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Réponses au Grand Jeu Concours de cet été

Réponses tant attendues du jeux-concours lancé cet été pour gagner mon livre Homo-Bobo-Apo lors des festivals d’été.
 

1 – On ne se réduit pas à sa sexualité. On est d’abord des personnes et des Enfants de Dieu. Vrai / Faux
 

Faux. On se réduit à sa sexualité. C’est même une réalité qui nous accompagnera dans la Vie éternelle, contrairement au mariage, qui ne perdurera pas au Paradis. Ceux qui disent, comme à La Manif Pour Tous, qu’on ne se réduit pas à notre sexualité, obéissent à l’esprit du monde qui réduit la sexualité soit à la génitalité, soit aux sentiments angélistes.
 

2 – L’homosexualité n’existe pas. Vrai / Faux
 

Faux. Elle existe, non pas en tant qu’identité (espèce humaine) ni en tant qu’amour (et pratique), mais en tant qu’attraction sexuelle (parfois durable à vie, parfois transitoire) et au moins en tant que croyance sociale, politique, et parfois législative, en l’ « identité homo » et en « l’amour homo en tant qu’amour universel ».
 

3 – Tout le monde est concerné par l’homosexualité, même ceux qui ne se ressentent pas homos ou qui ne connaissent pas de personnes homos de près. Vrai / Faux
 

Vrai. Le problème dans les milieux catholiques actuels, c’est qu’ils ont tendance à ne pas voir le phénomène social et mondial de l’homosexualité, le poids affectif et politique qu’elle a. Par conséquent, ils croient à tort que c’est un sujet minoritaire et secondaire qui ne concernerait que les personnes qui se ressentent homosexuelles ou qui pratiquent des actes homos. C’est une erreur. L’homosexualité est une réalité mondiale par rapport à laquelle tout un chacun doit se positionner, au-delà du ressenti ou d’une pratique.
 

4 – Potentiellement, chacun de nous peut très bien tomber amoureux d’une personne du même sexe un jour. Vrai / Faux
 

Vrai. Être tendre n’a pas de sexe en particulier, et est à la portée de tout le monde. On peut tous être stimulé érotiquement et sensuellement par une personne attentionnée, caressante, complice, avec nous : cet épanchement et ce plaisir sont très mécaniques et pas si exceptionnels que ça. La tendresse ou bien tomber amoureux est à la portée de tout le monde (même une femme mariée peut tomber amoureuse de quelqu’un d’autre que son mari le jour de son mariage). En revanche, aimer, c’est choisir de rester précisément quand les sentiments ne sont plus là, et c’est accueillir pleinement la différence des sexes. On commence à vraiment aimer quand on pardonne, et qu’on s’engage alors que la tendresse n’est apparemment plus là.
 

5 – Il est préférable de ne pas parler d’homosexualité aux enfants si ça ne vient pas d’eux. Vrai / Faux
 

Vrai. Pas la peine de devancer les influences. Les enfants, malheureusement, entendront parler d’homosexualité bien assez tôt. Et nous pouvons compter sur leur spontanéité sans filtre pour nous soumettre, à nous adultes, leurs interrogations sur le sujet, sans anticiper leur découverte en brisant leur innocence ou ignorance, et pour nous avertir dès qu’ils le découvriront. Ce qui me rassure, c’est que les enfants n’intériorisent pas tant que ça ce qui les entoure et ce qui leur est présenté comme de l’amour. Beaucoup, même, sont naturellement gênés par l’homosexualité, sans même qu’il leur en ait été dit préalablement du mal dans leur famille ou dans les médias. Nous pouvons donc leur faire confiance pour être de bons avertisseurs et de bons résistants.
 

6 – L’homosexualité n’est pas une identité. Vrai / Faux
 

Vrai. Personne ne se définit selon ses fantasmes, les personnes qui l’attirent érotiquement, ses pratiques génitales, ce qu’il ressent à un moment donné. La sexualité, c’est un Mystère et un chemin. Nous sommes homme ou femme, et Enfant de Dieu. Pas une orientation sexuelle. Même si l’orientation homosexuelle influe sur l’identité de la personne et conditionne parfois fortement une existence, une personnalité. Pour autant, elle n’est pas un trait de caractère ni une nature.
 

7 – On peut changer d’orientation sexuelle durant sa vie. Vrai / Faux
 

Vrai. La sexualité est un chemin et un don qui nous dépasse : pas un projet ni une réalité finie qu’on connaîtrait dès l’adolescence. La tendance homosexuelle est par définition une peur de la différence des sexes, parfois logiquement ressentie à une époque de construction peu assurée de son identité (à l’adolescence, fréquemment), ou après une suite de déceptions amoureuses ou d’expériences génitales violentes… et il y a des peurs qui se dépassent ! Je rencontre parfois des hommes qui se sont sentis à une période de leur vie homos, et qui, parce que leur époque ne donnait pas autant d’importance à l’homosexualité qu’aujourd’hui, ont réussi à s’ouvrir à la différence des sexes et à se marier, et à être heureux dans leur mariage, ou bien dans le sacerdoce.
 

8 – L’homosexualité, c’est comme les goûts ou les intolérances alimentaires : ça s’éduque et se corrige. Vrai / Faux
 

Faux. La tendance homosexuelle n’est pas qu’une affaire de goûts ou un pis-aller pour se rendre intéressant. La sexualité, c’est plus profond que les goûts, plus tenace que les appétences alimentaires (On n’aime pas le chocolat comme on est attiré par une personne : ce n’est pas le même degré d’implication). L’attirance homo n’est pas souvent une façade, un jeu, un caprice, une simulation, une facilité, une comédie. Elle émerge au contraire dans la douleur, l’angoisse, le non-choix, le non-contrôle, l’adversité scolaire et familiale. De plus, le corps a sa mémoire. Les croyances ont aussi leurs conséquences réelles et leur poids. Certaines peurs ont parfois un impact marquant et irréversible dans un temps terrestre. Et ce qui se cristallise ou se fige dans l’enfance, ou dans une pratique corporelle et génitale trop précoce ou forcée, a de fortes chances de s’inscrire et de se durcir de manière durable dans le magma psycho-sexuel d’une personne. On peut atténuer une tendance homo, la gérer le mieux possible, dompter la bête de sa peur de la sexualité… mais j’ai rarement vu des personnes (même chez celles qui sont parvenues à se marier) se libérer totalement de leur tendance homo. Je peux même dire que je n’en connais pas. La fragilité reste là. C’est donc que l’homosexualité est une attraction coriace, à prendre très au sérieux, sans surévaluer son importance et sa réalité.
 

9 – Il y a plus d’hommes que de femmes homosexuels. Le ressenti homosexuel touche davantage les hommes. Vrai / Faux
 

Vrai. Et on peut le voir numériquement dans le monde et les associations homosexuelles : c’est flagrant (même s’il est impossible de comptabiliser les personnes ou d’en faire des statistiques : l’homosexualité n’étant pas une espèce). Ce décalage numérique entre hommes et femmes homos tient à mon avis à deux choses: d’une part au fait que l’homosexualité est une crise de la masculinité et de la paternité au profit d’une sacralisation de la féminité et de la maternité asexuées (Mgr Léonard a dénoncé à raison le « féminin sacré panthéiste » comme le nouveau culte mondial), d’autre part au rôle en apparence plus « active » des hommes dans le déroulement et la réussite des coïts humains (Une homosexualité féminine peut davantage être camouflée et ne remettra pas en cause la faisabilité d’un accouplement entre l’homme et la femme ; une homosexualité masculine, si. Les femmes peuvent davantage simuler pendant le coït humain. Par conséquent, leur homosexualité est moins crédible socialement et moins tangible. Actuellement, on remettra moins en cause une impuissance masculine, et donc l’homosexualité masculine. Elle ne sera pas vue comme une passade. On croit davantage un homme qui dit qu’il est homo qu’une femme. Je ne dis pas que c’est juste : j’explique des faits.
 

10 – L’homosexualité féminine est complètement différente de l’homosexualité masculine. Vrai / Faux
 

Faux. La différence entre l’homosexualité masculine et l’homosexualité féminine, c’est uniquement la différence des sexes qui la fait, et non l’orientation sexuelle. Deux hommes ensemble ou deux femmes ensemble, ça reste le même rejet de la différence des sexes, la même violence. Ce qui change après, ce sont les modalités de ce rejet, qui ne se jouent pas sur la différence de nature entre homosexualité masculine et lesbianisme, mais sur la différence ontologique entre les hommes et les femmes. Il n’y a donc pas de différences fondamentales entre homosexualité masculine et homosexualité féminine. C’est d’ailleurs pour ça que je retrouve exactement les mêmes codes symboliques (que j’ai répertoriés dans mon Dictionnaire des Codes homos) d’une œuvre artistique traitant d’homosexualité masculine à une œuvre traitant d’homosexualité féminine. Les rares petites différences que j’ai observées entre lesbianisme et homosexualisme, c’est que dans les « couples » lesbiens, le sadomasochisme, la jalousie, le désir d’absorption ou de vampirisation, la possessivité maternante, y étaient plus prononcés, tandis que dans les « couples » d’hommes, plus durables mais moins fidèles que les « couples » lesbiens, les rapports reposaient davantage sur l’indifférence et la désinvolture. Les femmes homos s’investissent davantage que les hommes homos. Et elles n’ont pas trop la culture du compromis ni de la négociation !
 

11 – L’homosexualité est une immaturité affective, identitaire, sexuelle. Vrai / Faux
 

Vrai. Freud parle en termes neutres d’un « arrêt dans le développement psychosexuel » de la personne. Un « bug » en quelque sorte. La personne dont la sexualité est mature est celle qui a dépassé son complexe d’Œdipe, s’est un minimum réconciliée avec son corps sexué et la différence des sexes, elle vit des amitiés saines avec les personnes de son propre sexe et les personnes du sexe complémentaire, elle est prête à accueillir sa paternité ou sa maternité. Ce n’est pas le cas d’une personne durablement homosexuelle, qui a eu peur de ne pas être un « vrai mec » ou une « vraie nana », qui a eu peur de l’amitié, peur de ses parents et d’être père ou mère, et qui a peur voire méprise les personnes de son propre sexe et les personnes du sexe différent. Elle pense qu’elle n’a pas accès à la différence des sexes.
 

12 – L’homosexualité n’est pas de l’amour. Vrai / Faux
 

Vrai. L’Amour vrai, c’est l’accueil de la différence (Quand on rejette les différences, en général, c’est qu’on n’aime pas). C’est l’accueil de la différence, et en particulier de la différence des sexes dont nous sommes tous issus, qui nous constitue, qui nous permet de vivre la sexualité et de transmettre la vie, qui nous permet d’accueillir pleinement Jésus et son Église qui sont à l’image de la différence des sexes. Donc la pratique homo est au mieux une simple amitié (et encore… une amitié qui a l’air améliorée mais qui en réalité a l’ambiguïté et la complexité des amitiés amoureuses), au pire un « amour » platonique (puisque c’est une « sexualité sans sexualité » en d’autres termes, une sexualité sans différence des sexes, donc ce n’est pas vraiment une sexualité : c’est une génitalité, un affectivité, une sentimentalité, une fidélité… mais ce n’est ni de la sexualité, ni de l’Amour).
 

13 – Le couple homo, même si c’est une union limitée et objectivement différente de l’union homme-femme, est quand même de l’amour authentique. Vrai / Faux
 

Faux. On aurait envie de le croire, dans un élan de solidarité universelle, ou par ouverture et compréhension, par amitié et compassion. Et aussi pour s’excuser de tous les nombreux couples femme-homme qui intègrent la différence des sexes sans l’accueillir vraiment dans l’Amour. On est aussi tenté de se dire que le « couple » homo, c’est quand même de l’Amour, influencé par l’esprit d’un monde qui transforme de plus en plus la différence des sexes en option d’identité, d’amour et de famille (alors que la différence des sexes n’est pas une option : c’est la condition d’existence, d’amour et de procréation). Mais le « couple » homo reste du sentiment amoureux ; et une amitié mal comprise, une sexualité mal comprise, singée et défigurée.
 

14 – L’homosexualité n’est pas une maladie. Vrai / Faux
 

Vrai. Une peur (de la différence des sexes, en l’occurrence) n’est pas une maladie. Mais si la peur est très contagieuse. Une blessure de l’affectivité, de l’identité, n’est pas une maladie. L’homosexualité n’est pas non plus un virus, une fatalité, une essence, une nature ni un processus circonstancié précis. On ne sait pas d’où elle vient, même s’il y a des terrains (éloignement du Réel, absence de liberté et d’Incarnation).
 

15 – L’homosexualité vient d’un traumatisme vécu dans l’enfance (viol, inceste, effet de groupe, harcèlement scolaire, drogues, etc.). Vrai / Faux
 

Faux. Toute personne qui a été violée ne « deviendra » pas homosexuelle. Même si je connais personnellement un nombre considérable de personnes homosexuelles qui ont été violées (avant ou après leur coming out). J’en connais plus d’une centaine. En plus, les chemins de la perception sont multiples et indiscernables. Les terrains d’émergence du ressenti homo sont multiples et il est impossible de les généraliser à la diversité des personnes homos. En aucun cas on ne peut homosexualiser le viol. Tout ce qu’on peut dire, c’est que la peur de la sexualité qu’est l’homosexualité peut s’expliquer parfois par un événement traumatique tel que le viol, ou tout simplement traduire (comme c’est mon cas étant donné que je n’ai jamais été violé) un effondrement narcissique de la personnalité à un moment de construction et de doute d’être aimé, d’être unique.
 

16 – L’homosexualité est naturelle, génétique. Vrai / Faux
 

Faux. On ne sait pas. Le cas des vrais jumeaux (dont l’un au moins des deux se révèle homo) est très éclairant à ce sujet. (J’en sais quelque chose puisque je suis né jumeau, et mon frère n’est pas homo ; et j’ai rencontré dans le milieu homo énormément de personnes homos qui sont nées jumelles. Donc je sais que la gémellité est un terrain important d’émergence de l’homosexualité mais certainement pas une cause d’homosexualité). Ce que nous indique le lien non-causal entre homosexualité et gémellité, ce n’est pas que l’homosexualité ne serait pas génétique : c’est uniquement que, si l’homosexualité est génétique, en tout cas elle n’est pas que ça. La génétique et l’homosexualité et la nature sont des terrains du péché, et parfois des terrains l’une pour l’autre. Mais ce n’est pas systématique.
 

17 – L’homosexualité n’est pas naturelle, voire contre-nature. Vrai / Faux
 

Faux. Tout dépend de ce qu’on entend par nature : la nature créée par Dieu et qui sera purifiée par Lui à la Fin des Temps, ou bien la nature humaine temporairement entachée du péché originel d’Adam ? Car par bien des aspects (plaisir immédiat, appétence et confort physique, spontanéité, instincts, attractions corporelles, réactions physiologiques, inconscient fantasmatique, attirance non choisie, précocité du ressenti homo-érotique, etc.), l’attirance homo a tout l’air d’être une donnée corporelle et naturelle, et même une création de Dieu. C’est une apparence, nous sommes d’accord, car concrètement, le désir homo est une idolâtrie de la Nature mais certainement pas un amour de la Nature telle qu’elle a été créée par Dieu et ordonnée par Jésus le nouvel Adam (Pour ceux que ça intéresse, vous irez voir les codes « Ennemi de la nature » et « Plus que naturel » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels, sur mon blog L’Araignée du Désert). Mais en tout cas, en intentions, la pratique homosexuelle est voulue et envisagée comme un hommage à la Nature. Et la contrefaçon est quasi parfaite. Ce n’est que lorsque l’on regarde certaines pratiques homosexuelles ou qui sont faites au nom de la soi-disant « identité » homo et de « l’amour homo » (coming out, sodomie, stérilité procréative du coït homo, PMA, GPA, etc.) que l’on comprend que ce culte homosexuel naturaliste cache en réalité une haine jalouse et une destruction partielle de la Nature.
 

18 – Il y a de plus en plus de personnes qui se ressentent homosexuelles. L’homosexualité est plus un phénomène de mode qu’une réalité ontologique. En gros, on en parlerait moins qu’il y en aurait moins. Vrai / Faux
 

Vrai. Plus l’homosexualité est promue comme un modèle identitaire et amoureux positif, plus il est logique qu’un nombre croissant de personnes s’y identifie et l’envisage comme une option identitaire ou comportementale à copier. Ce que je dis là ne peut pas être quantifiable. Mais c’est de l’ordre du bon sens et de l’observable sur le terrain, même dans des pays où l’homosexualité est diabolisée. L’interdit peut être un accélérateur et un stimulant.
 

19 – Le porno (même hétéro) est un accélérateur d’homosexualité, « une autoroute » vers le ressenti homo comme dit le père Daniel Ange. Vrai / Faux
 

Vrai. Plusieurs raisons me le font dire : 1) le nombre de jeunes hommes qui sont venus me voir pour me dire qu’à un moment donné de leur vie, ils ont cru qu’ils étaient homos en regardant du porno ; 2) Les pratiques (masturbation, fellation, sodomie) et les cadrages des films pornos (on ne voit plus les personnes ; suppression des poils, etc.), très homosexualisés et asexués ; 3) la composition affective des hommes, qui vont avoir tendance à surinvestir émotionnellement parlant, sentimentalement et identitairement parlant, sur la beauté physique, leurs réactions physiologiques, sur la jouissance, beaucoup qu’on ne le croit. Habituellement, on nous présente les hommes comme des brutes épaisses, des êtres insensibles, incapables de romantisme (contrairement aux femmes), qui regarderaient du porno froidement sans rien y investir. C’est totalement faux. Je vois beaucoup de garçons qui naïvement sont capables de croire que parce qu’ils bandent ou éjaculent, ils aiment vraiment, ils sont ce qui les fait jouir, ils sont homos. C’est puissant et c’est identitaire, pour eux, l’éjaculation ou le plaisir. C’est de l’Amour. Donc ne sous-estimez pas le pouvoir du porno, ni le fonctionnement spécifique des hommes en matière de génitalité, la connexion bite-cerveau-cœur.
 

20 – L’homosexualité et la transidentité (transsexualité) sont deux réalités qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre et qui sont bien distinctes. Vrai / Faux
 

Faux. D’une part je connais un nombre croissant de personnes qu’on qualifie aujourd’hui de transgenres (personnes qui se sentent de l’autre sexe que leur sexe biologique de naissance) ou de transsexuelles (quand elles sont passées à l’opération et à la transition hormonale), qui initialement se sont crues et présentées « homosexuelles » ; de plus, politiquement, associativement et législativement, nos « destins » à nous personnes trans et homos sont liés et très imbriqués ; et enfin, homosexualité et transidentité partagent un sacré point commun qui les assimilent presque intégralement, à savoir le rejet de la différence des sexes (sauf que dans le cas de l’homosexualité, ce rejet se traduira par une attraction sentimentale et érotique vers les personnes de même sexe, alors que dans le cas de la transidentité, ce rejet se traduira carrément par une remise en question de l’identité corporelle sexuée).
 

21 – Personne n’est hétérosexuel. Vrai / Faux
 

Vrai. L’hétérosexualité est une orientation sexuelle empruntée au cinéma et à la médecine légale. C’est un comportement violent, froid et désincarné. Mais personne n’est hétérosexuel. Nous sommes sexués et sexuels. Un point c’est tout.
 

22 – L’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité. Vrai / Faux
 

Vrai. Même jusque dans les années 1975, les conseillers synodaux (du Concile Vatican II) dénonçaient tout autant l’homosexualité que l’hétérosexualité. Ils qualifiaient même l’hétérosexualité de « perversion » et de « sexualité hors mariage », à l’instar de l’homosexualité. C’est tout à leur honneur. Ce n’est que depuis les années 2000 que quelques factions de l’Église, corrompues à l’Esprit du monde, et impressionnées par l’homosexualité, s’abaissent à se qualifier d’hétérosexuelle par réflexe d’auto-défense.
 

23 – L’hétérosexualité n’existe pas. Vrai / Faux
 

Faux. Elle existe. Non pas en tant que différence des sexes, non pas en tant qu’Humanité ni même en tant qu’attirance érotique envers les personnes du sexe complémentaire, mais au moins en tant que croyance identitaire mondiale et en tant que lobby LGBT gay friendly. Car ce qui est appelé communément « lobby gay » ou « lobby LGBT » est en réalité le « lobby hétéro » : en effet, les seules personnes publiques qui défendent les lois pro-gays se présentent comme « hétéros » (Madame Taubira en France, Madame Bachelet au Chili, Monsieur López Obrador au Mexique, etc.) ; et il existe même, au Parlement Européen et à l’ONU, des groupes de pression en faveur des « diversités » et contre les « discriminations » qui s’appellent Gay Straight Alliancestraight » signifie « hétérosexuel »).
 

24 – L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vrai / Faux
 

Vrai. C’est depuis la création du terme « hétérosexuel » en 1869 que l’Humanité a choisi mondialement de se définir selon des orientations sexuelles (et donc selon la génitalité – comme si nous étions des bêtes – et selon les sentiments amoureux – comme si nous étions des anges) et non plus selon les deux différences fondatrices de l’Humain, de l’Amour et de l’Église (à savoir la différence des sexes et la différence Créateur-créatures). Avec l’arrivée de la bipolarité homosexualité-hétérosexualité, le monde ne se divise plus entre hommes et femmes, mais entre hétéros et homos… et bisexuels, pour faire la navette. Le virage diabolique de l’hétérosexualité, entériné légalement par l’Union Civile, a été pris. L’Humanité oublie l’homme et la femme, la sexualité, et Jésus.
 

25 – La loi humaine la plus grave et dangereuse que la terre ait comptée est l’Union Civile. Vrai / Faux
 

Vrai. L’Union Civile, appelée aussi partnership (partenariat), est la première loi qui s’est basée sur l’hétérosexualité pour justifier mondialement l’homosexualité. Elle a été créée sciemment pour s’opposer au mariage tout en le singeant. Elle est grave à plusieurs titres : 1) elle a nié l’Humanité des personnes homosexuelles, en les réduisant à leur orientation sexuelle (c’est donc une loi homophobe, même si gay friendly) ; 2) c’est un acte de répudiation déguisé (une Union Civile peut être rompue sans même que le partenaire avec qui on l’a contractée ne soit mise au courant) ; 3) l’Union Civile transforme tout lien humain en contrat asexué, en commerce (Dieu et l’indissolubilité du mariage passent à la trappe). Beaucoup de gens nient la dangerosité de l’Union Civile (qui, au passage, n’a jamais été demandée par les gays friendly pour son contenu, mais uniquement pour sa valeur symbolique de justification de l’homosexualité en tant qu’amour universel qui ne s’appelle plus homo) en pensant qu’elle va servir de lot de consolation pour éviter le « mariage gay ». Alors que c’est totalement biaisé de penser comme ça : l’Union Civile EST le « mariage gay ». Ce sont la même réalité intentionnelle et affective.
 

26 – La pratique homo existe dans une moindre mesure en Afrique et en Amérique Latine comparé aux pays occidentaux. Vrai / Faux
 

Faux. Dans ces continents, l’homosexualité est tout autant pratiquée. Simplement, elle prend une autre forme (moins assumée et plus cachée) : refoulement d’homosexualité et attaques homophobes, rencontres clandestines dans des bordels ou par l’intermédiaire d’internet, bisexualité (beaucoup de personnes africaines, maghrébines, latinos, se disent « bisexuelles » pour ne pas avoir à se définir « homos »), prostitution, tourisme sexuel, exil, famille, promiscuité communautaire, fraternité incestueuse, intégrisme religieux, guerres, ascension sociale et promotion canapé dans les entreprises-médias-politique, aides financières au développement, double vie parallèle au mariage ou à l’exigence de virginité, rupture trop marquée entre les hommes et les femmes, travestissement, transsexualité, vitrine de modernité, etc. Le parti pris schizophrène à l’égard de l’homosexualité, c’est soit la diabolisation/déni de la réalité (désirante ou de pratique), soit la politique hypocrite du « pas vu pas pris » (= Tant que ça ne se voit pas et ne se sait pas, ça n’existe pas ! ; c’est une réalité extérieure, une dépravation occidentale !).
 

27 – Un enfant élevé au sein d’un « couple » homo peut grandir de manière équilibrée. Vrai / Faux
 

Vrai. Même s’il manque l’amour entre les deux parents biologiques de l’enfant (et rien que ça, c’est grave et injustifiable), même si l’autre sexe (absent du « couple » homo éducateur) est généralement mis à distance et réduit à l’état d’icône dans les structures dites « homoparentales », il n’empêche que les personnes homosexuelles, à défaut d’être ensemble génitrices, peuvent avoir des qualités pédagogiques et éducatives indéniables. On en trouve d’ailleurs beaucoup dans l’Éducation Nationale et dans les métiers du social. Donc il n’est pas du tout étonnant que certaines élèvent correctement un ou plusieurs enfants. Mais cette réussite ne viendra pas de la pratique homosexuelle mais des qualités humaines de chacun des deux membres du « couple » homo.
 

28 – Les médias parlent assez (voire trop) d’homosexualité. Vrai / Faux
 

Faux. Ils n’en parlent jamais. Ils l’exhibent, l’affichent en général dans un panel de diversités marketées, mais ne l’expliquent jamais. Ils feignent d’en parler mais ils ne la traitent jamais en Vérité (à l’instar des films pornos qui exhibent la génitalité et font semblant de tout montrer de la sexualité, pour finalement ne jamais en montrer la profondeur ni le sens ni la beauté). Ils ne donnent de l’homosexualité qu’une image policée, à peine différenciée, très éloignée de la réalité des personnes homosexuelles. Des personnes homos, ils s’en moquent. Ils nous utilisent pour se donner une image d’ouverture, de solidarité et de diversité, mais ils ne se préoccupent pas de nous aider concrètement. Dès que nous commençons à parler, ils trouvent que nous sommes trop bavards, s’empressent de nous traiter d’« homophobes » puisque nous avons le pouvoir – par notre seule personne et témoignage – de révéler au grand jour leur hypocrisie intéressée.
 

29 – L’homosexualité (plus encore que la pédophilie, l’avortement, le féminisme ou l’anti-racisme) est le fer de lance de l’anticléricalisme mondial. Vrai / Faux
 

Vrai. L’homosexualité est le seul mal mondial (peur et rejet de la différence des sexes) que les gens n’identifient pas comme mauvais car ils le voient comme une identité, une espèce humaine à part, de l’amour. Autant ils peuvent comprendre (même s’ils ne le partagent pas) que l’Église Catholique, selon son système de croyances et sa doctrine, s’oppose à la pédophilie, à l’avortement, aux moyens contraceptifs, aux divorces, à la robotisation de l’Humain, etc., autant ils ne comprennent vraiment pas pourquoi (à part par pur principe et pure méchanceté/peur) elle s’oppose à l’homosexualité qui leur semble totalement inoffensive. Les opposants de l’Église vont donc se focaliser sur l’homosexualité pour attaquer le célibat consacré, les catholiques et les clercs, particulièrement en peine eux aussi pour justifier leur position anti-pratique homo et la primauté du célibat consacré.
 

30 – La communauté homo n’existe pas. Vrai / Faux
 

Faux. Elle existe, non pas en tant qu’associations, événements publics (comme la Gay Pride), lobbies politiques et établissements spécialisés (car une majorité des personnes homos les désertent), mais en tant que lieu où est ressenti le désir homosexuel et où il est parfois actualisé. Et c’est d’autant plus manifeste avec l’éclatement communautaire et la redistribution des cartes qu’a imposés internet. Maintenant, le quartier du Marais (à Paris) est en train de se casser la gueule ; les associations LGBT s’essoufflent ; les bars et les discothèques pour se rencontrer ont cédé leur place aux applications portables et aux sites de rencontres. C’est pourquoi je dis que toute personne qui découvre sa tendance homo (même en rase campagne derrière son écran d’ordi, même à l’âge de dix ans seule sur une cour d’école) intègre la communauté homosexuelle. Et cette communauté, loin d’être honteuse ou forcément libertine, loin d’être à éradiquer ou à mépriser, mériterait d’être encouragée si elle ne se centrait plus sur la croyance en « l’identité homo » ni sur la pratique homo (drague, consommation, « amours », génitalité), mais au contraire sur l’amitié désintéressée, sur le don de l’homosexualité au monde et à l’Église.
 

31 – Les lois pro-gays sont un programme mondial faisant abstraction des pays où elles s’imposent. Vrai / Faux
 

Vrai. Je suis allé en Côte d’Ivoire, en Martinique, au Liban, au Pérou, et j’ai pu y constater l’avancée de la législation LGBT (Lesbien, Gay, Bi et Trans), alors même que leur population est clairement hostile à son établissement, et que les mouvements pro-Vie y sont parfois très actifs. Les prétextes d’imposition de cette législation varient selon les régions du globe : lutte contre la pauvreté, modernisation et technologisation, ouverture aux différences, lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme, combat contre l’homophobie et le harcèlement scolaire, aides au développement, partage de « l’Amour », etc. Les lois pro-gays ne passent jamais pour leur contenu, contrairement à ce qu’imaginent naïvement les militants rationalistes anti-Gender (l’idéologie du Gender est un plan mondialiste visant à remplacer le mot « sexe » par le mot « genre »), mais passent pour la même intention romantique de prouver que toutes les différences sont bonnes et que « l’amour homo » serait un amour comme un autre.
 

32 – Le lobby gay constitue une terrible dictature idéologique et ne représente pas l’ensemble des personnes homos. Vrai / Faux
 

Faux. Le « lobby gay », il n’y a quasiment personne derrière, et encore moins des personnes homo. Ceux qui le pilotent se présentent comme « hétéros gays friendly » désintéressés. Le lobby gay n’est en réalité que le lobby hétéro. La plupart des personnes homos fuient toute visibilité et sont instrumentalisées dans l’histoire. Les personnes qui se présentent comme « hétéros » parlent en notre nom et se battent pour nous « offrir » des lois que nous n’avons jamais demandées. Au fond, ces libertins bisexuels veulent, à travers nous et notre homosexualité, se venger du mariage et de l’Église.
 

33 – L’homophobie n’existe pas. C’est une invention de la novlangue pour victimiser une soi-disant « catégorie de la population » stigmatisée (la communauté homo) ou pour réduire quelqu’un au silence par un terrorisme idéologique langagier. Vrai / Faux
 

Faux. L’homophobie n’est pas qu’une insulte ou un faux procès ni une mauvaise réputation. L’homophobie, c’est la peur/haine du même ou de l’homosexualité, c’est une attaque réelle contre une personne homo au nom de son orientation homosexuelle (viol, suicide, harcèlement, chantage, insultes, maltraitance, consommation, prostitution, meurtre, etc.), c’est l’« identité homo » (la caricature du coming out) et c’est la pratique homosexuelle (la pratique est un rejet de la différence des sexes, donc d’humanité : les deux personnes qui la mettent en place se rejettent elles-mêmes en la posant, et tout acte homophobe est directement lié à l’acte homosexuel). L’homophobie est donc beaucoup plus grave qu’un mot ou une impression d’homophobie ou que toute image négative donnée à l’homosexualité ou que toute opposition à une loi qui passe au nom des personnes homos.
 

34 – L’Allemagne nazie était farouchement opposée à l’homosexualité. Vrai / Faux
 

Faux. L’Allemagne nazie est présentée aujourd’hui comme une ennemie du libertarisme, et donc de l’homosexualité : les associations homosexuelles essaient ainsi de sacraliser le gauchisme, de diaboliser la droite et l’extrême droite, de se victimiser à travers la déportation des Triangles roses, pour justifier leurs combats aujourd’hui. Cette croyance au nazisme « homophobe » est en réalité une vue de l’esprit : Berlin était la capitale mondiale homosexuelle (en 1933, on y comptait 131 bars homosexuels : plus qu’à Paris aujourd’hui !) ; les Jeunesses hitlériennes et les Sections d’Assaut (S.A.) nazies étaient des terreaux d’homosexualité (l’homosexualité de leur chef, Ernst Röhm, était de notoriété publique) ; toute la mystique hitlérienne empruntait au symbolisme homosexuel (cf. le sculpteur Arno Breker) ; la République de Weimar puis l’Allemagne nazie avait une législation extrêmement permissive en matière de mœurs (divorces, adoption pour les mères célibataires, dépénalisation de l’homosexualité par sa psychiatrisation, droits d’associations avec des cercles littéraires spécifiquement homos, etc.) ; l’essai La Face cachée d’Hitler (2002) de Lothar Machtan démontre même l’homosexualité (refoulée) du Führer.
 

35 – Expliquer l’homosexualité est considéré socialement comme de l’homophobie. Même quand c’est fait par une personne homosexuelle. Vrai / Faux
 

Vrai. J’en sais quelque chose : parce que je parle publiquement d’homosexualité telle qu’elle est, sans la diaboliser, la banaliser ni l’idéaliser, on me taxe d’« homophobe » (et comme je suis en plus homosexuel, on me taxe d’« homophobe intériorisé »). Un comble, puisque je parle de mes amis homos et de moi, et que je sors l’homosexualité du non-dit, en dénonçant les réels mécanismes de l’homophobie ! Et cette accusation s’est durcie avec ma défense du catholicisme, mon opposition au « mariage gay », et mon appel à la continence pour toute personne durablement homosexuelle. Actuellement, l’homosexualité, il faut l’applaudir mais ne surtout pas l’expliquer ni décrire ses ambiguïtés, sa vacuité ou sa violence, sous peine d’être vu comme un traître et un dangereux individu. C’est un paradoxe, mais ceux qui luttent apparemment contre l’homophobie et en faveur des personnes homosexuelles et de nos soi-disant « droits », veulent en réalité que nous fermions notre gueule, que nous nous fondions dans la masse, que nous acceptions leurs « cadeaux » législatifs sans broncher, et nient notre situation et la violence/vacuité/souffrance objectives de notre condition homo. Les anti-homophobie et les promoteurs du « mariage gay » sont agressivement gays friendly… et au fond, homophobes et anticléricaux. À leurs yeux, il n’y a qu’une seule et unique manière d’être homo : être en « couple », ou au moins pratiquer génitalement et sentimentalement son homosexualité. C’est ça, la tyrannie gay friendly.
 

36 – Il existe des personnes homosexuelles homophobes, mais ça reste une minorité parmi les personnes homosexuelles, des refoulés. Vrai / Faux
 

Faux. C’est une majorité. Car l’homophobie est la croyance et la promotion de « l’identité homo » (la caricature du coming out) ; c’est aussi la pratique homosexuelle (le rejet de la différence des sexes dans la sexualité, donc un rejet d’une grande part de l’humanité des personnes qui l’exécutent) ; et c’est enfin l’attaque contre des personnes homosexuelles (soit parce qu’effectivement l’homophobie est refoulée, soit parce qu’au contraire elle est excessivement justifiée et innocentée : les personnes homosexuelles pratiquant leur homosexualité s’attaquent entre elles, y compris les plus « homosexuellement assumées » : ce sont des faits que je peux largement prouver). C’est une illusion de croire que les pays qui banaliseront et justifieront l’homosexualité, qui essaieront de changer les regards sur l’homosexualité pour faciliter son acceptation sociale et pour améliorer la condition de vie homosexuelle, verront les actes homophobes reculer. Tant que la violence intrinsèque à la pratique homo (qui éjecte la différence fondatrice de l’Humanité et de l’Amour qu’est la différence des sexes) ne sera pas identifiée, expliquée et dénoncée, l’homophobie ne fera qu’augmenter dans les pays où l’homosexualité est pourtant promue, en dépit de la propagande publicitaire, cinématographique et politique qui est faite pour peindre cette dernière en rose.
 

37 – On peut être à la fois gay friendly et homophobe. Vrai / Faux
 

Vrai. Énormément de gens aujourd’hui veulent apparemment notre bien sans le faire concrètement, sans nous connaître en profondeur et sans régler nos problèmes (exemple : le « mariage gay » non seulement ne solutionne pas les dysfonctionnements du « couple » homo mais en plus nourrit un business et place les personnes homosexuelles dans des situations parfois délictueuses : trafic d’enfants par la PMA et la GPA). Leur soutien n’est qu’une apparence pour « faire bien et ouverts », pour parfaire leur carrière ou leur réputation de personnes « cools ». Mais leur militance ou pseudo « amitié » n’est en réalité qu’un respect mâtiné d’indifférence et d’intérêt. Certains de nos soi-disant « amis » gays friendly hétéros, même, nous instrumentalisent et nous consomment pour ne pas assumer leurs propres actes homosexuels ou leur tendance homo.
 

38 – Les mouvements pro-Vie ne défendent pas la Vie. Vrai / Faux
 

Vrai. La « Vie » n’est pas un combat. Et encore moins un combat saint. Même les publicités et les gens qui s’en prennent actuellement à la vie humaine se valent abondamment de « la vie » pour justifier leurs massacres à l’encontre de la vie et les habiller de bonnes intentions. « La Vie » est devenue en seulement 30 ans un terme fourre-tout et un clin d’œil échangé par catholiques natalistes pour se reconnaître discrètement entre eux sans avoir à annoncer explicitement Jésus. C’est embêtant puisque la seule Vie à défendre et qui est éternelle, c’est Jésus en personne ! « La Vie » est aussi devenue pour les cathos une manière de s’étiqueter politiquement (de droite et « engagé ») sans assumer la mauvaise réputation traditionnellement attribuée aux conservateurs et aux traditionalistes. Les mouvements pro-Vie, par conséquent, ne défendent pas la Vie… même si leurs campagnes anti-avortements sauvent quelques vies (il faut bien leur reconnaître quelques succès), mais beaucoup moins que si elles s’attaquaient aux bonnes intentions (défense de « la vie » précisément, de l’« amour », de la « famille », des différences, de la liberté, cristallisée autour de la croyance en « l’amour homo ») qui motivent les pratiques qui menacent vraiment la vie humaine (euthanasies, avortements, manipulations d’embryons, PMA et GPA, homosexualité, « mariage gay », etc.).
 

39 – Les catholiques de La Manif Pour Tous se sont opposés au « mariage gay ». Vrai / Faux
 

Faux. Ils ne se sont pas opposés au « mariage gay » puisqu’ils ont refusé de parler d’homosexualité et de la croyance en « l’identité » et en « l’amour » homos qui incarnait à elle seule le « mariage gay ». Ils ne se sont opposés qu’aux conséquences de la Loi Taubira sur la filiation. Ils ont justifié la première partie du « mariage gay » (Union Civile puis jour du « mariage » civil), donc au final, la seconde partie du « mariage gay » : ils ont chéri les causes dont ils ont diabolisé les conséquences. Cela est dû notamment à leur attachement idolâtre au mot « mariage », ainsi qu’à leur banalisation de l’Union Civile, de l’hétérosexualité et de la pratique homo dite « privée ».
 

40 – Le « mariage gay » est un trafic d’enfants, de mères, de pères, mais surtout de personnes homos. Vrai / Faux
 

Vrai. Cet aspect de la Loi Taubira (le trafic d’enfants et de mères) a été assez vite identifié par tous, y compris par les promoteurs du « mariage gay » qui ont vite fait de dénoncer hypocritement la GPA (Gestation Pour Autrui) qui découlait fatalement de l’ouverture du mariage aux « couples » de même sexe. En revanche, quasiment personne (ni du côté des opposants au « mariage homo », ni du côté des défenseurs) n’a vu qu’avant tout, les premières personnes instrumentalisées dans cette histoire, c’étaient les personnes homosexuelles elles-mêmes, complètement niées dans leur réalité, leur spécificité et leur humanité. Tout le monde nous voit encore comme les commanditaires (capricieux et pervers) et comme les « heureux » bénéficiaires de cette loi… alors que nous sommes les dindons de la farce, et que nous serons les premières victimes à en payer les pots cassés. Déjà, les premiers retours de bâton homophobes tombent. Les sociétés gays friendly ne comprennent plus nos combats politiques et nous associent à des arrivistes agaçants.
 

41 – 95% des catholiques croient en « l’amour homo » et soutiennent l’Union Civile (Ce qui les gênent, c’est uniquement la politisation et légalisation de ce lien, et ses conséquences sur l’enfant). Vrai / Faux
 

Vrai. Même si le pourcentage lancé est une spéculation approximative de ma part, et, du reste, invérifiable, j’ai pu constater sur le terrain des paroisses que la plupart des personnes catholiques et même des prêtres ne voyaient pas où était le problème dans les unions homosexuelles du moment qu’elles restaient « discrètes », ne se présentaient pas comme « modèle » social, ne se politisaient/lobbyisaient pas, et qu’elles ne touchaient pas à l’enfant ni à la famille. C’est d’ailleurs à peu près le discours du Pape François. Flippant, ce soutien mou. Sidérante, cette désolidarisation du message de l’Église sur l’homosexualité et sur le célibat continent.
 

