Alors que j’écris en ce moment le Chapitre II de mon livre sur Joséphine ange gardien pour décrire que les francs-maçons voient la politique comme un processus alchimique (ils recherchent à s’isoler hermétiquement dans la « bulle des idées claires »), au même instant, le journal Le Parisien lance pour le Grand Débat National son « Laboratoire des idées ». Dites-moi que cette synchronicité est une blague ?
Interview-portrait réalisée par Pascal Girard il y a 1 an pour le blog Terre de Compassion qui l’a refusée (sûrement parce que ce site catholique justifie le « mariage gay »)
Lors des Manifs de 2013 contre le « mariage pour tous », était apparu une voix différente, celle de Philippe Ariño, jeune homme homosexuel catholique continent. Philippe a beaucoup de cordes à son arc, il était professeur d’espagnol, il est désormais comédien, écrivain, chanteur… Je l’ai redécouvert au hasard de Facebook. Cee coup-ci, je me suis obligé à vraiment l’écouter. Philippe m’a fait découvrir que l’homosexualité est une blessure identitaire et une peur. Mais cette blessure remise au Seigneur dans la continence ouvre des grâces et que dans l’Église si on prenait au sérieux ces personnes homos, ils deviendraient nos éclaireurs dans nos pèlerinages. Ils nous montrent que nous devons regarder chacun nos blessures, et les offrir, c’est un chemin de sanctification. Célibataire involontaire, couple sans enfant, persécuté au travail, malade, aidant… tous nous avons une ou des blessures, une faille qui nous ouvre à la Grâce ! Je souhaite, qu’un jour, grâce à Philippe et ses amis, en me promenant dans la rue, une personne homosexuelle m’accoste et au lieu de me traiter d’homophobe, de me draguer ou le plus souvent de passer son chemin en baissant la tête de peur du jugement, me montre ma croix au cou et me demande « Vous le connaissez ? Vous pourriez me le présenter ? » « Avec joie ! » et je l’inviterai ensuite à rencontrer un vieux prêtre, bon comme du pain chaud.
Dans l’actualité des révisions des lois bioéthiques, dans le bilan de La Manif Pour Tous, dans la place des homosexuels dans notre Église, et même si (peut-être surtout !?), d’un premier abord, son message peut nous étonner, nous énerver, écoutons-le, c’est une voix qui crie dans le désert…
Pascal Girard, pour Terre de Compassion
1 – Bonjour Philippe, avant d’aborder le thème bioéthique qui nous préoccupe tant aujourd’hui, pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?
Bonjour et merci à vous, Terre d’Empathie (je ne dis pas « compassion », car la compassion est le péché d’Ève, dixit Fabrice Hadjadj), de me laisser une tribune ! Car ce n’est pas si souvent : en ce moment, je suis extrêmement peu sollicité, et même « black-listé » de partout. On ne m’invite quasiment plus en conférence… alors que pourtant, je serais très utile étant donné que toutes les lois transhumanistes (euthanasie, PMA, GPA, transsexualisme, clonage, etc.) qui sont en train d’être approuvées dans le monde entier passent au nom de l’homosexualité et d’une certaine vision de l’amour qu’elle représente. Et le pire, c’est que je ne me victimise pas : j’en rigole et rends gloire à Dieu ! « Malheur à vous si on dit du bien de vous : c’est ainsi que vos pères traitaient les faux prophètes ! » déclare Jésus (en Lc 6, 26). Ce sont juste les faits : ayant pourtant écrit des livres capitaux sur des sujets tabous qu’il est urgent de traiter (homosexualité, boboïsme, Franc-Maçonnerie, Fins dernières, puce électronique, etc. : vous pouvez à ce propos consulter mon dernier ouvrage, Homo-Bobo-Apo, ainsi que mon blog L’Araignée du Désert pour vous en rendre compte), les gens gays friendly me diabolisent en me présentant comme « un homosexuel homophobe » et un traître à la reconnaissance des « droits homos » ; et les catholiques me voient aussi comme le diable ou me boudent car la plupart d’entre eux, même fervents pratiquants, défendent l’Union Civile, croient secrètement en « l’amour homo », confondent la différence des sexes avec l’hétérosexualité, me considèrent comme un fondamentaliste… ou bien, du côté des catholiques conservateurs de droite et d’extrême droite, ont peur de l’homosexualité et méprisent le sujet et les personnes homos. Le plus triste, c’est que ce désamour des catholiques et des évêques à mon égard est injuste puisque je ne fais que vivre ce que demande l’Église Catholique à toute personne durablement homosexuelle – la continence (abstinence et don de son homosexualité aux autres et à l’Église et au monde) – et que donner les clés de compréhension d’un thème central sur lequel se condensent toutes les tensions sociales et internationales.
2 – Pensez-vous que l’homosexualité fait peur encore aujourd’hui ? Et de quoi aurions-nous peur ? L’Église en France semble tenir un langage d’ouverture et d’accueil, le pensez-vous suffisant ? Que manque-t-il aujourd’hui à notre Église de France ?
C’est faux : les gens d’Église ne nous accueillent pas. Ils évitent le plus possible le sujet. Et les rares fois où ils nous laissent la parole, c’est pour pleurer sur nous, nous inciter à la pratique homo (pour se donner une image de « catholiques ouverts »), ou bien au contraire pour nous changer et minorer notre tendance sexuelle. Ils n’ont pas compris la Bonne Nouvelle que nous incarnions, ni la joie de l’apostolat par l’homosexualité continente. À la place, et pour nous faire taire (en feignant de nous donner la parole, puisqu’ils nous placent dans des groupes de parole « chaste-thé » où l’anonymat est roi : Devenir Un En Christ, Communion Béthanie, Courage, et autres initiatives paroissiales au nom très flou…), ils nous proposent un accompagnement misérabiliste mais pas une vocation. Ils nous voient comme des « personnes à accompagner » et non des « personnes qui accompagnent ». Au fond, ils n’abordent l’homosexualité que comme une irréalité, un détail et un problème. Et cet aveuglement, je crois, vient d’une peur, d’un orgueil, d’une jalousie, d’un carriérisme, d’un matérialisme, d’une cupidité, d’une luxure, d’une désobéissance et d’un péché, réels. Pour prendre un simple exemple, je sais que beaucoup d’évêques français n’ont rien dit au moment du « mariage gay » en France, non seulement par peur d’être taxés d’« homophobes » et traînés en justice, mais surtout pour des raisons bassement matérielles : l’État et les mouvements pro-gays les ont touchés au portefeuilles et ont menacé leur carrière ecclésiastique. Il y a derrière cette homophobie (peur du même, peur/haine des personnes homosexuelles) ecclésiale de forts enjeux d’argent et de pouvoir. Et concernant l’homophobie des « catholiques de la base », elle s’origine dans une désobéissance croissante à l’Église-Institution, aux sacrements (en particulier du mariage) et dans un consumérisme liturgique. Je crois enfin que si les catholiques rechignent à ne pas parler d’homosexualité, c’est qu’ils sentent que le vent en ce moment est en train de tourner dangereusement pour eux. Plus encore que la menace d’un martyre de sang, ils redoutent d’abord la mort sociale (perte de la réputation, des amis, du travail, des honneurs, de leur place sur les réseaux sociaux) : j’en connais qui, du jour au lendemain, se sont vus suspendre définitivement leur compte Facebook simplement parce qu’ils s’étaient opposés publiquement à la PMA (Procréation Médicalement Assistée) pour les « couples » lesbiens. Et je ne vous parle même pas des maires et des élus locaux sur la sellette juridiquement parlant à cause de leur opposition au « mariage gay », ni de mes amis actuellement embarqués en procédure judiciaire pour « homophobie » à cause de malheureux tweets postés à la hâte sur Twitter… La police pro-homosexualité et anti-homophobie est puissante, de plus en plus organisée, et a de forte raison de réussir son chantage, puisque l’homophobie dans les rangs catholiques est réelle.
