Il commence à me plaire beaucoup, ce cardinal Marx


 

Pris pour cible (en particulier par la blogueuse Jeanne Smits et la caste journalistique des bobos cathos anars d’extrême droite) en ce moment, surtout – et c’est aussi couillon que ça – parce qu’il a eu le malheur de s’appeler « Marx », le cardinal Reinhard Marx commence à me plaire. Je le dis sans ironie. Il me plaît non seulement parce qu’il est attaqué par mes ennemis, mais parce que, si ces pharisiens identitaires et civilisationnistes s’en prennent à lui, 1) c’est qu’il doit avoir quelque chose de très bon (la bonté du martyr déclenche toujours les foudres de la jalousie), 2) c’est qu’il a sans doute aussi besoin de soutien. Alors j’y vais ! Et je suis persuadé (ne me demandez pas pourquoi) que ce prêtre n’a rien du nouveau James Martin.
 

Déjà, il y a quelques temps de cela, de manière excessive et purement spéculative, les fachos ont voulu faire de ce cardinal un odieux moderniste pro-gays, du fait qu’il n’a pas condamné aussi sèchement et fermement qu’ils l’attendaient les bénédictions des « couples » homos : ils se sont alors empressés de lui faire dire qu’il était « pour » ! Et aujourd’hui, du fait que le cardinal Marx refuse le fétichisme de la Croix, l’instrumentalisation hystérique et identitariste de l’objet « crucifix » à des fins civilisationnistes, politiciennes, millénaristes, Jeanne Smits veut le transformer en « ennemi de la Croix et de la Tradition ». Les agents de la Réacosphère, comme de parfaits Judas, pros de la distribution des bons ou mauvais points, de la notation cultiste et du barème de relativisme ou de modernisme jugeant si tel ou tel cardinal est « solide »/« en règle » (au sens matériel des termes) ou « dangereusement adogmatique », ont tranché pour Marx ! Il refuse de faire de la Croix du Christ une matraque, une circulaire administrative ? = C’est donc un Ennemi de l’Église, d’autant plus horrible qu’il est interne et à la tête !! On va se calmer tout de suite. Il s’est juste opposé à votre fétichisme, à votre matérialisme conquérant. Il vous a juste dit que la Croix du Christ, c’est d’abord et avant tout votre vie donnée à Jésus et aux autres dans l’AMOUR, et non une insigne à placarder sur le fronton d’un maximum d’édifices et de salles de classe pour marquer le territoire de l’Empire chrétien. Et il a bien raison. Vous êtes malades.
 

 

Leur délire paranoïaque n’a plus de borne


 

Je découvre avec bonheur leur concept de « catholiques insoumis »… Les pauvres, ils sont dans l’illusion de force et de puissance (total pastiche des extrémistes gauchistes).


 

Sans transition, je rajoute à ce papier deux autres petites « news ». La première concerne une autre chasse aux sorcières qui s’installe avec force depuis les affaires de viols de petites filles (Angélique par David Ramault, Maëlys par Nordhal Lelandais, etc.) et de harcèlements sexuels (le procès de la Manada à la San Fermín en Espagne) en Europe. Je réagis car un phénomène m’inquiète : celui de l’ouverture du fichier de l’activité sexuelle de tous les êtres humains sous prétexte d’en dénoncer/prévenir leurs « déviances ». Le désir social croissant en France de justice absolue (sans Charité) à l’égard des ex-violeurs et des anciens pédophiles, de « tolérance zéro » (exprimée par des gens qui par ailleurs vouent un culte à la tolérance), de connaissance absolue et généralisée du fichier des délinquants sexuels (comme c’est déjà le cas aux États-Unis), de punition radicale, de l’établissement de l’incarcération systématique voire de la peine de mort, me fait froid dans le dos. Voulons-nous d’un État américanisé, d’un pays où chaque citoyen est le shérif de l’autre, où le pardon et le secret (garant du respect, de la conversion et de la survie d’autrui) n’ont plus leur place ??
 

Enfin, dernière nouvelle que je souhaitais commenter, c’est la récente promotion hystérique de l’homosexualité sur le plateau de The Voice en Australie. Il y a deux jours, le chanteur Nathan Brake, lors de son audition à l’aveugle, en a profité pour faire sa demande officielle en « mariage » à son compagnon Mitchell Baines avec qui il est en « couple » depuis 6 ans. La jury Kelly Rowland s’est sérieusement engagée à venir chanter à leur « mariage » le jour de leur « engagement ». Et après ça, on m’arguera que je vois la propagande pro-gays partout où elle ne serait pas, que je suis centré sur « mon » sujet du fait que je suis directement concerné, et que l’homosexualité n’est pas politique ni massive… À ceux qui sont toujours endormis, réveillez-vous. Ce n’est pas moi qui exagère : c’est vous qui êtes mous ET rigides.
 

Conférence remarquable de l’écrivain Érick Audouard


 

Je vous conseille d’écouter la brillante conférence d’Érick Audouard au Cercle Aristote. Elle est drôle et vraie (ce qui va ensemble). Ce qu’il dit sur la violence (en lien avec le déni du religieux) de ceux qui se croient « non-violents » est très très juste. J’y découvre la bombe humaine qu’était le père Leonardo Castellani (1899-1981), « détesté des imbéciles », décrit comme un « Isaïe sarcastique » maniant « l’ironie » au service du Christ (« Castellani n’était pas fou mais n’était pas commode. ») Écoutez cette conférence jusqu’au bout. Je la souscris mot pour mot (même s’il est encore question des processus, et pas de la verbalisation du mal – l’hétérosexualité -, ni des concepts employés par la Franc-Maçonnerie). Vous me remercierez.
 
 

J’ai retranscrit moi-même les 41 premières minutes de l’allocution d’Érick Audouard, car je la trouve brillante et pleine d’enseignements. Jugez par vous-mêmes.
 

« Bonsoir à tous

Merci en particulier à Pierre-Yves Rougeyron dont je tiens à saluer la générosité et la largeur d’esprit, des vertus qui ne courent pas franchement les rues aujourd’hui.

Mes compliments sincères aux personnes qui ont eu la curiosité ou l’extravagance de venir ce soir… à commencer par moi.

Avant toutes choses, j’aimerais que je vous sachiez que je ne suis pas universitaire, ni historien des idées, je ne suis pas théologien ni spécialiste de l’eschatologie. Comme il a été dit, je ne suis qu’écrivain. Un écrivain est supposé faire très attention aux mots qu’il emploie. Or le mot « Apocalypse » est sans doute un des mots les plus dangereux qui soient. Leonardo Castellani a donné son avis sur les conférences traitant de sujets dangereux. « Prenez garde avant de prendre la parole en public, disait-il, car il y a de plus en plus de dingues qui se baladent dans la nature, et les risques d’être compris de travers sont énormes. Le mieux, ce serait d’inventer les conférences en silence. » Et il ajoutait : « Les conférences en silence sont les bonnes œuvres. » Bon, manifestement, je ne ferai pas mes bonnes œuvres ce soir, et je ne pourrai pas échapper à tous les malentendus. Mais pour prévenir certains d’entre eux, je voudrais commencer en omettant deux objections contre le titre de cette intervention. Ça commence bien, direz-vous, d’autant plus que c’est ainsi que procédait, pour essayer de penser, les horribles intégristes du très obscur Moyen-Âge. La première objection se trouve dans l’usage abusif de l’Apocalypse pour expliquer toutes nos inquiétudes. La plupart du temps, les délires sur la Fin du monde sont des dérobades, des excuses pour éviter de penser. Si la notion d’Apocalypse ne nous contraint pas à exercer notre raisonnement, c’est un signe flagrant de paresse intellectuelle, et de paresse tout court. Les Témoins de Jéhovah font partie d’un folklore très sympathique, mais il manque de sérieux. Tout comme les théoriciens de l’effondrement global, d’ailleurs, surtout quand ils s’enivrent des malheurs qu’ils annoncent. La seconde objection, c’est le danger d’oublier, comme on le fait souvent, que nous n’avons jamais eu autant d’instruments de mesure et de prédiction. Ces instruments nous fournissent aujourd’hui un nombre presque illimité d’informations sur nous-mêmes et sur les choses qui nous entourent, de sorte que nous avons l’impression de ne plus rien ignorer de ce qui nous menace, depuis notre taux de cholestérol jusqu’à la fonte de la calotte glacière.

Une telle situation engendre ce que j’appellerai faute de mieux, et pardon pour la formule malheureuse, un état d’hypocondrie cognitive, qui engendre à son tour une paralysie de la décision et de l’action. L’Homme actuel s’en trouve affecté comme nul autre type d’Homme avant lui. Dans l’univers techno-scientifique qui est le nôtre, il n’est désormais presqu’aucune réalité, qu’aucun domaine qui ne soit infligé d’un expert ou d’un spécialiste, comme une petite chose malade ou mal fichue. Parler de « Fin des Temps » à l’Homme d’un tel monde, c’est non seulement risquer de le clouer dans son lit, mais de le plonger dans le coma. Il s’agit donc, vous le voyez, d’objections assez fortes et de bon sens. Elles désignent des impasses typiquement modernes et post-modernes, que ce soit dans l’excès d’ignorance ou dans l’excès de savoir. C’est un tout autre chemin que je voudrais esquisser ici en me servant d’une boussole, une boussole adaptée, c’est-à-dire capable d’orienter notre regard dans la confusion et le chaos qui nous cernent d’assez près aujourd’hui.

Cette boussole intellectuelle et spirituelle sera formée par les deux grands pôles que sont les travaux de René Girard et l’expérience vitale de Léonardo Castellani. Je commencerai par deux brefs exposés introductifs. Un premier sur les rapports que nous pouvons établir entre Girard et Castellani, un second sur Castellani lui-même, parce que beaucoup ne le connaissent pas. La troisième partie, plus longue, développera quelques éléments de leurs pensées apocalypticiennes proprement dites, après quoi, si nous sommes encore là, nous conclurons dans la joie et la bonne humeur parmi les ruines de ce monde.

Pourquoi associer René Girard et Léonardo Castellani ? N’ayant pas le temps de détailler leurs parcours, je vais me concentrer sur l’essentiel. René Girard est mort il y a trois ans. Son œuvre est sans doute plus ou moins fréquentée par certains d’entre vous. Celle de l’écrivain et prêtre Léonardo Castellani a peu de chances de l’être. Et pour cause puisqu’il vient tout juste d’être traduit, comme il a été dit, presque 40 ans après sa disparition. En apparence, leurs travaux sont aux antipodes. Ils ne se connaissaient pas, n’utilisaient pas les mêmes outils, s’exprimaient différemment. Placés l’un en face de l’autre, peut-être, voire sans doute ne se seraient-ils pas compris, parce qu’ils ne parlaient pas la même langue ni le même langage. Pourtant, Girard et Castellani ont de grands points communs. J’en donnerai 5. Le premier, c’est que leurs œuvres sont nées d’un saisissement semblable qui est le fondement même de l’étonnement philosophique : l’un et l’autre s’étonnaient du sort de la Vérité parmi les Hommes. Girard écrivait : « La Vérité est extrêmement rare sur cette terre. Il y a même lieu de penser qu’elle devrait être tout à fait absente. » Castellani n’a cessé d’en faire l’expérience. Son œuvre et sa vie toute entière sont marquées par de la résistance de la recherche du vrai, toujours minoritaire, toujours singulière, opposée à la puissance des mensonges collectifs. Deuxième point commun, c’est être des réalistes. Être réaliste, ce n’est pas faire preuve de cynisme mais avoir une conscience aiguë de l’extrême fragilité des choses, à commencer par la fragilité de toute communauté humaine. Et c’est bien sûr croire qu’il y a une réalité, et que notre esprit est fait pour la connaître. Troisième point : ils furent tous les deux de très grands psychologues, de grands connaisseurs de l’âme humaine, de ses passions et de ses troubles. Quatrièmement, et c’est important : ce sont des grands lecteurs des corpus bibliques, des évangiles et des textes prophétiques, en particulier. Ce point doit être souligné car c’est loin d’être toujours le cas chez les catholiques qui n’ont cessé depuis longtemps de lire ces textes, quand ils les ont lus. Je ne sais pas si vous connaissez cette remarque facétieuse de Péguy, qui disait en substance : « Les juifs lisent depuis des millénaires, les protestants lisent depuis Luther, et les catholiques lisent depuis… ma grand-mère. » Enfin, dernier point qui découle du précédent : ils se rejoignent tous les deux dans la profondeur de leur vision des choses. Cette vision était celle de la Révélation. Le terme grec « Apocalypsis » signifie littéralement « Dévoilement et Révélation ». Pas n’importe quel dévoilement. Pas n’importe quelle révélation. Une Révélation qui entraîne la Fin des Temps. La fin du système des choses de ce monde. René Girard et Léonardo Castellani étaient tous les deux aussi très alarmés par la multiplication des crises dans l’histoire, et par l’intensification de la violence. En distinguant l’idée d’Apocalypse de certaines divagations millénaristes, ils ont tenté de montrer de quelle manière elle était opérante ici et maintenant. Ce faisant, ils n’ont pas donné leur interprétation de quelques textes littéraires plus ou moins prophétiques. Ils se sont laissés eux-mêmes interpréter par ces textes. Girard l’a fait selon une méthode critique et anthropologique, Castellani de façon plus théologique et surtout plus existentielle, par son témoignage et son épreuve personnelle du martyre. Pour résumer, permettez-moi une petite anecdote. Il y a quelques semaines, j’essayais, comme ici, d’expliquer au philosophe Guido Mizrahi les concordances que je cherchais justement entre le grand chercheur français et le grand écrivain argentin. Tout à coup, il s’est exclamé : « Ne cherchez plus : L’Apocalypse, Girard l’a comprise ; Castellani l’a vécue ! » J’ai trouvé la formule très drôle. Mais elle est beaucoup mieux que drôle : elle est juste.

Puisque Castellani est inconnu, quelques mots à son sujet. Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le reconnaît à ce signe : que tous les imbéciles sont ligués contre lui. Cette fameuse phrase de Jonathan Swift pourrait suffire à caractériser son destin. En tant que cible privilégiée des imbéciles, il a battu des records. Pour le définir très brièvement, disons que le père Castellani fut un original dans la tradition catholique. Original au sens d’originel, c’est à dire « près de la source ». Entre sa naissance en 1899 et sa mort en 1981 à Buenos-Aires, ce « véritable phénomène humain », comme le qualifia un écrivain européen qui lui avait rendu visite dans les années 50, tout à la fois prêtre, philosophe, poète, critique, romancier, nouvelliste, exégète, prédicateur, théologien, se sera occupé de tous les sujets essentiels. Il aura également reçu plusieurs surnoms, comme celui de « curé fou » ou encore de « prophète incommode ». De fait, Castellani n’était pas fou mais il n’était pas commode. C’était à la fois un contemplatif et un lutteur. Un guerrier. Les images du combat parsèment son œuvre du début à la fin, révélant en lui un fond tout à fait certain d’agressivité transfigurée par la Charité. Ses toutes dernières paroles, à plus de 80 ans, auraient été : « Je me rends. » On ne saurait dire mieux. S’il fut un prophète, il fut un prophète in extremis, résolument antimoderne, mais d’une certaine façon plus moderne que les modernes, notamment parce qu’il était habité par un grand sens de l’humour et de l’ironie. Une sorte d’Isaïe sarcastique, si vous voulez.. Ou de saint Paul. Conscient du caractère totalement insensé voire délictueux de l’exigence chrétienne au regard des standards contemporains, c’est-à-dire des valeurs de bien-être, de confort, de sécurité, qui triomphent aujourd’hui. Un prophète moderne qui était aussi extrêmement conscient de la bouffonnerie de la modernité, de l’impressionnante aptitude de notre époque à parodier et à falsifier tout ce qu’elle touche, y compris et surtout l’exigence chrétienne.

Clarifions tout de suite l’appellation de prophète qui peut être mal comprise. Qu’est-ce qu’un prophète ? René Girard en a donné une description tout à fait factuelle. Le prophète est toujours d’abord un homme idolâtré par la foule enthousiaste. Mais peu après, lorsque la foule se rend compte des conséquences redoutables du message qu’il apporte, elle se retourne contre lui. L’existence de Castellani répond à ces critères. D’abord choyé pour ses dons intellectuels et artistiques, il a été persécuté à cause des implications du message qu’il apportait. Ni sa patrie, ni l’Église en place, n’étaient disposées à entendre son extraordinaire capacité à les définir, et à dire des choses définitives à leur sujet. Il n’adorait pas l’État ou la Nation argentine, mais il aimait profondément son pays, un pays encore jeune mais déjà en perte de substance et d’identité, un pays infecté par le libéralisme, et de plus en plus soumis à la prédation étrangère britannique et yanqui, comme il l’aurait dit, un pays en crise qui voyait fondre à vue d’œil dès les années 40 ce que nous appellerions aujourd’hui sa souveraineté. Pour Castellani, le problème politique n’était pas le problème suprême. Pas du tout. Mais il était l’urgence. C’est à cause de cette urgence qu’à la demande de ses amis de la droite nationale, il consentit un jour à figurer sur une liste de candidats du parti Alianza Libertadora Nacionalista. Mais c’est au prétexte de cet engagement, et de ses critiques à l’égard du clergé local, qu’il fut condamné par sa hiérarchie à subir une très pénible période de réclusion sous surveillance en Espagne et qu’il finit par être expulsé de l’ordre des jésuites en 1949 après s’être évadé. À ce propos, il serait malencontreux que certains y trouvent une confirmation de leur mépris pour l’Église et pour les chrétiens. Il s’agirait d’un contre-sens complet. En effet, bien que quelques-uns de ses frères lui aient infligé des vexations cruelles, Castellani n’est pas le Soljenitsyne des catholiques. Soljenitsyne a dénoncé l’idéal communiste. Castellani n’a pas dénoncé l’idéal chrétien. Au contraire, il a surmonté ses épreuves en y trouvant de nouvelles preuves de la véracité de l’idéal chrétien. Je pense qu’on peut l’associer à cette famille de singularités universelles dont parle René Girard dans Achevez Clausewitz, cette famille d’esprits insoumis qui ont pensé en contre-point des révolutions et des grands bouleversements révolutionnaires du monde moderne. Dans la définition girardienne, ce qui caractérise ces singularités, outre leur absence de compromission avec le pouvoir temporel, outre le fait d’avoir échappé au ressentiment, c’est d’avoir perçu le moment apocalyptique, c’est-à-dire la Vérité radicale en train d’apparaître dans l’affolement en cours. Durant son calvaire, Castellani est parvenu à créer une cinquantaine d’ouvrages au service de cette radicalité. Elle a condamné son œuvre à l’oubli. Et c’est pourquoi j’ai écrit, dans la préface du recueil dont Mathurin a parlé, qu’il avait été maudit et malheureux. Mais nous devrions dire aussi qu’il a été béni et heureux. Parce que c’est une bénédiction et une joie de souffrir avec des yeux et un cœur grand ouvert plutôt que de jouir dans l’indifférence et l’aveuglement.

Abordons maintenant le vif du sujet. Notre monde est en crise. C’est un secret pour personne, j’espère. La question que nous devons nous poser n’a rien de complexe. Cette crise a-t-elle un sens ou en est-elle dépourvu ? S’agit-il d’une vulgaire grippette civilisationnelle dont nous sortirons bientôt ragaillardis, ou d’une aventure plus ou moins terminale ? Bien entendu, chacun des thèmes, des motifs qui vont suivre, ne sont que des amorces de réflexion. Elles nécessitent non pas des nuances – des nuances, nous en avons bien assez, et dans le brouillard, ça ne sert à rien – mais des éclaircissements et des approfondissements que la lecture de nos deux auteurs vous fournira si vous en prenez la peine. Le nihilisme, ou plutôt le pseudo nihilisme contemporain consiste précisément à rejeter la signification de la crise actuelle. Il est deux façons de le faire. D’un côté, il y a la manière pessimiste, qui établit un avis de décès au lieu d’une ordonnance, comme le décrivait Castellani à propos des penseurs qu’on pourrait qualifier de « déclinistes », c’est-à-dire ceux qui jugent que la civilisation occidentale est en train de succomber de cancer ou de vieillesse, comme d’autres civilisations avant elle, et qu’il n’y a plus qu’à regarder le bateau couler. De l’autre côté, il est la manière optimiste : celle des progressistes, qui ne nient pas ces signes, mais qui les prennent pour des accidents, pour des obstacles passagers au progrès indéfini, pour de petites anicroches à l’avènement du paradis sur terre, lequel paradis, comme on sait, devrait être livré un jour prochain à votre domicile par une grande entreprise de commerce électronique dont je tairai le nom (je crois qu’elle est basée à Seattle).