42 – La Manif Pour Tous a été et reste homophobe. Vrai / Faux
 

Vrai. La Manif Pour Tous n’a pas du tout parlé d’homosexualité et a même interdit d’en parler (en particulier elle a refusé la dénonciation et l’explication de l’Union Civile), en disant que « l’homosexualité n’était pas le problème » et que LMPT « n’était pas du tout homophobe »… alors que ses leaders et ses manifestants savaient pertinemment que la loi du « mariage gay » était fondée sur l’homosexualité et que nous, personnes homosexuelles, nous l’incarnions dans l’opinion publique et aux yeux des législateurs. La Manif Pour Tous a atteint le premier stade de l’homophobie : celui de la peur/du mépris de l’homosexualité, des personnes homosexuelles, et de la présomption d’homophobie. Et certains de ses manifestants ont franchi le cap de l’attaque.
 

43 – Si je ne me sens pas homo, je n’ai aucune légitimité pour parler d’homosexualité ; d’ailleurs, en société, on me le fait bien comprendre et il est quasiment impossible de s’opposer au « mariage gay ». Vrai / Faux
 

Faux. L’homosexualité, déjà en tant que phénomène social politico-médiatique réel et influent, réclame aujourd’hui l’intérêt de tous et vous concerne. On demande même maintenant aux mômes de se positionner par rapport au « mariage gay » et à la transidentité : c’est vous dire ! Par ailleurs, même s’il est vrai qu’on vous écoutera moins sur le sujet si vous n’avez pas de ressenti ou de pratique homo (cette censure est d’ailleurs une bêtise), l’homosexualité n’appartient à personne, et ce n’est pas parce qu’on sent une tendance homo qu’on la comprend nécessairement : le ressenti n’est pas un gage de compréhension de ce même ressenti. Je croise beaucoup de personnes homosexuelles qui n’ont entamé aucune réflexion sur leur tendance. Expérimenter une inclination érotique vers les personnes de même sexe ne rend pas plus clairvoyant ni plus intelligent. Enfin, si vous ne vous sentez pas homo, vous avez avec l’hétérosexualité un thème jumeau de l’homosexualité, qui vous confère une sacrée légitimité à traiter de manière détournée et pourtant étonnamment pertinente d’homosexualité !
 

44 – L’homosexualité est un sujet moins prioritaire à traiter que le chômage, les persécutions anti-chrétiennes, les migrants, l’Islam, le transhumanisme, l’euthanasie, l’avortement, le message de l’Évangile, le Salut de l’âme, la Bonne Nouvelle, Jésus (en tant que thème, pas en tant que personne). Vrai / Faux
 

Faux. L’homosexualité est le seul sujet tabou (avec l’islam) dans notre monde autour duquel se cristallise la croyance mondialisée que le mot « amour » justifie toutes les pratiques sexuelles et sentimentales, y compris celles qui ne sont pas de l’Amour, y compris celles qui transforment la différence des sexes en option d’amour et la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église) en option de divinité. Elle devient donc l’alibi affectif de toutes les pratiques peccamineuses et humaines qui en apparence la dépassent en gravité. N’oublions pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Et son intention mondiale actuelle est gay friendly. Si vous refusez de voir que l’homosexualité est le rideau rose actuel derrière lequel le diable planque toutes les souffrances et les violences humaines, regardez par exemple qui se trouve derrière la promotion de l’euthanasie et de l’avortement, quelle est la sexualité des « terroristes islamistes », au nom de quoi sont fascisées les nations de la terre (la Russie par exemple), quelles intentions affichent les Big Data transhumanistes et technologistes : vous verrez que c’est l’homosexualité.
 

45 – Les catholiques ont eu le mérite de traiter de transidentité à l’occasion du « mariage gay » et de leur dénonciation du Gender. Vrai / Faux
 

Faux. Ils se sont donné l’illusion de traiter de transidentité et de transsexualité, pour au fond remplacer ces termes et ces réalités (qu’ils ont rangées dédaigneusement dans le placard « novlangue » ou « folie » ou « idéologies ») par le concept flou de « Gender » (théorie nord-américaine qui remplace le mot « sexe » par le mot « genre ») et par des caricatures (déni de la différence des sexes, volonté d’habiller les garçons en rose et les filles en bleu, refus de reconnaître qu’il faut un homme et une femme pour procréer, défense de la GPA, etc.) que les promoteurs du « mariage gay », du Gender et des « droits homos » ne soutiennent pourtant quasiment pas. Par intellectualisme et homophobie primaires, ils ont ainsi fui les bonnes intentions réelles des gays friendly et les phénomènes sociaux concrets (homosexualité, transidentité) que vivent ou souhaitent nos contemporains.
 

46 – La Franc-Maçonnerie a massivement infiltré l’Église. Vrai / Faux
 

Vrai. La Franc-Maçonnerie, ET l’historique (1717) ET la contemporaine, est une confrérie associative d’inspiration chrétienne mais fortement anticléricale, basée sur l’auto-construction et sur l’amélioration infinie de l’Homme par lui-même et par ses propres actes de solidarité. Elle adopte 3 champs lexicaux principaux : celui de la lumière (les iluminati sont d’ailleurs les adeptes initiés de la Franc-Maçonnerie), celui de l’architecture, et celui de l’Humanisme intégral (les valeurs du Christ sont défendues – respect, liberté, amour, partage, etc. – mais le Christ n’est pas reconnu comme Dieu, ni l’Église Catholique comme sainte). Plus fondamentalement, les deux piliers idéologiques de la Franc-Maçonnerie mondiale sont la franchise (ou la sincérité : bien différentes de la Vérité !) et l’hétérosexualité (culte de l’altérité et de la Différence absolues… au détriment de la primauté de la différence des sexes dans le mariage catholique et de la différence Créateur-créatures c’est-à-dire Jésus et l’Église). Actuellement, la Franc-Maçonnerie est largement sortie des loges – même si elle reste une initiation et un groupe de pression infiltré dans les sphères de pouvoir et d’argent : la Franc-Maçonnerie, c’est surtout par les idées qu’on y rentre, au départ. À ce titre, elle a gagné l’esprit de beaucoup de catholiques, d’évêques et de cardinaux, qui défendent l’Union Civile, l’hétérosexualité et l’Humanisme intégral, pour essayer de se rendre audibles, fermes et cools à la fois (Encore récemment, à l’occasion des États Généraux de bio-éthiques, les propos de l’archevêque de Paris Mgr Aupetit – qui soutenait qu’il nous fallait « construire un monde meilleur pour éviter le Meilleur des Mondes » – ou encore les propos civilisationistes, millénaristes, et christo-centrés sur un catholicité-Puissance, du cardinal Robert Sarah, l’ont démontré… Nous pouvons nous en inquiéter).
 

47 – Nous sommes tous homophobes. À commencer par moi. Vrai / Faux
 

Vrai. Nous pouvons tous, quand ça ne va pas et que nous nous éloignons de nous et du Christ, avoir peur de nous-mêmes et nous haïr, haïr nos semblables (dont font partie les personnes homos). Et la définition première de l’homophobie, c’est la « peur du même » (« homo » en grec signifie « même » ; « phobie » signifie « peur »). D’ailleurs, observez les actes homophobes : ce ne sont que les personnes homosexuelles qui s’attaquent entre elles.
 

48 – Nous sommes tous francs-maçons. À commencer par moi. Vrai / Faux
 

Nous devenons francs-maçons dès que nous ne faisons pas ce que nous disons, que nous mettons nos bonnes intentions avant la Vérité-Charité qu’est Jésus, que nous ne comptons plus sur la vulnérabilité aimante de Jésus pour nous sauver mais sur nos propres forces et sacrifices, et que nous confondons la différence des sexes avec l’hétérosexualité. C’est pourquoi beaucoup d’anti-Franc-Maçonnerie, pris par leurs mauvaises intentions, imitent les francs-maçons qu’ils dénoncent, et deviennent francs-maçons ! Le meilleur moyen pour éviter de tomber dans le péché franc-maçon universel, c’est d’arrêter de penser que le franc-maçon c’est forcément l’autre. C’est de se savoir prioritairement tenté par la Franc-Maçonnerie, c’est-à-dire par la sincérité.
 

49 – Nous sommes tous bobos (bourgeois-bohème). À commencer par moi. Vrai / Faux
 

Vrai. Le boboïsme est le péché originel, né d’une mauvaise acceptation de nos deux bobos (blessures) existentiels humains que sont la différence des sexes (nous ne serons jamais l’autre sexe) et la différence Créateur-créatures (nous ne serons que créatures et jamais Dieu sans Jésus). De par notre condition humaine pécheresse, chacun de nous est à différents degrés bobo. À nous d’accepter notre péché, donc notre boboïsme, et nous serons un peu moins bobo.
 

50 – L’Église a raison de s’opposer à l’homosexualité. Vrai / Faux
 

Vrai. L’homosexualité, bien avant d’être un acte, est une peur (de la différence des sexes). Or la peur est l’inverse de la Foi (confiance), l’ennemie de la Foi. En plus, craindre puis rejeter la différence des sexes, cela revient à fuir Dieu et l’Humanité sexuée qui est à son image. L’Église veut que nous aimions et respections le corps humain, l’Amour humain incarné, pour que nous soyons pleinement et concrètement heureux, ouverts aux autres et à la vie humaine. Elle lutte contre toute peur. Donc Elle s’oppose à l’homosexualité (sans rejeter les personnes qui ressentent cette peur particulière).
 

51 – Les catholiques ne sont pas homophobes et accueillent très bien les personnes homos. Vrai / Faux
 

Faux. La plupart des catholiques sont agacés et gênés par nous, nous diabolisent, ne nous voient que comme des dépravés (ou des hypocrites et des OVNI quand nous essayons de vivre ce que demande l’Église, à savoir la continence). Et dans le même temps ils nous ignorent, considèrent que l’homosexualité n’existe pas ou n’a pas d’importance. Et comme ils finissent par se rendre compte que dans le cœur de nos contemporains et politiquement parlant elle a effectivement énormément d’importance, certains reconnaissent leur mépris, mais vont ensuite contrebalancer leur homophobie par un encouragement à pratiquer l’homosexualité – y compris au nom de Jésus – tout en la banalisant et en niant les souffrances réelles engendrées par le « couple » homo. Les rares catholiques qui s’intéressent à nous sans cautionner la pratique homo nous prennent quand même en pitié à travers une pastorale émotionnelle misérabiliste (exemple : Courage International) et des groupes de parole sur le modèle des Alcooliques Anonymes, veulent restaurer notre identité (d’homme ou de femme, d’Enfants de Dieu, en reléguant l’homosexualité à l’arrière-plan), essaient d’étouffer l’homosexualité (car ils l’envisagent uniquement comme un « problème », une « blessure »), cherchent à nous accompagner et non à être accompagnés par nous, n’annoncent pas la Bonne Nouvelle aux personnes homos, n’ont pas compris l’universalisme joyeux et saint de l’apostolat par l’homosexualité.
 

52 – Dans les faits, les personnes homos n’ont pas leur place dans l’Église. Vrai / Faux
 

Vrai. Il n’existe aucune oblature spécifique pour nous. On ne nous propose rien : pas de vocation ni de réelle tribune enthousiasmante : juste un accompagnement anonyme (… pour, en plus, en général, nous « guérir/convertir », et nier l’importance bénéfique de l’homosexualité dans la vie de tous, et pas seulement dans la vie de ceux qui se ressentent homos) ; juste des petits groupes pastoraux ou des marches spirituelles où nos accompagnateurs se mettent en avant et nous font de l’ombre. Les médias catholiques ne nous invitent jamais (les rares fois où ils le font, c’est pour nous exhiber comme des victimes de la supposée « dictature du lobby LGBT » : jamais pour parler vraiment d’homosexualité). Les évêques ne soutiennent même pas les personnes homos continentes qui vivent pourtant ce que demande l’Église : ils sont tétanisés par le sujet. Par prudence et par carriérisme, ils nous planquent comme des petits bâtards dont ils connaissent l’existence, mais qui leur font honte et peur, et qu’il est plus sage de cacher. Ils ne nous encouragent même pas à vivre la continence. Quant aux paroissiens catholiques, en particulier les tradis, ils nous haïssent et ignorent car nous représentons pour eux le mauvais souvenir du « mariage gay » : ils ne voient en nous qu’un dangereux « lobby », qu’un risque inutile (pour la jeunesse).
 

53 – Les protestants sont moins homophobes que les catholiques. Vrai / Faux
 

Faux. Ils le sont tout autant. Sauf qu’eux, ils diabolisent l’homosexualité (sur la base d’une lecture littérale de la Bible) en même temps qu’ils la nient (au nom d’un humanisme intégral qui se résume à cette phrase : « Tu n’es pas que ça. Tu peux changer. Dieu ne veut pas ça pour toi. »). Et pour justifier leur diabolisation-déni, ils oscillent entre un holisme hystérique (« Ta foi peut te sauver : si tu crois vraiment en la puissance de Dieu, Jésus te délivrera de la peur ou du démon d’homosexualité. Viens qu’on étende les mains sur toi !! ») et un scientisme psychologisant (« Nous connaissons les causes de l’homosexualité : tu peux la rééduquer en revenant sur les blessures du passé et en restaurant ton identité par des méthodes psychanalytiques – Cohen, Nicolosi, etc. – qui ont fait leurs preuves »). Un mélange explosif de superstition et d’intellectualisme christo-centré : en général, une cata. J’ai rencontré beaucoup d’amis homosexuels qui ont été démolis par des chrétiens protestants d’une intransigeance et d’un fondamentalisme à faire peur… même s’il existe des protestants très doux. Rien d’étonnant que l’effet pervers de cette intransigeance homophobe se traduisent actuellement par une bénédiction massive des « couples » homos dans les Églises protestantes du monde entier (en ce moment, c’est un peu la panique, surtout aux yeux des évangéliques plus orthodoxes).
 

54 – L’homosexualité est un sujet tabou dans l’Église. Vrai / Faux
 

Vrai. C’est même le seul et unique sujet qui n’a pas été traité par le Pape François (qui ne manque pourtant pas d’audaces évangéliques !) au Synode de la Famille de 2015. Il avait osé parler des divorcés dits « remariés », et déjà, il s’était fait taper sur les doigts avec les imprécisions d’Amoris Laetitia. Quant à l’homosexualité, d’ordinaire, il se contente de rappeler quelque chose qui ne concerne pas spécifiquement l’homosexualité, à savoir le devoir chrétien de non-jugement des personnes. Concernant cette fois le discours plus large de l’Église officielle à propos de l’homosexualité, il se réduit à son strict minimum : 4 petits paragraphes dans le Catéchisme de l’Église catholique : il s’agit d’une énonciation laconique et non-étayée d’un refus catégorique des actes homosexuels (condamnés comme « contre-nature » et « intrinsèquement désordonnés »), ainsi que d’un appel à l’acceptation du port de la Croix et un appel à la non-stigmatisation des personnes homos. Et c’est mal parti pour que le discours de l’Église développe davantage son inspiration, vu le travail pharamineux de définitions sur la sexualité qu’il reste à accomplir depuis l’indétrônable Théologie du Corps de Jean-Paul II
 

55 – L’Église est claire et son discours sur l’homosexualité est argumentativement solide. Vrai / Faux
 

Faux. Elle a peu d’arguments rationnels (logique, Elle défend surtout une réalité surnaturelle et une réalité d’Amour, donc qui ne s’impose pas : Jésus). Intellectuellement et humainement parlant, tout ce qu’Elle présente comme justificatifs de son opposition à la pratique homo est par conséquent faiblard. Je vais reprendre quelques arguments couramment employés A) « C’est mal parce que c’est limité. » Pourquoi, pourrait se demander n’importe quelle personne homo en couple, alors que je suis bien avec mon copain, je devrais le quitter ? Pourquoi quelque chose de limité (absence de différence des sexes, moins d’altérités échangées, pas d’ouverture à la procréation, moins de complémentarité des psychismes, etc.) en deviendrait impossible, diabolique (certains cathos parlent d’« esprit d’homosexualité »), ou à ne pas vivre ? Même dans les couples homme-femme, il y a beaucoup de lacunes, de limites, d’impossibilité, d’infécondité : pourtant, à eux, on ne leur dit rien et on ne les empêche pas de se marier. Idem pour les célibataires consacrés : même les séminaristes équilibrés ne sont pas parfaits, des saints, et sont indignes de revêtir le Christ. Idem pour les fidèles catholiques qui ne sont ni homosexuels, ni divorcés « remariés », ni en état de recevoir la Communion : stricto sensu, étant tous pécheurs, personne ne mérite de recevoir Jésus-Eucharistie. Pourtant, eux, ils ont accès à la Communion, à la Confession. Étant plus pécheurs, les personnes homos en « couple » homo devraient justement nécessiter encore plus la Confession : il y a comme une double peine à leur refuser l’absolution. C’est la même injustice pour les nombreuses personnes qui ont été mariées pendant vingt ans avec leur conjoint, et qui se retrouvent larguées du jour ou lendemain, avec interdiction de se remettre en couple, sous peine d’être complices de l’adultère qu’elles ont subi et d’être privées des sacrements. Wahou ! Allez comprendre la logique ! B) « C’est mal parce que c’est péché mortel. » Même les experts et les théologiens sont coincés pour dire en quoi le « couple » homo est un mal et un péché, et encore plus un péché mortel. Même des tronches ecclésiales sèchent sur cette question ! Ils diagnostiquent, ou étayent la logique d’un raisonnement, mais cet étayage est biaisé car le présupposé de base n’est pas démontrable et est de l’ordre de la croyance voire de la superstition : « Dieu a créé l’homme et la femme à son image et c’est la seule forme d’Amour authentique. » ; « Dieu n’a pas créé certains Humains homos. » ; « On peut changer. C’est une immaturité affective, narcissique, et une blessure héritée. » … alors qu’en réalité, on n’en sait rien, ou que même après toutes les thérapies du monde, on ne constate bien souvent aucun changement et ça ne part pas dans un temps humain. On peut identifier un symptôme, un signe de péché, le diagnostiquer et même l’expliquer : c’est pas pour ça que ça l’enlève et que ça le règle. De surcroît, la gravité de l’acte homosexuel est largement atténuée d’une part par l’ignorance de ceux qui la pratiquent, parfois aussi par l’absence de signes de gravité de cette pratique, et d’autre part par le caractère subi de la condition homosexuelle : l’attirance homosexuelle n’est pas un choix. Et comme dit Jésus en Lc 12, 47, « À ceux à qui il a été peu donné, il sera peu demandé. » Ça en fait, des circonstances atténuantes ! C) « C’est mal parce que c’est dit dans la Bible/le Catéchisme. » Le fait que la parole d’Église (dans le Catéchisme) soit, dans l’ordre de la Foi, le prolongement de la parole de Jésus, n’est une Vérité que de Foi, pas une Vérité objective. L’homosexualité, c’est le seul point sur lequel les cardinaux ne se positionnent pas et se divisent (c’était flagrant lors du Synode sur la famille, en 2015). Ils savent dire pour l’avortement, le meurtre, la contraception, la pédophilie, le divorce, l’euthanasie. Pour l’homosexualité, c’est juste un interdit sec et sans autre procès que « ce n’est pas dans le plan et la création de Dieu. » Okay. « Porte ta Croix et offre ton sacrifice au Christ. » D) « Il te faut obéir pour obéir. Il te faut accueillir humblement ta Croix, en communion avec le Seigneur. La Vérité, c’est l’obéissance et la Croix. » Obéissance, ok. Mais obéissance à qui ? (Jésus ? Il ne nous a jamais demandé de ne pas pratiquer l’homosexualité) Obéissance pour quoi ? Pour faire plaisir au Vatican (qui n’en a rien à foutre de nous, ou qui nous craint) ? L’obéissance pour l’obéissance ? L’abstinence ne doit pas être un trophée. La pureté ne doit pas être un fétiche. La sainteté ne doit pas être un joli concept pieux. L’humilité peut être la forme masquée de l’orgueil et de la lâcheté. La Croix ne doit pas être vénérée en elle-même (nous ne sommes pas masochistes, et Jésus non plus), mais c’est l’acceptation de celle-ci par Jésus qui est vénérable. Peut-être que dans ce culte de la « Croix homosexuelle » et de l’abnégation, nous faisons dire à Dieu les commandements et les renoncements qu’il ne nous a jamais demandés : « C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices. » (Mt 9,13). Si ça se trouve, avec cette histoire de la continence homosexuelle et du renoncement au « couple » homo, on est en plein délire mystique ! Péché d’orgueil et illuminisme ! Narcissisme ! Il est tout à fait possible de trouver dans cette sublimation ascétique un moyen de se rendre médiatique, héroïque, d’être homophobe en déguisant cela en amour christique fantasmé et en abnégation, de se créer une sainteté en toc, de se venger de ses déceptions amoureuses et de son passé glauque, de se haïr et de se sacrifier soi-même, de ne pas aimer ni se donner, pour contenter une minorité ecclésiale tout en exploitant le mal-être des autres. E) « C’est mal parce que c’est un péché qui menace l’éternité de ton âme. » Une menace ou un risque (de damnation, de gravité peccamineuse) n’est pas un argument. F) « C’est mal parce que ça te fait souffrir ou t’a fait souffrir. » « Tu n’es pas ta blessure. » La souffrance ou la pitié ne sont pas non plus des arguments. En plus, dans le cas de la condition homo, la souffrance peut tout à faire provenir d’autre chose que la pratique homosexuelle, et surtout du regard misérabiliste posé sur celle-ci, ainsi que de la contre-indication religieuse dont elle fait l’objet. Et la sublimation de l’image du Jean-Baptiste esseulé dans son désert, elle a bon dos. On peut tout-à-fait souffrir pour rien ou une mauvaise cause. G) « C’est mal parce que c’est contre-nature. » L’interdiction (naturaliste) ne tient pas non plus, puisque d’une part les catholiques défendent avant tout une réalité surnaturelle, et d’autre part, parce que, par certains aspects, l’homosexualité semble très naturelle (ça dépend de quelle nature on parle…). Le courant constructiviste, très puissant dans l’Église, du « Tu ne te réduis pas à ça », c’est-à-dire de l’humanisme intégral, est particulièrement délétère et homophobe. Sous prétexte de s’opposer aux excès du courant identitaire de l’essentialisme LGBT (coming out, revendications politiques, etc.), sous prétexte effectivement que la tendance homosexuelle conditionne l’identité sans se substituer à elle, la réalité de l’attirance homosexuelle est souvent psychologisée (absence du Père, blessure d’un viol, etc.), dramatisée, voire niée, ainsi que son enracinement affectif sur le terrain social, mondial, émotionnel et des croyances gommé. H) « Tout a déjà été dit clairement dans l’Église Catholique, l’Église accueille très bien les personnes homosexuelles, et la chasteté est l’unique chemin de bonheur pour toute personne durablement homosexuelles qui ne peut ni se marier ni être ordonnée prêtre. » Les théories sur le « couple chaste », le « couple homo voie de sainteté », sur « Dieu qui aimerait tous les Hommes donc bénirait tous les amours » sont bancales, c’est vrai ; les discours de James Martin ou de Krystof Charamsa sont bancals ; les exégèses apocryphes (David et Jonathan, Ruth et Noémie, l’écharde de Paul, l’« amour d’amitié » de saint Thomas) sont bancales, ok… mais pas plus bancales que les théories de l’homo chaste célibataire heureux, qui aurait sa place dans l’Église et serait accueilli par Elle (grosse blague). Je peux vous en parler, du mythe de l’accueil des personnes homosexuelles dans l’Église ! Ce pseudo accueil ou accompagnement, où on préfère l’homo souffrant, toquant aux portes de tous les psychanalystes et spécialistes, l’homo accro à ses anxiolytiques, l’homo éploré et en faiblesse, l’homo niant son homosexualité, se déclarant « ex-gay » ou se forçant au mariage, le « témoin chemin de Croix » se pliant à toutes les retraites de guérison intérieure et jouant la « victime des attaques de la terrible dictature du lobby gay », plutôt que le gars homo qui va bien, qui a des choses à nous apprendre sur l’homosexualité, qui va nous bousculer dans notre train de vie de grenouille de bénitier, et qui ne se laisse pas « sauver » exactement comme on projette son « Salut ». I) Autre élément de poids : Le total manque de discernement des gens d’Église sur l’hétérosexualité et son caractère satanique m’inquiète clairement sur la qualité de leur discours sur l’homosexualité. En résumé, je ne vais pas lister tous les arguments-bidon d’opposition. Je n’ai cité que ceux qui me semblaient les plus évidents. Ce qui ressort malgré cela, c’est globalement la pauvreté de l’argumentaire d’opposition des catholiques : « C’est dit dans Bible, c’est pas la volonté de Dieu, c’est pas naturel, c’est pas inné, c’est pas de l’Amour (plus rare) » Toutes ces assertions sont au pire fausses, au mieux faiblardes. En outre, que fait-on de l’exigence de non-jugement des personnes ? Avec la pratique homo, on ne peut pas être dans un abord manichéen « c’est bien/c’est mal », « ni bonheur/malheur ». Car du mal peut sortir du bien. Car j’ai vu des « couples » homos qui se sentaient très heureux. Car il y a des péchés plus graves que la pratique homo, même si ça reste un péché mortel (on parle de la mort de l’âme, ici). Car c’est un péché qui ne donne pas toujours les signes de sa gravité, même aux âmes les plus averties de son existence. Pour toutes ces raisons, l’homosexualité est un sujet qui nous impose la plus grande prudence, nous empêche les jugements péremptoires ou à l’emporte-pièce, nous demande de prendre beaucoup de temps, nous conduit directement à notre impuissance, à la peur, à la honte, à l’humilité, à mordre la poussière, à la nuit de la Foi… à Jésus.
 

56 – Il y a peu d’homosexualité dans le clergé. Vrai / Faux
 

Faux. Je n’ai aucun moyen de certifier la proportion que j’avance (donc ce sera parole contre parole, ou impression contre impression), mais je dirais actuellement pas loin d’un tiers des prêtres, voire parfois la moitié des religieux dans certains ordres. Je rencontre suffisamment de curés et de religieuses, j’ai suffisamment voyagé dans les églises, j’échange suffisamment par internet avec des moines et des prêtres, et je suis suffisamment connu dans l’Église pour ce thème précis, pour avoir un échantillon représentatif sous les yeux. Et quand bien même ce pourcentage serait faux (et il l’est, puisque l’homosexualité n’est pas une identité ni nécessairement une pratique), la part de pasteurs gays friendly, épouvantés par l’homosexualité, homosexuels refoulés, indifférents ou carrément réfractaires au traitement du sujet, est, quant à elle, majoritaire dans l’Église actuelle. Abstraction faite du ressenti ou de la pratique homos. L’homosexualité a déjà commencé à envahir des congrégations comme les jésuites, les dominicains, les frères de saint Jean, et fait même chavirer des oeuvres qu’on croyait insubmersibles (en ce moment, c’est la tempête sur Point Cœurs).
 

57 – Une personne qui pratique son homosexualité ne peut ni recevoir l’Eucharistie, ni recevoir l’absolution (pardon des péchés par un prêtre). Vrai / Faux
 

Vrai. L’absolution des péchés ne peut être effective que dans une vraie contrition, un profond désir de conversion, une réelle pénitence et un réel renoncement, une compréhension minimale du mal ou du péché qu’on confesse. Si on présente ses excuses à Jésus pour mieux recommencer, pour rester dans l’état (ou l’engagement) de péché dans lequel on se trouvait avant, à quoi ça sert ? Il n’y a pas de véritable contrition. Comme dit ma mère spirituelle, on ne peut pas accueillir quelqu’un chez soi et dans son cœur quand notre porte est verrouillée, ou quand à l’intérieur c’est le grand bazar. De même, le père Paul Dollié, pour expliquer pourquoi certaines personnes peuvent recevoir l’Eucharistie et d’autres pas, prend la judicieuse image de l’hostie-aspirine : si notre cœur n’est pas broyé, l’hostie y atterrira comme une aspirine dans un verre sans eau, et elle ne pourra pas diffuser son amour et n’aura aucune action curative (ni en nous-même, ni autour de nous). Pour que le sacrement-aspirine se diffuse et agisse, il lui faut l’eau de nos larmes, l’eau de la prière, l’eau du sang et de la Croix, l’eau vive du pardon, l’eau de notre consentement et de notre pleine liberté.
 

58 – Les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Vrai / Faux
 

Vrai. Ils éjectent, au niveau de la génitalité, des sentiments amoureux et de la spiritualité, la différence des sexes qui ordonne l’Humanité à Dieu et qui incarne l’Amour (qu’on soit marié ou célibataire, d’ailleurs). Les actes homosexuels ne correspondent pas à l’ordre naturel ni à l’ordre divin voulus par Dieu pour le bonheur et la croissance des êtres humains. Ils sont donc « désordonnés » dans ce sens-là, et toujours en rapport à l’ordre de Dieu (pas « désordonnés » au sens bourgeois, arbitraire et moralisateur, en comparaison avec l’« ordre bourgeois »). Par ailleurs, ce qualificatif de « désordre » pourrait sembler être la création d’esprits cléricaux superstitieux et obscurantistes pour diaboliser l’homosexualité à peu de frais : en réalité, pas du tout, puisque ce sont nous-mêmes, personnes homosexuelles, y compris celles qui se disent « athées » et qui veulent donner une image positive de l’homosexualité, qui qualifions notre propre pratique amoureuse et notre expérience de « couples », de « désordonnées » (cf. je vous renvoie au symbole « Désir désordonné » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels, sur mon blog L’Araignée du Désert). L’Église n’a rien inventé. Elle nous a écoutées !
 

59 – La pratique homosexuelle est un péché mortel. Vrai / Faux
 

Se couper de la différence des sexes (dans le cadre de l’Incarnation, de l’Amour et de la sexualité) qui est à l’image de Dieu, c’est se couper de Dieu. Et ça, c’est mortel. Même si d’un mal peut surgir un bien (je pense à une amitié dévoyée par la génitalité ; je pense aux enfants nés après une PMA, après une GPA, après un divorce, après un viol ; je pense aux avancées scientifiques permises par les expérimentations et les tortures en camps de concentration ; etc.). Néanmoins, pour que l’âme se retrouve en état de péché mortel, trois conditions sont requises : 1) pleine connaissance ; 2) entier consentement ; 3) matière grave. Or, dans la plupart des cas de pratique homosexuelle, l’un au moins de ces trois critères manque.
 

60 – La pratique homo, même s’il y a mieux, peut être vécue. Déjà qu’à la base, ce n’est pas un choix… La circonstance atténuante et imposée qu’est le ressenti homo annule le caractère peccamineux de la pratique. Vrai / Faux
 

Faux. Ce n’est pas parce qu’on agit mal en connaissance de cause et en regrettant les effets du mal qu’on pose, que la mauvaise action est à faire ou que le mal est atténué, d’autant plus quand on connaît Jésus et la vérité sur la gravité des actes homos sur l’âme et pour l’éternité. Le ressenti homo imposé ne nous enlève pas la liberté d’en faire quelque chose de bien par la suite. Rien ni personne ne nous oblige à être en « couple » ou à faire n’importe quoi du fait d’être homos apparemment de naissance. Nous restons libres ! Et il n’y a pas une seule et unique manière d’être homo : le couple. Pas de fatalité de l’homosexualité !
 

61 – Les personnes homos qui auront pratiqué leur homosexualité sur terre (sans se confesser) iront en enfer. Elles n’auront pas la Vie éternelle et seront damnées. Vrai / Faux
 

Faux. Pratiquer l’homosexualité, oui, c’est grave, puisque c’est un rejet de la différence des sexes, donc de toute Humanité et de Dieu. C’est un péché mortel. En revanche, ce n’est pas parce qu’une personne a commis un péché mortel qu’elle ira forcément en enfer. Exemple avec le Bon Larron, crucifié à côté de Jésus, qui a certainement tué des gens et commis des péchés mortels dans sa vie, mais qui va direct avec Jésus au Paradis. Un péché mortel nous ferme à la Grâce, donc nous expose davantage à la damnation. Mais si une personne qui pratique un péché mortel (avortement, meurtre, homosexualité, orgueil, avarice, goût du pouvoir…) se laisse aimer par Jésus, elle ne sera pas damnée. Moi, par exemple, j’insiste pour dire que si, au moment de ma mort, j’utilise la continence pour considérer que je n’ai pas besoin de Jésus pour être sauvé (parce que j’incarnerais le « Monsieur Parfait »), je risque davantage la damnation qu’une personne qui a été activement homosexuelle durant sa vie mais qui reconnaîtra finalement qu’elle a besoin de Jésus et de son amour. Par conséquent, je ne sacralise absolument pas la continence. Elle n’est pas du tout une garantie de Salut. Le Salut, c’est de se reconnaître comme le pire des pécheurs et c’est d’accueillir la Royauté d’Amour du Christ. Point barre.
 

62 – La masturbation, ce n’est pas grave. Il vaut mieux s’en passer, mais ça reste un mal bénin.Vrai / Faux
 

Faux. La masturbation, en tant qu’acte idolâtre et auto-centré qui coupe la personne qui se l’impose de la relation humaine et de Dieu (y compris quand elle est pratiquée à plusieurs, ou sous l’excuse de la tendresse et du bien-être), en tant que geste qui replie sur soi, est un acte grave qui équivaut à une auto-consommation de soi et à un auto-viol (On peut constater que la masturbation alimente d’ailleurs le viol des autres à travers l’industrie du porno). Avec elle, il n’y a apparemment pas mort d’Homme ; mais mort d’âme (et mort des couples), ça, oui ! J’en ai vus, des couples homme-femme flingués par le porno et les moyens de contraception. Et au passage, je suis toujours étonné de découvrir que l’onanisme devient une sexualité de substitution – et quelque part une drogue – non seulement pour les hommes mais aussi pour énormément de femmes. Ne perdons pas de vue que la masturbation fait partie des péchés d’impureté dont parle Jésus dans la Bible en Mc 9, 41-50 : « Si ta main t’entraîne à péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d’être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le : il vaut mieux entrer borgne dans le Royaume de Dieu que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne. » Si l’Église Catholique interdit la masturbation, ce n’est pas pour nous faire suer, ni par pudibonderie gratuite ou refus des plaisirs dits « naturels » : c’est parce qu’Elle lutte précisément contre les illusions de bonheur, et qu’Elle voit que la masturbation ça fatigue notre cœur, ça éteint notre joie profonde, ça nous plombe, ça nous fait adorer des idoles et des fétiches de pacotille, ça nous fait connaître les ballonnements de la goinfrerie. Tout ce que l’Église veut, c’est que nous nous donnions pleinement et à la bonne personne, que nous sortions de la honte et d’une sexualité misérable, que nous nous fassions plaisir en Vérité, sur la durée et éternellement ! J’ai pour habitude de dire très sérieusement que si les êtres humains arrêtaient de se masturber, il n’y aurait plus de guerres dans le monde. Enfin, pour clore cette réponse déjà trop longue (vous allez me suspecter de masturbation intellectuelle et spirituelle, si ça continue), la masturbation, contrairement à ce que nous disent les libertins, n’a rien de « naturel » : personne ne nous forcera (pas même un film ou un clic malheureux sur un écran d’ordi) à nous masturber si nous ne le voulons pas ; de plus, vu tous les artifices employés pour son bon fonctionnement, vu le forcing de la stimulation orgasmique, qu’on ne vienne pas nous dire que c’est si naturel que ça ! Force est de reconnaître que nous nous engouffrons dans la masturbation dès que ça ne va pas dans notre vie, dès que nous n’avons plus confiance en nous et que nous avons peur de ne plus être aimés. Il y a plus glorieux, tout de même !
 

63 – Il existe des unions homosexuelles équilibrées (parfois même plus équilibrées que bien des couples femme-homme), qui nous disent quelque chose de l’Amour de Dieu. Vrai / Faux
 

Faux. Ce qui est positif dans les unions homosexuelles ne vient que de l’amitié (et malheureusement une amitié dénaturée par la sentimentalité et la génitalité), et n’est attribuable ni à l’Amour, ni à l’homosexualité et encore moins à Dieu. Au fond, la pratique homosexuelle est une amitié mal comprise et gâchée, une fraternité dévoyée. Entre deux personnes de même sexe, les mêmes bénéfices (à part le plaisir, la jouissance et le doudou) – et peut-être même encore plus de bénéfices que dans le cadre de la pratique homo – pourraient être/sont observables dans une amitié désintéressée que dans le « couple » homo, je crois.
 

64 – Aucun évêque ni cardinal français n’a eu le courage de défendre publiquement le message de l’Église sur l’homosexualité. Ni même le Pape. Vrai / Faux
 

Vrai. J’en suis la preuve vivante. Mgr Brouwet, le cardinal Barbarin, Mgr Rey, Mgr Aillet, et quelques autres, ont timidement écrit une lettre pastorale pour dénoncer le « mariage » homo. Mais unanimement, ils se taisent sur l’homosexualité, préfèrent ne pas faire de vagues et que le silence se fasse autour de ce sujet qu’ils considèrent comme « annexe » ou « dangereux », et font profil bas. L’homosexualité, c’est la patate chaude que tous les chefs ecclésiastiques, terrorisés par la réputation médiatique d’« homophobie » et la pression des « lobbies » pro-gays, trop attachés à leur carrière ecclésiale et leur réputation, se refilent. Ce manque de courage annonce des jours très sombres et de grande confusion au sein de l’Église.
 