3 – Les cathos, on a toujours l’impression d’être sur la défensive en termes de bioéthique : la pilule, l’avortement, le mariage gay, maintenant la PMA/GPA, bientôt l’euthanasie, comment lisez-vous cela ? Comment y faire face, sans perdre l’Espérance ?
Si vous avez cette impression, c’est que vous ne vous attaquez pas à la source affective, sentimentale, à la source de croyance, des lois/pratiques que soi-disant vous dénoncez. Car qui défend ces pratiques-là, si ce n’est les promoteurs de « l’amour homo » ? Regardez par exemple qui, dans le monde, a vanté les divorces, la pilule, les avortements et les moyens contraceptifs (préservatif en première ligne) : les laboratoires pharmaceutiques et les mouvements libertaires féministes, antiracistes et homosexuels. Regardez qui a fait voter l’euthanasie des mineurs en Belgique en 2014 : les groupes LGBT (Lesbiens, Gays, Bis et Trans) ! Regardez quelle magistrate se cache derrière la PMA pour les « couples » lesbiens, la GPA et la sédation létale, en France : la très gay friendly Caroline Mécary ! Regardez devant qui se retrouve systématiquement confronté Tugdual Derville sur les plateaux télé ou radio au sujet de l’euthanasie : Jean-Luc Romero, pro-euthanasie… et homosexuel ! Regardez le récent cas du petit Alfie Evans en Angleterre, tué sur ordre du magistrat pro-gays Anthony Hayden. De même, on s’étonne qu’un pays supposément « très catholique » comme l’Irlande signe massivement en faveur du droit à l’avortement (quelques mois après avoir validé le « mariage gay »), sans même identifier la correspondance entre les deux événements… Mais où les catholiques ont-ils les yeux, sérieux ??
Au lieu de reconnaître que ce sont eux qui font girouette parce qu’ils refusent de se positionner sur l’homosexualité, au lieu de reconnaître leur homophobie, ils préfèrent se placer en victimes d’une dictature (qu’ils appellent « Idéologie », « Culture de mort », « Médias », « Lobby gay », « Agenda LGBT », « Gauche », « Modernisme », « Franc-Maçonnerie », « Fin des Temps », « Gouvernement Mondial », et j’en passe) et qui les écraserait injustement. Ils restent le nez collé aux faits, aux conséquences dont ils chérissent/diabolisent les causes, à leur petite conception intellectualiste de la Vérité… sans considérer la réalité intentionnelle, fantasmée, médiatique, collective, spirituelle et surnaturelle, des faits. Sans voir non plus leur propre compromission (j’y inclus les adeptes tradis et anti-mariage-gay du cardinal Sarah) avec l’esprit du monde. Ils ne font par exemple aucun lien entre Islam (ou terrorisme) et homosexualité, alors qu’ils sont pourtant criants. Ils ne font aucun lien entre homosexualité et euthanasie, entre homosexualité et nouvelles technologies, homosexualité et Franc-Maçonnerie, alors que les faits concrets ne font que confirmer ces corrélations (non-causales). Lisez mon livre Homosexualité, la priorité niée, pour vous en convaincre.
Ce que beaucoup de catholiques ont du mal à comprendre, c’est que le diable fait le mal au nom du bien et du Christ, et par amour. L’enfer est pavé de bonnes intentions. C’est donc sur ses bonnes intentions, sur ses croyances sucrées ou justicières, sur la sincérité et la franchise (qui ne sont pas la Vérité), sur les mots derrières lesquels il place « l’amour » (et il n’y en a pas 36 000 : c’est « homosexualité-hétérosexualité-homophobie »… et ensuite le triptyque « amour-différences-discriminations ») qu’il convient de se pencher, et non sur les conséquences mauvaises et les risques réels de ses bonnes intentions. Car les lois transhumanistes ne sont jamais demandées pour leur contenu (de plus en plus honteux et non-assumé par ceux-là même qui les réclament) mais au nom de « l’amour » dont l’alibi principal est l’homosexualité.
Enfin, les catholiques, dans leur ensemble, n’ont toujours pas réalisé la primauté de l’homosexualité dans les débats éthiques, ni la place tout à fait à part de l’Union Civile dans la compendium législatif universel (cette dernière loi constitue une entorse gravissime non seulement à la Loi divine et à l’Église, mais déjà aux simples Droits de l’Homme : pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, à travers l’Union Civile, la différence des sexes est considérée comme une option d’identité, de couple, de famille et d’Église, ce qui est un pur mensonge anthropologique et même surnaturel). Les catholiques ne voient la justification/banalisation sociale de la pseudo « identité » homo et du pseudo « amour » homosexuel que comme une étape parmi d’autre dans l’effet domino des lois décadentes qui menacent l’Humanité, et pensent qu’il faut passer à autre chose, à des dossiers plus urgents. Or c’est totalement faux. Même si en apparence le passage de deux hommes à la mairie est objectivement moins grave que le meurtre d’un enfant par avortement, que l’assassinat d’un papy par euthanasie, qu’un génocide en Syrie ou en Iran, jamais vous ne verrez une mobilisation de plus de 2 millions de personnes comme vous l’avez eue contre le « mariage homosexuel » en France en 2013. La primauté de l’homosexualité est un mystère, mais un mystère bien réel et à respecter ! Ça, La Manif Pour Tous ne l’a toujours pas reconnu, et pense encore renouveler l’exploit des manifs multimillionnaires en fédérant autour du trafic d’enfants qu’est la GPA (Gestation Pour Autrui), autour des droits de l’enfant et de la famille, et même autour de la dénonciation de l’euthanasie : elle se fourvoie lourdement. L’homosexualité n’est pas une problématique comme les autres, ni un sujet d’une époque révolue circonscrite au « mariage gay » : elle a servi d’alibi émotionnel efficace à la négation de l’Humain, et resservira pour d’autres sujets symboliquement homicides qui n’ont apparemment rien à voir avec elle (migrants, Intelligence Artificielle, crise économique, attentats, réchauffement climatique, catastrophes naturelles et écologiques, persécutions anti-catholiques, etc.).
