai don, où est-il donc ? On nous parle de « faiblesse », de « combat », de « difficulté » : mais concrètement, on ne la voit pas ; ou en tout cas, pas la faiblesse plus honteuse, dévirilisante et désacerdotalisante. Ex-communiante. À ce propos, c’est le grand tabou de l’homosexualité sacerdotale. En fait, j’ai l’impression que la majorité des catholiques (laïcs, médias et clergé confondus) sélectionne les « épreuves des prêtres » (en focalisant – c’est bien commode – sur les abus sexuels, donc la présomption de pédophilie sur tous les prêtres, ainsi que sur le renoncement au mariage et à la sensualité conjugale), ils sélectionnent aussi les « épreuves des jeunes » (en focalisant sur le harcèlement sexuel, et en ce moment dans les sphères cathos, surtout, sur le porno). Et après, ils se gargarisent, comme le père Mathieu, d’avoir traité courageusement et sans langue de bois des sujets les plus urgents et tabous : « Aujourd’hui, on parle sans problème. » dit-il. Pour résumer, en ce moment, « la merde qui tient chaud » des prêtres, ce sont les abus sexuels (ça ressemble à un mea culpa qui se suffit à lui-même) ; la « merde qui tient chaud » des ados et des hommes pré-adultes, c’est le porno et la masturbation (on nous décrit les dégâts du porno : on nous parle – en cercle de parole – de son aspect culpabilisant, en cercle de parole). Ces merdes servent d’écran à d’autres tentations ou péchés bien plus répandus et urgents qui assaillent les prêtres et les jeunes d’aujourd’hui : homosexualité, addictions aux drogues, libertinage, adultère, vols, viols, prostitution, et même crimes… En fait, les catholiques et le clergé se limitent à traiter de leurs petits problèmes de riches, ou de problèmes secondaires, périphériques, et faussement « impressionnants », ou bien, quand ils se risquent à toucher des sujets graves, s’épanchent sur les problèmes des autres. La monstration de la faiblesse sacerdotale est toujours quand même au final au profit d’un triomphalisme héroïste et viriliste, voire paternaliste bien sûr, en mode « Cercle des Poètes disparus », ou bien « combat et dépassement de soi » (donc « performance »), en mode « victoire épique ». Pas de défaite, d’impureté, d’infamie, au tableau ! On finit même par un « Amen de Gloire ! » Ou on débouche la bouteille de champagne sur le podium ; ou on arrive au sommet de la montagne enneigée gravie ; ou on expose le lumineux Saint Sacrement en mode « Mission » au cœur des favelas du bout du Monde. Sur fond de Epic Music. C’est insupportable. C’est les camps virilistes du père Loiseau, du père Philippe de Maistre, ou le pélé de Chartres. Petits joueurs. Et surtout, grands hypocrites ! J’en peux plus de ces films cathos hétérosexuels ! Voilà. Les prêtres homos ou criminels sont abandonnés, cachés, alors qu’ils constituent quasiment la moitié des troupes cléricales réelles, et finalement la plus prophétique, la pierre d’angle. Et eux, vous les laissez complètement tomber, alors qu’ils pourraient sauver l’Église bien mieux que les prêtres parfaits, tirés à quatre épingles, dans les clous, et filant droit ! Troisième et ultime franchise observée dans le documentaire « Sacerdoce » (sans doute la pire, car elle s’avance sous la bannière de l’amour, de l’humilité et de la compassion pour les victimes) : c’est la franchise de la justice. Justice en général qu’on fait par soi-même et au nom de Dieu. Donc – autant vous dire – une cata. On ne sort pas de la logique binaire victimes/sauveurs. Avec les victimes bien séparées de leurs sauveurs, bien sûr. Et les sauveurs et victimes bien séparés des bourreaux par une frontière étanche. Une véritable absurdité anthropologique et spirituelle ! sans cesse contredite par le terrain ! Dans « Sacerdoce », on nous montre à énormément de reprises la scène du prêtre interprétant le rôle de « l’écoutant », du « psy thérapeute », qui acquiesce systématiquement et de manière un peu trop compassée pour être crédible (c’est ça avec le père Paul, et surtout avec le père Antoine, qui enchaîne les « oui » automatiques : « Mon père, j’ai été violée par mon frère. » « – Oui. » « et violée par mon mari. » « – Oui, tout à fait, je vous écoute. » « et violée par mon curé. » « – Oui, d’accord. C’est très émouvant. Oui oui. »). « Curé : le pouvoir de dire OUI ! » On a même droit au diagnostic du père Mathieu sur les mécanismes psychologiques victimaires du viol et de l’abus sur les enfants, dans son cabinet… pardon, dans son bureau. Ce ne sont plus des prêtres, mais des psys, des maîtres de sagesse de cercle de parole de développement personnel. Et bien sûr, les réels mécanismes du viol ou des abus dont on fait tant cas dans le documentaire, ils ne sont jamais abordés (l’homosexualité, notamment ; mais pas que ; il y a aussi la vraie contrition et idéalement la démarche audacieuse de chacun des prêtres de se reconnaître comme le pire des criminels et des pédophiles que leurs collègues pédophiles et/ou homosexuels officiellement incriminés… et de ça, on en est très loin !). Les gars, ce n’est pas à cause des abus sexuels que les gens ne croient plus au sacerdoce. C’est à cause du fait que vous, les prêtres, ne vous avouez pas pécheurs et criminels vous-mêmes (j’ai bien dit « vous-mêmes » : pas « les autres », ni « vos pairs » P.A.I.R.S., ou « coreligionnaires »). Face à la problématique et au raz-de-marée des abus et des scandales sexuels dans le clergé actuel, le prêtre Mathieu, depuis Manille, affiche à plusieurs reprises sa circonspection sincère : « Je n’ai pas d’explication. » Je je… je ne comprends pas. Les bras m’en tombent ! « Les pauvres ont l’impression qu’ils ne sont pas les bienvenus dans l’Église. » renchérit-il : À qui la faute ? À l’écran, on n’est pas face à des prêtres pauvres, véritablement piteux et honteux, véritablement contrits et salis par leurs propres péchés ! Vraiment piteux et honteux ! Ils sont « salis » par ceux des autres, peut-être, mais qu’est-ce qu’on s’en fout, en fait ! Les autres connaissent leurs péchés. Les pauvres connaissent leurs péchés ! En revanche, ces derniers veulent connaître les péchés des prêtres ! et leur humilité à les reconnaître, à se savoir pécheurs comme eux, voire plus pécheurs qu’eux, puisqu’ils sont prêtres et censés être plus purs qu’eux et purs comme Jésus ! Et alors, le clou du spectacle de cette franchise de la justice, c’est qu’elle se finit lamentablement sur l’accusation justicière, accusation basculant sans crier gare dans l’injure et la récrimination. En effet, les prêtres du documentaire « Sacerdoce » ne se contentent pas d’afficher leur honte et leur affliction face aux dérapages sexuels graves des prêtres de par le Monde : ils devancent la tribunal populaire en frappant eux-mêmes ou en crachant sur leurs collègues prêtres qui ont été accusés d’abus ou de viols, et qui ont eu le « culot » de salir leur propre réputation « sacrée » ! À l’instar du jeune prêtre versaillais Pierre-Hervé Grosjean, qui en conférence publique, a traité les curés pédophiles et ou homosexuels de « salopards », le père Mathieu, en grand justicier nettoyeur et vengeur, se lâche dans « Sacerdoce », en les appelant « les pervers », et en annonçant qu’il sera sans pitié avec ces derniers : « Au moindre truc, on dégaine. On les attend. » Wow… Propos véridiques. C’est dans le film. C’est scandaleux. C’est facile d’aimer les victimes et de maudire les bourreaux. Mais tellement plus difficile, saint et sacerdotal d’aimer les victimes mais de leur préférer leurs bourreaux (parce que eux, à cause de ce qu’ils ont fait, personne ne les aime !). Je suis prêt à parier que ces jeunes prêtres « exemplaires » ne s’entendent pas afficher leur vengeance et leur désir de purge, ne s’entendent même pas maudire les ennemis, et que peu de spectateurs cathos qui auront vu le film les entendent maudire les pécheurs, et s’en offusquent. Dans la franchise, il y a une violence et une entièreté, une intention désespérée, qui séduit les masses, qui est éclatante et faussement victorieuse. Avec moi, désolé, non seulement ça ne prend pas, mais pire, ça m’écœure. Là-Haut, on va avoir des grosses surprises ! Les sacerdoces les plus courageux, les plus humbles et les plus aimants ne seront pas ceux qu’on a crus à l’image. Je termine enfin mon plaidoyer pro-curés-violeurs-et-pédophiles en signalant l’injonction paradoxale qui vient clore le documentaire : celle du chant final « Regardez l’humilité de Dieu », interprétée par les petits chanteurs à la gueule de bois, en grandes pompes, avec orchestre symphonique et musique grandiloquente en renfort, chanson spatiale qui nous casse les oreilles… et qui au bout du compte casse l’humilité de Dieu, justement, alors qu’elle prétend sincèrement illustrer et honorer cette dernière. Voilà, en quelques secondes, tous les paradoxes de la franchise et de ce documentaire ! À trop être franc et bien intentionné, on en devient faux et sincèrement menteurs.