65 – Les « thérapies réparatives » (de conversion de l’homosexualité), ça ne marche pas. Vrai / Faux
 

Faux. Même si elles ne font pas toujours les miracles escomptés (disparition complète de la tendance homo, paix des ménages, effacement du VIH, etc.), elles font en tout cas du bien et toujours des petits miracles, quels que soient leurs résultats. Jésus, de son vivant terrestre, et encore aujourd’hui, guérit tout le monde. Mais il ne guérit pas forcément de la manière précise et immédiate qu’on le lui demande. Il purifie surtout les cœurs avant de purifier les corps. Et ses guérisons ne sont pas toujours suivies de conversions, ni affranchies du péché originel. Par exemple, le fait que Lazare ait été ressuscité par lui ne l’a pas empêché de mourir comme tout le monde une seconde fois pour toutes ! La guérison totale de l’être humain ne sera complète que dans la Gloire. D’ici-là, Jésus guérit parfois spectaculairement (et il faut continuer de lui demander des guérisons précises et spectaculaires)… parfois, Il guérit progressivement, en laissant l’ivraie et le bon grain pousser ensemble en nous… et le tri entre les deux se fera à la Fin des Temps (Mt 13, 24-30). Une fois dit tout cela, la prudence reste de rigueur : j’ai rencontré en entretiens individuels suffisamment de personnes – soit des soignants, soit des soignés – pour continuer de dire que la thérapie spirituelle concernant l’homosexualité a des limites. Si on arrache l’ivraie de force, on risque d’embarquer le bon grain avec : ça correspond tout à fait avec l’homosexualité, qui est une mauvaise herbe souvent coriace, qu’il ne sert à rien d’arracher à tout prix, sinon on peut détruire une personne et un cœur dans le même temps. Le désir homosexuel peut être une blessure costaude parce qu’il s’agit d’une blessure d’orgueil (« dont la genèse psychique reste fortement inexpliquée » pour citer le Catéchisme de l’Église Catholique § 2357). Par exemple, saint Paul a demandé trois fois à Jésus de lui enlever son écharde. Ce dernier ne l’a pas fait et s’est contenté de lui répondre : « Ma Grâce te suffit. » Les thérapeutes catholiques eux-mêmes s’en rendent compte. À force de se confronter à la complexité de l’homosexualité, ils commencent pour certains à surveiller leur vocabulaire, au départ conquérant et magique (ils parlaient de « guérison totale » de l’homosexualité, de « changement », de « disparition » de la tendance, d’« ex-gays »). Dans un passé encore très proche, il était hors de question pour eux de seulement prononcer le mot « homosexualité » ! Depuis quelques temps, ils mettent de l’eau dans leur vin. Ils portent à leur palmarès un certain nombre de ratés, qui les ont obligés à moins jouer les « héros en blouse blanche » du Seigneur. Ils privilégient par exemple l’adjectif « restauré » à l’adjectif « changé ». Ils se situent davantage dans la perspective d’un accompagnement, d’un suivi psychologique, d’un « travail progressif » pour diluer les effets de la peur, que dans la perspective volontariste de la rupture, de l’effacement des souffrances, de la conversion spectaculaire, ou de l’injonction au mariage. Les agapê thérapies, les retraites de guérison intérieure, les rassemblements charismatiques, les sessions dans les abbayes, les groupes de parole et de prière, les pastorales diocésaines familiales, malgré leur mérite d’exister, font très souvent du sur-place. J’ai eu le cas d’un couple femme-homme qui animait des sessions agapê en France qui est venu m’avouer entre deux portes que, à propos de l’homosexualité, ils n’avaient pas eu de résultats très concluants (loin de là) et qu’ils se sentaient bien impuissants à accompagner les retraitants marqués par le désir homosexuel. Quant aux personnes croyantes ayant fait des agapês thérapies, certaines viennent me voir – parfois même des jeunes religieux – pour me dire qu’ils ont enchaîné les sessions de guérison, écumé les monastères et les réunions charismatiques (avec prières de délivrance), par obéissance à leurs supérieurs ou à leur accompagnateur spirituel, et que cela leur a toujours procuré beaucoup de bienfaits… mais n’avait absolument pas effacé leur tendance homosexuelle ! Il suffit de découvrir la panoplie de séances d’exorcisme qu’on a fait subir – pour un maigre résultat – à Jean-Michel Dunand, un ancien frère religieux cistercien, pour extraire de lui son homosexualité. Je crois qu’à un moment donné, stop à l’acharnement thérapeutico-spirituel ! De plus, les prêtres exorcistes à qui j’ai parlé d’homosexualité, et qui ne sont pourtant pas les premiers des tièdes et des incrédules, s’accordent tous à modérer les attentes de guérison complète terrestre de l’attraction homosexuelle. Autre exemple signifiant : j’ai demandé au prêtre-responsable de veillées de prière régulières pour la guérison des malades très connues à Paris, si l’Esprit Saint avait un jour annoncé la guérison d’une personne de l’assistance pour homosexualité : ça ne s’est jamais produit à ce jour. Pour conclure sur la question des thérapies réparatives, plus ça va et plus les gens d’Église, déjà pas fortiches en la matière, vont être empêchés de les organiser : maintenant, elles sont interdites à Malte (2016), en Angleterre (2018) et prochainement dans toute l’Europe, et devront se faire dans des catacombes ou sans annonce (déjà, en mars 2018 en France, à Pau et Bayonne, Mgr Aillet et l’association Courage ont annulé deux conférences publiques par peur des représailles et de l’effet d’annonce journalistique).
 

66 – Dieu peut délivrer une personne homosexuelle de sa tendance homo au point que cette tendance disparaisse. Vrai / Faux
 

Vrai. Même si je n’ai encore jamais vu le cas, y compris chez les religieux de mon entourage ou les hommes mariés et les femmes mariées qui ont « dompté la Bête ». Même chez eux, il reste une fragilité et une tendance homosexuelle durable. Elle s’est juste assagie avec le temps et avec l’aide de Dieu.
 

67 – On peut être en couple homo et quand même chaste. Vrai / Faux
 

Faux. Le fantasme pseudo chrétien du « couple chaste » revient régulièrement en bouche des catholiques gays friendly qui rêvent d’une compatibilité possible entre pratique homo et pratique religieuse, et d’un adoucissement du discours ecclésial sur l’homosexualité (bref, qui rêvent de contourner la Croix de Jésus). Ils prêtent à l’Amour de Dieu une forme extra-large (qu’ils nomment parfois « amour d’amitié » par abus de langage), assurent que leur partenaire est un « don de Dieu » inattendu et qu’il les conduit paradoxalement à se rapprocher de l’Église, se gargarisent de refuser certaines pratiques communément associées au « milieu homo » débauché (sodomie, infidélité, haine de l’Église) pour feindre de reproduire des rituels étiquetés religieux (prière en commun, pèlerinages dans des sanctuaires, engagements ecclésiaux, bénédictions voire mariages, conversion et baptême de l’un des deux partenaires, etc.) qui sacralisent la relation. En réalité, le « couple homo chaste » est une légende puisque la sentimentalité homosexuelle est par définition incestuelle et fusionnelle, au moins en intentions. La seule chasteté possible entre deux personnes de même sexe, c’est l’amitié désintéressée et spirituelle.
 

68 – La pratique homo (être en couple) et la pratique religieuse sont radicalement incompatibles. Vrai / Faux
 

Vrai. Car la pratique homo et un rejet de la différence des sexes, alors que la pratique religieuse (dans le célibat consacré et dans le mariage femme-homme) tend vers un accueil plénier de la différence des sexes qui est à l’image de Dieu, à l’image de l’Amour de Dieu pour son Église, et que les sacrements concrétisent/fortifient cet accueil.
 

69 – L’Amour de Jésus est inconditionnel. Il aime tout le monde. Donc Il bénit les couples homos stables et ne les jugent pas. Je peux pratiquer l’homosexualité : Jésus, lui, comme face à la femme adultère, me pardonnera et sera plus indulgent que les pharisiens, d’autant plus que la tendance homo n’est pas un choix. Vrai / Faux
 

Faux. Jésus, certes, ne juge personne, et humanise les commandements (il ne dit pas, parce exemple, qu’il ne faut pas lapider les femmes adultères… donc il ne contredit pas l’Ancien Testament : il dit juste que si l’adultère mérite d’être condamné et les personnes adultères lapidées, « que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre »). En revanche, Il couronne toujours la Charité de Vérité. Après son « Moi non plus, je ne te condamne pas » vient son « Va et ne pèche plus » (Jn 8, 1). Il n’annule pas la Loi : Il l’accomplit. L’Amour de Dieu est conditionné à la Croix et à la Vérité.
 

70 – Vivre la continence, c’est impossible. Ce que demande l’Église Catholique à toutes les personnes durablement homos, même si Elle se doit de poser une règle morale et un idéal, c’est infaisable, inaccessible et inadapté. Vrai / Faux
 

Faux. Ce qui est impossible à l’Homme est possible à Dieu et par Lui. Néanmoins, il est clair que la porte de la continence est étroite, et d’un point de vue humain, un parcours semé d’embûches, de chutes, de tentations. La continence (abstinence pour Jésus + don de son homosexualité au monde et à l’Église) est plus un souhait, un horizon, un chemin, qu’un acquis et qu’une réussite. Car nous sommes humains, avons des contradictions, connaissons des échecs, et ne sommes jamais prêts à renoncer à la conjugalité, à la tendresse et aux sentiments, d’autant plus en pleine force de l’âge. La continence a quelque chose d’inhumain… ou mieux dit, de surnaturel. Le célibat, ce n’est pas naturel. Nous sommes tous faits pour le mariage, y compris à travers le célibat consacré.
 

71 – Les gens d’Église ont annoncé la Bonne Nouvelle aux personnes homos. Vrai / Faux
 

Faux. Ils prennent en général la condition homosexuelle au tragique ou en mépris. Ils sont incapables de considérer l’homosexualité comme un terrain d’émergence de l’humour, de la Vérité, de la sainteté, de l’universalité, de l’apostolat, de la fraternité, de l’amitié. Et pourtant, elle l’est (dans la continence).
 

72 – Si une personne durablement homosexuelle et profondément catholique ne peut ni se marier avec une personne du sexe complémentaire ni rentrer dans les ordres (à moins de cacher sa tendance), l’Église ne lui propose aucune voie vocationnelle de don entier de sa personne à Jésus et aux autres. Vrai / Faux
 

Vrai. Absolument rien ne lui est proposé. Et les petites tâches ou ministères qui sont accordés ne lui sont confiés qu’à la condition de son silence ou de la dissimulation de son homosexualité. Ce constat est glaçant.
 

73 – Se sentir homosexuel, surtout quand on est un fervent croyant, c’est désespérant. Vrai / Faux
 

Vrai. Quand nous sommes de tendance homosexuelle durable, et qui plus est quand nous sommes croyants et que nous essayons de rester dans l’Église (car nous sommes nombreux à en partir rien qu’à cause du discours ecclésial sur l’homosexualité), nous vivons une lente, véritable et silencieuse agonie. Une déréliction (ou écroulement) intérieure. Ni plus ni moins. Et pour tout vous avouer, sans Jésus, nous ne nous en sortirions pas, et nous demanderions une corde. À la messe et dans les assemblées, nous nous sentons parfois en profond décalage avec ce que nous entendons ou avec les gens qui nous entourent. Notre cœur saigne régulièrement. Nous nous sentons étrangers, méconnus et déconsidérés. Nous sommes particulièrement agacés par les ambiances trop festives, trop familiales, trop sentimentalistes (piano-opium et musiques antalgiques), trop cathos chachas ou à l’inverse trop tradis-rigides, agacés par la langue de bois « catholiquement correcte » sur les sujets sociétaux pourtant les plus urgents. Nous vivons un célibat lourd et très long pendant tout notre pèlerinage sur terre (certains d’entre nous doivent le démarrer dès l’âge de 15 ans avec la découverte précoce de leur inclinaison), célibat parsemé par de grands moments de doute, de frustration, de déceptions, de vertiges émotionnels, de dépression, d’envies suicidaires, nous vivons des chutes, des échecs sentimentaux, des luttes contre les addictions (porno, internet, plans cul, drogues, etc.), des amours en général instables et nombreuses. Nous sommes obligés de nous contrôler pour tout, et de nous cacher souvent pour tout aussi. Le moindre amourachement nous plonge dans des abysses de perplexité, de mélancolie. Et menacés de péché mortel et de damnation si nous cédons au moindre épanchement de tendresse, nous sommes même privés du flirt, du plaisir délicieux de la drague et de la séduction « soft ». À la différence des veufs qui ont parfois pu en profiter ou qui peuvent reconstruire leur vie, à la différence des prêtres qui ont choisi leur célibat, à la différence des personnes handicapées, nous, personnes homosexuelles, avons davantage le champ libre pour plaire et par conséquent nous avons davantage la possibilité de nous donner l’illusion d’être en couple et de vivre l’Amour (et nous devons davantage résister à notre pouvoir de séduction !). Et j’ose avancer que le gars homo, il souffre encore plus que le prêtre parce qu’il ne sait pas pour quelle raison profonde il souffre, et parce que sa fragilité le fragilise (c’est le cas de le dire) durablement, le démange sans arrêt. Le célibataire consacré souffre dans la Joie parce qu’il a choisi le célibat. La personne homo, elle, n’a quasiment rien choisi, n’a rien demandé et ne peut rien demander. Le pire dans tout ça, c’est que, étant donné que notre mal ne se voit pas et est mal compris mondialement/ecclésialement, étant donné que sur lui pèse un puissant non-dit, on ne nous plaindra même pas. Au contraire. Dans nos communautés religieuses ou paroissiales, nous agaçons, en général. Ou alors nous décevons et effrayons. Car les quelques cathos qui placent en nous des espoirs démesurés se transforment très vite en maîtres-chanteurs nous faisant du chantage aux sentiments, au Christ, à l’exemplarité de notre témoignage, et au Salut, pour se servir de notre continence pour masquer leur propre vie hétérosexuelle parfois désastreuse et vide. Ils ne nous parlent que de saints, pour noyer le poisson et nous assommer de spiritualité, de prières, de menaces de damnation, de perspectives de guérison et de changement, d’intellectualisme piétiste, veulent nous stériliser en hommes bonne-sœur, en eunuques, en grenouilles de bénitier bien sages à qui personne n’ose présenter de filles, parler mariage, couple, ni parler d’Amour tout court. En fait, la majorité des cathos et de nos proches ne savent pas quoi faire avec notre homosexualité ni comment nous prendre. Le « couple » homo n’est pas une solution non plus pour nous : soit on se met en « couple » et c’est raté ou bof-bof, soit on ne se met pas en couple et on ne vit rien affectivement parlant. Si nous pratiquons notre homosexualité, nous serons soulagés mais pas rassasiés car nous butterons contre les limites et les insatisfactions objectives de l’union homo. Alors, au bout du compte, on fait quoi ? On va où ? Il nous reste quoi ? On se met en couple ? On reste seul toute notre vie ? On vit à 30 ans comme des veufs avant l’heure, ou comme des célibataires endurcis, ou comme des divorcés/séparés, que notre famille regarde avec pitié en craignant que nous vivions mal notre célibat et que nous ne tenions pas la distance sur la durée ? On regarde passer notre vie en se contrôlant sur la masturbation et en s’occupant avec des engagements ecclésiaux de planqué ? On se cantonne au rôle de fils-à-maman ou de fils-à-papa catho parfait « qui aurait pu être prêtre », de gentils tontons ou tatas qui gardent et amusent les neveux ? Où est notre place, à nous personnes homos qui n’avons pas choisi notre tendance, dans la société et dans l’Église ? Qu’est-ce qu’on construit existentiellement ? Où et à quoi on nous appelle ? L’Église ne nous propose aucun chemin… à part « la Croix » (Elle ne propose pas de célibat consacré et Elle nous déconseille le mariage). Nos alternatives de bonheur sont réduites. Abandonnés, condamnés dès l’enfance, peu (ou mal) conseillés, livrés à nous-mêmes, nous, personnes homosexuelles, nous trouvons dans une véritable impasse. C’est à se suicider. Nous ne le ferons pas, car notre vie appartient au Seigneur. Mais pour être tout à fait honnête, notre situation et notre condition sont désespérantes, oui.
 

74 – Les personnes homos continentes sont les plus grands évangélisateurs de tous les temps. Vrai / Faux
 

Vrai. Je le crois. C’est le contexte qui veut ça, et également le fait que l’homosexualité soit actuellement l’alibi affectif mondial principal de destruction/banalisation de la différence des sexes (couronnée par le mariage homme-femme aimant ou le célibat consacré) et de destruction/banalisation de la différence Créateur-créatures (à savoir Jésus et l’Église Catholique). Même si c’est peu connu et peu attendu étant donné leur fragilité psychologique objective et leur instabilité, les personnes homos continentes se trouvent donc à leur insu placées dans le rôle de boucliers humains des sacrements (le jour où les gens d’Église ne condamneront plus les actes homos et décideront d’ouvrir la confession, l’Eucharistie, le mariage religieux et le célibat consacré à des personnes homos pratiquant leur homosexualité, s’en sera fini des sacrements les plus importants de l’Église Catholique !). Et comme sur les personnes homosexuelles du monde entier pèsent également la réputation d’homophobie de l’Église ainsi que l’inimitié universelle des athées contre l’Église, le témoignage vivant et unifié en leur personne des personnes homosexuelles continentes vient pulvériser de manière nette et sans appel la légende noire selon laquelle l’Église Catholique n’accueillerait pas tout le monde et serait homophobe. Par conséquent, notre seule existence – à nous personnes homos chrétiennes – est une bombe (d’humour, d’Amour, de Foi, d’insolence évangélique) !
 

75 – Les gens d’Église ont eu raison de durcir leur positionnement et d’afficher une tolérance zéro par rapport à la pédophilie, en particulier sacerdotale. Vrai / Faux
 

Faux. Le devoir des gens d’Église, c’est d’annoncer le Salut et la Miséricorde aux pécheurs, et non d’hurler avec les loups sur les « fautifs » pour avoir la paix (du monde) ni de faire la police pour s’acheter une crédibilité et une justice. Je regrette mais je ne suis pas d’accord avec le Pape François quand il dit, concernant les prêtres pédophiles : « Pas de place dans l’Église pour ceux qui commettent ces abus. » Il fait comme le père Pierre-Hervé Grosjean qui n’hésite pas à traiter ses collègues prêtres pédophiles de « salopards », et qui sur Canal + n’a pas tenu un discours évangélique, en répétant notamment plusieurs fois « Nous serons toujours du côté des victimes ! ». Jésus, lui, précisément, ne dit pas ça. Il déclare plutôt : « Je suis du côté des victimes, certes, mais je suis surtout du côté des pécheurs, des pédophiles, des criminels ». Jésus n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs. Il n’a jamais exclu quelqu’un, même pour « pratiques infâmes ». Et Il a laissé Judas rentrer dans la Baraque, sans le virer. Nos chefs ecclésiastiques, affolés en ce moment par la médiatisation des abus sexuels des prêtres dans le monde, ont tendance à n’aborder la pédophilie que comme un délit, et non plus comme ce qu’elle est d’abord, à savoir un péché, ainsi que la répétition d’un abus que les personnes pédophiles ont elles-mêmes subi dans l’enfance. Ils ont du mal à voir qu’il y a une personne derrière le mot « pédophilie » ou l’étiquette « pédophile ». Face à ce cheval de Troie qu’est la pédophilie (cheval qui cache en réalité un autre cheval de Troie encore plus gros : la justification mondiale de l’homosexualité), ils se comportent malheureusement trop souvent en justiciers ou en maîtres d’école débordés par leur classe. Or le vrai courage et la vraie Bonne Nouvelle ne consistent pas à se mettre du côté des victimes, ni à réduire les personnes à leurs actes, ni à demander pardon à la place des autres et pour des péchés qu’on n’a pas commis, ni à battre sa coulpe sur la poitrine de ses collègues pour devancer les attaques médiatiques et étouffer les scandales avant qu’ils ne grossissent. La Bonne Nouvelle, c’est de se reconnaître premier pédophile potentiel (même quand on ne l’est pas) ; c’est d’annoncer la folie de Jésus qui a accepté de se faire crucifier non seulement pour les justes et les victimes mais aussi et surtout pour les pécheurs qui ne méritaient pas son sacrifice ; c’est de dire haut et fort : « Oui. Dieu aime Nordahl Lelandais ! Oui, les personnes pédophiles peuvent être des gens bien, voire des saints ! ». C’est cette foi – scandaleuse aux yeux du monde mais sage aux yeux de Dieu – en la conversion des personnes pédophiles, que nous devrions attendre du Pape et des gens d’Église. C’est le scandale objectif du Pardon de l’Église (qui honnit le péché et aime le pécheur) que nous devrions entendre de la bouche de nos cardinaux, évêques et prêtres. En tant que catholiques, nous sommes appelés à défendre bec et ongles nos amis pédophiles (dont certains sont des pédophiles repentis et en voie de rémission) et à ne pas les laisser aux mains et au jugement impitoyable de la justice humaine. Ça, ce serait une démarche forte et évangélique !
 

76 – Les personnes qui ont des attractions pédophiles sont parfois des personnes très saines et saintes. Vrai / Faux
 

Vrai. Même si elles ont une fragilité qu’il convient de surveiller avec vigilance, et qui bien souvent fragilise et horrifie ces mêmes personnes à attirance pour les éphèbes et les mineurs de leur propre sexe, ce sont – pour celles que je connais – des personnes en général très drôles, sociables, taquines, généreuses, hypersensibles et avec beaucoup de qualités humaines. On est bien loin du cliché médiatique du psychopathe insensible et monstrueux du genre Marc Dutroux. Il faut que nous apprenions à démystifier les « pédérastes » et à leur faire confiance. Car cette confiance non seulement ils la méritent mais en plus, elle les empêchera de refouler et donc de pratiquer leur tendance, elle comblera leur manque de confiance en eux et les poussera à donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est-à-dire Jésus ! Une personne pédophile qui ne pratique pas sa tendance mais qui la donne à Jésus et l’explique au monde pour annoncer les merveilles de Dieu dans sa vie, c’est juste de la nitroglycérine de sainteté !
 

77 – Toute personne homo et catho a un témoignage capital à offrir aux communautés chrétiennes et devrait pouvoir intervenir publiquement. Vrai / Faux
 

Faux. Il y a parmi nous beaucoup de narcissiques qui n’ont rien à dire. On peut être homo, catho… et sans cervelle. L’homosexualité ne rend pas plus intelligent. Aller à la messe et parler de Dieu, non plus ! En revanche, le top du top, c’est quand l’intervenant homo est autant témoin qu’analyste de l’homosexualité : car le témoignage tout seul ne vaut rien, se transforme en discours nombriliste plat, en arrivisme et en disque émotionnel plaintif ou béat qui ne fait pas avancer les choses ; l’analyse toute seule ne vaut rien non plus, car elle se transforme en conférence sèche, intello, désincarnée et culpabilisante. L’idéal, c’est de tomber sur un amoureux de la culture homosexuelle, un passionné de l’hétérosexualité, de l’homophobie, de l’homosexualité, en tant que sujets d’étude, qui sait à la fois ne pas s’y installer mais en dévoiler tout l’universalisme et toute la joie.
 

78 – La priorité ecclésiale actuelle, ça devrait être l’accompagnement des personnes homosexuelles et la pastorale à leur égard. Vrai / Faux
 

Faux. La priorité ecclésiale, ça devrait être, pour tout catholique non homosexuel, de chercher à être accompagné et enseigné par les personnes homosexuelles, plutôt que, à l’inverse, de chercher à les accompagner et à les enseigner, en simulant une écoute béate et compassée. Nous avons plein de choses à vous dire, à vous apprendre (sur la sexualité, sur l’hétérosexualité, sur le monde, sur l’Église, sur Jésus, sur les sacrements, sur vous-mêmes !) ! Inverser le rapport misérabiliste ou serviciel en rapport d’égal à égal, changer la raison pour laquelle vous venez vers nous, et vous verrez que ça change tout. Nous ne sommes pas des « personnes à aider, à accompagner » : nous sommes des personnes qui, en laissant vraiment passer le Christ, pouvons vraiment vous accompagner et vous guérir !
 

79 – En France, il n’y a pas de groupe pastoral solide et vraiment conforme à l’Église proposé aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux
 

Vrai. Il existe depuis deux ans Courage International. Le problème de Courage, c’est que c’est une association fondée sur l’anonymat, la discrétion (groupe de parole sur le modèle des Alcooliques Anonymes), donc sur l’abstinence plutôt que la continence. La différence entre l’abstinence et la continence, c’est clairement l’apostolat public, le don de son nom entier, de sa vie et de son homosexualité, aux autres et à l’Église. Et plus fondamentalement, c’est la Joie et le degré du don (la continence, c’est clairement le grand saut, la prise de risque de perdre son travail, sa réputation, ses amis ; c’est le passage de l’autre côté de la barrière). Par exemple, si des médias invitent un membre de Courage à venir témoigner sur un plateau-télé ou une radio, l’association n’aura personne à envoyer, aucun volontaire. Les membres de Courage, souvent complètement flippés et honteux de leur homosexualité (ils ne l’associent en général qu’à quelque chose de négatif et dont ils devraient se débarrasser), sont des planqués. Ils cherchent à diluer voire à effacer l’homosexualité – d’ailleurs, ils n’en parlent quasiment jamais, et traitent de sujets corrélés à celle-ci (identité, masculinité, sainteté, amitié, Jésus, fraternité, etc.) mais pas d’elle directement. Toute la dimension sociale, historique, sociologique, politique, communautaire, culturelle, mondiale, apostolique, eschatologique, joyeuse et impertinente, de l’homosexualité, ils la laissent presque complètement de côté. À Courage, on m’a quasiment interdit de parler d’homophobie et d’hétérosexualité, et de toutes les lois pro-gays. J’ai donc compris que ce collectif, pourtant officiellement validé par l’Église, n’abritait que des personnes homos abstinentes et non continentes, et que l’association était pilotée par les accompagnateurs plus que par les personnes homos elles-mêmes.
 

80 – Saint Antoine de Padoue est le saint particulièrement adapté aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux
 

Vrai. Même si je n’ai que mon vécu personnel pour le prouver (saint Antoine me fait plein de signes et est vraiment venu me chercher ; il m’a même envoyé des frères homos concrètement !)… ainsi que la série Joséphine Ange-gardien (sur laquelle je suis en train d’écrire un livre ! Ne riez pas ^^). En effet, dans le seul épisode de la série qui traite directement d’homosexualité (l’épisode 8 intitulé « Une Famille pour Noël » et tourné en 2000), saint Antoine de Padoue occupe une place centrale. Dans celui-ci, comme par hasard, Joséphine s’en prend à saint Antoine de Padoue en lui volant puis en éteignant la flamme du cierge déposé pour lui, face à sa statue dans une église, par une jeune fille, Sandrine, qui veut, pour sauver sa famille, que son père ne divorce pas de sa mère en partant avec un homme. Joséphine brise l’union de prière entre Sandrine et le saint : « De toute façon, on ne peut pas être deux sur le même coup. Joyeux Noël quand même, mon Toinou. » Je me dis donc qu’il est fort possible que saint Antoine ait un charisme particulier pour accompagner les personnes homosexuelles.
 

81 – Nos blessures, nos fragilités, notre vulnérabilité, nos croix, sont nos richesses. Vrai / Faux
 

Faux. La vulnérabilité n’est pas une force en soi. Elle peut même être une réelle faiblesse pour le mal, une inclinaison au mal. Et nos blessures ne sont pas la Force divine qui les traverse et qui leur donne sens. Par exemple, le 14 janvier 2017, la chaîne télévisuelle catholique KTO a utilisé Marie-Caroline Schürr pour lui faire dire une ânerie : « La vulnérabilité est une force. » Je dis non. Jésus ne justifie jamais le mal ou le signe de péché, y compris s’il l’utilise pour manifester sa Gloire. Il ne distribue pas de Croix ni d’épreuves. Il y a là une grave inversion entre le moyen et le résultat, entre ce qui est guéri/soigné et le Guérisseur, entre ce que Dieu permet et ce qu’Il valide. On assiste actuellement dans l’Église Catholique, à un détournement incroyable du fameux « C’est lorsque que je suis faible qu’alors je suis fort. » (2 Co 12, 1-10) de saint Paul, ou encore du verset de l’Exultet « Bienheureuse faute qui m’a valu un tel Rédempteur ! », ou bien de la réponse de Jésus face à l’aveugle de naissance (« Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais il est né aveugle pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » Jn 9, 4). Rebelote avec Tugdual Derville le 22 mars de la même année, toujours sur la chaîne KTO, cette fois sur une vidéo intitulée « Se renforcer par ses faiblesses » N’importe quoi : les faiblesses ne renforcent rien du tout. C’est comme si je disais : « Merci mon Dieu de m’avoir fait homosexuel ! » C’est absurde. À l’heure actuelle, beaucoup de catholiques rentrent dans cette vague compassionnelle de l’optimisme combatif et solidaire, qui vénère le handicap ou la fragilité ou l’erreur en soi, sans se rendre compte qu’ils installent, sous couvert de solidarité, d’Espérance, de charité, d’humilité, le transhumanisme païen et son humanité augmentée. La médiatisation du handicap entraîne tout le monde, y compris les catholiques, vers une célébration collective de la « fragilité », des « imperfections/défauts » (« Love your imperfections » nous conseille le site Meetics), de la « solidarité », de la « dignité humaine », de la « vulnérabilité », de l’« engagement » … alors que ce n’est pas le handicap qui est à célébrer en lui-même mais seulement la Force qui le transcende : Jésus. Cette instrumentalisation des personnes fragiles, même si elle se veut sincère voire charitable et chrétienne, est assez ignoble car elle ne résout pas durablement les problèmes. Elle nourrit au contraire le transhumanisme technologiste, fait passer le mal pour le bien, cautionne en réalité un misérabilisme, un voyeurisme, une sensiblerie, une douilletterie et une absence de courage à prendre position sur des sujets vraiment importants (le mariage, Jésus, l’islam, le Salut de notre âme, l’homosexualité, l’hétérosexualité, le boboïsme, etc.). Ceux qui vénèrent la vulnérabilité pour elle-même se justifient en réalité d’être lâches et faibles quand ils devraient être forts, veulent apitoyer sur leur sort et sur le sort de leurs amis.
 

82 – C’est grâce aux différences que nous aimons et que nous découvrons vraiment Dieu. Vrai / Faux
 

Faux. On nous a seriné toute notre enfance avec ce mot d’ordre pro-tolérance. Et pourtant, toute différence n’est pas bonne en soi (il y en a certaines qui font partie du mal, qui sont des désobéissances et des choix contre Dieu : « L’Autre » est un des noms du diable dans le Bible, d’ailleurs), tout mélange ou métissage n’est pas bon ni réussi (certaines diversités sont des hybridités, des indifférenciations, des monstruosités, des confusions, des désordres, des mélanges peu heureux et barbares), tout ce qui nous est présenté comme « différence » n’est pas forcement original ni ontologique. Quand je parle de « fausses différences », je me réfère par exemple à l’hétérosexualité (qui n’est pas la différence des sexes), à l’homosexualité (qui n’est pas une espèce humaine ni les personnes humaines qui se sentent homos), à la différence de « races » (qui n’en est pas une puisqu’il n’y a entre Hommes qu’une seule race – la race humaine – et que des différences de pigmentations de peaux). Il faut donc se méfier de ceux qui prônent un culte de l’altérité absolue, des différences en soi, car ceux sont les mêmes qui les nient un peu plus tard (par un discours bon ton « Il n’y a plus de différences ! ») après avoir transgressé/banalisé les différences fondatrices de l’Humain et du Divin (la différence des sexes et la différence Créateur-créatures à savoir Jésus et l’Église) ou après avoir créé des clivages idéologiques manichéens. Par exemple, le 15 juillet 2018, au micro de France Inter, une jeune supportrice hétéro-gay-friendly interviewée dans la rue juste après la victoire en Coupe du monde des Bleus, alors que ça n’avait apparemment rien à voir avec la choucroute (footballistique), a laissé exploser sa « joie » en commençant comme par hasard par louer l’hétérosexualité, par créer des diversités manichéennes et binaires fantasmatiques, tout en disant dans le même temps que ces catégories clivantes n’existaient pas et n’avaient pas lieu d’exister : « Il n’y a plus de différences ! Il n’y a ni hétéros ni homos, ni Blancs ni Noirs ! » En gros, je dénonce/nie devant tout le monde ce que je suis en train de faire ! De plus en plus, nos contemporains signent l’abrogation des différences (et la création de nouvelles et fausses « différences ») sous couvert de leur célébration ou de la dénonciation de binarismes différencialistes que le monde médiatique a lui-même dessinés : « L’Amour n’a pas d’âge ni de sexe ! » « Construisons un monde sans frontière, sans limites, sans religion ! » « Fais la différence ! » et en même temps « Les différences n’existent pas puisque nous sommes tous égaux ! ». Le diable feint de glorifier les différences pour mieux les nier ; et par un tour de passe-passe bluffant, il s’arrange pour remplacer les différences fondatrices de l’Amour et de l’Humanité par une diversité publicitaire Benetton ou une diversité Rainbow (arc-en-ciel pro-gays) qui illustre une fascination collective croissante pour le chaos. Car qu’est-ce que le chaos sinon l’indifférenciation généralisée et le déni des différences créant un nouveau découpage sectariste et fantasmatique du monde ?
 

83 – Le Synode des Jeunes de novembre 2018 promet d’être un bide (à moins d’une intervention in extremis de l’Esprit Saint). Vrai / Faux
 

Vrai. Quand les journalistes demandent aux cardinaux organisateurs : « C’est pas bizarre que dans votre questionnaire en ligne pour préparer ce Synode des Jeunes, vous ne fassiez aucune allusion au sexe et à la drogue ? », le grand responsable du Synode des Jeunes, le cardinal Lorenzo Baldisseri, annonce d’emblée la couleur et stérilise l’événement : « Le thème de la sexualité ne sera pas une des ‘questions centrales’ du Synode. » Ok… Raison invoquée (je le cite) : « Nous n’y avons pas fait référence car nous ne souhaitions pas que l’attention se focalise là-dessus. Sinon, les journalistes accentueraient le focus, comme ce fut le cas lors du synode sur la famille avec le thème des divorcés. Mais dans tous les cas, ce sont des sujets ouverts. » Alors que la sexualité est la préoccupation n°1 des jeunes d’aujourd’hui (je pense au porno, concubinage, célibat, contraceptifs, ruptures amoureuses, divorces des parents, suicides, transidentité, prostitution, drogues et l’alcool, avortements, plans cul, viols, cyber-harcèlement, et surtout bisexualité et homosexualité), les cardinaux imposent un thème complètement vague : la VOCATION. L’intitulé du Synode, tenez-vous bien, c’est : « Les jeunes, la foi et le discernement des vocations ». D’un côté le cardinal Baldisseri dit « De ça, on ne parlera pas, ou plutôt on en fait un sujet-annexe parmi d’autre », de l’autre, il ne tarie pas de formules démagos qui maquillent sa censure : « Vous pourrez parler de tout : exprimez-vous ! y compris sur les réseaux sociaux ! Mettez la pagaille ! » ; « Les jeunes doivent être vraiment acteurs pendant ce Synode ! » ; « Ce n’est pas un Synode SUR les jeunes mais un Synode DES jeunes et PAR les jeunes ! ». Il n’y a pas que les cardinaux et les évêques qui court-circuitent le débat de fond de l’homosexualité : les jeunes catholiques actuels sont quasiment tous pro-Union Civile et pro-homosexualité (à partir du moment où elle se privatise et ne se politise pas). Ils ne veulent pas en discuter ni la remettre en question. Moi, sur les réseaux sociaux et dans la réalité, je me fais mépriser, ignorer, attaquer par une grande majorité de jeunes catholiques qui devraient pourtant m’appuyer. Et ceux qui ne m’attaquent pas m’ignorent et me regardent comme si j’étais un extraterrestre inaudible.
 

84 – Inviter Koz Toujours c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux
 

De la part de l’intellectuel « catholique » le plus conventionnel et carriériste qui soit, qui défend l’Union Civile, qui ne dénonce pas l’hétérosexualité (voire même qui la défend, alors qu’elle est le diable déguisé en différence des sexes, car en réalité il croit secrètement en « l’amour » homo : cf. son récent plaidoyer sur le jeune Marin qui s’était fait tabasser en défendant un « couple » homo ; cf. son interview dans La Vie en janvier 2018 où il se présente comme « un mâle blanc hétérosexuel catholique »), qui ne prend jamais position sur les sujets vraiment polémiques (être contre l’euthanasie ou l’avortement, défendre les migrants et l’écologie, dénoncer les « identitaires », tout catholique peut et doit le faire, et c’est un minimum : c’est enfoncer des portes ouvertes), qui est l’incarnation de la tiédeur journalistique et de l’esbroufe euphémisante (franc-maçonne à la sauce « catholicisme pondéré »), qui est le roi de l’absence de prise de risques et le maître du boboïsme de la droite Sens Commun embourgeoisée, vraiment ça fait marrer de le voir déclarer « Mettez le bazar » (invité par les jeunes du Chemin Neuf, en plus) ! Il représente au contraire l’ordre pharisien aux antipodes du risque de la Vérité qu’est Jésus.
 

85 – Inviter le cardinal Sarah, c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux
 

Beaucoup de catholiques, soucieux de redonner une vigueur dogmatique « sans concession » et redressante à l’Église, précisément dans un contexte où celle-ci est menacée par le progressisme, se choisissent le cardinal Sarah comme nouveau guide de fermeté pour les envoyer en croisade messianiste (et pseudo « humble » dans la forme) et mettre un bazar ordonnateur. Mais là encore, chez ce cardinal guinéen, peu d’humilité, un discours typiquement franc-maçon (basé sur un Jésus-Puissance et guerrier, sur la lumière et la construction), un millénarisme christo-centré, un intransigeance, peu d’Amour, une défense de l’hétérosexualité (confondue avec la différence des sexes), une diabolisation de l’homosexualité (sous forme de « lobby gay » ou d’idéologie sataniste) et de l’Occident, une spiritualisation du monde. À mon avis, ça ne va pas du tout.
 

86 – L’extrême droite, et même la droite, sont incompatibles avec le catholicisme. Le socialisme et le communisme également. Vrai / Faux
 

Vrai. La droite a tendance à penser à la production de richesses, mais pas systématiquement à leur distribution aux pauvres ensuite. Donc ça ne va pas. L’extrême droite, quant à elle, a tendance à mettre la Vérité, la réalité et la force pour la détenir, avant la Charité, et donc à se nier elle-même et à nier son agressivité. Le socialisme et le communisme ne sont pas de gauche, laquelle est vraiment au service des pauvres et incarnée par Jésus : ces deux mouvements gauchistes embourgeoisés (et souvent anticléricaux) pensent aux personnes défavorisées sans reconnaître la réalité de ces dernières, en défendant des idées – la liberté, la tolérance, l’égalité, le droit, le Bien commun, la collectivité, etc. – qui, posées comme absolus, rejoignent le libéralisme individualiste et capitaliste qu’ils prétendent hypocritement éradiquer. Bref, en résumé, votez à gauche pour un candidat (ou plutôt un roi) qui défend un Jésus crucifié et les pauvres, parce qu’il l’est lui-même.
 

87 – Le Pape François est le Pape qu’il nous faut et n’est pas l’Antéchrist. Vrai / Faux
 

Vrai. À l’instar de Jésus juste avant sa Passion, en bon pasteur rassembleur, le pape François réunit tout le monde autour de sa table au lieu de s’appesantir sur les divisions internes et externes. Il se jette à corps perdu vers le Seigneur. Il ratisse large, « vers les périphéries ». Et tant pis si ce ne sont pas les invités initiaux ! Tant pis si ce sont des migrants fichés S ou des gens de mœurs légères ! Le Saint-Père sait très bien que les portes du Royaume sont en train de se fermer définitivement, et que ce qui compte maintenant, c’est de sauver le plus d’âmes possible. Face à son travail en apparence imprécis de sauvetage (il a l’air de faire n’importe quoi : des blagues, un œcuménisme démagogique, une ouverture diaconale aux femmes, de l’entrisme avec les divorcés-remariés : pourquoi pas « les homos » tant qu’on y est ?), il y a parmi les catholiques des détracteurs virulents, « ouvriers de la première heure » pharisiens qui grincent des dents uniquement parce que le Pape François est bon (Mt 20, 15). Le Pape ne « laisse pas courir » les sales affaires en interne, ni ne les étouffe : il lave son linge sale en privé, car il pardonne. Il ne détourne pas « plein de croyants de l’Église » : au contraire, je suis étonné de voir quelle attraction et quelle confiance il s’attire des incroyants. Il fait ce qu’il peut et doit, dans la plus grande Charité possible. Pour affronter ces Fins dernières, nous avons vraiment le Pape qu’il nous faut. Et nous devons le soutenir car il va beaucoup souffrir. D’ailleurs, je rappelle que s’attaquer à l’« Oint de Dieu » revient à pécher gravement contre l’Esprit Saint. Comme le soutient très justement le dicton italien, « Qui mangia il Papa… muore » (« Qui mange le Pape en meurt. »).
 

88 – On en a pour 20 ans à vivre planétairement. Grand max. Vrai / Faux
 

Faux. Nous faisons, je crois, très certainement partie de la génération mondiale qui va voir la Parousie en directe, c’est-à-dire l’arrivée du Christ en Gloire. Mais nous n’avons aucune preuve pour l’assurer. Néanmoins, même si nous ne connaissons pas la date exacte de la naissance, et que nous n’avons pas à la chercher, j’ai coutume de dire que ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas déjà identifier les contractions de l’accouchement et l’annoncer comme imminent. Pourquoi je me permets de donner cette fourchette de vingt ans ? Parce que le contexte actuel fait écho de plus en plus précisément à la Bible, aux paroles du Christ, et en particulier au livre au livre de l’Apocalypse (notamment en lien avec la Bête et la Marque de la Bête, très visibles en ce moment). Parce que l’homosexualité agit comme un baromètre étonnant et extrêmement précis des Fins dernières, de l’état du monde et de l’Église, étant donné qu’elle dit une peur et une désaffection de l’Humanité vis à vis d’Elle-même et de ses principaux socles d’existence et d’Amour que sont la différence des sexes (le mariage, le célibat consacré et la Vierge Marie) et la différence Créateur-créatures (l’Église Catholique et Jésus). Le Pape François est tout à fait conscient que mondialement et ecclésialement, ça sent le roussi. Il a affirmé que la Troisième Guerre mondiale avait déjà commencé (mais de manière « morcelée »). Lors de son homélie de Pâques du 16 avril 2017, il a esquissé l’ombre d’une angoisse : « Je ne sais pas ce qui va advenir… mais je sais que Christ est ressuscité, et je mise tout là dessus. » Difficile de trouver espérance plus grave !
 