4 – Qu’est-ce qu’un homo catho continent peut nous apporter de plus qu’un catho pratiquant bon parent sur la lecture de ces sujets ?
Quasiment tout. Car maintenant, l’anticléricalisme mondial s’est cristallisé sur l’homosexualité et sur l’opposition au « mariage gay » (la pédophilie ne constitue que le faux nez médiatique de l’homosexualité) pour se justifier d’attaquer/corriger les catholiques et leurs pasteurs. Uniquement parce que beaucoup de nos contemporains pensent, et en partie à raison (c’est là le drame !), que les catholiques n’aiment pas suffisamment les personnes homosexuelles. Donc la bonne nouvelle, c’est qu’en permettant aux personnes homosexuelles continentes d’expliquer l’homosexualité et sa dimension universelle, l’Église prouvera concrètement qu’elle aime les personnes homosexuelles, et court-circuitera la lourde présomption d’homophobie qui pèse sur elle et qui justifie, du moins en Occident, et aux yeux des anticléricaux, les persécutions contre les catholiques.
L’homosexualité étant le seul mal (ou « signe de péché » quand elle n’est pas pratiquée) au monde à ne pas être identifié comme tel, elle est devenue, en l’espace de trente ans, le principal rideau rose derrière lequel le diable se cache pour attaquer l’Humanité (la différence des sexes) et l’Église (la différence Créateur/créatures), le principal repère (conjointement à l’Islam) derrière lequel il planque toutes les violences et les souffrances humaines (avortements, guerres, prostitution, maladies, etc.). Par sa seule existence, une personne homo catho continente (« un » homo catho continent, ça n’existe pas) vient dévoiler et pulvériser cette mascarade diabolique, comme aucun homme – ou aucune femme – marié ou consacré ne pourra jamais le faire. C’est la place médiatico-politique démesurée qu’a prise l’homosexualité qui veut ça. Je n’y peux rien. La personne homo catho continente nous apporte, à son insu, l’Incarnation de Jésus et de son message évangélique. En plus, de manière très drôle, inattendue et percutante. Toute personne humaine est indivisible : elle est le signe de cette merveilleuse unité et rencontre entre Dieu et l’Humanité. Et c’est d’autant plus impactant quand cette personne est homosexuelle continente puisque cette dernière incarne concrètement deux réalités – l’Église Catholique et l’homosexualité – que le monde aujourd’hui veut absolument opposer ou faire fusionner. Les médias ne mettent pas en opposition le mariage ou la famille avec l’Église. En revanche, ils scénarisent une guerre entre les personnes homosexuelles et l’Église. Par notre présence, nous, personnes homos continentes aimant l’Église, invalidons cette fausse dichotomie homosexualité/Foi et réglons le problème. À une époque où les gens se coupent de Jésus uniquement à cause de leur croyance que l’Église serait homophobe et n’aimerait pas les personnes homos (le pire, c’est que je n’exagère pas), notre existence, à nous personnes homos catholiques, est une vraie bombe. Beaucoup ne se doutent même pas de notre existence. Ils nous relèguent à l’état d’extra-terrestres ou de fictions ! De plus, nos contemporains – et en particulier les jeunes – marchent tellement à l’affectif, et les raisonnements intellectuels (aussi brillants fussent-ils) n’ont tellement plus de prise sur eux, que seul le témoignage par la personne, que seule la vue d’une personne homo en chair et en os, peut calmer leur révolte, les convaincre et toucher leur cœur. Alors les gens d’Église ont bien tort de ne pas profiter de nous, et de chercher à nous dissimuler comme d’embarrassants petits bâtards.
5 – En vous lisant et en vous écoutant, j’ai pris conscience que nous pouvons être imprégnés de mots, symboles, attitudes d’influence franc-maçonnes et que cela nous éloigne du Christ, pouvez-vous nous en dire plus ? y compris en se croyant à l’abri dans l’Église Catholique ! N’est-ce pas à ce niveau que le combat commence ?
C’est un bon début ! Ouf ! Je n’écris pas totalement pour rien). Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie, c’est-à-dire le péché, l’illusion que nous pouvons nous construire et nous sauver nous-mêmes par nos propres actes de solidarité, par nos propres actes de piété, par notre franchise/sincérité et nos bonnes intentions (y compris christiques et pro-Église-Catholique), une fois que nous intégrerons dans notre cœur que nous sommes les premiers francs-maçons, les premiers pécheurs, les premiers bobos (bourgeois-bohème), les premiers homophobes, que les damnés c’est potentiellement nous et non « les autres ». Bref, en conjuguant le péché à la première personne du singulier, et en ne lâchant pas la main du Pape François (même quand il raconte des conneries). Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie une fois que nous prendrons conscience que Jésus n’est pas une puissance énergétique ni une civilisation chrétienne humaine ni une Vérité justicière évidente, mais un pauvre vainqueur aux allures de diable et de dangereux criminel. Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie une fois que nous délaisserons les mondanités et les respectabilités humaines pour revêtir l’humiliation de la Croix. Nous commencerons à quitter la Franc-Maçonnerie dès que nous aurons identifié que l’hétérosexualité (ce culte de l’altérité absolue, cette idolâtrie de toutes les différences, au détriment de la différence des sexes couronnée par l’Amour et au détriment de la différence Créateur-créatures à savoir Jésus et l’Église-Institution) n’est absolument pas la différence des sexes mais au contraire le pilier idéologique de la Franc-Maçonnerie mondiale. Je peux difficilement être plus clair.
6 – Quand on annonce la vérité, tu annonces constamment le martyr, le rejet du croyant catholique, tu n’as pas peur de faire fuir tout le monde ?
