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Il commence à me plaire beaucoup, ce cardinal Marx


 

Pris pour cible (en particulier par la blogueuse Jeanne Smits et la caste journalistique des bobos cathos anars d’extrême droite) en ce moment, surtout – et c’est aussi couillon que ça – parce qu’il a eu le malheur de s’appeler « Marx », le cardinal Reinhard Marx commence à me plaire. Je le dis sans ironie. Il me plaît non seulement parce qu’il est attaqué par mes ennemis, mais parce que, si ces pharisiens identitaires et civilisationnistes s’en prennent à lui, 1) c’est qu’il doit avoir quelque chose de très bon (la bonté du martyr déclenche toujours les foudres de la jalousie), 2) c’est qu’il a sans doute aussi besoin de soutien. Alors j’y vais ! Et je suis persuadé (ne me demandez pas pourquoi) que ce prêtre n’a rien du nouveau James Martin.
 

Déjà, il y a quelques temps de cela, de manière excessive et purement spéculative, les fachos ont voulu faire de ce cardinal un odieux moderniste pro-gays, du fait qu’il n’a pas condamné aussi sèchement et fermement qu’ils l’attendaient les bénédictions des « couples » homos : ils se sont alors empressés de lui faire dire qu’il était « pour » ! Et aujourd’hui, du fait que le cardinal Marx refuse le fétichisme de la Croix, l’instrumentalisation hystérique et identitariste de l’objet « crucifix » à des fins civilisationnistes, politiciennes, millénaristes, Jeanne Smits veut le transformer en « ennemi de la Croix et de la Tradition ». Les agents de la Réacosphère, comme de parfaits Judas, pros de la distribution des bons ou mauvais points, de la notation cultiste et du barème de relativisme ou de modernisme jugeant si tel ou tel cardinal est « solide »/« en règle » (au sens matériel des termes) ou « dangereusement adogmatique », ont tranché pour Marx ! Il refuse de faire de la Croix du Christ une matraque, une circulaire administrative ? = C’est donc un Ennemi de l’Église, d’autant plus horrible qu’il est interne et à la tête !! On va se calmer tout de suite. Il s’est juste opposé à votre fétichisme, à votre matérialisme conquérant. Il vous a juste dit que la Croix du Christ, c’est d’abord et avant tout votre vie donnée à Jésus et aux autres dans l’AMOUR, et non une insigne à placarder sur le fronton d’un maximum d’édifices et de salles de classe pour marquer le territoire de l’Empire chrétien. Et il a bien raison. Vous êtes malades.
 

 

Leur délire paranoïaque n’a plus de borne


 

Je découvre avec bonheur leur concept de « catholiques insoumis »… Les pauvres, ils sont dans l’illusion de force et de puissance (total pastiche des extrémistes gauchistes).


 

Sans transition, je rajoute à ce papier deux autres petites « news ». La première concerne une autre chasse aux sorcières qui s’installe avec force depuis les affaires de viols de petites filles (Angélique par David Ramault, Maëlys par Nordhal Lelandais, etc.) et de harcèlements sexuels (le procès de la Manada à la San Fermín en Espagne) en Europe. Je réagis car un phénomène m’inquiète : celui de l’ouverture du fichier de l’activité sexuelle de tous les êtres humains sous prétexte d’en dénoncer/prévenir leurs « déviances ». Le désir social croissant en France de justice absolue (sans Charité) à l’égard des ex-violeurs et des anciens pédophiles, de « tolérance zéro » (exprimée par des gens qui par ailleurs vouent un culte à la tolérance), de connaissance absolue et généralisée du fichier des délinquants sexuels (comme c’est déjà le cas aux États-Unis), de punition radicale, de l’établissement de l’incarcération systématique voire de la peine de mort, me fait froid dans le dos. Voulons-nous d’un État américanisé, d’un pays où chaque citoyen est le shérif de l’autre, où le pardon et le secret (garant du respect, de la conversion et de la survie d’autrui) n’ont plus leur place ??
 

Enfin, dernière nouvelle que je souhaitais commenter, c’est la récente promotion hystérique de l’homosexualité sur le plateau de The Voice en Australie. Il y a deux jours, le chanteur Nathan Brake, lors de son audition à l’aveugle, en a profité pour faire sa demande officielle en « mariage » à son compagnon Mitchell Baines avec qui il est en « couple » depuis 6 ans. La jury Kelly Rowland s’est sérieusement engagée à venir chanter à leur « mariage » le jour de leur « engagement ». Et après ça, on m’arguera que je vois la propagande pro-gays partout où elle ne serait pas, que je suis centré sur « mon » sujet du fait que je suis directement concerné, et que l’homosexualité n’est pas politique ni massive… À ceux qui sont toujours endormis, réveillez-vous. Ce n’est pas moi qui exagère : c’est vous qui êtes mous ET rigides.
 

Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission The Voice


 

The Voice, l’émission musicale actuelle la plus populaire de France, que regardent beaucoup de familles, est un véritable plateau de sorcellerie à elle toute seule. Et il est fort probable que personne ne soit au courant des messages secrets qu’elle fait passer, pas même ses concepteurs et ses animateurs. Pourtant, pendant que les artistes défilent, il y a plein de symboles lumineux en lien avec la Franc-Maçonnerie qui sont affichés en fond d’écran lumineux.
 

 

Et ces décors envoient constamment des signaux subliminaux (et sublimes) qui transcendent les personnes et qui ont énormément de sens. Je vous propose donc de nous pencher sur les 11 principaux messages que nous délivre la Voix :
 

 

1) Premier message : TU ES UNE PLANÈTE OU UNE ÉTOILE : Tu n’es plus humain. Tu es une voix lactée, une étoile, un univers. Tu es une énergie. Les coachs déshumanisent leurs talents. Ce n’est pas un hasard si la chanson la plus reprise dans ce programme soit « Chandelier » de Sia, ou encore « Skyfall » d’Adèle. The Voice est certes un programme de divertissement, mais surtout une émission luciférienne. Tous les ciels étoilés qu’on a en écran de fond, c’est hallucinant.
 

 

De plus, The Voice fabrique des stars (« étoiles » en anglais), avec qui on peut danser, chanter, et qui seront l’espace d’un quart d’heure, définies comme « radieuses », « éblouissantes », « solaires », magnifiées par les projecteurs. « Entrer dans la lumière » chantait en 2017 Shaby. Et les coachs, le temps d’une chanson, jouent les planètes tournant en orbite autour du soleil que serait leur chanteur adoré et leur faire-valoir dans la galaxie télévisuelle, peuplée de satellites.
 

 

2) En parlant d’étoile filante, justement, voici le deuxième message subliminal : TU ES UN TISSU, une bobine de fil, un fil d’Ariane. Zazie emploie très souvent la métaphore de l’araignée tisseuse, du cocon, de la chrysalide, du papillon, qui t’embobine. Florent Pagny compare aussi régulièrement la voix des chanteurs à une pièce d’étoffe, comme un grossiste, un couturier, un marchand de tissus.
 

 

3) 3e message caché : TU ES UN CUBE D’OR. Les talents sont régulièrement comparés à des pierres précieuses, en général aux pouvoirs maléfiques et étranges, à une boule à facettes ou à un cube. Dans la bouche des coachs, il est question de remplacer le cœur de chair par le cœur de pierre, d’être incubateur. Même ces derniers portent des costumes avec une pierre à la place du cœur, comme ce fut le cas du bombers de Matt Pokora en 2017. Le cube enferme aussi les membres du jury (le 6 avril 2019, Julien Clerc a créé une expression qui a fait rire tout le monde : « Vous m’avez cubé ! »).
 

 

Et quel est le propre d’un talent ? Dans l’Antiquité, c’était d’être un lingot d’or. Beaucoup de décors de The Voice sont des cubes : je pense notamment à la chanson « Fiche le camp Jack » des Sugazz et JJ. Et un certain nombre de chanteurs issus de The Voice vouent ensuite un culte aux pyramides, aux pierres, au sable. C’est par exemple le cas du groupe Arcadian.
 

 

4) 4e message subliminal de The Voice : ADHÈRE À LA FRANC-MAÇONNERIE, À NOTRE LOGE (dans le sens artistique aussi). Le principe de l’émission est l’amélioration, autrement dit la règle du « Que le meilleur gagne ! », qui est justement celle de la Franc-Maçonnerie : se réaliser, se construire et s’améliorer soi-même. De plus, tous les rituels francs-maçons sont reproduits dans The Voice : en particulier celui de l’alchimie, qui est la transformation du plomb (ici, la voix) en or (on parle bien de voix d’or). D’ailleurs, la première réaction qu’a eue le chanteur Garou en voyant débarquer le nouveau coach Mika en 2014, ça a été de dire : « Avec Mika, l’alchimie est là. » Un autre rituel maçonnique connu est celui du secret, des yeux bandés : et The Voice démarre comme par hasard sur l’étape des Auditions à l’aveugle. La 1ère édition du concert des Enfoirés Kids, réunissant tous les chanteurs en herbes de The Voice Kids 2017, a démarré sur une chaîne d’Union.
 

 

 

 

Quant aux Enfoirés 2018, ils étaient sous le signe des gants blancs. Sur le plateau de The Voice, les V, W, X, Z et les triangles sont partout. Les 3 champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie (la lumière, l’architecture et l’humanisme intégral) sont omniprésents. On est en plein fascisme (dans le sens de faisceau lumineux), d’éloge de la rébellion, du culte de l’altérité et de la différence absolue (l’hétérosexualité), de l’anticonformisme mâtiné d’humanisme, de sensiblerie et de solidarité. D’ailleurs, on ne compte plus les saluts non plus nazis, mais cette fois néo-nazis, des coachs faisant le V de la Victoire, comme des bons petits soldats du Dieu Vocal, dans tous les jurys The Voice du monde entier.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5) TU ES UN MOTEUR (à émotions, à explosion astrale). Les coachs – en particulier Florent Pagny – parlent de leurs talents comme d’une carrosserie vibratoire, qui doit dégager des ondes, par laquelle un courant électrique passe, qui a une puissance vocale, qui a un fonctionnement mécanique qui vient de la nature mais une nature qui échappe à l’expertise et à la compréhension des coachs ingénieurs qui voient comment ils pourront te vendre su le marché du disque comme un véhicule neuf et prêt à l’emploi. L’important, c’est que tu sois un moteur vendable. Et comment tu vas te vendre ? En cultivant un semblant d’humanité. Mais tu restes un moteur, et on te voit comme un moteur. The Voice is not a human : it’s almost a motor.
 