Mon coeur saigne pour tous ces prêtres et évêques infidèles (en particulier les propos scandaleux du père Zanotti-Zorkine aux Semeurs d’Espérance)

Hier soir, je me trouvais invité à un dîner chez un « couple » d’amis homo. Soirée très sympathique. D’autant plus sympathique qu’elle s’est déroulée en toute vérité. Ils savent que je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils vivent, et pour autant, on a pu en parler calmement et j’ai pu argumenter tout en étant respecté, sans qu’on se foute sur la gueule. Et le plus beau, c’est qu’ils se sont cotisés pour nourrir Porcigay (le cochon-tirelire du tournage de Lourdes en septembre prochain)… Tous les « couples » homos amis – et même les amis homos célibataires qui ne se sentent pas prêts à vivre chastes – qui ont donné de l’argent pour un projet qui défend la continence homosexuelle et qui est par conséquent aux antipodes de ce qu’ils vivent ou pensent, me touchent à un point que vous n’imaginez pas. Leur don vaut plus que de l’or. C’est leur manière de dire : « Je ne peux pas encore vivre ce que Dieu m’appelle à vivre, mais j’aide à ma manière mes frères homos à emboîter le pas de ma sainteté. »
 

Bien sûr, ce genre de rencontres, en même temps qu’elles réveillent en moi de l’émerveillement, de l’envie et de la fascination, me font mal et soulèvent de nouvelles interrogations sur la validité de mon choix de continence, sur mes résistances et mes gênes par rapport à la pratique homo. Mais je dirais que le fond de ma tristesse ne se situe pas dans ce dilemme « Est-ce de l’Amour ? Pourquoi je me prive de ça ? », car j’ai au fond de moi la réponse, et parce que j’ai quand même vu des choses qui n’allaient pas dans ce « couple » homo en apparence « parfait », des choses que je ne souhaitais pas reproduire. Ça a surtout été de découvrir toutes les trahisons des prêtres que chacun des deux hommes avaient rencontrés sur leur chemin de foi et qui expliquent pourquoi ils en sont là aujourd’hui. Oui, ça, ça m’a fait vraiment mal. Ça va de l’évêque qui conseille d’être en couple homo « à partir du moment où on ne fait pas de son corps et du corps de l’autre une marchandise », en passant par le recteur de tel lieu saint très célèbre découvert dans une boîte gay, aux prêches du père Zanotti-Zorkine invité dernièrement aux Semeurs d’Espérance (mai 2019) et défendant ouvertement les « couples » homos. Toutes ces trahisons ecclésiales me désarçonnent et me blessent beaucoup plus que la vue d’un « gentil couple homo respectueux et qui a l’air heureux. »
 

 

Concernant simplement la prise de parole de Zanotti-Zorkine (aux Semeurs d’Espérance à l’église bondée de Saint-Gervais, excusez du peu !) en mai dernier, je voulais simplement soulever, puisqu’elle est en ligne sur Youtube, combien c’est scandaleux qu’on laisse un prêtre, qui plus est médiatique et très écouté, tenir de tels propos (dissociation du sacerdoce du mariage, promotion de l’adultère et de l’« authenticité » des situations hors mariage, promotion des « goûts » individuels et de l’« amour homo », idolâtrie pour le célibat qui paradoxalement finit par cautionner la pratique homosexuelle et victimiser/mépriser le célibat…), sans les dénoncer, et combien notre Église Catholique en France va mal à cause de la désobéissance et du carriérisme de certains de nos prélats, avec la complicité de tous (je dis bien « tous ») nos médias chrétiens. Le plus fou, c’est que le père Zanotti a prémédité les choses puisqu’il lit son papier. On ne peut donc même pas l’excuser d’avoir dérapé ou proféré de malheureux lapsus. Non. Il sait ce qu’il dit et il veut les dire. En plus, les propos sont biaisés. Car pour le public ignorant l’homosexualité (supposée) de Léonard de Vinci et de Michel-Ange, ils peuvent tout à fait penser que Zanotti-Zorkine fait la promotion du célibat, et non de l’homosexualité. Je termine en le citant (57e minute de la vidéo) :
 