La Parole de Jésus n’est pas sexy ni publicitaire. Sinon, il aurait été plus entouré à la Croix ! Elle est aimante mais malheureusement pas aimée de tous, y compris mal-aimée de ceux qui semblent la proclamer. Elle est juste, et donc attire les ennuis et déclenche les foudres des gens qui pratiquent l’injustice. Elle nous fait même passer, à cause de cela, pour des « diviseurs » et des traîtres à Jésus, à Dieu et à l’Église eux-mêmes ! Beaucoup de catholiques veulent de la Bonne Nouvelle sans la Croix qui la rend aimante et concrète. Et je m’inclus dans le lot. Ils se trompent alors lourdement sur Jésus et sur l’Amour, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise… Il ne s’agit pas de se rendre détestable ou intransigeant. Il ne s’agit pas de provoquer. Nous devons nous efforcer simplement d’annoncer la Vérité, dans la Charité, en y collant le plus possible en actes, et en sachant que notre victoire ne sera pas terrestre mais céleste et offerte par Jésus en personne. Et ce désir d’aimer plutôt que d’avoir raison, ce renoncement à briller (même au nom du Christ), ce consentement à ne pas correspondre à l’image clinquante de sainteté ou de martyre de feu construite par une certaine confrérie médiatique catholique traditionaliste, ce refus des honneurs (même ecclésiastiques), cette acceptation d’être ce grain de blé qui doit mourir à lui-même pour ressusciter en Christ, cette abnégation, loin de faire fuir tout le monde, comportent leur lot de joies terrestres, d’humour et d’amis véritables. L’humiliation pour Jésus, mine de rien, ça rapproche. Ça donne des frères. Et on se marre vraiment ! Parce qu’on ne triche plus. Il faut souffrir pour être beau.
7 – Avec La Manif Pour Tous, certains croient que les familles cathos ont montré leurs muscles, et qu’il faut compter avec les cathos aujourd’hui. Que pensez-vous de cette affirmation ?
Pour moi, Les Manifs Pour Tous ont été un désastre. Ses fondateurs savaient pertinemment que le « mariage homosexuel » passait au nom de l’« amour homosexuel », de l’homosexualité et des personnes homosexuelles, de la lutte contre l’homophobie. Mais ils ont fait la sourde oreille, n’ont parlé que de l’enfant et de la famille, et ont méprisé la communauté homosexuelle (y compris opposée à cette loi !), en nous diabolisant sous forme de « lobby gay » totalitaire. Et au lieu de nous laisser le leadership du mouvement, à nous personnes homosexuelles qui étions les plus légitimes pour nous opposer à une loi que nous incarnions, ils n’ont pensé qu’à eux, ne se sont opposés qu’aux conséquences de la Loi Taubira sur la filiation et non au « mariage gay » en lui-même, se sont occupés de construire leur petite carrière médiatique et politique. Mais personne n’est dupe sur leur malhonnêteté et leur homophobie. Il fallait certes s’opposer à cette loi – gay friendly mais homophobe – du « mariage gay », qui concrètement valide un véritable trafic d’enfants, de mères, de pères, et surtout, de personnes homosexuelles… mais pas comme ils l’ont fait. Ils paieront un jour pour leur peur et leur orgueil. Ceux qui seront sauvés sont ceux qui se seront reconnus humblement homophobes et qui formuleront de vrais pardons. Et au jour d’aujourd’hui, on est encore loin, très loin, de cet aveu.
Merci Philippe.
Je découvre que mon jeune fils est accro au porno : qu’est-ce que je peux faire ? (6 petits conseils précieux)
Ça fait deux fois que des mères de famille catholiques me prennent à part et me confient, parfois dans les larmes, leur désarroi et leur honte d’avoir découvert que leur jeune fils (de 9-12 ans) regardait du porno en cachette et de manière répétée. Démunies, elles m’ont demandé des conseils pour enrayer subtilement le cercle vicieux. Voilà les six clés que je leur donne :
– 1 – ASSUMEZ VOTRE PEINE CAR ELLE EST LÉGITIME. L’incident n’est ni catastrophique ni anodin. Il est objectivement violent. NON, vous ne vous faites pas de film. NON, vous n’êtes pas triste pour rien. Symboliquement, et donc un peu concrètement, le fait que votre fils aille voir du porno, a fortiori dans votre dos, c’est comme si on vous avait enfoncé un pieux dans le cœur : admettez-le, sans en faire des caisses mais sans le nier non plus. Ce sera déjà un grand pas !
– 2 – DÉDRAMATISEZ LA SITUATION SANS RELATIVISER, ET AJOUTEZ DE LA JOIE/DE L’HUMOUR SANS ÉVINCER LA GRAVITÉ. Je vous conseille, même si c’est difficile, de ne pas noircir le tableau et de ne pas rentrer avec votre fils dans le conflit ou dans le chantage aux sentiments et à la tristesse de la mater dolorosa ou du pater doloroso (même si c’est déjà très bien d’avoir transformé votre colère – « Quoi?? C’est comme ça que mon fils traite les femmes?? C’est un futur prédateur sexuel et un violeur!?! » – en tristesse). L’urgence et l’essentiel, c’est de vous et de le sortir de la peur (la peur étant ce qui alimente en général le vice par l’appel à la transgression de l’interdit) en remplaçant celle-ci par la confiance et la joie. Rappelez-vous également que les péchés de chair, aussi graves soient-ils, sont cependant moins graves que les péchés de l’âme. Et notre Pape François nous invite à laisser les péchés d’impureté à leur juste place, sans les magnifier par la diabolisation et sans en faire une fixette/un drame non plus. Rajoutez de l’humilité/humour à la recherche de pureté de votre fils (le Padre Pio disait que les deux ailes pour aller directement au Paradis sont l’humilité et la pureté : pas l’une sans l’autre, car la pureté sans l’humilité devient du purisme fragile, et l’humilité sans la pureté devient du laxisme tout aussi instable). La joie et l’humour (dans la gravité) sont les meilleurs moyens de substituer la peur et l’humiliation par la confiance. La peur conduit généralement à la désobéissance, alors que la confiance, elle, libère des addictions à un moment donné et pulvérise le mal.