6) TU ES PAUVRE… ou au moins, si tu ne l’es pas, feins de l’être. En gros, boboïse-toi, embourgeoise-toi discrètement. Plus tu as la fragilité de la jeunesse, plus tu deviens intéressant. Plus tu joues le troubadour des rues (mais classe quand même) et fais négligé (pieds nus, barbe, chapeau de clochard, répertoire et habits rétro chic, voix éraillée et qui a du « vécu », qui a un message « urgent » et révolté à transmettre, etc.), te poses en victime et montres que tu as souffert, vient d’un peuple disparu, plus tu as toutes tes chances de gagner. The Voice, c’est le festival du boboïsme, avec plein de riches qui jouent aux pauvres, ou de faux pauvres qui jouent aux riches : meilleur exemple : le pseudonyme de la chanteuse « Demi-Mondaine ». Zazie attire à elle les hipsters barbus et s’en désole parfois.
 

 

7) TU N’AS PAS DE SEXE PRÉDÉFINI NI FIXE. Tu es tous les sexes et aucun à la fois. Tu es liquide. Tu es force. Tu es fluide énergétique. D’ailleurs, les auditions à l’aveugle sont l’occasion de spéculer sur le genre de la personne qui chante, et non son sexe. L’occasion aussi de spéculer sur son âge, en tirant vers la jeunesse et son paraître. En passant à The Voice, tu n’as pas d’âge, tu es immortel. Et pour gagner, tacitement, tu dois être beau physiquement. Comme le reflet narcissique dans l’eau.
 

 

Un contrat de Pygmalion et de narcissisme séducteur se signe entre le coach et sa star : d’ailleurs, dès que les coachs appuient sur le buzzer, leur prénom s’affiche en lettres lumineuses et va rejoindre l’artiste. Ils se choisissent eux-mêmes, finalement.
 

 

 

Et l’homosexualité est vraiment mise à l’honneur dans l’émission (Même les hétéros jouent les gays friendly : Florent Pagny porte un pendentif d’Arthur Rimbaud au cœur, Pascal Obispo défend le militant gay Éric Jetner, les coachs féminines de The Voice sont toutes des filles à pédés, et dans les jurys de The Voice il y a nécessairement un coach gay (Ricky Martin puis Boy George en Australie, Mika en France, Philipp Fanhauser en Suisse, Soledad Pastorutti en Argentine, etc. Le paradoxe, c’est que l’homosexualité est promue en tant que diversité comme une autre, devant rester invisible.
 

 

 

 

 

8) TU ES UN ANIMAL. Dans The Voice, les métaphores animales sont fréquentes : tu es un chat, un chien, une lionne, un reptile, une Bête de scène. Les chanteurs sont souvent déshumanisés, minéralisés, et animalisés, même si, en intention, il s’agit d’être un animal plus humain que les humains, une bête qui donne des leçons d’humanité aux Hommes : ex : Marius chantant « Un Homme comme vous » du Livre de la Jungle, en 2017. Ce n’est pas un hasard si le dessin animé « Tous en scène », où les personnages sont tous des animaux, reprend exactement la trame de The Voice. Et dans le télé-crochet réel, il est beaucoup fait insistance sur le pouvoir de la nature et aussi de l’« instinct » pour prendre des décisions (l’instinct a pour synonyme le « rêve »). Or, qui agit à l’instinct, si ce n’est les animaux ? Enfin, les coachs réagissent comme des animaux et justifient de se retourner pour une voix comme un animal répondant à son Maître : ils disent souvent qu’ils ont « eu les poils », filent la métaphore animalière (« avoir la chair de poule »), ou bien buzzent non pas avec la main mais avec le pied (comme certaines bêtes).
 

 

9) TU ES UN DIEU. Tu es semblable à un Dieu et je vais te servir, me prosterner devant toi. Tu es un sorcier, un ange, un grand sage venu d’on ne sait quelle planète, et je suis prêt à me damner pour toi. Les coachs jouent les ensorcelés subjugués par un extraterrestre, un chaman, un marabout, un derviche tourneur. Zazie les décrit comme des sorciers marionnettistes qui la baladent et la font voyager comme un pantin. M Pokora compare les talents à des entités ailées et lumineuses volant dans les airs. Mika répète sans arrêt qu’il « adore » tel ou tel chanteur ! The Voice c’est la grand messe !
 

 

 

10) TON MAÎTRE EST SATAN ET TU ES DEVENU LUI. Les coachs parlent ouvertement de possession, d’envoûtement. Par exemple, il est arrivé à Mika de décrire son buzzer rouge comme un bouton maléfique, ou de qualifier ses collègues de « sorcières ». Et M Pokora a déclaré à ses talents qu’ils étaient « possédés ». De plus, au niveau des couleurs, tout le plateau de The Voice est à dominante rouge et noire. Les fauteuils rouges qui se retournent, en plus d’être un mouvement d’inversion, sont habituellement réservés au cinéma au personnage du diable : c’est Fantômas normalement, ou Dr MAD. Et c’est bien le diable qui pilote depuis son bouton rouge le destin des humains, qui a le pouvoir de salut, de damnation ou de vol, des talents. Il est beaucoup question d’occultisme dans The Voice : il est fait une constante promotion de la magie ; Nikos Alliagas a carrément promu la cartomancie le 17 février 2018, au passage de la chanteuse Luna Gritt ; et la scène constamment s’enflamme au sens propre, comme dans les spectacles pyrotechniques. Et s’il y a bien une personne qu’on ne risque jamais de croiser dans la demeure infernale (au goût de Paradis) qu’est The Voice, à part en Italie, c’est bien un prêtre ou une religieuse !
 

11) Plus encore que ton corps, TU VAS ME DONNER TA VOIX, qui est l’équivalent de TON ÂME (puis la voix, comme l’âme, est invisible). Voilà le dernier message qu’on peut deviner dans The Voice. Si tant est que le Verbe s’est fait chair, The Voice est une machine à aspirer les âmes, pour leur faire quitter le travail et la vie réelle (on ne compte plus les artistes qui y passent et qui rêvent de ne vivre que de la musique !) et les attirer vers la constellation de plus en plus nombreuse des stars de pacotille, vivant le succès éphémère et ravageur des étoiles filantes. Cette envolée cosmique et cette décorporation (ou expansion de conscience, typique des extases satanistes) s’observent dans l’évolution des bandes-annonces françaises de l’émission The Voice : de plus en plus, le corps est délaissé au profit de l’esprit aérien qui s’abandonne aux supramondes. La première édition, la bande-annonce n’était pas thématique ; la deuxième, c’était une bagarre dans un hôtel de Disneyland Paris ; la troisième, c’était la cliché rétro parisien ; la quatrième, c’était le Far-West ; la cinquième, c’était Mission Impossible ; la sixième, c’était la Rome Antique ; et enfin, la saison 7, en 2018, c’est Gravity et les cosmonautes. L’année prochaine, c’est quoi ? Les dieux grecs ? le temple bouddhiste ? la confrérie pendant la messe noire moyen-âgeuse ?
 

 
 

Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
 

1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »

2 – « Le Synode des jeunes : la cata »

3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)

4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »

5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »

6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »

7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »

8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »

9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »

10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »

11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »

12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »

13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »

14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »

15 – « Définition de la bisexualité »

Promotion discrète de la cartomancie sur The Voice hier soir


 

Dans The Voice hier, j’ai un peu halluciné d’entendre – de la bouche de Nikos Aliagas lui-même – une promotion/banalisation de la cartomancie. En présentant la chanteuse Luna Gritt, il a salué le fait qu’elle soit présente dans le concours « après qu’une tireuse de cartes lui ait dit qu’elle pouvait tenter sa chance à The Voice ». Et cette promotion semi-ouverte de l’occultisme et de la magie noire dans une émission populaire de variétés ne choque apparemment personne… « Back to black », oui, c’est le cas de le dire…

Le Grand Palais et M Pokora roulent (comme des « pierres vivantes ») pour le satanisme franc-maçon


 

Je me rends cet après-midi au Grand Palais, à la conférence sur les gemmes (vous savez, les pierres précieuses multi-facettes telles que le diamant, le saphir, le rubis et l’émeraude). De quoi agrémenter le prochain chapitre de mon livre sur les « pierres vivantes » et le cube, car les francs-maçons sont maintenant en train de nous faire croire que l’être humain est matière cubique divine et dorée, est une pierre vivante divine et cosmologique qui possèderait une énergie et des vertus cosmiques/magiques/curatives propres. Je cite le prospectus du Grand Palais : « En Inde, les bijoux ne sont pas de simples ornements, de simples parures : en raison de l’origine mythique et des vertus talismaniques de l’or et des gemmes qui les constituent, ils sont perçus comme un microcosme de l’univers – un royaume métaphysique ». En gros, selon eux, la pierre serait un concentré métonymique de l’homme angélique cosmique et lumineux (luciférien). Un ange de transparence irradiante. J’avais déjà, dans mes études sur l’homosexualité, décrit depuis bien longtemps le diamant comme une métaphore courante du diable dans la fantasmagorie homosexuelle (cf. le code « Homme invisible » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels). Et comme par hasard, on retrouve autour de cette spiritualisation actuelle des pierres exactement le jargon et les outils de la sorcellerie sataniste New Age : ils nous parlent des gemmes, des amulettes et des talismans : carrément. Et les francs-maçons sont fans de la Pierre philosophale, qu’ils décrivent comme un « Moi intérieur ». Je vais bien m’amuser !
 