Il ne faut pas chercher à repérer ces deux attitudes dans des camps bien distincts. Castellani disait que cet optimisme et ce pessimisme se trouvaient en chacun d’entre nous, au gré de notre humeur, tantôt euphorique, tantôt déprimé. À l’évidence, les soubresauts de notre époque profondément maniaco-dépressive lui donnent raison sur toute la ligne. La courte phrase que je vais vous lire est extraite d’un texte intitulé : « Vision religieuse de la crise » : « Si l’Homme n’a aucune idée d’où il va, il ne peut y aller, écrit Castellani. Si l’Homme continue à se mouvoir sans savoir dans quelle direction il se meut, arrive un moment où son motus cesse d’être humain pour devenir simple agitation, convulsion et spasme mécanique. » Simple agitation, convulsion, spasme mécanique… chacun de ces termes décrit assez bien de nombreux phénomènes actuels, tant à l’échelle individuelle que collective. Il semble bien que, faute de direction, quelque chose soit en train de cesser d’être humain dans notre Humanité.

Parmi les nombreuses évidences que Castellani nous remet très crûment sous les yeux, il y a celle-ci : nous ne savons plus du tout où nous allons. Si nous ne saisissons pas la signification de la crise, c’est que nous ne saisissons plus le sens de la destinée humaine en général. Il y a un lien très étroit entre ce qui nous arrive, et le fait que nous ayons expulsé toute idée d’une finalité ou d’une vocation, toute idée d’une fin transcendante à notre existence sur cette terre. Nous ne connaissons plus notre but et notre fin. C’est-à-dire notre raison d’être et de connaître. En bref, le paradoxe de la crise que nous connaissons, c’est qu’il s’agit avant tout d’une crise de la connaissance.

Pour illustrer ceci, prenons un des dogmes les plus en vigueur, que vous pouvez retrouver dans la bouche d’un brillant essayiste en vogue, ou dans celle de votre beau-frère informaticien. Le brillant essayiste en vogue formulera le dogme de cette façon : il n’y a pas de nature intelligible par l’esprit, mais un matériel sensible informe, et des cerveaux qui le structurent. Pas de connaissance, donc, puisque pas de connaissance en soi dans les choses telles qu’elles sont. C’est l’Homme et l’Homme seul, or de tout référent objectif, hors de tout ordre fixe, de toute norme et de toute loi immuable, qui leur donne un sens et qui crée du sens. Votre beau-frère informaticien dira la même chose, mais de façon plus sommaire, en usant de la formule magique bien connue : « À chacun sa vérité. » Le problème avec un tel dogme, ce n’est pas qu’il soit une erreur. C’est qu’il mente. C’est un mensonge pur et simple, une aberration doublée d’une complète malhonnêteté. Et il y a une façon assez triviale de le démontrer. Il suffit d’accuser de viol ou de meurtre la personne qui professe ce dogme, et d’attendre ensuite de voir si elle continue à agir comme s’il n’existait aucun référent objectif pour prouver son innocence. En général, tout individu normalement constitué, qu’il soit essayiste ou informaticien, ne tarde pas à jurer sur la tête de sa mère, qu’il est l’objet d’une accusation fausse. Pas relativement fausse, mais objectivement et absolument fausse. Quand la vie réelle montre son nez, le plus dogmatique des relativistes fait appel aux critères les plus dogmatiques du vrai et du faux que son dogme rejette.

J’ai pris cet exemple parce qu’un très grand nombre des absurdités qui pullulent aujourd’hui repose sur ce genre d’hypocrisies manifestes. Pour plusieurs raisons, nous vivons dans des sociétés – je pense surtout aux nôtres, aux sociétés qui sont occidentales – qui ont une tolérance infinie à l’égard de la duplicité. Ce ne serait pas trop grave si nous la reconnaissions comme telle, mais cela le devient quand on cesse de la reconnaître. Alors se forme une illusion, une auto-mystification, dont les dommages sont extrêmes, et pas seulement sur le plan du langage.

En réalité, nous savons tous que les choses vont mal. Mais nous voulons rester en surface, à la superficie. Nous ne voulons pas examiner les causes profondes du mal. Nous restons dans le comment, sans plus nous demander pourquoi. Et nous croyons même avoir effectué une opération hautement rationnelle, en expulsant toute explication métaphysique de notre histoire. Cette mutilation explique en partie l’extraordinaire prolifération de la technique dans notre monde. Avec ses diagnostics superficiels. Avec ses recettes. Ses commandements, qui s’occupent de corriger les symptômes, de les rendre corrects, de les modérer, voire de les effacer, sans jamais identifier l’origine du problème.

Pourtant, contrairement à ce que racontent les croque-morts de l’Occident, ces professionnels du déclin, qui partagent avec les employés des pompes funèbres un certain goût pour les cadavres lucratifs, contrairement à ce que ces aimables corbeaux croient (ou croassent), c’est notre tradition qui est le mieux placée pour penser la crise. J’ai bien dit « notre tradition ». J’ai bien dit « pour penser ». Non pour produire une nouvelle théorie, ou un nouveau système. Car s’il y a bien une véritable fausse information, parmi toutes les fake news qui nous accablent, c’est qu’il y aurait du nouveau dans cette affaire. D’un côté, un intellectuel comme Julien Freund n’a pas tort lorsqu’il déclare que « les nations d’Europe sont en voie de sous développement ». Mais de l’autre, nous avons des raisons de croire que nous disposons des clés pour comprendre les origines de cette évolution désastreuse.

Si les catastrophes en cours nous révèlent ou dévoilent quelque chose, de quelle révélation parlons-nous ? Je m’en excuse par avance, mais me voici maintenant en train de parler d’une chose intolérable pour la plupart des hommes d’aujourd’hui, d’une chose repoussante, même, pour les sages et pour les savants, c’est-à-dire pour le gros des intellectuels qui sont capables d’avaler bien des choses, sauf celle-ci : cette chose intolérable et tout à fait repoussante s’appelle la Révélation chrétienne. Je ne vais expliquer tout ce que contient cette Révélation, n’ayez crainte. D’abord parce que cela dépasse mon magistère ; ensuite parce qu’il y a plusieurs révélations dans la Révélation, et que la compréhension de certaines d’entre elles se trouvent encore devant nous, sans aucun doute. Cependant, il y a une révélation évidente et simple dont il est possible de parler sous l’angle castellianien et girardien : il s’agit de la révélation de la violence à l’origine de toute culture humaine. Les Hommes sont des créatures de nature fondamentalement violente. Les plus violentes de toutes. Des créatures homicides depuis le commencement, qui rivalisent à mort entre elles, et qui n’échappent au chaos qu’en sacrifiant des victimes innocentes. Ce savoir, ce n’est pas le paganisme antique qui l’a produit. Ce savoir, les Hommes ne l’ont pas trouvé tout seuls. Selon le christianisme et la Tradition biblique, les Hommes sont même parfaitement incapables de l’envisager de façon naturelle. De façon naturelle, les Hommes ont tendance à ne pas savoir ce qu’ils font. Et plus ils sont unanimement cruels et meurtriers, moins ils le savent. Figurez-vous qu’il a fallu que Dieu nous envoie son fils en personne pour nous en informer. Et figurez-vous que cela n’a pas suffi. Il a fallu qu’il ressuscite après que nous l’ayons tué. Il a fallu qu’il revienne de la mort pour que quelques pauvres types – pas des philosophes, pas des sages, pas des savants ni des intellectuels – mais quelques individus simples et sans qualité, à peine douze, commencent à réaliser l’énormité du message.

Je le répète : il y a bien des façons d’aborder la Révélation. J’ai choisi la plus blessante, celle que Girard et Castellani ont remise en pleine lumière, car au fond, cette Révélation divine est la plus grande blessure narcissique qu’ait jamais reçue le genre humain. Ce savoir sur notre violence nous fait… violence. Il n’est pas agréable. Il n’est pas sympathique. Il n’est définitivement pas « cool ». En apparence, il n’est même pas très « human friendly ». Comme cette Révélation est la véritable origine de toute démythologisation et de toute démystification, on a longtemps considéré, et certains considèrent encore, qu’avec elle a commencé ce que certains appellent « le désenchantement du monde ». Si l’on pense que le monde était enchanté au temps des sacrifices païens, la chose est vraie. Bien sûr, il ne faut pas exclure les formidables efforts qu’on trouve ailleurs, surtout chez Platon et Aristote, pour débarrasser la connaissance de ses vestiges mythiques. Mais le fait est qu’ils étaient arrêtés par l’utilité politique et sociale des cultes sacrificiels. C’est la Passion du Christ qui a d’abord signé le début de la fin pour le sacré archaïque, parce qu’elle en a dévoilé les fondements.

Ce dévoilement a-t-il réellement modifié les comportements humains ? La réponse – j’ai le regret de le dire – est non. Bien qu’ils en aient tiré un profit sans précédent, les Hommes ne se sont pas réellement convertis. Ayant refusé l’offre et les conditions du Royaume de Dieu, et ne les ayant pas comprises, ou n’ayant pas voulu les comprendre, ils ont continué à se tromper eux-mêmes. Ils n’y sont pas parvenus avec la même efficacité qu’auparavant, mais ils ont continué, ils ont continué, en sophistiquant leur mystification, en essayant de les rendre compatibles avec l’un ou l’autre des aspects de la Révélation. L’aventure a donné lieu à la civilisation la plus puissante que le monde ait connue : la nôtre. Une civilisation qui a combiné le courant judéo-chrétien et le courant gréco-romain, et qui à travers cette combinaison, a connu un développement exceptionnel, en s’affranchissant peu à peu des rites primitifs, de la sorcellerie, des croyances barbares, magiques, une civilisation qui a pu explorer et exploiter l’univers visible, avec de moins en moins d’obstructions, qui a émancipé la personne humaine de la sujétion des tribus, des cités, des empires, libérant ainsi une Voie Royale pour la pensée, pour les arts, et surtout pour les sciences et leurs innombrables applications techniques.

Mais voilà. Malgré quelques magnifiques époques, malgré l’Église, malgré le Saint Esprit, malgré la communauté des saints, cette civilisation n’a pas été évangélisée en profondeur. Elle n’a pas suivi le Christ et ses commandements. Il est donc fatal qu’au cours de leur histoire, en même temps que de nombreux biens leur advenaient, les Hommes les plus civilisés aient libéré toujours davantage la puissance du mal qu’ils portaient en eux. Cette puissance du mal continue à se déchaîner de nos jours. L’idée de l’Apocalypse est qu’elle se déchaînera sans limite. Après une apostasie générale et une immense tribulation, faites de cataclysmes tout autant naturels que culturels, après une persécution affreuse et une guerre de tous contre tous, ponctuées par un dernier intermède peut-être pire encore que la guerre, le Christ reviendra pour mettre un terme à l’autodestruction de l’Humanité et son règne n’aura pas de fin. Telle est l’idée de l’Apocalypse.

Rappelons que cette Apocalypse n’est pas une mauvaise chose. Elle n’est mauvaise que pour les espoirs mondains. Elle n’est désespérante que pour l’excès désespéré de sollicitude terrestre. En soi, c’est une Bonne Nouvelle car elle nous apprend que la Vérité est absolument transcendante, et qu’Elle a d’ores et déjà gagné. Vérité qui travaille malgré nous, en dépit et à cause des efforts que nous fournissons pour la refuser. Plus le refus augmente, plus son règne se rapproche. Voilà ce que notre Tradition nous apprend si nous voulons bien l’entendre. Voilà ce que Girard et Castellani n’ont cessé de nous rappeler. Nous allons examiner maintenant quelques signes des temps en leur compagnie.

La place absolument considérable qu’a prise le divertissement est l’un d’eux. À certains égards, on pourrait dire que l’extension de divertissement à tous les domaines de l’existence est la catastrophe qui cache et qui reflète toutes les autres. À la fin d’un article à la fois très humoristique et très pénétrant sur la culture, Castellani affirmait que l’Homme moderne et soi-disant « civilisé » se retrouve prisonnier d’une terreur semblable à l’Homme des cavernes. C’est pourquoi – dit-il – les gens essaient de noyer l’invisible angoisse qu’ils portent en eux dans les eaux mouvantes et de tant de diversions qu’ils nomment « culture ». Et plus fébriles, plus exaltées, plus excitantes, elles sont, mieux c’est. Et Castellani d’ajouter : « Qu’ils les nomment comme ça leur chante. Pour ma part, j’appelle ça siffler dans le noir, ce qui – on le sait – n’a jamais éclairé personne. »

Après la Seconde Guerre mondiale, l’obscurité s’est aggravée. Et nous nous sommes mis à siffler dans le noir comme jamais. L’ampleur des massacres, le perfectionnement des techniques de mort, couronnées par l’apparition du péril nucléaire, ont rendu envisageable l’autodestruction de l’espèce humaine. Cette perspective n’a cessé de hanter la paix qui a succédé aux conflits. Elle hante notre époque plus que jamais. En même temps que la guerre devenait l’institution permanente de l’Humanité, et alors que les progrès techniques se développaient de façon spectaculaire, la généralisation du catastrophisme a engendré la plus grande production de divertissements culturels et d’euphorisants idéologiques que notre Histoire ait connue. Des divertissements et des euphorisants précisément conçus pour distraire et pour étourdir la terreur de l’Homme moderne ou postmoderne.

Depuis 1945, quantité d’autres périls se sont rajoutés aux précédents : la pollution de l’air et des sols, l’épuisement des ressources, ces nouvelles pestes que sont les maladies dégénérescentes, les changements climatiques, les millions de migrants et de réfugiés. Et que dire de la disparition du droit ? de la confiscation du pouvoir politique et économique par quelques groupes supranationaux ? Que dire de l’eugénisme bio-technologique ? Que dire de l’éclatement de la famille et des institutions primordiales ? Que dire du grégarisme narcissique et de la persécution haineuse au moyen des réseaux dits « sociaux » ? Que dire de l’effondrement des systèmes éducatifs et judiciaires ? de la disqualification du sens commun et du raisonnement logique ? de l’abolition des critères de jugement des productions littéraires et artistiques ? Et que dire du terrorisme ? du ressentiment du Sud contre le Nord ? des guerres ? des rumeurs de guerres ? J’arrête là.

J’ai dit qu’il n’y avait dans notre monde presqu’aucune réalité qui ne soit affligée d’un expert ou d’un spécialiste comme une petite chose malade ou mal fichue. L’incidence de ce phénomène sur la psyché humaine est dévastatrice. Pour l’Homme d’un tel monde, la confiance n’est plus naturelle. La simple énergie nécessaire pour poser le pied par terre fait souvent défaut. Seules des drogues puissantes peuvent l’aider à se mettre debout. Des drogues ou les écrans, ou des idéologies… car les écrans sont des stupéfiants visuels, et toutes les idéologies sont des stupéfiants intellectuels. Castellani a synthétisé cette évidence dans une maxime d’une simplicité géniale : « La religion n’est pas l’opium du Peuple. L’opium du Peuple, c’est l’opium. » Ce qu’il observait, c’est que le besoin d’opium était en train d’envahir le monde moderne comme nul autre univers avant lui, que la demande de divertissement ne cessait d’augmenter, que cette fièvre maniaque de distraction, cette avidité frénétique de diversion et de frivolité, ne débouchaient sur aucun amusement réel, sur aucun loisir véritable, et même sur aucune joie.

Ces divertissements, nous ne pouvons même plus les qualifier de « culturels » aujourd’hui. Car le culturel est en train d’être absorbé sous nos yeux par le technologique. C’est que la technologie remplit bien plus efficacement cette fonction de diversion et de distraction. Elle est plus pure que la défunte culture. Elle ne prétend éduquer ni forger des intellects. La technologie n’a pas que des inconvénients. Elle nous aide, c’est certain. Mais nous aide-t-elle à être meilleurs les uns pour les autres ? Nous aide-t-elle à mieux voir et à mieux comprendre ? Nous sauve-t-elle du néant ? Ou ne serait-elle pas plutôt au contraire, pour le dire à la façon de Blaise Pascal, « ce qui permet aux Hommes de courir sans souci dans le précipice, après avoir mis quelque chose devant leurs yeux pour s’empêcher de le voir » ?

Avec la multiplication des appareillages artificiels, nous voyons vraiment ce que veulent les Hommes et les masses. Si l’une des grandes originalités de notre monde est d’avoir élevé la vulgarité au rang de pandémie, et ça l’OMS n’y peut rien, c’est que le client y est roi et que le roi est nu. Le roi dans lequel vous aurez reconnu l’individu dit « souverain » des sociétés dites « démocratiques », a désormais ce qu’il veut. Il a en tout cas infiniment plus que n’ont jamais rêvé de posséder ses ancêtres. Pour ce roi sans foi ni loi, tout est désormais jugé sous l’angle du plaisant, du facile, de l’agréable. Tout doit devenir divertissant, ou périr. Y compris des choses aussi sérieuses que le travail, le mariage, la famille, l’amour, l’amitié, la spiritualité. Et nous savons qu’il est prêt à sacrifier le Réel pourvu que ses désirs soient satisfaits. Dans une servitude confortable et sans fin. Non seulement c’est ce qu’il veut, ou croit vouloir, mais comme ces petits despotes serviles ne se mouchent pas du coude, il exige aussi que cette servitude confortable soit appelée « Liberté ». Castellani, qui respectait le sens des mots, voyait venir cette perversion dans le langage. Il voyait l’altération que les mots étaient en train de subir dans le but de dissimuler la réalité des choses, réalité qu’il résumait ainsi : « Toutes les destructions actuelles – politiques, économiques, sociales, environnementales, etc. – ne sont que les fruits des destructions spirituelles et historiques qui les ont précédées. »

Je voudrais attirer votre attention sur un autre signe concomitant, qui ne me semble pas du tout négligeable. Beaucoup des divertissements actuels diffusent un imaginaire résolument catastrophiste, horrible, horrifiant, de plus en plus apocalyptique. Cette mode est-elle le fruit du hasard ? Je ne crois pas. Certains voient dans ce phénomène le fonctionnement de la bonne vieille catharsis aristotélicienne. Ils ont raison, à condition cependant de rappeler que toute catharsis se fonde sur un appétit de cruauté, sur une fascination pour la destruction et la mort d’autrui. Ce que Castellani appelait simplement « le goût des sacrifices humains ». Sur ce que Ernest Hello appelait pour sa part, dans une terrible formule, « l’envie de savourer quelque chose qui fasse mourir ».

Pourquoi cette cruauté chez les Hommes ? Pourquoi cette violence ? Curieusement, très peu de gens se posent cette question. Il semble même interdit de la poser aujourd’hui. Après avoir rompu avec toute tradition, ou presque, notre époque se flatte pourtant d’être ouverte et sans inhibition. En réalité, elle est ouverte au déluge du superflu et complètement étanche aux questions cruciales. Toute l’œuvre de René Girard pose la question de la violence et du mal. Elle tente d’y répondre à la lumière du savoir biblique par des hypothèses qui remontent aux origines de l’hominisation. Encore une fois, je vous renvoie à cette œuvre immense que je me garderai bien de résumer. Si elle est encore si peu comprise, c’est qu’elle ne fait pas de cadeau à tous ceux qui, je cite, « se croient non-violents simplement parce qu’ils bénéficient au maximum de la protection des puissances et des principautés ». Castellani, quant à lui, n’hésitait pas à appeler « menteurs » ces non-violents d’opérette, aujourd’hui très nombreux, qui se disent « pacifiques », alors qu’ils ont délégué à des institutions, l’usage de la force nécessaire à leur survie. « Le lâche est toujours menteur, soutenait Castellani, parce que celui qui ne veut pas voir sa propre violence met toute sa confiance dans le mensonge. »

Rien ne rebute autant nos sociétés que de regarder en face le mal et la souffrance. Nous aurions tort d’en être surpris. Ce sont essentiellement des questions religieuses. Et le religieux est le grand tabou de la modernité. Selon Girard, la doxa contemporaine est même devenue une espèce de religion : la religion de l’ignorance du religieux. Il y a quelque chose que nous ne voulons plus du tout voir ni entendre : la responsabilité de l’Homme dans sa chute, la semence de perversité qui habite notre espèce, la permanence voire le renforcement des traces du péché originel en nous, telles que l’orgueil, l’envie, la jalousie, le ressentiment. L’écrivain et chercheur Olivier Rey, qui est un lecteur conséquent de Girard – ils ne le sont pas tous, loin s’en faut – est venu parler ici même de l’oubli du mal comme du fondement de la modernité. En substance, il démontrait qu’au lieu de considérer que le dogme du péché originel essayait de rendre compte et de canaliser le mal et la souffrance, les modernes ont jugé que ce dogme empêchait l’Humanité de concevoir les moyens humains de s’affranchir du mal et de la souffrance, au point d’accuser le christianisme, l’Église, voire toutes les religions, d’être coupables du sempiternel malheur des Hommes.