« Puisque je parle des enfants et que nous cherchons aussi leur bonheur, si vous voulez travailler vraiment à leur joie, à leur accomplissement, surtout ne collez pas sur leur dos ce qui vous semble le meilleur avenir pour eux. Écoutez bien leur personnalité, leur caractère et leurs rêves. Laissez-les choisir leur vie, en marchant à leur rythme, selon leurs goûts […]
 

Nous ne devons jamais regarder de haut les personnes qui, sur le plan affectif, ont apparemment échoué. Regardons plus profond. Et rappelons que le jugement des situations et des êtres ne nous appartient pas. Je suis convaincu que Dieu prend dans ses bras toutes les personnes qui, sur le plan affectif, ont souffert, et peut-être même ne cessent de souffrir. Comprenons aussi que certaines de ces personnes puissent un jour tuer la solitude qui les étreint en vivant un autre amour. En vous disant ça, j’espère que je ne vous scandalise pas. L’Homme est tellement fait pour aimer qu’il se retrouve mutilé dans son être profond quand il ne peut plus exprimer son amour en s’offrant à une autre personne. Nous sommes faits pour aimer un autre être. Et la solitude non-choisie n’est pas un chemin normal pour l’être humain. […]
 

Laissez-moi maintenant affirmer qu’on peut être heureux, et donc connaître un vrai bonheur en ne se mariant pas. J’en suis l’exemple parfait. [rires de l’assemblée et salve d’applaudissements.] Mais attention, attention. On ne peut pas être heureux si on n’aime pas, si on ne donne pas toute la puissance de son amour à un être, à une cause, à un idéal, à Dieu notre Père, autrement dit, à une réalité capable de remplir la vie et le coeur. Il n’y a pas que le couple sur la terre. Je le redis. Et chacun fait ce qu’il peut. Avec ce qu’il est. Chacun doit aimer dans sa lumière. Personne ne doit être privé de la possibilité d’aimer. Et j’en profite pour dire ce soir dans cette Maison de Dieu qu’il faut respecter les personnes dans leur affectivité propre. Sans les juger. À côté du plan divin, ou pire encore, indignes parce qu’elles n’emprunteraient pas le chemin dit ‘normal’ du couple homme-femme ou du mariage. Un père et une mère de famille comprennent parfaitement – en principe… à moins que les principes les étouffent – les chemins particuliers de leurs enfants. du moins, ils finissent par les comprendre. Chacun ici-bas doit rester dans sa couleur. Que Michel-Ange soit Michel-Ange. Que Léonard de Vinci soit Léonard de Vinci. s’ils avaient eu des enfants, ces deux-là, je ne suis pas sûr qu’ils auraient eu le temps de réaliser les chefs-d’oeuvres qui nous réjouissent encore. À chacun sa vie ! À chacun son être ! Et je suis sûr que le Christ en ce moment, Lui qui m’entend, bénit mes paroles ! »
 
 

N’en sois pas si sûr… vu le discours typiquement luciférien, franc-maçon et diabolique que tu tiens. Michel-Marie, si tu ne te convertis pas, tu vas avoir chaud aux fesses Là-Haut pour tout ce que tu as dit, et pour t’être pris pour Dieu et avoir parlé en son nom.
 
 

Les effets d’annonce fumeux de Frédéric Martel (au sujet de la soi-disant prochaine déclaration papale de « dépénalisation de l’homosexualité »)

 

Pourquoi les effets d’annonce de Frédéric Martel, auteur du récent Sodoma (c.f. mon analyse du livre ici), sont des farces, notamment lorsqu’il avance que le Pape François va « dépénaliser l’homosexualité le 4 avril prochain » ? Tout simplement parce qu’il ne décline pas les cinq significations qu’embrassent le terme « homosexualité » (et que je suis le seul à avoir exposées : c.f. le tableau ci-dessous), alors que ces nuances sont capitales : prendre une acception du mot « homosexualité » pour une autre revient à tenir des propos décousus voire contradictoires (puisque Dieu aime les pécheurs et abhorre leurs péchés). Dit autrement, sonner trompette et claironner une dépénalisation de l’homosexualité venant du Pape François (ou de qui que ce soit d’autre), c’est forcément annoncer tout et son contraire : si « homosexualité » signifie « les personnes avec attraction érotique durable pour les personnes de même sexe », à l’évidence c’est tout-à-fait plausible que le Pape en appelle à un accueil/amour/non-condamnation de l’« homosexualité » (et là encore, ça n’a rien d’un « scoop » – sauf pour Frédéric Martel visiblement – puisque c’est déjà dit dans le Catéchisme et que l’amour des personnes homosexuelles reste largement à appliquer sur le terrain) ; si en revanche « homosexualité » est pris dans son acception de « mise en pratique » ou de justification de la pseudo « identité homo » ou du pseudo « amour homo », là, Frédéric Martel fantasme et peut toujours se brosser car jamais le Pape François ne justifiera la pratique/le couple-acte/l’« amour » homosexuels et ne lèvera la condamnation ecclésiale sans réserve qui pèse sur les actes homos. Et ce, quel que soit le « super réseau » d’indics vaticanais que dépeint autour de lui le sociologue français ultra renseigné (avec son oreillette d’Élise Lucet).
 

Scandales de pédophilie et d’homosexualité sacerdotales dans l’Église Catholique (Frise chronologique + « C’est quoi le vrai scandale ? »)

 

Voici la retranscription de ma chronique sur les scandales de pédophilie et d’homosexualité sacerdotales dans l’Église Catholique, que j’ai lue en intégralité et en direct lors de l’émission Radio Courtoisie du 17 novembre 2018. Vous pouvez retrouver cette chronique à l’oral, à partir de 1h26, sur Youtube, et la compléter par la Frise de l’histoire de l’homosexualité.
 