Le diamant d’« innocence » est l’âme ou le coeur livré(e) au diable


 

Par ailleurs, et au passage, je ne sais pas si vous avez remarqué la tenue du coach M Pokora pour les battles de The Voice 6, mais c’est une vraie profession de foi païenne : Matt porte un blouson bomber en satin noir avec des détails pailletés Yves Saint-Laurent : un graphisme de diamant (une gemme rose), un lettrage « Oh Dear » (cube entouré de pyramides) et un lettrage « Never Say Never » (une revendication de la désobéissance), et un quasi rainbow flag (une revendication de l’hétérosexualité bisexuelle). Réveillons-nous avant que l’Antéchrist transforme notre coeur de chair en coeur de pierre.
 

Les phrases de la flatterie narcissique que met en place l’Antéchrist pour séduire les Hommes avant de les détruire (Positive Wording)


 

En ce moment, dans les médias et dans les discussions avec nos contemporains qui alignent les phrases bobos en ayant pourtant l’impression d’être hyper profonds et aimants, c’est le Festival de la combattivité optimiste, conquérante et individualiste. Le programme de l’Antéchrist, il est simple, et il se trouve résumé texto dans la chanson « Bien après l’au-delà » de la comédie musicale Cléopâtre (vous en avez aussi un bel échantillon dans les chansons de Tal, Amel Bent, Kenzah Farah, Céline Dion, et bien sûr dans toutes les émissions de télé-réalité comme The Voice et The Voice Kids) : il s’agit, dans une compétitivité présentée comme « saine », « éthique », « ouverte », « authentique », « originale », « naturelle », « émouvante », « esthétique », « spirituelle », « fraternelle » et « altruiste » (alors qu’en réalité, c’est souvent un combat sans merci et chacun pour sa gueule), de se réaliser par soi-même, de se créer soi-même et de décider de sa vie et de son corps (comme si ces derniers nous appartenaient…), sans renoncer à soi et à sa volonté individuelle, sans tolérer les limites, les efforts, les influence extérieures, les images, les clichés, les regards des autres, les jugements, les conditionnements, les héritages, les cadres, les interdits, les cas de figure imposés, les faiblesses, les échecs, sans obéir à d’autre instance que son instinct, son intuition, ses émotions, ses choix, sa subjectivité individuelle. En nous flattant, notre monde – de plus en plus guidé par l’Antéchrist – essaie de nous transformer en Bêtes à gagner, en stars capricieuses, entreprenantes, agressivement solidaires, impérieuses, qui sait où elles vont et ce qu’elles veulent (même si c’est absolument faux), toujours cools et déterminées. Des prétentieux sans prétention. En perpétuelle « évolution » et « développement ».
 
pour-aller-plus-loin
 

Alors qu’en réalité, la vraie vie et la véritable réalisation de soi se trouvent dans l’abandon à Jésus, l’effacement à la dernière place, la vulnérabilité, le pardon (c’est beaucoup plus dur d’aimer ses ennemis que ses amis et ceux qui nous veulent du bien et avec qui on est « bien » !), le renoncement à soi, l’acceptation du jugement, la conformité à Jésus et à la Vierge, l’obéissance à Jésus et à l’Église, la privation et l’ascèse, l’acceptation de sa vulnérabilité, de ses limites et de sa Croix, le consentement à notre condition de créatures et à notre petitesse/humilité face à Quelqu’un (Jésus) qui nous dépasse et qui nous aime et qui nous a créés.
 
Réalisation de soi
 

Je vous fais un rapide tour d’horizon des formules made in « Joséphine Ange-Gardien » et Najat Vallaud-Belkacem, bref, made in la Franc-Maçonnerie et le Gouvernement Mondial, désormais très implantés dans l’Église catholique et qui se servent de concepts cathos – comme par exemple la « Vérité » ou l’« Espérance » – pour que vous ne vous fassiez pas entuber/youtuber… Je la complèterai, à l’occasion, car on baigne dedans jusqu’au cou ! :
 

« S’aimer soi-même »; « Retrouver l’estime de soi » ; « Aller jusqu’au bout »; « Ne jamais laisser tomber » ; « Ne jamais baisser les bras » ; « la résilience » ; « Croire en ses rêves » ; « Suivre sa passion » ; « Croire en soi » ; « Ne jamais renoncer » ; « Prends sur toi » ; « Se dépasser » ; « Donner le meilleur de soi-même » ; « Se respecter/se faire respecter » ; « Faire valoir ses droits » ; « Répondre aux défis et aux nouveaux challenge » ; « Aller plus fort, plus loin, au-delà » ; « Construire demain » ; « Se relever » ; « On apprend toujours de ses erreurs. » ; « Se réinventer, aller de l’avant, avancer » ; « Savoir où on va » ; « Défendre ses valeurs » ; « Il faut que j’apprenne à me protéger » ; « L’important, c’est la communication » ; « J’adore les voyages : ils ouvrent l’esprit. » ; « Si je le sens comme ça… » ; « J’ai envie. » ; « C’est mon avis, mon point de vue. Je vois les choses différemment de toi (alors t’as rien à me dire). » ; « J’ai trouvé le sens de ma vie » ; « Mon intuition et mon cœur ne me trompent jamais. » ; « J’ai ça dans le cœur. » ; « J’ai des étoiles dans les yeux. » ; « J’ai des papillons dans le ventre. » ; « Avoir une étincelle, le déclic. » ; « Sois toi-même. » ; « Je sais ce que je veux. » ; « J’ai toujours voulu faire ça » ; « Ne laisse jamais personne décider à ta place. » ; « Je ne veux vivre que pour mes amis et ceux qui m’apportent quelque chose » ; « J’ai les poils (qui se dressent) » ; « Je ne veux pas décider à l’avance : je fais toujours les choses à l’improviste, comme je les sens. » ; « Se sentir soi-même. » ; « J’adore ce qu’il fait. » ; « Avoir un porte-bonheur » ; « Se faire plaisir » ; « Ça me rend heureux, alors je le fais. » ; « J’ai été ému donc j’ai été vrai. » ; « Prendre un nouveau départ. » ; « S’inventer » ; « S’évader » ; « S’éclater un maximum » ; « Voyager » ; « Rêver et offrir du rêve. » ; « Se réaliser soi-même » ; « Se retrouver » ; « Développer toutes ses capacités ; « Donner de l’amour et en recevoir. » ; « Partager son univers, ses couleurs. » ; « Tout le monde a sa chance. » ; « Persévérer » ; « Parler vrai ; être en Vérité » ; « C’est mon choix » ; « J’ai toujours voulu faire ça. » ; « Transmettre de vraies émotions, pures » ; « Partager son univers » ; « Savoir ce qu’on veut » ; « Avoir du caractère » ; « Prendre toute la place » ; « Sortir du lot » ; « Je suis déterminé. Rien ne va contrecarrer mes plans. » ; « Construire sa propre identité » ; « Être un Show Man » ; « Je veux. J’aurai. » ; « Pense différent » ; « Cultive ton propre style » ; « Ne jamais s’arrêter » ; « Se réinventer sans cesse » ; « C’est ma vie, j’en fais ce que je veux. » ; « J’ai le droit de vivre, j’ai le droit d’être amoureux » ; « Je fais ce qui me plaît (et je vous emmerde). » ; « J’adore » ; « Ne rien lâcher » ; « J’ai confiance en moi » ; « Aller plus haut »; « Plus rien ne m’effraie » ; « Espoir » ; « Il suffit d’oser » ; « Je ne veux faire que ce que j’aime vraiment. » ; etc.
 
Manuela
 

Vous constatez que toutes ces phrases de l’affirmation de soi, et prônant la suprématie de sa volonté, du don de soi, de ses actions créatives/solidaires, de l’Humain, et de son ressenti, témoignent d’un manque d’assurance, démontrent en réalité une dévitalisation progressive du corps humain, une absence de personnalité et de vie intérieure, un égoïsme croissant, un misanthropie (qui aime l’Homme sans Jésus se prend pour Dieu et n’aime pas l’Homme au final). Comme je plains les gens qui n’ont pas la foi, qui ne connaissent pas Jésus, et qui vivent pour leurs petits plaisirs, sans grand But puisqu’ils ont fait d’eux-mêmes leur but, en fait.
 

Culte bobo de l'autonomie, du refus d'appartenir et de mourir à soi-même

Culte bobo de l’autonomie, du refus d’appartenir et de mourir à soi-même


 
Gloire de l'insoumission

Gloire de l’insoumission


 
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L’émission The Voice : JAMAIS ô grand JAMAIS vous ne nous surprendrez à faire le salut nazi!

 

C'était cool, Staline, quand même...

C’était cool, Staline, quand même…


 
Jamais on ne refera de saluts nazis. JAMAIS !

Jamais on ne refera de saluts nazis. JAMAIS ! (ni de quenelles)


 
Vas-y Cristina, montre-nous la Voix !

Vas-y Cristina, montre-nous la Voix !


 

Cela fait un moment que je regarde l’émission de télé-crochet The Voice, et j’avais envie, au moins une fois dans ma vie, de vous proposer ce petit décryptage fait maison, non pour vous décourager à la suivre, mais pour que vous la regardiez peut-être autrement, plus librement et lucidement. La preuve qu’on peut trouver dans un programme médiatique un intérêt et un plaisir certains (sans pour autant s’enchaîner à ceux-ci), voire même une toute nouvelle dimension universelle, sans doute plus authentique et universaliste que la dimension mondialiste proposée par les marchands télévisuels et les concepteurs de The Voice ! Fort de ma fidélité de 5 années de visionnage, je vais essayer de vous montrer en quoi l’émission The Voice tue les âmes en sacralisant les voix.
 
