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Arrêtez de me casser les couilles avec votre focalisation sur les enfants et l’adoption !

Arrêtez de me casser les couilles avec votre focalisation sur les enfants et l’adoption! Ils ne sont pas le noyau du problème du « mariage pour tous », ni la raison pour laquelle cette loi va passer en France. Ceux qui veulent que le mariage soit donné aux couples homos n’avancent que l’argument de l’AMOUR (l’amour des personnes homos d’une part, et l’amour vécu dans le couple homo d’autre part). Très rares sont ceux qui demandent le « mariage pour tous » au nom des enfants. Tant que nous n’aurons pas conscience que l’enjeu du débat se situe principalement dans le jugement de l’amour homosexuel en tant qu’acte (c’est-à-dire le jugement sur les couples homos), indépendamment du jugement des personnes homosexuelles, et que ce jugement n’est majoritairement accueilli dans la société que s’il est exprimé par des personnes homosexuelles, nous répondrons à côté. Certes, les conséquences de la loi sur les enfants et la filiation sont déjà une raison suffisante pour s’opposer au « mariage pour tous », mais certainement pas la raison principale ni celle qui doit être mise en avant dans les discussions. Par pitié, cessez de nous parler de la famille et des enfants! La question du mariage telle qu’elle est comprise par l’ensemble des Français se joue sur la réflexion sur l’amour, sur le couple, et au fond sur la reconnaissance de la différence des sexes comme socle d’amour (socle jugé indispensable ou annexe selon les avis).

 

Ce n’est pas au nom de l’enfant que le projet de loi Taubira est grave

Le problème de la loi du « mariage pour tous » n’est pas qu’elle touche à la filiation (Sinon, on pourrait tout à fait donner le « mariage » aux couples homosexuels, en déconnectant ce dernier de l’adoption, de la PMA, de la GPA). Le problème, c’est surtout qu’elle nie l’incontournable présence de la différence des sexes dans toute vie humaine et dans tout amour incarné, puisqu’elle déclare noir sur blanc que la différence des sexes est annexe dans le mariage et dans l’amour. Elle s’attaque au Réel et à l’amour incarné, corporel, sexué, humain. Ce n’est pas au nom de l’enfant que le projet de loi est grave : c’est au nom du déni de l’amour incarné, et donc aimant. L’amour platonique n’existe pas.

 

Mariage : « cadre normatif de la filiation ? »

Le mariage n’est absolument pas, comme certains semblent le penser (même dans les rangs des anti-mariage-pour-tous), « le cadre social normatif de la filiation ». Des couples femme-homme aimants (qui se révèleront stériles) correspondent aussi au mariage. Le mariage, en réalité, est le cadre social de la différence des sexes.

 

L’enfant-paravent

Allô la Terre, ici Tintin ! On se réveille ou quoi? Dans les débats actuels sur le « mariage pour tous ceux qui le désirent », les grands oubliés sont les personnes homosexuelles. Plus encore que les enfants sur lesquels se centrent tous les argumentaires d’opposition au projet de loi ! À bien y réfléchir, c’est une connerie monumentale que nous faisons parce que, contrairement aux marmots qui sont les témoins muets de l’histoire et les objets des multiples projections des adultes, les personnes homosexuelles, quant à elles, ont de la voix et parfois une cervelle pour parler d’elles. Nous a-t-on vraiment écoutées (mis à part les rares parmi nous qui ont répété par coeur comme des perroquets leur rôle de militants pour faire plaisir à leurs bienfaiteurs législateurs) ? Tant que les opposants au « mariage pour tous » se centreront uniquement sur l’enfant, ils pisseront dans un violon. Leur discours tombera à côté. La problématique du nouveau projet de loi sur le mariage, bien avant d’être celle de la conjugalité et de la filiation, est celle de l’homosexualité. Nous n’osons pas nous l’avouer, par peur de nous frotter à ce sujet épineux, mais pourtant c’est le passage obligé. Alors nous nous réfugions dans un argumentaire scolaire qui ne parle plus du tout à notre société méprisant le mariage et la famille (mais qui, paradoxalement les idéalise au moment d’en faire autre chose, de les dénaturer). Mais nous n’avons rien compris! Les personnes homosexuelles, leur désir et ce qu’elles vivent, devraient être la pierre d’angle de nos « jolis » discours sur la beauté de la sexualité, du mariage, de la famille, sur le « bien-être supérieur de l’enfant »! Sans elles, nous ne pourrons rien faire. Si nous nous obstinons à tenir les personnes homosexuelles à l’écart (parce qu’au fond, nous ne leur faisons pas confiance et que nous en avons une frousse terrible), l’enfant ne constituera qu’un piètre bouclier en carton, qui s’envolera au premier coup de vent. N’oublions pas qu’elles sont les bénéficiaires officiels du projet de loi sur le mariage ! Dans notre argumentaire, nous ne pouvons pas faire l’économie d’une réflexion profonde sur le désir homosexuel, sur les couples homosexuels. Et ça, les lobby familialistes ne l’ont toujours pas compris. Ma main à couper que ces derniers ne pèseront pas lourd avec leurs manifs urbaines et leurs banderoles de carnaval « à la CIVITAS ». Quand va-t-on nous considérer NOUS, personnes homosexuelles???