En bref, les modernes n’ont pas cherché à comprendre. Ils ont cherché à subjuguer ou à supprimer ce qu’ils devaient comprendre. Et comme il est impossible de supprimer le mal et la souffrance, que finit-on par faire ? On finit par supprimer ceux qui le disent, en leur reprochant d’être les agents violents du mal et de la souffrance. On finit par supprimer la condition traditionnelle de notre condition. On finit par supprimer l’Histoire. Prenons exemple de la science et de la médecine qui ont acquis un empire extraordinaire sur nos vies. Cet empire s’explique en grande partie par leur prise en charge du problème moral et métaphysique du mystère de l’être qui se pose à tous les Hommes, s’ils sont Hommes. Nous avons confié ce mystère à la science et à la médecine pour qu’elles nous en débarrassent, pour qu’elles remplacent la question du Salut par des questions de santé. Et ce n’est pas vraiment la souffrance en soi qu’on cherche à éliminer, mais tout ce que la souffrance nous apprend sur nous-mêmes.

Au fond, pour le monde moderne, la Vérité sur la nature humaine ne doit plus être dite. Les dommages psychiques d’un tel déni sont gigantesques. La propagation d’un très grand nombre de pathologies mentales vient du déchaînement ou de la libération du désir et de l’envie, et même de ce qu’on appelait autrefois dans les très funèbres et très ténébreuses préhistoires du progrès, la « concupiscence ». Croire que les Hommes sont capables d’accéder aux délices célestes en évitant toute épreuve et toute sublimation, croire que l’on peut jouir des Béatitudes sans passer par la pratique des vertus ou le respect des commandements, c’est non seulement mettre en péril toute communauté humaine, mais c’est aussi l’autoroute pour Sainte Anne. Castellani disait le plus grand bien de Sainte Anne. « Je dois rendre grâce à la Providence d’avoir passé deux ans en tant qu’interne, non en tant qu’interné, à l’asile Sainte Anne de Paris. Cette remarquable institution m’a permis de progresser considérablement dans ma compréhension du monde moderne. » »

La stupidité hystérique des pro-Vie (le cas d’Alfie Evans)


 

En ce moment, l’affaire du petit Alfie Evans agite la cathosphère et les pro-Vie. Même le Pape s’en mêle. Ils s’y prennent comme des pieds puisqu’ils pratiquent ce qu’ils dénoncent. Comme une auto-punition, en fait. En diabolisant les pro-gays… pour en réalité se dispenser de parler d’homosexualité, homosexualité qui est l’alibi affectif principal de toutes les lois transhumanistes, et se permettre d’être discrètement homophobes, nous sortent-ils de la situation ? Non. Au contraire. Leur attitude rajoute de la colère, de l’accusation et de la confusion, mais ne résout rien. Tant que les pro-Vie ne laissent pas les personnes homosexuelles parler d’homosexualité, et qu’ils ne reconnaissent pas la primauté du traitement de l’homosexualité sur l’échiquier des débats de bio-éthique, pas la peine qu’ils se plaignent, qu’ils hurlent à la « dictature » d’État, qu’ils se valent du Pape François, qu’ils se placent en victimes et qu’ils désignent les autres comme des « agents du diable ». Les censeurs, ce sont eux. Ceux qui regardent mourir et étouffer les personnes (homosexuelles), ce sont eux. Car il faut être aveugle pour ne pas voir que le « mariage gay », la GPA, l’euthanasie, sont défendus au nom de « l’amour » (homo) par des personnes gays friendly voire homos, et même si ces dernières se disent catholiques et de droite (Jean-Luc Romero, Caroline Mécary, Anthony Hayden, Erwann Binet, Emmanuel Macron, etc.).
 

 

 

 

Rien ne sert de parler de « dictature », et encore moins d’une dictature de la laïcité. La laïcité n’est pas le problème, étant donné que la vraie laïcité, c’est Jésus en personne. Le vrai problème, c’est d’une part le laïcisme, et d’autre part le silence complaisant des catholiques et des pro-Vie par rapport à l’homosexualité, puisque les promoteurs de l’euthanasie sont tous pro-gays voire homos. Les passionarias du petit Alfie sont invitées à pleurnicher/prier ailleurs que dans ma liste de contacts. Je leur conseille de pleurer sur elles-mêmes plutôt que sur lui, et plutôt que de battre leur coulpe sur la dictature « Idéologie », dictature qu’elles ne nomment pas autrement, parce qu’en réalité elles la cautionnent sans même s’en rendre compte.
 

 

 

 

Tout comme pour l’affaire Charlie Gard, je trouve la parole des parents du petit Alfie Evans douteuse et fausse : le père de ce dernier le transforme en « gladiateur ailé » angélique. Euh… On va se calmer deux secondes. Alfie, même s’il est sous doute au Ciel (et je le lui souhaite) reste un Homme, et non un ange, et est encore moins un demi-dieu de la mythologie grecque. On retrouve cette héroïcisation cinéma et angélisation hystériques chez bon nombre de pro-Vie qui soit disent que « le Ciel a gagné un nouvel ange » (Derrière ce poétique angélisme « chrétien » se cache en réalité une diabolisation non moins idiote du juge Anthony Hayden et plus largement du « Système-Idéologie » ou « Dictature de mort ») soit font de Alfie un « héros » (un saint, à la rigueur, why not?… mais un héros ? Depuis quand être une victime nous transformerait en héros ?). Allô! Les pseudo « catholiques » descendent tellement bas en ce moment qu’ils sont prêts à suivre n’importe quel courant émotionnel médiatique qui les victimisera, sans même prendre le temps de prudence de connaître les tenants et aboutissants du dossier qu’ils défendent, et le profil psychologique des plaignants (car les parents de ces enfants-martyrs semblent loin d’être des saints aux intentions pures : il suffit de regarder les réactions glaçantes de défi chez le père de Charlie Gard), au nom en plus d’une raison juste : la dénonciation de l’euthanasie des enfants et des personnes fragiles. Je renouvelle donc mes soupçons à propos de la justesse de ce combat. Nous ignorons les trois-quarts des pièces du dossier, et n’entendons qu’un seul son de cloche.
 

P.S. 1 : Ah eh puis je vire aussi de ma liste ceux qui croient que c’est courageux de partager l’indignation de la journaliste Charlotte d’Ornellas. Pas loin de 400 partages sur Facebook : c’est vendeur, la pleurnicherie.
 

 

P.S. 2 : Le délire des « catholiques » ne s’arrête pas là. Après avoir angélisé Alfie, maintenant, Virginie Tellenne – alias Frigide Barjot – le transforme (sérieusement : je précise) en… elfe ! haha. D’ailleurs, on a tous compris que ce bébé nous demande de voter pour l’Union Civile et d’adhérer à l’Avenir Pour Tous. Il en dit, des choses, cet Alfie Evans, depuis le Ciel. Il a plein de messages et de demandes à nous faire. Preuve qu' »il » est vivant! C’est pas « Jacques a dit », c’est « Alfie a dit ».
 

Définition concise de la bisexualité

 

Je n’aurai ni le temps ni le loisir de retranscrire la prochaine et dernière vidéo « Définition de la bisexualité ». En revanche, je peux vous faire le condensé suivant. La bisexualité, c’est à mon avis l’expression érotique d’une angoisse survenue à cause de la confusion entre Amour et tendresse, ou entre Amour et sentiment amoureux, ou encore entre Amour et plaisir (notamment génital, en particulier face au porno). La bisexualité n’est donc pas une identité mais un comportement, un appel au secours dans un moment de construction et de confusion souvent expérimenté pendant l’adolescence. Rien de « cool » ni d’ « ouvert » en elle, bien au contraire !
 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église » »>priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »

Plan du script sur « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

Je publie ici juste le plan de l’article Homosexualité : la priorité niée dans l’Église, sans le développement ni les exemples qui ont été intercalés dans la vidéo.
 

1) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE L’HOMOSEXUALITÉ EST LE PRINCIPAL SUJET SUR LEQUEL LES ANTICLÉRICAUX ATTAQUENT L’ÉGLISE (ILS ONT COMPRIS LES AUTRES OPPOSITIONS ECCLÉSIALES).
 

 

 

2) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE BEAUCOUP DE CHOSES ESSENTIELLES, INCARNÉES, DÉMONTRÉES ET POSITIVES SUR LE SUJET, N’ONT PAS ÉTÉ DITES PAR LES GENS D’ÉGLISE.
 

 

3) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE L’HOMOSEXUALITÉ N’EST PAS COMPRISE : C’EST LE SEUL SUJET SUR LEQUEL LES GENS BUTENT PAR RAPPORT À L’ÉGLISE ET NE LA COMPRENNENT PAS.
 

 

 

4) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE C’EST LE SEUL SUJET SUR LEQUEL NOS COMMUNAUTÉS SE DIVISENT.
 

 

5) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE LES PERSONNES HOMOS NE SONT PAS ACCUEILLIES OU SONT MAL ACCUEILLIES DANS L’ÉGLISE, ET C’EST SUR ÇA QUE SE BRAQUENT LES CAMÉRAS DE LA PLANÈTE.
 

 

 

6) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE L’ÉGLISE DE DEMAIN SERA MAJORITAIREMENT GAY FRIENDLY ET HOMOPHOBE.
 

 

7) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE NOS MÉDIAS CATHOLIQUES SONT ENVAHIS PAR LES PERSONNES GAYS FRIENDLY VOIRE HOMOS PRATIQUANTES.
 

8) POURQUOI EST-CE UNE PRIORITÉ ? PARCE QUE NOTRE CLERGÉ ACTUEL ET FUTUR EST ENVAHI PAR LES PERSONNES GAYS FRIENDLY VOIRE HOMOS PRATIQUANTES.
 

 

9) C’EST UNE PRIORITÉ, PARCE QUE LA FRANC-MAÇONNERIE A INFILTRÉ MASSIVEMENT L’ÉGLISE CATHOLIQUE PAR LE BIAIS DE LA BIPOLARITÉ HÉTÉROSEXUALITÉ-HOMOSEXUALITÉ.
 

 

 

 

10) C’EST UNE PRIORITÉ (L’HOMOSEXUALITÉ EST LE PRINCIPAL ALIBI AFFECTIF DE TOUTES LES LOIS TRANSHUMANISTES DES ÉTATS GÉNÉRAUX DE BIO-ÉTHIQUE), ET POURTANT, AVEUGLEMENT ÉPISCOPAL GÉNÉRAL.
 

 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »

Réclamation de plus d’évidence


 

Ça fait plusieurs soirées très fraternelles que je passe avec des amis catholiques, homos et en « couple » stable depuis quelques temps. J’accueille ce qu’ils vivent avec leur compagnon et qui a l’air sans nuage et simple. Pas évident pour moi. Je me demande comment un mal censé être aussi « grave » que la pratique homo puisse être aussi invisible et ne paraisse que bénéfique… Ça me replonge dans la circonspection. Ne suis-je pas en train d’obéir à une ascèse de l’obéissance en elle-même ou à un apostolat en lui-même pour me conformer à une règle morale abstraite, pour contenter une confrérie de frustrés superstitieux qui verraient, au nom de Dieu ou de « la Croix », le mal là où il n’est pas ? Même s’il n’est pas que de l’ordre du ressenti, puisque c’est avant tout une réalité surnaturelle, le mal se laisse quand même sentir et montre ses effets négatifs au bout d’un moment, non? Et il y a souvent autour de nous bien pire et largement plus détestable que les « couples » homos, en particulier parmi les couples homme-femme et les célibataires. Dans certains cas exceptionnels mais réels, l’acte homo (ou le couple-acte homo) semble, à l’instar des divorcés qui refont leur vie ou qui ont des enfants, être un des seuls maux de la terre à ressembler à un vrai bien. C’est à s’y méprendre.

 

Je commence à en avoir ras-le-bol de ce casse-tête, de ce flou. Qu’est-ce qu’on doit faire ? Où aller ? Que vivre ? Quoi penser de tout ça ? J’aimerais sortir de ce rigorisme arbitraire de la docilité, sans pour autant tomber dans le relativisme sentimental enjolivant/simplifiant une réalité amoureuse somme toute ambiguë et avec un enjeu fort (le Salut éternel de l’âme). J’aimerais aussi, tout simplement, plus de clarté, plus de joie, plus de confirmations, moins de spéculation et de suppositions. Bref : que c’est la merde d’être homo! Que c’est la merde d’être homo et catho. Même si personne ne le dit. Même si personne ne nous encourage à la continence. Même si niveau empathie sociale et ecclésiale, zéro ! Pourquoi suis-je si isolé à dire/vivre publiquement la position de l’Église sur l’homosexualité, puisqu’elle est/serait juste ? Pourquoi les évêques et les cardinaux, l’association Courage, se désolidarisent complètement de moi, se méfient et me voient comme un excessif, alors, si c’est si « juste et bon » la continence ? Pourquoi on me regarde comme un OVNI, un grossier personnage ? C’est saoulant, à la fin. Je ne vous ai rien fait ! Et je ne fais que mon devoir !

Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère

Minorité influente à l’intérieur de l’Église Catholique – et pourtant on n’entend quasiment qu’eux dans les médias dits « alternatifs », aux côtés de leurs jumeaux progressistes -, je vous présente la nébuleuse de la « Fachosphère » ou « Réacosphère », dont j’ai parlée abondamment dans le chapitre des bobos cathos anars d’extrême droite dans mon livre Homo-Bobo-Apo. En pleine expansion vue que la crise que vivent le monde et l’Église actuels amène son lot de mécontents et de paniqués, les membres de la confrérie de la Réacosphère ont 12 obsessions que je vais décrire dans cette vidéo :
 

 

 

1) Première obsession : L’HOMOSEXUALITÉ ! Ils ont vraiment un problème avec ça. Ils en parlent souvent. De tous les médias cathos, ce sont les seuls qui osent prononcer explicitement le terme. Et maintenant, beaucoup de leurs articles portent apparemment sur le sujet. Ils créent même des néologismes (« homofolie », « homosexualisme », « homohérésie », « homosexualiste », « lobby gay », etc.). Ils font comme les protestants : pour eux, à la fois l’homosexualité est diabolique (ils la lobbyisent sous forme de terrible dictature : à leurs yeux, ce qui est normal, c’est la famille, et le reste, ce sont des déviances, des perversions, des péchés), à la fois ça n’existe pas (ils disent qu’ils s’en foutent, qu’on en parle trop, et se piquent de pseudo savoir psychanalytique et de moultes statistiques pour la pathologiser). D’ailleurs, la concernant, ils adorent la thèse de la blessure narcissique. Ils nous la ressortent quand ils veulent nous décrédibiliser à peu de frais : tu t’énerves, c’est normal, ta blessure narcissique se réveille et tu es un blessé de la vie. En réalité, ils sont hyper mal à l’aise avec le sujet parce qu’ils n’en parlent jamais en dehors du phénomène social, parce qu’ils ne parlent jamais des personnes homos et n’annoncent jamais la Bonne Nouvelle, parce qu’il y a énormément d’homosexualité refoulée (et donc pratiquée) dans leurs rangs, une homosexualité camouflée dans un mariage et une famille nombreuse, ou dans un activisme viriliste (Action Française, BADE, GUD). Même s’ils affichent une inflexibilité et un puritanisme d’apparat, dans les faits, ils se laissent bien souvent aller à la débauche. Ils font partie des libertaires cachés. D’ailleurs, ils brandissent souvent leur liberté d’expression, d’éducation, de croyances et de cultes, comme un droit canonique inviolable et feignent la décontraction réactionnaire. Ça se voit jusque dans le titre de leurs médias : TV Libertés, Radio Courtoisie « la seule radio vraiment libre ! ». Ils ne divorcent pas beaucoup, mais en revanche, se trompent ou se séparent allègrement, vu que la CRC (Contre-Réforme Catholique) s’arrangera pour annuler leur mariage en toute discrétion et légalité.
 

 

2) Deuxième marotte : LA VÉRITÉ (mais sans Charité) : Ils érigent tout ce qu’ils craignent comme des vérités et des généralités universelles. Penser les choses en termes de vérité uniquement, c’est une manière de se justifier d’être inflexible, intransigeant, entier : si je suis lucide et obéissant à la Vérité, je suis donc forcément juste ! Au bout du compte, comme Lucifer, ils ont remplacé l’Amour par l’Intelligence. Et ils croient que ça leur donne tous les droits. Ils passent maîtres dans l’exercice du soupçon et de l’accusation : ils sont constamment dans l’invectives, l’effet d’annonce et la critique négative. Jamais dans l’émerveillement. Ils abusent des points d’exclamation. Beaucoup de leurs sites n’annoncent pas la Bonne Nouvelle (même si en intention, la vitrine a l’air gentille : je pense par exemple à un site comme « Égalité et Réconciliation »). Dans les faits, c’est plutôt « profession Mouchards et Juges ». Les réactionnaires réagissent au quart de tour mais ils réfléchissent peu : ils se contentent de faire ricocher la mauvaise nouvelle ou le pseudo « scandale », de râler avec les râleurs, et ils rêvent d’annoncer en premier à la terre entière le scoop qui détruira des rêves et des naïvetés, qui dénoncera les contrefaçons. À tel point qu’on se demande si leurs sites sont cathos. Même s’ils en portent le nom : Riposte Catholique, Christianitas, Info Catholique, Catho Bel, France Catholique, etc. Ils sont tellement mauvaises langues, et avides de recenser uniquement ce qui ne va pas dans l’Église, de révéler les affaires troubles ou les écarts en interne, qu’on doute réellement de leur catholicité et de leur bienveillance à l’égard de l’Église. Ils sont tenus en réalité par des journalistes qui se valent du catholicisme pour surveiller le moindre faux pas des gens d’Église, et de divulguer l’info « ecclésiale » qui créera la zizanie. Par exemple, ils distribuent les bons et les mauvais points entre les cardinaux. Ils sont comme les papys réacs du Muppet Show : « T’as vu : Untel défend le lobby gay ! T’as vu ? Tel autre a approuvé l’euthanasie. » Ce sont des rapporteurs à 4 chandelles… et qui en plus surinterprètent bien souvent les propos pour les monter en épingle. Par exemple, jamais le cardinal Marx n’a encouragé à la bénédiction des couples homos. C’est le pur fruit de l’imaginaire de la Fachosphère. Mais de la réalité des faits, ou de l’issue d’un début de soupçon, ils se moquent bien. Pour eux, la paranoïa, le risque ou l’ambiguïté deviennent la réalité. Au fond, ils ne rêvent que d’une chose : l’arrivée d’un schisme, et que l’Église Catholique coule. Le pire, c’est que dans leur discours de Vérité, il n’y a pas de Charité, pas d’Amour. L’Amour, pour eux, c’est une faiblesse. Quand ils affichent un cœur, c’est uniquement le Sacré-Cœur saignant et brodé main : jamais leur propre cœur. Et quand ils s’expriment sur les réseaux sociaux, le paradoxe, c’est que ces chantres de la Vérité sont incapables de parler à visage découvert : c’est toujours derrière un masque ou un pseudonyme. La Vérité, c’est pour les autres : jamais pour eux !
 

3) Troisième fixette de la Fachosphère : LEUR RÉPUTATION D’INTÉGRISTES. Observez juste les coups de sang du blogueur Fikmonskov, très amers et peu réfléchis. Les accusations de « raciste », de « nazi », d’« intégriste », d’« extrême droite » (pour lui, l’extrême droite n’existe pas, d’ailleurs), de « fasciste », le font réagir au quart de tour : il n’a aucune distance. Et même quand il n’est pas attaqué sur ça, il faut toujours qu’il la ramène sur sa réputation d’extrémiste et qu’il ironise dessus. En fait, il ne l’a toujours pas digérée. Elle lui tient chaud, même s’il affiche parfois un ricanement ou singe un détachement d’indifférence.
 