The Voice Mappemonde
 
 

1) L’Empire de la Voix :

 

Quoi de plus immatériel, invisible, fragile, et pourtant concret, perceptible, puissant, charmant, divin que la voix humaine ? On comprend pourquoi Dieu a choisi d’être une voix. D’être la Voix du Christ et du Père. Au commencement était le Verbe, et le Verbe s’est fait chair. La Voix du Père est à la fois imposante parce qu’Il est Dieu, et délicate, mélodieuse, subtile parce qu’il est Dieu d’Amour, Il est Fils.
 

Le diable, lui, a très bien compris cela vu qu’il essaie de devenir la Voix, mais de La déchristianiser (tout en L’angélisant), de La dépersonnaliser, de L’indéfinir, de L’éclater (pour qu’Elle perde sa douceur et devienne cacophonique), de La mondialiser (pour La disperser et L’écarteler). The Voice, ok ! … but not Jesus ! Satan se travestit en chant et essaie de ravir la voix de chacun d’entre nous juste avant de nous ravir l’âme. Si vous remarquez bien, les deux – âme et voix – sont quasiment synonymes, même inconsciemment. « Je n’ai que mon âme pour te parler de moi. Ô juste mon âme, mon âme et ma voix. » chante Natasha St-Pier pour le concours Eurovision (D’ailleurs, la chanteuse québécoise est présentatrice de The Voice Belgique). Alors faites attention à qui vous donnez votre voix. Cela peut, sans que vous vous en rendiez compte, vous faire perdre votre âme. On le voit bien en politique. On le voit en science (avec le mentalisme, l’hypnose et le lavage de cerveau). On le voit dans le boboïsme (cf. le code sur la voix-off dans mon livre Les Bobos en Vérité). On le voit également dans cette lubie mondiale qui veut faire de tous les habitants de la terre des chanteurs ou au moins des mélomanes casqués.
 
The Voice partout
 

The Voice s’insinue partout : dans notre quotidien, dans notre tête, dans notre cœur. Et déjà à la tête de la présidence des Nations (genre Michelle Obama fait du rap).
 

 

Avec le temps, la Voix est devenue le trophée et l’Eldorado du Gouvernement Mondial néo-communiste. Le sceptre de l’émission The Voice, avec le « V » de la Victoire et de la Voix, en témoigne. Le chef d’État ne gouverne plus : il chante. Le prêtre prie moins : il soigne son image de rockeur. L’élève ne veut plus être pompier ou archéologue mais chanteur. L’agriculteur ne cultive plus : il fait un clip pour sensibiliser sur l’écologie. On n’a même pas besoin d’avoir la télé pour rencontrer The Voice : l’émission vient à nous et nous rejoint là où nous sommes (métro, supermarché, etc.). La Voix, avec les applis I-phone (telles que « Ok Google ») et les loopers, peut reconnaît notre propre voix naturelle et fait semblant de s’y soumettre/calquer pour ensuite la devancer, la remplacer, la robotiser (cf. le cas du chanteur au nom de robot, MB14, qui a justement participé à l’émission The Voice du 20 février 2016).
 

Le statut de star s’ubérise, se démocratise à vitesse grand V (c’est le cas de le dire…). Chacun se fait son petit clip ou son petit concert ou son trip musical mais avec « le monde » pour témoin, avec une salle de concert et un public hystérisé qui est venu applaudir un chanteur sans disques. Grâce aux avancées technologiques, la télé a la possibilité d’offrir à son public un karaoké amélioré, un concert personnalisé en duplex. Que rêver de mieux ?
 

C’est ce qu’on peut déjà observer dans l’émission The Voice qui est devenu, en l’espace de cinq ans, la plus puissante multinationale télévisuelle après Facebook. À travers ce type de programmes – mêlant téléréalité et compétition par le talent vocal – on veut nous persuader que l’action existentielle peut se limiter au chant, que la musique est notre vie et sera notre travail, que la Voix est notre identité profonde et notre Salut, que nos talents vont nous faire vivre et vont occulter tout le reste (nos défauts, nos efforts, nos limites, nos devoirs d’état, notre handicap et nos imperfections, notre travail, et même nos relations), que la reconnaissance sociale ne peut passer que par la célébrité vocale, que si on veut vraiment exister sur cette terre on doit se lancer dans la musique, qu’on a tous droit à notre quart d’heure de gloire pendant lequel on est traité comme des plus grandes stars que les 4 stars qui nous jugent (elles-mêmes se battent pour nous avoir, c’est dire !), que nous allons tous faire carrière et que nous sommes tous des stars et que nous allons tous faire des disques (même si ce n’est pas dans le cadre de l’émission The Voice). Le miroir embellissant qu’est The Voice a donc tout du miroir narcissique déréalisant dans lequel l’Humanité s’admire et se noie, sans se rendre compte de la perversion de la captation spéculaire dont elle fait l’objet puisque celle-ci se base apparemment sur le meilleur de nous-même (famille, amis, beauté, sensibilité, bien-être, plaisir, savoir-faire, performance, simulation d’action, talents réels, originalité, engagement politique, spiritualité, etc.).
 

En réalité, ce programme est un mensonge sincère mondialisé, un formatage au nom de l’anti-formatage, une mégalomanie altruiste phénoménale, le pilori doré des artistes et des âmes, un individualisme de masse où chacun est invité à rester dans sa bulle, dans « son univers » comme ils se plaisent à le dire (« Garde ton âme, ton univers, ta couleur, ton grain de voix, ton identité, ta sensibilité, ta fêlure, etc. »)… mais cette liberté dans l’autonomie ne peut résister au temps qu’au prix d’un enchaînement à une grande bulle qui englobe et formate toutes les petites bulles, un système global mercantile. C’est le principe des poupées gigogne : « On ne va pas de sortir de ton monde. » promet Garou à un de ses chanteurs (le 20 février 2016). Mais ce qui n’est pas dit à la graine de star, c’est que son petit monde va être supplanté par une bulle plus grande qui va éclipser et étouffer à petit feu son microcosme, microcosme respecté seulement au départ, ou uniquement le temps d’une année. Tu es chanteur-fromager ? Ok, c’est cool, c’est exotique, on respectera ton univers… mais pendant un an et seulement si tu montes une super-fromagerie musicale… Sinon, tu sais où est la sortie !
 
 

2) La Voix avant la Personne :

L’appareil The Voice (à l’instar de Danse Avec Les Stars ou de X-Factors ou La France a un incroyable talent ou La Nouvelle Star) se veut être un générateur d’émotions pures, un immense centre névralgique de sensations, une batterie imposante façon Blockbuster qui enregistre, donne corps et condense tout ce qu’on ressent (sens, souvenirs, sentiments, affection, élan de solidarité, compassion). En réalité, l’Humain (et la beauté qu’Il génère) est un alibi pour justifier l’existence et l’activité de la machine. Et sa voix ou son talent constitue l’essence pour faire tourner cette même machine. « C’est les talents qui font l’émission. » déclare Zazie (le 20 février 2016). Les artistes de The Voice y sont progressivement déshumanisés : ils deviennent des numéros pour lesquels voter, des « voix » ou des « talents (appartenant à leur prof) » plus que des personnes, ils deviennent des outils à faire chauffer la salle ou à la toucher, des bêtes de scène offrant un concert avant même d’avoir produit quelque chose ou d’être entendu par un auditoire qui connaît concrètement leur répertoire, des objets à enchères et à pari discographiques, des contributeurs chargés d’apporter des émotions nouvelles pour faire exploser le compteur de la Grande Machine émotionnelle nationale/mondiale. « Vous nous proposez un moteur puissant. » (Florent Pagny s’étant retourné pour un artiste, le 5 mars 2016)
 

En plus, toute l’équipe technique d’experts-mécaniciens est là pour les astiquer : Florent Pagny vérifie l’amplitude de la voix et la performance, Garou regarde la puissance, Zazie se soucie du rythme et de la justesse, Mika mesure les chances marketing et le potentiel discographique, Jenifer veille aux plaquettes de freins et à la couleur de l’« univers » anticonformiste de la carrosserie, Louis Bertignac cherche plutôt une bécane de rockeur, Patrick Fiori vise l’intensité compassionnelle. Tous ont en commun de rechercher la perle de l’Émotion… mais passent à côté de la Vérité qui parfois émeut mais le plus souvent n’émeut pas, ne se sent pas, ne s’éprouve pas, ne fait apparemment rien, ne brille pas, se tait parfois, fait honte ou fait mourir, fait prendre le risque d’être parfois impopulaire ou persécuté : Jésus.
 

À The Voice, bien au-dessus de l’Humain trône surtout l’agir, la technique, le savoir-faire, la capacité, la performance. Mais attention : le savoir-faire au service du ressenti, au service de l’émotion orgasmique ! (ceci pour prouver que le système n’est pas si inhumain, productiviste, mercantile et techniciste que ça, qu’il y a une éthique quand même derrière le show business !) et soi-disant au service de la personne. Tout y est centré sur la volonté personnelle et l’intensité émotionnelle de l’instant : c’est la star naissante qui « choisit comme elle le sent » (selon son « instinct » comme elle dit souvent, en se comparant inconsciemment à un animal), c’est le coach qui « décide et dirige comme il le sent », c’est le public qui « vote comme il le sent ». The Voice est vraiment à l’image de l’entreprise capitaliste et du mythe du self-made man. All by myself ! And I do what I feel !
 

Juge de The Voice Kids Allemagne (Ça commence à monter...)