– 3 – SOULIGNEZ LE COURAGE HÉROÏQUE (et même SAINT!) DE VOTRE FILS. Dans un premier temps, il est bon de resituer la/les chute(s) de votre fils dans son contexte, de vous mettre à sa place, et d’universaliser son cas en le dépathologisant et en le déspiritualisant un peu. Quand je parle de « dépathologisation », j’entends : sortir du registre scientifique souvent anxiogène « Mon fils est malade, il ne s’aime pas, il faut que j’admette qu’il rentre dans la catégorie de l’addict au porno. Il faut aller voir un psy! Il faut lui faire faire un parcours Teen star! Il faut l’éduquer à la beauté et lui ôter sa peur des femmes!! » Quand je parle de « déspiritualisation », j’entends : sortir du diagnostic spiritualiste alarmiste « Mon fils commet un grave péché et est un déshonneur pour la famille et pour ses parents, un modèle dangereux pour ses petits frères et sœurs ! Son âme est en grand danger de damnation ! Je prie pour lui et vais le faire désexorciser, avec prières de délivrance et tout et tout ! » Priez pour lui mais dans le secret et sans qu’il le devine, sans le lui faire sentir. Et surtout, priez pour vous d’abord, car vous êtes peut-être 100 fois plus pécheur (ou pécheresse) que lui, malgré les apparences contextuelles. Au bout du compte, essayez de vous mettre à sa place, de remplacer l’apitoiement par l’empathie, voire même de vous forcer à l’admiration à son égard : les jeunes d’aujourd’hui qui résistent à la vague du porno sont des exceptions et des héros. Mesurez la difficulté que c’est, dans le contexte actuel de surexposition aux écrans, d’érotisation généralisée, d’avoir la force d’âme de refuser la facilité d’accès aux sites – votre fils n’est ni plus ni moins qu’un potentiel alcoolique entouré de bouteilles et surtout d’alcooliques comme lui, de faux amis bien plus que d’amis soutenants. La pression des camarades de classe pour passer à l’acte génital et assouvir ses fantasmes est très forte, et peut-être encore plus – paradoxalement – dans les établissements hors contrat et les milieux cathos que dans l’enseignement public. Mesurez aussi la difficulté supplémentaire d’être un homme plutôt qu’une femme en matière de gestion de sa libido. Mesurez la fragilité consubstantielle des ados et les agressions permanentes (visuelles et physiques, sociales, scolaires) auxquelles ils sont confrontés. Bref, comprenez vraiment ce que vit votre fils: qu’auriez-vous fait dans le contexte qui est le sien ? Sûrement pas mieux, et sans doute pire ! Il y a un fossé générationnel immense à franchir pour le rejoindre. C’est indéniable. Tout va tellement vite du point de vue technologie/moeurs/démocratisation des drogues, l’écart entre les enfants préservés et les enfants qui en savent trop en matière de génitalité s’élargit tellement au sein d’une même classe, et votre discours sur la sexualité et l’Amour pèse si peu désormais face au concert assourdissant d’Internet, des films et des séries ! Ne soyez par conséquent pas si sûr(e) de vous-même, ne soyez pas non plus si dur(e) avec vous-même ni avec votre fils. Nous arrivons à la Fin des Temps : vous avez donc des circonstances largement atténuantes, et vous n’êtes objectivement PAS AIDÉ(S) socialement dans votre tâche éducative ni dans votre grandissement humain ! C’est chaud pour TOUT LE MONDE… et pas seulement pour votre fils ! Je me permets de vous le rappeler. Ça ne guérit et ne résout rien, mais ça soulage et ça remet les choses en perspective, quand même !
– 4 – ALLEZ PARLER À VOTRE FILS EN TÊTE À TÊTE, ou bien écrivez-lui une courte lettre de soutien, sans nier votre peine mais sans trop insister sur celle-ci non plus, sans appuyer sur le négatif pour ne pas accroître sa honte ni son humiliation ni son orgueil blessé. Par ailleurs, pour cet entretien coeur-à-coeur, vous n’êtes pas non plus obligé(e) de respecter scrupuleusement le mimétisme des sexes (le-père-avec-le-fils, la-mère-avec-la-fille). Une maman aussi à des choses ajustées à dire sur la masculinité de son fils et s’y connaît parfois bien plus en virilité qu’elle ne le croit (complémentarité des sexes oblige ^^). Un papa peut également très bien comprendre sa fille. De toute façon, c’est votre fils qui exprimera spontanément sa préférence et vous n’aurez qu’à vous ajuster à son désir.
– 5 – PROPOSEZ UN COMPAGNONNAGE PLUTÔT QU’UNE AIDE. Oui. Si vous vous présentez à votre fils comme un compagnon de route – aussi misérable et pécheur que lui – plutôt que comme un aide soignant (en général, l’intention d’aide est souvent condescendante, et instaure un rapport inégalitaire entre la personne aidante et la personne aidée, qui fait repoussoir), ça change tout. Montrez – sans nécessairement rentrer dans les détails ni le relativisme mais en choisissant juste un exemple bien parlant de votre propre vie intime – que vous êtes un pauvre type comme lui, et malgré cela, aimé du Christ et qui a besoin de l’aide de votre fils pour ne pas retomber. Vous pouvez très bien offrir sans complaisance vos blessures, votre vulnérabilité, vos hontes à votre enfant (ça, au moins, ça ne peut que le décomplexer et le mettre à l’aise, si c’est fait avec humour et pudeur) : « Tu vois, mon fils, maman n’est pas parfaite, elle a été et reste une pauvre fille… » ; « Papa est un pauvre type comme toi, qui se bat et qui a besoin de toi. Tes chutes m’aident déjà. On va s’en sortir ensemble. N’hésite pas à m’appeler si tu as une tentation et que tu te sens couler. » Rappelez-lui sa belle responsabilité à votre égard. Vous pouvez même, sans démagogie, le remercier aussi pour ce qu’il vous a appris par sa/ses chute(s).
– 6 – PRÉSENTEZ-LUI DES MODÈLES. Ce sera mon dernier conseil : si possible, mettez votre fils en contact avec des personnes croyantes qui ont positivement et durablement dompté la tentation (maintenant très répandue) de masturbation/porno. Proposez-lui des modèles positifs. Car ils existent (même s’ils ne courent pas les rues) ! Mieux. Soyez vous-même le modèle irréprochable que vous voudriez que votre fils soit. Plutôt que de lui demander de changer d’attitude, plutôt que de brandir un devoir moral ou une peur qu’il recommence, convertissez-vous d’abord. C’est la conversion par l’exemple incarné la plus efficace.
Courage à nous tous ! Christ est vainqueur, et nos chutes ne sont rien à côté de la puissance de sa Miséricorde.
J’ai perdu la foi, moi !
Réunion Pôle emploi annulée et reportée (conseiller malade).
Au retour, j’attendais le métro à la station Maison Blanche. Un gars de la rue alcoolisé vient directement me voir pour me demander de l’argent. Il était métis café au lait. La quarantaine. Je n’ai pas d’argent à lui donner mais lui propose un ticket de métro dont il n’a pas besoin car il a lui aussi le pass Navigo. Mais au moment où la porte de mon train s’ouvre et qu’il me laisse monter, je lui dis cash : « N’aies pas peur. Jésus veille sur toi. » Et là, il me regarde, et réaction inattendue : il se met à pleurer comme un gamin désemparé et à hurler bien fort devant tous les passagers de ma rame : « Mais comment je fais, moi?? J’ai perdu la foi!! ». Juste avant que la porte ne se referme, j’ai eu le temps de lui répondre : « La Foi, ça ne se perd jamais. » Et le train est parti ^^.