Merci Anne-Laure de permettre un éclairage sur ce sujet aussi complexe que les scandales de pédophilie et d’homosexualité sacerdotales dans l’Église. Une fois n’est pas coutume, je vais lire ma chronique. En intégralité. Ainsi, elle ne pourra pas souffrir d’interruption. Les sujets sont si explosifs qu’il est extrêmement difficile de laisser une pensée cohérente et aimante se dérouler entièrement. Je vous laisserai néanmoins, dans ma grande bonté (haha), réagir et me poser des questions après. Mon analyse sera en 2 parties : d’abord une frise chronologique des événements ; et ensuite ma définition du vrai scandale qui secoue l’Église par rapport à l’homosexualité et à la pédophilie (je devrais dire « pédérastie » au lieu de « pédophilie » pour parler des abus sexuels adultes sur les enfants, mais par commodité et pour me faire comprendre de tous, j’emploierai quand même le terme « pédophilie » qui est un abus de langage, tout comme le mot « homosexualité », vous m’en excuserez chers auditeurs).
 

FRISE CHRONOLOGIQUE

Commençons d’abord par la frise chronologique fait maison :
 

29 juillet 2013 : Le Pape François, dans l’avion de retour des JMJ au Brésil, sort son fameux « Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger ? ».

2015 : L’association lyonnaise La Parole libérée, regroupant des anciennes victimes de pédophilie sacerdotale, attaque Mgr Barbarin, officiellement pour dénoncer le père Preynat, officieusement pour punir le cardinal de s’être opposé au « mariage gay ».

Encore en 2015 : C’est le 2e volet du Synode sur la famille, au Vatican. Coup de théâtre : le père Krzysztof Charamsa, en col romain, fait son coming out médiatique en présentant son copain. Le Cardinal Sarah, quant à lui, flingue les conférences pré-synodales sur l’homosexualité, en disant qu’elle est un non-sujet et qu’il faut se recentrer sur le Christ. Pendant l’ouverture du Synode, il lance un avertissement public au Pape pour qu’il n’aborde pas le sujet. Il dénonce le « lobby gay » comme « satanique », et dit que l’homosexualité n’est pas une réalité africaine (entre parenthèses, je suis allé en Côte d’Ivoire, donc je me marre…). Il défend l’hétérosexualité comme si elle était la différence des sexes.

Toujours en 2015 : Le film « Spotlight » traitant des 250 prêtres de Boston impliqués dans des affaires de pédophilie dans les années 1990, gagne l’Oscar du meilleur film à Hollywood. À côté de ça, les activistes anti-pédophilie cléricale sont les premiers à promouvoir dans leurs films l’amour pédophile quand celui-ci est déguisé en amour homosexuel : je pense à « Call me by your name », « La Forme de l’eau », « The Last Girl », qui essaient de prouver l’authenticité de l’amour conjugal entre adulte et enfant. D’ailleurs, dans « Spotlight » ou dans les séries comme The Young Pope, une grande partie des équipes est composée de personnes homos ou au moins gays friendly. C’est le cas aussi du collectif de la Parole Libérée, qui utilise la lutte contre la pédophilie cléricale pour au fond défendre la pratique homosexuelle et le « mariage gay ». Le coming out raté de l’acteur nord-américain Kevin Spacey qui, en annonçant en 2017 son homosexualité, pensait couvrir et blanchir ses actes pédophiles d’un joli verni gay friendly, est une belle illustration de ce lien mystérieux, paradoxal, et non-causal, entre homosexualité et pédophilie (Pour info, je vous engage à lire le code « Pédophilie » dans mon Dictionnaire des Codes homos, sur mon blog l’Araignée du Désert. Je ferme la parenthèse).

2016 : Le père Michel Baute, à la grotte de Lourdes, pendant un rosaire commenté, a regretté que le Pape n’annonce pas la Bonne Nouvelle aux prêtres pédophiles en l’Année jubilaire de la Miséricorde. Et la même année, le père Pierre-Hervé Grosjean (du Padreblog), aux Journées Saint-François de Sales, traite publiquement ses collègues prêtres pédophiles de « salopards ». Et sur Canal +, il exprime (je cite) sa « rage » et dit que l’Église ne se trouve que du côté des victimes (c’est le contraire de ce que prône Jésus, mais c’est pas grave…).

Février 2017 : Tollé en Espagne à l’occasion de ma conférence sur l’homosexualité dans une simple aumônerie catalane le Café Youcat : j’ai eu toutes les télés du pays qui me sont tombés dessus, le Parlement de Barcelone, 60 journalistes, 3 mouvements de contre-manifestation… Les médias catholiques n’ont pas bougé le petit doigt pour m’inviter. Les évêques non plus. Seul le Cardinal Omella a tenu la barque. Éclatement total des mouvements pro-Vie en Espagne et en Amérique Latine, notamment à cause de la campagne catastrophique des bus anti-Gender du collectif Hazte Oír (le Civitas local). En France, la journaliste Jeanne Smits a utilisé l’événement pour me présenter comme une « victime de la dictature LGBT ».

Octobre 2017 : Affaire Weinstein dévoilant le harcèlement sexuel à Hollywood. Début de la campagne de délation MeToo et Balancetonporc sur Twitter. Officiellement pour lutter contre le sexisme, le harcèlement sexuel, la pédophilie ; officieusement pour défendre l’homosexualité et attaquer l’Église. Cette affaire lance un autre courant délateur tacite : Balancetoncuré. Et le pire, c’est qu’il est surtout porté par les catholiques tradis…

Janvier 2018 : Le Pape François visite l’Amérique du Sud. Au départ, il ne prend pas au sérieux l’ampleur des scandales pédophiles au sein du clergé. Ce n’est qu’en mai 2018 qu’il demande aux 34 évêques chiliens de démissionner pour éviter que tous soient soupçonnés de pédophilie ou de collaboration avec celle-ci. Étant donné le tollé médiatique à l’international, ce limogeage prend avec le temps la forme plus apaisée et « interactive » du volontariat… donc depuis octobre 2018, seulement 5 des 34 évêques ont présenté leur démission au Pape.

Février 2018 : Scandale de Mangiacapra : un escort-boy dénonce les orgies homosexuelles dans lesquelles sont impliquées 34 prêtres et 6 séminaristes napolitains. À l’été 2018, c’est au tour du Grand Séminaire de Tegucigalpa, au Honduras, d’être décrit comme un vivier homosexuel, avec 50 séminaristes soupçonnés. Toujours le même été, découverte dans le palais du Saint-Office à Rome des soirées « sexe et drogues » organisées entre autres par le Cardinal Coccopalmerio et Mgr Luigi Capozzi.