Juge de The Voice Kids Allemagne (Ça commence à monter…)


 

C’est ce que j’appellerais l’« individualisme-divertissement collectif », ou le « narcissisme de masse ». J’irais même jusqu’à employer la périphrase de « masturbation à plusieurs ». Regardez par exemple cet extrait de The Voice Australie où le chanteur Seal pousse des gémissement qui confinent à l’orgasme auditif, la jouissance à distance. Et sa collègue Delta Goodrem, dans sa position lascive sur son fauteuil, ne fait guère mieux…
 

 

Orgasme en direct (Jenifer et Mika)

Orgasme en direct (Jenifer et Mika)


 

Je vous passe également les moments où les coachs se mettent à danser sur leur fauteuil, se lâchent en mode Pump It Up, dans des positions lascives ou indécentes… alors qu’ils ont quand même un devoir de réserve et d’exemple. L’encouragement à la masturbation symbolique concerne également le spectateur. De sa voix suave et télégénique, Nikos Aliagas, pendant les auditions à l’aveugle, invite ses auditeurs de l’invisible à fermer les yeux, à s’installer confortablement dans leur fauteuil, à ne plus penser à rien, à se laisser envahir par la sensation de bien-être orgasmique qui est censée les envahir à l’écoute de la Voix qu’ils vont ouïr. « Qu’allez-vous ressentir quand vous allez entendre ? Est-ce que cette voix va parvenir à toucher votre cœur ? » (voix-off de Nikos Aliagas le 20 février 2016)
 

Kylie Minogue se touche pour The Voice UK

Kylie Minogue se touche pour The Voice UK


 

Le concept de l’émission est réactionnaire dans le sens propre du terme. Il vise à stimuler en masse des réactions (comme le moteur à réactions) : les réactions de la jouissance, du bien-être auditif, de l’émerveillement face à la beauté ou à la surprise ; les réactions de l’émotion incontrôlée (larmes, excitation, rire, peur, euphorie, effusion de tendresse, étreintes avec des inconnus, déception, rêve, etc.). Dans The Voice, les émotions fortes sont démultipliées et tellement déconnectées du temps réel que prendrait une relation d’amitié ou d’amour pour se construire solidement sur la durée, que ça devient très fort très vite, mais ça retombe aussi très fort et très vite. Exactement comme pendant un coït génital.
 

Pour suivre une métaphore filée qui paraîtra aux yeux de certains tirée par les cheveux (en même temps, je viens de vous parler de masturbation, alors vous êtes parés !), la Voix dans The Voice, c’est à l’image du stimulus sexuel qui va toucher l’oreille des coachs et leur faire « dresser les poils » (expression qu’ils affectionnent en particulier, conjointement à l’expression « donner le frisson ») ; la main ou le pied (et plus rarement la tête ou les fesses) de chaque coach est l’organe génital en érection une fois excité ; le buzzer ou le bouton rouge est l’orgasme et l’envoi du spermatozoïde ; le filet lumineux blanc qui s’allume entre le fauteuil du coach et la scène où chante le candidat représente le flux du sperme blanc qui a des chances de féconder le talent ; et après, chacun des coachs revendique sa paternité ou son amour auprès de son « bébé » musical nouvellement trouvé.
 

Position... prêt... PARTEZ !

Position… prêt… PARTEZ !


 
Noemi Scollatura dans The Voice Italie

Noemi Scollatura dans The Voice Italie


 
Mika prend son pied

Mika prend son pied


 
Oh oui ! C'que c'est bon !

Oh oui ! C’que c’est bon !


 

Ce n’est pas la PERSONNE du chanteur qui intéresse vraiment les jurés et qui est considérée comme une pépite. C’est sa PERSONNALITÉ (personne et personnalité, c’est tout à fait différent !), c’est l’IMPRESSION qu’elle dégage et qu’elle incarne un bref instant, c’est son charisme, c’est son image, c’est son enveloppe, ce sont ses bonnes ondes ou « good vibes », c’est sa voix (et en plus, le titre de « plus belle voix de France » n’a pas de nom, reste une périphrase qui dépersonnalise même le gagnant !), c’est sa sensibilité, ce sont sa sincérité et ses intentions plus que sa Vérité et ses actes concrets, c’est sa capacité à générer des émotions. Ce qui passe au second plan, c’est la personne, son histoire, sa pensée profonde, sa foi.
 

Bien évidemment, les jurés ne sont pas inhumains. Ils s’appuient un peu sur des éléments de la personne et de son vécu pour donner de l’épaisseur à leur protégé(e) et une éthique à leur poste de présentateurs. Mais ce sera pour grappiller de l’anecdote exotique ou émotionnelle, et formater ensuite le chanteur en vendeur de disques et en remplisseur de salles de concert. Ce sera (même s’ils ne s’en rendent pas compte) pour « tirer leur coup » télévisuel et carriériste.
 

Au moins, dans The Voice » hispanophone, le slogan lumineux qui s’affiche sous les pieds des coachs n’est pas teinté d’hypocrisie comme dans les autres pays où clignote le « I want you » ou le « Je vous veux ». Là-bas, c’est plus franc. Ce n’est pas la personne qui est mise en avant mais uniquement sa voix : « Je veux votre voix » (« Quiero tu voz »). Ça reste inquiétant, mais c’est plus conforme à la réalité.
 

Dans The Voice, les personnes défilent et passent comme les émotions fortes et pures. Le moment, l’immédiateté, l’instant (de stress et de tension), l’intensité (du succès immédiat, des compliments dithyrambiques), le sentiment et l’action, sont sacralisés/scénarisés à l’extrême. L’avoir, le faire, le sentir, empiètent sur l’être, le croire, l’aimer, le devenir, la durée, la pensée, l’analyse, la réflexion. Les « talents » s’enchaînent dans une perspective bizarrement impersonnelle (je dis « bizarrement » car les portraits rapides donnent à croire au départ que chaque identité est respectée ; les liens relationnels tissés dans l’urgence aussi). Par exemple, la fois où les jurés ont laissé filer un talent un peu trop âgé à leur goût – il s’agissait de Delphine Mailland, une infirmière de 57 ans, le 20 février 2016 –, le dialogue en backstage qui s’en est suivi entre Florent Pagny et Mika a été vertigineux de mauvaise foi sincère : en effet, Pagny s’est à peine excuser d’avoir eu l’impolitesse de ne pas s’intéresser à la personne de Delphine (« On était tellement en état de grâce qu’on ne lui a même pas demandé son prénom, dis donc… ») ; et sans malveillance aucune mais avec une désinvolture béate, son voisin de fauteuil lui a rétorqué, en sirotant son gobelet avec sa paille : « En même temps, c’était pas la chose importante. ». On a passé un bon moment. C’est d’abord ça qui compte. Qui nous l’a fait passer ? C’est secondaire ! C’était mythique et ça valait le coup d’être vécu sans qu’on s’intéresse à la personne. C’est le moment pour le moment. L’émotion pour l’émotion. On a « vibré » comme notre portable, sans répondre à l’appel ? Tant pis. On enchaîne !
 
 

3) La Fusion entre le mécène et son disciple :


 

Sur le plateau de The Voice, le célèbre côtoie l’anonyme. Et ce rapprochement surprenant fascine autant qu’il éblouit et trouble notre jugement.
 

Les chanteurs même marginaux, bobos et anti-système, en fin de carrière ou intermittents du spectacle, tentent leur chance en vivant à The Voice l’expérience fugace de l’inversion des rôles entre stars confirmées et stars inconnues, le « challenge » (mot qui revient souvent) de la starification de 15 minutes consacrée cyniquement par Andy Warhol, étant donné qu’ils n’ont soi-disant « rien à perdre » et qu’ils en ont marre de ne pas vivre leur « rêve », et puis surtout pour le plaisir de « prendre du plaisir » et de « s’éclater ». La dernière expression (« s’éclater ») est récurrente dans leur bouche et ô combien symptomatique de la perte d’unité et d’identité qui est en train de s’effectuer en direct : l’étoile naissante, embarquée dans le Grand 8 télévisuel, explose en plein vol et se partage médiatiquement avant de mourir… ou parce qu’en réalité elle est déjà artistiquement morte !
 
Famille
 

Une des selfies les plus partagées et connues au monde

Une des selfies les plus partagées et connues au monde


 
Jury de Danse Avec Les Stars

Jury de Danse Avec Les Stars


 
Jury The Voice France

Jury The Voice France


 

Et de leur côté, les célébrités jouent à être des messieurs Tout le Monde (la Génération Selfie des stars a même gagné Hollywood), capables de (feindre de) troquer leur siège de coach à des gens de la rue, à des chanteurs du métro voire à des familles, pour cacher qu’elles sont elles-mêmes sur la sellette, sont de plus en plus nombreuses et de moins en moins talentueuses et reconnues durablement, sont détrônées par des gens plus expérimentés, jeunes, nouveaux, compétents et vendeurs qu’elles, que le concept même de « star » est sur le déclin et en voie de disparition partout dans le monde. Si tout le monde devient une star en quelques secondes et quelques jolis accords de guitare, plus personne ne le sera, car une étoile ne peut briller ni ressortir quand elle est entourée de lumières, aussi talentueuse soit-elle.
 

Quoi que s’évertuent à cacher les concepteurs de The Voice, ce télé-crochet est une entreprise qui se mord la queue, même si bien sûr il ne sert pas totalement à rien et fait vivre objectivement de belles choses, de belles émotions, de belles rencontres. À ce titre, la relation scénarisée entre la graine de star et son mentor, c’est trop, beaucoup trop. La comédie de la gratuité de la camaraderie, dans un système où la pression des impressions est si forte, est grossière en même temps que sincère (c’est là qu’on voit que la sincérité n’est pas la Vérité !). En direct, les stars confirmées achètent les nouvelles recrues par la flatterie (pas toujours hypocrite, d’ailleurs) et les promesses (sincères mais souvent fausses et non tenues) : « Toi, tu feras des disques. » ; « J’irai à tes concerts. » ; « Tu iras loin. Surtout ne lâche pas. » ; « Je n’ai jamais vu ça depuis 5 ans que je fais cette émission. » ; « Là, je crois qu’on tient un finaliste ! » ; blabla, blabla.
 