Les effets d’annonce fumeux de Frédéric Martel (au sujet de la soi-disant prochaine déclaration papale de « dépénalisation de l’homosexualité »)
Pourquoi les effets d’annonce de Frédéric Martel, auteur du récent Sodoma (c.f. mon analyse du livre ici), sont des farces, notamment lorsqu’il avance que le Pape François va « dépénaliser l’homosexualité le 4 avril prochain » ? Tout simplement parce qu’il ne décline pas les cinq significations qu’embrassent le terme « homosexualité » (et que je suis le seul à avoir exposées : c.f. le tableau ci-dessous), alors que ces nuances sont capitales : prendre une acception du mot « homosexualité » pour une autre revient à tenir des propos décousus voire contradictoires (puisque Dieu aime les pécheurs et abhorre leurs péchés). Dit autrement, sonner trompette et claironner une dépénalisation de l’homosexualité venant du Pape François (ou de qui que ce soit d’autre), c’est forcément annoncer tout et son contraire : si « homosexualité » signifie « les personnes avec attraction érotique durable pour les personnes de même sexe », à l’évidence c’est tout-à-fait plausible que le Pape en appelle à un accueil/amour/non-condamnation de l’« homosexualité » (et là encore, ça n’a rien d’un « scoop » – sauf pour Frédéric Martel visiblement – puisque c’est déjà dit dans le Catéchisme et que l’amour des personnes homosexuelles reste largement à appliquer sur le terrain) ; si en revanche « homosexualité » est pris dans son acception de « mise en pratique » ou de justification de la pseudo « identité homo » ou du pseudo « amour homo », là, Frédéric Martel fantasme et peut toujours se brosser car jamais le Pape François ne justifiera la pratique/le couple-acte/l’« amour » homosexuels et ne lèvera la condamnation ecclésiale sans réserve qui pèse sur les actes homos. Et ce, quel que soit le « super réseau » d’indics vaticanais que dépeint autour de lui le sociologue français ultra renseigné (avec son oreillette d’Élise Lucet).
Les catholiques croient nous (personnes homos) aimer et nous faire plaisir alors qu’ils sont complètement à la masse et nous mettent à distance
Je le vois bien : les catholiques, dans leur grande majorité, sont persuadés d’être très aimants à notre égard à nous personnes homosexuelles. Ils sont persuadés qu’ils n’ont rien à se reprocher, qu’ils (eux et leurs psychologues, sociologues ou juristes) parlent très bien du sujet de l’homosexualité, que l’Église Catholique a un discours de délicatesse et d’accueil irréprochable nous concernant, que l’accueil des personnes homosexuelles est assuré même si c’est toujours perfectible, qu’ils peuvent se passer de nous pour exposer correctement la Bonne Nouvelle évangélique sur la sexualité et même sur l’homosexualité, qu’il y a bien d’autres sujets tout aussi importants (le handicap, la solidarité, la fin de vie, l’évangélisation, le message du Christ, le climat, l’islam, etc.) à traiter qu’elle. Ils n’ont pas compris que les pas de géant qu’ils s’imaginent faire sont des pas de souris, totalement insuffisants, voire même des rétropédalages, des retours en arrière. Ils n’ont toujours pas compris la primauté/la priorité que constituait l’analyse et l’apostolat de l’homosexualité pour le monde et l’Église.
Selon eux, ça reste un petit sujet… voire même on en parle déjà trop (alors que concrètement, je suis le seul à le traiter publiquement, même à échelle mondiale, et je croule sous le travail). Ils sont complètement à côté de la plaque, passent à côté du monde, de l’Église, et de leurs contemporains qui pour la plupart ne se focalisent que sur l’homosexualité pour se couper totalement de l’Église Catholique. Pour les rares catholiques qui nous témoignent d’un peu d’intérêt, ils nous applaudissent en coulisses… mais leurs « J’aime beaucoup ce que vous faites » et leurs « Merci pour votre courage » sont déjà périmés, arrivent trop tard, datent d’… il y a 7 ans (sans exagérer). Et ils ne s’en rendent même pas compte. Récemment, une amie, la bouche en coeur, pensait me faire plaisir en m’envoyant un témoignage d’une « ex-lesbienne », qu’elle a lu sur Internet, qui comporte d’ailleurs bien des erreurs, qu’on nous ressert constamment aux formations lyonnaises à l’affectivité, et qui date de 2012 ! Et les gens pensent me faire plaisir parce que ça parle de moi en bien à la fin… alors que par ailleurs, ils ne m’invitent pas. Allô la terre ?! Ici Tintin !
Ça me fait penser aux adultes responsables de pastorale des jeunes, qui présentent les vidéos de témoignages de Courage (The Third Way : The Everlasting Hills) aux adolescents cathos en aumônerie en pensant proposer une formation solide sur l’homosexualité, qui se gargarisent d’aborder un sujet « contemporain et sensible » qui tient à coeur la jeunesse d’aujourd’hui (en plein questionnement sur la bisexualité, c’est le moins qu’on puisse dire !), et qui s’imaginent qu’en un visionnage Youtube suivi d’un échange avec des questions/réponses ça suffit et que l’important est de savoir que « ça existe » (« ça », ce sont les personnes homos continentes), sans pour autant creuser davantage le sujet, sans aller plus en profondeur dans les définitions (sexualité/homosexualité/hétérosexualité/homophobie/bisexualité/transidentité), sans réaliser qu’ils exposent des témoins lointains et désincarnés (que les jeunes s’empresseront d’oublier, en se disant que la continence, c’est « un choix personnel » certes beau mais exceptionnel et particulier, qui ne s’applique qu’à ceux à qui ça « convient », mais pas aux autres et surtout pas à eux !). On se donne l’illusion d’aborder le sujet de l’homosexualité de front alors qu’on le survole. C’est effrayant.
Quand est-ce que les catholiques, les évêques, les cardinaux, vont reconnaître leurs lacunes et leur incompétence à parler d’homosexualité, leur homophobie et leurs limites à traiter correctement du sujet sans notre présence et notre vie concrète à nous personnes continentes ? Quand vont-ils réaliser que l’homosexualité n’est pas un petit sujet, n’est pas qu’un témoignage qu’on écoute le temps d’une soirée et après on passe à autre chose (nos jeunes ne coincent par rapport au message de l’Église que sur les questions de sexualité, et en particulier la question de l’homosexualité ! Pas ailleurs !)? Que c’est pénible de devoir toujours se justifier d’une évidence rappelée sans arrêt par nos contemporains, et que seuls les catholiques s’évertuent à nier ! Que c’est fatigant, cet aveuglement et cette indifférence habillés en compassion et en assurance d’aimer comme Jésus aime ! Que c’est effarant, ce faux amour, cette fausse attention ! Réveillez-vous, amis catholiques: Jésus nous aime bien plus que vous (si vous saviez !) ! Que vous êtes lents et comme vous nous aimez mal ! Et surtout, arrêtez de pleurer sur vous-mêmes : vous méritez amplement votre réputation d’« homophobes » !