Mars 2018 : Le Parlement Européen interdit pour tous les États-membres de l’Union Européenne les thérapies de conversion de l’homosexualité. Les 7 et 8 mars, annulation des deux conférences de Pau et Narbonne sur l’homosexualité organisées par l’association Courage et parrainée par Mgr Aillet, pour éviter les infiltrations journalistiques et les poursuites judiciaires. C’est la première année aussi que la Communauté de l’Emmanuel, après 3 années d’hébergement, refuse d’accueillir le « Parcours Homosexualité » de l’association Courage à Paray-le-Monial pendant le festival estival des familles.

21 mars 2018 : Diffusion sur France 3 du documentaire « Pédophilie : Un Silence de cathédrale ».

Avril 2018 : Mort du petit Alfie Evans en Angleterre, alors que le Pape avait demandé son transfert pour qu’il puisse être soigné en Italie. Anthony Hayden, le magistrat britannique ayant planifié son euthanasie, est un activiste pro-gay.

Toujours en avril 2018 : Le Pape François reçoit au Vatican 3 victimes de prêtres pédophiles au Chili (dont Juan Carlos Cruz, maintenant adulte, qui déclare que le Pape lui aurait dit que « Dieu l’avait créé homosexuel »). Un peu plus tard, Marin, un étudiant français de 20 ans sauvagement agressé pour s’être interposé en défense d’un couple homo qui s’embrassait dans la rue à Lyon en novembre 2016, a été lui aussi accueilli en audience privée.

15 août 2018 : Éclatement du scandale des 300 prêtres pédophiles de Pennsylvanie (États-Unis). Le rapport de Mgr Carlo Viganò accuse le Pape François d’avoir couvert les pratiques homos d’un autre ex-cardinal nord-américain, Mgr McCarrick. Pour la 1ère fois, la pédophilie sacerdotale ne sert plus de cache-misère à l’homosexualité sacerdotale : la seconde est nommée. Les cardinaux du monde entier s’entre-déchirent sur la question homosexuelle (même si, extérieurement, ils parlent de pédophilie), surtout depuis que le Pape François, dans l’avion-retour du Festival des Familles à Dublin (Irlande), a fait un lien entre homosexualité et psychiatrie. Deux tendances se dessinent : les progressistes (incarnés par le prêtre jésuite américain James Martin, auteur de Building a Bridge, et qui veut enlever les paragraphes « culpabilisants » du Catéchisme sur les « actes homos intrinsèquement désordonnés ») et les conservateurs (incarnés par le Cardinal Sarah, appuyant dernièrement Daniel Mattson, un membre de Courage Etats-Unis qui se dit « homo mais pas gay » et qui demande à ce que les séminaristes homosexuels soient exclus du sacerdoce : super…). À ce propos, on constate un timide rétropédalage du Cardinal Sarah qui fait semblant maintenant de mettre de l’eau dans son vin, en soutenant Mattson, en dissociant les adjectifs « homo » et « gay », et en promotionnant un « accompagnement » plutôt qu’une « éradication » sèche de l’homosexualité. Il a trouvé son homosexuel abstinent de service. Et il reconnaît du bout des lèvres que l’homosexualité est un sujet un peu plus important et complexe qu’il n’y paraissait.

Octobre 2018 : Tenue du Synode des Jeunes au Vatican. Coup d’épée dans l’eau. Le couvercle sur l’homosexualité, la pédophilie et la sexualité a été savamment refermé dès le départ par le cardinal Baldisseri.

Toujours en octobre 2018 : Suicides très rapprochés de deux jeunes prêtres diocésains en France : un à Rouen (le père Sèbe, 38 ans), l’autre à Orléans (le père Fumery, 38 ans aussi).

Début novembre 2018 : À Lyon, le père Pierre Vignon dénonce la compromission du cardinal Barbarin dans les affaires de pédophilie et fait circuler une pétition demandant sa démission.

Novembre 2018 : Durcissement de la Fraternité Saint Pie X : tolérance zéro pour les candidats homosexuels au sacerdoce, expulsés à l’entrée. Les catholiques conservateurs agitent les instructions de 1961 du Pape Jean XXIII, puis du Pape Benoît XVI en 2005, interdisant (je cite pour le 1er) « l’avancement des vœux et de l’ordination religieux aux personnes affligées de tendances néfastes à l’homosexualité ou à la pédérastie ». Le document de 2005 de Benoît XVI peut être lu soit comme une interdiction sèche, soit comme une prudence inclusive, puisque seuls les séminaristes qui (je cite) « soutiennent la soi-disant ‘culture gay’ » doivent être exclus du sacerdoce : quid des autres ? On ne sait pas.

3 novembre 2018 : Conférence des Évêques de France réunie à Lourdes. Dans le cadre de la lutte contre la pédophilie sacerdotale, ils continuent de parler des victimes, de l’accompagnement, jouent les psys. Et toujours rien sur l’homosexualité, alors qu’elle est l’alibi affectif de toutes les lois transhumanistes qu’ils condamnent. Toujours pas d’annonce de la Bonne Nouvelle non plus.
 

C’EST QUOI LE VÉRITABLE SCANDALE ?

Alors maintenant, après cette frise, deuxième partie. Je vais essayer de répondre à cette question : C’est quoi le véritable scandale dans l’Église par rapport à la pédophilie et à l’homosexualité sacerdotale ?
 

Je pourrais vous dire que ce scandale, c’est… :

1) la pratique homo. En tant que pratique désordonnée excluant la différence des sexes.

2) la pratique pédophile. En dénonçant chez certains prêtres non seulement la double vie et la désobéissance à Dieu, mais également la matière même de l’acte homo ou pédophile. L’impureté, le désordre, l’inhumanité et la violence intrinsèques à ces pratiques.

3) que ces actes soient aggravés par le fait qu’ils soient pratiqués par des hommes d’Église, et qu’ils soient couverts par d’autres hommes d’Église (parfois hauts placés : même le Pape) qui, sans être homos ou pédophiles, cautionnent – par leur silence – leurs collègues prêtres.

Je pourrais vous dire que le scandale réside dans le déni des cas homos concrets parmi les prêtres, de la mafia rose infiltrée au Vatican (et je sais qu’elle existe, que ce n’est pas qu’un fantasme conspirationniste), dans le silence du Pape à ce sujet, sa négligence, son manque de poigne, l’absence ou la médiocrité du contrôle des recrues au séminaire, l’hypocrisie du discours padamalgame (pédémalgam, je dis) qui vise à dissocier complètement homosexualité et pédophilie pour taire et justifier l’une en ne parlant que de l’autre, alors que ce sont deux sœurs (bien distinctes mais liées).
 