The Voice est le monde des promesses folles, des pronostics emballés, des déclarations d’amitié à l’emporte-pièce, des adulations spontanées. « Je t’adore !!! » (Mika s’adressant à Tamara, le 20 février 2016) Vous savez que le verbe « adorer » signifie « (vouloir) être comme » et non pas simplement « aimer beaucoup » ? (C’est pour ça qu’on adore que Dieu) La distance entre l’amateur et son objet n’est pas du tout respectée dans The Voice (et la récente apparition de l’émoticône « J’adore sur Facebook indique également ce glissement social vers l’incestuel et l’idolâtrie).
 
The Voice J'adore
 

À The Voice, il n’y a plus de distance entre ce que l’on aime (de goût) et ce que l’on aime d’amour, plus de distance entre amitié et amour, plus de distance entre le virtuel et le concret, plus de distance entre l’aimé et l’aimant, plus de distance entre l’apprenti et l’apprenant. On se sert dans les bras. On « s’adore ». Le spectateur assiste à de grandes embrassades entre artistes qui ne se connaissent même pas. C’est le règne des effusions télévisuelles. L’amour de la star avec qui on va s’entraîner est mis sur le même plan que l’amour avec ses amis et sa famille, par exemple.
 

"Tu es ma meilleure ennemie"

« Tu es ma meilleure ennemie »


 
"Je vous aime, Illustre Inconnu"

« Je vous aime, Illustre Inconnu »


 

Les jurés, quand l’artiste sur qui ils ont misé est applaudi, parodient parfois le fait que les applaudissements leur soient adressés exclusivement à eux, comme s’ils avaient effectué eux-mêmes la prestation de leur favori : la distance entre l’entraîneur et son poulain est bien souvent abolie, envisagée sur le mode de la fusion flattant deux égocentrismes qui vont s’apporter l’un à l’autre la notoriété qu’ils attendent (notoriété de l’expérience et notoriété de la nouveauté). C’est hyper malsain, cette collaboration, car s’y même du très beau et du très égoïste. Tout fonctionne par transfert, comme dans un commerce où l’émotion, la célébrité, la voix, servent de monnaie d’échange, de tremplin et d’accélérateur d’on ne sait pas trop quoi (on sait juste que ce n’est pas qu’humain) ; comme dans un business où la réelle gratuité est si peu présente.
 

L’inversion des rôles entre la star de l’ombre et la star de la lumière se fait passer pour une formidable démocratisation de l’art, un acte d’humilité et de courage de part et d’autre, une rencontre révolutionnaire de deux mondes que tout (= l’argent, le pouvoir) séparent, un partage de gloires et de qualités. En réalité, de la part de la télé (de plus en plus concurrencée et menacée par internet) et de la part des anciennes stars devenues coachs, c’est juste un cadeau empoisonné et/ou intéressé fait au Peuple, juste une stratégie de survie avant le naufrage de l’industrie du disque, des mass médias, du monde de la créativité musicale (les gens sont saturés de sons et de vedettes à aduler), du concept même de « célébrité », de leur carrière. La confusion entre la vedette et son fan indique également une fusion incestuelle entre le Pygmalion et sa Muse, fusion qui ne présage pas grand-chose de bon, tant au niveau qualitatif qu’au niveau éthique.
 

À l’occasion des auditions à l’aveugle, TF1 nous fait quand même revivre une soixantaine de fois la même scène de Cendrillon, en espérant qu’on y croira toujours autant et qu’on ne s’en lassera pas ! C’est-à-dire la scène de la transformation, après les 4 buzz des coachs et avant les 12 coups de minuit, du musicien de garage provincial en superstar, ainsi que la métamorphose des stars certifiées en valets qui s’agenouillent devant leur nouvelle princesse ou leur nouveau prince en béret pour essayer leur pantoufle de vair sur elle/lui. Et s’instaure le sempiternel jeu rhétorique de la flatterie passionnelle, fanatique. Ce jeu de rôles n’est pas qu’hypocrisie intéressée, heureusement. La conscience d’être dans un excès apporte de la convivialité, de la taquinerie objectivement drôle, savoureuse, conviviale et toujours efficace, il faut l’avouer. L’euphorie nous entraîne vers un émerveillement quasi incontrôlable.
 
Euphorie
 

La France dans tous ses états

La France dans tous ses états


 

Dans The Voice, les rôles prof/élève s’inversent tout en se copiant : « J’aime beaucoup ce que vous faites. » / « Ah ben tiens, moi aussi ! » Si jadis l’unilatéralité de la fan attitude saoulait carrément les étoiles de la chanson ou du cinéma, et frustrait les groupies-paparazzi, maintenant, chacune des parties (d’un côté le fan club, de l’autre la superstar) a compris qu’elle avait des intérêts communs et personnels à tirer de la mise en scène filmée de la rencontre de ses adulateurs, quitte à singer l’idolâtrie et l’affection justement. Pendant quelques minutes d’antenne observées par des millions de spectateurs, les chanteurs inconnus du grand public acceptent d’être courtisés et pris pour des rois par les rois homologués. Quant à ces derniers, ils jouent – parfois à la perfection – les adulateurs hystériques soudainement touchés par la Grâce, capables de tout pour tester leur pouvoir d’influence sur le premier troubadour qui passe. Démagogie et orgueil, quand vous nous tenez par la sincérité, le jeu et l’humour… ! Inversion des rôles trop spectaculaire pour être vraie et solide. Mais flatteuse, drolatique et sincère pour tout le monde, ça oui ! Je dis bien « Tout le monde ». Y compris pour les vedettes qui feignent de s’abaisser au statut de fan. Y compris pour le public et les téléspectateurs qui voient leur rêve inavoué de célébrité se concrétiser sur les écrans par sosies interposés. Et à la fin, tout le monde revient chez lui, la guitare entre les jambes, en ne comprenant pas bien ce qui se passe (l’individu est ovationné, et sur la base d’un talent réel et d’échanges parfois « forts », en plus… et juste après, il risque de tomber assez vite dans l’oubli), en étant un peu plus dégoûté de sa vie réelle (après avoir entrevue une possibilité de sortie artistique du tunnel), en croyant au mirage de cette inversion exceptionnelle des masques entre stars fameuses et artistes de l’ombre. C’est sidérant. On s’est fait délester le portefeuille de nos rêves, et on n’a rien vu venir ! On a même trouvé ça plaisant…
 

 
 

4) La Voix du mensonge :

The Voice, au-delà de ses intentions et de ton potentiel émotionnel palpable, au-delà de son aspect technique qualitatif indéniable, c’est le règne du mensonge sincérisé. Par exemple, les fameuses « auditions à l’aveugle » (qui constituent un méga casting qui s’étale sur des mois !) sont une gigantesque arnaque. Car elles s’opèrent tout sauf à l’aveuglette. L’apparence y est paradoxalement célébrée comme nulle part ailleurs dans le monde des médias. Même si le choix des talents se fait soi-disant sans la vue et au-delà des apparences et des préjugés, le public sert forcément de miroir pour les 4 coachs ; le regard et la réaction des coachs retournés fonctionne comme reflet influent ; la voix entendue sans être vue, dans ce qu’elle donne comme indice d’âges et de sexe sur elle, sert aussi de critère de jugement sur le paraître physique du candidat. Sans compter que la première étape du concours The Voice est conditionnée par la course à l’image qui va la détrôner dès les battles et les directs. Florent Pagny, dernièrement, a justifié face à une mamie (toujours Delphine Mailland, précédemment citée) qui chantait super bien et pour laquelle aucun des jurés ne s’est retourné : « On n’a pas appuyé parce qu’on sait la suite… » Le slogan « Seule la voix compte », répété en boucle par Nikos Aliagas, l’animateur en chef, ne tient absolument pas. Et les années passant, les spectateurs sont de moins en moins dupes de cette fausse objectivité ou fausse démocratie du concours télévisuel.
 

L’une des injustices les plus flagrantes de The Voice, c’est la discrimination de la différence des générations. Effectivement, ce qui navre quand on suit la saga The Voice d’année en année, c’est de constater que l’âge est applaudi comme une performance. C’est la première et quasiment la seule information biographique qui enchante les coachs quand ils commencent à rendre leur copie après avoir entendu une prestation. « D’abord, tu as quel âge ? Oh bravo, tu as 17 ans ! Quel talent ! Ah oui, pardon… et comment tu t’appelles ? » Ce jeunisme (qui est concrètement un sectarisme : si Charles Aznavour avait été de la génération The Voice, il y a fort à parier qu’on ne l’aurait jamais connu, vu qu’il n’a eu accès à la notoriété qu’à un âge avancé !) est de moins en moins discret. « Quel physique et surtout quel âge prêtez-vous à cette voix ? » (la voix-off de Nikos Aliagas s’adressant aux téléspectateurs, le 27 février 2016) ; « Elle chante mieux maintenant ! » (Mika, découvrant en vrai le physique juvénile et joli de Louisa-Rose, 16 ans, le 27 février 2016) ; « En plus, vous avez 16 ans, et ça, ça nous fait rêver ! » (Florent Pagny, louchant sur Louisa-Rose, idem) ; « J’entendais un ange qui a tous les pouvoirs. » (Garou, idem) The Voice est une espèce d’École des Fans remasterisée. La preuve avec le pendant jeuniste The Voice Kids qui talonne The Voice adultes de plus en plus près…
 

C’est sidérant. À The Voice, l’âge est considéré comme une compétence, un talent artistique, une capacité. Alors que s’il y a bien quelque chose qu’on ne choisit pas et qu’on ne maîtrise pas dans la vie, c’est bien notre âge ! Certes, l’âge est un don, mais certainement pas un talent. Et dans The Voice, ce ne sont pas tous les âges qui sont célébrés, mais seulement une tranche d’âges bien réduite : entre 16 et 30 ans. Pour les autres, la victoire est fortement compromise. Par ailleurs, ce n’est pas tant « la compétence musicale à un jeune âge » qui est applaudie par les coachs que le jeune âge en lui-même. Là est l’os. De surcroît, l’âge n’est pas bonifié en tant que garantie de durée d’une carrière de chanteur : c’est seulement en terme d’image de jeunesse, de pouvoir d’attraction et d’influence commerciale immédiate auprès d’une clientèle juteuse de jeunes acheteurs ou d’adolescentes attardées, de potentiel d’argent et d’audimat, qu’il est envisagé. Passé le stade des battles, le vieux chanteur (comprendre = au-delà de 35 ans) est jugé usé, impotent, peu exploitable. C’est même « pour son bien » et pour lui éviter de se casser le nez qu’on veut lui éviter de gagner ! Susan Boyle, c’était l’exception des exceptions, qui ne repassera pas deux fois.
 