Vous voilà prévenus ! Désormais, quand ça le méritera, je me permettrai de publier certains courriers de lecteurs qui sont des saints homosexuels en devenir
Je reçois à l’instant un mail magnifique d’un frère homosexuel catholique (ci-dessous). Un énième courrier magnifique, ai-je envie de dire, car à de rares occasions, j’ai la chance de me voir offrir des récits de vie et de combat mené par des personnes homosexuelles (catholiques, protestantes, musulmanes, athées, de tous âges, origines et conditions…) dignes de Julien Green ou Marguerite Yourcenar.
Et comme je déteste le gâchis, comme je commence aussi à en avoir ras-le-bol de cacher les trésors que je vois de mes propres yeux et les rencontres réelles de « personnes homos planquées » qui sont largement plus saintes et méritantes que moi, j’ai décidé à compter d’aujourd’hui de publier sur mon blog, quand ça me chantera, et après discernement, certains de ces écrits (vous voilà prévenus !), en déformant/ôtant bien sûr les indices trop précis, trop intimes, trop compromettants ou trop dangereux pour l’ami(e) qui me livre son cœur (tout n’est pas dévoilable et je garde aussi les choses qui me sont adressées personnellement).
Pourquoi je prends cette décision de publier certains « courriers du cœur » ? Parce qu’ils peuvent convertir puissamment des cœurs, justement (y’a pas de raison pour que je sois la seule personne homosexuelle catho à ouvrir publiquement ma gueule !), et donner du courage à beaucoup d’autres frères homos encore calfeutrés dans le bois. Parce que si je ne le fais pas, personne ne le fera. Parce que si je ne le raconte pas, les gens (notamment cathos) ne me croiront jamais : la très grande majorité des cathos ont tellement du mal à simplement envisager que l’homosexualité continente est du désir de sainteté voire de la sainteté concrète en germe, qu’il existe des personnes homos saintes même si elles sont encore pécheresses, que les personnes homos en chemin de continence sont l’un des trésors et l’une des bombes les plus puissantes et inestimables de l’Église Catholique actuelle, qu’il faut à un moment donné leur mettre les exemples sous les yeux pour qu’ils sortent de leur peur homophobe et de leur mauvaise foi pharisienne.
Voici le courrier reçu ce matin. Attention les yeux : le voici, le véritable Peuple de Dieu, bande d’aveugles ! :
« Bonjour Philippe
Je viens de te découvrir (me permets-tu de te tutoyer ?) alors que je suis en vacances dans ton pays d’origine pour une semaine dans un Gayland à ciel ouvert ;-).
Je suis homo, catho, de gauche viscéralement, mais pas encore abstinent (enfin pas tout à fait encore).
Beaucoup de ce que tu dis me touche. Ta relation à Jésus, ta compréhension fine de l’homosexualité, de la vraie homophobie cachée des bobos, des relations avec l’Église catholique, des rapports à la sexualité des gays, du faux mariage gay, de la fausse union homo… tout cela je le vois, je le vis, je l’analyse comme tu le fais (enfin beaucoup moins verbalisé et bien dit).
J’ai longtemps fui/ou perdu mon homosexualité dans la pratique sexuelle à outrance et malgré les rappels à l’ordre du Seigneur (diverses pathologies plus ou moins graves). Je ne voulais pas m’éloigner de cette vie que je croyais libre alors qu’elle m’enchaînait de plus en plus.
Depuis peu, et parce que je n’ai eu de cesse de demander à Jésus de me dévoiler quel était son projet avec moi (Je sais qu’il m’aime, et cela depuis que je suis conscient) j’ai compris qu’il attend de moi de retisser des relations entre son Église et ses enfants homosexuels. Ce que je tente de faire dans ma paroisse à X. Et avec mon curé X qui, malgré une totale ignorance de la chose homosexuelle, a accepté de tenter cette belle aventure.
Cependant, Jésus me demande maintenant que je n’aie plus qu’un mari, Lui. Et ça je commence juste à le comprendre, ou alors je commence juste à comprendre que je me le cachais jusqu’à présent.
Je veux donc essayer de vivre maritalement avec Jésus, en arrêtant les aventures sexuelles, les rêves de couple avec un garçon, les séductions toujours à 2 balles… J’ai donc supprimé les 2 applis Grindr et Roméo et j’évite les fourrés derrière la plage…
Je souhaite tant que mon nom soit dans le Livre de Vie de mon Créateur, et de vivre éternellement avec Lui, que j’ai décidé d’arrêter de Lui déplaire, par ma fuite de ce qu’il m’a donné de vivre c’est-à-dire mon homosexualité.
Je te remercie d’associer ma petite personne dans tes prières pour qu’ensemble nous puissions louer et adorer Notre Seigneur Jésus-Christ.
Amicalement et fraternellement.
Ah oui, et pour être raccord avec l’objet de ce petit message, et parce qu’il compte beaucoup pour moi, je voulais remercier infiniment le Saint Esprit de Notre Seigneur pour cette rencontre, pour l’instant, virtuelle mais tellement sensible avec toi.
Je suis sincèrement désolé du style décousu et un peu rapide de mon message mais il me fallait vraiment te dire quelque chose,
À bientôt j’espère.
James. »
Recrudescence de l’homophobie chez certains prêtres due au contexte actuel de persécutions anticléricales
En ce moment, j’ai pas mal d’amis cathos homos qui s’accrochent à la confession et qui me rapportent les horreurs homophobes qu’ils entendent en homélie à la messe, partout en France, de la part de prêtres qui essaient de se dédouaner des scandales sexuels qui secouent l’Église, et notamment de la présomption d’homosexualité qui s’abat sur eux corrélée à celle de pédophilie, en se lâchant dans des prêches musclées. Et certains curés, il faut le dire, manquent de tact et ne sont pas finauds… Par auto-défense impulsive et réflexe de survie, ils se montrent parfois très durs, intransigeants, et n’aiment plus les pécheurs/personnes blessées (notamment homos), comme pour marquer leur ras-le-bol et la distance (genre « Nous on ne mange pas de ce pain-là ! Et au diable le lobby LGBT qui nous transforme en prêtres-tous-pédophiles! »). Et si ces prélats se calmaient un peu et faisaient un petit effort d’imagination ? Car, qu’ils s’en rendent compte ou non, il y a des personnes homos dans l’assistance. Et si ces prélats sortaient du dégoût à notre encontre ? Car beaucoup de personnes homos ou gays friendly les attendent et sont des promesses de rencontres filiales et fraternelles extraordinaires.