 

Ça marche aussi avec la journaliste Eugénie Bastié, bossant au Figaro, et qui est capable, rien que pour ricaner sur sa réputation de « réac » ou d’« antiféministes », de plaisanter sur la mort d’Arnaud Beltrame en se posant en victime. On retrouve ce cynisme provocateur chez Jean-Marie Le Pen (prenant un malin plaisir à décrire les chambres à gaz nazies comme un « détail de l’histoire »). Dans le binarisme simpliste actuel du monde, qui classe les gens dans le camp de l’« Amour » ou celui de la « Haine », les réactionnaires se savent associés au camp de la haine (exemple : le « F-Haine ») et ça, ça les énerve prodigieusement autant que ça les excite. Par pur orgueil et plaisir d’humilier, ils décident de rentrer dans le jeu de leur mauvaise réputation, pour au moins prendre leur interlocuteur en défaut de bêtise et de haine, en étant eux-mêmes aussi haineux que lui, mais au moins avec art et esprit !
 

 

 

Par exemple, ils poussent la provocation jusqu’à imiter sérieusement la parodie du fascisme historique qui leur est imputée : je pense aux colloques de Civitas intitulés « Dieu, Famille, Patrie » et singeant la France collabo de Vichy. Par ailleurs, pour salir en même temps qu’honorer leur réputation de « haineux », ils s’autorisent souvent le paradoxe très bobo de mêler dans leur discours mots châtiés et insultes : les banderoles « Foutons-les dehors ! », les slogans « Y’a bon Banania, y’a pas bon Taubira ! » (scandés au mégaphone par l’abbé Beauvais, ancien curé de saint Nicolas du Chardonnet, lors de la manifestation du mouvement Civitas contre la « christianophobie » le 20 octobre 2013), Davy Rodriguez n°2 du Front National Jeune (FNJ) proférant le 10 mars dernier « espèce de nègre de merde ! », etc. À force de se moquer ironiquement de leur réputation de « haineux », ils ne voient même plus qu’ils lui obéissent en actes.
 

 

4) Quatrième obsession : LA RÉALITÉ. Les fachos sont obnubilés par la Réalité (les élus du Front National ne jurent que par elle, par exemple). Ils ont des radios dédiées exclusivement au Réel : « Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie. » Ils organisent même depuis 2017 des « Fêtes du Pays Réel » tellement ils poussent le pragmatisme jusqu’au bout et voient le monde comme une virtualité qu’ils n’habitent plus. Ils s’enchaînent à l’actualité, aux flux incessants des nouvelles délivrées par les réseaux sociaux et les chaînes d’infos, et s’annoncent comme ceux qui vont réinformer la planète manipulée, rétablir la réalité (exemple : Réinformation TV). En gros, selon les membres de la Réacosphère, il est plus important d’avoir raison que d’aimer, de tenir informé que d’annoncer le Salut à tous. Ils voient dans la cohérence ou le réalisme une loyauté, une honnêteté, et même une voie de sainteté. Il faut que ça file droit, que tout se prouve, se mérite et se paie. C’est une forme de gnosticisme justicier, en fait. En filigrane derrière cette obsession de la réalité se trouve la croyance qu’ils auraient le courage de dire tout haut ce que tout le monde penserait tout bas, et surtout que ce sont eux qui ont raison et les autres qui auraient tort. Penser les choses en termes de « réalité » uniquement, c’est finalement l’excuse facile pour traiter à peu de frais leurs détracteurs de menteurs : ces derniers nient le « réel » (réel qui est bien souvent le fruit de leurs propres projections et fantasmes paranoïaques), DONC ils sont forcément « aveugles », « fous », « bêtes », « de mauvaise foi » et « indignes de confiance ». Il y a un orgueil monumental caché derrière l’obsession des réac’ pour la réalité et la Vérité. Ils se reconnaissent volontiers pécheurs (dans l’idée), mais jamais fautifs.
 

 

5) Cinquième lubie : LE COMPLOT. Leur sentiment permanent d’être épiés, censurés, mal aimés, persécutés, en danger, incompris, engouffre les réacs dans la défiance. Ils voient du complot, de la stratégie, de la censure, partout. Dans leurs articles de presse, ils choisissent des titres racoleurs qu’ils mettent souvent au négatif et avec des injonctions. Exemple avec la revue L’Incorrect : le 13 avril 2018, ils titraient l’un de leurs articles « Les gardiens de la mort et de la tolérance ne nous enfermeront pas dans la cage aux phobes ! » Ils fantasment sur l’ennemi interne, sans penser une seule seconde que c’est eux ! Dans leur système de croyances, la Vérité est forcément violente, cinglante. Implicitement, ils pensent qu’elle est le mal, que « y’a que la vérité qui blesse », et ils rêvent d’arriver en grands annonciateurs des « 4 Vérités » des gens qui les entourent, pour ne jamais entendre les leurs. Pour eux, la Vérité est nécessairement cachée, ne se dévoile pas, est une propriété privée qui n’appartiendrait qu’à ceux qui la méritent. Car au fond, elle ne s’est pas incarnée dans leur cœur. Ils en ont une connaissance intellectuelle. La peur, et tout le raisonnement intellectuel qu’ils ont déployé pour la justifier, a endurci leur cœur, les a rendu misanthropes. Ils ont très peu de vrais amis, d’ailleurs, et jugent le monde de loin.
 

 

 

6) Sixième obsession : LES MÉDIAS. Même s’ils se targuent d’avoir grandi sans la télé, les membres de la Fachosphère se sont bien rattrapés depuis et recherchent les caméras fiévreusement par la suite. Il leur arrive même d’utiliser le mot « Medias » pour s’auto-définir : exemple : Medias Presse Infos. Car oui, ils créent des télés, des revues et des radios alternatives, des chaînes Youtube et des partis politiques. Ils sont relativement bien infiltrés dans les sphères médiatiques, ont tout fait pour les intégrer, connaissent leurs codes (les happenings, les éditos cinglants, les effets d’annonce, les tweets, etc.) et cherchent à créer le buzz à tout prix. Ils étaient les premiers à monter au créneau lors des pièces blasphématoires (Golgota Picnic par exemple), lors du « mariage gay ». Ils étaient aussi les premiers à oser braver les plateaux télé, à s’enchaîner à l’Arc-de-Triomphe et à imiter les Femens. Ils sont à l’affût de la moindre occasion de se faire remarquer publiquement. Ils adorent prendre des poses victimiaires héroïques dans les caméras. On a tous en tête la photo du curé de sainte Rita étendu théâtralement sur le sol pendant que son église était évacuée par les CRS qui soi-disant auraient interrompu une messe, le 3 août 2016… alors qu’en réalité, cette mise en scène de martyre avait été savamment orchestrée par les « victimes » elles-mêmes ! Les membres de la Réacosphère rêvent de passer pour les nouvelles Jeanne d’Arc. Ils aiment créer l’événement (Marion Maréchal Le Pen à Washington en février 2018, par exemple). Par ailleurs, les fachos ont un rapport idolâtre d’attraction-répulsion vis à vis du monde : à la fois il déteste leur époque et lui sont hermétiques (ils auraient préféré vivre dans un autre siècle ; notre temps et nos contemporains les effraient), à la fois ils sont complètement enchaînés à elle, font éponge avec elle. Il y a peu de recul chez eux : ils croient tout ce qu’ils voient ou entendent à la télé. Ils sont d’une crédulité impressionnante, et sont eux-mêmes facilement impressionnables. Le propre du réactionnaire n’est-il pas justement de réagir, et même de surréagir ?
 

 

7) Septième fixette : LA CIVILISATION : Les membres de la Réacosphère sont très branchés « Civilisation », « Patrie », « Tradition », « Passé », « Patrimoine », « Racines chrétiennes », « Royaume de France ». D’où leur patriotisme et leur nationalisme royalistes exacerbés. Leur millénarisme, aussi. Le millénarisme est le souhait d’instaurer un règne terrestre de Dieu par la force et des moyens humains. Le slogan de l’institut Civitas, c’est précisément « Pour une Cité Catholique ». Il y a un gros fond de peur, de vengeance, de révolte, d’orgueil, derrière cette idéalisation passéiste de l’Histoire. Quelque part, les réactionnaires se réjouissent du chaos. Car leur idéalisation de la civilisation s’accompagne d’une vision très noire du présent, et repose sur la fameuse dichotomie « civilisation/barbarie ». Ils fantasment beaucoup à propos de la « destruction ou du basculement de civilisation », de la « décadence des mœurs », etc. Et ils cherchent à mettre en place exactement ce qu’ils condamnent chez les autres, et en particulier dans la Franc-Maçonnerie, car elle aussi a pour objectif de construire une nouvelle civilisation par le biais du chaos. Les conférences d’Alain Escada contre le Nouvel Ordre Mondial et la Fin des Temps, sont donc une vaste blague. Les réactionnaires se centrent sur le Christ-Roi. Tout comme Judas, le traître qui a livré Jésus et qui était un parfait zélote patriotiste, millénariste : il voulait faire du Christ le fondateur d’une nouvelle civilisation qui renverserait le pouvoir tyrannique en place. Et Jésus fuie ce genre de soldats zélés pour sa cause : « À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ‘C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde.’ Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. » (Jn 6, 15).
 

 

 

8) Huitième obsession : L’ISLAM. À propos de millénarisme, nos chers amis réacs font une fixette sur l’islam. Leur paranoïa haineuse a toujours besoin de se fixer sur une population religieuse en particulier qu’ils diabolisent pour altériser le mal : avant, c’étaient les chrétiens modernistes et les protestants. Mais à présent, ils ont jeté leur dévolu diabolisant sur l’islam, qu’ils confondent avec les personnes musulmanes (dont ils ne se soucient jamais). Ils créent des sites où ils font fusionner Jésus et l’islam (exemple : Islam et Vérité). Et dans leur langage, c’est le constant amalgame. En témoigne la récente sortie de Marion Maréchal-Le Pen aux États-Unis : « La France était la fille aînée de l’Église. Elle est en passe de devenir la petite nièce de l’islam. » À les entendre, tout est de la faute de l’islam. Ça devient pathologique chez eux. Tu te casses une jambe : c’est de la faute de l’islam. Il pleut, c’est l’islam ! Et même quand il n’est pas directement question de l’islam, ils ont l’art de tout ramener à ce dernier par l’art de la comparaison abusive. Exemple : Une église catholique est taguée de graffitis : eh ben… c’est pas dans une mosquée qu’on aurait osé faire ça ! (sous-entendu : « Les cathos, on les soutient uniquement parce que ce sont des victimes, donc des points de comparaison qui nous permettent de diaboliser l’ennemi d’en face, mais ce sont aussi des chiffes molles qui n’ont pas de couilles et ne savent pas se défendre. »). L’islam n’est donc pas mieux loti que le catholicisme, au final. Les membres de la Réacosphère ont un profond mépris pour les catholiques, et en particulier les prêtres – ils adulent le statut ecclésiastique du prêtre, mais le prêtre « personne », ils le détestent. Et on comprend pourquoi : l’autorité ne leur plait pas (ils prétendent l’incarner), l’humilité du Christ non plus (eux, ils préfèrent les champions, les croisés, les vainqueurs, les justiciers autoritaires !), ils ont des situations maritales non conforme à l’Église (divorces, homosexualité, concubinage, adultère) ou bien quand ils restent mariés ils n’honorent pas leur mariage. Des élus FN en personne m’ont certifié que les leaders de ce parti détestaient les catholiques (ils trouvent les prêtres trop bavards, et quand ces derniers l’ouvrent trop, ils leur conseillent de se mêler de leurs affaires). Les réactionnaires n’aiment du catholicisme que sa civilisation, que sa puissance autoritaire et punitive, que son statut de contre-pouvoir et de civilisation messianiste justicière.
 

 

9) Neuvième obsession : LA FORME DU RITE, LA LOI. Les réactionnaires font une fixette sur le rite, l’Église-Institution, le dogme, la tradition, l’ordre, la manière de prier. Ils restent dans le code moral, le permis et le défendu, la règle, les fautes : ils ne mangent pas à la table des pécheurs puisque ces derniers « ont fauté » et sont « impurs ». Dans toute situation humaine, ils ne vont voir que les défauts. Au fond, par orgueil, ils confondent la sainteté avec la perfection. Ils mettent le culte au-dessus des Humains qu’il est censé servir. Ils détestent tout élan d’ouverture à l’autre, qu’ils voient comme un dangereux relativisme. Et il ne faut surtout pas leur parler d’œcuménisme (là, c’est le crime de lèse-majesté !). Ils ont fait une fixette sur le Concile Vatican II (1962-1965), comme pour annoncer que c’est le Grand Virage de la Trahison, le moment fatal où tout a basculé. Ils ne démordent pas que le rite et les petites habitudes dogmatiques ont été bousculés voire carrément perdues depuis ce concile. D’où sort cette croyance ? On ne sait pas. Mais ils croient dur comme faire que rien ne sera plus comme avant, que l’Église s’est perdue à jamais, que les bons prêtres n’existent plus, que les jeunes générations de catholiques sont des faux croyants. Ils honnissent le Pape François uniquement parce qu’il est bon : ils le prennent pour un irresponsable, un incompétent, un moderniste, un Antéchrist protestantisé… quitte à idéaliser son prédécesseur, Benoît XVI (alors qu’au temps de ce dernier, ils n’hésitaient pas à le qualifier aussi d’apostat). Comme les pharisiens de la Bible, ils sont très matérialistes, avares, près de leurs sous, même si leur spiritualisme intégral et leur goût de l’esthétisme laisseraient croire le contraire. Ils survestissent sur le matériel pour compenser leurs nombreux manques affectifs. Ils sont très à cheval sur les codes de bienséance, et les codes liturgiques (c’est pour ça qu’ils se laissent flatter par le cardinal Sarah) : ils ont transformé les statues, le rosaire, la médaille miraculeuse, en fétiches, en grigris ; ils se crispent sur la forme (qu’eux qualifieront de tridentine – FSSPX – et d’extraordinaire) de la messe. Ils ne vont pas à la messe pour aimer les autres, mais par devoir moral. Ils sont en général très protocolaires : ils disent les prières bien comme il faut (parfois le rosaire tous les jours), connaissent les phrases qu’il faut dire par cœur, se rendent aux pélés qu’il faut, vont à confesse. Mais c’est superficiel. Car ils ne confessent jamais leur dureté de cœur et leur refus de pardonner. Ils n’ont pas compris que Jésus n’en a rien à faire des prières, des holocaustes et des sacrifices, ou des bonnes manières de le prier. Il veut un cœur broyé, contrit, aimant. Il veut des disciples entourés d’amis.
 

 

 

10) Dixième obsession : LA COMMUNION DANS LA MAIN. En lien avec l’obsession du culte, les néo-pharisiens ont une autre lubie : c’est la communion dans la main. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas le cœur sur la main, finalement. Et je dis ça alors que personnellement, je reçois la communion dans la bouche, et je préfère. Sur les réseaux sociaux, si vous voulez un peu d’animation, vous commencez à brancher les réac’ sur la communion dans la main. Et vous mettrez le feu aux poudres ! En général, concernant l’Eucharistie, les réacs se fixent sur la manière de la recevoir autant (voire plus) que sur l’hostie elle-même. Ils ont besoin de mettre plein de règles, de conditions de bonne réception, de clôtures moralistes et de licences pour délivrer aux autres le « droit de communier » (comme Judas avec l’onction de Béthanie) ou le diplôme de « vrai catholique », de poser des cadres qui les rassurent (missel bilingue latin-langue vernaculaire, messe ad orientem), et surtout qui les placent du bon côté de la barrière du Salut. Deuxième sujet tendax : c’est le port de la soutane ou du col romain. Ils ont fait de la communion un fétiche presque intouchable, désincarné, un dîner privé, une union sans communion. Ils privilégient bizarrement le « sens du sacré » au sacré.
 

11) Onzième obsession : LE MÉCONTENTEMENT. À les entendre, il faut être mécontent et méfiant, récriminer, ronchonner. C’est obligatoire ! La patience, la longanimité, l’humour, la tendresse, c’est pas leur truc. C’est de la faiblesse. Les vrais sourires, c’est pas vraiment le style de la maison. Autant vous dire que dans les rangs réacs, ça ne respire pas la joie de vivre. Ça ne rayonne pas. C’est plutôt sourire crispé. Ou l’air pataud, antipathique et patibulaire d’un Jean-Marie Le Pen. Vous avez déjà vu Marion Maréchal, Charlotte d’Ornellas, les présentateurs de TV Libertés ou Fikmonskov sourire, vous ? Non. Il faut faire la gueule. L’antipathie est la règle. Et leur obsession, c’est de ne pas être ridicule. Moi, par exemple, j’ai fait un truc public ridicule : mon clip « C’est bien gentil ». Eh bien certains réacs voulaient me traîner carrément en procès pour ça, sans rire. Assumer ses limites, le ridicule, accepter d’être pécheur, fautif et fragile, d’être aimé en dehors du mérite, ils ne font pas.
 

Le sourire d’Alain Escada…


 

12) Douzième et dernière obsession : L’ENFER : Pour faire contrepoids au relativisme Bisounours ambiant qui ne parle plus du Salut ni de l’enfer, les réactionnaires se prennent de passion pour l’enfer et n’annoncent plus la Bonne Nouvelle du Salut pour les pécheurs. Par exemple, le secret de Fatima, offrant des visions de l’Enfer, ils ont adoré !! Ils font une véritable fixette sur l’Enfer. En réalité, ils ont une conception très intellectuelle de celui-ci, puisqu’il n’y a pas de vraie connaissance de l’enfer sans l’accès à la Miséricorde et sans la prise de conscience de sa propre misère, sans la compréhension que l’enfer est cerné de Miséricorde. Ils sont à ce point dans le goût de la peur et de la menace, dans le manque d’Amour et dans la fermeture de cœur, qu’ils s’arqueboutent sur le déni de l’enfer. À leurs yeux, on peut nier le paradis, mais surtout pas l’existence de l’enfer !! leur CHER enfer ! Je pense à la récente polémique sur les propos du Pape qui aurait nié l’enfer, le 31 mars dernier. Au fond, je crois qu’ils ont pris l’enfer pour le paradis : je les ai entendu dire que l’enfer est une grâce/don de Dieu (alors que l’enfer est permis par la grâce de Dieu mais n’est certainement pas une grâce de Dieu). Car en réalité, ils tiennent plus à l’enfer qu’au paradis. Eh bien ils s’y dirigent tout droit ! Comme ils placent la Justice à la place de l’Amour, ils sont capables de s’auto-juger (comme ils imaginent que Jésus les juge) et de s’envoyer en enfer pour honorer Jésus, au lieu de se laisser aimer par Lui ! Incroyable.
 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »

Les 4 armées de la bataille d’Armageddon à la Fin des Temps


 

Comme vous le savez peut-être, c’est bientôt la Fin des Temps, et l’arrivée triomphale de Jésus ! Quel jour exactement ? On ne sait pas, et on n’a pas à chercher à le savoir. Pas même le Fils n’est au courant. En revanche, comme je le dis souvent, ce n’est pas parce qu’on ne connaît pas le jour de la naissance qu’on ne peut pas identifier les contractions. Et là, les Signes des Temps et les contractions s’accumulent. Alors c’est le moment de se préparer. En particulier pour la bataille emblématique finale qui va vraisemblablement opposer toutes les nations de la Terre : la bataille d’Armageddon. Vous avez votre rosaire et la joie au cœur ? Eh ben on est partis !
 