Eurovision Finlande

Eurovision Finlande


 
La chanteuse Loïs dans The Voice 2

La chanteuse Loïs dans The Voice 2


 
Androgénéité 3
 

La discrimination dans The Voice ne repose pas uniquement sur l’âge et sur la différence des générations. Elle se fait aussi sur le sexe et donc le physique. Plus vous possédez « l’imperfection marketing » qu’il faut (je n’ai pas dit « l’imperfection tout court »), ou plus vous cultivez un style libertaire bisexuel et asexué (donc bobo), une androgénéité et une hybridité qui abolissent la différence des sexes, la différence des espaces et la différence Créateur-créatures, et plus vous avez des chances d’être un dossard gagnant. Bien sûr, il faut un minimum de talents : l’apparence physique ne suffit pas… mais elle couronne. Et si, en plus d’avoir un bel organe vocal enregistrable, vous êtes bi, jeune, étranger, ou handicapé, vous multipliez les chances.
 

le chanteur J Ax, juré de The Voice Italie

le chanteur J Ax, juré de The Voice Italie


 

J’exagère ? Pas du tout. Il vous suffit d’observer comme la composition des jurys de The Voice, partout dans le monde, est très orientée idéologiquement. Cette orientation est le boboïsme, courant de pensée fondé sur l’hétérosexualité, l’homosexualité et l’anticonformisme absolu (= la désobéissance). D’une émission The Voice à une autre, et d’un continent à un autre, on se retrouve sensiblement le même schéma de construction du jury : il y a l’Hétéro (= Ken bobo tatoué de partout)/l’Hétérote (= Barbie bobo masculinisée)/le Black (= quota minorité)/l’Homosexuel (ou le transgenre).
 
Trans 1
 
Trans 2
 
Trans 3
 
The New Judge Line Up Begin Filming The Voice UK
 
Trans 7 Suède
 
Trans 6
 
The Voice
 

Tous ces personnages illustrent le chantage aux sentiments (comprendre = chantage au machisme, au féminisme, au racisme et à l’homophobie) et l’instrument de propagande qu’est au final The Voice. Sous le vernis de l’émotion, du sensationnalisme, de l’esthétique, de la créativité, de la qualité, de l’authenticité forcée, de la convivialité scénarisée, de la sincérité, se cachent un manque de Vérité, une diversité de supermarché et une idéologie déréalisante et égocentrique réels.
 

La diversité passée au scalpel United Colors of Bande de Cons

La diversité passée au scalpel United Colors of Bande de Cons


 

Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas regarder ce genre de programmes (la preuve, c’est que moi, je le suis fidèlement depuis son apparition). Mais à mon avis, il convient de le regarder comme un puissant signe des temps, comme un curseur important de la température de notre planète et de la progression de l’Empire de l’Antéchrist. Je vais m’expliquer en essayant de ne pas vous faire peur et de ne pas passer pour un fou ;-).
 
 

5) The Voice of the Devil :

 

Dans notre monde d’aujourd’hui, il devient extrêmement difficile de ne pas être envahi par la musique, le bruit ou les voix. On peut comprendre qu’aux oreilles et aux yeux de nos contemporains, le silence de Jésus et de Dieu son Père devienne très vite une irréalité, soit pris pour une preuve d’absence et d’inexistence. Et paradoxalement, comme la nature humaine a horreur du vide, et a fortiori du vide spirituel et verbalo-véridique, elle s’empresse de déifier (version panmythologique, transhistorique, noachide, bouddhiste, New Age, celtique, kabbalistique, maçonnique) la Voix humaine. C’est criant dans The Voice.
 

Oh? Un Druide !

Oh? Un Druide !


 

Même si nous ne nous en rendons pas compte, le noachisme a bien pris d’assaut le plateau de The Voice et de bon nombre d’émissions actuelles (Les Extraordinaires, Stars sous hypnose, Les Anges de la télé-réalité, Koh-Lanta, Secret Story, etc.). Dans The Voice, les artistes les plus valorisés ont soit tout du sorcier vaudou derviche tourneur mystico-oriental qui plaît aux bobos (Battista Acquaviva, Luc Arbogast, Dana, Mood, Al-Hy, Naomie, etc. : en général, ce druide ou cette druidesse est présenté(e) comme « un OVNI fascinant venu d’une autre planète »), soit tout de l’innocence angélique du bel éphèbe ou de la lolita prépubère, soit tout de la dureté du « SDF rockeur dans son monde ». Bref, tout du Désobéissant mystique ! (cf. mon article-livre sur l’Antéchrist et le code de l’Effrontée dans Les Bobos en Vérité)
 

 

Sur un air de tambourins foufoulélé, de guitare sèche minimaliste, de cithare celte ou de bandonéon bobo, The Voice se transforme bien souvent en Temple gréco-romain du paganisme spiritualiste et nostalgique.
 

Jenifer en Cléopâtra dans The Voice 1

Jenifer en Cléopâtra dans The Voice 1


 
Le chanteur homo Olympe dans son palais maçonnique

Le chanteur homo Olympe dans son palais maçonnique


 

Question nostalgie, par exemple, nous sommes servis, puisque toute l’émission repose sur les reprises de chansons rétro mythiques du répertoire musical mondial dit « immortel ». La Grande Messe The Voice se déroule sous le feu de projecteurs aux teintes lumineuses bleutées et rougeoyantes à la Star Wars. Le fond musical, c’est systématiquement « Le Seigneur des Anneaux » ou « Harry Potter ». 100% mystique hollywoodien. Beaucoup de chanteurs entonnent les chants incantatoires de la « Religion laïque » pour faire monter l’émotion transcendentale sans en assumer l’Inspirateur (= le Christ) : ils reprennent « Hallelujah » de Jeff Buckley, « Imagine » de John Lennon, « Chandelier » de Sia (on ne compte plus les fois où on nous l’a servie, celle-là !), ou encore « The Prayer » de Céline Dion et Andrea Bocelli. Dans l’église cathodique TF1, les quatre prêtres accrochés à leur siège royal rouge du futur, comme les victimes consentantes d’un ouragan musical qui viendrait de l’au-delà et qui les emporteraient, décernent des prix d’étrangeté, d’oracles et de magiciens, de divinité énigmatique, de prophètes ésotériques, aux nouvelles recrues les plus queer, les plus solaires, les plus atypiques, les plus divines, qu’elles entendent. Ils se prosternent devant leurs dieux en culotte courte. À en croire les jurés et leur jargon, on dirait qu’ils ont sérieusement foi aux extra-terrestres et à leurs ondes gravitationnelles « positives » : « The Voice nous permet d’avoir accès à des OVNI. Et vous avez la Grâce. » (Zazie s’adressant sincèrement à un de ses talents, le 20 février 2016) D’après les coachs, le chant est la discipline par excellence de l’envoûtement, un art divinatoire, un occultisme. La Voix serait une religion. Sans déconner.
 

D’ailleurs, un contrat d’adulation mutuelle s’instaure quasi immédiatement entre le et son talent : je te divinise, tu me divinises, et tu fais de moi la star que nous sommes/serons. « C’est simple. Je vous adore ! C’est la meilleure performance de l’année ! » (Mika s’adressant à Tamara le 20 février 2016) Parfois, un voile est posé sur les talents qui s’illustrent sur la scène de The Voice, exactement comme entre Dieu et les Hommes. Pendant l’émission du 27 février, j’ai même vu Padre Mika imposer les mains sur l’un de ses protégés juste après qu’il ait été choisi par lui ! On assiste à l’exacte reproduction des rituels catholiques, mais passés à la moulinette du paganisme déchristianisé. Bougies, bénédictions, génuflexions, croix celtiques… sur canapé rouge. On est en train de se tromper fondamentalement sur ce qu’est le véritable courage.
 

Kendji Girac

Kendji Girac, le Dieu Soleil


 

Comme dans tout rituel sacrilège diabolique, la réification de l’être humain et la possession sont omniprésents et sont les paradigmes de l’émission : « C’est trop ce que j’avais envie d’avoir ! » (Garou en parlant d’un des talents qui a intégré son équipe, le 20 février 2016). On retrouve le lexique de la possession, de la lumière et de la construction, qui compose la marotte de la franc-maçonnerie : « récupérer un talent », « en voler un à son camarade coach », « constituer son équipe », « posséder une équipe de X talents », « T’as mis le feu au plateau ! », etc.
 

Rihanna, ça ne se fait pas de pointer du doigt comme ça, ce n'est pas poli

Rihanna, ça ne se fait pas de pointer du doigt comme ça, ce n’est pas poli


 

Les coach font un commerce d’artistes comme ils font une collec’ de vignettes, de « brillants », en faisant oublier que c’est un commerce d’humains, un nouvel esclavage. En plus, sur le plateau, ils se conduisent volontiers comme des gamins sur une cour d’école, qui sont payés pour simuler qu’ils se chamaillent, au péril de leur réputation, au péril de leur pouvoir de conviction, au péril de leur assermentation de séducteurs, de mentalistes, d’hypnotiseurs, de Manipulateurs d’Or, de ravisseurs d’âmes. Mika, par exemple, comparent souvent ses co-équipiers coachs de « mages », de « sorciers » ou de « Sorcières bien-aimées », d’« ogres », d’« Araignée », de « Serpent Kaa dans le Livre de la Jungle ».
 