La Conferencia de los Obispos de Francia (CEF) infectada por la homofobia gay friendly
Lástima que el asunto sea desvelado por un periódico tan malo y anticatólico como Riposte Catholique (el Info Católica o Actuall o Aciprensa local) y que la Fachaesfera se apodere de ello (porque lo tratan sin sutileza, sin amor, sin Caridad, sin hablar concretamente de homosexualidad, sin las propias personas homosexuales continentes, sin la Buena Nueva, y esgrimiendo las grandes palabras – « pecado », « lobby LGTB », « traidor », etc. – que no hacen avanzar los debates). Pero, de hecho, las palabras del obispo Monseñor Ribadeau-Dumas pronunciadas en Saint-Mandé el 7 de octubre de 2018 ante la asociación homosexual cristiana DUEC (Ser Uno En Cristo), aun cuando sea el Secretario General de la CEF (Conferencia de los Obispos de Francia), son chocantes y traducen el estado inquietante de la Iglesia de Francia actual y su colaboración con las ideas del mundo. Su discurso es inequívoco : defiende la existencia del « amor homosexual ». Mucho más que el « pecado » o el « proselitismo ideológico LGTB homosexualista » (expresiones de la idiota Fachaesfera), la creencia en el « amor homo » es la cuestión central (véanse la distinción entre « estar enamorado » y « amar »), la zona de tropiezo, el único punto de disyunción con el mundo e incluso con el diablo.
Como ya sabéis, a pesar de mis dudas, de mis interrogaciones sobre lo que viven mis amigos homos en « pareja », a pesar de mis caídas, a pesar de mis revueltas, a pesar del reconocimiento de los límites argumentativos de la Iglesia Católica, nunca he justificado la existencia de la pseudo « identidad homo » o del « amor homo ». Gracias a Dios, nunca he pasado la línea. Incluso cuando me enamoré (hasta en este caso, decía que « no amaba »). Puesto que el Amor verdadero sólo es la acogida de la diferencia de sexos, seamos casados (con o sin hijos) o solteros, además. La unión homosexual puede brindar ciertas alteridades, fecundidades, beneficios (que, he destacado en mis cuadros de anexos, especialmente respecto a la definición de la homosexualidad con los corazonitos que evidencian estos beneficios), pero tengo la convicción profunda – ¡ sobrenatural ! – (y los hechos y mis amigos homosexuales en « pareja » de momento me dan confirmación) de que la práctica homo no es el Amor verdadero.
Mientras los obispos o cardenales de Francia y otros lugares no se percaten de ello y mantengan una ambigüedad sobre la cuestión del Amor, y del « amor » homo en particular, bajo el disfraz de la Caridad y de la solidaridad, de la lucha contra la homofobia (cuando en realidad ni siquiera saben qué es porque no leen mis libros y me demonizan), mientras no asuman la homosexualidad continente como el único camino alegre y apostólico que se puede ofrecer a las personas duraderamente homosexuales, mientras no hagan del análisis de la homosexualidad una prioridad de Iglesia, no sólo se estrellarán directamente contra la pared traicionando a Cristo, sino que además precipitarán a muchas almas en su propio agujero creando el cisma que firmará la sentencia de muerte final de la Iglesia-Institución humana.
La Conférence des Évêques de France vérolée actuellement par l’homophobie gay friendly
Dommage que cela soit révélé par un journal aussi mauvais que Riposte Catholique (je n’ai malheureusement pas le temps de tout voir et de tout commenter) et que la Réacosphère s’en saisisse (car ils le font sans subtilité, sans amour, sans Charité, sans parler vraiment d’homosexualité, sans les personnes homos continentes elles-mêmes, sans la Bonne Nouvelle, et en agitant les grands mots – « péché », « lobby LGBT », etc. – qui ne font pas avancer les débats). Mais effectivement, les propos de Mgr Ribadeau-Dumas tenus à Saint-Mandé le 7 octobre 2018 devant l’association homo chrétienne DUEC (Devenir Un En Christ), alors qu’il est secrétaire général de la CEF (Conférence des Évêques de France), sont choquants et illustrent combien l’Église de France va mal en ce moment et est pervertie par les idées du monde (je l’avais déjà dénoncé pendant la venue de Macron aux Bernardins). Ses mots sont sans équivoque : il défend l’existence de « l’amour homosexuel ». Bien plus que le « péché » ou le « prosélytisme/militantisme idéologique LGBT homosexualiste » (expressions de la débile Réacosphère), la croyance en « l’amour homo » est la question centrale (c.f. la distinction entre « être amoureux » et « aimer »), la zone d’achoppement, le seul point de disjonction avec le monde et même avec le diable.
Vous savez, malgré mes doutes (c.f. le Cas Jérémy), mes interrogations par rapport à ce que vivent mes amis homos en « couple » (c.f. mon article « Pour être honnête »), malgré mes chutes (c.f. biographie), malgré mes révoltes (c.f. prière « Jésus tu fais chier ! »), malgré la reconnaissance des limites argumentatives de l’Église Catholique, je n’ai jamais justifié l’existence de la pseudo « identité homo » ni de « l’amour homo ». Je n’ai, grâce à Dieu, jamais franchi cette frontière. Y compris quand je suis tombé amoureux (même là, j’ai dit que je « n’aimais pas »). Car l’Amour vrai, c’est uniquement l’accueil de la différence des sexes, qu’on soit marié (avec ou sans enfant) ou célibataire, d’ailleurs. L’union homosexuelle peut être porteuse de certaines altérités, fécondités, bienfaits (que j’ai d’ailleurs soulignés dans mes tableaux d’annexes, notamment sur la définition de l’homosexualité où j’ai fait apparaître des petits coeurs pour souligner ces bienfaits), mais j’ai l’intime conviction – surnaturelle ! – (et les faits et mes amis homos en « couple » me donnent pour l’instant raison) que la pratique homo n’est pas l’Amour vrai.
Tant que les évêques ou cardinaux de France et d’ailleurs ne percevront pas cela et maintiendront une ambiguïté sur la question de l’Amour, et de l’« amour » homo en particulier, sous couvert de Charité et de solidarité, de lutte contre l’homophobie (alors qu’ils ne savent même pas ce que c’est parce qu’ils ne lisent pas mes livres et me diabolisent), tant qu’ils n’assumeront pas l’homosexualité continente comme la seule voie joyeuse et apostolique pouvant être proposée aux personnes durablement homosexuelles, tant qu’ils ne feront pas de l’analyse de l’homosexualité une priorité d’Église, non seulement ils iront droit au mur en trahissant le Christ mais en plus ils précipiteront beaucoup d’âmes dans leur propre trou en créant le schisme qui signera l’arrêt de mort définitif de l’Église-Institution humaine.