89 – Je mettrai le saint bazar papal dans le monde et l’Église en parlant de l’homosexualité en Vérité, en tout amour des personnes homos, et en dénonçant la fausseté de la pratique homosexuelle. Vrai / Faux
 

Vrai. Car le message de l’Église sur l’homosexualité va réellement au fond des choses et révèle la profondeur des sacrements, de la sexualité. Et parce que l’Église Catholique n’est pas attaquée sur les sujets autres que l’homosexualité : l’homosexualité, c’est vraiment le seul thème sur lequel les athées de bonne foi, et y compris les catholiques eux-mêmes, butent ou peinent à argumenter pourquoi elle serait mauvaise ou grave. De plus, d’après ce que j’ai pu également observer, énormément de nos contemporains – en particulier les jeunes – se coupent de l’Église-Institution uniquement sur la base de ce qu’ils croient être de l’homophobie et un manque d’amour des personnes homos de la part des chefs d’Église : pas du tout sur l’avortement, la pédophilie, ni sur des points de doctrine ou de théologie poussés. Ils voient l’homophobie à l’entrée, elle prend à leurs yeux toute la place et leur fournit l’excuse facile pour ne pas venir mettre les pieds à l’église et ne pas s’intéresser à Jésus. C’est aussi « bête » que ça ! Alors si tu veux vraiment mettre le bazar saint, parle d’homosexualité (c’est la clé des cœurs des gens d’aujourd’hui), annonce la Bonne Nouvelle (mais en Vérité… et du coup, cette Bonne Nouvelle ressemble à une mauvaise Nouvelle) aux personnes homos de ton entourage, ou invite-les à te former sur le sujet.
 

90 – Joséphine Ange-gardien est une série très profonde. Vrai / Faux
 

Vrai. Le personnage de Joséphine est fascinant. Je postule que Joséphine Ange-gardien est l’ambassadrice du téléphone portable, de la puce électronique. Elle montre combien l’occultisme, la Franc-Maçonnerie gay friendly, se sont infiltrés dans les plus basses couches de la population. Et avec succès, car personne ne se méfie de cette série beauf et pleine de bons sentiments.
 
 

Vous voulez que je mette le bazar ? OK. Pas de problème !


 

Je suis invité au Festival des Jeunes « Welcome to Paradise » à Hautecombe pour le mois d’août (c’est ma seule invitation en France cette année). Le thème de session : la phrase du Pape François « Mettez le bazar ! ». Il ne faudra pas me le dire deux fois 😉
 

Je viens de composer un petit programme pour foutre le bordel pendant 1h30, et que les formules papales (« Mettez le bazar ! », « Quitte ton canap’ ! ») ne se réduisent pas à de gentils slogans dynamiques démagos complétement creux :
 

 

1 – Pourquoi le Synode des Jeunes (novembre 2018) s’annonce comme un bide monumental ? (discours du cardinal Baldisseri ; le livre Aime et ce que tu veux fais-le ! d’Arthur Herlin, Thérèse Hargot et Mgr Gobilliard) (Proposer un Synode sur la Honte ou sur la bisexualité ; pas sur les vocations ni l’engagement ni la sainteté) Que penser du Pape François ?
 

2 – Les États Généraux de bio-éthique en France : la trajectoire désastreuse que prend la Conférence des Évêques de France (CEF) pour parer aux lois transhumanistes.
 

3 – Infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église Catholique (y compris dans les mouvements tradis anti-Franc-Maçonnerie et d’extrême droite) : Quels sont les évêques et les cardinaux francs-maçons, et les médias chrétiens francs-maçons (La Vie, Famille Chrétienne, KTO) ? Comment repérer un discours franc-maçon (même christique, même porté par des évêques) ? (exemples : le cas de Mgr Pontier, de Mgr Aupetit, de Mgr Gobilliard, ou encore du cardinal Sarah) (exemples : The Voice, la série Demain Nous Appartient, les Enfoirés, Star Wars)
 

4 – Pourquoi La Manif Pour Tous, les partis politiques soi-disant « catholiques » (Sens Commun, PCD, et même LREM) et les mouvements pro-Vie (Alliance Vita, les Veilleurs, les Survivants) sont homophobes, ne défendent pas la Vie (qu’est Jésus), et sont complètement à côté de la plaque dans les débats sur les lois transhumanistes à l’étude en ce moment ? (exemple : le cas de Jean-Luc Romero, Anthony Hayden, Caroline Mécary)
 

5 – Comment l’homosexualité est traitée actuellement dans l’Église Catholique et les Églises protestantes, et l’accueil désastreux des personnes homosexuelles (y compris à Courage : cette année, à Paray-le-Monial, le thème du parcours « Homosexualité » est « l’Amitié avec Jésus »…) ? Quels rôles minables on nous fait jouer ? (Nous sommes pris en étau entre thérapies misérabilistes de « restauration d’identité » banalisant l’homosexualité, mépris des conservateurs, et pastorales « chrétiennes » promouvant clairement une compatibilité entre pratique homosexuelle et pratique religieuse) Quels rôles nous devrions jouer ?
 

6 – Homosexualité dans l’Église, état des lieux : dans les paroisses, dans la jeunesse catholique (y compris tradi : le raz-de-marée de la sentimentalité, de la bisexualité et de la transidentité) , dans les radios et télés chrétiennes (représentativité parmi les journalistes, dans les comités de rédaction) , dans les établissements scolaires dits « privés » ou « hors contrat », dans les communautés religieuses et les abbayes, à la Curie et parmi les prêtres/évêques (proportion d’homosexualité parmi eux) . Pourquoi on cherche à me faire taire, et pourquoi je ne suis plus invité nulle part (alors que les besoins sont criants et que le fer de lance de l’anticléricalisme mondial est la croyance en « l’amour » homosexuel) ? (exemple : ma visite au Café Youcat à Barcelone en 2017)
 

7 – La montée du niveau de la bière dans l’Église (imprégnation du boboïsme) : état des lieux des mouvements chrétiens des jeunes, et comment on vous instrumentalise en vous transformant en entrepreneurs « cools & chrétiens » ou « réacs & cools ». Exemple avec la Church Tech (basée sur la notion d’« engagement », d’« innovation », de « solidarité » et d’« évangélisation/Mission »), les chanteurs chrétiens, Écologie Humaine intégrale, le Padreblog, les revues Limite et L’Incorrect.
 

8 – Pourquoi la Fin des Temps universelle, si nous ne nous convertissons pas rapidement, est imminente ?
 

9 – Comment s’en sortir ? Politiquement ? (solutions concrètes : retour sur l’Union Civile qui est la loi la plus dangereuse + interdiction de l’hétérosexualité – le diable déguisé en différence des sexes – dans les lois) Ecclésialement ? (solutions concrètes : confiance, humour et Vérité, virginité) Nous, personnes homosexuelles continentes (C’est quoi la continence ? Différence avec l’abstinence prônée à Courage), sommes incontournables. Comment faire concrètement si nous nous révélons homos durables et que nous voulons que notre âme soit sauvée par Jésus ? Pourquoi aujourd’hui le discours de l’Église sur l’homosexualité, intellectuellement et rationnellement, ne tient objectivement pas la route (et que ce n’est pas grave car l’Essentiel est surnaturel) ? (exemple : le récit du miracle que j’ai vécu à l’église Saint Roch) Et pourtant, pourquoi/comment l’Église restera sainte et éternelle ?
 

10 – Quel rôle peuvent jouer les personnes non-homosexuelles dans le monde et dans l’Église, et en particulier vous les jeunes ?
 

Retour de lecture du Siècle des Rose-Croix d’Alain Pascal ainsi que listing des légendes noires du catholicisme


 

Je vais finir aujourd’hui le pavé d’Alain Pascal Le Siècle des Rose-Croix (je suis à la page 377). Je dois avouer que même si j’y découvre plein d’infos, je suis un peu déçu. Je le trouve trop manichéen ( = ceux qui sont cartésiens seraient tous « diaboliques »), péremptoire, civilisationniste (en mode classicisme, thomisme et scolastique), diabolisateur du cartésianisme et du modernisme. Bref : bobo anar d’extrême droite ^^ . Cela dit, ce livre va énormément m’aider pour commencer la rédaction de Joséphine ange-gardien. Et Alain Pascal a le mérite de rétablir des grandes vérités par rapport à la version faussée des faits de l’Histoire officielle.
 

Ça m’a donné aussi envie d’écrire des mini encadrés pour torpiller (ou expliquer) certaines thèses anti-catholiques que beaucoup de nos contemporains valident par ignorance, légendes noires qui ont la dent dure et qui nous attendent au tournant lors des imminentes tribulations et des persécutions contre les chrétiens. Tout ça afin que nous puissions répondre brièvement et efficacement à nos détracteurs :
 

– La Bible n’est pas fiable et rien ne prouve son authenticité. C’est un récit métaphorique mais bourré de contradictions.

– Les prêtres n’ont pas toujours été célibataires.

– L’islam est une religion du Livre.

– Mythe de Cathares défenseurs des serfs.

– Mythe d’un apport arabe.

– Mythe d’un Moyen-Âge obscur.

– Mythe des Croisades offensives.

– Mythe d’une Inquisition meurtrière (bûchers contre les hérétiques).

– Mythe d’une Renaissance « lumineuse ».

– Mythe des Tudor sanguinaires (la Saint-Barthélémy).

– Le procès de Galilée et le mythe d’une opposition de l’Église aux thèses héliocentriques de Copernic.

– Mythe d’un Descartes rationnel et génie français de la philosophie.

– Mythe des richesses matérielles de l’Église Catholique.

– Mythe de la grandeur de la Révolution Française et des Droits de l’Homme.

– Mythe de la xénophobie de l’Église (colonialisme).

– Mythe des catholiques persécuteurs.

– Mythe des catholiques collabos du nazisme (et mythe de la sympathie de l’Église avec les régimes totalitaires: nazisme, franquisme, Junte militaire en Argentine et au Chili, Opus Dei, etc.).

– Mythe de la chute du communisme (Mur de Berlin).

– Mythe de l’appartenance des catholiques à la droite et à l’extrême droite.

– Mythe du sexisme et de la misogynie de l’Église.

– Mythe de l’opposition des catholiques au « mariage gay ».

– Réalité de l’homophobie des gens d’Église et de l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église (en particulier par le biais des tradis genre cardinal Sarah plus que par les progressistes).

– Mythe des curés tous pédophiles.

– Mythe de la défense de la Vie par les catholiques pro-Vie.

Jeux-concours lancé cet été pour gagner mon livre Homo-Bobo-Apo lors des festivals d’été

 

Je vous montre ci-dessous le questionnaire-quiz que je compte proposer à mes auditoires pour faire remporter mon livre Homo-Bobo-Apo lors des deux festivals que je vais visiter cet été 2018 : en Belgique (du 19 au 22 juillet) et à Hautecombe (7-8 août). Vous pouvez déjà vous entraîner en le téléchargeant ici (Grand Jeu concours).

 

VRAI/FAUX sur l’HOMOSEXUALITÉ

 

Plutôt que les questions catholiquement correctes, trop extérieures et impersonnelles (« Qu’est-ce que l’homosexualité ? », « Ça vient d’où ? », « Comment sait-on qu’on est homo ? », « Peut-on changer d’orientation sexuelle ou est-on homo à vie ? », « Êtes-vous pour ou contre le mariage gay ? », « Que penser de l’adoption par les couples de même sexe ? », « N’entendons-nous pas trop parler d’homosexualité ? », « Est-ce une réalité de nos paroisses ou assemblées chrétiennes ? et comme gérer le phénomène ? », « Que dit l’Église et le Catéchisme de l’Église Catholique sur le sujet ? », « Comment en parler à nos jeunes ? », etc.), plutôt que les questions trop émotionnelles (« Comment vous êtes-vous senti au moment de découvrir votre attirance pour les hommes ? Et pendant votre coming out ? », « Comment vous sentez-vous pendant la messe ? », « Comment accompagner les personnes homos chrétiennement et en Charité? », « Vous êtes-vous déjà senti jugé par l’Église ? », « N’en avez-vous pas marre qu’on vous réduise à votre homosexualité ? Et la Gay Pride et le prosélytisme du lobby gay, ça ne vous agace pas ? Comment lui faire barrage ? Ne vous sentez-vous pas instrumentalisés médiatiquement et politiquement ? »), plutôt que les questions trop personnelles (« Quand est-ce que vous l’avez su pour vous ? », « Comment ont réagi vos parents ? », « Êtes-vous déjà tombé amoureux ? Et si ça vous arrive un jour, vous ferez quoi ? », « Racontez-nous votre rencontre avec Jésus », « Pas trop dur d’être homo et catho ? », « Comment annoncer la Vérité de l’Évangile à nos proches homos sans les froisser et les perdre ? », etc.), plutôt que les questions trop évidentes dont on connaît déjà les réponses (« N’êtes-vous qu’homo et réductible à votre tendance ? », « Doit-on juger les personnes homos ou les accueillir ? », « Faut-il parler d’homosexualité en société et comment ? », « L’Église a-t-elle son mot à dire sur la sexualité et l’homosexualité ? », « Peut-on être homo et catho ? Peut-on être homo et heureux ? Peut-on être homo et saint ? », « Plus qu’homo, n’êtes-vous pas avant tout appelé à la sainteté, à retrouver votre identité d’homme et d’Enfant de Dieu ? »), j’avais envie de vous proposer un questionnaire VRAI-FAUX à la carte. Bien plus ludique, intéractif, surprenant, et qui met bien le bazar !
 

À chacune des assertions, vous pouvez répondre par VRAI ou par FAUX en entourant votre choix (sachant que ce sont des affirmations assez fermées et peu équivoques). Celui ou celle qui, après correction, aura obtenu le maximum de points (c’est moi qui établis le barème de bonnes réponses : déformation professorale professionnelle ^^ !) remportera mon livre Homo-Bobo-Apo (attention, je n’en ai qu’un seul exemplaire !).
 

Par ailleurs, pour le débat, merci de sélectionner les numéros des phrases que vous voudriez me voir traiter :
 

1 – On ne se réduit pas à sa sexualité. On est d’abord des personnes et des Enfants de Dieu. Vrai / Faux

2 – L’homosexualité n’existe pas. Vrai / Faux

3 – Tout le monde est concerné par l’homosexualité, même ceux qui ne se ressentent pas homos ou qui ne connaissent pas de personnes homos de près. Vrai / Faux

4 – Potentiellement, chacun de nous peut très bien tomber amoureux d’une personne du même sexe un jour. Vrai / Faux

5 – Il est préférable de ne pas parler d’homosexualité aux enfants si ça ne vient pas d’eux. Vrai / Faux

6 – L’homosexualité n’est pas une identité. Vrai / Faux

7 – On peut changer d’orientation sexuelle durant sa vie. Vrai / Faux

8 – L’homosexualité, c’est comme les goûts ou les intolérances alimentaires : ça s’éduque et se corrige. Vrai / Faux

9 – Il y a plus d’hommes que de femmes homosexuels. Le ressenti homosexuel touche davantage les hommes. Vrai / Faux

10 – L’homosexualité féminine est complètement différente de l’homosexualité masculine. Vrai / Faux

11 – L’homosexualité est une immaturité affective, identitaire, sexuelle. Vrai / Faux

12 – L’homosexualité n’est pas de l’amour. Vrai / Faux

13 – Le couple homo, même si c’est une union limitée et objectivement différente de l’union homme-femme, est quand même de l’amour authentique. Vrai / Faux

14 – L’homosexualité n’est pas une maladie. Vrai / Faux

15 – L’homosexualité vient d’un traumatisme vécu dans l’enfance (viol, inceste, effet de groupe, harcèlement scolaire, drogues, etc.). Vrai / Faux

16 – L’homosexualité est naturelle, génétique. Vrai / Faux

17 – L’homosexualité n’est pas naturelle, voire contre-nature. Vrai / Faux

18 – Il y a de plus en plus de personnes qui se ressentent homosexuelles. L’homosexualité est plus un phénomène de mode qu’une réalité ontologique. En gros, on en parlerait moins qu’il y en aurait moins. Vrai / Faux

19 – Le porno (même hétéro) est un accélérateur d’homosexualité, « une autoroute » vers le ressenti homo comme dit le père Daniel Ange. Vrai / Faux

20 – L’homosexualité et la transidentité (transsexualité) sont deux réalités qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre et qui sont bien distinctes. Vrai / Faux

21 – Personne n’est hétérosexuel. Vrai / Faux

22 – L’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité. Vrai / Faux

23 – L’hétérosexualité n’existe pas. Vrai / Faux

24 – L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vrai / Faux

25 – La loi humaine la plus grave et dangereuse que la terre ait comptée est l’Union Civile. Vrai / Faux

26 – La pratique homo existe dans une moindre mesure en Afrique et en Amérique Latine comparé aux pays occidentaux. Vrai / Faux

27 – Un enfant élevé au sein d’un « couple » homo peut grandir de manière équilibrée. Vrai / Faux

28 – Les médias catholiques parlent assez (voire trop) d’homosexualité. Vrai / Faux

29 – L’homosexualité (plus encore que la pédophilie, l’avortement, le féminisme ou l’anti-racisme) est le fer de lance de l’anticléricalisme mondial. Vrai / Faux

30 – La communauté homo n’existe pas. Vrai / Faux

31 – Les lois pro-gays sont un programme mondial faisant abstraction des pays où elles s’imposent. Vrai / Faux

32 – Le lobby gay constitue une terrible dictature idéologique et ne représente pas l’ensemble des personnes homos. Vrai / Faux

33 – L’homophobie n’existe pas. C’est une invention de la novlangue pour victimiser une soi-disant « catégorie de la population » stigmatisée ou pour réduire quelqu’un au silence par un terrorisme idéologique langagier. Vrai / Faux

34 – L’Allemagne nazie était farouchement opposée à l’homosexualité. Vrai / Faux

35 – Expliquer l’homosexualité est considéré socialement comme de l’homophobie. Même quand c’est fait par une personne homosexuelle. Vrai / Faux

36 – Il existe des personnes homosexuelles homophobes, mais ça reste une minorité parmi les personnes homosexuelles, des refoulés. Vrai / Faux

37 – On peut être à la fois gay friendly et homophobe. Vrai / Faux

38 – Les mouvements pro-Vie ne défendent pas la Vie. Vrai / Faux

39 – Les catholiques de La Manif Pour Tous se sont opposés au « mariage gay ». Vrai / Faux

40 – Le « mariage gay » est un trafic d’enfants, de mères, de pères, mais surtout de personnes homos. Vrai / Faux

41 – 95% des catholiques croient en « l’amour homo » et soutiennent l’Union Civile (Ce qui les gênent, c’est uniquement la politisation et légalisation de ce lien, et ses conséquences sur l’enfant). Vrai / Faux

42 – La Manif Pour Tous a été et reste homophobe. Vrai / Faux

43 – Si je ne me sens pas homo, je n’ai aucune légitimité pour parler d’homosexualité ; d’ailleurs, en société, on me le fait bien comprendre et il est quasiment impossible de s’opposer au « mariage gay ». Vrai / Faux

44 – L’homosexualité est un sujet moins prioritaire à traiter que le chômage, les persécutions anti-chrétiennes, les migrants, l’Islam, le transhumanisme, l’euthanasie, l’avortement, le message de l’Évangile, le Salut de l’âme, la Bonne Nouvelle, Jésus (en tant que thème, pas en tant que personne). Vrai / Faux

45 – Les catholiques ont eu le mérite de traiter de transidentité à l’occasion du « mariage gay » et de leur dénonciation du Gender. Vrai / Faux

46 – La Franc-Maçonnerie a massivement infiltré l’Église. Vrai / Faux

47 – Nous sommes tous homophobes. À commencer par moi. Vrai / Faux

48 – Nous sommes tous francs-maçons. À commencer par moi. Vrai / Faux

49 – Nous sommes tous bobos (bourgeois-bohème). À commencer par moi. Vrai / Faux

50 – L’Église a raison de s’opposer à l’homosexualité. Vrai / Faux

51 – Les catholiques ne sont pas homophobes et accueillent très bien les personnes homos. Vrai / Faux

52 – Factuellement, les personnes homos n’ont pas leur place dans l’Église. Vrai / Faux

53 – Les protestants sont moins homophobes que les catholiques. Vrai / Faux

54 – L’homosexualité est un sujet tabou dans l’Église. Vrai / Faux

55 – L’Église est claire et son discours sur l’homosexualité est argumentativement solide. Vrai / Faux

56 – Il y a peu d’homosexualité dans le Clergé. Vrai / Faux

57 – Une personne qui pratique son homosexualité ne peut ni recevoir l’Eucharistie, ni recevoir l’absolution (pardon des péchés par un prêtre). Vrai / Faux

58 – Les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Vrai / Faux

59 – La pratique homosexuelle est un péché mortel. Vrai / Faux

60 – La pratique homo, même s’il y a mieux, peut être vécue. Déjà qu’à la base, ce n’est pas un choix… La circonstance atténuante et imposée qu’est le ressenti homo annule le caractère peccamineux de la pratique. Vrai / Faux

61 – Les personnes homos qui auront pratiqué leur homosexualité sur terre (sans se confesser) iront en enfer. Elles n’auront pas la Vie éternelle et seront damnées. Vrai / Faux

62 – La masturbation, ce n’est pas grave. Il vaut mieux s’en passer, mais ça reste un mal bénin. Vrai / Faux

63 – Il existe des unions homosexuelles équilibrées (parfois même plus équilibrées que bien des couples femme-homme), qui nous disent quelque chose de l’Amour de Dieu. Vrai / Faux

64 – Aucun évêque ni cardinal français n’a eu le courage de défendre publiquement le message de l’Église sur l’homosexualité. Ni même le Pape. Vrai / Faux

65 – Les « thérapies réparatives » (de conversion à l’homosexualité), ça ne marche pas. Vrai / Faux

66 – Dieu peut délivrer une personne homosexuelle de sa tendance homo au point que cette tendance disparaisse. Vrai / Faux

67 – On peut être en couple homo et quand même chaste. Vrai / Faux

68 – La pratique homo (être en couple) et la pratique religieuse sont radicalement incompatibles. Vrai / Faux

69 – L’Amour de Jésus est inconditionnel. Il aime tout le monde. Donc Il bénit les couples homos stables et ne les jugent pas. Je peux pratiquer l’homosexualité : Jésus, lui, comme face à la femme adultère, me pardonnera et sera plus indulgent que les pharisiens, d’autant plus que la tendance homo n’est pas un choix. Vrai / Faux

70 – Vivre la continence, c’est impossible. Ce que demande l’Église Catholique à toutes les personnes durablement homos, même si Elle se poser une règle morale et un idéal, c’est infaisable, inaccessible et inadapté. Vrai / Faux

71 – Les gens d’Église ont annoncé la Bonne Nouvelle aux personnes homos. Vrai / Faux

72 – Si une personne durablement homosexuelle et profondément catholique ne peut ni se marier avec une personne du sexe complémentaire ni rentrer dans les ordres (à moins de cacher sa tendance), l’Église ne lui propose aucune voie vocationnelle de don entier de sa personne à Jésus et aux autres. Vrai / Faux

73 – Se sentir homosexuel, surtout quand on est un fervent croyant, c’est désespérant. Vrai / Faux

74 – Les personnes homos continentes sont les plus grands évangélisateurs de tous les temps. Vrai / Faux

75 – Les gens d’Église ont eu raison de durcir leur positionnement et d’afficher une tolérance zéro par rapport à la pédophilie, en particulier sacerdotale. Vrai / Faux

76 – Les personnes qui ont des attractions pédophiles sont parfois des personnes très saines et saintes. Vrai / Faux

77 – Toute personne homo et catho a un témoignage capital à offrir aux communautés chrétiennes et devrait pouvoir intervenir publiquement. Vrai / Faux

78 – La priorité ecclésiale actuelle, ça devrait être l’accompagnement des personnes homosexuelles et la pastorale à leur égard. Vrai / Faux

79 – En France, il n’y a pas de groupe pastoral solide et vraiment conforme à l’Église proposé aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux

80 – Saint Antoine de Padoue est le saint particulièrement adapté aux personnes homosexuelles. Vrai / Faux

81 – Nos blessures, nos fragilités, notre vulnérabilité, nos croix, sont nos richesses. Vrai / Faux

82 – C’est grâce aux différences que nous aimons et que nous découvrons vraiment Dieu. Vrai / Faux

83 – Le Synode des Jeunes de novembre 2018 promet d’être un bide (à moins d’une intervention in extremis de l’Esprit Saint). Vrai / Faux

84 – Inviter Koz Toujours c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux

85 – Inviter le cardinal Sarah, c’est mettre le « saint » bazar papal. Vrai / Faux

86 – L’extrême droite, et même la droite, sont incompatibles avec le catholicisme. Le socialisme et le communisme également. Vrai / Faux

87 – Le Pape François est le Pape qu’il nous faut et n’est pas l’Antéchrist. Vrai / Faux

88 – On en a pour 20 ans à vivre planétairement. Grand max. Vrai / Faux

89 – Je mettrai le saint bazar papal dans le monde et l’Église en parlant de l’homosexualité en Vérité, en tout amour des personnes homos, et en dénonçant la fausseté de la pratique homosexuelle. Vrai / Faux

90 – Joséphine Ange-gardien est une série très profonde. Vrai / Faux
 
 
 

Note sur : /20
 

Correction sur ce lien, après l’été.
 

Mon interview « Homos égaux = Homos EGO ? » accordée au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Égalité » (juin 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’interview (juin-juillet 2018) que m’a proposée Unité Nationale, mouvement sans couleur politique ni religieuse, et sans candidat. Un espace intellectuel, artistique, politique de vraie liberté. Carole Vilbois m’a laissé carte blanche, avec des questions explosives et mes réponses dont elle n’a pas modifié une seule virgule. Merci à elle pour sa confiance… car parler aujourd’hui de « mariage gay », d’homosexualité, d’Éducation Nationale et de catholicisme, c’est une réelle prise de risque ! (Cette interview a été suivie en septembre 2018 d’un article sur la dignité.)
 

1 – Bonjour, Philippe, L’Unité Nationale se penche ce trimestre sur la question de l’égalité, et tout naturellement nous avons pensé à vous, et nous sommes très heureux que vous acceptiez de répondre à nos questions. Vous êtes un combattant des temps modernes, un peu contre vents et marées, vous portez des convictions fortes, même lorsque des montagnes se dressent devant vous, homosexuel, vous revendiquez votre foi, qui vous semble indissociable de celle-ci ; enseignant, vous expliquez que cela n’a jamais été un souci et que ce n’est pas l’homosexualité qui pose un problème, mais la pratique ; abstinent vous parlez de célibat consacré, et même lorsque vous exprimez votre art et votre talent, c’est toujours sur des terres jamais foulées jusque-là. Votre discours novateur, lorsque vous êtes le premier à oser parler ouvertement du lien « non causal » entre viol et homosexualité, vous ont parfois valu et des critiques et également très souvent des remerciements. Vous m’aviez confié, lorsque nous avons envisagé cette ITW, que vous vous sentiez d’un parti qui n’existe pas, catholique de gauche, là encore, nous qui voulons instaurer la gouvernance partagée, nous nous sommes demandé si vous vous sentiez représenté politiquement et d’après vous, qu’apporte la foi en politique que la laïcité n’offre pas ? Et faites-vous partie des abstentionnistes ?
 

C’est moi qui vous remercie. Oui, à mes yeux, le vrai homme de gauche, c’est Jésus. Et quand je dis « la gauche », je parle de la gauche catholique : celle qui sert ET les pauvres ET le Christ. Pas du socialisme ni du marxisme ni du communisme, qui n’ont rien à voir – à part dans les intentions – avec la gauche, et qui sont des systèmes bourgeois qui rejettent l’Église. À cette gauche catholique, j’avoue qu’actuellement je ne lui reconnais pas de représentant politique. Peut-être, un jour, un roi l’incarnera (mais à mes yeux, il faudra qu’il soit impérativement catholique ET pauvre !). Aujourd’hui, le seul homme public de gauche auquel je m’identifie, c’est le Pape François. Mais je ne peux malheureusement pas voter pour lui (rires). Sinon, vous l’avez bien deviné, aux présidentielles de 2017, j’étais tellement dégoûté par le choix de candidats que je n’ai voté ni au 1er ni au 2nd tour. La différence fondamentale entre la gauche et la droite, à mon sens, c’est que la gauche met les pauvres avant les moyens pour les aider, alors que la droite s’axe sur les moyens d’aider les pauvres et sur les richesses à créer pour eux… et éventuellement, elle les redistribue après… mais ça reste très hypothétique ! Le catholicisme est incompatible, je crois, avec la droite, et encore plus avec l’extrême droite (même si les votants de ces partis sont les premiers à dire que ces derniers n’existent pas, ou à amalgamer la gauche avec le socialisme et le communisme pour la ridiculiser). Enfin, pour répondre pleinement à votre question, la foi en politique apporte précisément la laïcité (que sans doute vous confondez avec le laïcisme) : la laïcité, c’est Jésus lui-même. C’est pourquoi nous devons la défendre de tout notre cœur.
 

2 – Dans votre quête d’égalité, pensez-vous que l’homosexualité au sein de l’église va jusqu’à la bénédiction des couples homosexuels par les prêtres ?
 

Alors je vous arrête tout de suite (rires). L’égalité, je ne la recherche pas. Elle est une idéologie franc-maçonne extrêmement dangereuse qui plaît beaucoup aux néo-communistes libéraux actuels souhaitant uniformiser tout et tout le monde sous prétexte de justice et de liberté. Elle s’oppose radicalement d’une part à la Bible (la conception biblique du partage équitable n’est pas mathématique, quantitative, et est subordonnée au besoin objectif et nécessaire de chacun ; non à un principe égalitariste : « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. » cf. Actes des Apôtres, chap. 2, v. 44-45. En gros, on ne va pas donner à un bébé un gros morceau de viande au nom du « droit à tous de manger de la viande » !) et s’oppose d’autre part à la réalité concrète des différences (nous ne sommes pas tous égaux puisque nous sommes différents ! Et c’est heureux !). L’égalité est un mythe. Et un gouvernement avec un ministère dédié à « l’égalité hommes-femmes » (alors même que les hommes et les femmes ne sont pas égaux et n’ont pas vocation à l’être : sinon, où seraient l’amour et la complémentarité des sexes ?), ça s’appelle tout simplement une dictature. Eh oui : je suis en train de vous dire que le rôle confié à madame Schiappa est non seulement bidon mais dangereux pour notre Humanité. L’égalité homme-femme est défendue par des États néo-nazis (dans le sens d’« international-socialisme ») qui s’ignorent, et qui visent, inconsciemment ou non, l’extinction de l’Humain, paradoxalement au nom des « Droits de l’Homme » et d’une glorification de l’humanisme.

Concernant la question de la bénédiction des « couples homos », à réalités différentes (un couple homme-femme n’est pas un « couple » d’hommes ni un « couple » de femmes), inégalité de traitements ! Ce qui régit le traitement, c’est la différence objective des situations, et non un pseudo « droit à être traité pareil et indistinctement ». Le mariage EST la différence des sexes (on ne marie pas des semblables sexués : on ne fait que créer des paires, pas des mariages), et cette différence des sexes, à l’image de l’Amour de Jésus pour l’Humanité, est une réalité surnaturelle et naturelle intangible à respecter. On ne peut pas décider du jour au lendemain qu’une pomme est une poire, quand bien même la loi l’autorise et travestisse les mots par pur nominalisme affectif. La sponsalité, la sacralité, la complémentarité et la conjugalité du couple homme-femme (je n’ai pas dit « hétéro » !) marié sont consubstantielles à la différence des sexes (sexualité) couronnée par l’Amour d’une part et à la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église Catholique) d’autre part. Les « couples » homosexuels disent parfois quelque chose de l’amitié, mais ne sont pas de la même substance que Dieu : ils ne peuvent donc en aucun cas être bénis ni être le signe tangible de l’incarnation de Dieu dans l’Humanité. Ils composent une parodie de sacrement, et même de couple et de famille. Et au fond, les « couples » homos les plus honnêtes et solides que je connais le reconnaissent humblement. Ce ne sont pas eux qui demandent le « mariage » ni des pastiches de rituels religieux.
 

3 – Penses-vous qu’il y a une égalité de traitement entre les religions en France ?
 

Non. Car les religions sont différentes. Mais surtout parce que le catholicisme, par sa vulnérabilité d’Amour, est plus facilement attaquable que l’islam (qui socialement fait peur et terrorise plus qu’il n’aime) et que le judaïsme (très lié au pouvoir mondain et à l’argent, donc qui constitue une religion à choyer). Le catholicisme, le vrai, repose sur la pauvreté, le pardon, la non-vengeance, et sur un Dieu (= Jésus) qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur une Croix : c’est donc la proie idéale. On embête beaucoup moins, socialement, les juifs et les musulmans, même si l’antisémitisme et l’islamophobie, malheureusement, existent aussi. J’en sais quelque chose ! J’ai perdu mon métier de professeur d’espagnol en 2012 uniquement parce que je me suis opposé au « mariage gay » et parce que je suis catholique. Nous vivons dans une société où la laïcité – transformée en laïcisme – est un anticatholicisme déguisé, et où la gay friendly attitude est une homophobie déguisée. Il est très mal vu d’être catholique pratiquant et d’être homosexuel abstinent pour Jésus, je peux vous le certifier !
 

4 – Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant et qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
 

J’avais choisi ce métier parce que j’aime les gens et surtout les élèves. J’ai aussi un côté très joueur, empêcheur de tourner en rond. Et l’analyse critique de notre époque m’a toujours passionné. J’adore la faire partager. Malheureusement, aujourd’hui, avec l’invasion des réseaux sociaux, le flux continuel d’informations, mais également le culte mondial des différences (qui paradoxalement nie les différences réelles) et la lutte contre les discriminations, il est devenu extrêmement difficile d’être prof. Une peur tenace de la délation et de la réflexion s’est installée. Dans l’Éducation Nationale – que j’ai rebaptisée pour rire « l’Éducation Nazionale » -, il n’est presque plus possible d’aborder avec les élèves les thèmes les plus constitutifs de la personne humaine et du bonheur de celle-ci, à savoir la politique, la sexualité et la foi. Même quand nous ne sommes pas prosélytes en cours, une chape de plomb s’abat sur nous, enseignants, dès que nous effleurons ces trois domaines ou que nous avons des engagements extérieurs à notre boulot, en lien avec ces derniers. Être prof et catholique, ça ne passe pas. Tenir un blog et écrire des livres sur l’homosexualité, ça ne passe pas non plus ! Au nom du « devoir de réserve » ! Vous savez, ce fameux devoir de réserve qu’on prétexte également aux policiers pour les stériliser et les empêcher d’exercer correctement et librement leur métier. Maintenant, si tu veux être prof et ne pas être embêté, tu dois faire profil bas, ne défendre que les banalités de l’antifascisme moralisant actuel, tu ne dois avoir aucune prise de position sociale, politique, intellectuelle, religieuse. Neutralité neutralité ! Je n’exagère même pas ! La préférence est interdite. Sale temps pour les différences. Notre monde tient plus au « droit à la différence » qu’à la différence concrète.
 

5 – L’école est-elle selon vous institutrice de l’égalité des droits ? De quoi selon vous le principe d’égalité des chances à l’école est-il le révélateur ?
 

L’école, dans l’idéal, devrait être préceptrice de la Vérité d’Amour qu’est Jésus. Quant au principe d’égalité (tout court) et de l’égalité des chances (ensuite), son existence est à mon avis le révélateur d’une uniformisation inquiétante de la population mondiale, d’une virtualisation des lois humaines, et d’une inflation des égos. Au nom du « droit », des « chances », la singularité des situations est bien souvent niée au profit d’un légalisme émotionnel hystérique, la réalité des faits et des personnes est déformée ou n’est plus reconnue. Le droit et la chance, quand ils ne reposent plus sur le Réel (et le plus réel des réels, c’est Jésus) mais sur la bonne intention, sont l’autre nom des fantasmes générés par les systèmes totalitaires. Non, nous n’avons pas tous les droits ni toutes les chances. Et fort heureusement : sinon, c’est l’anarchie.

 

6 – Que pensez-vous de la sélection génétique des embryons ? En Chine un institut porte le nom de Watson, ce prix Nobel codécouvreur, avec Francis Crick et Rosalind Franklin, de la structure de l’ADN, rejeté par la communauté scientifique, pour avoir tenu des propos racistes et homophobes. Comme ce fut déjà le cas dans le passé, on cherche encore et toujours à découvrir une cause génétique à l’intelligence, mais aussi à l’homosexualité, ce qui dans un premier temps sera fort apprécié si c’est le cas par la communauté, risque dans un second temps d’être un critère d’exclusion pour les parents qui ne voudront pas avoir un enfant gay. La disparition de l’homosexualité dans le monde l’avez-vous déjà envisagée ? Et si un jour ce combat se dresse devant vous, avez-vous une idée du camp dans lequel on vous trouvera ?
 

Effectivement, toute tentative d’essentialisation de la tendance homosexuelle s’est révélée au cours des siècles très dangereuse, et s’est retournée contre les personnes qu’elle était censée défendre. La croyance en la pseudo « identité » homo est un eugénisme qu’il faut combattre. En revanche, j’essaierai toujours de me mettre du côté des personnes homos, non d’abord du fait de leur homosexualité (même si c’est un « plus » indéniable, une connivence que nous partageons et qui me tient à cœur), mais du fait qu’elles sont surtout mes amies. Quant à la disparition définitive de l’homosexualité de la surface du globe, votre question est saugrenue, mais je l’envisage, bien évidemment. Et je crois qu’elle coïncidera avec l’arrivée prochaine de Jésus-Christ, qui libèrera définitivement le monde de toute peur, donc de l’homosexualité qui est par définition la peur de la différence des sexes. Alors oui, cette éradication figure au programme planétaire, et n’est absolument pas – je vous rassure – synonyme de notre éradication à nous, personnes homos, qui sommes au contraire appelées à vivre éternellement et en amitié profonde avec Jésus.
 

Le film « Deadpool 2 » de David Leitch : nouvelle missive gay friendly de la Fin des Temps


 

C’est incroyable comme en ce moment, la Bête s’excite, et toujours en lien avec l’homosexualité, la puce électronique, la Franc-Maçonnerie mondiale et la Fin des Temps (cf. mon article sur la « Bête-Hétérosexualité » et mon livre Homo-Bobo-Apo). On en trouve un parfait exemple avec le film « Deadpool 2 » (2018) de David Leitch, où l’homosexualité se trouve à tous les carrefours :
 

Wade et Cable


 

Le héros, Wade (« Deadpool »), présenté comme hétérosexuel, tripote pourtant (accidentellement ?) le cul de son ami Colossus, se voit porté un peu plus tard par lui comme une mariée dans ses bras. Leurs rapprochements corporels sont tellement équivoques que même Vanessa, la compagne officielle de Wade, demeurant dans l’Au-delà, lui conseille ironiquement « de ne pas coucher avec Colossus » (« Don’t Fuck Colossus »).
 

 

Il n’y a pas que le super-héros principal de ce Marveil Film qui est concerné par une homosexualité latente (cf. le code « Super-héros » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels) : on retrouve aussi le personnage de Weasel (le jeune Indien hyper-sensible qui s’identifie à l’actrice Kirsten Dunst : Wade lui caresse d’ailleurs langoureusement les cheveux pendant que Weasel conduit son taxi), le personnage de Cable (d’abord ennemi de Wade, puis qui finalement vire sa cuti et fait carrément sa déclaration à Wade : « Tu me rappelles ma femme. » ; c’est tellement le grand amour entre eux qu’il le traite de « beau gosse »), le personnage de Negasonic Teenage Warhead (la baby Butch garçon manqué, officiellement en « couple » avec une autre super-héroïne, sa copine asiatique Yukio : Wade renchérit en les félicitant toutes les deux « Vous formez un très joli couple »). En clair, on a vraiment l’impression que tout le monde est bisexuel dans ce film pourtant ouvertement hétérosexuel et destiné à un public beauf hétéro.
 

 

Les références homosexuelles prédominent dans les dialogues : par exemple, Wade se fait le chantre de toutes les transgressions qui heurtent la morale, à commencer par la transgression de la différence des sexes (il déclare à plusieurs reprises que « Les règles sont là pour qu’on les viole ») ; à un autre moment, il se targue de « maîtriser les câlins » ; enfin, il mentionne le site de rencontres homosexuelles Grindr comme corollaire à Tinder, deux applis que Cable consulterait.
 