1) La Bataille d’Armageddon annoncée dans l’Apocalypse et les Saintes Écritures :


 

Selon l’Apocalypse, à la Fin des Temps, le Bien et le mal s’affronteront à Armageddon : « Ce sont des esprits démoniaques qui produisent des signes, et s’en vont vers les rois du monde entier afin de les rassembler pour la Bataille du grand Jour de Dieu, le Souverain de l’univers. Ils les rassemblèrent au lieu dit, en hébreu, Harmagedôn. » (Ap 16, 14-16). Armageddon, aussi appelé la Plaine de Josaphat, se situe en Palestine, près du Mont Carmel, à environ 88 km au Nord de Jérusalem (Israël). Cette distance qui sépare la Plaine de Josaphat de Jérusalem n’est pas sans rappeler l’antique Golgotha, « Lieu du Crâne » où a été crucifié le Christ. 1 Par ailleurs, symboliquement, cette vallée est le centre de la Terre Sainte mais aussi de la terre tout court, le point de jonction entre l’Orient et l’Occident, le croisement des continents africain, indo-asiatique et européen. Josaphat se traduit par « Dieu qui juge ». Parfait pour le Jugement dernier !
 

Il est aussi question de cette bataille dans le chapitre 4 du Livre de Joël v. 1 à 21, aux chapitres 38 et 39 du Livre d’Ezéchiel, à la différence près que ce sont les noms des villes ennemies qui changent : dans Ezéchiel, Gog (l’armée du mal) combat Magog (l’armée du Bien), mais toujours au « Nombril du Monde » (Ez 38, 12) et à la Fin des Temps.
 

2) La Bataille d’Armageddon annoncée par les sanctuaires dédiés à l’Archange saint Michel :


 

Des indices angéliques (et topographiques) puissants nous montrent déjà où l’épée du Seigneur va frapper, par l’intermédiaire de l’Archange Saint Michel. Une mystérieuse ligne imaginaire unit entre eux sept sanctuaires dédiés à Saint Michel, de l’Irlande jusqu’en Israël (proche du Mont Carmel). Avec Dieu, c’est étonnant, concret, délicat, drôle, précis, chirurgical.
 

 

3) La Bataille d’Armageddon annoncée bizarrement par les films actuels promouvant l’homosexualité


 

La Bête satanique conduite par l’Antéchrist veut prendre sa revanche sur Jésus (après sa défaite cuisante sur la Croix il y a 2000 ans) en conviant la terre entière sur le lieu de son échec (passé à ses yeux ; futur et définitif en réalité) : Israël (l’Armageddon). Dans les films actuels parlant précisément de la Bête, le carton d’invitation pour la Terre Sainte est lancé : c’est le cas avec de « La Momie » (2017) d’Alex Kurtzman, « Call Me By Your Name » (2018) de Luca Guadagnino, « L’Apparition » (2018) de Xavier Giannoli, « World War Z » (2013) de Marc Forster, « The Jane Doe Identity » (2017) d’André Ovredal, « Wonder Woman » (2017) de Patty Jenkins, « Le Crime de l’Orient-Express » (2017) de Kenneth Branagh, le dernier Guillermo del Toro « La Forme de l’eau », etc.
 

 

 

Par exemple, « L’Apparition » de Giannoli finit en pleine zone de l’Armageddon, à l’intersection entre Israël, l’Arabie Saoudite, l’Irak et la Syrie (un panneau signalétique est filmé en plein cœur du désert). Dans « Le Crime de l’Orient-Express », le film débute au Mur des Lamentations. Dans le film « Wonder Woman », dont l’héroïne est une icône gay bien connue, féminisme, technologie et sionisme sont au menu. Dans « The Jane Doe Identity », on retrouve dans la bouche de la Bête satanique – incarnée par une sorcière androgyne – des manuscrits de la Mer morte cousus ou avalés. Dans le film « La Forme de l’eau », une pseudo histoire d’amour se joue entre une femme muette et une Bête de l’espace, avec en toile de fond une Guerre Froide technologiste entre États-Unis et Russie centrée sur Israël (« Les Russes détestent les juifs mais ils adorent leurs gadgets » dit cyniquement le méchant du film, Richard Strickland). Dans une large partie de la production cinématographique mondiale, tout concorde pour relier Bête-Technologie-Homosexualité-Armageddon. C’est très étonnant, ce rendez-vous et cet appel collectifs inconscients.
 

 

Je me suis longtemps demandé par quel « hasard » l’Humanité allait converger vers ce point unique de l’Armageddon. Pour les juifs, les chrétiens, les musulmans, on peut le deviner : ils se rendent sur le lieu saint où leur divinité est profanée. Mais pour les « athées » autoproclamés ? Eh bien je crois que je tiens un élément de réponse : les antithéistes (ceux qui prétendent avoir « la Foi », mais qui refusent de l’associer à l’Église-Institution et à Jésus) ont réellement la prétention, en détruisant la religion, d’en créer une autre, plus authentique, et de rendre un culte à Dieu (mais un dieu qui n’est pas Jésus-Christ, un dieu qui serait « Amour, Paix et Tolérance absolus »). Dans leur tête, il faut aller à l’Armageddon pour opérer ce déicide « divin » !
 

4) Le détonateur : la bombe en Iran ?


 

Événementiellement parlant, il est possible que l’élément déclencheur de la Bataille d’Armageddon soit concrètement explosif : une bombe atomique en Perse (l’Arabie Saoudite attaquant l’Iran, par exemple ?), et qui donc soit envisagée comme une urgence internationale. Sainte Bernadette Soubirous, la voyante de la Vierge à Lourdes en 1858, a prédit, je cite, qu’« à la veille de l’an 2000, on assistera au choc des adeptes de Mahomet et des nations chrétiennes. Une terrible bataille aura lieu dans laquelle 5 650 451 soldats perdront la vie et une bombe très destructrice sera lancée sur une ville de la Perse. Mais à la fin c’est le signe de la Croix qui vaincra et tous les musulmans se convertiront au christianisme. » Alors bien sûr, la date n’est déjà plus bonne car elle est passée. Le temps des prophéties, grâce à la prière, aux conversions, à la clémence de Dieu, est élastique. Mais il est quand même question d’un impact nucléaire en Perse.

 

5) Description des 4 armées :


 

Regardons à présent quelles risquent d’être les 4 forces armées en présence à la Bataille d’Armageddon : celle issue du judaïsme, celle issue du protestantisme, celle issue de l’islam, et celle, beaucoup plus réduite, des Justes, c’est-à-dire l’Église Catholique composée des bons juifs, des bons chrétiens, des bons musulmans, des bons athées. Je vais détailler pour chacune de ces armadas la carte d’identité, une sorte de caryotype pour que vous compreniez bien.
 

 

1) ARMÉE DE LA LOI ET DE LA TRADITION (parodie sioniste et franc-maçonne du judaïsme, embarquant la majorité des juifs et des orientaux hindouistes russo-cinisés) :
 

 

 

 

 

 

Nations qui la composent : L’Iran, la Chine, la Russie, la Syrie, la Corée du Nord, l’Inde, et plus globalement l’Indo-Europe et l’Asie.
 

 

 

Sa couleur : Blanche et noire.
 

 

 

Groupe social : La bourgeoisie juive ; l’orthodoxie mondaine ; les rois de la Tech, le leadership du cinéma, de la finance, du web ; les décideurs mais qui ne sont pas sur le devant de la scène politique et médiatiques.
 

 

 

 

Idéologie géopolitique : Le traditionalisme, le conservatisme, le monoculturalisme, le communautarisme, l’autarcie, le souverainisme, le légalisme sacralisé, une République à la Star Wars (sans dirigeants identifiables).

Influences spirituelles/religieuses : Le judaïsme (Talmud), l’orthodoxie, le shintoïsme, le taoïsme, la sagesse panmongole et confucéenne d’Extrême-Orient, l’animisme humanisant les animaux (selon eux, pas de différences entre l’être humain et les animaux : il s’agit du « vivant »), la croyance en la réincarnation.

Valeurs : La rigueur, l’autorité, la pureté, la droiture, la tradition, la discipline, l’obéissance aux règles, la déontologie, la hiérarchie, la lignée et la descendance, la mémoire, la morale reposant sur le devoir (le permis et le défendu), la mobilité, l’ambition, l’influence, la stratégie, la com’, l’art de la concertation, la tempérance, la tranquillité, la sérénité, le self-control, la crédibilité, l’efficacité, la réalité, la connaissance, le savoir, la sagesse, la culture, la transmission, l’héritage, la réalité.

Pour qui se prennent-ils ? : Pour les grands ordonnateurs, les constructeurs (avec leur compas et leur équerre), les architectes, les bâtisseurs.

Modèles choisis : Les pères (dans le sens de patriarches), les mères, les sages, les chefs des prêtres, les docteurs de la Loi, les législateurs, les maîtres du culte religieux.

Action, Mission : Diffuser le savoir, ouvrir la conscience, prolonger la lignée, construire le Troisième Temple, établir un Foyer international en Palestine, accueillir le Messie du « Monde à venir », l’« Oint » de Dieu, le descendant de David annoncé par Ézéchiel, et Lui installer un trône dans son Temple Saint. Selon eux, Jésus n’était pas le Messie.
 

 

Positionnement par rapport à l’homosexualité : Pas gays friendly, non parce qu’ils rejetteraient la pratique homo et la croyance en l’« identité » homo, mais plus par principe et parce que l’homosexualité ne fait tout simplement pas partie de la Tradition, de la Loi de Dieu (et pour certains, elle ne ferait pas non plus partie de la Nature).

Rapport aux 3 autres armées : L’armée des progressistes est vue comme une impureté, l’armée des terroristes est vue comme une insécurité, l’armée des saints est vue comme des goyim (des « gentils païens »). Au fond, aux yeux de ces docteurs de la Loi et de ces maîtres en ingénierie, les deux autres armées les plus importantes auxquelles ils se confrontent – celle des Occidentaux atlantistes et celle des Mahométans – sont un seul et même bataillon réunissant les extrêmes : le laxisme allié à la rigidité. Mais ce ne sont pas des collaborateurs fiables. Ils sont des dictateurs beaufs à la Trump ou des ennemis des juifs : à neutraliser après les avoir utilisés (je vous renvoie au conflit actuel entre Trump et Amazon, par exemple).
 

 

 
 

2) ARMÉE DE LA PAIX ET DE LA DIVERSITÉ ABSOLUE (parodie sioniste et franc-maçonne du christianisme et du laïcisme, embarquant la majorité des occidentaux, des bouddhisants, des protestants et des catholiques progressistes comme ultras) :

Nations qui la composent : Les États-Unis, l’Europe atlantiste, l’Amérique Latine.

Sa couleur : Blanche et bariolée (couleurs arc-en-ciel, ou Black-Blancs-Asiat… mais pas Beurs, bizarrement).
 

 

 

 

 

Groupe social : Les classes moyennes et hommes politiques identifiables, les bobos (bourgeois-bohème) gauchistes, de droite pondérée et d’extrême droite (qui bien souvent nient l’existence de l’extrême droite).

Idéologie géopolitique : Le socialisme, ladite démocratie, le libéralisme éclairé et règlementé (donc conservateur/puritain), le fascisme anti-fascisme, l’internationalisme (« Nous sommes tous des Citoyens du monde »), le multiculturalisme, l’anticommunautarisme, le civilisationnisme, le patriotisme, la Franc-Maçonnerie visible, le modernisme, le progressisme.

Influences spirituelles/religieuses : Le christianisme, le catholicisme, le protestantisme, la Nouvelle Religion mondiale bouddhisante, la Foi en l’« Amour » et en « l’Homme » (l’Humanisme intégral). Les soldats de l’armée pacifistes parlent de Foi et d’un Dieu, mais pas incarné dans le Christ… ou alors au contraire d’une Foi ultra-christianisée, ritualisée (le ritualisme intégral), civilisationnelle, identitaire, d’un Christ-Énergie qui reviendra dans la Gloire humaine et l’Unité complète.
 

 

 

 

 

 

 

Valeurs : L’amour, la paix, la liberté, la fierté, le progrès, la modernité, l’avenir, le respect, la défense de la Vie et de toutes les différences (autrement dit l’hétérosexualité), l’égalité et la lutte contre les discriminations, les mélanges, le vivre-ensemble, le bien commun, l’unité, le rassemblement, l’amélioration, le progrès, le changement, l’énergie (sous forme d’ondes, de force), la pitié, l’émotion, l’indépendance (ou l’autonomie), l’auto-création, l’auto-construction, l’affirmation de soi et de qui on serait vraiment, l’originalité, la compétition (le paradigme du « Que le meilleur gagne » couplé à celui du « L’important c’est de participer » qui le neutralise), l’audace, la folie, les passions, les rêves, l’imaginaire, la volonté personnelle, le non-renoncement, le courage, l’engagement, la persévérance, la combattivité, le refus de l’exclusion, de la séparation, du définitif, du limité, la recherche de l’équilibre, l’écologie (pour eux, l’animal est comme l’Homme), la négation de toute violence (les membres de cette armée veulent – je cite Planète Altruiste – la « dissolution de toutes souffrances humaines et animales »… même si paradoxalement, ils passent souvent de la zen attitude à des grands pics de colère et de violence, durcissent le ton façon Je suis Charlie), la révolte (Debout et le poing levé !), la désobéissance, l’anticonformisme et l’anti-règles (qui est un conformisme qui s’ignore).
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour qui se prennent-ils ? : Pour les sauveurs du monde, des héros protecteurs et sécuritaires, les éducateurs des peuples. Suite à la menace civilisationnelle que constitue le siège de la Terre Sainte, la Paix mondiale est menacée ! Ils croient incarner un Mouvement planétaire pour l’amélioration et la réconciliation universelles.

Modèles choisis : Les Héros, l’Homme Providentiel, les fées, les princesses Disney (à la place des saintes), le Che et Martin Luther King, le Christ Super-Héros ou le Christ-Roi tout-puissant, un féminin sacré asexué, transgenre et lesbianisé (je pense à Emma Gonzalez, égérie actuelle et bisexuelle du mouvement anti-armes à feu aux États-Unis, ainsi qu’au personnage de Aech dans le film « Ready Player One » de Spielberg).
 

 

 

 

Action, Mission : Sauver la planète par l’écologisme, par le partage des richesses, par l’action et la solidarité ; désarmer la planète, la sécuriser, la protéger ; apporter la Paix et l’Unité, se voir attribué une Mission divine (les soldats de l’armée pacifiste ne jurent que par « Dieu » et s’imaginent agir toujours en slow-motion), accomplir son destin, créer sa propre légende, écrire l’histoire ou entrer dedans, partager la Lumière et le pardon, pousser le cri de la Paix (« On n’a pas encore poussé le cri de la paix, mais pour le bien de tous il faut qu’on s’unisse. » chantent Amadou et Mariam dans « Triste réalité »)
 

 

 

Positionnement par rapport à l’homosexualité : Armée très gay friendly mais inconsciemment homophobe, car ses membres pratiquent la bisexualité de manière décomplexée, et se désintéressent pour l’homosexualité réelle et les ressorts de l’homophobie. Ils militent juste pour le droit à afficher l’homosexualité sans être sanctionné à cause de cela, et pour le droit à ce que chacun puisse choisir de vivre la sexualité qu’il veut sans rendre de compte à personne.

Rapport aux 3 autres armées : Pour les progressistes, l’armée des traditionnalistes technocrates représente l’austérité, la froideur, l’obscurantisme passéiste et l’avarice, bref, une régression liberticide. Les juifs sionistes forment une caste d’extrémistes, une mafia de requins friqués corrompus à la Franc-Maçonnerie et ayant perdu leurs racines juives ou christiques dans la modernité et le commerce (même si la phobie de l’antisémitisme et la mémoire de la Shoah obligent les atlantistes à rester courtois et plein de pitié avec eux ; même si les affaires les obligent à cultiver un semblant de diplomatie). Concernant la 3e armée dont je vais vous parler tout de suite après, celle des musulmans, les progressistes voient les Arabes comme des antisémites cachés, une menace démographique ainsi que terroriste. Selon eux, ils n’incarnent pas le « vrai islam », c’est-à-dire un islam « éclairé, ouvert, intégré et désarmé, occidentalisé, des Lumières ». Ils représentent par conséquent une menace pour l’équilibre pacifiste mondial.
 

3) ARMÉE DE LA JUSTICE ET DU CHÂTIMENT (parodie sioniste et franc-maçonne de l’islam, embarquant la majorité des musulmans et des vengeurs masqués pauvres)

Nations qui la composent : Les pays du Maghreb, l’Afrique, la diaspora disséminée des révoltés, des mécontents, des anti-Système et des anti-Occident, des opposés aux libéraux-conservateurs.
 

 

Sa couleur : Plutôt noire, sombre. Ou carrément blanche.
 

 

 

Groupe social : Les secteurs modestes, les hommes en quête d’une restauration de leur autorité virile, les maîtres du Dark Web (Anonymous), les imams, les chefs militaires ou charismatiques, les familles pauvres humiliées ou ceux qui en sont issus, les intellectuels autodidactes et assoiffés de justice, la classe moyenne porteuse d’un métissage et d’un héritage culturel associé à un esclavage, les nostalgiques ou les orphelins de traditions fortes.

Idéologie géopolitique : L’anarchisme, le communisme, le collectivisme individualiste, le médiatisme, la Franc-Maçonnerie. Les soldats de cette armée veulent l’ordre sans le pouvoir, l’autoritarisme sans l’autorité.

Influences spirituelles/religieuses– : Le millénarisme (instauration d’un règne divin sur terre par la force), le spiritisme et l’occultisme, le chamanisme, la magie, la superstition, la divination, l’onirisme, les visions et les songes. Ça vaut le coup d’écouter les musulmans car ils ont un sens aigu du surnaturel, une tradition de prophéties et une fantasmagorie eschatologique très denses, et peu reconnues par l’Occident, qui préfèrent réduire l’islam à un rite robotique ou au terrorisme. Il y a de l’imaginaire, du mystique et du surnaturel, chez les soumis au Coran. Nous avons tout à gagner à les écouter, à les lire, pour comprendre les Fins dernières.
 

 

Valeurs : Le sacrifice, l’abnégation, l’honneur, la pureté du nom (d’ailleurs, les soldats de cette armée possèdent l’art du pseudonyme et de la métaphore poétique), la justice, le sens de l’honneur, la « pureté » de la dureté, la virilité, l’intransigeance, le jusqueboutisme, la ruse, l’implacabilité, l’impitoyabilité, l’entièreté, le don de sa vie, la vérité, le respect des racines, la soumission, l’obéissance, la croyance (en la transcendance, en plus grand que soi), l’honnêteté.

Pour qui se prennent-ils ? : Pour des sauveurs de la veuve et de l’orphelin, pour les porte-parole des minorités silencieuses, de la jeunesse impétueuse, des peuples opprimés, des pauvres traditionnalistes ; pour les civilisateurs, les barbares, l’incarnation des anges justiciers de l’Apocalypse ; pour des prophètes, pour des martyrs.
 

 

Modèles choisis : Les soldats, les Anges gardiens (l’islam fait beaucoup référence aux anges).

Action, Mission : Détruire la planète ancienne, restaurer un ordre nouveau (l’idée selon laquelle il faut en passer d’abord par le chaos et la destruction pour que tout revienne dans l’ordre – ordo ab chaos – se marie parfaitement avec la Franc-Maçonnerie), faire appliquer la charia, détruire les idoles (l’armée mahométane est fortement iconoclaste), punir la désobéissance et l’impureté, juger et châtier les impies, venger le sang des martyrs, des prophètes, et préparer la venue d’Issa qui redescendra du Ciel et anéantira le Faux Messie (ad-Dajjâl). Cette armée cultive son image conspirationniste de pirates échappant à l’ordre établi, de gang redoutable et sanguinaire bravant les technologies de pointe, de vengeurs masqués faisant trembler les médias et les puissants de ce monde, n’ayant plus rien à perdre, créant la légende de leur propre Guerre Sainte (Djihad), et punissant les infidèles avec un art de la mise en scène tout à fait étudié.

Positionnement par rapport à l’homosexualité : Clairement homophobe, par pur principe, parce qu’ils associent l’homosexualité à la débauche et au libertinage, et secrètement parce qu’ils pratiquent cette dernière. De plus, ils n’ont pas bougé le petit doigt contre le « mariage gay »… ce qui veut dire qu’ils le tolèrent autant qu’ils les horripilent.