Brillants
 

Le seul hic, c’est d’une part que cette « religion The Voice » est anticléricale (par omission) et anti-christique (par omission aussi), d’autre part qu’elle ne repose pas sur un véritable altruisme humble et miséricordieux. La chorale d’anges-artistes que TF1 veut composer (« collectionner » serait le mot plus approprié) n’a pas grand-chose à voir avec le chœur de chérubins que nous verrons au Ciel et qui chantent à l’unisson la Gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est plutôt la troupe de Gremlins au physique d’anges mais aux dents de requins qui rayent le parquet. « La Planète ‘The Voice’ se peuple petit à petit de petites voix. » (voix-off de Nikos Aliagas le 20 février 2016) Chacun veut être la star se démarquant des autres. Chacun veut être un mythe. Mais c’est le plus souvent au service de sa propre gloire et au détriment des autres.
 

 
The Voice stade
 

Comme dans les jeux du cirque (d’ailleurs, dans le générique de l’émission The Voice, c’est le stade en images de synthèse à la Nâdiya qui apparaît en rouge sang), on met en scène des combattants dans une arène, sur un ring. Le « jeu » The Voice est basé sur l’élimination. La loi du plus fort, du plus « touchant ». Même si les battles sont romancées le plus souvent en merveilleuse idylle amicale entre meilleurs ennemis qui « ne se feront pas de cadeau mais qui s’adorent quand même », le concept même de l’émission repose sur la discrimination et la compétition (voulu saine/scène). « Comme tout concours », me direz-vous. Certes. Mais pas le concours d’entrée au Ciel, où là, ça ne se bousculera pas au portillon et où il y aura autant de places que les êtres humains accueilleront l’Amour de Dieu. Ce sera la loi du plus humble qui prévaudra. Et non celle du plus compétent, original, jeune, beau, célèbre, capable de vendre un maximum de disques. Dans The Voice, les paillettes de la compassion, de la jeunesse, de l’argent, du potentiel, du physique, de exotisme, de la bonne intention, de la beauté musicale, cachent un océan de discriminations et de mensonges. « J’achète un monde où tout le monde gagne. » chante Zazie dans sa chanson « Rue de la Paix ». Un monde où, personnellement, je n’ai pas envie d’habiter. Évidemment, il y a largement pire et cruel comme jeux du cirque. On pourra vraiment craindre la fin des temps quand, sur l’arène, l’excitation populaire passera de l’adulation pour la beauté et l’émotion à l’adulation pour la violence, le sacrifice humain, le risque et la mort… mais nous n’en sommes pas si loin.
 

 

Comme je l’ai largement démontré dans mon livre sur les bobos, la quintessence du boboïsme (et du satanisme antéchristique), c’est la DÉSOBÉISSANCE et la recherche libertaire d’AUTONOMIE. Et on le voit bien à travers The Voice. La règle est l’antinorme, la destruction des codes et des clichés.
 
Bobo 1
 

Le fascisme avec un béret sur la tête et un vieux pull, ça passe mieux, quand même.

Le fascisme avec un béret sur la tête et un vieux pull, ça passe mieux, quand même.


 
À vot' bon coeur, m'sieurs dames

À vot’ bon coeur, m’sieurs dames


 

Y compris la destruction de l’idole qu’on convoite comme un fétiche sacré – à savoir la Voix – pour prouver qu’Elle est immortelle et indestructible même après avoir été dénaturée, vendue, marketée, travestie par l’électro, propulsée, diffusée, échangée, volée, écorchée, cassée, brisée, éclatée, vidée d’âme et de Vérité. Oui, le programme The Voice, contrairement aux apparences et à ce qu’il prétend, ne cherche pas à valoriser la Voix ni à La protéger pour La mettre dans un joli écrin. Il vise le troc de Celle-ci, sa disparition et sa destruction. Il planifie l’extinction à petit feu de l’âme humaine par la valorisation excessive de la voix. À ce propos, le slogan de cette cinquième édition de The Voice France 2016 m’a dès le départ choqué : « Cette saison va vous laisser sans voix ». Comment est-ce possible qu’une émission qui se propose de nous faire découvrir la beauté et l’existence d’une voix exceptionnelle nous annonce avant même d’avoir démarré qu’elle va la supprimer ?? qu’elle va tuer son futur bébé ?? ou que ça va être la voix du téléspectateur contre la voix de son écran ??
 
The Voice Sans Voix
 

L’émission The Voice a quelque chose de vraiment diabolique. Dans le sens aussi envoûtant et séduisant du terme, dans le sens de « pacte ravissant », dans le sens de « tentation de la sirène » (les sirènes d’Homère sont précisément des femmes-oiseaux – comme le « V » de The Voice – venues entraîner les marins vers les enfers). On a envie de la regarder… même si, à la fin de chaque prestation, et même à l’issue de chaque édition annuelle, on se demande à quoi bon continuer à suivre ça. On se rend compte que c’est un feu de paille, que ça ne nous a pas rempli le cœur ni fait avancer véritablement dans la connaissance de soi et des autres, que ça ne nous a pas fait aimer. La perversion du concept, c’est que, l’espace d’un quart d’heure, chacun a l’impression d’avoir ému toute la Planète, d’être le Roi du Monde ou un Génie, et, en tant que spectateur, d’avoir aimé et agi rien qu’en écoutant, en ressentant, en jugeant, alors qu’en réalité on n’a fait que consommer, envier, vibrer, stresser, projeter nos émotions narcissiques et notre jalousie d’artiste frustré sur une culture du spectacle sensationnaliste éphémère et mercantile, broyant et zappant les artistes, abolissant la durée, la fidélité, la pensée, parodiant l’Amour, l’Amitié et la Créativité véritables. L’écœurement arrive vite avec The Voice. Et l’oubli de cet écœurement dans le même temps. C’est le propre de toute drogue. De toute action du diable, finalement : donner l’impression de s’annuler pour continuer de posséder les Humains et de légitimer sa nécessité.
 

Peut-être que certains, en lisant ces lignes et ma grille d’analyse, trouveront que ma diabolisation d’une émission aussi « innocente », populaire et familiale que The Voice, relève de la paranoïa et de l’excès, que je vois le mal partout. À ceux-là, je dis que si j’avais eu peur de ce mal et n’avait pas été capable d’en voir les richesses, je ne serais pas resté aussi longtemps accroché à cette drogue télévisuelle. Mais, la preuve qu’on peut apprécier une chose sans nécessairement y goûter ou sans en abuser, c’est que j’essaie de garder mon sens critique, de tirer de The Voice les leçons utiles pour l’avenir du monde, et que je reste libre d’oser y voir un programme satanique orchestré par le Gouvernement Mondial (encore et toujours lui ! lol). Il vous suffit d’ouvrir les yeux, de voir la thématique bicolore de tous les plateaux The Voice du monde (rouge et noir, comme l’enfer), de reconnaître la place démesurée laissée au pouvoir de la main et du doigt (cf. mon article sur la puce électronique digitale), d’entendre le mondialisme uniformisant dont The Voice se fait le relais (il existe même une chaîne Youtube baptisée The Voice Global, c’est vous dire !), pour comprendre.
 
The Voice main Mika
 
The Voice Saison 2
 

 

Si, au départ, The Voice a bénéficié de l’innocence, de la gratuité, de la solidarité, et de la gentillesse spontanée du public (les gagnants des premières éditions avaient les imperfections qui les rendaient humains : Grégory Lemarchal à la Star Academy, Stéphan Rizon, Yoann Fréget, Olympe, etc.), très vite, à partir de The Voice 3 l’émission a montré son noir visage en se boboïsant, c’est-à-dire en se kendjigiraquisant, louanisant, frérodelavegaïsant. Ce visage grimaçant n’est pas visible tout de suite ni tout le temps. Quel spectateur est assez inhumain pour ne pas se laisser embarquer, dans l’instant, dans l’enthousiasme et la joie bien naturelles de l’euphorie ? Et même si on identifie de temps à autre (comme c’est le cas de Florent Pagny ou de Louis Bertignac) toutes les incohérences et les perversions du système, est-ce une raison pour jeter bébé avec l’eau du bain et tout quitter ? Je laisse à chacun sa liberté de répondre en actes.
 
Jane
 

Une seule fois, j’ai eu l’impression que The Voice remplissait vraiment sa vocation divine et bienfaisante, et ne servait pas un projet satanique pourri en ses fonds, ne servait pas l’émotion pure mais bien la pureté, ne servait pas un objectif de toucher les autres mais touchait naturellement. C’était comme par hasard quand la candidate à la voix d’or (et qui a été l’heureuse gagnante de The Voice Kids 2 en 2015) ne pouvait pas voir : Jane, la jeune Mauricienne aveugle. Dans son cas, la bonté et l’amour n’étaient pas feints. L’émotion pure n’était pas un écran pour justifier un commerce ni même une bonne intention désincarnée, car il y avait justement de la place pour la beauté dans le regard mort, dans la faille, dans la fêlure, dans l’erreur, dans la vulnérabilité, dans le handicap, dans la limite, dans la maladie, il y avait de la place pour l’humilité, la gratuité, la joie simple, l’amitié vraie, la foi (et je crois que Patrick Fiori et la famille de Jane sont catholiques). Et c’est ce à quoi aspire au fond tout un chacun : découvrir la Victoire de la Résurrection christique sur la mort. Et qui de mieux qu’une fillette aveugle croyante – qui n’entend des autres que leur voix et qui par là même associe forcément la voix à une personne, à une âme, à la confiance, et non à un objet, à un fantasme, à un succès chiffré, à une carrière – pour redonner à Jésus sa couronne de la plus grande Voix du Monde et de l’Univers ?