 

Concernant cette fois l’équipe du film, les scénaristes – en particulier Rhett Reese – ne brillent pas par leur masculinité. C’est plutôt voix haut perchée et gestuelle très maniérée. Je ne me lancerai pas dans des spéculations hasardeuses. Mais je n’en pense pas moins. Ils avouent eux-mêmes leurs sympathies LGBT et qu’ils ont tenu à inclure dans « Deadpool 2 » des clins d’oeil ouvertement gays.
 

 

La thématique homosexuelle n’est bien sûr pas traitée, mais juste affichée et diluée dans un panel de diversités appelé « altruisme » (le mot apparaît) ou « variétés ». Comme dans le film Ready Player One de Steven Spielberg, « Deadpool 2 » nous offre des séquences Nostalgie saupoudrées de références gays-kitsch des années 1980, comme A-ha. Et il est fascinant de voir encore une fois l’homosexualité associée à la fois à la puce électronique (il est question des X – le gang carnavalesque de Wade s’appelle « X-Force » -, des cubes – « Moi Tupac, toi le Cube » déclare Russell à Juggernaut, des énergies cosmiques – Domino suit ses « étoiles cosmiques » -, etc.), à la fois à l’Apocalypse (il est question de la Bête ; Cable dit qu’il voit « Le monde se chier dessus avant l’Apocalypse » ; quant au directeur du pensionnant de Russell, il joue les prophètes de malheur juste avant d’être écrasé par le taxi de Weasel : « L’heure du jugement est arrivée ! »).
 

 

La Fin des Temps et l’arrivée de Jésus sont vraiment imminentes. Beaucoup de films actuels l’annoncent à leur insu.

Décryptage du livre Bâtir un Pont du jésuite James Martin : Maman vous attend sur son pont


 

On m’a souvent parlé du père James Martin, prêtre jésuite nord-américain, et de ses propos gays friendly (= pro-gays). Mais à vrai dire, je ne m’étais pas encore trop penché sur son cas, car je trouvais la chasse aux sorcières « progressistes et réformatrices » lancée contre lui par la Réacosphère excessive, mal argumentée et mimétique de ce qu’elle attaque. En plus, à mon avis, il y a une urgence beaucoup plus grande à dénoncer le danger venant du côté des évêques et des cardinaux traditionalistes tels que le cardinal Sarah (car jamais l’Église Catholique du haut ne validera les thèses de James Martin ; en revanche, l’Église risque beaucoup plus fortement de se soumettre à des types dangereux et ecclésialement corrects comme le cardinal Sarah). Le père James Martin fait diversion sur la véritable source du schisme, et arrange finalement tout le monde en incarnant le « Danger progressiste ». Je voulais éviter de nourrir la haine et la diabolisation facile autour de James Martin. Donc je ne m’attaque à son discours, et à son livre Bâtir un Pont (titre initial : Building a Bridge) que maintenant. Et je vais essayer d’en montrer non pas toute l’horreur et la laideur, mais au contraire toute la brillance, la beauté, la franchise, la séduction, le côté rose-bonbon, l’hypocrisie aussi. Ce sera une manière de reconnaître les bonnes intentions et la sincérité de l’ouvrage Bâtir un pont, qui se veut vraiment « constructif », qui prétend nous accueillir, nous, personnes homosexuelles, telles que nous sommes, et tel que l’Église Catholique et Jésus le demanderaient. N’enlevons pas à James Martin sa bonne intention. Même si au final, tout concourt à comprendre qu’il fait partie de ce que j’appellerais la « Génération de prêtres Big Mother » (pour reprendre le titre de l’excellent essai de Michel Schneider écrit en 2002), c’est-à-dire des prêtres pervers narcissiques (et je pourrais rajouter « homosexuel refoulé », donc « homophobe gays friendly »)..
 

Pourquoi je féminise James Martin ? Non par misogynie ou homophobie primaires, ni par mauvaise foi gratuitement méprisante pour le ridiculiser. Mais parce que c’est tout simplement lui qui le fait inconsciemment. Il se présente souvent lui-même au féminin, et comme la bonne mère compréhensive (… face au patriarcat ecclésial qui ne comprendrait rien et accueillerait mal les « personnes LGBT » comme il dit). Il cite particulièrement les mères : « une mère m’a dit » (p. 104), « Récemment, j’ai reçu le message d’une femme… » (p. 32) ; « La délicatesse commence par entendre ce que dit cette maman. » (pp. 104-105) ; etc. Sur Twitter, il met les femmes à l’honneur, bien plus encore que les hommes. Et dans son livre, il nous fait à plusieurs moments des plaidoyers féministes en se servant des récits bibliques (la rencontre entre Jésus et la Samaritaine, ou encore avec Marie-Madeleine) : « D’abord, c’est une femme. » (p. 193) ; « Jésus ressuscité se manifeste en premier à une femme. » (p. 201) ; etc. À son insu, James Martin nous montre qu’il veut nous faire accompagner par le diable, cet ange asexué dont on n’identifie pas le sexe : « Des biblistes ont fait remarquer que le sexe du deuxième disciple d’Emmaüs (l’ami de Cléophas) n’est pas mentionné. Cet autre disciple pourrait donc bien être une femme. Qui vous a accompagné dans vos phases de désespoir ? » (p. 210) Et il fait passer cette démagogie pour de la galanterie, de la justice et de la lutte contre le machisme…
 

1 – LES CADEAUX DE MAMAN MARTIN : QU’Y A-T-IL DANS LE PETIT PAQUET… ?


 

Comme toute gentille mère qui se respecte, Maman Martin a décidé de mettre le paquet pour nous faire plaisir, à nous personnes homosexuelles. Pour quelle occasion ? Aucune. C’est l’occasion qui fait la daronne, comme dit le dicton. C’est soi-disant de manière désintéressée de sa part.
 

Alors voyons voir ce qu’il y a dans le joli paquet enrubanné de Maman Martin. Oh ! Un pont arc-en-ciel Playmobil à construire !! Mais c’est génial ! Exactement celui qu’on voudrait ! Et il nous conduit vers où, ce pont ? Vers un château enchanté qui ressemble à une cathédrale. Et c’est une cathédrale ! Vraiment charmant. On va pouvoir faire des beaux pâtés de sable.
 

Mais c’est qu’on dirait qu’il y a d’autres cadeaux personnalisés dans ce paquet… Maman Martin est trop choute. Elle a pensé à plein de détails. Elle nous offre une robe de princesse, un costume de prince, une layette rose cousue main. Dans son livre, on retrouve de temps à autre le lexique de la lumière-textile : « leurs vêtements » (p. 111) ; « C’est toi qui m’as tissé au ventre de ma mère. […]merveille que je suis. » (Psaume 139 cité) ; « l’image de Dieu nous ‘tissant’ » (p. 177) ; « effilochement du tissu social » (pp. 33-34) ; « alliés » (p. 39, synonyme de « gays friendly ») ; « sont venues se serrer dans l’Église » (p. 25) ; « se sentir plus en lien avec l’Église » (p. 51) ; « les filets » (p. 191) ; « votre filet » (p. 191) ; etc. Et en plus de la layette, Maman Martin a rajouté une jolie lampe de chevet et un mobile lumineux pour que nous n’ayons pas peur du noir, et histoire de resserrer les liens avec nous (au sens de cordages ligotants) : « jeter une lumière nouvelle » (p. 28) ; « une intensité » (p. 33), « intensité » (p. 22) ; « tension » (p. 45) ; « enrichie » (p. 60) ; « soleil brille » (p. 63) ; « l’énergie des catholiques LGBT » (p. 89) ; « transformé » (p. 94) ; « expérience transformante » (p. 173) ; « mettre leur énergie et leurs ressources » (p. 101) ; etc. D’ailleurs, le marquage de fin de chapitre sont des étoiles… C’est magique.
 

Mais l’élan de générosité de Maman Martin ne s’arrête pas aux cadeaux matériels. Elle nous offre surtout des cadeaux symboliques (c’est-à-dire verbaux, légaux, de croyance, sacramentaux). Maman Martin veut satisfaire tous nos désirs (mot qui revient souvent) : « Quels sont vos désirs, vos espoirs ? » (p. 76) et toutes les attentes de ses chers protégés que nous, personnes homos, serions. Elle emploie beaucoup le terme « espoir » : « les espoirs » (p. 13), « vos espoirs » (p. 77), « espoirs » (p. 88) ; « espérer » (p. 131) ; etc. Elle ne veut surtout pas nous frustrer, être castratrice. La bonne mère prétend répondre à tous nos fantasmes identitaires et amoureux, à partir du moment où ils sont homosexuels. Et elle invite tout le monde, et en particulier les pasteurs catholiques, à faire preuve du même laxisme totalitaire : « partager leurs vies comme un tout » (p. 89) Il ne faudrait rien nous céder.
 

Le premier de ses cadeaux symboliques, c’est évidemment la reconnaissance de notre soi-disant volonté d’être reconnues telles que nous sommes (« homosexuels ») et d’« aimer » (homosexuellement, entre autres). Le père James Martin défend l’« identité homo » et l’« amour » homo, et même la transidentité et la transsexualité. À de nombreuses reprises dans son livre, il substantise l’adjectif « homosexuel » : « une lesbienne » (p. 59) ; « une lesbienne » (p. 61) ; « les homosexuel-le-s » (p. 45) ; « les gays et lesbiennes » (p. 125) ; « assumer cette identité » (p. 36) ; « accepter leur propre identité » (p. 185) ; etc. Il croit en l’« identité » homo et la juge « naturelle », « essentielle » : « Ce jeune homme m’a spontanément dit qu’il était gay, et la manière très naturelle avec laquelle il a fait cela m’indiquait qu’il était tout à fait à l’aise avec sa sexualité. » (p. 36). L’idée en filigrane, c’est que l’homosexualité n’est pas un problème et n’a pas à l’être. Être bien avec son homosexualité, c’est, selon James Martin, ne pas en faire un problème, c’est d’intégrer, d’« assumer » (p. 36) son « identité » LGBT.
 

 

Maman Martin croit également en « l’amour » homo : elle défend le sentiment amoureux, le fait de « connaître les sentiments » (p. 91) « comprendre les sentiments » (p. 91) ; « L’un de mes plus vieux amis est un homme gay appelé Mark, autrefois membre d’une congrégation religieuse catholique. Il y a environ vingt ans, Mark a quitté sa congrégation après avoir annoncé qu’il était gay et a refait sa vie avec son partenaire, avec qui il est désormais marié civilement. Ce dernier souffre d’une maladie grave et Mark s’est dévoué de longues années à son service avec beaucoup de tendresse et d’affection. Qu’est-ce que l’histoire de Mark nous dit de l’amour ? » (p. 78) ; etc. Sa croyance au « couple homo chaste » ou en « l’amour homo chaste » ressort dans ses paroles : « Qualifier le sexualité d’une personne d’‘objectivement désordonnée’ est une manière de lui dire que tout son amour, même le plus chaste, est désordonné, ce qui est manifestement un jugement inutilement cruel. » (p. 104) Et encore, à l’écrit, le père James Martin ronge son frein. Il est beaucoup plus cash et permissif à l’oral, où là il sait que ses propos sont moins attaquables et plus insaisissables (comme on l’a vu dans son entretien avec Brandon Ambrosino à l’Université de Villanova le 29 août 2017, où le jésuite ne voyait aucune objection à ce que le jeune homme homo embrasse son compagnon pendant le baiser de paix à la messe…).
 

Maman Martin est très « cool » comme prêtre. Très « ouverte ». Elle croit en la « famille homoparentale » (elle parle de « familles » au pluriel). Étant donné qu’elle voue un culte aux Différences, à l’Altérité (James Martin prononce beaucoup de fois l’expression « l’autre » en tant que personne indéfinie : deux fois p. 19, une fois p. 20, trois fois p. 21, une fois p. 87, deux fois p. 94, une fois p. 102, une fois p. 145, une autre p. 210… et je rappelle que « l’Autre » est un des noms du diable dans la Bible, en plus de « l’Étranger » : « C’est l’étranger que Jésus désigne comme héros. » p. 166), il était logique qu’il confonde la différence des sexes avec l’hétérosexualité (hétérosexualité qui est l’idolâtrie pour toutes les altérités au niveau amoureux et sexuel, le diable déguisé en différence des sexes). Et ça ne loupe pas. Le diable sort dès l’introduction de Bâtir un pont : « de nombreux hétérosexuels » (p. 15). Et ça continue de plus belle après : « personnes hétérosexuelles » (p. 40) ; « les diocèses et les paroisses doivent être cohérents : licencie-t-on un homme ou une femme hétérosexuelle qui divorce puis se remarie civilement sans obtenir un jugement de nullité pour son premier mariage ? » (p. 69) ; « hétérosexuels » (p. 72) ; « les hommes et les femmes hétérosexuels » (p. 72) ; « hétéros » (p. 72) ; « Les hétérosexuels » (p. 72) ; « les jeunes hétéros » (p. 84) « les jeunes hétéros » (encore p. 84) ; « leurs homologues hétéros » (p. 125) ; « homos comme hétéros » (p. 127) ; etc. Toute la pensée martinienne sur l’homosexualité est faussée car basée sur l’hétérosexualité, c’est-à-dire une fausse humanité définie par la pratique génitale, la volonté individuelle et les sentiments amoureux.
 

Maman Martin tient tellement à nous maintenir dans une enfance angélique qu’elle se refuse à nous voir grandir et à devenir hommes ou femmes. Elle veut nous débarrasser de notre sexuation. Le sexe, elle n’aime pas. Elle trouve ça sale, animal, dégradant : « L’expression ‘attraction pour les personnes de même sexe’ s’appuie sur le mot ‘sexe’. C’est donc loin d’être l’idéal. » (p. 56). Par exemple, elle préfère dire « cisgenre » qu’« hétérosexuel » (p. 81)… parce que dans « hétérosexuel », il y a le suffixe « sexuel ». Beurk ! Elle réduit la sexualité à la génitalité : « Il n’est pas nécessaire de toujours tout ramener à la sexualité. » (pp. 16-17). James Martin valide carrément la transsexualité (alors que la transsexualité est un mythe : on ne change pas de sexe, même après opération). « Voilà une femme manifestement hétérosexuelle qui avait épousé un homme désormais devenu femme. » (p. 81) Il justifie également la transidentité (dysphorie de genre), en promouvant discrètement l’idéologie du Gender, dont la caractéristique formelle est le remplacement (ou l’absorption du mot) « sexe » par le mot « genre », et qui est concrètement une promotion de toutes les « identités sexuelles » : « un spectre qui va de l’un à l’autre » (p. 21) ; « un sexe (genre) ou l’autre » (p. 21) ; « identité de genre » (p. 76) ; « la femme cisgenre » (p. 81) ; « Voilà un mariage [entre une femme et une femme trans F to M] que la plupart des clercs qualifieraient d’irrégulier. Et pourtant, un modèle de fidélité et de loyauté. Même après que l’un des membres du couple eut fait sa ‘transition’, le mariage était toujours là, intact. Qu’est-ce que ce couple nous dit de la fidélité ? » (p. 81) ; « votre identité de genre » (p. 159) ; etc.
 

 

Deuxième cadeau symbolique que Maman Martine désire nous offrir : un nom. Celui qu’on veut (ou « voudrait ») : « personnes LGBT », « catholiques LGBT » (et puis ensuite « un homosexuel », « un gay », « une lesbienne », « un bisexuel », « un transsexuel/transgenre »). James Martin développe tout un chapitre sur « comment doivent être appelées les personnes homos ? ». Il instaure la logique de la méritocratie alliée au faire plaisir et à l’affirmation de soi. En gros, il entend négocier auprès des autorités ecclésiales et de l’ensemble des catholiques un « droit à l’auto-détermination » des personnes homos. Exactement comme la mère d’élève qui arriverait à l’école primaire de son fils trans pour imposer à la maîtresse de sa « fille née garçon » et à tout l’établissement le changement de prénom de « sa fille »… et tout ça bien sûr au nom du bien-être existentiel de son enfant, de la prévention anti-harcèlement, et du respect des « diversités » : « Le respect implique d’appeler un groupe de la manière dont il veut être appelé. Au niveau interpersonnel, si quelqu’un vous dit : ‘Je préfère qu’on m’appelle Jim, plutôt que James’, vous feriez très naturellement attention à l’appeler par le nom qu’il préfère. C’est de la courtoisie élémentaire. C’est la même chose à l’échelle des groupes. » (p. 53) ; « Le respect signifie au minimum offrir à la communauté LGBT la même reconnaissance que toute communauté désire et mérite. » (p. 49) ; « Il est plus respectueux d’appeler les personnes par le nom qu’elles préfèrent. Toutes personnes par le nom qu’elles préfèrent. Toute personne a le droit d’être appelée par le nom dont elle veut qu’on use pour elle. » (p. 53) ; « Je ne suis pas le seul à soutenir qu’il faut appeler les personnes par le nom qu’elles préfèrent. » (p. 56) ; « les gens ont le droit de choisir leur appellation. Utiliser ensuite ces termes fait partie d’une relation respectueuse. » (p. 57) ; « le mariage de couples de même sexe » (p. 111). On a l’impression d’entendre le même discours idéologique féministe et individualiste du « Mon corps m’appartient ! », sauf que cette fois, c’est « Leur nom leur appartient ! ».
 

C’est de la cosmétique et du pur nominalisme sentimental, nominalisme que James Martin dénonce chez les autres, en reprochant aux catholiques leur hypocrisie de ne pas nommer les choses… (« Oublions donc les expressions telles que ‘personne attirée par les personnes de même sexe’ qu’aucune personne LGBT que je connais n’emploie, ou même ‘personne homosexuelle’ qui semble trop clinique à beaucoup. Comment la communauté LGBT pourrait écouter l’Église si cette dernière persiste à user d’un langage qui est offensant pour elle ? » p. 55)… mais lui, qu’est-il en train de faire avec l’homosexualité ? avec le « mariage gay » (expression qu’il ne prononce jamais) ? avec le péché d’homosexualité ? avec sa probable homosexualité à lui ? La même chose ! Il cautionne le mensonge identitaire du coming out, le mensonge amoureux du « couple » homo, il cache sa propre tendance sexuelle, et il ne dit rien sur le péché qu’est la pratique homosexuelle.
 

Maman Martin dévoile beaucoup plus loin le noir dessein de son nominalisme gay friendly (et vraiment, ça fait froid dans le dos…) : c’est pour avoir le pouvoir sur nous, ses chers enfants LGBT : « Connaître le nom de quelqu’un, dans le monde de la Bible, c’est déjà connaître un peu la personne, partager une certaine intimité avec elle, voire posséder un certain pouvoir sur elle. » (p. 157) ; « Connaître le nom de quelqu’un revient, en un sens, à connaître cette personne, à rentrer dans son intimité, voire à exercer un pouvoir sur elle. » (p. 54). Je rappelle que James Martin dédie tout un chapitre de son livre sur la façon de nous nommer. C’est bien qu’il cherche à nous posséder, à avoir un ascendant sur nous, et qu’il se prend pour Dieu : « Dieu donne un nouveau nom à Abram » (p. 158). Il se justifie de la distorsion nominaliste autour des personnes homosexuelles, et plus largement autour de la sexualité, de l’Amour, de l’homosexualité et de Dieu, en citant la Bible : « Dieu donne à Adam le pouvoir de nommer les créatures » (p. 158) Dieu ordonne aussi à Adam de nommer le mal… mais bon, ça, visiblement, James a zappé…
 

Troisième cadeau symbolique en lien avec la dénomination homosexuelle : pour nous gâter et flatter l’ensemble des personnes homosexuelles, Maman Martin nous décerne des titres honorifiques : par exemple le titre d’« Ambassadeurs », en nous attribuant ensuite le mérite de cette trouvaille (il cite par exemple « une lesbienne » qui s’investit du « rôle d’ambassadeur catholique », p. 62). James Martin se fait le défenseur de la « sainteté pour tous », et développe le mythe du « Saint homosexuel » (p. 64) (et je dis « mythe » car Là-haut, nous ne serons plus homosexuels). Il distribue des diplômes de « prophète » ou de « saint » à ceux qui passent la douane de son pont, parce que lui-même se prend pour un grand prophète. « Les prophètes ont toujours eu l’amour comme moteur. L’amour non seulement de leur semblable, mais aussi l’amour de l’institution » (p. 143). Il se risque à lancer d’hasardeux pronostics de sainteté LGBT… : « Il est vraisemblable que parmi les prêtres, religieux et religieuses canonisés, un certain nombre d’entre eux a éprouvé cette attirance, tout en vivant fidèlement leur promesse de célibat ou leur vœu de chasteté. » (p. 65) Qu’en sait-il ? Rien du tout. Et ce n’est pas à lui de décider.
 

Maman Martin ne délivre pas que des « patronymes » qui font bien et parfait. Pour leur donner une touche d’irrévérence, d’intensité et de liberté, elle les salit au passage. Elle nous offre le titre de « constataires », de « révoltés », de « rebelles » rainbow. Comme Lucifer, il appelle à la plainte, à la révolte, à la vengeance matinée de respectabilité et de révérence du statut ecclésiastique : « Faites-vous suffisamment confiance à Dieu pour vous plaindre, comme le fait le psalmiste, de ceux qui vous ont ‘maudit’ ? » (p. 183) Je ne saurais que trop lui recommander de méditer cette maxime très inspirée (par l’Esprit Saint) de saint François de Sales : « Qui se plaint, pèche ».
 

 

Quatrième cadeau symbolique offert gracieusement par Maman Martin : elle nous reconnaît énormément de qualités, de dons, de talents. Nous serions merveilleuses, et elle est teeellement fière de nous… Comme Céline Dion, elle ne tarit pas d’éloges à notre sujet. Nous, catholiques LGBT, aurions des talents à foison, serions des surdoués, des exemples d’engagement ! : « talents » (p. 32) ; « talents » (p. 33) ; « les catholiques LGBT ont des talents uniques à déployer dans l’Église » (p. 58) ; « Ces dons aident à bâtir l’Église. » (p. 58) ; « leurs dons » (p. 59) ; « nombreux dons apportés » (p. 59) ; « apporté » (p. 59) ; « leur engagement » (p. 35) ; « engagement » (p. 63) ; « engagement » (p. 164) ; « engagé » (p. 233) ; « engagement » (p. 234) ; « ce que ces hommes et femmes LGBT apportent à l’Église » (p. 89) ; « talentueux » (p. 59) ; « son talent » (p. 59) ; « talents » (p. 61) ; « talents » (p. 88) ; « de nombreux talents » (p. 89) ; « exercer les talents » (p. 143) ; « un talent » (p. 161) ; « exercé ces talents » (p. 163) ; « exercer ces talents » (p. 163) ; « les talents » (p. 223) « ces talents » (encore p. 223) ; « ces dons » (p. 60) ; « un don » (p. 62) ; « donnés » (p. 63) ; « Repérer, nommer et honorer ces dons. » (p. 63) ; « dons » (p. 88) ; « célébrer et chérir les dons des catholiques LGBT » (p. 89) ; « leur don » (p. 157) ; « différents dons » (p. 163) ; « dons » (p. 163) ; « dons » (p. 164) ; « dons » (encore p. 164) ; « apporter leurs dons » (p. 164) ; etc. C’est presque « Il a un rêve » dans « Raiponce » de Pixar-Disney, sauf que là, ce sera « Les LGBT ont un (incroyable) talent ». Il a un talent. Elle a un talent. Et toi, c’est quoi, ton talent ? C’est quoi les dons rainbow que tu apportes à l’Église ? Viens mélanger tes couleurs ! Spot publicitaire minable mais flatteur et apparemment interactif.
 

À l’instar d’Emmanuel Macron qui a demandé trois dons aux responsables catholiques aux Bernardingues (et qui en réalité se prend pour l’enfant Jésus entouré des rois mages), Maman Martin nous « propose » à nous personnes homosexuelles de lui redonner les trois baballes qu’il nous a données et attribuées : « Cette compassion est un don. Cette persévérance est un don. Ce pardon est un don. […] Compassion, persévérance et pardon sont des dons. » (pp. 60-61) ; « Chacun de nous apporte des dons variés » (p. 161). C’est un technique bien connue des francs-maçons actuels : attribuer puis demander à ceux qu’on veut flatter et manipuler des DONS, en général au nombre de trois. James Martin fait de même avec les personnes homos et les clercs. Comme ça, il envoie en mission, tout en responsabilisant ses éclaireurs, ses architectes, ses ouvriers, et en les maintenant dans son giron. Comme par hasard, James Martin fait peu référence au Donateur (Jésus), puisqu’elle nous identifie aux trois dons : « Ils sont eux-mêmes le don. » (p. 63). Il fait également très peu référence au don de la Croix qui accompagne obligatoirement la réception des talents.
 

Dernier cadeau symbolico-concret que Maman Martin a réussi à négocier avec nous (dans le secret du confessionnal cette fois) si jamais nous sommes vraiment sages et coopératives, méritantes et émouvantes dans notre pratique amoureuse et spirituelle pédésexuelle : il nous offre des sacrements. Oh la la… Même quand notre état de vie (pratique homo, « couple » homo, etc.) ne nous permet pas de les recevoir : il évoque par exemple la distribution du « sacrement de réconciliation » (p. 29). Et sans doute fait-il aussi les bénédictions de « couples » (même si là, je n’ai rien pour le prouver). Il offre cela au nom de toute la communauté ecclésiastique et de l’Église-Institution (cadeau de la Maison !). Mais chuuut ! Pour éviter le scandale et les incompréhensions en interne, ce « cadeau-bonus », ces passe-droits sacramentaux, il nous demande de les taire pour le moment (On planque les bonbecs dans la poche, et on dit rien aux autres ! C’est notre petit secret…). Et pour ne pas avoir à demander l’autorisation de sa hiérarchie pour de telles pratiques « sacerdotales », il la remercie d’avance ! Comme ça, aucun n’osera riposter : qui peut rejeter un « merci » ? En effet, nous ne sommes pas les seules, nous personnes homos, à recevoir des cadeaux de Maman Martin. Elle offre aussi ses complimentations à certains chefs de l’Église-Institution, soigneusement sélectionnés comme « sortants du lot », et délivre des autorisations, des bons points, à qui voudra bien de sa pommade lubrifiante : « Il y a bien des évêques, et de plus en plus, qui savent accueillir. […] On trouve aussi de nombreuses paroisses, et de plus en plus, qui savent accueillir. » (p. 131). Elle attribue le label « Paroisse qui sait accueillir », « évêque friendly ou homos-compatible », aux communautés méritantes et aux chefs d’Église qui ont suivi ses conseils et l’ont reçue chez eux. Les critères tacites de cette attribution, c’est de valider l’« identité » homo ainsi que « l’amour homo ». Of course !
 
 

2 – COMMENT MAMAN MARTIN S’Y PREND POUR QUE NOUS ACCEPTIONS SES CADEAUX SANS RÉSISTER?

Maman Martin serait très très contrariée si nous, personnes homosexuelles, et puis ensuite plus largement les catholiques, refusions ses présents. Très contrariée. Comment quelqu’un oserait lui faire l’affront de douter de son amour pour les personnes homos et pour l’Église ?? d’écarter ses cadeaux d’un revers de main ?! Elle ne peut le concevoir ! Elle élabore donc toute une stratégie comportementale et verbale de diva pour éviter à tout prix cette suspicion, ce « Cataclysme ».
 

D’abord, Jocaste nous couve/dévore des yeux, nous fait les yeux doux : « un regard neuf » (p. 38) ; « regard » (p. 94) ; « Comment avez-vous réussi à le ‘voir’ dans votre vie ? » (p. 174) ; « Dieu a fait vos ‘reins’, et toutes vos entrailles. Cela change le regard qu’on a sur soi… » (p. 179) ; « Quel regard portez-vous maintenant sur cette époque ? » (p. 210) ; etc. Un peu comme en hypnose. Aies confianccce.
 

Ensuite, pour clouer le bec à Baby LGBT qui parfois peut régurgiter devant tant de gourmandises avalées (les bébés cathos, surtout homos, c’est parfois étonnamment récalcitrants et ascètes…), Maman Martin nous fait parler un maximum, témoigner, raconter notre histoire. Exactement comme les entrepreneurs de la Tech actuelle, qui nous lancent dans le story-telling (en particulier quand on n’a rien à dire) pour faire marcher leur propre business du témoignage émotionnel. Vas-y ! Accompagne-moi sur les scènes des églises et des télés, et je partagerai avec toi le micro et le magot des honneurs en te laissant raconter ton « vécu » homosexuel. Cette offre a l’air alléchante sur le papier puisqu’elle semble inverser les rôles habituels : ce n’est plus Baby LGBT qui se tourne vers Maman Martin pour qu’elle lui raconte une histoire, mais Maman Martin elle-même qui demande, d’un air énamouré, à sa créature, de le faire. Wahou! Trop d’honneurs ! En réalité, c’est un cadeau empoisonné, car en général, côté personnes homosexuelles prêtes à s’afficher dans les médias, ça ne se bouscule pas au portillon. Donc James Martin ne partage pas tant que ça sa place médiatique. Pas folle (ou plutôt très folle) la guêpe !
 

 

Ensuite, pour que nous acceptions ses « cadeaux » sans broncher, Maman Martin joue à fond sur l’émotion : elle se donne le rôle maternant de la Mère-Courage (ou de Père-Courage) qui « comprend » tout, qui « voit » tout, qui « endure » tout, qui « entend » et « accueille » tout, avec patience et empathie. C’est un peu Jacques Pradel. Et quand ses poulains n’ont pas la force de raconter leur struggle of gay life eux-mêmes, elle raconte à leur place des anecdotes où eux se retrouvent mis en scène avec elle, ou bien des retrouvailles émouvantes entre « homoparents » et « enfant gay », pour tirer les larmes à un public médusé, justement. Sortez les Kleenex : « L’une des choses les plus émouvantes […] : un jeune homme de seize ans qui venait juste de faire son coming out au sein de son lycée catholique et son père, approchant la cinquantaine, qui avait alors avec le reste de la famille accueilli son fils à bras ouverts et avec un cœur gros comme ça. » (p. 36) Maman Martin est fière de susciter autant d’émotion et d’intérêt autour de sa personne. Pardon… autour des « catholiques LGBT ». Elle est accueillie littéralement comme une rock (roc ?) star, une princesse. Lady Di. Elle nous raconte les effusions d’émotions fortes et les étreintes corporelles qu’elle a connues pendant ses conférences : « De jeunes personnes LGBT m’ont serré dans leurs bras, des parents ont pleuré, de nombreuses personnes m’ont remercié, en des termes bien plus forts que j’aurais pu imaginer. » (p. 23) It was… It was… amaaazing ! Elle fait devant nous et ses lecteurs l’inventaire numérique de sa moisson d’auditeurs émus venus en masse l’écouter : « l’église Sainte-Cécile, à Boston […]sept cents personnes » (p. 22) ; « la taille de l’auditoire m’a impressionné. » (p. 23) ; « Là aussi, la foule était telle que tout le monde avait dû rester debout » (p. 25) ; « Une nouvelle fois, c’est plus de sept cents personnes. » (p. 25) ; « Des gens ont attendu parfois deux heures pour pouvoir me parler et me partager leur histoire, souvent dans l’émotion. » (p. 25) ; etc. Les églises pleines à craquer, ça galvanise Maman Martin (même si elle se garde bien de trop exhiber son excitation, pour ne pas passer pour une orgueilleuse arriviste) ! Ça lui donne un sentiment de puissance, cette mystérieuse attraction des foules pour l’homosexualité. Maman Martin ne se sent plus pisser ! Entre les lignes de Bâtir un Pont transparaît un véritable attrait narcissique pour la gloire et l’audience : « Voir une église aussi remplie m’a fait comprendre ce que mon discours pouvait avoir de neuf pour tant de personnes. » (p. 23) Je me suis ému moi-même, tiens !
 

Autre technique mise en place par ce faux-cul de James Martin pour nous amadouer : Bonne Maman Martin soigne la forme et focalise sur celle-ci (… pour occulter précisément l’absence de fond). Une femme du monde (= les mignons de James) se doit de connaître les bonnes manières et l’art de la présentation, de la bienséance : « s’adresser la parole poliment » (p. 33) « une courtoisie tranquille » (p. 33) ; « de la même manière » (p. 60) ; « Je voudrais réfléchir tant à la manière dont l’Église s’adresse à la communauté LGBT qu’à la manière dont la communauté LGBT s’adresse à l’Église. » (p. 45) ; « Ce mot magnifique qu’est la délicatesse » (p. 135) ; « avec respect » (citant le Pape François, p. 138) ; « avec dignité » (citant encore le Pape, p. 138) ; « avec la compassion nécessaire » (p. 213) ; etc.
 

Pour justifier ce formalisme caricatural poussé à l’extrême, Maman Martin s’abrite derrière le Catéchisme de l’Église Catholique. Mais c’est toujours le même extrait repris : celui où il est question de « traiter les personnes homosexuelles avec respect, compassion et délicatesse ». Évidemment, les autres paragraphes de doctrine, non-centrés sur la forme, elle ne les aborde jamais. Elle les effleure, tout au plus. Et cette crispation sur la « manière » doucereuse d’accompagner les personnes homos vire au lavage de cerveau et à l’obsession. Je n’ai jamais vu ça ailleurs, j’avoue. Maman Martin a répété rien moins que 17 fois le trio dans tout le livre (et encore… je ne compte même pas les mentions des termes pris isolément) ! Notre Mémère ne s’est pas foulée : le triptyque respect/compassion/délicatesse, elle nous en donne à bouffer matin midi et soir ! Elle s’en est même servi comme plan de livre : comme ça, pas besoin de se casser la tête à élaborer une pensée personnelle (C’est vous dire si Bâtir un Pont est un livre creux) ! Allez, on lance le disque ! : « renforcer un esprit de ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 26) ; « ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 31) ; « Mais tout cela doit être fait avec ‘respect, compassion et délicatesse’. » (p. 32) ; « respect, compassion et délicatesse sont des talents sous-estimés » (encore p. 32) ; « dans le respect, la compassion et la délicatesse » (p. 37) ; « avec ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 45) ; « ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 46) ; « avec ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 47) ; « avec ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 107) ; « avec ‘respect, compassion et délicatesse’ » (p. 108) ; « respect, compassion, délicatesse » (encore p. 108) ; « Je vous ai invités à parcourir avec moi ce pont construits sur les trois piliers que nous donne le Catéchisme dans son approche du ministère auprès des personnes LGBT : le respect, la compassion et la délicatesse. » (p. 145) ; « ‘respect, compassion, délicatesse’, ces trois vertus mentionnées par le Catéchisme de l’Église » (p. 221) ; « avec respect, compassion, et délicatesse » (éditeurs, p. 226) ; « Au-delà du respect, de la compassion, et de la délicatesse, quelles autres vertus l’Église devrait-elle incarner quand elle s’adresse à la communauté LGBT ? » (éditeurs, p. 225). Le tabac c’est tabou, on en viendra tous à bout ! On n’est pas devant autre chose qu’un martèlement infantilisant d’une formule quasi incantatoire. À un moment donné, James Martin va même jusqu’à citer dans son livre un père de famille (ayant un enfant gay) qui, en bonne élève, le cite ! : « Les personnes gays doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse. J’ai dit à ma femme : ‘Je devrais traiter l’évêque avec ce respect, cette compassion, et cette délicatesse que j’attends de sa part envers notre fils.’ » (p. 116) Le rendu « gourou et adepte-perroquet » est immédiat !
 

Alors oui, vous l’aurez compris, Maman Martin voudrait que chacun puisse, sur les questions LGBT, « témoigner de sa compassion » (p. 75) : « ‘Je t’aimerai toujours, peu importe ce que tu vas me dire.’ Qu’est-ce que ce grand-père nous dit de la compassion ? » (p. 78) ; « Il m’a semblé que c’était une faute, un manque de compassion, une absence de ‘souffrir avec’. » (p. 86). Le « souffrir avec », visiblement, c’est un peu le « vivre-ensemble » ou le « Je suis Charlie » du Petit James Martin illustré : un concept langagier lénifiant et hypocrite. En plus, James Martin développe l’idée (totalement erronée) que la compassion serait l’amour inconditionnel et aveugle : « ‘Jésus t’aime. Et ton Église te reçoit comme tu es.’ Qu’est-ce que ce prêtre nous dit de l’accueil ? » (p. 79). Or, cette idée de l’Amour inconditionnel de Dieu est une pure mythologie (crue malheureusement vraie par beaucoup de catholiques). L’Amour de Dieu a trois conditions (et non des moindres !) : la préservation de notre liberté (à L’accueillir ou à Le refuser), la préservation de la Vérité (et donc notre obéissance), et surtout l’acceptation de la Croix de Jésus. Le « Comment on est aimé de Dieu » et ce que ça implique comme renoncements (notamment le renoncement à la pratique homo), ça, comme par hasard, James n’y répond pas. Par ailleurs, comme le développe Fabrice Hadjadj, qui distingue très finement « compassion » et « empathie », la compassion est le péché d’Ève : celle-ci a tellement voulu « souffrir avec » Adam qu’elle s’est damnée en tombant dans le même trou que son mari, par compassion et respect de l’« unité », justement. Ce n’est par conséquent certainement pas une « vertu » à présenter comme modèle de comportement. Ensuite, la définition par James Martin de la délicatesse comme « une conscience aiguë de ce qui pourrait blesser ou offenser l’autre. » (p. 102) démontre également qu’il nous prend, nous personnes homosexuelles, pour des petites choses fragiles, devant être nécessairement couvées par une mère-poule (lui, en l’occurrence !). Or le refus de blesser l’autre, ça s’appelle parfois la lâcheté, la peur, la compromission, la démagogie ou la séduction, la surprotection, l’empêchement de vivre ! Si j’avais Maman Martin en face de moi, je n’aurais envie de lui dire qu’une chose : « Fous-nous la paix ! Arrête de nous ‘aimer’ comme ça ! ».
 

Pour finir sur le triptyque respect/compassion/délicatesse, je signalerais que les trois « piliers » répétés comme une ritournelle par James Martin ne sont pas des « vertus » spirituelles ou théologales (contrairement à ce que prétendent les éditeurs en fin de livre p. 232, en pensant sans doute au trio « Foi-Espérance-Charité »), ni des Vérités dogmatique, mais juste des attitudes formelles, des qualités humaines et mondaines, des manières, de surcroît plutôt attribuables aux femmes et aux mères qu’aux hommes (et sans tomber dans un essentialisme de la différence des sexes, je dirais plutôt « attribuables aux personnes toxiquement maternantes tout court : qu’elles soient hommes ou femmes »). Le discours de l’Église sur l’homosexualité dit bien autre chose qu’une manière de se conduire, d’accompagner ou d’aimer. Réduire son enseignement sur l’homosexualité à ces trois mots « respect/compassion/délicatesse », à des attitudes, à des conduites, c’est juste sidérant de niaiserie et spectaculairement réducteur… Les aspérités du Catéchisme et l’exigence de la Croix pour les personnes homosexuelles, le père James Martin les a complètement gommées. Il veut de l’héroïsme LGBT sans la Croix. Et ça, ce n’est pas nous rendre service.
 