Rapport aux 3 autres armées : Selon les mahométans, l’armée des traditionnalistes incarne Gog et Magog, ce peuple turcophone du Caucase issu des Khazars, converti au judaïsme, et dont les descendants sont les Ashkénazes : ce sont eux qui ont colonisé la Palestine. Ils sont donc perçus comme des traîtres et des voleurs, comme les auteurs d’un génocide. C’est le CRIF !! Quant à l’armée des occidentaux, elle ne mérite que leur vengeance tant elle incarne une répugnante prostituée. Au final, pour ces musulmans, les deux armées précédemment citées composent un seul et même front : dans certaines prophéties musulmanes, les soldats de Gog et Magog sont dépeints avec des yeux « petits », donc sont soit typés asiatiques soit russes. Israël, les judéo-maçons et les États-Unis doivent disparaître : ils sont le symbole de la dégradation morale du monde, de l’arrivée imminente du Jugement Dernier. Et en même temps, dans cette opposition instinctive, les mahométans ne se voient pas les imiter ou jouer leur jeu.
 

 

 

 

4) ARMÉE DES HUMBLES ET DES JUSTES, DE JÉSUS ET MARIE (minorité des catholiques, réunissant les quelques bons chrétiens qui auront refusé la Marque de la Bête, les quelques bons juifs, les quelques bons musulmans, les quelques bons protestants, les hommes incroyants de bonne conduite, et l’Armée céleste) :
 

 

Nations qui la composent : Coincés entre ces trois armées qui ne pensent être que deux (celle du Bien contre le mal), se trouve une quatrième armée, la plus minoritaire, celle des humbles, regroupant les catholiques non pharisiens, les bons juifs orthodoxes (Haredi), les bons musulmans, autour d’un roi qui mourra martyr. Celle de ceux qui ont dénoncé l’Antéchrist et refusé la Marque de la Bête (la puce électro). La mystique Marthe Robin a prophétisé que les premiers croyants à se convertir au christianisme seraient les musulmans. Les derniers seront les juifs, au moment de la Parousie.
 

 

Sa couleur : Sobre et indéterminée, ou bien rouge sang.

Groupe social : Les vrais pauvres, quels que soient leur classe sociale, leur âge, leur pays d’appartenance ou leur rang ecclésial.

Idéologie : Aucune. Les soldats de cette armée seront ancrés dans le réel et en Christ.

Influences spirituelles/religieuses : le judaïsme, Jésus, le Saint Esprit, la vie des saints et la communion des saints.

Valeurs : La joie, la confiance, le pardon des ennemis, l’humour, la conscience de la sacralité de toute personne humaine, le consentement à l’ignorance (face au gnosticisme ambiant, et surtout face au Mystère de la mort et de la Résurrection), au risque, à l’humiliation, à l’abandon, à la perte de sa vie, à l’échec. C’est le « fiat » de Marie.

Pour qui se prennent-ils ? : Pour des pécheurs qui risquent d’être damnés tant que Jésus ne les sauvera pas.

Modèles choisis : Les enfants, l’obéissance et la pureté de Marie, les saints, les saintes, le Christ crucifié et ressuscité.

Action, Mission : La grande nouveauté, c’est que la guerre que le camp de Jésus devra mener à Armageddon ne se fera pas avec des fusils et des couteaux au poing, mais par le jeûne, les actes de Charité, la pauvreté, le sevrage (d’alcool, de porno, de sexe, d’homosexualité, d’Internet, de pouvoir), la virginité, l’annonce de la Vérité, la prière. C’est dans l’Épître de saint Paul aux Éphésiens que nous pouvons trouver une description claire de l’armure du fidèle combattant du Christ (Eph 6, 10-20).
 

 

 

Positionnement par rapport à l’homosexualité : Cette armée aimera les personnes homos, sans justifier ni la tendance, et en condamnant la pratique ; et verra la condition homosexuelle comme un terrain où peut jaillir la sainteté et la Vérité grâce à la continence, d’une manière particulièrement adaptée pour notre époque.

Rapport aux 3 autres armées : L’armée des traditionnalistes sont les pharisiens de la Bible. L’armée des progressistes et des musulmans sont les nations païennes.

 

Au bout du compte, de manière non-officielle, seules deux armées vont s’affronter à la Fin des Temps. La Bataille d’Armageddon ne fera qu’opposer deux manières radicalement incompatibles d’envisager l’Amour : la manière chrétienne (qui inclut dans l’Amour la préférence pour le Christ et pour l’Église Catholique, et qui soutient que l’Amour est un renoncement et un combat lié à la Croix de Jésus), et la manière désincarnée, pagano-spirite, qui obéit au fanatisme de la bonté et de la Paix. Fanatisme qui défigure l’Amour véritable, et qu’on retrouve dans à peu près toutes les religions monothéistes (en particulier l’islam dit « modéré ») et qui se résume à cette croyance : « Il faut être bon pour être croyant. Si tout le monde cherchait à être bon, il n’y aurait plus de guerres, plus de mal ni de souffrances ! » Le problème, c’est que tout le monde veut être bon (et la plupart, sans le Christ). Et alors ça donne énormément de divergences de conception de la bonté !… et ça donne concrètement la Troisième Guerre mondiale ! Cette Troisième Guerre mondiale qui confronte deux armées brandissant chacune le mot « Amour » juste avant de se fondre rageusement l’une sur l’autre, comme dans la tellement lucide caricature du dessinateur Sempé. Or, aimer, ce n’est pas seulement être gentil. L’unique Amour en actes, c’est d’aimer comme le Christ, et c’est le don de sa vie au Christ.
 

 

6) Le dénouement de la Bataille d’Armageddon :

 

Les différentes phases de la Bataille d’Armageddon sont déclinées dans le Livre de l’Apocalypse. Juste après avoir contemplé l’Arche d’Alliance dans le ciel, saint Jean voit un triple combat. D’abord, il y aura la joute des anges contre le Dragon (Ap 12, 7). L’Archange saint Michel sortira victorieux en renvoyant à la Bête son orgueil de s’être prise pour Dieu : « Qui est comme Dieu ? » demandera-t-il en lui donnant un sérieux coup de glaive. Ensuite, ce sera la lutte de la Femme, la Vierge Marie, dont il est dit deux fois qu’elle trouvera refuge au désert pour y enfanter (Ap 12, 7 et Ap 12, 14) après que la Bête ait essayé de l’engloutir par un torrent d’eau. Enfin, ce sera l’épreuve du reste des disciples dont il est fait mention deux fois également (Ap 12, 10-11). À l’issue de ce triple combat, c’est le Cœur Immaculé de Marie qui triomphera (comme l’a annoncé la Vierge aux 3 bergers de Fatima en 1917) et écrasera définitivement la tête du serpent.
 

 

Comment va se finir la Bataille d’Armageddon ? D’un point de vue strictement humain, elle se profilera comme une apparente défaite cuisante. « Il fut donné à la Bête de faire la guerre aux saints et de les vaincre. » (Ap 13, 7). Les troupes de Jésus ressembleront à une vraie peau de chagrin. Mais il est dit aussi que finalement, la Victoire nous sera quand même donnée par le Christ à Armageddon : « La Bête et ses 10 rois feront la guerre à l’Agneau, et l’Agneau les vaincra car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois ; et les siens, les appelés, les élus, les fidèles, vaincront avec lui. » (Ap 17, 14)
 

 

Dans le Court Récit sur l’Antéchrist de Vladimir Soloviev, écrit en 1900, il est raconté qu’au départ, l’Antéchrist semblera avoir largement le dessus sur les combattants du Christ. Mais lui et son armée subiront un inattendu contretemps qui leur sera fâcheux : le ralliement des bons juifs au bataillon des Justes ! Dans un premier temps, les juifs accueilleront l’Antéchrist comme leur Messie. Puis ils découvriront le pot aux roses et se retourneront contre lui, comme le raconte le Livre du Deutéronome (11, 6), le Livre des Nombres (26, 10) ou encore le psaume 106 : « Dans le camp ils ont jalousé Moïse et Aaron, l’homme consacré au Seigneur. La terre s’ouvrit et engloutit Dâtan, elle recouvrit la bande d’Abirâm. Un feu consuma leur bande, une flamme dévora les impies. »
 

 

Qu’est-ce qui mettra fin à la bataille d’Armageddon ? Les 3 jours de Ténèbres. Au moment où Dieu lavera la terre. Au Temps du Père, dans l’Ancien Testament, ce fut l’éruption volcanique du volcan Théra, qui, avec ses coulées pyroclastiques, décima la civilisation minoenne et provoqua la dernière plaie d’Égypte avec l’ouverture de la Mer Rouge par Moïse, en 1626 av. J.-C. Au Temps du Fils, dans le Nouveau Testament, ce furent les Ténèbres et les Tremblements de Terre au moment de la mort de Jésus. Au Temps de l’Esprit Saint et de Marie, qui est le nôtre, ce seront sans doute – c’est mon hypothèse – une éruption solaire qui lancera sur la terre une « grande montagne embrasée » (Ap 8, 8) qui réactivera plusieurs volcans terrestres. Ce sera aussi l’arrivée du Christ et de son armée céleste. Toutes ces réjouissances telluriques et cosmiques devraient être impressionnantes à voir. Et je pense que c’est pour notre génération. Trop hâte !!!
 

 

 

 

 

 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »

L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse


 

En ce moment, la Bête apparaît partout et ne se cache même plus. Monstres, zombies, dragons, spectres, robots extra-terrestres, animaux tantôt féroces tantôt gentils… La Bête est devenue en un rien de temps notre personnalité, notre modèle mondial, notre maîtresse, notre amante, notre arme secrète, notre conscience, et l’icône de la diversité, de l’identité et de l’Amour pluriels, donc en gros l’ambassadrice de l’hétérosexualité.
 

 

En effet, l’hétérosexualité est le culte des différences, de toutes les altérités au niveau de la sexualité. D’ailleurs, comme vous allez le découvrir dans cette vidéo, il est étonnant de voir le nombre de films et de pubs actuels qui célèbrent la Bête, notamment la Bête technologique, ainsi que son image et sa marque ou griffe (le fameux « 666 » sur la main droite et sur le front, autrement dit la puce électronique décrite dans le livre biblique de l’Apocalypse, en Jn chapitre 13), en lien avec l’homosexualité. Homosexualité qui sera rarement nommée – elle est juste suggérée sur un panel de variété – mais qui portera le nom social et marketing masqué de l’hétérosexualité, à savoir la « diversité » (et suivent après, bien d’autres nom : « pluralité », « variété », « », « respect », « égalité », « tolérance », etc.).
 

 

 

 

 

Pour comprendre que l’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes et en diversité, et qu’elle est l’homosexualité cachée, revenons d’abord aux origines du concept.
 

1) Étymologie et histoire de l’hétérosexualité :
 

 

Quand je vous dis « hétérosexualité », vous entendez en réalité deux mots : « hétéro », qui vient du grec, et qui signifie « autre » ; et « sexualité », qui vient du latin « secare » (couper) et qui signifie également « autre ». En fait, en prononçant ce mot salade qui mélange du grec et du latin, sans le savoir, vous dites deux fois la même idée (autre/autre) : c’est un terme-piège qui contient sa propre redondance. Si nous étions logiques, pour parler de la différence homme-femme, nous ne devrions utiliser que le vocable « sexualité ». Mais comme, depuis 150 ans, le monde a perdu le sens de la sexualité et du Réel, il confond la sexualité avec l’hétérosexualité, cette dernière renvoyant à un comportement sexuel (en général violent) et à une orientation sexuelle calquée sur l’homosexualité. C’est historique, ce que je vous dis : le terme « homosexualité » a été créé pour la première fois en 1868, et le terme « hétérosexualité » un an après, en 1869 : 69, c’est facile à retenir… Maintenant, dans la tête des gens, y compris des catholiques, l’hétérosexualité équivaut à la différence des sexes, serait son synonyme ; et le monde ne se diviserait plus entre hommes et femmes, mais entre hétéros et homos (et les bis, pour faire la navette de l’hétérosexualité vers l’homosexualité).
 

Autre-Autre ! L’hétérosexualité, en gros, c’est une sexualité ou altérité forcée. D’ailleurs, les hétéros sont des caricatures vivantes et cinématographiques de la virilité et de la féminité, de la parenté. L’hétérosexualité n’est pas forcément opposée à la formation d’une famille. Elle peut être le support d’une idéologie familialiste et nataliste (La Manif Pour Tous l’a bien prouvé, puisque tous ses slogans étaient hétérosexuels : ils prônaient la différence en soi, la différence des sexes en soi, l’enfant et la famille comme des absolus et des fétiches). Mais en tout cas, l’hétérosexualité défend un mariage de façade et imposé, une différence des sexes productive et procréative mais sans amour.
 

 

Plus globalement, l’hétérosexualité défend les différences en soi. Elle est une sacralisation de l’ensemble des altérités au niveau de la sexualité, donc une célébration de toutes les sexualités, y compris l’homosexualité, au détriment de la différence des sexes et de la différence Créateur/créatures à savoir Jésus et l’Église Catholique. D’ailleurs, vous tapez « hétérosexualité » ou « diversité » sur Internet : vous ne tombez que sur des trucs homos. En réalité, l’hétérosexualité n’est qu’une pansexualité (le préfixe « pan » en grec signifie « tout »).
 

 

Déjà, l’origine historique du terme « hétéro » est bisexuelle : à la fin du XIXe siècle, les personnes qui se déclaraient « hétéros » – c’est écrit sur les manuels scientifiques de l’époque – se définissaient elles-mêmes comme des personnes attirées par les deux sexes, et défendaient « l’amour libre », en deçà des institutions d’Église et d’État. On retrouve aujourd’hui une forte résurgence de cette bisexualité historique du terme « hétéro » puisque vous remarquerez que ceux qui se présentent comme « hétéros » sont en réalité très gays friendly, très bisexuels, pro-mariage gay, et font parfois des coming out à la surprise générale. Ce sont eux, et non les personnes homos, qui ont défendu le « mariage » homo. Nous, on n’a rien demandé ! L’hétérosexualité est le pilier idéologique de l’homosexualité, son jumeau terrible et son alibi. Toutes les lois pro-gays sont adoptées au nom de « l’hétérosexualité » (c’est ce qui vient de se passer au Chili : Madame Bachelet, pour imposer le « mariage gay » à tous, s’est avancée avec le mot « hétérosexualité » pour revendiquer une « égalité » et une équivalence entre hétérosexualité et homosexualité… et le pire, c’est que cette équivalence est réelle ! ; en 2013 en France, Madame Taubira s’était également value de « l’hétérosexualité » pour justifier le « mariage homo », dans le journal La Croix : « Je ne me vois pas refuser l’adoption aux couples homos puisqu’elle est donnée aux couples hétéros. »).
 

 

 

 

À ce propos, le « lobby LGBT » n’a jamais été le lobby gay, contrairement à ce que les militants pro-Vie et les médias croient : le lobby LGBT, c’est le lobby hétéro. J’en tiens pour preuve que les seules institutions internationales défendant les « droits homos » dans le monde (Gay Straight AllianceGSA – à Bruxelles, aux Pays-Bas, aux États-Unis ; ILGA en Suisse et partout dans le monde) ne parlent quasiment jamais d’homosexualité, se présentent au contraire sous la bannière de la diversité, de l’égalité, des phobies ou de la lutte contre les discriminations ; et les rares fois où ils sont attaqués et taxés de prosélytisme homosexuel, ces organismes sortent leur joker de l’hétérosexualité. Erwann Binet, François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, Justin Trudeau, par exemple, s’annoncent hypocritement comme des défenseurs de la cause gay parce qu’ils seraient des « hétéros désintéressés ». « LGBT » (Lesbien, Gay, Bi, Trans) et « hétérosexualité », ça rime. Et le « H » d’Hétérosexualité est paradoxalement la seule lettre qui manque à ce sigle à rallonge, car elle englobe tacitement toutes les autres lettres, en fait.
 

 

Chose curieuse : la diversité hétérosexuelle prend très souvent dans les films la forme ludique du Rubik’s Cube (vous savez, ce cube à 6 faces colorées des années 80 ; en gros, sous prétexte de diversité, on nous met en boîte, le monde est transformé en cube et en puce). Ou bien elle prend la forme esthétique de l’arc-en-ciel, la forme romantique de « l’amour », la forme solidaire de la « diversité », ou bien la forme révoltée et pseudo engagée de la « rébellion » et de la « lutte contre les discriminations et contre les règles ». Dans les médias et le langage, il existe plusieurs synonymes d’« hétérosexualité » : pluralité, diversité, variété, différences, ouverture, changement, discriminations, droits, égalité, chances, rêves, amours, passions, rébellion, anticonformisme et anti-règles, etc. Beaucoup de catholiques nous bassinent actuellement avec leur dénonciation de l’idéologie du Gender, cette idéologie qui remplace le sexe par le genre, et qui nierait la différence des sexes… mais ils n’ont toujours pas compris que le Gender d’une part était une idolâtrie pour la différence des sexes (non une haine ou un rejet), et d’autre part que le Gender était l’hétérosexualité, c’est-à-dire le culte des différences et du ressenti/de la volonté individuels (Je suis qui je veux, j’aime qui je veux, et ma perception, mes sentiments, ma subjectivité, ma volonté personnelle, mes bonnes intentions, mes projets, sont rois !). Elle est un totalitarisme de l’individualisme tout-puissant. L’hétérosexualité est le culte à la différence. On est en plein dedans actuellement. Comme par hasard, la dernière cérémonie de l’Eurovision en 2017 avait choisi pour slogan « Celebrate Diversity ». L’hétérosexualité est le dieu « Diversité ». Selon sa logique, toute différence serait bonne en soi (même des différences mauvaises, même des fausses identités). L’hétérosexualité, c’est l’idolâtrie pour l’altérité… en sachant que « l’Autre » est un des noms du diable dans la Bible… donc elle est bien un culte satanique.
 

 

 

Pour résumer, l’hétérosexualité est, je le dis très sérieusement, le diable déguisé en différence des sexes. Les rares fois où j’entends le mot surgir pendant mes conférences, je sais que le diable sort de sa cachette, et que la personne qui s’énerve contre moi n’a que l’argument de l’« hétérosexualité » comme excuse pour contredire mon discours sur l’homosexualité ou pour quitter la salle. Elle ne sait pas encore que j’ai créé en 2013 un blog CUCH – Catholiques Unis Contre l’Hétérosexualité – en parallèle de l’Araignée du Désert, blog qui n’est absolument pas une blague. Je le sais et je peux le prouver : ceux qui défendent l’hétérosexualité ont un rapport blessé et haineux avec leur identité, la sexualité, le mariage et l’Église Catholique, et essaient de maquiller cette vengeance en justifiant l’homosexualité et les lois pro-gays. La gravité de l’Union Civile (qui est le mariage gay = ces deux lois incarnent la même réalité intentionnelle de justification de « l’amour » homo en tant qu’« amour universel ») repose principalement sur le fait que le partenariat civil est la première loi mondiale basée sur l’hétérosexualité, et qui a inauguré une nouvelle humanité, un nouvelle sexualité : l’Union Civile est une déshumanisation (y compris des personnes homos) de l’Humanité par voie légale. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous dire contre le « mariage gay » et pour l’Union Civile. Ces deux lois sont symboliquement homicides et homophobes.
 

 

Enfin, je crois que l’hétérosexualité est le pilier idéologique inconscient de la Franc-Maçonnerie internationale, puisque les loges francs-maçonnes défendent l’altérité absolue, l’anticonformisme total, et toutes les différences sans distinction. « Les différences sont nos richesses » bêlent les initiés. D’ailleurs, personne ne sera étonné qu’Emmanuel Macron, l’un des pontes de la Franc-Macronnerie mondiale, prétende (je le cite) « défendre la différence complète et radicale » (il a déclaré cela le 13 mars 2017 sur le plateau du Journal Télévisé de TF1). Et lors de son passage à Delhi, il a même appelé la jeunesse indienne à « n’acceptez aucune règle ». Avec Macron, on est en plein dans la rhétorique de l’hétérosexualité qui nie les vraies différences fondatrices de l’Humain (la différence des sexes et la différence Créateur-créatures), et donc dans la Franc-Maçonnerie.
 