Mais le véritable scandale de la pédophilie et de l’homosexualité sacerdotales, ce n’est pas ça.
 

Je vais vous dire. Le scandale, c’est de s’axer sur le péché et non sur le pécheur et encore moins sur celui qui les a tous pardonnés : Jésus. Le véritable scandale par rapport à la pédophilie et à l’homosexualité dans l’Église Catholique, il est double. Il y en a un positif : c’est l’amour de Jésus pour les criminels, les pécheurs y compris non-repentis, et même pour le diable. En dépit du fait que Jésus hait le péché. Et puis il y a un scandale négatif : c’est que vous ne nous accueillez pas, nous personnes homos ou pédophiles. Concrètement, vous ne nous aimez pas. Le véritable scandale, il est là. C’est l’absence d’amour du prochain. C’est la sécheresse de cœur. À l’égard des personnes pédophiles d’une part, à l’égard des personnes homosexuelles d’autre part, et quand ce n’est pas les deux ensemble (car je connais beaucoup de personnes qui se disent homos pour ne pas se dire pédophiles, parce que leurs tendances pédophiles les horrifient. Alors ils rehaussent l’âge des personnes qui les attirent). Avez-vous entendu publiquement dans l’Église que Jésus aimait Nordahl Lelandais (pédophile et homosexuel) ? Que Jésus aimait et accueillait les prêtres homos et pédophiles, et que ceux parmi eux qui sont continents – j’en connais – font d’excellents prêtres ? Avez-vous entendu la Bonne Nouvelle scandaleuse de l’Amour de Jésus pour les pécheurs, les malades, les criminels ? Le véritable scandale de la Croix, ce n’est pas que Jésus ait donné sa vie pour ses amis, pour les victimes et les personnes moralement irréprochables. Il a donné sa vie pour les gens pas aimables, pour nous les criminels, alors même que nous étions encore pécheurs et que nous ne méritions pas son sacrifice, que nous n’étions pas convertis. C’est cet amour scandaleux qui a tué Satan à la Croix.
 

Actuellement, l’objet qui à mes yeux constitue le plus gros scandale jamais dénoncé dans l’Église, c’est la présence et la totale impunité de toute une presse, de tendance identitaire, intégriste, traditionaliste et conservatrice, la seule qui malheureusement parle d’homosexualité un peu en Vérité, qui en ce moment monte au créneau et joue au shérif délateur des (je cite) « scandales homosexualistes » dans l’Église pour pallier le silence ecclésial sur le sujet : je pense à Civitas, au Salon Beige, à Citizen Go, à Riposte Catholique, au site Benoît et moi, au blog de Jeanne Smits, à Islam et Vérité, à Réinformation TV, à Gloria TV, à la chaîne EWTN, à LifeSiteNews, etc. Ces médias ont lancé depuis deux ans une véritable chasse aux sorcières contre ledit « clergé pro-homosexualiste » (le cardinal Schönborn, Mgr Bode, le cardinal Marx, le cardinal Coccopalmerio, le père James Martin, le Pape François qu’ils destituent souvent en « Cardinal Bergoglio »). Ils frétillent dès qu’ils entendent une info sur l’infiltration de – je les cite – l’« Internationale homosexualiste » dans l’Église. Ils sont à l’affût du moindre scandale ou scoop qui va salir l’Église par l’homosexualité et sur lequel ils se gendarmeront hystériquement. Ils partent en croisade contre les « prédateurs homosexuels » (je cite Jeanne Smits) dans le clergé. Ils soutiennent leurs cardinaux anti-LGBT (cardinal Chaput, cardinal Müller, cardinal Sarah, Mgr Carlo Vigano bien sûr, Mgr Lantheaume) pour mieux se déchaîner contre l’inertie du clergé dit progressiste, moderniste, gauchiste, anti-cléricalisme, homosexualiste. Cette Réacosphère, c’est vraiment les pharisiens et les chefs des prêtres de la Bible. Pour eux, l’homophobie n’existe pas. L’homosexualité non plus. Nous, personnes homosexuelles, ne devons pas être écoutées. Et ils ne nous proposent aucune solution heureuse. Quand ils parlent de nous, c’est uniquement pour nous transformer en victimes d’un « lobby LGBT » monstrueux et renforcer leur paranoïa. Même quand tu obéis à l’Église ils ne te regardent pas et ne te soutiennent pas. En revanche, ce sont les premiers, quand tu chutes et que tu ne tiens pas dans la continence, à te désigner publiquement comme un imposteur, indigne de leur confiance. Or la continence est un chemin, comme la sainteté, semé d’embuches ; et un chemin collectif. Un prêtre tradi médiatique, lors de la sortie de mon livre Homo-Bobo-Apo, a fait courir le bruit que j’étais en couple et que j’étais devenu un traître gay friendly uniquement parce que j’y raconte une chute l’année dernière avec un homme dont je suis tombé amoureux. Il m’a même sorti que si j’étais encore homo, c’était par manque de foi en Dieu. Sinon, Dieu m’aurait guéri et ôté cette tendance. Pour lui, c’est inconcevable que l’homosexualité soit un terrain humain d’où puisse émerger la sainteté. Pour lui, les personnes homosexuelles, ça n’existe pas. Au fond, il dirait pareil des personnes handicapées, des personnes atteintes d’une maladie, des personnes présentant des troubles psychiques : elles aussi, elles n’existent pas, n’ont pas assez de foi et ne peuvent être saintes que si elles ne ressentent plus cette fragilité, si elles ne chutent plus. Il ne reste plus grand monde dans son paradis…
 

Les personnes homos, lesbiennes, transgenres, transsexuelles, pédophiles, prostitué(e)s, droguées, séropositives, intersexes, ces catholiques conservateurs s’en moquent. Ils rejettent y compris les personnes homos continentes qui obéissent à l’Église Catholique. J’en sais quelque chose. Là-Haut, ils vont prendre très cher. Tout ça sous prétexte de Vérité et de pureté, sous prétexte de nous libérer d’un danger. Vous remarquerez que, comme par hasard, les membres de cette Réacosphère et leurs médias ne parlent quasiment jamais de Jésus, et encore moins de son amour pour tout Homme. Mais, même si ça les fait ricaner quand on leur parle d’homophobie, ou quand le Pape leur dit qu’ils jouent le jeu de Satan en cherchant à accuser les membres homos du clergé ou en jouant les grands nettoyeurs de l’Église, le Pape François a raison. L’important, c’est la Bonne Nouvelle de l’Amour et de la Justice de Dieu pour toute personne, et en premier lieu les personnes pécheresses, criminelles, pédophiles, homosexuelles, continentes ou encore pratiquantes.
 

LETTRE DE THIBAULT

Je finirai cette chronique par la lecture de l’extrait d’un mail que j’ai reçu il y a une semaine d’un jeune de 19 ans :

« Cher Philippe Ariño, Je vous écris ce message pour vous remercier, car c’est à vous et au Saint-Esprit que je dois ma conversion.

Je vous ai découvert en tombant sur 247 questions à l’intérieur de l’Église catholique. J’ai été d’emblée conquis et j’ai commencé à lire votre dictionnaire des codes homosexuels et votre blogue, et c’est la justesse de votre analyse des codes homosexuels ainsi que la Vérité/Charité de votre traitement de l’homosexualité qui m’a donné la grâce de me convertir. J’ai été confirmé et reçu dans l’Eglise lors du Carême. J’ai également choisi d’être continent, mais je n’ai aucune légitimité à me revendiquer en tant que tel vu la fréquence avec laquelle je pèche et l’énormité de mes péchés.

Je suis votre blogue depuis plus d’un an et je dois dire que vous êtes probablement un des seuls commentateurs courageux et justes. J’admire en particulier l’humanité et le courage de votre traitement de la pédophilie, et je pense bien que vous êtes le seul média catholique qui ne déshumanise pas les personnes pédophiles.

Je vous écris aussi ce message pour vous demander le pardon. Pendant un moment j’ai rejeté votre analyse eschatologique de l’homosexualité et je vous ai pris pour un illuminé/conspirationniste, alors que je n’avais pas pris la peine de lire votre livre. J’ai même eu la lâcheté de vous caricaturer en tant que tel face à mon amie catholique : ‘Oui, j’aime beaucoup Philippe Ariño, et son traitement de l’homosexualité est tellement juste. En revanche, quand il commence à parler des fins dernières et de la Franc-maçonnerie il paraît fou et ridicule.’

J’ai réalisé mon erreur en lisant ‘Homo-Bobo-Apo’ et je fais l’effort maintenant de partager vos billets, mais je regrette amèrement la caricature que je vous ai faite subir. Elle était d’autant plus grave qu’elle était ingrate, car c’est à vous que je dois ma conversion. Je vous demande donc de me pardonner.

Suite à ce témoignage qui n’a pas j’espère été trop narcissique, j’aimerais aussi proposer mon aide (modeste). J’ai remarqué tout à l’heure que vous avez publié votre premier billet en anglais et je salue votre initiative. Le monde anglo-saxon a besoin de vos analyses. Je suis malheureusement incapable de traduire vos livres ou votre dictionnaire sans trahir la justesse de vos propos, mais je peux traduire vos billets ou relire ceux que vous avez écrit en anglais.

Merci et pardon, Philippe. Que la paix du Christ soit avec vous.

Thibault. »

La légende des 300 prêtres « pédophiles » de Pennsylvanie : les chefs de l’Église ont-ils fermé les yeux ou n’est-ce pas plutôt les anti-pédophilie qui ne fermeraient pas les yeux au nom de leur défense de l’homosexualité ?


 

Étonnante focalisation médiatique sur la pédophilie (sacerdotale) pour exonérer l’homosexualité de tout soupçon…
 

L’actuel scandale des 300 prêtres dits « pédophiles » aux États-Unis est présenté de manière particulièrement malhonnête et hypocrite par les mass médias qui jettent toute la faute non seulement aux prêtres directement concernés (et pour la plupart décédés) mais aussi à la hiérarchie ecclésiale qui les aurait couverts et aurait volontairement fermé les yeux. Car qui a justifié les actes pédophiles en les appelant « homosexuels », si ce n’est la société civile et les libertaires anti-pédophilie mais pro-gays ? Tant pis si je vous choque en disant cela, mais je me base sur les faits : bien souvent la pédophilie n’est que le faux nez de l’homosexualité. Pédérastie et homosexualité se télescopent régulièrement et de manière non causale, non systématique, mais réelle et récurrente : le cas tout récent de Mgr McCarrick, où on nous parle de pédophilie sacerdotale alors qu’il s’agit plutôt d’homosexualité sacerdotale – les prêtres et séminaristes qui sont allés dans son lit étaient majoritairement adultes et « consentants », et l’abus sur l’adolescent est une exception dans le parcours sexuel et amoureux de ce cardinal ! – le prouve. Notre monde condamne par devant (la pédophilie, l’inceste, le viol) ce qu’il promeut par derrière (homosexualité, jeunisme, « l’amour qui n’a pas d’âge ni de sexe »).
 

Donc NON, ce ne sont pas certains membres de l’Église d’en haut uniquement qui protègent les prêtres pédophiles : c’est surtout le monde profane, anticlérical et païen qui condamne les conséquences (la pédophilie) dont il chérit les causes (la croyance en « l’Amour sans Foi ni lois » reposant principalement sur la croyance en « l’identité » et en « l’amour » homosexuels). Et quand on nous annonce en ce moment énormément de démissions remises au Pape François par des évêques ou des cardinaux pour avoir « couvert des actes pédophiles », en réalité, détrompez-vous, ce ne sont pas souvent des actes pédophiles qui sont couverts mais bien des actes homosexuels (malgré l’annonce publique). L’adjectif « pédophile » est le mot pieux et paradoxalement pudibond et euphémisant pour ne pas nommer/soulever le lièvre – beaucoup plus embarrassant pour l’Église et beaucoup plus gros – de l’homosexualité sacerdotale (tout le monde – y compris les personnes pédophiles – est contre les pratiques pédophiles et comprend pourquoi s’y opposer ; en revanche, peu de gens – y compris parmi les catholiques et leurs chefs – sauraient dire pourquoi l’homosexualité est un mal et un péché ; et par ailleurs, il y a numériquement autrement plus de prêtres et de religieux qui pratiquent l’homosexualité que la pédophilie !).
 

Méfiez-vous par conséquent des chasseurs de têtes de prêtres pédophiles : ce sont des militants gays friendly et des anticléricaux cachés, qui instrumentalisent les véritables victimes d’actes pédophiles sacerdotaux pour assouvir leur propre vengeance contre la différence des sexes (le sacrement du mariage) et contre la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église Catholique). Méfiez-vous également de vous-mêmes : combien de catholiques je vois banaliser l’homosexualité (parce qu’au fond ils la justifient à partir du moment où elle reste discrète) et à côté de ça s’offusquer de la pédophilie sacerdotale en buvant comme du petit lait ce que leur servent les médias et en croyant à tort que la pédophilie est un problème autrement plus important et urgent à traiter que l’homosexualité. Ouvrez les yeux sur ce que cache la chasse aux sorcières à l’encontre de la pédophilie sacerdotale : car c’est une propagande gay friendly EN FAVEUR de l’homosexualité sacerdotale… et donc contre l’Église. Il s’agit en filigrane d’une campagne d’intimidation et de terreur par l’homosexualité. Ni plus ni moins.
 

Dernière chose (et la plus importante) : bonne fête de l’Assomption (montée du corps de la Vierge Marie au Ciel) à tous! Je reviens de la messe de 11h à saint Nicolas des champs (pas du Chardonnet) à Paris. Ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé. Eh bien ce fut une messe géniale, avec un prêtre seul à célébrer mais ô combien inspiré par l’Esprit Saint ! Il a fait une homélie qui dépotait, sans pour autant faire le show ni de blabla. J’ai appris plein de choses. Et pourtant, c’était un prêtre noir (le père Guy Noël). Et sans vouloir généraliser, c’est rare en France quand les prêtres noirs font de bonnes homélies. Donc aux prêtres noirs qui me lisent, je dis ceci: ce n’est pas parce que vous êtes noirs que vous êtes obligés de faire des homélies nulles, indigentes, paraphrastiques, à la sauce télévangéliste protestante, molles ou trop longues. Votre couleur de peau n’est pas une excuse pour être médiocres et faire de mauvaises homélies. La preuve : certains d’entre vous sont excellents et ne blablatent pas. Merci pour nous ! Merci pour eux ! Merci pour vous !

Je réalise que beaucoup de prêtres, même en ayant un accompagnateur spirituel officiel, ne sont en réalité pas accompagnés


 

Plus ça va, plus je réalise une chose assez effrayante : beaucoup de prêtres et de religieux n’ont pas d’accompagnement spirituel, sont complètement isolés et livrés à eux-mêmes. Je le vois parce que je suis de plus en plus contacté par des prêtres, des moines, des frères et des sœurs, avec une homosexualité plus ou moins ancrée, mais qui, de par leur statut et l’exemplarité qu’ils doivent incarner, vivent dans un isolement inimaginable. Ça paraît dingue, car sur le papier, dans les faits, oui, ils ont bien un accompagnateur spirituel : parfois même un autre religieux qu’eux, très gentil, très dévoué, à l’écoute, de bon conseil et tout et tout. Mais en réalité, ils n’ont pas d’accompagnement spirituel vu que cet accompagnateur n’est pas homosexuel continent lui-même, et que les prêtres ou religieux avec des tendances homosexuelles – et parfois même avec des chutes/craquages/pulsions homosexuels – ne pourront jamais lui parler en vérité et en liberté d’homosexualité, ni lui dire ce qu’ils sont, tout ce qu’ils vivent, de peur de le décevoir, de déclencher un tsunami, de l’effrayer avec leur double vie, de se voir éjectés de leur communauté, de perdre leur statut de prêtres, ou tout simplement de se sentir incompris. Ils n’ont pas de véritable espace de parole pour se confier, ce qui explique que certains pètent carrément les plombs (dépression, drague, envies suicidaires, désir de quitter le sacerdoce, etc.) et ne puissent déposer leur paquet de péchés et de tentations que très exceptionnellement, soit en faisant la tournée des sites porno (ou pire, des bars cruising !), soit en faisant une confession historique avec un prêtre totalement inconnu dans un lointain monastère écossais où ils seront sûrs que leur secret ne fuitera pas.
 

Ce qu’il faut bien comprendre, et qui explique pourquoi un certain nombre de prêtres et de religieuses reçoit un accompagnement spirituel inefficace, superficiel, inexistant et non valide, c’est que la blessure homosexuelle nécessite un traitement ultra spécifique et hyper rare (que même les groupes de parole comme Courage, Devenir Un En Christ, la Communion Béthanie, David et Jonathan, les cabinets de psychiatres, et même un accompagnement spirituel officiel, ne fourniront pas). Pourquoi ? D’une part à cause de la honte magistrale qu’est une tendance homosexuelle pratiquée (cela touche donc à la gravité – de nature – de la pratique homosexuelle), surtout pour une personne ecclésiastique (qui ne veut pas que l’affaire tourne au scandale et remonte aux oreilles de l’évêque ou du prieur général) ; d’autre part à cause de l’immensité de l’homophobie à l’intérieur de l’Église (les prêtres ou accompagnateurs peu à l’aise avec le sujet, voire potentiellement horrifiés d’entendre les chutes et les frasques homosexuelles de leur coreligionnaire homosexuel, sont légion) ; et enfin, parce que bon nombre de prêtres et de religieuses portant une tendance homosexuelle, s’imaginent à tort, parce qu’ils ont un accompagnateur spirituel, qu’ils sont accompagnés spirituellement – alors que pas du tout ! – et ils mettront peut-être toute une vie (de souffrances, de dissimulation, de séduction, de contradictions, voire d’abandon de Jésus) à l’admettre.
 

Alors oui, si vous êtes prêtre ou religieux, avec une tendance homosexuelle (refoulée ou reconnue), vérifiez bien que vous êtes vraiment accompagné, c’est-à-dire que vous pouvez parler en toute vérité et liberté d’homosexualité. Et si ce n’est pas le cas, trouvez-vous un « accompagnateur parallèle/non-officiel » (genre moi, ou quelqu’un d’autre de qualifié) avec qui vous pourrez parler d’homosexualité sans prendre de risques. Car l’homosexualité, ce n’est pas un petit sujet ni une petite composante de votre être. Ça a l’air d’être un détail ou la petite bactérie à la con. Mais je vois trop de dérives sacerdotales graves et de dégâts qu’elle fait dans la vie d’une âme qui pourtant a fait un jour la vraie rencontre avec le Seigneur, pour la négliger. Ne jouez pas aux héros ou aux saints. Faites-vous bien accompagner. Il en va de votre santé physique et spirituelle, mais aussi de votre Salut. Et en plus, vous aidez d’autres personnes homosexuelles continentes comme vous à donner concrètement sens et feu à leur chemin de continence. Vous leur donnez de la joie. Alors pas d’états d’âme et pas de chichis. La Communion des saints fait du bien à tout le monde !