Je viens de discuter pour la première fois avec l’un des membres du « couple » homo du quartier de mon enfance (eh oui! La Girardière à Cholet se « modernise » : les personnes âgées laissent peu à peu place aux musulmans et aux « ménages » homos!). Je suis à la fois super heureux d’avoir fait sa connaissance (depuis le temps que j’en entends parler), à la fois perturbé, car ils ont l’air d’être un couple stable, composé de deux gars gentils comme tout, adorables individuellement parlant. Et le message de l’Église Catholique là-dedans, de Dieu, qu’est-ce qu’il fout là, quel sens il a, quelle place et quelle justesse peut-il trouver ? Pas facile de comprendre les desseins du Seigneur, la radicalité demandée aux personnes homos, la dureté de la menace qui pèse sur nous si nous nous mettons en « couple ». Car il y a du surnaturel et du Mystère qui se greffent là-dessous… et qui ressemblent à un arbitraire peu charitable voire diabolique. L’enfant de la crèche se fait tout petit et muet.
La potentielle violence de la bisexualité : le cas Nordahl Lelandais
Notre monde continue de banaliser/idéaliser la bisexualité, alors que dans les faits, elle est souvent le signe d’une sexualité blessée et parfois ulta-violente. Après le tueur d’Orlando, l’assaillant du Bataclan, et le conducteur du camion fou de Nice, Nordahl Lelandais : bisexuel. Le directeur de sa salle de boxe dévoile que Nordahl était « attiré par les filles et les garçons aussi » CQFD. (cf. code « violeur homosexuel » de mon Dico)
Un Trivial Pursuit gay ?
Je pourrais, après avoir écrit Homosexualité en Suisse et Joséphine Ange gardien, la Pute du système, créer un Trivial Pursuit Gay. Vous en pensez quoi ?^^ En tout cas, je me suis prêté à l’exercice d’imaginer les 6 catégories de questions, et j’ai largement de quoi les remplir… :
VERT : Homosexualité et Politique (Législation, Partis politiques, Manif Pour Tous, Discours, Associations, Chronologie des Faits marquants, Communauté homosexuelle française, Futur, Économie)
JAUNE : Homosexualité et Définitions (Homosexualité, Lesbianisme, Bisexualité, Hétérosexualité, Transidentité/Transgenres, Queer, Intersexes, Homophobie, Transhumanisme, Franc-Maçonnerie, jeunesse et famille, psychologie, thèses mondiales sur l’homosexualité et terrains porteurs, formes que prendront à l’avenir l’homosexualité)
ORANGE : Homosexualité à l’étranger (Histoire, Civilisations, législations locales, communautés LGBT étrangères, homosexualité mondiale, gays villages, les Gay Pride et les World Pride, homophobie de par le monde, pratiques homos dans les différents continents, guerres et dictatures, Gouvernement Mondial)
BLEU : Homosexualité et Religion (Discours ecclésial, Bible, Pastorale, Curie, Thérapies réparatives, mouvements pro-Vie, homosexualité dans les médias catholiques, islam et judaïsme, satanisme, Nouvelle Religion mondiale)
ROUGE : Homosexualité et Divas (Gays Icons, goûts homos, centres d’intérêt, quartiers gays, dessins animés, mode, boboïsme)
VIOLET : Homosexualité et Arts (Littérature, Télé, Bandes Dessinées, Théâtre, Cinéma, Peinture, Sculpture, Danse, Sport, Humour, personnages gays et personnalités homosexuelles, représentations de l’homosexualité dans les médias)
Crèche de Cholet : les méchants romains
J’ai assisté à la crèche vivante de Cholet hier soir. Un peu navré du simplisme historiciste du tableau : toujours les « méchants romains » (analogue transhistorique des « méchants occupants nazis ») contre les gentilles victimes juives. Gilles Bourdouleix semble ignorer que Jésus est mort à cause d’une jalousie sacerdotale et à cause de certains juifs, et que les romains n’ont servi que d’arbitres et d’exécutants d’un conflit ecclésial interne qui leur était quasiment étranger. Par conséquent, on passe complètement à côté du message de Jésus, de Noël, on passe complètement à côté de la contrition et de la conversion, de l’actualisation de la scène. On se retrouve à regarder une jolie fresque historique obispaïenne (ou ménardienne) flattant le catholicisme du passé. Oui : navrant et peu convertissant, peu nourrissant. Et pourtant, un tel spectacle a déjà le mérite d’exister plutôt que rien. Je me sens en décalage.
Walt Disney, franc-maçon ?
Wikipedia nous dit que l’appartenance de Walt Disney à la Franc-Maçonnerie est une rumeur insensée. La question n’est pas nouvelle. Mais elle est souvent mal traitée. À mon avis, il ne faut pas chercher la Franc-Maçonnerie chez Disney dans les détails trop matériels ou trop visuels (ex : le positionnement des doigts, les gants blancs de Mickey, les équerres et les compas, le pavé mosaïque, les méchants de Disney étiquetés diaboliques, etc.) mais davantage dans les idées, souvent hyper positives et bien intentionnées.
En effet, ce qui caractérise l’idéologie franc-maçonne (comme je l’explique dans mon livre Homo-Bobo-Apo), c’est, entre autres :
1) le lexique de la lumière (et également celui de la force, de l’électricité, de l’énergie, de l’astrologie).
2) le lexique de la construction et de l’architecture (notamment par le recours à l’alchimie, à l’hermétique et aux déplacements de conscience qui transformeraient le cœur humain en cube d’or). La Franc-Maçonnerie défend l’idée que l’Homme se construirait Lui-même par sa propre sincérité/franchise et se sauverait par ses propres actes de solidarité.
3) le lexique de l’humanisme intégral (les valeurs du Christ mais sans le Christ ; le processus de création, de changement et d’amélioration de l’Homme par Lui-même ; la défense de la paix, mais non celle du Christ ; l’optimisme et l’espoir, remplaçant l’Espérance et la Résurrection) et du spiritualisme intégral (comme si nous étions des anges + manichéisme basé sur le dithéisme, comme si le bien et le mal étaient deux forces antagonistes et complémentaires qui s’équilibreraient l’une l’autre).
4) le primat de la subjectivité personnelle (la franchise, la sincérité, les rêves, les projets, la volonté, les sentiments amoureux, l’impression, la conscience) et l’idéologie du non-renoncement (Pour être libre, il ne faudrait renoncer à rien, ni même au mal et surtout pas à soi-même.
5) l’anticatholicisme, le satanisme et le noachisme (le remplacement de l’Homme par la nature et les animaux ; le retour au temps de Noé).
6) la promotion de l’hétérosexualité (toutes les différences sauf la différence des sexes dans le mariage et sauf la différence Créateur-créatures à travers Jésus et l’Église Catholique) et de l’homosexualité. J’ai développé dans Homo-Bobo-Apo pourquoi l’hétérosexualité était le pilier de la Franc-Maçonnerie mondiale.
C’est exactement cette idéologie que l’on retrouve chez Walt Disney et dans ses films :
1) « Quand on prie la bonne étoile » de Jiminy Grillon est la chanson-phare de l’Empire Walt Disney. Et la Fée bleue qui est priée est la fée Électricité. À ce propos, beaucoup de chaînes d’Union (rituel maçonnique appelé aussi égrégore) sont visibles dans les grands classiques Disney.
2) La toute-puissance de la conscience est parfaitement bien représentée par la figure de Jiminy Grillon, le cricket de « Pinocchio ». D’ailleurs, à l’issue de ce film, comme par hasard, le petit insecte reçoit à la place du cœur une médaille plaquée or (« Magnifique ! De l’or contrôlé ! » s’écrie-t-il).
3) Ce sont les valeurs d’amour, de paix, de justice, de respect, de tolérance, de vie, qui sont défendues par Disney. Mais pas du tout la paix divisante et crucifiante de Jésus. Et bien sûr, Jésus n’est jamais nommé par Walt Disney. Il est juste suggéré : « L’esprit d’amour, l’enfant qui naît, sont des trésors qu’il faut garder. Que la paix soit éternelle. » (cf. « Belle Nuit » de « La Belle et le Clochard ») De même que la Franc-Maçonnerie vise l’amélioration, le changement et la création de l’Homme par Lui-même, Walt Disney est obnubilé par l’amélioration humaniste : « Quand je vais faire un tour, je pense toujours à quelque chose qui ne va pas et à comment cela peut être amélioré. »
4) Il est difficile d’ignorer dans la cosmovision de Walt Disney la prévalence de l’onirisme, du rêve, de la volonté personnelle, de l’esprit d’enfance, sur la réalité. « Si vous pouvez le rêver, vous pouvez le faire. » « Tous nos rêves peuvent devenir réalité, si nous avons le courage de les poursuivre. »
5) Toute l’œuvre de Disney transpire l’ésotérisme, le noachisme et le satanisme. Quand on proposa à Walt de réaliser des films sur la religion, il refusa. Bien que baptisé chrétien (chez les protestants), il ne mettait pas les pieds dans les églises et ne pratiquait pas. En revanche, dans ses Silly Symphonies, il se réfère à la Bible, mais seulement pour s’intéresser à Satan, Hadès, ou bien l’Arche de Noé. Question Franc-Maçonnerie, Walt Disney faisait partie d’une loge franc-maçonne connue : Demolay. Il développa une véritable fascination pour la figure d’Abraham Lincoln, le maître des Droits de l’Homme et des Lumières aux États-Unis : quand son studio créa le premier personnage humain totalement fonctionnel d’audio-animatronic pour la foire internationale de New York (1964-1965), Walt Disney lui donna les traits d’Abraham Lincoln ! Et quand on regarde la Walt Disney Company, tout son fonctionnement et ses codes obéissent au fonctionnement et aux codes d’une obédience franc-maçonne : son noyau d’animateurs (que Disney a lui-même baptisé Les Neuf Sages) avec ses tables de la loi (les 12 principes de l’animation), les imagineers (planificateurs et ingénieurs de Disney), la prépondérance de la magie (blanche, rouge et souvent noire), la place des héros et des légendes, le lexique de la quête, l’invocation d’esprits (parfois des défunts, des marabouts, des génies, des feux follets, des demi-dieux), etc.
6) De plus en plus chez Disney, l’amour n’est plus relié à la différence des sexes, et encore moins au mariage, mais juste au culte de la diversité, des « libertés » (« Libérée, délivrée !!! ») et des différences en elles-mêmes. L’anticonformisme et le désir d’autonomie du héros le poussent à croire en l’auto-suffisance et en sa divinité individuelle qui se diluera dans un grand tout énergétique. Quant à l’homosexualité et à la transidentité, elles sont chaque fois plus visibles chez les personnages secondaires des films Disney.
Ces drogués bien plus saints que nous
Grande leçon de vie : une jeune amie aveugle, avec qui je me suis baladé au Jardin des plantes il y a quelques jours, et qui a goûté à la fois aux groupes de délinquants, dealers et drogués, puis ensuite, après sa conversion au catholicisme, aux groupes catholiques (elle m’avait entendu à plusieurs reprises en conférence à Lourdes et ailleurs), m’a certifié qu’elle a été 100 fois mieux accueillie, soutenue et aidée par les caïds et les junkies camés que par ses « amis » et les curés, catholiques et « bienveillants », qui l’entouraient et l’entourent encore aujourd’hui. Ça calme. Et elle a entendu comment, suite à mes témoignages, ses potes catholiques me méprisaient comme ils la méprisaient elle. Oui. Là-haut, nous allons bien halluciner de voir qui va hériter du Royaume de Dieu. Car ce ne sont pas les héritiers revendiqués ou en titre.
Émission sur Radio Courtoisie du 16 décembre 2017, par Anne-Laure Malleyre
Émission sur l’homosexualité et sur la Manif Pour Tous, où Philippe Ariño était l’invité d’Anne-Laure Malleyre pour Radio Courtoisie. Elle a été diffusée le samedi prochain (16 décembre 2017).
Ce fut une discussion à bâtons rompus, à l’occasion de la sortie du livre Homo-Bobo-Apo.
Une autre émission, cette fois en binôme avec le philosophe Sylvain Durain, en direct, et d’1h30, est programmée pour le samedi 13 janvier, toujours sur Courtoisie.
De quelle sainteté parle-t-on pour les personnes homosexuelles ?
Vous nous proposez une pastorale dirigée aux personnes homosexuelles et orientée vers la sainteté ? OK. Super. Mais si et seulement si vous la reliez à une pastorale de la vocation et aussi du martyre universel/public. Je vous dis cela car en ce moment, l’apostolat Courage nous bassine avec la « sainteté », mot plus vendeur que la « chasteté » (ou pire, que la continence), alors qu’en réalité, de la sainteté, il n’en est rien : l’anonymat, les Alcooliques Anonymes, l’image d’Épinal de la sainteté ou d’une « fraternité homosexuelle offerte » (qui glorifie les saints du passé pour mieux nier voire étouffer les saints et les prophètes d’aujourd’hui), ce n’est pas ça, le chemin grand et joyeux et saint que propose l’Église aux personnes durablement homosexuelles. Les chantres actuels de la sainteté, en particulier à Courage International, agitent en ce moment le mot « sainteté » pour laisser miroiter aux personnes homosexuelles qu’ils leur font confiance, qu’ils les appellent à viser haut, qu’ils les valorisent, qu’ils les accompagnent, et donc sous-entendent que nous n’avons rien à espérer de plus que la structure d’ « accueil » ecclésial qui nous est proposée. Et ça, c’est faux. Nous sommes loin, très loin, de la reconnaissance de l’apport SAINT des personnes homosexuelles dans l’Église. Nous ne sommes qu’aux balbutiements de l’apostolat des personnes homosexuelles, qui bien plus qu’un accompagnement, ont besoin d’une vocation. Pour l’instant, nos « accompagnateurs » n’ont pas perçu la dimension politique, sainte, joyeuse, sacramentelle, universelle et même eschatologique, de l’homosexualité : ils ne la voient que comme un problème ou une irréalité à étouffer, et mettent les personnes homosexuelles continentes dans une voie de garage, un salon de « chaste-tea » du genre Alcooliques Anonymes. Alors, oui, je suis donc en faveur de la vraie sainteté (celle qui fait prendre des risques et qui fait risquer la vie, la popularité), et non simplement en faveur d’un joli mot-slogan – « sainteté » -, certes séduisant intellectuellement et catholiquement parlant, mais creux, triste et inopérant dans les faits.
Deux conférences en Suisse les 10 et 13 novembre 2017
Pour écouter deux des cinq conférences suisses que j’ai données à Genève (« Homosexualité – Transsexualité : quel avenir pour l’Humanité ? » + « Homosexualité et Suisse. Quels enjeux dans l’éducation de nos enfants »), c’est ici et en ligne.
« Le Crime de l’Orient-Express » de Branagh : film à la plus grande gloire de l’Antéchrist, et annonciateur de la Fin des Temps
Je reviens d’aller voir « Le Crime de l’Orient-Express » (2017) de Kenneth Branagh. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est un parfait indicateur de l’imminence de la Fin des Temps, mais également un excellent portrait-robot de l’Antéchrist à travers la figure du détective Hercule Poirot, le justicier gnostique et omniscient :
– Comme par hasard, le film démarre à Jérusalem, au Mur des Lamentations (lieu de l’Armageddon final), où se trouvent mis sur le banc des accusés d’un vol de relique (porteuse d’un rubis, placée au Saint Sépulcre) les représentants des trois religions monothéistes du Livre : un rabbin (pour le judaïsme), un prêtre en soutane (pour le catholicisme) et un imam (pour l’Islam). Hercule Poirot, maintes fois appelé accidentellement « Achille » par les personnages du film (comme s’il était un demi-dieu grec), a la tâche de démasquer le coupable de ce vol. Et il désignera finalement le sergent qui lui a confié l’enquête. La caractéristique de l’Antéchrist, c’est qu’il se placera en grand justicier qui épargnera en apparence la forme cultuelle, institutionnelle et rituelle des trois grandes religions mondiales, pour d’une part se désigner un ennemi caricaturalement diabolique (ici, le sergent ; puis Edward Ratchett, l’homme au visage mutilé ; puis enfin l’Humanité pécheresse) qu’il vaincra aux yeux de tous et qui le fera passer pour Dieu, et pour d’autre part écrabouiller secrètement Jésus et l’Église Catholique. Poirot est vraiment présenté comme Jésus lui-même : « Monsieur Poirot, je dois calmer une dispute entre trois religieux. Si vous voulez accomplir un miracle, c’est maintenant. » (Pierre Michel à Poirot). Le début de cette adaptation du « Crime de l’Orient-Express » est une préfiguration de ce qui se passera à la Fin des Temps, à la bataille d’Armageddon qui se déroulera près de Jérusalem, la ville sainte. Jérusalem est l’objet de toutes les convoitises, puisqu’il s’y trouve d’une part le Mur des Lamentations (juifs), l’Esplanade des Mosquées (musulmans) et le Saint Sépulcre (tombeau du Christ pour les catholiques), bref, le Temple de Jérusalem (pour les trois religions). Et l’Antéchrist va arriver en grand ordonnateur pour opérer un soi-disant miracle : celui d’incarner Dieu à la place de Dieu, en séduisant les cultes traditionnels, et en présentant Jésus comme le diable qu’il terrassera en apparences.
– Dans le film, il est fréquemment fait référence à l’eschatologie, c’est-à-dire au Jugement Dernier et à la Fin des Temps (sauf que ce jugement est laissé au détective et non à Jésus). « Le monde se dirige vers sa destruction. » (Poirot). Par exemple, M. Bouc annonce à Poirot qu’il va « voir des gens jusqu’à la Fin des Temps ».
– Hercule Poirot ne se prend pas pour de la merde et n’est pas pris pour de la merde. « Je m’appelle Hercule Poirot. Et je suis sans doute le plus grand détective du monde. » Il se considère comme Dieu. Il voit le monde à l’image de sa propre volonté et de sa connaissance : « J’ai cet avantage de voir le monde tel qu’il devrait être. » Il est même dit que Poirot « voit dans les âmes », est un « détective de génie » (Marie) : « Ça sert à rien de mentir, mon amour. Il peut voir à travers nous. » (Lucy à Serguei en parlant de Poirot) Il se prend pour un grand visionnaire, à l’exactitude mathématique : « J’avais raison dans mes prédictions. » C’est un homme autosuffisant : « Je ne suis jamais mieux que seul. » Il se place en séparateur implacable et méthodique du bien et du mal, sans pardon possible, sans purgatoire : « Il y a un bien, il y a un mal, il n’y a pas de juste milieu. » (Poirot) Il est considéré par le méchant officiel de l’histoire – Ratchett le balafré – comme son Archange : « Je voudrais vous engager pour veiller sur moi. » Non seulement Poirot ne l’aidera pas, mais il laissera faire le meurtre de cet homme par personnes interposées. Ratchett incarne la caricature du mal, avec ses « péchés mignons », et qui sera punie. Mais le véritable Antéchrist, c’est le mal déguisé en vérité, à savoir l’Hercule Poirot de ce film, qui se sert de sa lutte contre un diable fantasmé, pour finalement devenir secrètement ce diable au-dessus de tout soupçon : « On dit des mensonges. Deux personnes s’en rendront compte : votre dieu et Hercule Poirot. » (Poirot) Il est Lucifer, un ange de lumière qui brille par son intelligence et sa connaissance (gnose), à défaut de briller par l’amour de Jésus : « Vous êtes un homme terriblement brillant. » (Caroline Hubbard à Poirot) C’est l’apôtre de l’espoir (« Avec l’espoir au cœur » dit-il), du rationalisme (« J’ai placé un fol espoir sur l’ordre, la méthode et les petites cellules grises » rajoute-t-il), de l’équilibre (« Il me faut apprendre avec le déséquilibre… » concluera-t-il, la mort dans l’âme), de la connaissance absolue et arithmétique (« J’ai toujours été sûr. Trop sûr. Et maintenant, j’ai honte, tel un petit enfant : je ne sais pas. »), de la conscience (« Où est la conscience, alors ? »), de la vérité vraie (« Bouc peut mentir. Moi, je ne peux pas. »), de la paix (à défaut de la paix de Jésus : « Puissions-nous trouver la paix. »).
– L’Antéchrist est cet homme qui s’absout et se culpabilise lui-même, en se rendant détenteur de ses péchés au lieu de les laisser à Jésus. À ce titre, le docteur Arbuthnot imite Poirot : « Mes péchés sont les miens. Et je les paierai seul. »
– Bouc est l’assistant de Poirot. Un nom pareil, ça ne s’improvise pas ! Le bouc est l’animal traditionnel du diable.
– La Bête de l’Apocalypse est parfois visible dans le film : c’est le dragon du kimono rouge, ou bien encore le train. D’ailleurs, Hercule Poirot incarne cet esprit maléfique habitant le robot d’acier : « Je sens quelque chose de malfaisant dans ce train. » (Poirot)
– On retrouve dans ce film le jargon classique de la Franc-Maçonnerie : lexique de la lumière et de l’alchimie (« Vous règlerez la flamme maintenant. » dit Poirot à Bouc ; « On cherche la vérité de l’intérieur et non de l’extérieur. », Poirot), lexique de l’architecture (« Pour bien sonder la nature humaine, il faut les bons outils. » déclare Poirot), lexique de l’humanisme intégral (progressiste et mélioratif : « Nous devons être meilleurs que les bêtes. », Poirot), lexique du superprimitivisme (ex : Ratchett est antiquaire ; et tout le film est placé sous le sceau de l’archéologie).
– Le personnage qui a tout manigancé pour tuer Ratchett, c’est la Veuve (Michelle Pfeiffer). Et comme par hasard, le Fils de la Veuve est le mythe fondateur de la Franc-Maçonnerie, comme l’explique parfaitement Jean-Claude Lozac’hmeur. « C’est elle, Lucifer, et nous devons tomber. » (Pilar).
– Hercule Poirot est fasciné par la division… tout comme le Diviseur. « J’ai touché du doigt la fracture de l’âme humaine. » Il s’attache à prouver l’ambiguïté paradoxale du mal, sa fêlure, sans pour autant la guérir. Il est irrésistiblement aspiré par le génie des grands criminels, au point de compatir/louvoyer avec lui.
– À l’issue du film, Poirot est le diable conviant à sa table ses 12 disciples (comme une Sainte Cène inversée), qui sont tous des assassins qu’il finit par absoudre de leur crime collectif. « Il y avait le bien. Il y avait le mal. Maintenant, il y a vous. » (Poirot à toute sa petite cour de criminels archétypaux sans identité et sans psychologie, cour qui échappera à sa justice divine) ; « Il n’y a pas d’assassins ici. » (idem).
– Poirot représente véritablement l’Antéchrist dans la mesure où il est cet Ambassadeur de la justice sans amour. D’ailleurs, à la fin, il quitte l’Orient-Express sans avoir rendu service à la Vérité et sans avoir fait appliquer la justice. Les criminels se séparent de leur gourou flegmatique et muet à propos du meurtre réel qui a été commis : « Vous êtes le seul à pouvoir apporter la justice. » (Bouc à Poirot)
« Le Crime de l’Orient-Express », même si c’est un mauvais film, est très instructif. Je ne suis pas sûr que beaucoup de spectateurs allant le voir identifieront le sous-texte antéchristique, franc-maçonnique et eschatologique. Beaucoup n’y verront qu’une énième adaptation « class » de l’œuvre d’Agatha Christie. Mais je m’adresse aux autres – aux non-snobs – et aux croyants en Jésus. Car Jésus n’a jamais été aussi proche, et autant annoncé par les œuvres cinématographiques les plus anodines qui soient.