 

Et si tout ce que je vous dis vous paraît capillotracté, ou parano, croyez au moins l’Église Catholique. Jusque dans les années 1975, les pères conciliaires du Concile Vatican II continuaient de condamner l’hétérosexualité comme une « perversion » et une sexualité hors mariage, au même titre que l’homosexualité active. L’Église Catholique n’a jamais défendu l’hétérosexualité. Le problème est qu’aujourd’hui, elle ne la dénonce pas non plus comme le diable en personne. C’est pourquoi il nous faut parler de l’hétérosexualité quand même, y compris si c’est un mot pourri et impropre à qualifier la sexualité. Sinon, au nom d’un humanisme intégral, d’un purisme de la Vérité autour du discours théologique sur la sexualité et le corps, nous ne nommons plus le mal, nous le laissons faire, et nous répétons le rengaine du monde boboïsé qui nie autant qu’il promeut ce libertinage généralisé qu’est l’hétérosexualité, en tenant le propos relativiste suivant : « Homo, hétéro, bis, tout ça, ce sont des étiquettes marchandes : c’est trop sexuel, c’est des comportements, c’est pas des identités. L’hétérosexualité, l’homosexualité, c’est l’amour tout court, c’est la diversité, c’est à l’appréciation de chacun. » L’hétérosexualité existe, au moins en tant que croyance et en tant qu’idéologie politisée planétaire. Nous ne devons pas mépriser le terme, mais au contraire, en encourager l’étude. C’est elle le nœud du problème, la planque mondiale du diable.
 

2) L’hétérosexualité, c’est la Bête de l’Apocalypse :
 

L’hétérosexualité, comme je le disais, est un culte à la différence (au détriment de la différence des sexes couronnée par l’Amour, et au détriment de la différence Créateur-créatures, c’est-à-dire l’Église et Jésus). D’ailleurs, la Bête dans l’Apocalypse, a plein de têtes, donc est en soi figure de diversité, d’altérité, d’hétérosexualité. C’est un diamant étincelant et multifacettes, asexué, si vous préférez.
 

 

Sexologiquement et anthropologiquement parlant, la Bête (de l’Apocalypse), je crois d’une part que c’est la transgression du Réel (et de ses 4 rocs : différence des sexes, différence des générations, différence des espaces et différence Créateur-créatures) à travers la technologie, je crois d’autre part que c’est l’hétérosexualité (dans son sens bisexuel puis dans le sens du culte de l’altérité absolue au détriment de la différence des sexes – mariage aimant homme-femme – et de la différence Créateur-créatures – à savoir Jésus et l’Église Catholique).
 

 

 

 

 

Tout ceci est illustré dans les films actuels parlant précisément de la Bête : par exemple « Lucy » (2014) de Luc Besson (avec cette féminité virile qui s’achève en Bête robotique ectoplasmique), « Closet Monster » (2015) de Stephen Dunn, « The Last Girl » (2016) de Colm McCarthy, « L’Apparition » (2018) de Xavier Giannoli, « La Bête curieuse » (2016) de Laurent Perreau, « Power Rangers » (2017) de Dean Israelite (avec Force Jaune qui se trouve être lesbienne), « The Jane Doe Identity » (2017) d’André Ovredal, « La Belle et la Bête » (2017) de Bill Condon, « Wonder Woman » (2017) de Patty Jenkins, « Le Crime de l’Orient-Express » (2017) de Kenneth Branagh, « Star Trek » (2017) de Bryan Fuller (ce réalisateur est d’ailleurs ouvertement homo ; et plusieurs personnages de la série puis du film sont également homos : Zackary Quinto, George Takei), et là, le dernier Guillermo del Toro « La Forme de l’eau » (2018) ainsi que le dernier Steven Spielberg « Ready Player One » (2018) que je viens d’aller voir au ciné (un monument franc-maçon !) et où tout ce que je viens d’énumérer est nettement lisible.
 

 

 

 

 

Par exemple, dans le film « L’Apparition » de Giannoli, Jacques, joué par l’acteur Vincent Lindon, prend la jeune voyante Anna pour une lesbienne, lui propose de vivre son hétérosexualité ou son homosexualité latente, sur fond de recensement biométrique de rétines. Dans « Le Crime de l’Orient-Express », le train est figuré comme une Bête technologique démoniaque habitée par un Edward Ratchett (interprété par Johnny Depp) séducteur et androgyne. Dans « The Last Girl », la gamine zombie Mélanie, une humaine bestiale, et son institutrice Miss Justineau, tombent amoureuses et forment un couple intergénérationnel dit « christique », sur fond de guerre virale high-tech et d’hymne au dépassement des différences. Dans le film « Wonder Woman », dont l’héroïne est une icône gay bien connue, féminisme, homosexualité, et technologie sont au menu. Dans le téléfilm « La Bête curieuse », il est question des bracelets électroniques inquisiteurs, présentés comme la Bête ; et l’homosexualité féminine y est promue à travers le personnage de Céline.
 

 

 

 

Dans le film « La Belle et la Bête », la Bête est le personnage central et la technologie agit sous la forme de la magie et des images de synthèse… et comme par hasard, le personnage du Fou fait son coming out ! Dans « The Jane Doe Identity », la Bête satanique est incarnée par une sorcière androgyne qui sème la terreur dans une morgue. Dans le film « La Forme de l’eau », on nous fait croire que la Bête est plus humaine que les humains, et qu’une grande histoire d’Amour peut naître entre une femme mortelle (Elisa) et un amphibien, avec en toile de fond une transgression de toutes les différences du Réel : Giles, le meilleur ami d’Elisa, est un vieil homosexuel, draguant les petits jeunes et vivant à travers ses films en noir et blanc. Tout concorde pour relier Bête-Technologie-Homosexualité-Armageddon.
 

 

 

 

 

Dans le film « Ready Player One », l’hétérosexualité bisexuelle est promue avec force : la Bête technologique défend et génère de l’homosexualité (entre Artemis et Kira au bal des zombies, par exemple, et même entre Parzival et Artemis qui tombent amoureux sans savoir si dans la vie réelle ils correspondent à la sexuation de leurs avatars virtuels). Et tout le film tourne autour de la promotion de la variété (au sens de « diversité » mais également au sens musical et culture pop du terme), donc de la promotion de l’hétérosexualité. D’ailleurs, le personnage masculin virtuel d’Aech est interprété par une femme noire, Helen, looké lesbienne ou transgenre. Dans le film « Armageddon » (1998) de Michael Bay, le personnage de la Carotte est homosexualisé (il est dit qu’il est « toujours en chaleur ») et joue devant le psy de la NASA au Rubik’s Cube. Enfin, dans les chansons de Mylène Farmer, le culte de l’altérité (je pense en particulier aux chansons « Monkey Me », « L’Autre », « Sans Logique », « J’ai essayé de vivre », le clip de « City of Love »), autrement dit l’hétérosexualité, rend bestial et homosexuel, et entraîne à la damnation satanique : « Aucune déraison. Je suis dans la peau d’une autre. C’est mon autre Moi, c’est Monkey, l’animal-là, je connais ses pas, c’est Monkey Moi, je suis Monkey Me. » « Souffrir qu’une autre en moi se glisse. » « Moi j’ai tant voulu l’Autre. Ave, milliers d’âmes anonymes, ave. »
 

 

 

Comme vous pouvez le constater, énormément de films traitant ou représentant la Bête défendent comme par hasard la bipolarité hétérosexualité-homosexualité. C’est pourquoi je vous dis très sérieusement que l’hétérosexualité est le diable. Elle est la Bête. Et que tous ceux qui confondent la différence des sexes avec la Bête sont en réalité apostats, des suiveurs de la Bête, et font inconsciemment partie de la Franc-Maçonnerie, même s’ils se disent catholiques et opposés à la Franc-Maçonnerie.
 

 

 

Le but ultime de l’hétérosexualité, prônant la différence et la liberté absolue, pour repousser les limites de l’Humain, c’est non seulement de transgresser la différence des sexes, mais aussi de transgresser la différence Créateur-créatures. Autrement dit de faire autoriser la bestialité (l’« amour » entre l’Homme et la Bête), de nous faire coucher avec des animaux (c’est déjà le cas au cinéma avec « La Forme de l’eau ») ou d’être des animaux, de nous faire avec des robots (dans la série Franky, par exemple, est simulé l’amour entre des humains et des androïdes extraterrestres) et d’être des cyborg, de nous faire coucher avec des anges (esprits énergétiques) et d’être des anges. Le monde essaie de nous faire croire que nous pouvons aimer d’amour la Bête (je l’ai à nouveau constaté le 23 avril 2018 en regardant l’épisode 199 de la série Demain Nous Appartient sur TF1, face à Lucie – interprétée par Lorie – qui se persuade qu’elle est capable d’être vraiment amoureuse du « monstre » et tueur en série Marc Véry). La question est celle-ci : Et vous, seriez-vous capables, par amour, d’aimer la Bête, par-delà les codes, la raison, la morale et même le Bien ? Et même si c’est Satan ? C’est pourquoi – et je vais vous le prouver – l’hétérosexualité, dans le sens bisexuel du terme, est la Bête.
 

Pour compléter mon explication, je vous invite à regarder la suite de cette vidéo qui est intitulée « Les 4 armées à Armageddon pour la Fin des Temps », car ça parlera justement de la Bête « Hétérosexualité » qui réunit toutes les nations du monde pour une bataille finale en Terre Sainte.

 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »

Je me suis ridiculisé publiquement : comment vivre avec cette honte ?

 

J’ai écrit le script de cette vidéo le dimanche 8 avril 2018. Je n’ai pas fait exprès que ça tombe le jour de la Divine Miséricorde. Mais je crois qu’Elle l’a voulu ainsi ! C’est sorti tout seul, en plus. Et cette vidéo porte précisément sur la misère. Je vais vous parler de ma propre misère, qui est aussi un peu la vôtre.
 

1) Il y a un milliard de trucs qui peuvent nous faire honte dans notre vie, et qui parfois la méritent (parce que ce que nous avons fait était objectivement nul/moyen, ou objectivement mal, minable, excessif et parfois même irréparable, irréversible)
 

Dans notre vie, il y a les hontes subies. Paradoxalement, ce ne sont pas les plus dures à porter, puisqu’elles n’engagent pas vraiment notre liberté ni notre responsabilité : je pense à notre physique (nos complexes, nos maladies ; rien qu’à voir notre sentiment de vertige ou d’horreur face à certaines photos où nous ne sommes pas à notre avantage), à notre passé (concernant des faits humiliants, nos ratés, nos timidités, nos postures peu assurées, nos échecs, nos abus), à notre famille (que nous n’avons pas choisie), à nos blessures secrètes (pendant notre enfance et notre adolescence, il est arrivé que des personnes nous aient fait du mal, que nous ayons subi des humiliations, des revers, des cruels coups du sort).
 

Il y a aussi les hontes inventées. Par exemple, une personne essaie, pour nous rabaisser, de dénigrer ce que nous faisons ou ce que nous avons dit. Par jalousie, elle instille en nous du doute, de la honte, du ridicule, grossit ou exagère un fait (en créant un buzz et en essayant de susciter l’indignation autour de notre « cas »), porte un faux témoignage, génère une rumeur vraisemblable, nous faire perdre confiance en nous. Ça peut aller loin, cette diffamation calomnieuse : la personne peut falsifier des preuves ou en créer, construire un faux profil de nous sur Internet ou dans certains groupes, nous inventer un discours en le mettant entre guillemets pour nous l’attribuer ensuite. L’ébruitement d’une rumeur pour nous enfoncer, et faire que l’indignation crée la honte.
 

Mais les hontes qui nous font le plus mal, ce sont celles qui sont plus objectivables et dont nous sommes plus ou moins complices : nos mauvaises actions et nos conneries d’adolescence, des faits qui touchent à notre sexualité d’adulte, à notre intégrité corporelle, à notre fréquentation des sites pornos et des sites de rencontres (pire, à des réseaux de prostitution, de pédophilie, de zoophilie, de sadomasochisme, de stupéfiants), qui touchent à notre moralité sociale, professionnelle et ecclésiale, tout ce qui dans notre vie personnelle concerne l’impureté et peut être rangé dans le dossier des « vices peu glorieux mais permis » (manger ses crottes de nez, masturbation, visionnage de porno en cachette, cigarettes et shit, alcool, aventure avec homme/femme, tromperie de sa femme ou de son mari, prostitution, etc.) voire carrément des « délits non-autorisés » (vol, viol, trafic de drogues, meurtre, etc.).
 

Le plus dur dans la honte, (et c’est précisément sur ça que le diable appuie pour nous faire taire et exercer son influence, nous faire croire que nous méritons notre humiliation et que nous serions lui), c’est le substrat de réel qu’il y a derrière une rumeur, une réputation, un sentiment de honte. C’est notre petite (ou grosse) part de complicité avec le mal. C’est d’être pris au mieux en péché de naïveté, d’ignorance, de générosité incontrôlée, excessive et pas assumée, de manque de compétences (par exemple, dans le clip « Veilleur je suis là », je ne sais pas jouer au piano et j’ai simulé), de faiblesse, de médiocrité, de pauvreté (de moyens), de sincérité, au pire d’être pris en péché de mensonge, d’arrivisme, d’intérêt, de prétention, d’orgueil (j’ai pété plus haut que j’avais le derrière ; j’ai présumé de mes forces), de contradiction, de schizophrénie, de mégalomanie, de méchanceté. La pire honte, c’est de perdre confiance et de se juger. C’est de vivre avec cette étiquette de crétin, de pauvre type, de ringard, de fou, de méchant, de menteur, de mec bidon, de psychopathe, de prétentieux, de mégalo, de pervers inquiétant, de diable incarné, parce que dans l’instant elle semblerait nous aller assez bien.
 

 

Il est facile de témoigner de la honte quand on en est sorti. Mais il est beaucoup plus difficile de témoigner de la honte quand on y est encore, ou quand les preuves de notre passé nous accablent encore, nous collent encore à la peau et sont restées durablement inscrites dans la mémoire des gens qui nous ont arrêtés à celles-ci et ne nous connaissent pas dans notre évolution. Il est facile de témoigner de la honte quand la page est tournée, quand le passé est révolu et loin derrière nous, quand il y a prescription et dépassement du complexe : je pense à mes photos d’adolescence où j’ai l’air d’une vraie tapette, et que j’appelle « les photos de la honte ». Ça, c’est facile à montrer. Puisque j’ai mûri, j’ai grandi, j’ai embelli, depuis. Mais mon humiliation présente ? quand la plaie est encore infectée et pas cicatrisée ? quand l’eau n’a pas coulé assez sous les ponts ? quand les gens ne te laissent pas de seconde chance ? quand la honte vient de se produire et t’inflige ses pics, ses flèches empoisonnées et ses remords lancinants ?quand ta gueule ne te plaît pas et n’est pas prête de changer ? quand tu te trouves sur la pente descendante de ta vie ? quand un défaut, une addiction ou un vice ne te quitte pas ? quand tu sors juste d’un événement public objectivement moyen, mauvais, qui te met face à des limites indépassables, et qui peut dans le futur porter à conséquences (comme par exemple te faire perdre ton travail, tes amis, ta réputation, toute crédibilité) ? quand tu as déçu ou fais pitié durablement ? Là, c’est beaucoup moins simple de ravaler son amertume, sa mélancolie ! Et c’est là que la gestion de la honte devient un calvaire, un enjeu capital !

 

2) La honte n’a jamais été aussi bien servie et outillée qu’aujourd’hui :
 

La honte : difficile de lui échapper. Déjà qu’en temps normal, sans l’intermédiaire de la redoutable caisse de résonance des médias, la honte rapplique souvent d’elle-même pour nous rappeler nos limites et nos chutes, déjà qu’elle nous enferme, qu’elle nous isole car le corps et la tête ont leur mémoire, que le souvenir honteux peut devenir obsédant et revenir, que les mots qui font mal résonnent parfois longtemps dans la tête, maintenant, les nouvelles technologies, le fait que nous puissions nous filmer nous-mêmes, les captures d’écrans, les selfies, ça pardonne encore moins ! La honte peut être fichée de manière en apparence immortelle et indélébile. Comme un Mur de la Honte ou un san-benito du temps de l’Inquisition, à la différence qu’aujourd’hui, nous participons activement à son édification, nous nous le taillons nous mêmes, avec un maillage réputé incassable et mondial. Si je suis associé à une stupidité intersidérale (comme c’est le cas de Nabila), à une vengeance ou à une jalousie hystérique (comme Valérie Trierweiler), à une sex-tape (comme Karim Benzema), à une réputation de salope (comme Loana dans la piscine du Loft Story), à une homophobie (comme Cyril Hanouna), ça semble être pour la vie ! C’est dans la boîte ! Nos écarts de conduite sont immortalisés. Encore pire pour ceux qui rentrent dans les typologies du « dangereux pervers » répertoriées par la criminologie moderne : les vicelards, les violeurs, les tueurs, les dictateurs, ceux dont on affiche publiquement et légalement l’infamie car celle-ci peut être prouvée : les DSK, les Nordahl Lelandais, les Dutroux, les Hitler, les personnes emprisonnées pour des crimes odieux attestés…
 

Sans aller jusqu’à ces excès et ces réputations sulfureuses catastrophiques, Internet a contribué à organiser en même temps que fliquer ce qu’il autorise/permet. Par exemple, je suis sur un site de rencontres homos, et j’ai donc des témoins, un gang d’amants ou de prédateurs qui peuvent témoigner contre moi. Je dis une connerie ou je me ridiculise, même en privé… mais quelqu’un d’autre le sait et peut l’ébruiter. Mes amis peuvent devenir mes ennemis. Mes amants et mes exs peuvent devenir mes délateurs. Mes suiveurs peuvent devenir mes espions. Je peux me sentir à la fois ultra entouré et ultra seul. Je peux même finir par croire que je suis mon pire ennemi ! Il en faut peu aux esprits faibles pour se laisser submerger par la vague narcissique que les réseaux sociaux construisent autour de nous !
 

 

 

D’ailleurs, certains ados ne survivent pas à un tel arsenal de surveillance et d’émotions, à ces tribunaux virtuels impitoyables que sont devenus les réseaux sociaux dans notre vie quotidienne. Ils surinvestissent leur manque affectif sur l’opinion, sur les réactions à leurs publications, sur les « vues » Youtube et les « like » Facebook (pouces levés, pouces baissés, comme dans les jeux du cirque), sur leur propre empire créatif virtuel. Ils ne sont absolument pas préparés au trop-plein d’« amour » offert par Internet, mais aussi au retour en boomerang brutal du dévoilement de leur intimité ou de leur humiliation. J’ai vu il y a 3 ans de cela une émission sur le harcèlement scolaire et sur le suicide des jeunes (« Infra-rouge », diffusée sur France 2, en 2015) : 1-2 ce reportage rapportait le récit poignant de parents effrondrés car leur enfant ado s’était suicidé, par suite des blessures générées par les critiques acerbes contre la médiocrité des clips de rap « petits moyens » que leur fils rouquin avait postés sur Youtube ; ou bien encore le témoignage d’une mère ayant perdu sa fille lycéenne qui avait mis elle aussi fin à ses jours à cause de chantages verbaux, d’insultes proférées par des accusateurs anonymes, menaçant d’étaler ses histoires de cœur et de coucheries à la terre entière.
 

Nous aurions tort de sous-estimer le pouvoir de la honte sur nos âmes. D’autant plus depuis que notre monde s’est sur-érotisé, hyper-génitalisé, et que donc le diable a potentiellement pénétré notre citadelle la plus fragile, la plus innocente et la plus intime (avant notre âme) qui soit, à savoir notre sexualité, lieu de nos plus grandes joies ou au contraire de nos plus grandes hontes. Certains adolescents d’aujourd’hui portent sur les épaules un poids monumental.
 

J’ai dans mon entourage des amis qui ont été filmés pour des scènes pornos (vous les verriez : ce sont des messieurs tout le monde, des gars adorables, au-dessus de tout soupçon, parfois même des fils à papa)… Il aura suffi d’une seule séquence. Et aujourd’hui, ils n’ont aucune main sur la vidéo, son utilisation, aucun moyen de la récupérer, de l’effacer. Elle est perdue dans l’océan du web.
 

 

Moi, avec « C’est bien gentil », ça va encore : je me suis objectivement ridiculisé, ça pourrait être bien mais ça reste nul, c’est objectivement malaisant, et mon seul moyen de survie, c’est d’assumer, d’en rire, de ne pas trop y repenser… mais ça va : je ne suis pas descendu au summum de l’humiliation. Or celui qui a des images de lui plus avilissantes encore, sur lesquelles il viole ou bien est en train de se faire violer, où il est bourré, où il s’emporte, se drogue, se ridiculise sans s’en rendre compte, tue quelqu’un ou ment à la face du monde, comment fait-il pour vivre avec ces images ? Comment fait-il pour se regarder dans une glace ? Surtout quand il est jeune et qu’il n’a pas les épaules assez solides pour porter cette humiliation ?
 