Maman Martin a trouvé une technique imparable pour imposer sa propagande d’accompagnement (et de garderie !) des personnes homosexuelles à l’Église : précisément en ne l’imposant pas ! Ou plutôt, en présentant cette imposition comme une suggestion, une option, un service, une initiative étrangère à elle et émanant des personnes qu’elle asservit. James Martin joue l’hôtesse d’accueil qui « invite » et « propose » à tour de bras : « J’invitais à la discussion » (p. 17) « ce livre n’est ni une controverse ni une polémique ni un débat, mais une invitation à prendre part à la conversation » (p. 26) ; « inviter les paroisses à la prière en commun » (p. 39) ; « les catholiques sont invités à traiter les homosexuel-le-s » (p. 45) ; « Commençons donc par emprunter le pont » (p. 47) ; « Les pasteurs de l’Église sont invités à être attentifs » (p. 54) ; « J’invite les pasteurs à admettre que » (p. 57) ; « invitée à méditer sur la façon » (p. 60) ; « l’Église est invitée à… » (p. 64) ; « Permettez-moi de vous partager six anecdotes qui invitent à l’écoute. » (p. 77) ; « étaient invités à réagir » (p. 80) ; « inviter le lecteur à méditer des passages » (p. 80) ; « nous invite tous à y réfléchir » (p. 86) ; « Mais j’invite les personnes LGBT à réfléchir à cette question : est-ce compatible avec notre vie de chrétiens ? » (p. 112) ; « le pont que je vous invite à franchir » (p. 146) ; « Pour continuer la réflexion » (p. 217) ; « ce guide lecture et de discussion » (p. 219) ; « cette invitation » (p. 219) ; « propose » (p. 222) ; etc. Ce lèche-botte professionnel s’étend en salamalecs mielleux ridicules, en formules à rallonge fleuries qui confinent à l’obséquiosité : « Permettez-moi » (p. 46) ; « il peut donc sembler étrange de se demander comment… » (p. 46) ; « la distinction que je propose » (p. 46) ; etc. Quand on le complimente, il esquisse une fausse modestie : « C’est probablement vrai. » (p. 24) Même quand il doit hausser le ton, il se contient dans une politesse excessive : surtout, il ne faut pas nommer les choses, il faut ne rien interdire ni condamner, ne pas paraître strict ! « C’est un argument intéressant, qui mérite attention. » (p. 73) ; « Le Catéchisme dit bien que ‘toute manifestation d’injuste discrimination’ doit être évitée. » (p. 83) ; « chose que nous devrions éviter de pratiquer » (p. 71) : toute personne normalement constituée aurait usé dans ces deux dernières phrases de l’adjectif « proscrite » ou « condamnée ». Mais non ! La bonne mère doucereuse, même quand elle condamne, le fait avec mollesse, sophistication et préciosité. Elle évite le conflit, et surtout la Vérité tranchante du Christ !
 

Avec Maman Martin, on se croirait revenus à l’École des Fans. À l’ouverture des « cadeaux », elle simule l’étonnement émerveillé avec son enfant : « À ma plus grande surprise » (p. 80) « Quelle surprise ! » (p. 80) ; « Et voici peut-être une surprise plus grande encore » (p. 80) ; « ce qui me laissa interloqué » (p. 81) ; « Elle perçut mon étonnement. » (p. 81) ; « J’étais déconcerté et seul mon mutisme était capable de rendre compte de ma sidération. » (p. 81) ; « La taille de l’auditoire m’a impressionné » (p. 23) ; etc. Comme la star pas naturelle (les célébrités américanisées style Céline Dion, ou encore Lenni Kim nous en livrent toujours des parfaits exemples), James Martin surjoue sur lui-même les effets qu’il attend des gens qu’il manipule. C’est une technique bien connue du monde publicitaire, dont le but est d’assommer les téléspectateurs de positivité et de flatterie. Et il y a fort à penser qu’il y a autant de calcul que de sincérité dans le comportement de James Martin quand il affiche une joie de ravi de la crèche ou au contraire une mine défaite et émue. Pour nous attraper et pour s’attraper lui-même, il jouera beaucoup sur l’affect, et ne va quasiment s’axer que sur l’émotion forte positive pour s’adresser à un auditoire : « Nombre de ces rencontres m’ont profondément touché. » (p. 11) La bonne mère s’extasie, à l’instar de la bourgeoise, pour susciter l’extasie autour d’elle : « N’est-ce pas là une phrase magnifique ? » (p. 87) ; « ‘Délicatesse’. C’est un mot magnifique utilisé par le Catéchisme. » (p. 91) ; « trésors de spiritualité que recèlent les Écritures » (p. 151) ; etc. Maman Martin se penche sur notre berceau, pour que chacun admire en lui-même (ou en elle !) « la merveille qu’il est » (p. 177). Elle simule qu’elle nous prend pour Dieu en personne, pour Jésus en culotte de velours, qu’elle voit à travers nous la Vision béatifique, ou encore la Vierge ! Elle nous renvoie en enfance, et plus que ça, au stade prénatal, aux sensations intra-utérines. Elle veut nous entraîner aux tréfonds de nous-mêmes, dans l’introspection, nous faire fermer les yeux pour que nous entrevoyions « l’image de Dieu nous ‘tissant’ » (p. 177).
 

 

Afin que nous acceptions ses cadeaux et ses paroles doucereuses sans riposter, Maman Martin ne nous dit que des choses gentilles et agréables. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon de la manipulation, le Positive Wording (traduction : la « formulation positive »). En quoi consiste le Positive Wording ? C’est très simple. C’est ce que certains appellent le Monde des Bisounours. Il s’agit, dans les discours, d’une censure systématique des mauvaises réactions, des critiques, des oppositions, des mots négatifs qui blessent ou qui pourraient blesser et donner une mauvaise image. Le Positive Wording est d’une part un outil d’évitement des conflits et d’autre part un dispositif de conquête par l’indifférence souriante et muette. Il dit toujours « oui » (ou « peut-être » quand il veut dire « non »), évite les « ne… pas », « respecte tout » (tout en n’écoutant ce qui l’arrange), et félicite au lieu de dénoncer. Il multiplie les flatteries, les formules de nuance ou les concepts vides (du genre les adjectifs « différent », « intéressant », « fort », « nouveau », « cohérent », « lumineux », etc.) afin d’étouffer toute résistance. Il fuit la polémique et les sujets qui fâchent (ces sujets seront dits « inappropriés », « clivants » ou « excessifs »). Il est mielleux, caressant. Il pense que la Paix du Christ n’est pas une épée qui divise mais au contraire une parole humaniste et altruiste forcément douce, intense, fédératrice et unissante. Il fait d’ailleurs une fixette sur les concepts d’UNITÉ et de DIALOGUE. Il prétend ne rien imposer et ne pas être sectaire (il « invite » à tour de bras). La formulation positive est une cosmétique rhétorique redoutable, dont les dictatures (en particulier communistes et stalinistes) ont jadis abusée, et qui est désormais très utilisée par les politiciens actuels (Macron, Hollande, ceux qui se présentent comme « socialistes », etc.), par les scientifiques et les mentalistes. Elle fait partie des techniques d’hypnose (la programmation neuro-linguistique : PNL) et de communication non-violente (CNV) les plus courues pour manipuler un auditoire en lui donnant l’illusion d’être acteur de son propre raisonnement, de sa propre révolte, et … surtout de son propre endormissement !
 

Le Positive Wording, c’est exactement ce que met en place notre Big Mother nord-américaine, qui insiste beaucoup sur la communication, l’écoute, la nécessité : « un dialogue serein » (p. 142) ; « Je me désole du manque de compréhension et de dialogue entre les catholiques LGBT et l’Église institutionnelle. » (p. 30) ; « dialogue » (p. 17) ; « l’essence même du dialogue » (p. 18) ; « dialogue » (p. 22) ; « résulte d’un manque de communication et de confiance » (p. 45) ; « dialogue » (p. 56) ; « dialoguer » (p. 56) ; « dialogue empreint de respect » (p. 118) ; « modèle au dialogue » (éditeurs, p. 226) ; etc. Surtout concernant l’homosexualité, Maman Martin nous martèle qu’il faut se parler, « en parler », COMMUNIQUER, écouter (Mais l’écoute de quoi et de qui, au juste ?). C’est l’oralité pour l’oralité. Avec Maman Martin, on s’enlise dans le formalisme de la Vérité ou le fanatisme de la Parole, dans la posture écoutante ou communicante (mais qui ne communique et n’écoute rien, au final). James Martin multiplie les phrases à la con, les sophismes langagiers moralisants ou Walt Disney qui font joli mais qui ne signifient rien du tout : « Pour apprendre, il nous faut écouter. » (p. 82) ; « La première chose, et la plus importante, est l’écoute. » (p. 76) ; « Souvent, on a du mal à comprendre ou à accepter certaines choses. Cela nous arrive à tous, à différents stades de notre vie. » (p. 207) ; « La Résurrection montre que l’amour triomphe toujours de la haine, la vie de la mort, et l’espérance sur le désespoir. » (p. 201) ; etc. Par exemple, il défend cette idée fausse que l’amour, ce serait « vouloir le bien de l’autre ». Ça sort d’où, cette connerie ? Certains cardinaux tiennent également ce discours à la noix : « ‘Ces deux hommes partagent la vie l’un de l’autre, avec toutes les joies et douleurs qui vont avec, et chacun aide l’autre. Il nous faut reconnaître que cette personne a pris une décision importante pour son propre bien et pour le bien d’autrui.’ » (le cardinal Christoph Schönborn, cité par James Martin p. 94). On va aller loin, avec ça…
 

Maman Martin emploie également des métaphores poétiques très bucoliques pour fleurir son discours indigent et le muscler un peu. Elle adore notamment l’image « dynamique » du chemin. Ce n’est plus « en marche avec Macron » ni « le changement c’est maintenant avec Hollande », mais « en chemin » avec James Martin : « cheminement spirituel » (p. 38) ; « cheminement spirituel » (encore p. 38) ; « Je voudrais vous inviter à marcher avec moi » (p. 45) ; « votre cheminement » (p. 164) ; « Maintenant, changeons de côté sur le pont et parcourons le chemin » (p. 107) ; « le chemin parcouru » (p. 118) ; « Nous sommes tous des pèlerins en chemin. » (p. 147) ; « Si vous deviez raconter votre propre ‘chemin d’Emmaüs’, que serait cette histoire ? » (p. 210) ; « Dieu d’amour, tu peux m’ouvrir un chemin d’amour. » (p. 214) ; « De quelle manière l’Esprit Saint vous met-il en route ? » (éditeurs, p. 232) ; « processus » (p. 34) ; « le processus » (p. 35) ; etc. Et ne vous moquez pas : en France, les « Marches spirituelles » (très bébés) à destination des « personnes concernées par l’homosexualité » commencent à être en vogue dans plusieurs diocèses
 

Globalement, les idées défendues par Maman Martin sont des concepts sentimentaux et solidaires qui brillent par leur vacuité, leur imprécision et leurs bons sentiments : « la reconnaissance », « la sainteté », « l’ouverture », « l’accueil », « être soi-même et accepté tel que l’on est », « l’amour », « l’égalité », « l’aide », « la nouveauté », « le changement », etc. : « reconnaître l’existence de la communauté LGBT » ; « reconnaissance » (p. 49) ; « reconnaître » (p. 58) ; « Jésus reconnaît chacun. » (p. 49) ; « reconnu » (p. 49) ; « reconnaître » (p. 50) ; « accueillis » « aimés » (p. 50) ; « aimés de Dieu » (p. 64) ; « sainteté » (p. 64) ; « d’abord l’accueil, pas la condamnation » (p. 213) ; « Dieu d’amour, tu m’as fait tel que je suis. » (p. 214) ; « Dieu d’amour, aide-moi à me souvenir que je peux vivre d’amour. » (p. 214) ; « Dieu d’amour, tu peux m’ouvrir un chemin d’amour. » (p. 214) ; « Dieu d’amour, aide-moi à trouver des amis qui m’aiment pour ce que je suis. » (p. 214) ; « aider les autres » (p. 87) ; etc. Elle nous fait méditer sur des concepts généralistes irréfutables du point de vue de l’intention (« fidélité », « sexualité », « accueil », « amour »… pp. 76-81) pour qu’on ne parle pas d’homosexualité ni d’hétérosexualité, et pour qu’on associe inconsciemment ces concepts sucrés aux situations précédemment citées : cela s’appelle tout simplement de la manipulation. Maman Martin insiste aussi beaucoup sur les notions de nouveauté (p. 18, p. 23, p. 28, p. 30, p. 38) et d’unité : « Prions pour la paix et l’unité. » (p. 131) ; « unité » (p. 33) ; « L’Église devrait être signe d’unité » (p. 34) ; « la réconciliation » (p. 37) ; « en vue du bien commun » (p. 33) ; « inviter les paroisses à la prière en commun » (p. 39) ; « Ensemble sur le pont » (p. 145) ; « Nous sommes tous ensemble sur ce pont. Car ce pont, c’est l’Église. » (p. 146) ; « rassembler tout le monde dans la grande famille des enfants de Dieu » (p. 88) ; etc. Elle défend un universalisme et un humanisme intégral christisé : « des êtres humains » (p. 65) ; « notre humanité » (p. 65) ; « condition humaine » (p. 88) ; « monde entier » (p. 228) ; « cet aspect de l’universalité » (p. 228) ; « s’adresse à un groupe bien plus large » (p. 12) ; etc. Elle instaure en quelque sorte un néo-communisme, où bien entendu elle fusionne les inconciliables (elle défend la soi-disant « compatibilité » entre pratique homo et pratique religieuse), prône l’unité dans la diversité (et dans ce totalitarisme ecclésial, la pluralité a plus d’importance que l’unité, d’ailleurs !) en détournant la métaphore paulinienne du Corps mystique christique indivisible (1 Co 12, 12-27) : « leur pluralité » (il parle des membres de l’Église, p. 162) ; « tous » (p. 55) ; « toutes » (p. 60) ; « concerne l’Église tout entière » (p. 13) ; « pour l’ensemble de l’Église » (p. 34) ; « Chaque membre, chaque organe est important. » (p. 58) ; « l’Église comme un corps dont les membres contribuent au bon fonctionnement de l’ensemble » (p. 161) ; « Tous nous faisons partie de ce ‘Corps du Christ’ qu’est l’Église. » (p. 161) ; « La Bible est à tout le monde. » (p. 39) ; « L’Église, en tant qu’elle est un tout » (p. 60) ; « tout catholique » (p. 75) ; « le Peuple de Dieu dans son ensemble » (p. 46) ; « nous invite tous à y réfléchir » (p. 86) ; « le corps entier » (p. 143) ; etc. Et si quelqu’un ose s’opposer à son rouleau compresseur du « rassemblement » et de la « réconciliation », Maman Martin agite devant lui le spectre hideux de la « division » et de la « désunion » (p. 34), bref, de la « trahison » et de l’« apostasie ». Comme si accepter l’Unité du Christ revenait à tout accepter à partir du moment où les idées ajoutées au Magistère et au Corps ecclésial sont humanisées/personnifiées et homosexualisées… Sa conception de l’Église est tellement communiste que James Martin présente même le protestantisme comme un meilleur modèle de cohésion que le catholicisme : « Imaginez ce qui aurait pu se passer si les attaques avaient eu lieu contre une église méthodiste. Beaucoup d’évêques auraient déclaré ‘Nous nous tenons aux côtés de nos frères et sœurs méthodistes.’ » (p. 86)
 

Enfin, j’ai remarqué que la technique qu’use Maman Martin pour nous enfumer et pour que nous souriions à ses gouzi-gouzi est la simulation de concertation. En effet, notre chère mère nous bombarde de questions et prend régulièrement une posture questionnante. Comme face à des bébés privés encore du don de la parole et sur qui on souhaite projeter pleins d’idées, d’intentions, de pensées personnelles, d’interrogations d’adultes. Pour commencer, Maman Martin conseille à toute personne qui veut être amie et proche du « catholique LGBT » de « l’écouter et de lui poser des questions » (p. 76). Le programme est clair ! Ensuite, elle lui montre comment faire, en se tournant vers nous. Démonstration ! : « Qu’est-ce que l’histoire de Mark nous dit de l’amour ? » (p. 78) ; « ‘Je t’aimerai toujours, peu importe ce que tu vas me dire.’ Qu’est-ce que ce grand-père nous dit de la compassion ? » (p. 78) ; « ‘Jésus t’aime. Et ton Église te reçoit comme tu es.’ Qu’est-ce que ce prêtre nous dit de l’accueil ? » (p. 79) ; « Qu’est-ce que cette grand-mère nous dit de la foi ? » (p. 79) ; « Qu’est-ce que Maggie nous dit de la sexualité ? » (p. 80) ; « Qu’est-ce que ce couple [entre une femme et une femme trans F to M] nous dit de la fidélité ? » (p. 81) ; « Vous sentez-vous, vous-mêmes, bienvenus dans l’Église ? » (p. 77) ; « Quelle est votre propre expérience de Dieu ? » (p. 77) « Comment le vivez-vous ? » (p. 77)
 

»Détendez-vous… Je vous sens crispé… » James Martin nous masse les épaules verbalement et spirituellement : « Quel effet cela vous a fait de faire votre coming out, ou bien de parler pour la première fois de votre sexualité ou de votre identité ? Qu’est-ce que cela vous a fait, que de prononcer ces mots ? » (p. 160) « Comment vous sentiriez-vous, au moment où Dieu vous parle ? Que lui auriez-vous dit ou demandé, si vous aviez été à la place de Moïse ? » (p. 160) ; etc. Le livre Bâtir un Pont, c’est ni plus ni moins un salon zen de massages tantriques masturbatoires. James Martin ne fait référence qu’à des émotions agréables (gratitude, réconfort, consolation, paix, etc.) en nous posant des questions sur notre ressenti. Il fait vraiment en sorte que le lecteur se touche : « Comment vous êtes-vous sentis lorsque vous avez entendu votre proche ou ami(e) ‘nommer’ pour la première fois sa sexualité ou son identité de genre ? » (p. 160) ; « Arrivez-vous à exprimer à Dieu ce que vous avez alors ressenti ? » (p. 163) ; « Sentez-vous » (p. 164) ; « vous sentir » (p. 164) ; « Quand vous êtes-vous senti faire partie de l’Église avec le plus d’intensité ou d’acuité ? » (p. 164) ; « Qu’avez-vous ressenti ? » (p. 199) ; « Qu’est-ce que cela vous fait d’imaginer Dieu vous connaissant de manière très intime ? » (p. 179) ; « Comment vous sentez-vous à l’égard de celui ou celle qui vous a fait confiance ? Et à l’égard de Dieu ? » (p. 171) ; « Dieu a fait vos ‘reins’, et toutes vos entrailles. Cela change le regard qu’on a sur soi… comment vous sentez-vous ? Pouvez-vous le dire à Dieu ? » (p. 179) ; etc. Et le plus dingue, c’est qu’il fait passer cette séance d’anesthésie pour de l’application 100 % catholique et agréée de la méthode de discernement et de retraite spirituelle traditionnelle ignacienne (pauvre saint Ignace de Loyola !). Ce type est un grand malade, en fait.
 

 

Et pour couronner le tout, James Martin joue la maîtresse d’école. En effet, dans le dernier tiers de son livre, il nous laisse des exercices pratiques d’oraison, des travaux dirigés (à faire en groupe ou seul dans sa chapelle), des cahiers de devoirs de vacances gay friendly, si vous préférez. Par son ouvrage, il prétend proposer un guide de « méditation » (p. 34), un kit d’organisation de veillées, de conférences, de fondation de groupes de parole, d’animation de retraites spirituelles, de marches-pèlerinages, autour de l’homosexualité. Un peu sur le modèle des manuels sensibleristes et cliniques des Témoins de Jéhovah et de la Scientologie, qui, à chaque situation décrite ou problématique d’évangélisation donnée, attribuent un comportement à appliquer, un questionnaire (appris) à formuler (sans apparemment imposer les réponses). De surcroît, cet appel à méditer sous le prétexte LGBT, en mettant en place un pastiche sincère de lectio divina, induit l’idée que les situations gays friendly seraient Paroles d’Évangile, seraient bibliques (Dans l’idée, je n’y mettrais aucune objection, à la condition que soit défendue et vécue la continence homosexuelle… sauf que là, ce n’est pas du tout le cas). Le but caché de cette manigance est de faire de l’« identité gay » et de « l’amour » homo des créations divines, des lieux de bonheur, des dons de Dieu. Dieu nous aurait voulu homos et nous aurait donné notre homosexualité. Notre homosexualité serait Prière ! Il la met sur le même plan qu’une révélation divine, qu’une vérité éternelle, que la différence des sexes : « Pensez-vous qu’il était difficile à Jésus d’annoncer son identité au milieu de personnes qui le connaissaient si bien ? » (p. 187) ; « Selon vous, qu’est-ce qui a rendu Jésus capable de le faire ? Qu’est-ce qui vous rend capable de vous accepter tel que vous êtes ? Avez-vous déjà parlé de votre sexualité ou de votre identité à quelqu’un ? » (p. 188).
 

 

Et Mécresse Martin a pensé à tout le monde : les enfants mais aussi les parents et les prêtres sont « invités » à se questionner et à répondre aux questionnaires de la dame ! James Martin ouvre l’interrogation aux dimensions de l’Église et du monde, à l’ensemble des accompagnateurs des personnes homos : « Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir un enfant LGBT ? » (p. 76) ; « Qu’avez-vous ressenti la première fois que votre proche ou ami(e) vous a parlé de sa sexualité ? Quelle a été votre réaction ? » (p. 188) ; « De quelle manière manifestez-vous de la délicatesse envers les personnes LGBT ? » (éditeurs, p. 225) ; « De quelle manière la prophétie pourrait-elle aider la communauté LGBT à être plus délicate avec l’Église ? » (éditeurs, p. 228) ; etc. De plus, Maman Martin termine souvent ses paragraphes par des questions soulevées dont elle ne fournit pas de réponse. Juste comme une préciosité rhétorique qui fait ouvert mais qui en réalité est une démission, une projection narcissique : « Ne sommes-nous pas tous un peu dans cette situation ? » (p. 87) Sa pensée se suspend (et se dilue !) en esthétisme du point d’interrogation, en posture philosophique du Penseur de Rodin… C’est du dressage infantilisant pur et simple.
 

Maman Martin pose des fausses questions (… dont les réponses sont évidentes ; exemple : « Croyez-vous que tous sont bienvenus dans l’Église de Dieu ? » p. 230), pour occulter la seule vraie question qui est celle du COMMENT nous sommes les bienvenues. On n’arrête pas de nous demander notre avis, dans ce bouquin. Tous ces simulacres d’interrogations, c’est une manière de nous faire parler la bouche pleine, de ne pas avoir à défendre quoi que ce soit, et de donner l’impression à l’auditeur ou au lecteur d’être libre et acteur. « Le père Martin relate six histoires au sujet de personnes LGBT. Laquelle de ces histoires vous touche le plus ? » (éditeurs, p. 223) Ah bon ? Parce que c’est censé nous toucher ?? En réalité, sous forme de question, James Martin projette sur nous ce que nous penserions ou ce que nous devons penser. Il nous fait également du chantage aux sentiments, nous enferme dans la réaction et l’émotion, pour nous éviter de réfléchir ou de remettre en cause ses dossiers soi-disant « scientifiques », ses propos soi-disant « bibliques », et pour briser toute résistance : « Dans les statistiques sur les suicides de jeunes LGBT et le harcèlement dont ils sont la cible, le père Martin note qu’un(e) jeune gay, lesbienne ou bisexuel-le a cinq fois plus de chance d’essayer de se suicider qu’un(e) jeune hétéro. Ce chiffre vous surprend-il ? Comment cela peut-il amener à considérer l’inclusion des personnes LGBT comme une question de vie ou de mort ? » (éditeurs, p. 224). Quand je dis que Maman Martin tente de nous enfermer dans la réaction, je ne mens pas. Il ne parle justement que des réactions que ses propos suscite(raie)nt, pour faire diversion sur ces derniers : « déclencher des émotions et des réactions bouleversantes » (p. 23), « réactions si puissantes » (p. 23), « ces réactions » (p. 24), « réaction » (p. 38), « une réaction » (p. 61), « je lui demandai comment il avait réagi » (p. 78) « étaient invités à réagir » (p. 80). Et après, il a le culot d’étriller « la vague réactionnaire et intolérante qui s’abat sur les chrétiens » (4e de couverture)… Il allume le chauffe-eau de la réaction, pour feindre ensuite de ne pas prendre la douche, et la proposer hypocritement aux autres. Voyez-vous la doucereuse !
 

3 – QUE CACHE CONCRÈTEMENT LA GENTILLESSE GAY FRIENDLY MATERNELLE DE JAMES MARTIN ?

D’abord, on peut voir que derrière le sourire et la bonne intention de Maman Martin se cache un rabaissement des personnes dans l’infantilisation et l’épanchement émotionnel. C’est tout le discours du pervers narcissique, qui va fouiller dans les tréfonds de votre intimité et de votre psychisme, au nom de Dieu et de l’homosexualité, pour y débusquer la faille autant que la tendresse (la souffrance sublimée). « Raconte-nous comment tu souffres. » Tacitement, James Martin attend l’aveu de défaillance, le débordement émotionnel, veut que l’Enfant de Dieu (homosexuel ou gay friendly) craque, pour s’épancher ensuite avec fausse pudeur sur sa peine : « Avez-vous déjà été complètement rejeté ? Pouvez-vous parler à Jésus de cette souffrance ? Pouvez-vous partager cela avec lui dans la prière ? » (p. 188) ; « Pouvez-vous faire mémoire d’un moment où vous étiez désespéré ? » (p. 204) ; « Avez-vous jamais connu un désespoir semblable à celui des disciples d’Emmaüs ? » (p. 210) ; « Qui vous a accompagné dans vos phases de désespoir ? » (p. 210) ; « Une prière pour quand je me sens rejeté » (p. 211) ; « Cette histoire vous remplit-elle d’espoir, de désespoir, ou vous laisse-t-elle avec des sentiments contradictoires ? » (éditeurs, p. 226) ; etc. Maman Martin demande aux témoins qu’elle sollicite de pleurer/s’émouvoir sur eux-mêmes. Elle met le focus sur l’intimité souffrante, à l’américaine : « Qu’avez-vous eu à souffrir en raison de votre orientation sexuelle ou de votre identité de genre ? » (p. 76) Et c’est d’autant plus malhonnête que nous, personnes homos, sommes des proies faciles, car nous souffrons réellement, nos proches aussi, et nous avons peu d’occasions de l’exprimer en public et en Église.
 

Maman est là : « Vous n’êtes pas seuls. » (p. 147… You are not alone… en balançant la tête…). James Martin aime à flatter notre narcissisme, notre ressenti. Il se contrefiche de la réalité, du traumatisme de la pratique homo ou de l’étiquetage identitaire homo, il se fout de ce que nous vivons, de l’accueil vrai des personnes homosexuelles dans l’Église (et ses conditions exigeantes !). Il ne veut pas que nous soyons accueillies concrètement : il veut juste que nous nous sentions accueillies. La nuance est de taille ! Tout son discours nous concernant est centré sur le ressenti, en général négatif : « se sentir blessés, rejetés, exclus ou insultés par l’Église institutionnelle » (p. 30) ; « le sentiment de désespoir » (p. 34) ; « se sentir exclues » (p. 36) ; « ce sentiment de marginalisation chez les catholiques LGBT » (p. 37) ; « se sente reconnu et valorisé » (p. 49) ; « se sentir plus en lien avec l’Église » (p. 51) ; « se sont senties » (p. 58) ; « se sont sentis exclus » (p. 59) ; « comment il avait réagi » (p. 78) ; « se sente accueillie dans l’Église » (p. 79) ; « Ils sont vus comme ‘autres’. » (p. 95) ; « se sentir marginalisées » (p. 95) ; « ceux qui se sentent exclus » (p. 98) ; « se sent-il rejeté par l’Église ? » (p. 117) ; « senties accueillies » (p. 131) ; « catholiques LGBT perçoivent de l’hostilité » (p. 132) ; « perçoivent de l’hostilité » (p. 133) ; « se sentent appréciés » (p. 213) ; « se sentent exclus, rejetés, marginalisés » (p. 213) ; etc. Tout ce qui l’intéresse, c’est que nous, personnes homosexuelles, nous sentions « nous-mêmes », que nous nous sentions aimées ou haïes. Pas que nous soyons aimées !
 

Au fond, James Martin veut nous enfermer dans la victimisation et le misérabilisme. Il parle sans arrêt du sentiment d’exclusion : pas de l’exclusion elle-même. Pour manipuler le monde, soit il idéalise le tableau de l’homosexualité, soit il le noircit en jetant la faute sur l’extérieur et sur ceux qui refusent de rentrer dans sa croyance en « l’identité homo » et en l’« amour homo ». En lisant Bâtir un Pont, c’est flagrant comme James Martin ne s’axe que sur l’émotion forte ultra négative : « exprimé tant leur chagrin que leur effroi » (p. 27) ; « Quelques larmes au coin de l’œil d’un catholique LGBT » (p. 18). Il la guette au microscope ! Et quand elle ne vient pas des autres, il la surjoue sur lui. La bonne mère veut montrer qu’elle comprend tout, plaint tout le monde. En réalité, elle croit tout ce que lui disent les médias catastrophistes (en particulier étiquetés « alternatifs ») : « Une part de mon ministère en tant que jésuite a consisté à construire des ponts entre ces groupes. Après la fusillade d’Orlando, mon désir de le faire a grandi. » (pp. 30-31) ; « Je comprends les difficultés » (p. 31) ; « discrimination » (p. 71) « discrimination » (p. 72) « particulièrement dans les situations de persécution » (p. 82) ; « La vie semble parfois vide d’espoir. » (p. 201) ; « Dans de nombreux endroits dans le monde, les personnes LGBT sont sujettes à des traitements épouvantables. » (p. 82) ; « personnes persécutées » (p. 165) ; « L’épidémie de suicides parmi les jeunes LGBT ne peut pas laisser le cœur des chrétiens insensible. » (p. 213) ; etc. Quelles sont ses sources ? Aucune. A-t-il compris que la véritable homophobie était précisément la croyance en « l’identité » homo et la pratique homo, qu’il promeut ? Visiblement, non. En vérité, il s’en bat les steaks, de la réelle homophobie. Il ne fait qu’imposer une sensiblerie à la Yolande du Fayet de la Tour ou à la Nathalie de Williencourt. En plus, James Martin se sert du Catéchisme pour diaboliser le mot « discrimination » (or ce terme est neutre et signifie beaucoup plus positivement « distinction » : par exemple, « discriminer des phonèmes » dans l’apprentissage de la lecture, c’est distinguer les syllabes différentes) : « Le Catéchisme dit bien que ‘toute manifestation d’injuste discrimination’ doit être évitée. » (p. 83).
 

James Martin préfère se donner le beau rôle de la pleureuse et jouer la Mère Teresa qui irait seule aux « périphéries » : en vrai bobo (bourgeoise-bohème), il sublime l’altérité, la marginalité (ou plutôt ce qu’il se représente comme tel), la dissidence : « Encore une fois, il s’agit de quelqu’un vivant aux marges. » (par rapport à Zachée, p. 96). La bonne mère se présente hypocritement comme une humble servante, et voit sa sollicitude oppressante comme un merveilleux service aux déshérités, aux étrangers, aux laissés-pour-compte : « au service » (p. 101) ; « J’ai rencontré et servi de nombreuses personnes » (p. 40) ; Ayant moi-même travaillé avec des réfugiés… » (p. 83) ; etc. Et au cas où on la suspecterait d’arrivisme, elle bat sa coulpe et se frappe la poitrine en devançant ses accusateurs : « Je présente par avance mes excuses à ceux qui pourraient trouver que je minimise leur souffrance, méconnais leur situation. » (p. 40) On voit chez lui la dérive gnostique : il laisse entendre que Lui, en tant qu’interlocuteur privilégié, connaît et comprend mieux que quiconque les personnes homos : « Je commence à avoir une bonne perception de l’immense souffrance que les personnes LGBT peuvent éprouver dans leur relation avec des ministres de l’Église. » (p. 32) James serait la voix des sans-voix.
 

Au bout du compte, il parle de nous à notre place. L’apostolat de l’homosexualité par le père James Martin n’est pas autre chose qu’une usurpation d’identité(s). En effet, Maman Martine a une forte tendance à faire parler les gens à sa place, ou à s’exprimer en leur nom, ou bien encore à changer sa propre identité (en disant « ils », « lui », « nous », « les catholiques LGBT », « on », « mes amis ») pour ne pas avoir à dire dire « je ». En particulier quand il a un avis qui n’obéit pas au Magistère de l’Église, tel un caméléon, il endosse son masque d’Homme invisible. Par exemple, au moment de dénoncer le passage du Catéchisme de l’Église Catholique qualifiant les actes homosexuels d’« intrinsèquement désordonnés », et d’exiger son retrait, tout d’un coup, la première personne du singulier passe au « ils » dans la même phrase : « Pour ma part, tous les évêques que je connais sont sincères dans leur volonté de rejoindre pastoralement cette communauté » (p. 30).
 

Mais si James Martin tente de cacher son « je » dans les autres pronoms personnels, la plupart du temps, il préfère prendre moins de risque, en nous faisant parler à sa place, en nous citant, en recopiant fidèlement des passages (parfois spectaculairement tronqués et rabotés !) des autres. Et dans ce cas-là, la première personne du singulier ressort du bois, mais cette fois en tant que rapporteuse d’un événement ou d’un propos l’impliquant elle mais où elle accompagne une tierce personne. En gros, Maman Martin envoie quelqu’un dire à sa place ce qu’elle pense, pour ne pas porter la responsabilité des propos qu’elle écrit. Elle nous fait parler. Son livre n’est d’ailleurs composé quasiment que de témoignages reçus, comme en atteste la dédicace : « À toutes les personnes LGBT, leurs familles et leurs amis, qui m’ont partagé leurs joies, leurs espoirs, leurs chagrins et leurs angoisses. » (p. 7) ; Bâtir un Pont ressemble aux ouvrages-bidon d’Erwann Binet (La Bataille du mariage pour tous), de Jean-Pier Delaume-Myard (Homosexuel : contre le mariage pour tous), de Frigide Barjot (Qui suis-je pour juger ?), dans lesquels la florilège de témoignages est censé masquer l’absence d’analyse. Pour grossir le nombre de pages et en faire un bouquin publiable, James Martin a réuni et exhibe sa collection de lettres, de confidences, d’épisodes publics dans lesquels une personne homosexuelle (ou « affiliée ») s’exprime : « j’ai rencontré » (p. 119) ; « m’ont témoigné avec émotion leur gratitude pour ce livre » (p. 17) ; « déclencher des émotions et des réactions bouleversantes » (p. 23) ; « accueilli leur fils avec affection et à bras ouverts » (p. 114) ; « Elles m’ont partagé des récits personnels. » (pp. 31-32) ; « Un jeune homme gay m’a partagé » (p. 72) ; « j’ai écouté » (p. 13) ; « l’accompagnement » (p. 91), etc. James Martin se met lui-même en scène en tant qu’écoutant privilégié. Il se prend pour une psy (sans sa casquette de psy), un présentateur de talk show ou un modérateur de débat brûlant modestement en retrait.
 

En outre, j’ai remarqué que James Martin fait souvent parler les personnes homosexuelles à la troisième personne de l’indéfini (« tout le monde comprend que… », p. 50), ou bien à la première personne du singulier (« je »), en nous faisant répéter une phrase qu’il a préécrite sous forme de prière pour nous : « On me fait me sentir moins que rien. » (cf. la prière finale, p. 214). Il lui arrive aussi d’imposer une pensée en la glissant dans une tournure interrogative : « Pourquoi pensez-vous que l’écoute est essentielle ? » (éditeurs, p. 223) : Ah bon ? On pense ça, nous ?? Il use par ailleurs de la tournure passive, pour uniformiser la communauté homo catho et nous prêter sa propre perception de celle-ci : « Cet enseignement de l’Église n’a pas été ‘reçu’ par la communauté LGBT, à laquelle il s’adresse. » (p. 16) Ah bon ?? Parle pour toi, James ! Not in my name ! ; « Les personnes LGBT s’entendent souvent dire qu’elles n’ont pas leur place dans l’Église. » (p. 52) ; « Même si l’expression ‘actes intrinsèquement désordonnés’ s’applique à l’orientation et non à la personne, elle demeure inutilement blessante, comme me l’a dit un nombre incalculable de personnes LGBT. » (p. 102) ; etc. Je ne sais pas le nombre de personnes homos que James Martin connaît, qu’il représente, mais je prétends en connaître autant, voire plus que lui. Il obéit – et sans doute crée – une susceptibilité chez nous, personnes homosexuelles, qui fait le lit de notre douilletterie. Mais qu’il se détrompe : certaines personnes homos, sans être masos, sont très contentes et même rassurées de la dureté et de la radicalité de l’expression « actes intrinsèquement désordonnés ». Donc son discours « Nous sommes légion » (Mc 5, 9) ou « Je connais un nombre incalculable de personnes LGBT [blessées par le discours de l’Église institutionnelle] » (p. 102) ne tient pas. Je croise plus de catholiques homosexuels qui sont blessés du silence assourdissant des gens d’Église gays friendly de son espèce par rapport à la gravité des actes homos, que par les paroles claires du Catéchisme.
 

James Martin ne fait pas que se planquer derrière les personnes homosexuelles et leurs proches ou se servir de notre témoignage pour nous voler notre apostolat. Il parle également à la place des évêques, même si c’est moins fréquent : « Ce livre a été applaudi par plusieurs cardinaux, archevêques et évêques. » (p. 20) James Martin feint l’obéissance et l’humilité, l’obéissance à ses supérieurs. Il montre patte blanche, c’est-à-dire ses mots signés, ses sous-imprimaturCensor Librorum » et « Imprimi Potest » p. 20), ses certificats de bon disciple : « Ce livre a reçu l’approbation formelle de mon supérieur. » (p. 20). Il cite également la liste des évêques qui l’appuient (au nombre de cinq, p. 27), et rapporte les propos de prélats haut placés : « Le cardinal Christoph Schönborn a évoqué un couple d’amis gay qui avait transformé sa vision des personnes LGBT. Il s’est même publiquement félicité de leur union. » (p. 94). Comble de l’hypocrisie : James Martin applaudit même les groupes chrétiens d’accompagnement à l’adresse des personnes homos, qui défendent la continence, alors que lui-même ne la prescrit pas. Par exemple, il fait la promotion du groupe Courage International (que je surnomme Mourage International), en laissant un père de famille prôner à sa place ce mouvement (p. 118). Comme ça, il fait plaisir à tout le monde, et cloue le bec à ceux qui le suspecteraient de ne pas vanter la continence homosexuelle. Quel faux cul professionnel !
 

Vous vous en serez doutés, James Martin fait également parler le Pape François à sa place : « l’appel du Pape François » (p. 91) ; « Le pape François » (p. 101) ; etc. Il n’est pas le seul. Pape François par-ci, Pape François par-là… un vrai pantin, l’Argentin ! Solidarité et familiarité jésuite obligent ! Au dos du livre, James Martin prend bien soin de signaler que c’est le Pape qui l’a officiellement nommé en 2017 « consulteur au Secrétariat pour la communication du Saint-Siège et du Vatican. Entre parenthèses, je suis toujours à me demander aujourd’hui pourquoi le vrai Pape François ne dit rien contre la propagande actuelle du père James Martin (qui s’exprime pourtant en son nom et au nom du Vatican). Pourquoi ce silence ? Voilà pour moi un mystère…
 

 

James Martin fait la même récupération éhontée du Catéchisme de l’Église Catholique. Il n’a retenu de ce dernier qu’une seule phrase : celle sur « le respect, la compassion, la délicatesse ». Le reste du Catéchisme, centré sur la continence homosexuelle, l’exigence du célibat, le Salut de l’âme, l’accueil de la Croix de Jésus, et l’apostolat de l’analyse de l’homosexualité en direction du monde : à la poubelle ! Il ne présente la continence (autrement dit le célibat consacré) que comme une « option » ou une cohérence spécifique aux vœux religieux : pas du tout comme un appel universel à toute personne qui ressent une tendance durablement homosexuelle. C’est ce qui s’appelle un véritable travail de sape de la Bonne Nouvelle délivrée par l’Église à la communauté gay ! Et comme James Martin est un hypocrite de première catégorie, il se vaut de quelques citations vraiment tirées du Catéchisme, pour les applaudir comme des paroles divines, comme le ferait une groupie. « ‘Délicatesse’. C’est un mot magnifique utilisé par le Catéchisme. » (p. 91) Ainsi, il rassure et flatte son auditoire catholique, tout en maintenant discrètement sa censure. Ou alors il se cache sous les jupons de certains évêques ou cardinaux fantômes, pour ne pas assumer sa demande honteuse : « Quelques évêques ont déjà appelé l’Église à abandonner l’expression ‘objectivement désordonnée’ lorsqu’il est question de l’attirance homosexuelle (comme c’est le cas dans le Catéchisme, au n° 2358). » (p. 102) C’est bien joué. Pour les bons catholiques peu sourcilleux, ou qui ont du mal à digérer l’amertume des paroles du Catéchisme, ça passe très bien.
 

Plus embêtant encore : James Martin parle très souvent à la place du Christ. Et le pire, c’est qu’il est persuadé de délivrer Son message et de lui rendre humblement service ! : « Ce livre s’appuie sur les Évangiles et est parfaitement en phase avec l’enseignement de l’Église. » (p. 20) En fait, c’est du gros mytho. Le prêtre jésuite prête à la Bible des idées qu’elle ne diffuse pas. Il l’utilise en la citant abondamment pour en détourner le propos et justifier ses propres fantasmes amoureux, solidaires ou expansionnistes : « Lisez la parabole du Bon Samaritain. (Lc 10, 25-37) » (p. 83) ; « Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour. (Mt 10, 27) » (p. 24) ; etc. À en voir l’usage détourné qu’il en fait, la Bible se réduit manifestement à une Bible-prétexte (ou à un album-photos racontant des histoires légendaires) pour illustrer des valeurs humanistes, des sentiments ou des défauts purement humains. En effet, dans Bâtir un Pont, tous les textes tirés du Nouveau Testament sont présentés comme des tableaux idylliques dédiés chacun à une émotion (les personnages se métamorphosent en allégories de sentiments humains, si vous préférez) : par exemple, les compagnons d’Emmaüs représentent = la désespérance ; Marie-Madeleine = la fierté ; les disciples = la peur ; la Samaritaine = la honte ; Pierre = le remord ; Jésus dans la synagogue = la différence ; le psalmiste = la combattivité ; Zachée = le sentiment de rejet ; le centurion = la compassion ; etc. Ils deviennent des prétextes narcissiques à s’émouvoir et de regarder le nombril, des images d’Épinal, des personnages iconiques d’un film de Mel Gibson. Avec James Martin, on rentre en plein dans le délire mystique et béat de l’illuminisme protestant. Dans la cosmovision martinienne, tout est ramené à l’expérience et à la sensation personnelles. Il nous enjoint à une lecture introspective sentimentale de la Bible : « Si vous deviez raconter votre propre ‘chemin d’Emmaüs’, que serait cette histoire ? » (p. 210) James Martin s’étend en explications de technique et en conseils de prière, de méditation. Le texte biblique est transformé en support pour s’admirer narcissiquement en train de prier : « Lequel de ces passages bibliques vous parle le plus ? » (éditeurs, p. 230) (Navré mais un texte biblique ne « nous parle » pas : il parle, tout court !) ; « Avez-vous été capable de prier avec cette prière ? Que s’est-il passé quand vous l’avez fait ? » (éditeurs, p. 231). James Martin nous interviewe comme des gens allongés sur un divan et qui vivraient en direct l’expérience sensorielle extraordinaire que serait la prière. Il nous demande même de raconter nos sensations pendant l’oraison et post-oraison ! Il envisage la prière comme une technique d’hypnose ou une projection imaginaire, plus que comme une relation concrète, secrète (et parfois aride, il faut le reconnaître !) : « Cette façon de prier » (p. 153) ; « Souvent, cette technique » (p. 153) ; « cette technique » (p. 153) ; « cette lecture ignacienne où l’imagination joue un rôle important » (p. 154) ; « Essayez de vous imaginer dans la scène, et voyez quel genre de sentiments » (p. 154) ; « Passages bibliques pour réfléchir et méditer » (p. 149) ; « une méditation plus calme » (p. 153) ; « Vous pouvez essayer de vous imaginer dans une scène biblique. » (p. 153) ; etc. Faites gaffe, il est à deux doigts de nous demander de fermer les yeux pour de vrai ! Par des questions inquisitrices, il s’immisce mine de rien dans la relation intime entre le croyant et Dieu pendant la prière : « De quels fardeaux voudriez-vous vous décharger auprès de Jésus ? Et quels sont vos besoins, que voudriez-vous lui demander ? » (p. 198) ; « Pouvez-vous parler à Jésus de vos expériences en la matière ? » (p. 199) ; etc. Ce sont des phrases que j’ai pu entendre dans d’autres contextes (égrégores, hypnose de foule, séance collective de méditation pleine conscience, etc.). Et bien sûr, ces citations martiniennes tirées de la Bible ou d’un lexique spiritualiste familier aux croyants flattent beaucoup de catholiques par la projection narcissique individuelle qu’elles permettent, a fortiori en faisant mention d’un référentiel religieux qui les tranquillisent.
 

 

Par voie de conséquence, James Martin a une fâcheuse tendance à se mettre à la place du Christ et à lui prêter un regard et des intentions qu’il n’a pas. Par exemple, il se sert de l’épisode biblique du centurion pour asseoir sa propre conception (erronée) de l’Amour. Jésus devient alors le prétexte de la promotion d’un humanisme intégral et d’une lecture néo-marxiste de la Bible (= transgression des clivages de classes sociales) : « Jésus a vu en lui un homme dans le besoin, il a écouté son histoire et répondu à son besoin. » Non. Jésus ne répond pas aux besoins et aux désirs de tout un chacun (le mot « désir » revient souvent en bouche de James Martin). Sa Volonté, qui est la Volonté de son Père, est reine. Les pensées du Seigneur ne sont pas nos pensées. À certains moments, James Martin parle très clairement à la place de Jésus : « Ce que Jésus désirait, c’était créer un ‘nous’. Car pour lui, il n’y a pas ‘nous’ et ‘eux’. Mais seulement ‘nous’. » (p. 98) ; « Dieu désire la réconciliation et l’unité. » (p. 145) C’est faux : Jésus s’est toujours annoncé comme un séparateur et un Signe de contradiction. Certainement pas comme un Rassembleur. James Martin ne tarie pas d’éloges sur l’adaptation de Jésus à tous, sur son « amour inconditionnel » qui ne ferait pas de différence entre les Hommes : « Pour Jésus, il n’y avait pas d’‘autres’. Jésus voyait au-delà des catégories, il rencontrait des personnes là où elles étaient et les accompagnait. » (p. 95) ; « Quand Jésus rencontre une personne marginalisée, il ne voit pas des catégories mais des personnes. » (p. 95) ; etc. Euh… Qui fait des catégories de personnes à l’intérieur de l’Église, entre les personnes gays friendly et celles qui « ne savent/sauraient pas les accueillir », si ce n’est James Martin ? De plus, désolé de le dire, mais Jésus fait des différences entre les personnes. Il sépare, distingue, partage. Déjà au niveau des préférences : entre Jean et ses autres disciples, par exemple. Et même au niveau des classes sociales : je vous rappelle qu’il traite les Cananéens de « chiens » (Mt 15, 21), quand même. Excusez du peu… Les scribes, les pharisiens, les chefs des prêtres, les gens destinés à l’enfer, eux aussi, Jésus les distingue(ra) bien des « élus » de son Cœur. Même si incontestablement Jésus aime tout le monde, son adaptation aux gens est limitée, et son traitement est inégalitaire (mais juste !) puisque chacun est unique et libre.
 

 

J’ai bien peur que, sur ce coup-là, James Martin fasse preuve d’un christo-centrisme franc-maçon à la cardinal Sarah, qui fige Jésus en (top) modèle, en schéma, en patron (au sens architectural du terme), en puissant colosse de pierre : « Nous pouvons prendre Jésus comme modèle. » (p. 55) ; « Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin pour trouver un modèle à suivre. Dieu l’a donné en la personne de Jésus. » (p. 87) ; « Il a planté sa tente au milieu de nous. » (p. 87) ; « Dieu a planté sa tente chez nous » (p. 87) ; « En cela comme en toute chose, Jésus est notre modèle. » (p. 95) ; « Quelle image vous plaît le plus dans ce psaume 62 : Dieu comme salut, rocher, citadelle ou abri ? » (p. 183) ; « De quelle manière Dieu a-t-il été votre ‘rocher’ ? Comment Dieu peut-il être pour vous un ‘rocher’ à l’avenir ? » (p. 184) ; « Nous devons nous conduire de la même manière que Jésus. » (p. 213) ; « modèle au dialogue » (éditeurs, p. 226) ; etc. Dans la tête de James Martin, Jésus, c’est vraiment le « Dieu matière première », le roi solide comme un roc. Alors certes, James Martin parodie le discours franc-maçon (« Jésus ne leur parle pas en employant les mots du charpentier qu’il était, qui aurait pu dire, par exemple, ‘Allons construire la maison de Dieu’ ou ‘Venez, allons creuser les fondations du Royaume de Dieu.’ », p. 55) … mais pour mieux le copier en douce après (« Il ne faut donc pas prendre cet essai comme un plan d’assemblage du pont avec ses instructions de montage ni comme une étude rivet par rivet de sa structure, mais plutôt comme une esquisse, comme un point de départ, une opportunité de réflexion et de conversation. » p. 41 ; « Dieu est à la fois l’architecte, le bâtisseur et la fondation de ce pont. », p. 147). Car c’est bien James Martin en personne qui, en début de son ouvrage, accepte de recevoir le titre de « Bâtisseur de ponts » : « Lorsque New Ways Ministry (un groupe qui s’occupe des catholiques LGBT et les représente) m’a demandé quelques semaines après la tragédie d’Orlando si j’acceptais de recevoir leur ‘Prix du Bâtisseur de Ponts’ (Bridge Building Award) et de donner une conférence à l’occasion de la réception, j’ai accepté. » (p. 31) Par conséquent, on peut en déduire aisément que James Martin se prend pour le Christ. Nous reviendrons un peu plus tard sur le profil carriériste et PONTifical du personnage.
 

Plus grave encore, James Martin parle à la place de l’Esprit Saint. Certes, au détour d’une page de Bâtir un Pont, il Lui réserve une vibrante et brève révérence (« le Saint-Esprit », p. 146). Mais en y regardant de plus près, on voit que l’Esprit Saint, version James Martin, se fige en attitude, en posture esthétique CitroënInspired by you ») : « Quand nous écoutons, nous apprenons, nous sommes provoqués et inspirés. » (p. 77). En fait, James Martin ne s’intéresse pas à l’Esprit Saint en tant que tel mais à « un » esprit (« renforcer un esprit de ‘respect, compassion et délicatesse’ », p. 26). Lequel, me direz-vous ? Sans doute l’esprit du monde.
 

Par son essai Building a Bridge, James Martin instaure une véritable censure de la Vérité. N’en déplaisent à ceux qui sont charmés par son discours émotionnel ou à ceux qui ont eu l’impression d’apprendre, grâce à lui, à connaître la réalité homosexuelle. Dès le départ, en introduction du livre, il se justifie d’être superficiel, de survoler le sujet de l’homosexualité, voire même carrément de faire l’impasse dessus. Il annonce solennellement qu’il ne traitera pas de l’homosexualité en tant que telle, mais uniquement du « comment elle est perçue et vécue ». Et il pense que sa franchise – il parle beaucoup de « clarté » – fera illusion : « L’omission de considérations sur les relations homosexuelles était tout aussi intentionnelle » (p. 15) ; « J’ai ainsi décidé de ne pas évoquer cette question en profondeur puisque c’est une thématique sur laquelle les deux parties sont trop éloignées. » (p. 15) (Je croyais que tu voulais construire un pont… mais juste avant, tu clives, tu sépares de manière définitive, radicale, irrévocable et irréconciliable, les deux « mondes » que tu prétends ensuite unir : n’y a-t-il pas là, James, une véritable hypocrisie ? un méga foutage de gueule ??) ; « La même chose peut-être dite du mariage homosexuel : c’est un sujet sur lequel l’Église institutionnelle et la grande majorité de la communauté LGBT sont trop éloignées. […] Je n’entre pas dans le débat, préférant me concentrer sur les points de convergence. Ce livre n’est ni un traité de théologie morale ni une réflexion sur la moralité de la sexualité LGBT. Je ne suis pas spécialisé en théologie morale. Et surtout, il n’est pas nécessaire de toujours tout ramener à la sexualité. » (pp. 16-17). James Martin me fait penser à ces baigneurs qui dissertent sur la qualité de l’eau de la mer, sur les plaisirs de la baignade, pour inciter les autres à se baigner à leur place, pour vivre les délices de la baignade par procuration, … et surtout pour ne pas se mouiller (et mater les gens à poil) ! Nous voilà prévenus. Zéro réflexion dans le livre de James Martin sur le fait homosexuel, l’homosexualité, la réalité désirante homo-érotique, les lois pro-gays, la communauté gay et les comportements à l’intérieur du « milieu » homo, l’homophobie, la culture homosexuelle ! Aucun élément d’interprétation ni de sens ! Il restera sur le registre de la pure pleurniche béate. Et effectivement, pour ceux qui ont lu Bâtir un Pont en entier ou qui ont assisté à une de ses conférences, James Martin ne parle jamais d’homosexualité : il ne fait que citer des anecdotes où sont impliquées des personnes homosexuelles, et les émotions qu’elles ont suscitées. Ça s’arrête là. « Le livre ne traite pas la question des relations sexuelles entre personnes de même sexe ni celle du mariage homosexuel car l’Église institutionnelle et la plupart des catholiques LGBT sont trop éloignés sur ces sujets et il souhaite plutôt se concentrer sur les lieux de ‘possible convergence de vues’. » (p. 220)
 

Pourtant, il connaît l’urgence de l’éclairage sur ces sujets, il sait l’enjeu mondial et ecclésial dissimulé derrière l’homosexualité, il devine la gravité de la pratique homo puisqu’il prend soin de souligner l’importance (aux yeux de certains mais pas à ses propres yeux) de la fidélité à la promesse de célibat continent pour les prêtres à tendance homo (« célibat des prêtres qui sont gays et des membres d’ordres religieux féminins et masculins qui sont gays ou lesbiens et qui vivent dans la chasteté continente. » p. 62) ; « prêtre gay célibataire » p. 66). Mais rien à faire : il n’en parle pas. Il se cache derrière la loi ou la norme pour justifier par défaut la pratique homo. Comment s’y prend-il rhétoriquement ? En fuyant la morale par l’emploi d’adjectifs ou de mots qui sont de l’ordre de la neutralité sociologique et scientifique, de la logique, tels que « régularité/irrégularité » (« régulier/irrégulier ») ou encore « cohérence/incohérence » (cohérent/incohérence) : « irrégulières » (p. 71) ; « Voilà un mariage [entre une femme et une femme trans F to M] que la plupart des clercs qualifieraient d’irrégulier. Et pourtant, un modèle de fidélité et de loyauté. » (p. 81) ; « ‘Ce n’est pas là une situation que l’Église peut considérer comme régulière.’ » (le cardinal Christoph Schönborn, cité p. 94) ; « parfaitement cohérente » (p. 21) ; « rester cohérents » (p. 70) ; etc. Avec son légalisme chelou de la « régularité »/l’« irrégularité », qui autorise finalement des arrangements, des compromis, des tolérances, des aménagements, des accommodations, un « régime spécial », avec ce qui est considéré socialement comme des « exceptions » à cette loi, des « anormativités », du « hors norme », de l’« extraordinaire », de l’« exceptionnel », du « non-commun », des « minorités ne pouvant pas faire office d’exemple général », des « irrégularités », mais certainement pas des péchés, des interdits ou des maux, James Martin s’arrange habilement pour présenter la pratique homosexuelle ou transsexuelle comme une simple « anormativité », une différence qui est neutralisée et relativisée par l’existence de la règle, de la norme générale, mais non assimilable à un mal objectif ou à un signe de péché. Et les rares fois où James Martin concède que les personnes homos pratiquant leur homosexualité puissent être pécheresses, ce ne sera pas au titre de leurs actes amoureux (qu’il ne reconnaîtra toujours pas comme objectivement peccamineux) mais au nom de leur condition humaine pécheresse communément partagée avec l’ensemble des Humains (… donc au nom d’un communisme/universalisme du péché) : « Nous sommes tous pécheurs. » (p. 19) ; « La conversion est pour tous. » (p. 40) ; « Parfois, nous doutons d’être ‘dignes’ de suivre Jésus ou d’être aimés par Dieu. Tous autant que nous sommes, hétéros, gays, lesbiennes, bisexuel-le-s, transgenres, nous sommes imparfaits. Nous avons tous nos défauts. Nous sommes tous pécheurs. » (p. 189) ; « tous imparfaits » (p. 192) ; « les gens qui composent notre Église ne sont pas parfaits. Nous ne l’avons jamais été. Nous ne le serons jamais. » (p. 146 : ah bon ? Et l’éternité, alors ?) ; etc. Au bout du compte, James Martin nie le péché et la faute homosexuels, notamment en remplaçant le mot « repentance » par celui de « conversion » (p. 40). À l’entendre, les personnes homos pratiquant leur homosexualité ne seraient pas des pécheurs spécifiques, ni « plus pécheurs que d’autres » : « Je ne cherche pas ici à dire que les personnes LGBT devraient être traitées comme des pécheurs, c’est-à-dire de la même manière que toutes ces catégories de personnes de cette époque, car nous sommes des pécheurs. » (p. 97) ; « les gens qui composent notre Église ne sont pas parfaits. Nous ne l’avons jamais été. Nous ne le serons jamais. » (p. 146) ; « Nous sommes tous des pèlerins en chemin. » (p. 147) Par voie légale, ou par une logique humaniste numéraire, il désobjective et relativise la pratique homosexuelle, il exonère les personnes homosexuelles du péché. Et ça, c’est très grave car c’est un profond manque d’amour à notre encontre. C’est un déni de notre liberté et de notre responsabilité, en plus d’un mépris pour le Salut éternel de notre âme.
 

Je resterai pour ma part toujours estomaqué par l’aplomb et l’assurance des censeurs type James Martin, qui arrivent à blablater (sur des sujets pourtant aussi lourds que l’homosexualité et l’homophobie) en se donnant l’air de dire quelque chose d’hyper profond et de sauver l’Humanité, qui parviennent à mépriser chez les autres ce qu’ils prétendent détenir eux seuls, à savoir l’intelligence. Car dans le discours martinien, il faut voir comment il appelle à la démission intellectuelle, à la haine du jugement et de la raison humains. Par exemple, en promouvant la « conversion » (« metanoüs » en grec), il incite son auditoire à ne plus réfléchir : « ‘Méta’ signifie en grec ‘après’ ou ‘au-delà’, et ‘noüs’ signifie ‘esprit, intellect’. » (p. 40). Et tout au long de son écrit, il diabolise le jugement : « dépourvue de tout jugement » (p. 61) ; « libérées de ce besoin de juger » (p. 61) ; « un jugement inutilement cruel » (p. 104) ; « combattre les préjugés » (p. 164) ; etc. Or, si nous pensons et sentons, forcément nous jugeons et nous pré-jugeons ! C’est le propre de l’Humain !
 

Cette recherche de neutralisation de la raison et de la Vérité par la séduction, elle est tout à fait lisible dans l’attitude de James Martin et dans les propos qu’il rapporte du père de famille (papa d’un enfant homosexuel) venu rendre visite à son évêque pour le convaincre d’accepter/de justifier l’« identité et l’amour homosexuels » : « ‘Je tâchais de l’émouvoir et de ne pas m’engager dans un débat intellectuel.’ » (p. 117). Difficile d’être plus clair. James Martin nous incite d’ailleurs à draguer nos évêques. Le respect et l’émotion sont clairement définis comme des tactiques nécessaires à « la prise de conscience » (éditeurs, p. 226). James Martin est loin de faire figure d’exception parmi les clercs dans cette quête de gloire à travers l’homosexualité et à travers nous personnes homosexuelles. J’ai déjà observé à moultes reprises la complaisance et la gratification que trouvent certains prêtres à nous citer, à raconter dans un livre (en veillant à notre anonymat) un épisode de confessionnal qu’ils ont vécus avec nous, ou plusieurs échanges et amitiés qu’ils vivent à nos côtés dans « l’accompagnement » qu’ils nous « proposent ». Ils nous affichent comme autant de trophées et de preuves vivantes de leur incroyable ouverture et capacité à écouter, à s’approcher des « périphéries » et à aller là où beaucoup de leurs confrères prêtres n’iraient pas (par homophobie). Il y a autour de nous un enjeu mondial deviné mais souvent exploité sans vergogne par de plus en plus de prêtres qui rêvent en secret de nous ACCOMPAGNER (genre le père Louis-Marie Guitton à Mourage) comme un business, un apostolat ou un groupe de parole, un faire-valoir, un rôle indispensable dans le C.V. et la carrière du prêtre 2.0 ! Un attachement pour le moins suspect parce que ces prêtres ou évêques gays friendly ne veulent surtout pas que nous parlions d’homosexualité et d’homophobie. Ils nous l’interdisent, même, car nous leur piquerions la vedette et prouverions leur illégitimité à nous seconder. Leur carriérisme aussi.
 

Chez James Martin, cette obsession de devenir notre meilleure amie, notre confidente, notre maman-copine, est très forte. C’est Frigide Barjot, mais au masculin… et avec un col romain ! Quasiment à toutes les pages de Bâtir un Pont, on peut lire ce cri d’affamé d’« amitiés homo-sensibles » (comme dirait Jean-Michel Dunand). James Martin insiste beaucoup sur les amitiés particulières qu’il a tissées avec nous : « Un ami gay me l’a écrit… » (p. 23) ; « J’ai écouté leurs joies et leurs espoirs, leurs chagrins et leurs angoisses, accompagnés parfois de larmes, parfois de rires. Cela m’a amené à me lier d’amitié avec nombre d’entre eux. » (p. 29) ; « Je suis devenu ami avec nombre d’entre eux. » (p. 30) ; « Mon expérience avec les personnes LGBT est longue. » (p. 41) ; « L’un de mes plus vieux amis est un homme gay appelé Mark. » (p. 78) ; « entrer en amitié avec eux » (p. 92) ; « Un de mes amis, un homme gay nommé Brian » (p. 92) ; « l’importance de la familiarité et de l’amitié » (p. 93) ; « entrer en amitié » (p. 96) ; « un de mes amis gays » (p. 126) ; « amitié (p. 234) ; etc. On le voit gros comme une maison défendre en filigrane la notion très ambiguë d’« amour d’amitié » : « Dieu d’amour, aide-moi à trouver des amis qui m’aiment pour ce que je suis. » (cf. la prière finale rédigée par James Martin, p. 214). Le pire dans l’histoire, c’est que James Martin est plus occupé à se justifier de bien nous connaître, à montrer ses diplômes d’amitié avec nous, qu’à s’occuper vraiment de notre situation et à prendre le risque (comme le prennent les vrais amis) de nous dire parfois des vérités qui contrarient nos plans et nos rêves sentimentaux. Cette inquiétude démesurée à prouver sa légitimité (amicale) démontre au contraire que sa démarche n’est pas juste, n’a pas de légitimité ni de substrat de réalité d’amitié. Car sachez bien une chose, les gays friendly : nos vrais amis ne disent pas et ne se présentent jamais comme nos « amis ». Ça se voit tout naturellement, et ils n’ont même pas besoin d’étaler nos photos ensemble ou nos diplômes d’amitié pour qu’elle se voie. Nos vrais amis sont aussi ceux qui ne justifient ni la pseudo « identité » homo ni le pseudo « amour » homo. Le contraire de ce que fait James Martin. Lui, il désire tellement se rapprocher de nous, « entrer en amitié » avec les « catholiques LGBT », et prouver à travers nous l’existence et le bien-fondé de « l’identité-amour homo », qu’on a vraiment l’impression qu’il en est aussi et qu’il veut nous serrer. En plus, il nous présente comme des personnes très « affectueuses » (p. 60). Désolé James, mais on n’a pas gardé les cochonnes ensemble. « Je suis ton frère. » (p. 130) (Ça y est… il se prend pour Dark Wador maintenant !) Alors non. On va se calmer tout de suite.
 

De surcroît, James Martin semble s’être savamment composé toute une cour homosexuelle autour de lui. Depuis un moment déjà. « L’un de mes conseillers spirituels était un homme gay. » (p. 59) ; « les animateurs liturgiques les plus talentueux que j’ai connus durant mes presque trente ans comme jésuite sont des hommes gays. » (p. 59) ; etc. On dirait qu’il considère l’Église Catholique comme son garde-manger LGBT secret, son vivier perso d’amis-amants, d’autant plus qu’il évoque ouvertement dans son livre l’existence (numériquement importante) des curés gays (p. 124). Donc non seulement il réussit son coup médiatique en brisant un vrai tabou, en créant le Buzz du Siècle par l’annonce du Talon d’Achille de l’Église Catholique (à savoir l’homosexualité, bien plus encore que la pédophilie) sans régler le scandale (ça impressionne tout le monde, et ça intimide/fragilise l’ensemble des pasteurs). Mais en plus, c’est l’hypocrisie totale sur son cas personnel, puisqu’il réclame aux autres le coming out qu’il est incapable de faire lui-même. Récemment, un journaliste télé a cherché à savoir si James Martin était directement concerné par le sujet, ce à quoi il a répondu, en bon élève soumis et obéissant : « Mon supérieur, le Provincial des jésuites, m’a demandé de ne pas faire de déclaration concernant mon orientation sexuelle. » Tout le monde a compris. Son homosexualité est donc un secret de Polichinelle bien (mal) gardé ! En revanche, dans une autre vidéo, James Martin encourage carrément les prêtres à faire leur coming out. Il connaît pertinemment l’importance – et même la prévalence – de la continence (célibat consacré) pour vivre en conformité avec le Magistère de l’Église et pour une vie en sainteté et en Vérité avec Jésus. Mais il ne la défend pas. Et ce, à dessein. Et il ne la vit pas, je crois, ne serait-ce qu’en ne l’exigeant pas des autres. Ceci est vrai également pour les prêtres et les gens qui soutiennent le discours de James Martin. À commencer par le traducteur français de Bâtir un Pont, le dominicain ultra bobo (et surtout ultra gay refoulé) Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond – qui comme par hasard me conchie sur Twitter (pseudo : OBrother_op), et n’hésite pas à défendre sa croyance en l’« amour » homo, y compris dans les sphères tradis, sans en assumer les conséquences et sans craindre les poursuites. Ces défenseurs sacerdotaux de la pratique homosexuelle courent en liberté, sévissent de manière à la fois suffisamment publique et ambiguë pour passer entre les mailles du filet de la censure ecclésiale. Leur fourberie, difficile à prouver (à moins de les prendre sur le vif), n’en est que plus écœurante. Mais un jour, ils récolteront les fruits de leur désobéissance, de leur arrivisme et de leur duplicité. Ça, c’est sûr.
 

 

En parlant d’arrivisme, le livre de James Martin, mais aussi ses interventions publiques, transpirent le désir de carrière. Même dans les remerciements de la fin, on a le bonheur d’apprendre que la rock-star jésuite a un agent ! : « Merci à Donald Cutler, mon agent si extraordinaire et si extraordinairement enthousiaste. » (p. 234) Quel prêtre ou religieuse digne de cette charge a un « agent », sans déconner ?!? De plus, il suffit d’entendre James Martin parler de l’Église-Institution pour voir qu’il la conçoit comme un appareil étatique, un instrument pour accéder au pouvoir, une forteresse ou entreprise, un projet architectural, et non d’abord comme le Christ en personne, pauvre et en Croix : « L’Église fonctionne » (p. 34) ; « à l’église Saint-Paul-Apôtre de New York » (p. 24) ; « l’université Villanova, proche de Philadelphie » (p. 25) ; « l’appartenance à l’Église » (p. 38) ; « la marche de l’Église » (p. 46) ; « le porche » (p. 51) ; « participent à l’édification de l’Église » (p. 60) ; « participent à l’édification d’une paroisse ou d’un diocèse » (p. 60) ; « participent à l’édification de l’Église » (p. 63) ; « L’Église institutionnelle doit se tenir avec les catholiques LGBT. » (p. 75) ; « établissements catholiques » (p. 75) ; « l’Église institutionnelle » (p. 107) ; etc.
 

Dans Bâtir un Pont, James Martin évoque sans arrêt le travail : « agents pastoraux » (p. 13) ; « le travail de l’Évangile » (p. 28) ; « j’ai exercé » (p. 28) ; « J’ai travaillé avec elles. » (p. 28) ; « travail » (p. 28) ; « travaillé » (p. 29) ; « travailler » (p. 29) ; « travaillé » (p. 33) ; « la quantité de travail » (p. 35) ; « travailler avec plus d’ardeur » (p. 37) ; « travail » (p. 41) ; « un poste officiel » (p. 46) ; « la fonction » (p. 46) ; « travaillant » (p. 59) ; « j’ai travaillé » (p. 59) ; « meilleurs employés » (p. 61) ; « travailleur » (p. 61) ; « travaillant » (p. 61) ; « travaillent » (p. 63) ; « travail » (p. 67) « travail » (encore p. 67) ; « employeur » (p. 68) ; « emploi » (p. 68) ; « emploi » (encore p. 68) ; « poste » (p. 68) ; « employés » (p. 68) ; « embauche » (p. 69) ; « salariés » (p. 69) ; « travaillent » (p. 69) ; « employés » (p. 70) ; « activité professionnelle » (p. 71) ; « employés » (p. 71) ; « poste officiel » (p. 75) ; « employés » (p. 85) ; « travaillait » (p. 92) « travaillait dur » (p. 93) ; « un poste » (p. 93) ; « patron » (p. 93) ; « travaillait » (p. 93) ; « son poste » (p. 100) ; « leur emploi » (p. 100) ; « son activité » (p. 100) ; « Ayant moi-même travaillé avec des réfugiés… » (p. 83) ; « travaille » (p. 85) ; « poste » (p. 122) ; « travaillant » (p. 143) ; « Pierre dit qu’il a travaillé dur » (p. 191) ; etc.
 

La métaphore du pont ou du viaduc à construire pour accéder à l’Église-Institution, est omniprésente dans le livre de James Martin, et est typiquement franc-maçonne : « tracent des frontières » (p. 34) ; « Où voyez-vous des chrétiens tracer de telles frontières ? » (p. 221) ; « traces de l’action » (éditeurs, p. 232) ; « l’action » (p. 39) ; « des pierres » (p. 146) ; « C’est en construisant ce genre de ponts qu’on arrivera aux plus beaux résultats. » (p. 118) ; « l’essentiel des critiques s’est avéré constructif » (p. 18) ; « constructive » (p. 18) ; « construit » (p. 45) ; « construction » (p. 64) ; « construire la confiance » (p. 56) ; « l’édification de toute la communauté des croyants » (p. 108) ; « construire » (p. 222) ; « la construction du pont » (éditeurs, p. 227) ; « construction du pont » (éditeurs, p. 232) ; « continuer à progresser dans la construction de ce pont » (éditeurs, p. 232) ; « deux tours du World Trade Center » (p. 66) ; « tour » (p. 111) ; « tours » (p. 111) ; « édifiante » (p. 13) ; « La responsabilité de bâtir ce pont » (p. 14) ; « tout projet de ‘pont’ » (p. 19) ; « pont » (p. 20) ; « un profond désir de ponts dans notre Église » (p. 25) ; « construire des ponts » (p. 26) ; « jeter un pont » (p. 28) ; « un pont » (p. 45) ; « meilleurs ponts » (p. 45) ; « ce pont » (p. 45) ; « le pont » (p. 47) ; « en se tenant sur le pont » (p. 18) ; « construire un pont » (p. 142) ; « Ensemble sur le pont » (p. 145) ; « Il parla du respect comme d’un outil pour bâtir un pont. » (p. 114) ; « Je lisais la Règle de saint Benoît […]La Règle » (p. 115) ; « le fondement » (p. 51) ; « fondamental » (p. 70) ; « fondamentaux » (p. 70) ; « constituer une barrière » (p. 56) ; « la barrière à l’entrée du pont » (p. 142) ; etc. Je rajouterais que James Martin développe le concept (très franc-maçon) de la quête : « continuer à soutenir les catholiques LGBT dans leur quête d’une place au sein de l’Église » (p. 22) ; « quête » (p. 33) ; « requêtes » (p. 122) Il insiste aussi sur un autre leitmotiv dynamique de la Franc-Maçonnerie : l’amélioration et la transformation : « meilleurs ponts » (p. 45) ; « meilleurs employés » (p. 61) ; « les meilleurs évangélisateurs » (p. 61) ; « Nous nous efforçons de faire de notre mieux. » (p. 192) ; etc.
 

À vrai dire, James Martin semble fasciné par le pouvoir (cf. « pouvoir » p. 54 ; deux fois le mot « pouvoir » pp. 157-158) : « Dans l’Église catholique, c’est la hiérarchie qui possède le pouvoir institutionnel. Les membres de la hiérarchie peuvent autoriser les fidèles à recevoir les sacrements, autoriser ou empêcher les prêtres de célébrer les sacrements, ils peuvent fermer ou ouvrir des paroisses ou des aumôneries diocésaines, autoriser les gens à conserver leur poste dans une institution catholique, et ainsi de suite. Mais les catholiques LGBT ont eux aussi du pouvoir. » (p. 107) ; « Dans l’Église institutionnelle, c’est toujours la hiérarchie qui détient le pouvoir. » (p.108) C’est simple. Il voit les évêques comme des gestionnaires. Bref, des pièces maîtresses : « les évêques doivent : trouver… […] gérer… […] décider… […] trouver de l’argent frais… […] accompagner la croissance… […] répondre aux plaintes » (p. 122). C’est pour ça qu’il prétend bichonner l’Église. À ses yeux, elle est un outil précieux pour son ascension : « utiles » (p. 12) ; « utile » (p. 18) ; « utiles » (p. 38) ; « utile » (p. 41) ; « utile » (p. 46), « utile » (p. 113) ; etc. C’est pour ça aussi qu’il insiste beaucoup sur la nécessité de la respecter et de respecter ses fonctionnaires, afin d’atteindre ses objectifs et réaliser ses projets : « respecter la hiérarchie » (p. 114) « Leur enseignement mérite notre respect. » (p. 109). Il appelle même de ses vœux à prier pour les dirigeants de l’Église (« une vraie compréhension de la vie de ceux qui détiennent le pouvoir dans l’Église institutionnelle. » p. 119 ; « Qu’est-ce que cela pourrait vouloir dire que de manifester de la compassion à l’égard de la hiérarchie ? » p. 119 ; « prier pour eux » p. 133 ; « une prière sincère » p. 133 ; « Les catholiques LGBT sont invités à la compassion et à la prière pour nos ‘frères religieux qui luttent’[contre leurs propres penchants homosexuels refoulés], même lorsque leur comportement les a parfois identifiés aux ennemis de la communauté LGBT. » p. 126) ; etc.), non pas dans un vrai élan du cœur, mais pour habiller sa condescendance anticléricale de piété et de bonté sacrificielle, pour acheter le silence et la paix de ses chefs, par pure stratégie et intérêt. D’ailleurs, James Martin conseille à ses frères catholiques LGBT d’imiter sa ruse et de faire profil bas avec les évêques : « Ne serait-ce que d’un point de vue strictement humain, c’est une stratégie qui peut se révéler payante : si vous voulez vraiment avoir de l’influence sur la façon dont l’Église traite les questions LGBT, il peut être utile de gagner la confiance des membres de sa hiérarchie. » (p. 113)
 

Mais je crois que plus profondément, derrière toute cette manigance carriériste de James Martin se cache un plan de vengeance et de destruction contre l’Église-Institution, dont son commanditaire, aveuglé par ses bonnes intentions cléricalistes, n’a peut-être pas encore pris toute la mesure. Ce qui est certain, c’est que James Martin considère les gens d’Église comme fautifs et entend bien leur faire payer la facture de cette « faute » : « La seule évocation de la possibilité d’accueillir des personnes LGBT pouvait susciter les commentaires les plus homophobes et haineux qu’on puisse imaginer. » (p. 17) ; « La quasi-totalité des licenciements dans des institutions catholiques invoquait comme motif des questions LGBT. » (p. 68) ; etc. James Martin se sert de l’homosexualité et de la caricature sincère qu’il se fait des souffrances réellement vécues par les personnes homosexuelles (et peut-être aussi de la révolte qui émane de son propre refoulement d’homosexualité) pour faire culpabiliser les chefs de l’Église-Institution, leur faire porter le chapeau, les traîner en procès devant les tribunaux médiatiques de la planète, et régler ses comptes (ou un vieux contentieux que j’ignore encore : en tout cas, je devine juste que c’est du lourd). Il parle en effet du « rejet dont sont victimes les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres » (4e de couverture), de « la vague réactionnaire et intolérante qui s’abat sur les chrétiens » homos (idem), d’« un déferlement de haine » (p. 17) de la part des catholiques conservateurs à son encontre et à l’encontre de ses protégés homosexuels qui « ont été blessés par leur Église » (p. 213). Il va jusqu’à imputer des vagues de suicides et de dépressions de jeunes aux rédacteurs des paragraphes sur l’homosexualité dans le Catéchisme de l’Église Catholique : « ‘Les gens comprennent-ils l’effet d’un tel langage sur un garçon gay de 14 ans ? Cela peut le détruire.’ » (James Martin à propos de la qualification des actes homos en tant qu’« intrinsèquement désordonnés », pp. 104-105). Il déplore aussi l’existence de prêtres homophobes, « haineux et blessants par manque d’éducation » (p. 126), et entend justement les éduquer, les corriger : à un moment du livre, il énonce carrément une ligne de conduite épiscopale (il a rédigé une sorte de « Déclaration des droits et des devoirs des évêques » pp. 126-127). Il ne rigole pas, le James Martin. Je pense même qu’il veut éclater l’Église (même si, par ailleurs, il ne jure que par son unité). La preuve de cela, c’est qu’il met le terme au pluriel : « les chrétiens et leurs Églises » (p. 13).
 

Pour faire passer subtilement la pilule de sa vengeance à ses adversaires épiscopaux et cardinalices, il use premièrement de la menace amène de la délation. Et Dieu sait si en ce moment, elle est efficace, cette menace, étant donné que l’homosexualité est devenue le fer de lance invisible principal de l’anticléricalisme mondial (le fer de lance visible, c’est la pédophilie, et dans une moindre mesure, le sexisme). Le père James Martin, en s’avançant officieusement comme « homo non pratiquant » et officiellement comme « prêtre accompagnateur des LGBT », et en mettant l’homosexualité sur la table des négociations entre l’Église et le monde, s’est mis à l’abri, y compris dans son exposition médiatique ; et surtout, il a posé un ultimatum très dissuasif à sa hiérarchie ecclésiale pour obtenir ce qu’il veut : « J’accepte votre statut de supérieurs hiérarchiques, et mon statut de sous-ministre, mais vous, en contrepartie, vous arrondissez les angles du Catéchisme sur l’homosexualité. Sinon, je vous dénonce pour homophobie ou pour pratique homosexuelle sacerdotale massive cachée… Et là, c’est le pavé dans la mare! »
 

Dans un second temps, pour mener à bien son plan de vengeance contre l’Église, James Martin use de la métaphore – apparemment fédératrice, et séduisante intellectuellement et visuellement parlant – du « pont à double sens » (p. 31), qui ressemble à un trait d’union équilibré, neutre et impartial, suspendu entre la communauté LGBT et l’Église institutionnelle… mais dans les faits, il fait l’inverse de les unir puisqu’il considère que c’est à l’Église-Institution de faire le premier pas, de s’adapter, et que c’est elle seule la fautive de l’histoire : « Une grande responsabilité dans ce travail de dialogue incombe à l’Église institutionnelle : c’est elle qui a causé chez les personnes LGBT ce sentiment de mise à l’écart, et non l’inverse. […] c’est le clergé et les pasteurs de l’Église qui sont responsables de la marginalisation. » (p. 14) ; « Comme je l’ai dit, c’est bien l’Église institutionnelle qui a causé ce sentiment de marginalisation chez les catholiques LGBT, et non l’inverse. » (p. 37) ; « La responsabilité de la construction du pont incombe plus à l’Église institutionnelle qu’aux catholiques LGBT » (p. 219) Au bout du compte, le « double sens » en question n’est pas synonyme de circulation bilatérale, mais plutôt d’« ambiguïté ». « Entre ces deux groupes que sont la communauté LGBT et l’Église institutionnelle, un fossé s’est creusé, une séparation qui réclame qu’un pont soit jeté. » (p. 28) Mais qui les a « éloignés » (il utilise ce même adjectif quatre fois, p. 15, 16, 17 et 220) si ce n’est James Martin lui-même ?? En réalité, par le symbole du pont, l’auteur adopte une vision très manichéenne et binaire du dialogue entre les personnes homosexuelles et les chefs de l’Église. Comme par hasard, dans le tableau qu’il a théorisé, il place les opposants « homophobes » dans les eaux sombres en dessous du pont (« Et combien les eaux qui coulent sous le pont sont dangereuses » p. 18 ; « eaux sombres » p. 146)… et lui au-dessus !
 

James Martin, hypocritement, ne se croit ni faire partie de l’Église-Institution ni de la communauté LGBT, et tacitement, il laisse pourtant entendre qu’il les représente toutes les deux. En endossant le rôle de modérateur, d’intermédiaire, de médiateur, d’arbitre fixant les règles, en s’attribuant le rôle de soi-disant « juste » milieu ou de douanier, il se prend pour le pont, et donc pour le Pape (l’adjectif « pontifical » ou « pontif » vient précisément du mot « pont »). Il est galvanisé par son statut d’exception sacerdotale. Il cite même un témoin homosexuel lui décernant ce titre : « Entendre un prêtre dire les choses que tu dis est un contre-exemple frappant. Entendre un membre du clergé dire des choses positives sur les personnes LGBT est tout à la fois nouveau et bouleversant. » (p. 24)
 

À travers l’image (très simpliste) du pont, James Martin plante le décor d’un nouveau paradis où il est le roi (« Faire confiance à ce pont, c’est croire que les gens finiront par l’emprunter. » p. 145), le maître d’un monde intermédiaire, d’un sas vers le Paradis de Jésus et de l’Église-Institution, avec des péages et des barrières : « Sur le pont, il y a des péages » (p. 145). Ce qu’il se garde bien de dévoiler, c’est que « ce voyage sur le pont » (p. 147) sera pour beaucoup sans retour, et que son douanier ne laissera pas passer sur l’autre rive (l’Église-Institution) ceux qui l’emprunteront : « Vivre dans le respect, la compassion et la délicatesse, cela a un prix. » (p. 145) Ce prix, c’est l’acceptation du péché et le renoncement à la Vérité et au Salut. C’est la reddition de Jésus et de son âme. C’est l’équivalent de trente piécettes d’argent.
 

Je me trouvais il y a quelques jours à une réunion Pôle Emploi en collaboration avec des travailleurs sociaux, pour inciter ceux qui demandent à percevoir le RSA (Revenu de Solidarité Active) à mériter ce dernier et à trouver un emploi (je n’ai pas dit « un travail »). Même s’ils veulent au final nous faire rentrer dans leur Système de salariat, il s’agit pour ces agents de la Mairie de Paris d’insister sur la notion de partenariat à double sens (précisément), de contrat de confiance, afin d’éviter tout assistanat ou impression d’assistanat. Ils parlent de « Contrat d’Engagement Réciproque », de « travail de co-construction », nous jurent que « rien n’est obligé », qu’ils sont là pour « nous donner des outils pour creuser nos projets et non les leurs ». C’est exactement le même dispositif de smart contract que propose James Martin avec son pont à double entrée et double sens, sauf que dans son cas, son contrat donnant-donnant mériterait de s’appeler « Gay Spirit Contract », et que le système dans lequel il veut nous faire rentrer est la croyance en « l’identité » et en « l’amour » homo (voire la pratique homo et la bénédiction religieuse des « couples » homos). Il met en scène, de manière puante (il faut le dire) et forcée, une singerie de réconciliation. Car comment parvenir à une véritable réconciliation sans Vérité ? James Martin s’annonce comme le Grand Réconciliateur, le Pont humain, l’entre-deux entre des factions décrétées préalablement « opposées » à qui il permettrait de « faire la paix » : « De la même manière que l’Église institutionnelle est appelée à voir des frères et des sœurs dans la communauté LGBT, la communauté LGBT est invitée à voir les pasteurs de l’Église comme ses frères. » (p. 121). Il parle d’instaurer l’« égalité du cœur » (p. 123).
 

En fait, malgré ses dires, son pont est à sens unique : c’est à nous d’aller le rejoindre dessus, et plus fondamentalement, de passer sur lui. Venez vers moi. J’ai trouvé la « voie du pont » (p. 145) : « Par-dessus tout, j’aimerais offrir à tous ce pont et le soutenir. » (p. 38) ; « Je vous invite maintenant à me rejoindre sur ce pont » (p. 41) ; « Je voudrais vous inviter à marcher avec moi » (p. 45) ; « le pont que je vous invite à franchir » (p. 146) ; etc. James Martin n’appelle pas à aller vers l’Église-Institution ni à s’adapter pleinement à Elle. Le lien (= le pont) pour aller vers l’Église-Institution semble plus important à ses yeux que l’Église-Institution. Et la direction de son pont penche largement plus vers la communauté LGBT que vers une réception plénière du contenu du Catéchisme à propos de l’homosexualité. Il propose davantage un mouvement unilatéral (c’est-à-dire celui qui va dans son sens et vers lui) qu’un mouvement vers ceux qui ne pensent pas comme lui : « Je vous ai invités à parcourir avec moi ce pont. » (p. 145)
 

James Martin est un stratège machiavélique (au sens historique de l’adjectif, et non d’abord manichéen et moral). À son avis, la fin justifie les moyens. Il aime à s’apitoyer sur ses préférés – en l’occurrence nous catholiques LGBT – et à rentrer dans le jeu de notre sentiment d’être des victimes de notre propre Église : « Ooooh mes pauvres… Les chefs de notre Église ont été crès crès méchants avec vous. Ils ne vous/nous comprennent pas. Ils se trompent sur vous. Je sais. Mes collègues me font parfois secrètement honte… Excusez-les… » James flatte en nous une victimisation, nous drague de manière à la fois maternante et paternante – donc apparemment « chaste » – tout en temporisant nos supposées « attentes irrépressibles » et en négociant avec nous un échéancier basé sur une singerie de pardon, de patience et de prière : « Vous ne serez pas aussi méchants que les chefs de l’Église institutionnelle l’ont été avec vous ; car vous êtes plus intelligents et plus Grands Seigneurs qu’eux, plus rusés et magnanimes. Plus catholiques, au final. Priez pour vos ennemis, faites mine de les écouter, conquérez leur cœur… et bientôt, ils vous mangeront dans la main, vous verrez. Ils sont durs à cuire, mais ce ne sont pas des mauvais bougres. Ils ne mordent pas. En plus, c’est maintenant qu’il faut croire à notre lente offensive car ils sont influençables et extrêmement affaiblis en ce moment. Alors armez-vous de patience. Souriez-leur comme si de rien n’était. Leur ralliement à notre cause universelle LGBT est proche. Nous les amadouerons et les aurons à l’usure. C’est juste une question de temps, d’attitude, de présentation, de changement. » : « changement » (p. 40) ; « Les temps changent, lentement. » (p. 128) ; « L’Église change petit à petit. » (p. 129) ; « ce changement » (p. 129) ; « faire changer les choses » (p. 143) ; « changer » (p. 213) ; « changer » (p. 221) ; « progresser » (éditeurs, p. 232) ; etc. Toutefois, James Martin la joue fine et devance la critique de sa rhétorique du changement et de la réforme, en ne laissant pas transparaître de grands désirs de révolution spectaculaire. Comme il dit lui-même, le pont est la métaphore du « changement progressif » et non du changement brutal : il se dédouane d’une « promotion d’un changement radical dans l’enseignement de l’Église institutionnelle » (p. 20). Le pont se présente comme la gentille passerelle d’une innocente promenade… même si factuellement, c’est plutôt un pont-levis d’assaut en douceur des idées gays friendly dans l’Église.
 

La démarche de James Martin est d’autant plus perverse qu’elle est caressante, sincère, bien-intentionnée, franche, donc (inconsciemment ?) franc-maçonne. La franchise (ou la sincérité, les bonnes intentions non suivies des actes d’humilité) est la signature de la Franc-Maçonnerie par excellence : « le souhait d’aborder ces questions de manière franche » (p. 24) ; « pour ma part, tous les évêques que je connais sont sincères dans leur volonté de rejoindre pastoralement cette communauté » (p. 30) ; « de manière honnête » (p. 56) ; « sincèrement » (p. 117) ; « en toute franchise » (p. 120) ; « une prière sincère » (p. 133) ; « Vous avez pu parler franchement de votre sexualité » (p. 198). Je pense que Jésus, face la puanteur d’obséquiosité de James Martin, dirait à ce dernier, s’il pouvait s’adresser à lui distinctement : « Arrière Satan ! », comme il l’avait fait avec saint Pierre. Ou mieux : « Judas, c’est par un baiser que tu me livres ? ».
 

James Martin a l’air très fan du protestantisme. Comme je l’ai signalé plus haut, il chante la cohésion des Églises méthodistes (p. 86). Et sur son mur Twitter ; il partage énormément de photos qui font partie de l’imagerie traditionnelle des sectes issues du protestantisme comme par exemple les Témoins de Jéhovah ; et il s’attarde beaucoup en hommages sur les grandes figures du protestantisme évangéliste mondial, telles que Billy Graham ou encore le pasteur Martin Luther King. S’il est cohérent, ce qu’on pourrait lui demander, c’est de se positionner plus clairement, voire de changer carrément de crèmerie, plutôt que de faire semblant d’être encore catholique. Si l’enseignement catholique sur l’homosexualité ne lui plaît pas, et qu’il le distord continuellement en public, eh bien qu’il le laisse tomber une bonne fois pour toutes, au lieu d’entraîner mes frères prêtres ou/et homosexuels catholiques dans ses erreurs et sa révolte. Dans ma bouche, ce n’est même pas une proposition. C’est un conseil insistant. Pour le bien de l’Église et son bien à lui.
 

 

J’arrive à la fin de ma critique de Bâtir un Pont de James Martin (qui m’a pris une semaine entière de travail !). Alors merci doublement de l’avoir lue jusqu’au bout. En conclusion, il apparaît que le profil du bonhomme, et le phénomène réformiste qu’il incarne, ont de quoi nous inquiéter fortement. Et néanmoins, comme je l’ai signalé plus haut, plus urgente me semble l’identification de déviance chez le cardinal Sarah (car celle-là, peu la voient) que chez James Martin (celle-ci, tout le monde la voit et s’en sert même pour faire diversion par rapport au cardinal Sarah). Et vu la bêtise et le manque de finesse des médias de la Réacosphère d’extrême droite (Médias Presse Infos, le blog de Jeanne Smits, Riposte Catholique, Réinformation TV, Le Salon Beige, L’Incorrect, etc.), on est encore loin de la clairvoyance collective. Si James Martin est la bonne mère, le cardinal Sarah est le bon père (qui, en ce moment, parraine les « homos mais pas gays » comme Daniel C. Mattson). S’acharner sur le père James Martin, cela revient presque à tirer sur une ambulance. Plus courageux et subtil est celui qui dénoncera la traîtrise du cardinal Sarah et le dévoiement de l’association Mourage. Car là, c’est l’aveuglement général. Force et humilité de Jésus à nous tous !
 

Le cardinal Sarah est bien franc-maçon et obéit à un christo-centrisme luciférien


 

Deux ans après sa visite à Chartres, le cardinal Sarah récidive. Il a à nouveau servi la même soupe aux catholiques traditionalistes et aux scouts d’Europe, qui ont avalé comme du petit lait son discours radical et guerrier inconsistant. C’était il y a 3 jours au pèlerinage de Chartres, lors de la messe de la Pentecôte. Les catholiques n’y voient que du feu puisque le cardinal parle de tout ce qui a l’air catholique : la Croix, l’Eucharistie, Jésus, la Vierge, les prêtres, l’Esprit Saint. Il salue même le Pape François à la fin de son homélie. Discours très bien huilé.
 

Oui. Il y a un vrai problème dans son homélie, et plus largement dans sa conception du Christ : il fait de Jésus une ampoule, une lumière (lui dira « LA Lumière »). Or, ceci ne sera vrai que dans l’ordre de l’éternité et de la Parousie. Avant, le Christ est mêlé aux ténèbres, au point de s’y identifier. D’un point de vue chronologique, temporel, Jésus n’apparaît pas encore dans l’éclat lumineux de sa Gloire. Il est même mélangé à la boue, au péché, à l’obscurité, à l’ignominie de la Croix des coupables : « Dieu l’a fait péché pour nous. » (2 Co 5, 21) La Lumière de Jésus n’a donc rien à voir avec l’évidence spirituelle et éblouissante que beaucoup d’éclaireurs lancés sur les routes du Martyre Catholique par le cardinal rouge voient en elle avec des étoiles jansénistes et conquérantes dans les yeux. La dialectique lumière/ténèbres du cardinal Sarah, même si elle rassure car elle a l’air clinquante, dynamique, vigoureuse et christocentrée, est en réalité très simpliste, binaire, manichéenne, luciférienne. À l’entendre, il y a ceux qui appartiennent à la Lumière (Jésus), c’est-à-dire lui et ceux qui l’écoutent, et puis les autres, ceux qui sont enténébrés dans l’obscurantisme post-moderne occidental, et qu’il faut d’urgence aller convertir et éclairer. L’égaré, à ses yeux, c’est toujours l’autre. Jamais lui ! Au fond, le cardinal Sarah déteste le monde, notre époque, et nos contemporains, sous le prétexte pourtant très johannique que nous sommes dans le monde mais pas DU monde : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde ! » ; « Nous vivons dans ce monde de tumulte, de laideur, de tristesse ».
 

Le cardinal Sarah déroule dans son homélie la plupart des 12 obsessions de la Réacosphère que j’ai développées dans mon article sur le sujet. Par exemple l’obsession pour la lucidité, la Vérité et la Réalité (« Il faut être lucide et réaliste. », « Chemin de la Vérité). On retrouve aussi chez lui l’obsession millénariste et civilisationniste aussi pour « la Force » (mot qu’il répète plusieurs fois : « Vous, les jeunes, vous êtes FORTS ! La Parole de Dieu demeure en vous ! »), autrement dit pour l’énergie et la puissance.
 

De plus, le cardinal Sarah reprend à son compte les trois champs lexicaux les plus courants de la Franc-Maçonnerie (lumière-textile, architecture, et humanisme/spiritualisme intégral) contre laquelle il croit pourtant s’opposer : « Chers pèlerins de France : regardez cette cathédrale. Vos ancêtres l’ont construite pour proclamer leur Foi. Tout, dans son architecture, sa structure, ses vitraux, proclament la joie d’être sauvé et aimé par Dieu. » ; « Toi, Peuple de France, réveille-toi, choisis la Lumière, renonce aux ténèbres ! » ; « La liturgie ne doit pas être une occasion de déchirement. » ; « Le Christ est notre Orient, notre Tout, notre unique horizon. » ; « Laïcs engagés dans la vie de la Cité », « Cher Peuple de France, ce sont les monastères qui ont fait la civilisation de ton pays. Ce sont les personnes – les hommes et les femmes – qui ont accepté de suivre Jésus jusqu’au bout, radicalement, qui ont construit l’Europe chrétienne. Parce qu’ils ont cherché Dieu seul. Ils ont construit une civilisation belle et paisible, comme cette cathédrale. », « Peuple d’Occident, retournez à vos racines ! Retournez à la Source ! Retournez au Monastère ! », etc. On a la totale !
 

Là où j’identifie le plus la Franc-Maçonnerie dans le discours du cardinal Sarah, c’est dans sa révolte et son esprit conquérant. En effet, le catholicisme est fondé sur le renoncement (à soi, au mal). Or le cardinal appelle beaucoup, à l’instar du monde, au non-renoncement, à la désobéissance, à la rébellion, à l’opposition : « N’ayez pas peur ! Ne renoncez pas ! » ; « Soyez de ceux qui prennent la direction opposée ! Osez aller à contre-courant ! ». Il glorifie également la franchise, l’entièreté (« Dites à Dieu un ‘Fiat’ sans condition. » ; « Quand Dieu appelle, Il est radical. Il nous appelle tout entiers, jusqu’au don total ! »), ainsi que la sagesse, l’intelligence (sagesse divine en apparence… mais d’une manière si humaine et zélée qu’elle finit par ressembler à la sagesse humaine défendue par Lucifer, ange qui brille par son intelligence, et qui a voulu précisément remplacer l’Amour par l’intelligence) : « Vous, parents, Dieu nous a fait gardiens intelligents de l’ordre naturel ! » Par ailleurs, la Franc-Maçonnerie vénère la nature. C’est exactement ce que fait le cardinal, même si lui le fera au nom d’une « nature-création de Dieu », d’un familialisme anti-idéologies (Gender) : « Nous devons rejeter ce monde des idéologies qui nient la Nature humaine et détruisent les familles ! » ; « Vous avez vaincu le Mauvais. Combattez toute loi contre-nature que l’on voudrait vous imposer ! Opposez-vous à toute loi contre la Vie et contre la Famille !.
 

Au bout du compte, le cardinal Sarah ne voit pas Jésus comme le crucifié, le faible, mais comme un monument humain victorieusement lumineux à ériger et à célébrer par ses propres actions de vénération muette et « humble » en son honneur. Il en parle comme d’une force énergétique dont il veut souligner, par son exhortation et sa poigne, toute la magnificence et la hauteur (« le souci premier de la Gloire de Dieu »), il en parle comme d’un bâtiment, comme d’un objet et comme d’un esprit tout-puissant. Il évoque « la Grandeur de Dieu », souligne la supériorité du statut sacerdotal, salue plus le cérémonial matérialiste et cultuel de vénération de la Divinité que la Divinité elle-même (« Frères, aimons ces liturgies qui nous font goûter la présence silencieuse et transcendante de Dieu. » ; « La liturgie est le lieu où l’Homme rencontre Dieu face à face. La liturgie est le moment le plus sublime où Dieu nous apprend à reproduire en nous l’image de son fils Jésus-Christ. »). Par exemple, il insiste beaucoup sur la sobriété et la codification du culte (« avec noble simplicité, sans surcharge, sans esthétique factice et théâtrale »), réclame « une célébration liturgique recueillie, pleine de respect, de silence, et empreinte de sacralité », dans le droit fil de la « la Tradition apostolique ».
 

Judas faisait exactement pareil : il était maladivement attaché à la forme, à la mise en scène (y compris une mise en scène de la sobriété) et au matériel, plus qu’au fond. Il était plus soucieux du (je cite le cardinal) « Sens du sacré » (autrement dit, de la sacralité, du cérémoniel) que du Sacré en lui-même (Jésus) : je vous renvoie à l’onction de Béthanie (Jn 12, 5). Le cardinal Sarah est, à mon sens, un nouveau Judas. Il emploie de jolies formules, qui font christiques, évangéliques et sacrificielles, mais derrière se tapit une vénération maçonnique et luciférienne de l’Altérité absolue, autrement dit de l’hétérosexualité, de l’Autre (qui est un des noms bibliques du diable) : « Aimer vraiment, c’est mourir pour l’Autre. ». Jésus n’a jamais dit ça.
 

La lumière que le cardinal Sarah défend avec une froideur et une intransigeance qui lui sont maintenant coutumières, n’est pas le Christ. C’est plutôt la luminescence du frigo. L’électricité ou l’électrochoc injonctif du pharisien ou du chef des prêtres qui harangue leur foule de soldats. La lumière aussi luciférienne, prométhéenne, puisque dans son homélie de Chartres, il est obsédé par l’idée de « porter » la Lumière à « ceux qui l’attendent » (« Toi, laïc, n’aies pas peur de porter à ce monde la Lumière du Christ ! » ; « Vos patries ont soif du Christ ! » ; « Demandons à la Vierge Marie un cœur ardent à annoncer aux Hommes la Bonne Nouvelle ! » ; etc.). Or, le vrai disciple du Christ n’a pas la prétention d’apporter la lumière aux autres pour les éclairer : il attend que ce soit les autres, et Jésus en eux, qui l’éclairent. Le sens de l’illumination et de l’Annonce est complètement inversé ! Donc je vous demande avec insistance de vous méfier du discours et des propos antéchristiques du cardinal Sarah. Je me fous d’être le seul à le dire. Ma conscience et mon amour de l’Amour-Vérité qu’est Jésus m’y obligent. L’Esprit Saint aussi !
 

La Nuit des Musées à Paris, et autres événements récents : ça y est, les démons sont lâchés

La période est propice à toutes les craintes (… mais aussi à l’Espérance puisque Jésus va bientôt se montrer à tous) tant les manifestations démoniaques, les rituels satanistes, l’occultisme, ont pignon sur rue, débarquent à la télé, et sont plébiscités par une large part de la population désormais.
 

Pour éviter les procès en exagération ou en complotisme paranoïaque, je vais prendre 6 événements récents, qui montrent l’ampleur de l’infiltration de la Franc-Maçonnerie et des démons dans nos structures politiques, culturelles, artistiques, et même ecclésiales : le mariage de Meghan et Harry, la diffusion du téléfilm en 3 parties Au-delà des murs sur ARTE, et mes visites dans 4 musées parisiens (le Musée Grévin, le Quai Branly, le Musée de la Franc-Maçonnerie, et enfin la Fondation Louis Vuitton), Je vous encourage bien sûr à compléter ce descriptif par la lecture ou l’écoute de mon livre Homo-Bobo-Apo et d’autres articles.
 

1) Le mariage de Meghan et du mari de Meghan (Harry) :


 

C’était le samedi 19 mai 2018. Meghan Markle a refusé d’obéir à son mari le prince Harry… et le monde a applaudi cet affront comme un merveilleux sacre, un beau serment.
 

 

Notre époque associe de plus en plus l’obéissance à la soumission. Et à tort. Ou alors à tort quand le mot « soumission » est lui-même connoté négativement comme une destruction ou un rapport de force dominant-dominé. La preuve : Meghan Markle refuse d’« obéir » à son mari. Elle se contente de répondre « I will », en contournant la formule requise. Et ça fait sourire tout le monde, tout en se donnant des airs de défi, de conquête, de militance féministe, de pied-de-nez aux conventions « patriarcales », de modernité et d’émancipation. Alors qu’il n’y a pas, pour une femme, de réelle liberté sans soumission, sans consentement à appartenir, sans obéissance (à Dieu, à travers notamment son mari). Avec Meghan, nous avons affaire à une sorte de Princesse Disney, rebelle, effrontée, faussement impertinente, presqu’à une louve déguisée en brebis.
 

2) Le téléfilm Au-delà des murs (2016) de Marc Herpoux :

La Bête ne se cache plus…


 

Jeudi 17 mai 2018 a été rediffusé un téléfilm du genre « fantastique », sur la chaîne ARTE. Tous les ingrédients des rituels satanistes s’y trouvaient (la maison labyrinthique habitée par « les autres », les personnages masqués et cornus, les oiseaux morts, les tatouages 666, les morts vivants, les portes rouges, le détournement de la Bible, les revenants dans les placards, les colonnes noires, la Veuve, les fillettes vierges, le Minotaure, les bougies, la tête de la Bête sur la tapisserie du mur, etc.) sans être dénoncés (évidemment !) puisque ces abysses infernales où se retrouvent les âmes des mortels avec les âmes des défunts du passé (un soldat de la Première Guerre mondiale, Julien) sont présentées comme le lieu de prédilection de l’expérience de l’Amour véritable : Julien et Lisa – femme du présent – vont connaître ensemble leur unique amour existentiel en enfer. « Je veux que tu restes ici avec moi jusqu’à la Fin des Temps » déclare à la fin de cette mini-série Sophie, la jeune sœur de Lisa, que cette dernière n’a pas été capable de sauver de la noyade narcissique mise en scène par les réalisateurs bobos d’ARTE, fascinés par la mort et la damnation. Oui : ces téléfilms sont bien des signes démoniaques inconscients de Fin des Temps.
 

 

 

 

3) Musée Grévin :


 

Je me suis rendu récemment au fameux Musée Grévin de Paris, situé sur les Grands Boulevards. À la base, c’était uniquement pour me faire estampiller avec la statue de Mimie Mathy (pour la couverture de mon prochain livre sur Joséphine Ange gardien). Eh puis finalement, ça a fini en mitraillage photographique de tous les indices de Franc-Maçonnerie et d’anticatholicisme observables dans ce musée : promotion ouverte de la magie noire, du chamanisme (avec le « Palais des Mirages », de forme circulaire, avec des mises en scène et des éclairages mettant en relief le spiritisme animiste vaudou), de la médiumnité (Nostradamus trône en bonne place), reprise des codes maçonniques traditionnels (la « Salle des Colonnes » avec le fameux pavé mosaïque, les enluminures, les dorures et les jeux lumineux partout, les loges de toutes sortes, etc.), cultes des libertaires (par exemple, Jean de la Fontaine ou Victor Hugo sont célébrés comme des grands défenseurs de la « Liberté » ; la Déclaration des Droits de l’Homme et l’abolition de l’esclavage sont placés au centre de la visite du musée), vénération non-voilée des Lumières et des Illuminati (les écriteaux placés à côté des statues de Voltaire et de Diderot nous indiquent que « c’est dans les salons littéraires du XVIIIe siècle que l’on rencontre les plus beaux noms de la pensée française. »). Et comme par hasard, qui sont les seuls à s’en prendre plein la gueule ? Les catholiques ! Le roi saint Louis n’est plus appelé « saint » et est dépeint ironiquement comme un faux humble et un ignoble monarque idéalisé par les obscurantistes chrétiens : « La légende le montre administrant la justice sous un chêne à Vincennes. Incarnant la modération, la droiture et la paix, il a l’image du souverain ‘idéal’. Économe jusqu’à la privation, il dépensa pourtant des fortunes en reliques et en vaines croisades (il succombera d’ailleurs lors du siège de Tunis). D’une piété fervente, il mena une vie d’ascète mais se montra intraitable envers les ennemis de la religion : joueurs, duellistes, prostituées… »). Jeanne d’Arc, quant à elle, perd aussi son titre de « sainte ». Il est même indiqué que c’est le méchant « évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, qui a présidé son procès ». Des tableaux sinistres du Moyen-Âge sont représentés à Grévin (salles de tortures peu éclairées), comme si cette période n’avait été qu’obscurantisme et persécutions orchestrées par l’Église. Bien sûr, personne ne sera étonné de voir la diabolisation de l’Inquisition, présentée comme une Gestapo à la sauce médiévale : « Du XIIIe au XIVe siècle en France, l’Inquisition, institution judiciaire ecclésiastique, pourchasse les hérétiques et veut les contraindre à abjurer leur foi. Les inquisiteurs, des religieux impitoyables, ne reculent devant rien : emprisonnement, privation de nourriture, tortures… tous les moyens sont bons pour faire avouer les suspects. » Aux antipodes de ce qu’était la véritable inquisition, un tribunal créé pour que le peuple se soit pas livré à une auto-tyrannie sans loi et ait accès à une procédure légale de jugement en cas de délits. Le Musée Grévin, en gros, c’est le laboratoire alchimique des créateurs francs-maçons de Frankensteins post-modernes. J’attends avec impatience l’arrivée des chimères et les cyborgs.
 

 

 

 

 

 

4) Expo Enfers et Fantômes d’Asie au Musée du Quai Branly :


 

Pour débuter mon circuit de visites de la Nuit des Musées le 19 mai 2018 (j’en avais prévu 3 : le Quai Branly, la Franc-Maçonnerie et la Fondation Vuitton), je me suis rendu dès 18h à l’exposition sur la monstruosité et l’enfer vu par les Asiatiques. Plusieurs choses m’ont sidéré : d’abord, la totale absence de représentativité de la vision de l’enfer adoptée par les grandes religions monothéistes en Asie (or, c’est un continent qui, face à la vacuité du bouddhisme et des cultes sataniques animistes, connaît une énorme vague de conversions à l’Islam et au catholicisme, justement : le parti pris de cette expo était donc implicitement anticlérical et antichristique) ; ensuite, la totale décomplexion de ce musée à promouvoir ouvertement des pratiques diaboliques auprès du grand public (on nous explique – je cite – « Comment devenir un monstre ? », de quelle manière rentrer en lien avec les défunts et les entités démoniaques, on nous montre des amulettes, des poupées ligotées, les accessoires d’emprise démoniaque… et tout ça, sous l’excuse du « culturel », du ludique, du zen, du folklorique, du rigolo, du plaisir de se faire peur, etc.) ; enfin, l’affluence massive de visiteurs à cet événement (la queue d’attente pour rentrer n’en finissait pas). Ce succès, cet engouement pour la laideur et le mal folklorisé, cet attrait général pour les enfers et l’au-delà vidé du Christ, montrent combien nos contemporains sont complètement naïfs et paumés dans leur spiritualité, et qu’ils sont prêts à vivre des rituels satanistes et des expériences paranormales puisque la sorcellerie a désormais pignon sur rue.
 

 

 

 

 

 

 

5) Musée de la Franc-Maçonnerie au Grand Orient de France :


 

J’ai poursuivi ma Nuit des Musées avec une visite qui me tenait à cœur : le Musée de la Franc-Maçonnerie, rue Cadet à Paris. J’ai encore appris beaucoup de choses sur le mode de pensée des francs-maçons. Déjà, la visite guidée a commencé fort : notre sympathique conférencière a arrêté mon petit groupe de 30 personnes devant l’écriteau d’une phrase attribuée à Antoine de saint Exupéry : « Si tu diffères de moi, frère, loin de me léser, tu m’enrichis. », et m’a fait un plaisir immense puisqu’elle a démarré en disant clairement ce que je me tue à expliquer dans tous mes écrits, et notamment dans mon livre Homo-Bobo-Apo, sur la Franc-Maçonnerie : que la Franc-Maçonnerie repose sur l’hétérosexualité, c’est-à-dire sur un culte de l’altérité absolue, une idolâtrie pour les différences en elles-mêmes (au détriment de la différence des sexes couronnée par le mariage religieux et de la différence Créateur-créatures à savoir Jésus et l’Église Catholique). En effet, la conférencière a déclaré (et je l’ai enregistrée sur mon téléphone portable) : « C’est un peu un de nos fondamentaux en Franc-Maçonnerie : nous allons à la recherche de la Différence de l’Autre/l’autre. » CQFD. « La différence de l’autre est essentielle. » a-t-elle insisté un peu plus tard. À noter que « l’Autre », dans la Bible, est un des noms du diable. Cette passion des francs-maçons pour l’hétérosexualité, la diversité, la différence, cache donc un culte satanique.
 

Par ailleurs, plusieurs réflexions et découvertes me sont venues pendant la visite. J’ai relevé diverses réalités de la Franc-Maçonnerie : notamment la contradiction dans le discours franc-maçon entre les intentions et les actes (la conférencière nous a soutenu mordicus que l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans les médias et les partis politiques était un mythe complotiste – « On ne discute pas de politique en loge. »… alors que dans les couloirs du GODF étaient placardées les affiches de la prochaine « Tenue blanche » privée de la ministre Marlène Schiappa programmée le 2 juin prochain) ; le déni de la structure hiérarchique pyramidale (Pour les francs-maçons, leurs 33 grades ou degrés n’existent pas, la distinction entre maîtres/compagnons/apprentis n’est pas verticale et n’est qu’une affaire d’approches et d’« expériences différentes ») ; l’antifascisme fasciste (Les francs-maçons sont antifascistes et sont persuadés, comme l’a affirmé ma conférencière, que « les fascistes veulent casser du maçon »… sans réaliser qu’eux-mêmes sont fascistes, même dans le sens historique et intentionnel du mouvement : ils défendent les faisceaux de lumière, les processus et les marches, les confréries libertaires, à l’instar des fascismes historiques. D’ailleurs, dans un des temples que nous avons visités, j’ai même vu plein de faisceaux de licteurs, sachant que les licteurs romains étaient des Hommes dits « libres ») ; l’anticléricalisme franc-maçon, qui passe par l’auto-victimisation (les maçons soutiennent que c’est l’Église Catholique qui seule leur en veut, alors qu’eux pensent la « respecter » : notre conférencière nous a soutenu que « les francs-maçons n’étaient pas des bouffeurs de curés » et que « la seule religion qui est contre eux, c’était l’Église Catholique. Les autres religions, non. ») ; l’intérêt des francs-maçons pour les thématiques de la Nouvelle Religion énergétique mondiales (le boboïsme – une soirée « Jazz et maçonnerie » va avoir lieu prochainement – ; les pierres vivantes – « Chacun d’entre nous est une pierre brute, pour construire cette Humanité meilleure et éclairée. » nous a sorti la conférencière ; le dithéisme – « J’ai mes côtés noirs et mes côtés blancs… comme en loge… et j’essaie de m’améliorer. » a déclaré la conférencière en se référant au Pavé Mosaïque ; le culte des sens – dans un des temples que mon groupe a visité, j’ai vu dans un des frontons un triangle de verre où était inscrit le mot « les Sens » – ; le handicap – une soirée « Société civile et Handicap » consacrée justement au handicap aura bientôt lieu le 31 mai 2018 – ; l’écologie – un colloque public au CNAM sur « Transition énergétique et Humanisme » se déroulera le 9 juin prochain – ; le revenu universel – notre conférencière nous a dit qu’un groupe de travail de sa loge planchait en ce moment sur la création du « Revenu Universel Inconditionnel » – ; le féminisme – notre conférencière, à diverse reprise, n’a pas caché son militantisme féministe… ainsi que sa passion pour les chats ! – ; l’égalité hommes-femmes ; le transhumanisme, etc. Notre conférencière nous a d’ailleurs avoué qu’elle était en faveur de l’euthanasie et qu’elle faisait partie du collectif Mourir dans la dignité…) ; l’intellectualisme élitiste et la déconnexion avec le Réel chez les francs-maçons (par exemple, j’ai appris qu’au Grand Orient, qui est l’obédience la plus importante numériquement en France, et qui se targue de favoriser le brassage socio-professionnel et le non-classement des personnes sur la base de leur salaire ou de leur métier… en réalité, il y a très peu d’ouvriers, et la moyenne d’âge est de 59 ans, donc très élevée).
 

Ce qui me marque dans la Franc-Maçonnerie, c’est également la dépersonnalisation des membres des loges : ils ont beaucoup de mal à dire « je » ou à parler en leur propre nom dès qu’il s’agit d’aborder les questions intimes et collectives (sexualité, religion, politique, opinions personnelles, etc.) ; entre eux, ils ne se demandent pas quel métier ils font, ni leur nom entier, mais uniquement à quelle loge ils appartiennent. Le processus d’identification s’arrête là. Et ils font passer cette destruction ou cet effacement de l’identité pour une procédure ou un protocole associatif « égalitaire » et « fraternel ». Preuve de ce lavage de cerveau, de ce déni de la personne, de cette dépersonnalisation, en Franc-Maçonnerie : les organisateurs qui nous accueillaient et assuraient les visites de La Nuit des Musées ne portaient pas de badge nominatif. Ils étaient réduits à leur fonction : « Accueil », « Conférencier », « Sécurité » (d’ailleurs, dans le staff de surveillance, il n’y avait que des Noirs : pour un mouvement anti-colonialiste et anti-racisme comme la Franc-Maçonnerie, ça fait plutôt sourire…). Ils diront que c’est par manque de moyens, ou pour l’aspect pratique, qu’ils n’affichent pas leur nom et prénom sur leur badge… mais en réalité, ça dit plus profondément une négation de la personne au sein des obédiences maçonniques.
 

Enfin, une chose m’a frappé en visitant les locaux du Grand Orient de France : c’est la manière dont les francs-maçons arrivent à convaincre leur auditoire du bien fondé de leur œuvre/association (même s’ils prétendent « ne vouloir convaincre personne » et « ne pas faire de zèle »). Ils arrivent à rallier à leur cause en particulier les jeunes (il y avait ce soir-là beaucoup de trentenaires, de geeks, et même des familles avec des jeunes enfants), les personnes homosexuelles, (j’ai vu plusieurs « couples » gays parmi les visiteurs), et – plus surprenant – les catholiques (soixante-huitards comme tradis). Dans mon groupe, je me suis effectivement retrouvé nez à nez avec un couple (homme-femme) de paroissiens de l’église saint-Éloi à Paris, très séduit par la Franc-Maçonnerie, qui m’a reconnu, et qui m’a dit qu’il était en faveur du « mariage gay » (preuve que la porte d’entrée dans la Franc-Maçonnerie est bien l’hétérosexualité, au sens bisexuel et gay friendly du terme, et non l’initiation officielle). La moisson des âmes, dans ce genre d’événements, est donc abondante ! Les francs-maçons ne se gênent pas, et séduisent à fond !
 

 

La corniche triangulaire avec « les sens »…


 

 

 

6) Fondation Vuitton :

J’ai fini mon « marathon de musées » avec la Fondation Louis Vuitton, en plein cœur du Bois de Boulogne, car elle fermait à 1h du matin (plus tard que les autres). Il y avait une file d’attente monstrueuse, et un certain nombre de personnes homos dans le public de visiteurs, dont un « couple » tendrement enlacé et complice juste devant moi. Bref, c’était Boboland (je me serais cru à Lyon). Pour ce qui est de la visite en elle-même, pas grand-chose à en dire, si ce n’est que c’était très planant, très New Age, très Nouvelle Religion mondiale, très franc-mac : les œuvres exposées (dont certaines me faisaient penser aux parodies de la vacuité de l’art contemporain par les Inconnus) avaient pour thème « le Vivant », l’énergie, l’or, la lumière (et ses dérivés : il était question de luminescences, d’« irradiances »), l’écologie, les migrants, l’architecture, l’animisme et l’animalisme, etc. Yves Klein a par exemple signé une toile qui représente exactement la Bête de l’Apocalypse. La Fondation Louis Vuitton : un beau miroir américanisé de la Fin des Temps.
 

L’Oiseau bestial de Klein


 

Plénitude amnésique…


 

L’or dans la main


 

 

 

El despido de los 34 obispos chilenos : ¿ un resbalón del Papa Francisco ?


 

La reciente decisión del Papa Francisco de despedir a los 34 obispos chilenos me preocupa mucho. Porque parece un golpe de ira injusto de un jefe en pánico. Como cuando un profesor sin autoridad, tan desbordado por una clase, decide arbitrariamente de castigar a todos, incluso a los alumnos que no han hecho nada, en lugar de tomar sanciones más moderadas y más adaptadas al caso por caso y de arremeterse contra los verdaderos alborotadores. En el caso episcopal chileno, es probable que seamos testigos de un verdadero resbalón del Papa, de una redada punitiva excesiva y altamente ambigua.
 

De hecho, acabo de leer el artículo completo de El PAÍS donde Juan Carlos Cruz, hombre homosexual, y antigua víctima del cura pedófilo chileno Fernando Karadima, cuenta la acogida excesivamente complaciente que recibió del Papa Francisco : « En Santa Marta, El Papa nos trató como reyes en Santa Marta y a los obispos como niños. […] Con respecto a mi homosexualidad, me dijo ‘Juan Carlos, que tú seas gay no importa. Dios te hizo así y te quiere así y a mí no me importa. El Papa te quiere así, tú tienes que estar feliz con quien tú eres.’ » Si estas palabras han sido realmente pronunciadas, y si no son el resultado de una extrapolación del testigo o del periódico izquierdista EL PAÍS, estamos de mierda hasta el cuello. Os lo digo sin tapujos.
 

Ya pensaba escribir algo sobre el asunto chileno. Pero la conclusión del artículo (la justificación papal de la homosexualidad) me horroriza. La situación es mucho más grave de lo que pensaba. ¿ Cómo puede el Papa decir tales cosas ? El hecho de que una persona no haya sido escuchada, de que se haya puesto injustamente en duda su palabra, de que ella haya sido la víctima de un fallo eclesial objetivo en un momento dado, de que hubo una falta de apreciación y de juicio papal, de que ella sea homosexual, etc., no implica necesariamente después que se deba aflojar con ella ni justificar su conducta homosexual. Parece ser que el Papa Francisco esté seriamente equivocado acerca de la homosexualidad ; y su excesiva complacencia hacia las víctimas, su intransigencia hacia los culpables, no me parecen acertadas.
 

Yo sabía desde hace mucho tiempo que la presunción de pedofilia sacerdotal era la nariz postiza de la justificación de la homosexualidad (cf. el capítulo 1 de mi libro Homo-Bobo-Apo), y que un mea culpa que se alarga, se exagera o se radicaliza en rechazo despiadado de los « verdugos » para comprarse una bondad y una imagen de padre comprensivo con las « víctimas » (la característica del reino del Anticristo es que se centrará en las víctimas y se apartará del perdón hacia los verdugos) amenazaba algún día con conducir a una justificación de la pseudo « identidad homo » o incluso del « amor » homosexual. Pero tan rápido, y en tan altas instancias, no me lo esperaba.
 

Esta foto ni siquiera es un fake…


 

N.B. : He aquí la traducción de este artículo en francés.
 

N.B. 2 : A los que me tratan de mentiroso o de desinformador, el documento de los obispos chilenos demuestra que la decisión tomada fue iniciativa del Papa, y no de los propios obispos : « siguiendo sus indicaciones » ; « Siguiendo la recomendación del Santo Padre ».