 

Je connais des enfants de bonne famille qui ont mis le doigt dans l’engrenage de la prostitution, y compris homosexuelle. Je pense par exemple à un pote qui a commencé à se faire du blé en allant tailler une pipe à un jeune ingénieur inconnu qu’il a rencontré sur un site de rencontres gays et travaillant à la Défense. Il m’a dit que c’était la première (et soi-disant la seule fois) qu’il l’a fait. Mais il l’a fait quand même. L’association Agir Contre la Prostitution des Enfants (ACPE) affirme que le personnel enseignant, dans le cadre de ses fonctions, découvre parfois par accident et avec effroi cette réalité effroyable parmi leurs élèves, et la contacte en panique. La prostitution juvénile embarque dès le plus jeune âge des personnes dans un cercle vicieux d’argent « facile » et de chantage à l’anonymat : il y a beaucoup plus de personnes qu’avant qui se prostituent, qui s’exhibent, qui font du porno, et qui se sont obligées à vivre une double vie, pour survivre à la honte, à ce que la caméra et les réseaux sociaux ont filmé. La prostitution s’est démocratisée et ne concerne pas que les populations adultes ou étrangères ou manquant d’argent : elle implique désormais les jeunes, les petits bourgeois, la classe moyenne. Tout le monde peut, en théorie, se prostituer. Beaucoup plus de jeunes qu’on ne croit connaissent la corruption et la prostitution : avec Internet et la démocratisation du porno, les moyens d’exhibition, l’hypersexualisation de la société, l’ambivalence des sites de rencontres qui louvoient entre l’agence matrimoniale et les réseaux de prostitution, même si ça paraît incroyable, organiser des passes dans les hôtels est apparemment un jeu d’enfants.
 

 

 

 

 

La honte et la dépravation, en même temps qu’elles se généralisent, sont devenues des marchés. Elles alimentent les réseaux sociaux et se nourrissent d’une culture du « buzz », du « clash », de l’info « ouverte ». Si tu étais bien dans tes baskets, notre monde va se faire un plaisir de te complexer et de te saper le moral ! Désormais, les gens sont mal à l’aise pour toi : ce n’est pas pour rien qu’ont été créés récemment Malaise TV, Ridicule TV, Le Petit Journal, Quotidien, ou bien des courants tels que « VDM ». À ce titre, est très révélateur le déferlement des smileys – surtout celui qui rit et pleure en même temps – qui comptabilisent ce qui est drôle ou ce qui ne le serait pas, ce qui est honteux et digne de notre mépris ou pas. Nos contemporains ont de plus en plus de mal à porter le malaise : on sent une tension, une crispation mondiale, une digestion difficile, un déchaînement de haine et de mépris ricanant fondé sur le soi-disant « ridicule ». Le politiquement correct est devenu le ricanement correct. Et le ridicule est « objectivé »… alors que s’il y a quelque chose qui n’est pas objectif, c’est bien le ridicule. On peut faire quelque chose de totalement con et médiocre, et être pris mondialement pour un génie (Ex : les Deschiens, ou Solange Vous Parle, ou Ugly Betty) ; et au contraire, faire de la qualité et être quand même massivement pris pour un con ou un médiocre. Toujours avec cette idée qu’on va rire de plus faible et de plus ridicule que soi, qu’on pourrait rire de tout, qu’il serait drôle de se moquer et d’être méchant, que la méchanceté ne serait pas toujours identifiée par celui qui en est l’objet.
 

 

Par exemple, les méchants sont pris d’hilarité face à la bimbo Nabila, pas simplement parce qu’elle est limitée intellectuellement, mais surtout parce qu’elle ne verrait pas qu’ils se moquent d’elle… ce qui est faux. Le manque d’amour et le sentiment de ne pas être aimé, d’être méprisé, est la chose du monde la plus communément partagée, n’a pas besoin de l’intellect ou de la raison pour être ressenti. Un bébé, même s’il ne le rationnalise pas encore, sent ou non qu’il est aimé ou pas. Non seulement Nabila a compris qu’elle était prise pour une cruche, mais en plus je suis sûr qu’elle en souffre. Donc arrêtons de nous abaisser à la croire plus bête qu’elle ne l’est vraiment et à la mépriser. Apprenons-lui qu’elle est aimée de Jésus, et qu’à ses yeux à Lui, elle n’est non seulement pas bête mais qu’elle est, en plus, géniale, drôle, pleine de second degré, et finalement intelligente (à défaut d’être intellectuelle). Le phénomène Nabila illustre bien une chose : que le monde en ce moment ne digère plus ses faiblesses, n’exorcise pas le mal qu’il génère, fait beaucoup de bêtisiers parce qu’il fait trop de bêtises. Il n’y a plus de catharsis par le rire ou par le partage collectif de ce rire : au contraire, le monde – en particulier médiatique et virtuel – ricane de sa propre décadence intellectuelle, en se rassurant en trouvant un peu plus bête que lui sur lequel s’indigner et se marrer, mais à peine plus bête quand même. Parce que, par exemple, Yann Barthès et son équipe de journalistes jouent aux malins, mais ils sont en réalité peu cultivés, et ont au moins la bêtise de ne pas être aimants. Comme dit saint Lc 6, 24-25 : « Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes ! »
 

 

 

3) Comment sortir du cercle vicieux de la honte ?
 

Pour sortir de ce cercle vicieux de la honte, nous pouvons élaborer plusieurs stratégies de survie. Je vais aller de la moins bonne à la meilleure.
 

a) Le Déni :
 

Influencés par le climat social, nous pouvons vivre dans le déni. Pour positiver. Pour oublier et faire oublier. Nous vivons dans un monde qui veut que nous ayons honte de la honte : le mot « honte » est banni, interdit, est perçu comme un défaitisme, un refus de se battre, une haute trahison à soi-même et à l’optimisme ambiant, un aveu de culpabilité ; il faut se relever, ne jamais s’avouer vaincu, ne rien lâcher. Résultat des courses : la culpabilité et la honte continuent de nous ronger intérieurement… et nous nous enfonçons progressivement, sans même nous en rendre compte, dans la dépression, la perte de confiance en nous-mêmes et aux autres.
 

Il est toujours possible de nous draper dans la posture de la fierté, de la force orgueilleuse, du « no-regret ». Non, rien de rien, non, nous ne regrettons rien. Alors qu’à l’intérieur, notre enfant intérieur gémit, pleure, continue de se mépriser. Et c’est le soir, devant notre glace ou dans notre lit, que nous avons envie d’exploser, de nous arracher les cheveux, de disparaître six pieds sous terre, de mourir. Quand le vernis de la positivité se craquèle, ça peut faire très très mal, et nous pouvons tomber encore plus bas dans la rumination de notre humiliation, de nos casseroles : ennui, apathie, découragement, oisiveté, drogues, libertinage, suicide. J’ai un élève qui s’est suicidé : Kévin. Pas l’année où je l’ai eu en classe. Cinq ans après. Je peux vous dire que ça fait très mal. Que j’y repense souvent. Pourquoi t’as fait ça, Kévin ? Pourquoi ? Je prie pour lui et le salut de son âme encore aujourd’hui. J’implore le Ciel. Je m’en veux de ne pas lui avoir donné assez le goût de vivre.
 

b) Le défi
 

Pour supporter la honte, nous pouvons également adopter l’attitude plus combattive du défi. Par exemple, concernant mon album Boulet de Canon ou ma chanson « C’est bien gentil », j’ai envie de dire « Vous trouvez ça cheap et ridicule ? » Moi aussi ! Mais donnez-moi plus de moyens, et vous verrez que je ferai du moins merdique. Faites-moi confiance, laissez-moi une chance de faire mieux. C’est facile de se foutre de ma gueule, en me donnant une marge de manœuvre aussi réduite !
 

c) Revisiter notre honte :
 

Reconnaître l’objet de notre honte, l’admettre, est une première étape. C’est d’ailleurs une démarche plus belle qu’un mea culpa appris dans lequel nous ne revisitons pas concrètement notre orgueil, nous ne descendons pas dans notre enfer intérieur. Ces mea culpa qui sont repris dans certaines pubs de sites de rencontres, comme par exemple Meetic : « Love your imperfections »… mais où en réalité, la honte ou le mal ne sont pas abordés. On nous parle des erreurs, des échecs, des épreuves, des handicaps, des limites, des adversités, mais jamais de la honte. Visiter leur honte, c’est ce qu’ont fait par exemple des chanteurs comme Daniel Balavoine (« Je ne suis pas un héros, mes faux pas me collent à la peau »), Alain Souchon (« J’suis bidon », « Allô maman bobo »), Pascal Obispo (« Qui peut prétendre avoir la clé de mon enfance et ses ratés ? » je cite ici « La Prétention de rien ») ou Axelle Red (« Parce que c’est toi »), et ça a donné comme par hasard les plus beaux et humbles morceaux de leur répertoire. Regarder notre honte en face, c’est déjà une grande démarche d’humilité. Néanmoins, ça soulage mais ça ne guérit pas.
 

Autre conseil que je nous donnerais pour faire face à la honte. Faire notre examen de boboïsme. Moi, par exemple, si je suis honnête, je sais exactement quand j’ai été bobo : si vous regardez ma petite discographie, je peux voir le boboïsme dans les bougies du clip « Veilleur je suis là », le copinage démago avec les prêtres dans ma chanson « Prêtres », le noir et blanc et le côté cool-fun-festif raté dans le clip « C’est bien gentil » et le fait de vouloir transformer l’église en boîte de nuit, les photos de moi où je me mets en avant et prend des poses narcissiques pour dissimuler mon manque d’assurance, où je fais ma star, etc.
 

Face à la honte, il s’agit pour nous de faire notre examen de conscience, comme un purgatoire anticipé si vous préférez, et de reconnaître simplement : « Oui, c’était honteux, ce que j’ai fait. » ; « Ce truc-là, j’assume toujours pas. » « Oui, je me suis ridiculisé, je me suis trompé, j’ai eu peur. » ; « Là, j’ai manqué de foi et de confiance. » ; « C’est vrai, là, je me suis contredit. » ou bien encore « Là, j’ai fait ce que je dénonce. » ; « Là, je n’ai pas aimé assez. » Il nous faut partir à la rencontre de nos amertumes, de nos souvenirs douloureux. Sans pathos ni complaisance. Mais avec bienveillance. Et certainement avec le petit brin d’humour et d’indulgence qui rend l’examen moins douloureux, et avec si possible cette crainte de retomber dans ce que nous dénonçons.
 

Perso, j’ai des hontes passées qui me hantent encore : par exemple quand j’ai ramené en cours de musique de 3e la chanson « em>You are the one » de A-ha (et plus globalement, mes goûts musicaux kitsch catastrophiques), ou bien encore mon enfance et mon adolescence peu assurées (un festival de la niaiserie). Des hontes pas si lointaines et pas encore réglées : les heures de cours où je me suis fait déborder et humilier par une classe, mes audaces trop sincères en classe (avec atterrissage incontrôlé) ou des paresses repérées (je me souviens au lycée pro de Juvisy d’une choré-play-back que j’ai effectuée sur Britney Spears pour fêter le dernier jour de classe, qui par sa sincérité avait dû être juste pathétique à voir), ma pièce de théâtre médiocre, mon clip « C’est bien gentil » cheap et peu contrôlé, mes rechutes dans le porno, mes coucheries passées et mes tentatives de drague contradictoires avec ma foi, mon concert pourri au bar du Carré Parisien, le bide de mon école d’art Les Cours Wojtyla, telle ou telle de mes conférences où le message n’est pas passé, tel passage médiatique comportant son lot d’ambiguïtés et de maladresses, etc. Des hontes encore d’actualité : mon physique (je me trouve moche), mon vieillissement (qui va de pair avec un sentiment croissant de ringardise), ma carrière personnelle et professionnelle qui ne ressemble à rien, mes emportements sur les réseaux sociaux, mon avenir incertain, etc. Comme dit le père Paul Dollié, « le vrai prophète intègre l’échec ». Tout ce qu’il sème, il ne le voit pas. Il est rejeté par la plupart des gens, qui n’accueillent pas sa parole. Il a le syndrome du looser, du pauvre type qui s’éparpille, qui fait peur, qui essaie de faire cool mais qui rate 90 % des projets qu’il entreprend. Eh oui… Nous sommes tous honteux. C’est la honte de le dire, c’est la honte de le cacher. Et c’est toujours la honte de le vivre.

 

d) Nous regarder avec le regard de ceux qui nous aiment malgré nos échecs :
 

Autre super moyen pour supporter la honte : penser à ceux que nous ne décevrons jamais. Ça, c’est un remède magique tout simple. Nous regarder non pas avec notre propre regard (souvent méfiant, ultra-exigeant, pas objectif, nombriliste, égocentré, cassant, impitoyable : nous sommes notre pire juge) mais avec le regard de ceux qui nous aiment vraiment – car au final, nous sommes bien plus durs avec nous-mêmes que ne le sont les gens -, ça aide. Moi, personnellement, concernant ces grands consolateurs de ma vie, je pense à Véronique. Je sais que son regard sur moi ne sera jamais déçu, sera toujours brillant de douceur et d’émerveillement. Et je pense aussi à la réaction de mes proches face à ma chanson « C’est bien gentil » ou à ma réputation sociale internétique (objectivement catastrophique : vous me googleisez, et 80 % des propos et des articles qui se trouvent sur Internet et se rapportant à moi me salissent), au comment ils les portent. Et je reconnais ainsi mes vrais amis. Ceux qui ne s’arrêtent pas aux on-dit, aux commérages ou au paraître. J’ai souvent pensé, et je continue de le penser, que ceux qui aiment « C’est bien gentil » et supportent cette rengaine insupportable, m’aiment vraiment. Cette chanson a au moins le mérite de faire le tri, d’être (par sa faiblesse et sa médiocrité) à son insu un révélateur d’Amour.
 

J’ai aussi compris que l’Amour relève. Dernièrement, j’ai entendu au téléphone mon Jérémy se dénigrer, vivre un spleen et une perte vertigineuse intérieure de confiance en lui, parce que la perspective du célibat, de l’isolement, l’angoisse ; la peur de ne plus plaire, de grossir, de s’enlaidir ou de vieillir, de perdre sa valeur sur le marché de la drague homosexuelle, le fait paniquer. Et j’ai mesuré qu’il m’aimait vraiment quand il m’a dit que si on se revoyait un jour, il avait au moins l’assurance que le regard que je poserais sur lui ne serait pas un regard de honte ou de déception, et que, quelles que soient ses évolutions et ses délabrements physiques, il restera toujours à mes yeux désirable et aimable. Oui, l’Amour vrai non seulement ne déçoit pas mais n’est jamais déçu. Les gens qui nous aiment, quels que soient les actes que nous posons ou ce que nous devenons, nous accueillent dans notre évolution et avec ce que nous vivons. Et les personnes que nous aimons vraiment sont celles à qui nous osons montrer non seulement nos grandeurs mais surtout nos misères inavouables, nos facettes honteuses. Ce sont les consolateurs par excellence. À ce titre, la meilleure des consolatrices, c’est la Vierge Marie.
 

e) Nous projeter dans l’Éternité :
 

Autre bon conseil que je nous donne pour vivre avec la honte : voir à plus longue distance, à plus grande échelle notre vie : pas à courte vue humaine, mondaine, pas dans l’instant, mais pointer notre regard et orienter notre cœur vers l’éternité d’Amour de Jésus : là où Dieu pardonnera et oubliera toutes nos fautes terrestres, nous purifiera complètement. Placer notre Espérance dans l’au-delà qu’est la Résurrection, dans la « temporalité » de l’éternité, après notre mort physique. Ça nous aide à prendre de la hauteur, à relativiser les mesquineries et le concert de médisances humaines, à nous détacher de nos biens et succès (ou échecs) terrestres, pour tout miser sur notre trésor au Ciel préparé par Jésus.
 

f) Aller nous confesser à un prêtre :
 

Notre meilleur rempart contre la honte, c’est d’aller nous confesser à un prêtre catholique. Car là, tel un rapport écrit à l’encre sympathique que nous rendons à nos accusateurs (le diable est nommé – non sans raison – « l’Accusateur ») qui nous avaient fait la liste de nos humiliations, rien de ce que nous avons fait – aussi grave soit-il – ne nous coupera de l’Amour éternel de Jésus pour nous. Si nous réparons nos péchés et que notre contrition est parfaite, Jésus oublie. C’est effacé. Si l’Humanité retient les fautes, Dieu, Lui, oublie, et efface toutes nos souillures, nos hontes, et nous aime malgré tout. Il nous libère de nos esclavages passés pour toujours. Face au sacrement de confession, qui « brûle nos péchés comme une feuille de papier » nous certifie sainte Thérèse de Lisieux, le diable n’a plus aucune emprise. Ce que nous avons avoué et confessé à un prêtre de notre vivant deviendra illisible sur notre Livre de Vie qui recense tous nos actes et nos paroles terrestres. Les démons ne pourront plus s’en servir pour nous plonger dans notre honte. La libération offerte par le sacrement de confession, ça va bien plus loin que le simple optimisme ou le relativisme qui nous rassure : c’est la joie d’être aimé par-delà nos faiblesses, nos imperfections, nos actes ridicules voire honteux. Le sacrement de réconciliation, c’est vraiment l’arme de destruction massive contre la honte et contre le sentiment de culpabilité. C’est une armure terrible. Face aux juges et aux accusateurs humains ou démoniaques, même le pire des criminels peut les renvoyer dans leurs pénates : « Oui, c’est vrai, j’ai fait les 400 coups, j’ai tué des millions d’innocents, j’ai violé des enfants et des femmes, j’ai vendu de la drogue, je suis indigne d’être aimé. Mais vous ne pourrez plus jamais m’enlever ma joie d’être aimé de Jésus malgré tout cela, malgré mon indignité. Vous ne pouvez rien contre mon âme. Jésus l’a rachetée par sa Croix ! » Comme dit la chanson reprenant les paroles de la petite Thérèse, « Moi si j’avais commis tous les crimes possibles, je garderais toujours la même Espérance car je sais bien que cette multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent. ».
 

Au sein de l’Église Catholique, dans le cadre du Synodes des Jeunes, des États Généraux de Bio-éthique, des Années de la Miséricorde, des Jubilés, des Conférences de Carême, etc., on nous sert en ce moment beaucoup de topos sur les blessures de l’affectivité, les vulnérabilités, le handicap, les fragilités … mais bizarrement, un peu moins d’ateliers sur la miséricorde et le pardon, et quasiment aucun sur le péché ou la honte. Alors fatalement, ça finit par verser dans le misérabilisme ou dans le discours gentillet et très extérieur aux réalités des personnes, aux plaies purulantes des vrais gens. Ça ne libère rien. Or, notre plus grande et intime blessure existentielle, même si beaucoup de catholiques, d’évêques et de formateurs à l’affectivité ne nous le disent pas, est liée à l’ORGUEIL (donc au péché), et pas au mal que nous subissons, ni au mal qu’on nous fait ou que nous portons. Elle est liée au mal que NOUS FAISONS. Elle est liée à la HONTE. Nous aurions par conséquent tout à gagner à proposer à nos jeunes non pas des sessions sur les blessures de l’affectivité, mais des sessions sur la honte, et comment vivre avec. Ça nous amènerait à rejoindre directement la tumeur cancéreuse spirituelle des adolescents et des jeunes adultes d’aujourd’hui. Ça permettrait d’aborder de manière frontale et incarnée la réalité du péché (plutôt qu’à coup d’exposés inconsistants et généralistes sur les dangers du porno, sur la dépendance aux drogues, sur la construction de la masculinité et de la féminité, sur le respect du corps et de la sexualité, sur la chasteté, etc.). Voici une prière (et une demande pressante) que nous pouvons adresser à Jésus, et qui constitue sans doute la première marche essentiels pour sortir de l’intellectualisme autour des malaises sociaux et mondiaux actuels : « Seigneur, fais- moi connaître ma honte. Fais-moi connaître mon péché. Et ainsi, je saurai de quel grand amour tu m’aimes, tu me relèves, tu me laves et tu me pardonnes ! » Là, nous avancerions. Alors, commençons par le commencement : qu’est-ce qui nous fait honte ?
 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »