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Les contradictions manifestes de La Manif Pour Tous

 

En lisant la nouvelle interview que la responsable de La Manif Pour Tous a accordée pour France Catholique, que j’ai décidé d’en faire une étude de texte et de montrer aux leaders du mouvement qu’ils se contredisent et se trompent de cap.
 
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J’ai commenté en vert chacune des phrases de l’interview de la responsable de la Manif Pour Tous, pour que vous compreniez ma réaction.
 
 

« Avant de parler des régionales, je voudrais rappeler que LMPT vise deux objectifs  : d’une part, empêcher le saccage de la famille par la majorité au pouvoir  ; » C’est fascinant, cette extériorisation du problème sur la gauche et ce partisianisme politicien binaire. Parce que les politiciens et les gens de droite ne saccagent pas la famille, peut-être ? Parce que le saccage par la famille venant de la droite serait plus enviable ? De surcroît, ledit « saccage de la famille » n’est pas dénoncé en lui-même, ni même décrit. Autre absurdité : la focalisation nataliste sur la famille, entendue principalement comme cellule familiale procréative et non d’abord comme « mariage (d’amour, procréatif ou non) »… alors qu’en réalité, le couple femme-femme est la première famille ; alors qu’en réalité, le mariage est la différence des sexes ; alors que la première souche de la famille est l’individu sexué seul. Les leaders LMPT ne s’intéressent qu’aux derniers maillons de la chaîne de la différence des sexes, à savoir leur sacrosainte Famille : pas à la personne, pas à l’amour, à peine au couple et au mariage, et beaucoup trop à l’enfant. Ils n’obéissent qu’à une logique de nombre, de quantité et d’urgence plus que d’essentiel. En n’allant pas à la source du problème du « mariage pour tous », qui est celle de l’identité, du rapport de chacun à la différence des sexes, et de la sexualité de chaque être humain, en ne s’intéressant qu’au bout de la chaîne, ils nous font croire qu’ils ne s’appesantissent pas sur le passé, qu’ils vont de l’avant, qu’ils sont dans le progrès. En réalité, LMPT se justifie de ne pas arracher le mal à la racine. C’est terrible.
 

« d’autre part, préparer la mise en œuvre d’une politique ambitieuse pour la famille et pour l’enfant. » On retrouve systématiquement chez les leaders LMPT ce discours artificiellement emphatique qui le rend électoraliste, publicitaire, plus que véritablement politique et simplement combattif. À l’instar de L’Avenir Pour Tous, mais reprenant d’autres techniques de vente, LMPT est un outil de com’ plus qu’un groupe qui a quelque chose à dire. Les leaders LMPT jouent les communicants, les rabatteurs, les speakers, mais ils ne sont ni vrais ni hommes politiques.
 

« Au cœur de cette politique, il y a bien entendu le retour au mariage homme-femme et au respect de la filiation père-mère-enfant. » Ici, on voit clairement que l’ambition de LMPT est purement hétérosexuelle (et donc, rejoint, dans l’excès inverse, la logique libertaire et familialiste du lobby LGBT). Les leaders de LMPT font du mariage une affaire de procréation uniquement. Et paradoxalement, en n’abordant pas l’Union Civile et l’homosexualité, ils déconnectent amour et fécondité. Ils font de la différence des sexes un bien en soi, ils la figent en schéma froid et sans amour, puis ils la cristallisent (toujours sans amour) en triangle papa-maman-enfant nataliste et procréatif. C’est exactement la rigidité familialiste promu par l’idéologie hétérosexuelle : dans celle-ci, la différence des sexes est célébrée en elle-même et figée en poncif. Idem pour la famille. Les leaders LMPT s’obstinent à ne pas lire et à ne pas comprendre l’idéologie hétérosexuelle, même s’ils ont juste compris qu’il fallait éviter le mot « hétérosexualité » (mais ils ne savent toujours pas pourquoi). Ils ont fait de l’hétérosexualité un « non-sujet », alors que l’hétérosexualité est l’unique pilier (avec l’homosexualité) du « mariage pour tous ». Par ailleurs, ils parlent du respect de la filiation père-mère-enfant : le premier des respects pour la famille serait déjà de la reconnaître comme fragile, non systématiquement procréative, aimante et de voir son origine personnelle, individuelle. Ce qu’ils ne font pas. La famille, pour eux, c’est un protocole productiviste à respecter. Leur raisonnement est lamentable et tout aussi hostile à la vraie famille que le « mariage pour tous », au final.
 

« Ce sont des enjeux d’humanité et de civilisation puisqu’il s’agit aussi bien de tenir compte du fait que l’humanité est homme et femme que de la nécessité de protéger le plus vulnérable, l’enfant, cette réalité et ce principe étant fondamentaux pour notre civilisation. » Les leaders LMPT, là encore, se contentent de figer la différence des sexes en herbier, sans parler du lien d’amour entre l’homme et la femme. Cette élision est typique de la pensée hétérosexiste. L’idéologie hétérosexuelle est incapable de défendre explicitement l’amour dans la sexuation, et encore moins l’amour divin (dans le célibat ou le couple femme-homme stérile et aimant). Elle est fondamentaliste dans le sens où elle fait de la différence des sexes un diktat vidé d’amour, un principe nataliste, productiviste. Toujours avec ce débordement compassionnel, misérabiliste et hystérique sur la « vulnérabilité de l’enfant » (l’enfant est transformé en idole sacrificielle sur son piédestal), sur la « bienveillance et le souci pour les plus fragiles », afin de contrebalancer l’absence d’amour et d’émotion qui caractérisait son discours sur la différence des sexes et sur la procréation. Et toujours avec ce débordement hystérico-religieux sur le devoir, sur l’ordre, sur le principe de réalité, sur le binarisme excessif (typiquement conservateur, manichéen et archaïque, au final) entre « civilisation » et barbarie. Terrifiant.
 

« C’est par la famille que se transmettent de génération en génération culture et valeurs. En bref, promouvoir la famille est essentiel pour l’avenir de la civilisation. » Tout le discours hétérosexuel est fondé sur la « transmission » (pâle redite du discours de François-Xavier Bellamy), sur l’Humanité vue comme une chaîne de filiation droite et hiérarchique, sans écueil, totalement idéalisée, vidée d’amour et d’épreuves. Top crédibilité… En plus, les leaders LMPT se transforment en machine à vomir du slogan de la « morale laïque » du Gouvernement Mondial (droitiste comme socialiste), en ressortant tous les mots qui « font bien » (« valeurs », « respect », « avenir », « essentiel », « culture », « bien commun »…) mais qui n’abordent pas les véritables problèmes. C’est de la langue de bois politicienne.

 

« Les élections régionales s’inscrivaient dans le calendrier électoral qui emmène la France vers la présidentielle, les législatives et les sénatoriales (partielles), échéances qui pourraient constituer le moment d’obtenir une nouvelle politique pour la famille. Ces régionales étaient une étape avant des élections nationales. Telle est la première raison de l’intérêt accordé à cette échéance par La Manif pour tous, mouvement social incontournable dans la vie publique, voulant obtenir que les politiques se positionnent dans le sens de l’intérêt général. » On voit ici les intérêts électoralistes, carriéristes, des leaders LMPT. Les élections régionales ne sont qu’un prétexte pour eux pour viser plus haut, vers les présidentielles. Ils font exactement comme les militants de L’Avenir Pour Tous : ils mangent à tous les râteliers politiques pour se justifier d’être indispensables sur l’échiquier politique et médiatique… alors qu’en réalité, La Manif Pour Tous est un mouvement qui tourne en rond depuis son origine puisqu’il a profité du mariage pour ne jamais le défendre, puisqu’il n’a jamais dénoncé l’homosexualité ni l’hétérosexualité (les deux bases idéologiques de la Loi Taubira), puisqu’il n’a jamais eu d’autre but que lui-même. Rien que le titre absurde de « Manif Pour Tous » l’illustre : ce mouvement (maintenant parti politique) vise tout et rien, tous et personne, et a remplacé le fond par la forme (la manifestation a toujours été un moyen, pas un message). En plus, le nom « Manif Pour Tous », trouvé par Virginie Tellenne alias Frigide Barjot, est un pastiche sincérisé du « mariage pour tous », un mimétisme stérile et ambigu, une gigantesque fumisterie, quand on y pense.
 

« La deuxième raison est le rôle puissant des régions. Elles ont des compétences très larges et le budget correspondant. » Ludovine de la Rochère sait très bien que « La Manif Pour Tous » est à l’article de la mort, étant donné sa déconnection par rapport aux véritables problèmes soulevés par l’Union Civile et l’hétérosexualité, étant donné la démobilisation et le désintérêt croissants des militants par rapport à la Loi Taubira. Alors, pour pomper des sous à droite à gauche afin de camoufler la défaite qu’est son mouvement, afin d’éviter le naufrage de sa carrière politique naissante, elle flatte les régions, cire les pompes des hommes politiques, fait de la politique politicienne à la Frigide Barjot (juste avec plus de classe et moins de vulgarité… mais sinon, ce sont des sœurs jumelles). Et le combat de Ludovine de la Rochère ressemble davantage à une activité économique et à une recherche de sponsoring qu’à un combat spirituel et moral.
 

« Les régions peuvent promouvoir une culture individualiste et familiphobe ou au contraire une culture respectueuse de la famille, de l’intérêt supérieur de l’enfant. » Le récent terme « familiphobe », utilisé uniquement par les familialistes hétérosexuels d’ailleurs, mais qu’on n’entend jamais dans les médias et dans la bouche de la majorité des Français, m’a toujours semblé une « trouvaille » ringarde avant d’être née et d’avoir eu la possibilité d’exister. En plus d’enfoncer notre combat contre l’hétérosexualité dans la victimisation, le mot « familiphobie » est mimétique d’un terme qui en revanche n’a jamais fait l’objet d’une étude par la « Manif Pour Tous » alors que pourtant il aurait pu sauver son combat : c’est « homophobie ». Mais comme LMPT est véritablement homophobe, dans le sens strict du terme (= peur de l’homosexualité, peur des personnes homosexuelles, censure de tout discours sur l’homosexualité et l’hétérosexualité), il n’est pas étonnant qu’elle se contente timidement d’imiter le phénomène de chantage émotionnel nommé « homophobie » en créant grotesquement l’adjectif-doublon « familiphobe », sans aller chercher plus loin le sens des mots et sans chercher à comprendre ce qu’est véritablement l’homophobie, sans comprendre non plus l’immoralité de son exploitation des peurs. Par ailleurs, j’ai remarqué que les leaders LMPT, et tous ceux qui font de l’enfant un étendard militant (quitte à le rendre puissant en accentuant sa fragilité), ont tendance à infantiliser le public auquel ils s’adressent. Ce discours de bourgeoise maternante est inefficace et humiliant.
 

« La plupart des régions financent, depuis des années, les actions LGBT, les gay-prides, des expositions pro-genre ou encore des campagnes de communication subversive, violant la conscience des enfants et la responsabilité éducative des parents. Cela doit cesser ! » Quand j’entends les leaders LMPT, j’ai l’impression de voir des bourgeois qui « se fâchent tout rouge » mais qui en réalité ne savent pas se fâcher, car ils n’ont pas le courage de la Vérité. En même temps qu’ils singent la colère, ils sont tellement dans la retenue, dans la sauvegarde des bonnes manières et des belles apparences, dans la recherche du consensus et du « plaire à tout le monde », que je n’y crois pas une seconde. Leur cinéma est ridicule. Quand ils diront des choses intelligentes et sortiront de leur rôle d’hétérosexuels outrés, je commencerai à les croire. Mais de toute façon, dans ce combat contre le « mariage homosexuel », leur place de leaders est illégitime et non primordiale. Personne n’ose le leur dire, mais moi je le dis. Pour lutter contre l’hétérosexualité et l’homosexualité, seule une personne homosexuelle est compétente et crédible.
 

« J’ajoute que les décisions prises par les régions ont un impact concret sur la vie des familles, même si la famille, en tant que telle, ne fait pas partie des compétences régionales. La région intervient dans la gestion des lycées (subventions diverses, événements, transports, une partie du personnel, bâtiments…), la formation, l’emploi, l’apprentissage, la sécurité, etc. La Manif pour tous est donc intervenue dans cette campagne pour y imposer l’enjeu de la famille. Et, alors que personne ne l’y attendait, cet enjeu a bien été présent et ce, aux deux tours. Si cela s’explique par la mobilisation des militants de La Manif pour tous depuis trois ans, l’organisation de meetings dans presque toutes les capitales des nouvelles régions à l’occasion des régionales en a été le vecteur. » Écoutez les leaders LMPT : « L’enjeu de la famille », « Cet enjeu a été bien présent » « La mobilisation en a été le vecteur » : ce sont des phrases qui ne veulent absolument rien dire. C’est du vent. C’est de l’intention, du slogan, mais concrètement, il n’y a pas de sens ni de réalité derrière.
 

« Pour ces meetings — intitulés Questions pour un Président de région — nous avons invité tous les candidats têtes de liste régionale. Ces meetings ont été lancés à Bordeaux le 30  octobre et les derniers ont eu lieu à Paris et à Nantes le 28 novembre, soit une semaine avant le premier tour des régionales. » Loin d’être une action, le tour de France électoral de la « Manif Pour Tous » est une posture passive et démagogique d’interrogeant. On pose des questions plus qu’on énonce des convictions et des Vérités. En plus, la reprise, pour le titre, de l’émission Questions pour un Champion, marque encore le côté « has been » et « à côté de la plaque » de LMPT, une fois de plus enfermée dans l’image, le mimétisme télévisuel, le passé et l’inaction (inaction qui se donne des allures d’engagement moderne, d’actions « coup de poing »). C’est pathétique.
 

« Le principe de ces meetings était simple : une petite dizaine de questions — toujours les mêmes — ont été posées à chaque candidat par un journaliste politique. Ces questions concernaient leur conception de la politique et leur vision de la famille, leur projet pour la région et leurs propositions en lien avec la famille et, enfin, la question des subventions versées par la région. » Je connais des militants LMPT honnêtes qui se trouvaient dans l’assistance de ces meetings lèche-bottes. Ils m’ont dit combien les questionnaires soumis aux politiciens étaient figés, polis, suintaient la démagogie et l’hypocrisie, étaient caractérisés par la peur (d’exprimer la Vérité, de nommer les réels problèmes et les solutions, de vexer les invités de marque, de sortir du cadre-cocon familialiste), n’abordaient jamais les questions qui fâchent (hétérosexualité, homosexualité, homophobie, Islam, Union Civile), étaient langue-de-bois. Quel invité politique, concrètement, tous bords politiques confondus, aurait été assez stupide pour dire qu’il était « contre la famille et contre l’intérêt supérieur de l’enfant » ? Personne. Quel candidat (même du FN) aurait été assez inconscient pour s’aventurer verbalement en dehors de la thématique sage de la « Famille », et se serait risqué à vraiment traiter des problématiques qui font débat et qui cristallisent les tensions y compris à l’intérieur de LMPT et de l’Église catholique, à savoir l’homosexualité et l’Union Civile, au risque de faire couler sa propre campagne aux régionales ? Personne. Ludovine de la Rochère, m’a-t-on rapporté, était livide quand elle a entendu l’équipe d’Abrogation Sans Concession (la seule association issue de la Manif Pour Tous, et qui a l’honnêteté de dénoncer clairement l’Union Civile comme nœud du « mariage pour tous », car c’est vraiment la Vérité) scander, en plein meeting QPPR, sa demande d’abrogation complète de la Loi Taubira par l’abrogation de l’Union Civile. Les leaders de LMPT sont vraiment l’archétype de l’hôtesse bourgeoise qui reçoit dans son salon une Jet Set politique que jadis elle n’avait pas l’honneur de côtoyer, et qui maintenant la flatte autant qu’elle lui cire les pompes. Ils ne veulent surtout pas faire de vagues. Ils ne veulent surtout pas de débats. Ils créent un simulacre de combat, un simulacre de débat. En réalité, tout comme les leaders de La Manif Pour Tous, ils ont enterré notre combat contre le « mariage pour tous » dans la mondanité et la langue-de-bois. Au lieu d’en sourire, ils devraient se cacher de honte et céder leur place.
 

« Le public a systématiquement répondu présent à ces meetings qui ont fait salle comble : les familles ont très bien compris qu’il s’agissait d’événements exceptionnels puisqu’elles avaient la possibilité d’entendre des candidats têtes de liste (et non l’un de leurs colistiers) de plusieurs partis politiques. En outre, pour élargir l’audience et donc l’impact de ces réunions, les vidéos intégrales de tous les meetings ont été mises à disposition sur le site officiel www.les-regionales.fr » Voilà. Vous avez ici l’illustration du discours démagogique, ampoulé et intéressé des publicitaires.

 

« Les candidats de gauche, en effet, ne se sont pas déplacés, tout comme Christian Estrosi (LR) et Marine Le Pen (FN), les deux seuls candidats des droites et du centre à n’être pas venus. En ce qui concerne La Manif pour tous, au contraire de presque toutes les institutions, partis, intellectuels, etc., nous n’avons pas besoin de la caution de la gauche pour faire la preuve de notre large audience et de notre crédibilité. Je pense que c’était surtout regrettable pour les candidats de gauche et pour notre démocratie. » « Large audience » : regardez-moi ça ! Jamais la « Manif Pour Tous » n’a été aussi impopulaire qu’aujourd’hui en France. Elle fatigue même ces quelques irréductibles résistants restants, rincés de tant de temps et d’argent perdus, fatigués d’entendre toujours les mêmes rengaines LMPTistes qui tournent en boucle (« L’enfant n’est pas une marchandise ! » ; « Abrogation de la Loi Taubira ! » ; « Abrogation de la GPA ! » ; « Stop Gender ! », etc.).

 

« Les candidats de gauche ont, une fois de plus, «  oublié  » qu’une bonne partie de leur électorat est attaché à la famille et considère même que celle-ci ne peut être fondée que sur le couple homme-femme et la filiation père-mère-enfant. Je pense en particulier à l’électorat populaire et issu de l’immigration qui, jusqu’en 2012, votait systématiquement à gauche. Aujourd’hui, la gauche a perdu ce vote, précisément à cause de la loi Taubira, de l’idéologie du genre et de toutes les autres attaques contre la famille. » Voyez ici la bêtise des leaders LMPT et de tous ceux qui ont fait, de par leur éducation et leur soumission à leur famille de « pensée », de la gauche le camp du « mal » et de la droite le camp du « bien ». Ils draguent l’électorat de gauche tout en continuant d’un autre côté à le mépriser, en pratiquant un « manichéisme positif » ou un « sectarisme politicien positif » ou un populisme compassionnel. Là encore, ils balancent des mots-épouvantail (« Gender », « Loi Taubira », « GPA », « PMA ») qu’ils se gardent bien d’expliquer. Parce qu’ils en sont pour le moment tout simplement incapables.

 

« Plus généralement, les candidats de gauche ont «  oublié  » que les Français plébiscitent largement la famille, et encore davantage les jeunes. » Les leaders LMPT s’entendent-ils parler ? La problématique de la famille est le cadet des préoccupations des jeunes d’aujourd’hui, davantage centrés sur l’amour, le sexe, l’identité, l’amitié, l’affectivité et la sexualité bisexuelle, les loisirs et la spiritualité, que sur les réalités du mariage et de la famille. Par ailleurs, je me tue à leur répéter depuis longtemps : la « famille », la « Vie », l’« enfant », ne sont pas des noms efficaces pour défendre notre combat. En face, les pro-loi-Taubira défendent également la « famille », la « Vie », l’« enfant », le « bien commun de tous » ! En revanche, si nous luttions véritablement contre les problèmes qui crispent notre société (l’Union Civile, l’hétérosexualité, l’homosexualité, l’avortement, les contraceptifs…), en les nommant explicitement, si nous luttions vraiment pour les bonnes solutions (le Christ, l’Amour, la Vérité, la verbalisation du mal, le mariage ou le célibat consacré…), nous ne nous cacherions pas derrière les paravents de la famille et de l’enfant, paravents auxquels de moins en moins de personnes croient.
 

« Néanmoins, je sais que plusieurs candidats de gauche étaient tentés de venir, mais ils n’ont pas osé. La gauche qui gouverne actuellement est en effet très idéologue et intolérante : elle ne supporte pas le dialogue avec ceux qui ne sont pas d’accord avec elle et qui, en outre, la renvoient à la réalité de notre humanité, réalité dont elle ne veut pas entendre parler. » Les leaders LMPT, loin de s’éloigner de la pensée unique, et de dépasser celle-ci par la Vérité, reprennent à leur compte tout le jargon socialo-bien-pensant, fondé sur la notion de « dialogue », de « tolérance » et « intolérance », d’« idéologie ». C’est du niveau collège (ou FN) : « Ben bravo, hein. C’est ceux qui parlent de tolérance qui sont les plus intolérants ! C’est celui qui dit qui y est ! » Quelqu’un pour relever le niveau ?

 

« Dans ce contexte, ces candidats n’ont pas assumé de répondre aux Questions pour un président de région, sauf deux d’entre eux — l’un PS, l’autre écologiste — qui l’ont fait par écrit. Les lignes commencent donc à bouger. Il faut être patient  ! » C’est une tradition chez les leaders LMPT, de maquiller leur lâcheté en vertu, en « patience » ou en positive et optimiste attitude.
 

« À propos des positions exprimées par les uns et les autres – Debout la France, Front national, Les Républicains et quelques partis régionaux —, je ne dirai pas que les partis se sont retrouvés proches les uns des autres en termes de positions, tout simplement parce que c’est plutôt une question de personnes : en effet, au sein de chaque parti, il y a des différences notables d’un candidat à un autre. Si vous prenez les propos de Dominique Reynié et de Laurent Wauquiez sur le mariage, ils sont littéralement opposés, ou encore ceux de Marion Maréchal Le Pen et de Wallerand de Saint-Just sur le planning familial, idem. » « C’est une affaire de personnes. » Je ne sais pas pourquoi… ce langage #pasdamalgames me fait penser au discours bobo de l’architecte Otis.
 

 

Encore une fois, par démagogie, langue de bois, peur de dire le fond de sa pensée (si pensée il y a…) et refus de vexer, les leaders LMPT jouent en fond de terrain, pratiquent le relativisme politique… pour ne pas affronter en réalité le clivage intégrisme/progressisme qu’ils craignent tant, car au fond ils sont tétanisés par la présomption d’homophobie ou de fascisme ou de conservatisme qui pèse sur eux (en partie à raison). Rien d’étonnant qu’ils citent ce qui, à leurs yeux (et surtout aux yeux des mass médias), représente « les extrêmes » (Dominique Reynié et Laurent Wauquiez ; ou encore Marion Maréchal Le Pen et de Wallerand de Saint-Just), pour ensuite se placer confortablement sur le fauteuil rouge de la « neutralité », du « juste » milieu, de l’accueil écoutant, poli et « religieux » (mais pas catholique, faut pas déconner).

 

« Avant d’en venir aux candidats qui m’ont paru crédibles dans leurs positions et surtout leurs engagements, je voudrais faire part de ma joie d’avoir entendu – pour la première fois – des politiques de ce niveau (présidents de conseils régionaux, députés, anciens ministres…) s’exprimer longuement sur la famille. De fait, les médias ne les interrogent presque jamais sur ces questions et eux-mêmes n’en parlent pas volontiers. C’était nouveau et ô combien réjouissant… même si la marge de progrès est considérable ! » Je ne vais pas me répéter sur la démagogie caressante et bourgeoise, qui jette des fleurs à tout le monde, et surtout à ceux qui peuvent servir ses intérêts carriéristes futurs.

 

Au fond, obtenir une réflexion avancée et des positions affinées et assumées, ce sera la prochaine étape ! Les leaders LMPT, c’est vraiment les speakerines qui, face à l’absence de résultats concrets, de vraies victoires et de Vérité, répèteNT sans arrêt : « Ça va venir ! Ça va venir ! C’est déjà là ! Oh ! Regardez ! », sans vraiment se donner les moyens de changer, de faire avancer les choses. Car dans les faits, ils sont les rois de la langue-de-bois, de la rétention d’informations, de la censure des sujets cruciaux, de l’invention de fausses solutions (présentées comme de « grandes avancées » révolutionnaires), du personnalisme politique. La dictature souriante de l’aristocratie bobo catho.

 

« Nous avons constaté, en effet, que la plupart n’étaient pas très à l’aise sur ce sujet  : les mots étaient parfois répétitifs, les analyses sommaires, etc. » C’est sûr que si vous leur posez des questions tout aussi répétitives que leurs réponses, et les lancer sur des thématiques annexes et polies (« la famille », « l’enfant », le « Gender », la « GPA », les « racines ») pour éviter d’avoir à vous/les confronter aux vrais problèmes, vous ne risquez pas de récolter de la part des candidats que vous interrogez autre chose qu’un miroir de votre propre lâcheté !

 

« Certains candidats tournaient autour du pot : ils n’arrivaient pas à être concrets dans leurs réponses. Il n’était pourtant pas difficile de l’être sur la question des subventions, par exemple, qui supposait aussi bien d’exposer des principes (le respect de l’intérêt général notamment) que des cas concrets (la LGBT, l’Institut Émilie du Châtelet qui assure la promotion de l’idéologie du genre, etc.). Je pense que les réponses floues étaient dues, selon les cas, au manque de réflexion ou à la peur de sortir du ‘politiquement correct’ ». C’est l’hôpital qui se moque de la Charité. Les leaders de LMPT sont les premiers à ne jamais parler et définir le lobby LGBT (qui est en réalité l’idéologie hétéro-bisexuelle reposant sur l’Union Civile), sont les premiers à ne pas parler d’argent (mais à le quémander/ponctionner à tous en ce moment), sont les premiers à ne pas dire ce qu’est véritablement le Gender (à savoir, en réalité, l’hétérosexualité)!
 

« Nous avons observé aussi que bien peu savaient expliquer ce qu’est la politique. » Parce que les leaders LMPT, qui ne font pas de politique mais de la politique politicienne (la vraie politique écoute le Peuple, ose la Vérité et le service, s’adapte aux réalités de son temps), prétendent nous faire des leçons de politique ???
 

 

« Pour tout vous avouer, j’avais souhaité commencer par cette question parce que je rencontre beaucoup d’hommes et de femmes politiques et j’ai constaté qu’ils ne sont pas toujours au clair avec la finalité de la politique. Il y a cependant eu quelques très belles réponses. » Ludovine de la Rochère se garde bien d’expliquer véritablement ce qu’elle met derrière son expression « finalité de la politique ». En général, dans le jargon lmptiste, ça rime souvent avec ce genre de formules convenues : « bienveillance », « protection des plus faibles et des plus pauvres », « service du bien commun », « valeurs », « essentiels », etc. Blabla politicard de catholiques de droite qui n’assument ni l’Église catholique, ni la Vérité (quitte à ce qu’Elle divise), ni les réalités de leur temps, ni les probables conflits, ni le Christ (remplacé discrètement par les « valeurs humanistes » qu’Il porte).
 

 

« Quant aux candidats crédibles, il y en a eu heureusement plusieurs. Si l’on prend l’exemple de Laurent Wauquiez ou de Marion Maréchal-Le Pen, ils m’ont paru, tous les deux, crédibles parce qu’ils ont été engagés dans nos manifestations, parce qu’ils ont réitéré avec force leur souhait de revenir sur la loi Taubira en affirmant leur soutien au mariage homme-femme et à la famille fondée sur la filiation père-mère-enfant, et enfin parce qu’ils m’ont paru capables d’être des leaders et donc de mettre en œuvre ce qu’ils défendent. » C’est une blague ? Qui, de Laurent Wauquiez ou de Marion Maréchal-Le Pen, a eu le courage de revenir sur l’Union Civile et l’hétérosexualité, seuls et uniques supports du « mariage gay » ? Aucun ! Wauquiez, par exemple, a l’hypocrisie de la plupart des catholiques d’ailleurs : il se dit contre le « mariage pour tous » mais pour l’Union Civile (alors que ces deux lois sont la même réalité intentionnelle et législative : justifier « l’amour homosexuel » en tant qu’« amour universel », et retirer nationalement à la différence des sexes son statut de fondement d’existence humaine et de condition primordiale et universelle d’Amour), il se dit contre la GPA et pour l’« amour » homo, il défend la famille mais croit en son pire ennemi l’hétérosexualité, il chérit les causes dont il dénonce les conséquences. Qu’est-ce que ça veut dire ?? Et surtout, quand est-ce que « La Manif Pour Tous » reconnaîtra sa schizophrénie qui consiste à soutenir ces hommes politiques tenant ce double discours sur l’homosexualité ? Quand est-ce que les leaders LMPT auront l’humilité de ne pas se laisser corrompre par le mot « abrogation » ?? C’est honteux, cette compromission !

 

« Je sais bien que même lorsqu’ils se déclarent favorables à nos propositions, les politiques sont souvent considérés comme opportunistes. C’est possible mais, en tout cas, des propos ont été tenus. Ils engagent désormais ceux qui ont été élus présidents et conseillers. » Quelle pharisaïsme ! Les leaders LMPT non seulement identifient l’hypocrisie de leurs interlocuteurs, mais en plus, ils ne la dénoncent même pas et la présentent malgré tout comme une avancée, un progrès ! Comment osent-ils ???
 
Ludo Valérie Pécresse
 

« Valérie Pécresse, à peine élue, n’a eu de cesse de minimiser le rôle de ses colistiers PCD et d’insister sur l’impossibilité, selon elle, d’abroger la loi Taubira… De fait, Valérie Pécresse est ambiguë et contradictoire et ce, depuis longtemps. Dès le début de sa campagne pour la région Île-de-France, elle souhaitait intégrer des candidats ‘LMPT-compatibles’ sur sa liste, malheureusement pas par conviction semble-t-il, mais parce qu’elle était convaincue que c’était stratégiquement nécessaire. C’est pourquoi elle a intégré aussi bien des candidats PCD que Sens commun et d’autres de la société civile identifiés comme ‘LMPT-compatibles ’, ou ‘Family-friendly’ si vous préférez… » Parce que Ludovine de la Rochère se croit plus cohérente que Valérie Pécresse, en se taisant sur l’Union Civile (et en s’y « opposant » tacitement mais jamais explicitement), en se taisant toujours sur l’hétérosexualité et l’homosexualité ??
 

« Je me réjouis qu’elle nous considère comme incontournables, c’est un début, mais on est très loin du compte évidemment ! » Voilà : comme d’habitude, les leaders LMPT arrondissent superficiellement les angles, excuse les « retards » (« Monsieur le Président est en réunion, mais il est à vous dans quelques secondes. »), diffèrent la Vérité pour, en réalité, s’excuser de ne pas La rechercher.
 

« Comme beaucoup de politiques, elle est impressionnée par le lobby LGBT et ses amis journalistes. Elle n’assume donc pas ses choix, alors même qu’ils sont encore minimalistes. Elle se dit opposée à la PMA ‘sans père’ et à la GPA, mais n’a pas le courage d’aller contre la loi Taubira. » Parce que Ludovine de la Rochère a eu le courage d’aller contre la Loi Taubira (reposant exclusivement sur l’homosexualité et la croyance en « l’amour hétérosexuel » et en « l’amour homosexuel ») ? Absolument pas ! Elle fait la leçon alors qu’elle est très mal placée. Elle m’a même empêché de parler d’homophobie (ma participation à une université d’été de LMPT pour parler de mon livre L’homophobie en Vérité a été anecdotique, alors qu’elle aurait dû être primordiale ; mon livre n’a d’ailleurs pas été promotionné), elle m’a empêché de parler d’homosexualité et d’hétérosexualité (mon allocution au podium du Champs de Mars le 13 janvier 2013 a été accidentelle, et j’ai dû forcer les barrières sinon, on ne m’aurait jamais laissé passer ; on m’a d’ailleurs coupé le micro pendant tout le cortège), elle m’a empêché de dénoncer l’Union Civile (cette opposition à l’Union Civile est fascisée par Frigide Barjot, et pas du tout assumée par Ludovine de la Rochère). C’est très grave, ce qu’ont fait Frigide Barjot et Ludovine de la Rochère. Elles ont opéré un gâchis monumental. Elles ont torpillé notre mouvement et promotionner le « mariage pour tous » et la GPA sans que personne ne s’en rende compte. Et par homophobie gay friendly, en plus !

 

« Notre mobilisation, précisément, doit faire sortir les politiques et plus généralement les leaders d’opinion de cette domination culturelle de la gauche libertariste. » Encore faudrait-il que les leaders LMPT eux-mêmes en soient sortis, de cette « domination culturelle ». La victimisation fait des ravages ! Et que dire de leur emploi de l’expression « gauche libertariste » ? Parce qu’ils s’imaginent que la droite n’est pas libertaire, peut-être ??
 

« Les positions de Valérie Pécresse sont aberrantes à double-titre  : d’abord parce que la PMA et la GPA vont inéluctablement avec la loi Taubira, ensuite parce qu’on dirait qu’elle ne sait toujours pas ce que signifie le mot ‘abrogation’ ! » Et les leaders LMPT ne le savent pas davantage ! Si ils pensent que le mot « abrogation » est magique et qu’il se suffit à lui-même pour ne pas revenir sur l’Union Civile (par le traitement explicite de l’hétérosexualité et par le témoignage primordial des personnes homosexuelles), ils ne l’ont pas compris non plus, je signale !

 

« Abroger une loi, c’est la supprimer, non pour le passé (l’abrogation n’est pas rétroactive), mais pour l’avenir. » Qu’est-ce que c’est que cette phrase et ce raisonnement ? C’est de la poésie taubiresque, sans doute… Les sophistes n’auraient pas fait mieux.

 

« En France, des lois sont abrogées quotidiennement. Lorsque le Parlement vote de nouvelles normes de construction, il abroge la loi précédente. Pour autant, on ne modifie pas toutes les constructions précédant la nouvelle loi pour les mettre aux nouvelles normes : celles-ci sont valables uniquement pour les constructions ultérieures. Ainsi, abroger la loi Taubira ne signifie aucunement ‘démarier’ comme semble le croire Valérie Pécresse au micro de France Inter, soit par incompétence — ce que j’ai du mal à croire —, soit pour écarter le sujet sous un mauvais prétexte. » Ah bon ? Mais qui parle de « démariage » ? Uniquement ceux qui, comme Ludovine de la Rochère, rentrent dans l’esprit du monde et s’imaginent que le « mariage homosexuel » est un « mariage ». Alors qu’il n’est pas un « mariage » puisque le mariage EST la différence des sexes !

 

« Une telle affirmation est d’ailleurs grave puisqu’elle conforte cette idée fausse et rend donc plus difficile l’acceptation de cette abrogation par ceux qui hésitent. » Ce sont les leaders LMPT qui sont autant dans l’erreur que Valérie Pécresse. Une loi se supprime par la racine, et non par ses feuilles ou ses conséquences, ni par morceaux. Et toute loi a des racines, une unité. En l’occurrence, la racine de la Loi Taubira, c’est la croyance en la bipolarité hétérosexualité-homosexualité (qui travestit les Droits de l’Homme en « Droits des homos et des hétéros » puis en « Droits des Amoureux, ni homos ni hétéros »), puis, sur le papier, l’Union Civile. Ludovine de la Rochère parle du « mariage pour tous » comme d’un fantôme en suspension. C’est dramatique. Pourquoi fait-elle cela ?
 

« Quant à l’union civile, que certains voient comme une alternative à la loi Taubira quand celle-ci sera abrogée (tôt ou tard !), c’est un sujet complexe à double titre. D’abord parce que le terme est en réalité flou. Est-ce une institution (comme le mariage) ou un contrat (de droit privé donc) ? Devant qui est-elle célébrée (tribunal, notaire ou maire : ce n’est pas du tout la même chose) ? Quels droits et devoirs ouvre-t-elle ? etc. » Ludovine de la Rochère joue sur les mots et se cache derrière la posture interrogative pour nier la réalité intentionnelle du « mariage pour tous » et de l’Union Civile, ou bien pour cautionner encore une fois l’esprit du monde qui sépare de manière abusive et artificielle « vie publique » et « vie privée », dans le seul but final de mieux relativiser et légitimer l’intimité sentimentale de l’homosexualité (donc l’Union Civile). Comme à leur habitude, les responsables LMPT pratiquent la langue-de-bois, en complexifiant un débat qui est déjà complexe, par la formulation d’un timide « non » à l’Union Civile tout en la cautionnant par le non-dit.

 

« D’autre part, selon la définition juridique qui serait celle de ladite union, le risque est que la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) considère qu’il y a discrimination et qu’elle n’oblige à la considérer comme l’équivalent du mariage, donc ouvrant droit à l’adoption et à la PMA ‘sans père’. Dans ce cas, ce serait un retour à la case départ ! » Ludovine de la Rochère, ici, nous fait le même coup qu’Albéric Dumont que j’ai eu récemment au téléphone. Albéric, en effet, m’appelait pour me reprocher non pas ce que j’écrivais concrètement sur l’homophobie (mot qu’il n’a toujours pas compris, d’ailleurs ; et il m’a avoué que dans le fond, concrètement, il n’avait rien à redire à mes propos et qu’il était d’accord avec mes livres), mais l’image négative que ça pouvait donner à la Manif Pour Tous et les retombées judiciaires que l’emploi du mot à l’encontre de LMPT pouvaient induire contre eux. Ces gens-là, tétanisés par l’image, leur réputation, et la présomption/inculpation d’« homophobie », sont capables de la plus grande couardise. Ils prétendent lutter contre « toute forme d’homophobie » (c’est dans les mots de présentation de leur mouvement), mais en réalité, c’est faux : ils luttent, tout comme Alain Escada de Civitas ou comme Frigide Barjot, contre la « présomption d’homophobie ». L’homophobie, en elle-même, ils s’en contrefichent ! Ils considèrent même que c’est à la fois un argument diabolique et une irréalité, un non-sujet, un piège de la novlangue, une insulte gratuite. Les attaques réelles, les censures (qu’ils cautionnent) et les violences faites à l’encontre des personnes homosexuelles, les mécanismes de ces attaques, ça leur passe complètement au-dessus ! J’entends d’ailleurs dans les propos de Ludovine de la Rochère encourageant à ne pas revenir sur l’Union Civile un chantage et une compromission par rapport à la présomption d’homophobie : « Il ne faut pas demander l’abrogation de l’Union Civile : elle est politiquement incorrecte, elle n’est pas stratégique, elle nous ferait perdre le peu de victoires contre la GPA que nous avons déjà acquises, elle nous ferait passer pour des fachos ou des intégristes ou des homophobes, et EN PLUS, maintenant, elle est condamnable pénalement par la CEDH. Donc la ferme. » Au lieu d’avoir le courage de dire la Vérité et de dénoncer la vraie racine de la GPA et du « mariage pour tous », Ludivine de la Rochère rentre complètement dans l’esprit légaliste du monde qui donne à la présomption d’homophobie (et non à l’homophobie) tous les pouvoirs. C’est de la collaboration en bonne et due forme !
 

« J’ajoute, enfin, que selon la définition donnée à cette union, on peut, ou non, retomber dans le piège de l’idéologie du genre. Il est donc déraisonnable de lancer le sujet n’importe comment ! » À nouveau, chez les leaders , c’est la rhétorique lâche du « moindre mal » qui se fait passer pour de la prudence, de la diplomatie, de la sagesse et de la tactique.
 

« En tout cas, pour le moment, nous vivons ‘sous le régime’ de la Loi Taubira et ce n’est pas avant 2017 que la question de l’alternative se posera. » Bis repetita : discours lénifiant de la patience, du report, de l’action différée. Et ce discours finit par considérer la Loi Taubira comme une réalité, et une réalité importante. C’est faux. Le « mariage homosexuel », tout solidifié par le marbre qu’il soit, est une irréalité. Et l’Union Civile n’est qu’un fantasme, un bout de papier.

 

« C’est pourquoi La Manif pour tous met toute son énergie à dénoncer la loi Taubira et ses conséquences : c’est incontournable pour revenir au mariage homme-femme, c’est-à-dire pour obtenir l’abrogation de la loi. » Dénoncer les conséquences dont on chérit les causes, c’est de la perte d’énergies, de la corruption, du mensonge. Les leaders LMPT font miroiter à leurs militants de bonne volonté une abrogation qui n’arrivera jamais sans un retour sur l’Union Civile, sans une dénonciation et une étude sérieuse de l’hétérosexualité, sans un leadership principalement homosexuel.
 

« Quant à l’alternative envisageable le moment venu, c’est-à-dire quand l’abrogation de la loi Taubira deviendra possible, le collectif de juristes Famille et République, partenaire de La Manif pour tous, y travaille. De son côté, La Manif pour tous – au cours de ses deux dernières Conventions nationales – a défini les critères qui lui permettront de se positionner, le moment venu, par rapport aux alternatives proposées. Autrement dit, chaque chose en son temps ! » Ce sont des mots mais il n’y a rien derrière. Car les Conventions nationales n’ont tout simplement pas compris la Loi Taubira. Sans discernement et sans Vérité, le temps et la patience n’y changeront rien.

 

« Je me réjouis, pour les enfants et les familles, du référendum en Slovénie il y a 10 mois, et de la victoire du ‘non’ à l’ouverture du mariage à et l’adoption pour deux hommes ou deux femmes. J’ajoute qu’un pays qui prend des décisions aussi importantes en tenant compte de la réalité humaine se constitue des assises autrement plus solides et pérennes que des pays dont les décisions sont purement idéologues. Je me réjouis donc, plus largement, pour tout le peuple slovène ! » Les leaders LMPT, une nouvelle fois, n’ont pas compris le corrélation entre l’Union Civile et le « mariage pour tous », et que le référendum slovène est une fausse victoire. Tous les pays, sans exception (y compris ceux qui avaient dit « non » au « mariage pour tous » par voie référendaire) qui ont adopté l’Union Civile finissent par retourner tôt ou tard cette carte en « mariage homosexuel ». Car l’Union Civile fait en sorte que le sentiment amoureux justifie quasiment toute union humaine, et donc homosexuelle. L’Union Civile, c’est une bisexualité commercialisée, un libertinage sentimental et un contrat symbolique qui fait bien plus que ce qu’il indique sur le papier. C’est un mariage déguisé, et la passerelle du « mariage pour tous ». L’Union Civile est le « mariage pour tous ». Dans tous les cas !
 

« Ce qui est intéressant avec ce référendum, c’est que l’on constate à nouveau que lorsque le peuple est consulté, il répond la plupart du temps que le mariage concerne spécifiquement le couple homme-femme. Ainsi, aux États-Unis, lorsque des États ont organisé des référendums sur le mariage de deux hommes ou de deux femmes, le résultat a été défavorable à ce projet. Hélas ! cela n’a pas empêché la Cour suprême d’imposer finalement le mariage gay. » Mais quel aveuglement monumental… !!
 

« Dans bien des pays, dont la France, on a constaté à maintes reprises que les élus ne sont pas représentatifs du peuple sur ces sujets-là. De fait, quand La Manif pour tous a commencé à mobiliser en novembre 2012, nous avons très vite constaté qu’il fallait intégrer à nos slogans des appels à respecter la démocratie. La gauche, d’ailleurs, est connue pour être défavorable aux consultations de type référendum. » Ce qui est dit est faux. La gauche est justement connu pour faire des simulations de référendums à gogo et de consultations démagogiques de « collaboration participative » (même si je ne nie pas que les référendums nationaux, de droite comme de gauche, sont rares parce que coûteux, et que ça fait très longtemps qu’ils n’existent plus dans le monde et au sein des États « démocratiques » dignes de ce nom… et ça, ça n’a rien à voir avec une histoire de gauche !).
 

« Contrairement à ce qu’elle prétend, la gauche n’est pas démocrate ! » La droite non plus.
 

« Il y a eu bien d’autres exemples, hélas ! Dans le processus de vote de la loi Taubira  : les consignes de vote données aux parlementaires socialistes, le scandaleux vote à main levée du Sénat, l’accélération du calendrier parlementaire par François Hollande quand il a vu que les sondages basculaient contre le projet de loi Taubira, mais aussi le traitement odieux des opposants au projet de loi par les forces de police… » Et le traitement honteux par LMPT des personnes homosexuelles opposées à la Loi Taubira, on en reparle ?
 

« Nos élus sont pétrifiés face au lobby LGBT, celui-ci maniant l’accusation d’homophobie dès que ses revendications rencontrent une résistance. » Là encore, c’est l’hôpital qui se moque de la Charité ! Je n’ai jamais vu, à part avec Frigide Barjot, de personne plus tétanisée par la réputation d’homophobe que Ludovine de la Rochère.

 

« À cela s’ajoutent bien sûr les délires égalitaristes et utopiques de certains politiques de gauche, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem et Erwan Binet en tête. » Les leaders de LMPT peuvent parler ! Les « délires égalitaristes » de nos opposants n’ont rien à envier aux délires familialistes et unitaristes de LMPT ! Si d’un côté ils étaient obsédés par l’Amour et l’Égalité, de l’autre ils sont obsédés par la Nature (culturelle) et l’Unité. Je ne sais pas ce qui est le mieux !

 

« Sens commun me paraît être une excellente initiative, quoiqu’elle soit à l’évidence difficile à mener. Mon regret, à vrai dire, c’est qu’il n’y ait pas encore des ‘Sens commun’ dans tous les partis politiques. Il y a eu une tentative de ‘Front commun’ au sein du FN, mais elle a été refusée puisqu’il n’y a pas, officiellement, de courants au sein du FN. ‘Debout les familles’, en revanche, vient d’être créé au sein du parti Debout la France. » Rien d’étonnant que Ludovine de la Rochère soutienne Sens Commun, spécialiste de l’opportunisme politique, qui rassemble des gens qui n’ont pas le courage de parler d’hétérosexualité, d’homosexualité et d’Union Civile, et qui sont davantage préoccuper de draguer les hommes politiques de droite pour s’assurer une carrière (… pardon… pour défendre leurs « convictions profondes », leurs « valeurs », le « bien commun », et désamorcer « l’entre-soi » : jargon insipide maison) que de s’occuper sérieusement des problèmes urgents de notre pays.
 

« Au-delà des partis, je milite tant que je peux pour que, dans toutes les composantes de la société, les défenseurs de la famille deviennent actifs. L’éducation, la formation, les universités et les grandes écoles, les médias, les syndicats… sont autant de lieux stratégiques dans lesquels il faut agir ! » Voilà. Comme dirait François-Xavier Bellamy ou le père Pierre-Hervé Grosjean, « il faut s’engager ». C’est important. Pourquoi c’est important ? Parce que c’est « très fort ». Eh puis voilà.

 

« En ce qui concerne l’élection présidentielle, nous préparons actuellement les actions pour l’étape préalable des primaires. L’enjeu est considérable. Organiser les bonnes actions et au bon moment, est crucial. Et bien sûr, la mobilisation sera essentielle vis-à-vis des politiques pour obtenir la prise en compte de ce que nous défendons, pour changer leurs réflexes ‘politiquement corrects’ ». « C’est crucial », « C’est important », « C’est essentiel ». Euh… pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. » Et pourquoi ? « Parce que c’est crucial, c’est important, c’est essentiel. »…
 

« Au-delà de ces actions à visée politique, le combat est d’ordre culturel. » Ben oui. C’est les Veilleurs, et c’est François-Xavier Bellamy, et c’est Fabrice Hadjadj (ou bien peut-être Gandhi et Martin Luther King, je ne sais plus) qui l’ont dit.
 

« Le mal-être français – et même occidental – est immense. Il est la conséquence d’une perte de repères, qu’ils soient historiques, anthropologiques ou spirituels. » Perroquetland.
 

« Il s’agit donc de faire bouger les mentalités de nos contemporains. » Oui. C’est Tugdual Derville qui l’a dit : je crois que la solution, c’est de RÉVEILLER LES CONSCIENCES. (On va aller loin avec ça…)
 
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« Autant de raisons pour lesquelles La Manif pour tous a mis clairement le cap sur 2017 pour faire gagner la famille. » Les célibataires, on s’en moque. Les couples non-mariés ou stériles ou séparés, aussi. Les personnes homos… ça existe ça ?
 

« Nous avons montré, depuis trois ans, que nous ne lâchons rien et que nous obtenons des victoires politiques : reculs successifs sur la PMA ‘sans père’ et sur la GPA, renoncement à la généralisation des ABCD de l’égalité, retrait du désastreux projet de loi ‘Familles’ de Dominique Bertinotti, recul sur l’adoption pour les couples pacsés et concubins… » Faut-il rappeler à Ludovine de la Rochère que depuis le départ, notre mouvement enchaîne les défaites et perd tous ses combats ? L’Union Civile est passée, le « mariage pour tous » est passé, la PMA et la GPA sont en train de passer, l’euthanasie aussi. Nous prend-on pour des aveugles ? Les leaders LMPT vont-ils se remettre un poil en question un jour ??

 

« Le lobby LGBT et ses alliés, en conséquence, ne cessent de chercher des alternatives à la voie législative, pour avancer sur ces sujets. Mais nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre nos actions pour gagner ! » Oui. Il suffit de se rendre au Parlement Européen à Bruxelles pour voir que le lobby LGBT a une majorité écrasante et une longueur d’avance qui est colossale, pour comprendre que le triomphalisme des leaders LMPT est un volontarisme sans fond et sans recul.

 

« La Manif pour tous a-t-elle une stratégie par rapport aux catholiques ? » Oui. Elle les humilie, leur demande de se travestir et de taire leur foi, elle croit en Jésus mais Le cache comme une honte, n’a pas compris que sans le Christ au centre aucune action ne tient et aucun mouvement ne peut rester dans l’Unité, la Force et l’Amour. La « Manif Pour Tous » est un mouvement bobo et anticlérical qui s’ignore
 

« En ce qui concerne l’Église, je ne dirai pas que nous sommes dans une stratégie, mais plutôt dans un dialogue qui se fait de mille manières. » On rappelle Otis.
 

 

« Il nous est ainsi arrivé d’adresser un courrier d’informations – par exemple sur l’ABCD de l’égalité – à l’ensemble des évêques, des dirigeants d’établissements privés catholiques, de l’UNAPEL, des mouvements de jeunes… ce que nous avons fait aussi à l’attention de représentants d’autres religions et d’instances non confessionnelles. Nous avons pu, ensuite, échanger avec nombre de destinataires de cette note. Mais la France est un pays de tradition catholique — n’en déplaise à François Baroin — et ce dialogue se fait donc majoritairement avec le peuple catholique et ses clercs, prêtres et évêques. » C’est bien : les évêques et les fidèles catholiques sont CONSULTÉS. C’est hyper sympa. Ils sont PARTENAIRES (du moment qu’ils ferment leur gueule et qu’ils ne récupèrent pas le logo de la « Manif Pour Tous » : marque déposée ! Les leaders LMPT tiennent à leur copyright !). Affligeant.
 

« Cela est d’autant plus vrai que l’Église est la première institution du monde par l’expertise, l’expérience et le temps consacré à ces enjeux. Certes, tous les catholiques ne partagent pas notre combat, mais cela ne nous empêche pas d’aller de l’avant, avec les encouragements du Saint-Père, qui m’a reçue au printemps 2014. » Aaaah… Cette chère selfie avec le Pape (… pour lui faire dire tout ce qu’on veut… et surtout tout ce qu’il ne pense pas) !
 

(Cette photo n'est pas un montage)

(Cette photo n’est pas un montage)


 

« J’ajoute que, lors du Tour de France que j’ai fait au printemps 2015, au cours duquel je suis allée dans 25 villes en 5 semaines, j’ai été très souvent interrogée, à la fin de ces conférences, sur l’attitude de l’épiscopat. Ma réponse a toujours été la même : d’abord, bien des évêques, dans leur diocèse, soutiennent explicitement le mariage homme-femme et la famille, même si leur communication n’est pas reprise et connue au niveau national. D’autre part, le rôle des évêques n’est pas le militantisme en tant que tel  : l’action militante est plutôt le rôle des laïcs, comme l’a fortement rappelé le pape Benoît XVI. » Ben oui. Séparation de l’Église et de l’État ! Séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel ! D’ailleurs, je crois qu’on est tous d’accord pour dire que Jésus n’a jamais fait de politique (ce qui est, en réalité, archi-faux), que les évêques ne sont ni humains ni citoyens, que les fidèles catholiques doivent s’engager en politique mais ne pas faire de politique en Église… Pauvre schizophrénie de nombreux catholiques qui n’ont rien compris à Jésus, à ce qu’est vraiment la noblesse de la politique et de la sexualité !
 

« Autrement dit, avant de voir ‘la paille dans l’œil’ de certains de nos frères-évêques, regardons d’abord ‘la poutre’ qui est dans le nôtre… » C’est peu de le dire !
 

« Si chacun se lève pour assumer ses responsabilités, c’est déjà une grande et bonne nouvelle pour l’avenir ! » Les leaders LMPT, comme des communicants dignes de ce nom, savent que, pour ne pas passer pour des insensés ou des destructeurs (alors qu’ils ont fait un beau travail de sape de notre combat jusque-là), il convient de finir leurs interviews par une phrase de conclusion bien vaseuse et bien « positive » (et crypto-biblique sans trop que ça se voie). Que leur appel à assumer leurs responsabilités ne soit pas de la jolie formule. Et si c’est le cas, qu’ils comptent sur moi pour leur rappeler leur hypocrisie, leur fausse humilité, et leur irresponsabilité. Car visiblement, ils ne s’en rendent pas compte.
 
 
 
 

P.S. : Et Famille Chrétienne qui ne comprend rien non plus à l’Union Civile…

« Gens d’Église catholique, arrêtez de nous traiter comme des gonzesses ! »

 
logo mère de miséricorde
 

Je reviens du week-end « Mère de Miséricorde » (mouvement qui accompagne les couples concernés par l’avortement), à Montmartre, du 16 au 17 janvier 2016. Extraordinaire bain d’amour et d’humour, d’accueil de la fragilité, sans condamnation des personnes. Vraiment, je conseille fortement. Cet événement, en plus de la joie simple qu’il m’a donnée, m’a permis de réfléchir sur la manière qu’adopte l’Église catholique en général pour nous appeler à l’action sociale, à la mission. Ça va peut-être vous surprendre venant d’un gars homo comme moi qui a fui en partie sa masculinité, mais j’ai eu peur que ce week-end « Mère de Miséricorde » tombe dans le travers que je vais décrire ci-dessous. Finalement, comme l’association en question est une œuvre guidée par l’Esprit Saint, elle n’est pas tombée dans le panneau… mais le risque de faire de la Mission une couveuse-confessionnal peinte en rose est toujours là, et l’enjeu de ces œuvres mérite que je le rappelle.
 

En effet, la tendance est forte, dans les mouvements catholiques actuels, de nous traiter comme des infirmières et non comme des chirurgiens, comme des moniales/moines et non comme des soldats, comme des priants et non comme des évangélisateurs, comme des femmes et non comme des hommes, comme des Marie et non comme des Jésus. Souvent, je constate, dans les milieux de l’action sociale chrétienne, qu’on nous parle comme à des gonzesses, à des mères compréhensives, précautionneuses et protectrices, à des religieuses cloitrées, à des infirmières scolaires, voire à des mamies retraitées. Ce qui n’est pas un mal (mâles). Car cela nous fait découvrir l’immense trésor du cœur profond et « de mère » de Jésus en nous. On découvre la grandeur de l’effacement, du dépouillement, de l’humilité, de l’écoute, du silence, du cœur à cœur, des larmes, de la délicatesse, de la bienveillance, du vrai accueil qui désarme les plus farouches. La Miséricorde incommensurable de Marie. D’ailleurs, il suffit de voir la sainteté douce qui jaillit d’une Valérie Ternynck (responsable de « Parlez-moi d’amour ») pour en être convaincu. Le risque, c’est qu’on étend un charisme particulièrement efficace mais – il faut le reconnaître – exceptionnel et peu répandu, d’une personne unique (Valérie Ternynck) à l’ensemble des personnes qui devraient avoir son rôle bienfaiteur (« Parce que ça marche avec elle, parce que ça marche une fois, ça va marcher pour tout le monde et pour toutes les autres fois. »). L’erreur, c’est également de ne s’adresser qu’à un seul type de public, et en particulier un public féminin. Car on ne parle pas à des jeunes hommes comme à des jeunes femmes, surtout en matière de sexualité, et même de spiritualité. Même si garçons et filles sont tous apparemment humains et de la même tranche d’âges. C’est un mystère, cet écart de rythmes, de besoins, de formes, de vocations, entre les sexes, mais je n’y peux rien. C’est le mystère réel de la différence des sexes.
 
Valérie Ternynck
 

Dans ces formations à l’affectivité, que fait-on des mecs, des pères, des soldats, et de ceux (ou « celles »… car il y a aussi des filles qui ont davantage besoin de force que de douceur) qui sont plus sensibles à un discours moins ganté, plus conquérant, aventureux, assaillant, castrateur, posant les limites et édictant la Loi ? Comme le fait remarquer à juste titre Vladimir Soloviev, si on regarde tous les saints de l’Église catholique, on ne trouve principalement que deux catégories (qui ne s’opposent pas du tout entre elles, d’ailleurs) : soit des moines, soit des soldats. Or, à « Mère de Miséricorde » (œuvre magnifique, indéniablement vigoureuse et sainte), et dans l’Église catholique en général, la dimension zélée, masculine et paternelle de l’être humain, dimension qui nomme le mal, qui vit moins cachée, qui est plus extérieure qu’intérieure, est négligée. « Discrétion ! Invisibilité ! » on nous dit. Alors que pourtant, la charité masculine complète la charité féminine. On nous dit : « N’annoncez pas le Christ ! La morale (confondue avec le moralisme), EXIT ! Ne verbalisez pas votre foi. Intériorisez la Vérité au profit de la Charité. Soyez mère et non pas père. Soyez Ministre de l’Intérieur ou de la Défense, et non pas Ministre des Affaires Étrangères (… et encore moins Président de la République) ! Soyez moine et non pas soldat ! Soyez accompagnant, bras droit, et non pas chef ! » Il y a une tendance dans l’Église à nous méfier de la force, de la foi catholique énoncée clairement, de la Vérité, de la Parole (explicite), de l’action. On fait prévaloir la « gradualité », la présence, la discrétion, le silence, le « savoir être », plutôt que le « savoir-faire tout en étant ». La Vérité, le mariage et le Christ sont envisagés d’office comme une matraque, une menace, un bulldozer idéologique qui décrédibilise et découragerait les gens non-croyants. « Nous ne sommes pas un mouvement militant. Nous ne sommes pas un mouvement combattant. On est simplement là pour aider la personne à trouver son cœur profond. Par amour. Pas par devoir. Sans jugement. Sans morale. Sans condamnation. » a dit mot pour mot Guillaume Maupeau, un des volontaires de « Mère de Miséricorde », lors du week-end de Montmartre.
 

Don Luigi Giussani

Don Luigi Giussani


 

Mais n’est-ce pas restreindre ou caricaturer l’action de Dieu dans notre vie, que de penser ainsi et de faire de la maternité un dogme actionnel/solidaire/associatif ? N’est-ce pas fuir face aux attentes de ceux et celles qui, plus qu’une écoute, recherchent une Parole vigoureuse en même temps que respectueuse ? Je crois qu’il y a des gens qui sont appelés plus par le devoir que par le cœur, par l’ordre plus que par l’invitation, par l’obéissance et la soumission à une autorité plus que par la compréhension, par le choix plus que par le consentement, par la lutte plus que par le repos, par l’action plus que par l’expression de son ressenti, par Jésus directement plus que par les valeurs qu’Il porte. Il y a des gens qui préfèrent un Jésus caché et d’autres qui ont besoin de se Le voir annoncer « cash » et visible. Alors, certes, dans le contexte laïcard actuel, dans le contexte de tension et de paranoïa athée et anti-catholique, on va me rétorquer que la discrétion de Dieu est « plus stratégique » et opère davantage de miracles qu’une foi affichée comme un étendard, on va me dire que les associations telles qu’Alliance Vita, LMPT ou Mère de Miséricorde font un travail formidable de terrain et dépassent de loin l’action bourrine et donneuse de « leçons de prévention » des associations athées style Planning Familial justement parce qu’elles n’annoncent pas directement la couleur du Christ : ce serait leur discrétion qui leur permettrait de rejoindre un milieu scolaire beaucoup plus large, d’approcher des publics archi blessés (notamment les élèves musulmans), de rassurer les directeurs d’établissement, et d’assurer un travail chirurgical de toute beauté même s’il se fait à petite échelle, avec des petits groupes et avec des petits effectifs d’accompagnement (par exemple, Parlez-moi d’amour est débordée de demandes et pourtant manque d’intervenants). Je pose néanmoins la question : malgré la nécessaire et précieuse précaution que tout médecin de l’âme et que tout médecin de Jésus doit avoir, n’est-on pas encore trop en timidité, ou concentré sur une seule forme d’action ? Jésus est un médecin. Pas une infirmière ni une assistante sociale ni une conseillère conjugale. Il n’est pas Marie. Récemment, une amie catho, jadis enseignante en ZEP dans les Cités, m’a dit combien la population musulmane est paradoxalement très ouverte et sensible aux évangélisateurs catholiques qui parlent à visage découvert de leur foi, et avec zèle. Je pense aussi au succès des pélés « identité masculine » du père Philippe de Maistre ou au scoutisme qui donne des repères pour devenir un homme (catholique). Il y a des gens qui sont davantage touchés par l’action publique et politique que par l’action « passive » et réflexive. Il y a des gens qui préfèrent adorer et jeuner, d’autres qui sont plus missionnaires, frondeurs et entreprenants. « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. » (1 Co 12, 4)
 

N’oublions pas deux choses : 1) Jésus Prem’s !… et Marie en deuxième (Pour l’instant, l’action catholique est très mariale : c’est déjà énorme, mais c’est incomplet, et nous nous trompons, je crois, de priorité ni de royauté). 2) Sainte Thérèse de Lisieux, avec les novices qui étaient faibles et qui avaient besoin de son autorité masculine, se montrait ferme et forte ; avec les novices qui étaient trop orgueilleuses et avaient besoin de son autorité maternelle, se montrait douce. Pour amener le cœur à s’ouvrir à l’Amour de Dieu, il ne s’agit pas d’être tout le temps maternel, ni exclusivement paternel. Mais la paternité dépasse la maternité. Dieu s’est fait homme. Il ne s’est pas fait femme !

 

En regardant le programme de « Mère de Miséricorde » du dimanche 17 janvier au matin (Partie 1 : « Le Cœur profond » par Valérie Ternynck ; Partie 2 : « S’engager » par Guillaume Maupeau ; Partie 3 : « Le Combat spirituel » par le père Pierre Brunet ; Partie 4 : la messe par Jésus et Mgr Legrez), cette négligence de la masculinité (masculinité de la féminité, aussi !) commençait à se profiler, et ce, depuis le samedi… malgré la formulation scolaire de la nécessité de « l’engagement ».
 

Père Pierre Brunet / Zorro

Père Pierre Brunet / Zorro


 

Heureusement, le père Pierre Brunet (Zorro) est arrivé ! De manière totalement inespérée. J’avais déjà rédigé en cachette la moitié de mon article que vous lisez. Mais l’intervention du père Brunet a brisé mes doutes et est arrivée comme un coup de tonnerre dans le salon de thé cosy. Et c’était béni de Dieu. À brûle-pourpoint, il s’est mis directement à parler de masculinité. Alors que rien, dans le contexte du week-end « Mère de Miséricorde », et dans la thématique de l’accompagnement des femmes qui avortent ou souhaitent avorter, ne semblait l’indiquer. Ça tombait même carrément comme un cheveu sur la soupe. C’est là que j’ai compris que l’œuvre de Mère de Miséricorde était vraiment plus divine qu’humaine, et qu’elle était portée par l’Esprit Saint. Je ne vois pas d’autre explication. Dès l’introduction de son topo sur le « Combat spirituel », le prêtre marseillais a apporté, sans avertir, la dose de testostérone sainte qui manquait à ces deux jours déjà formidables. L’apothéose. Comme si l’Esprit Saint répondait mystérieusement à ma petite frustration. Ça m’a bouleversé. J’en ai pleuré pendant une demi-heure à chaudes larmes, c’est pour vous dire !
 

Pour commencer son topo, le père Brunet a raconté un épisode qui lui était arrivé à Marseille dans sa paroisse : un groupe de jeunes hommes, à proximité de son église, ricanait à propos de son célibat sacerdotal. Et lui, contre toute attente, n’a pas supporté en silence l’outrage, mais leur est rentré dans le lard. Légitime défense. Franc-parler. Rappel du cadre, des règles, du devoir. Justice couronnant la Miséricorde. Au lieu d’accueillir passivement les provocations des jeunes par un « Oui, je comprends, oui je supporte et je prie en silence », il ne s’est pas démonté, a dit « non », et a commencé à rentrer en résistance : « Je ne rigole pas du tout, là, les gars. Je joue pas. Le célibat, c’est vital pour moi. C’est ma vie. C’est mon bonheur ! » Et apparemment, cette courte mise au point a donné suite à un échange très profond entre hommes. « Je l’ai dit comme un mec. » Quand j’ai entendu cette phrase, là, immédiatement, j’ai compris que Dieu me répondait directement. Le père Brunet a exposé une toute autre manière d’aborder et de conscientiser les jeunes : il a contre-attaqué. Avec toute la Charité qu’il faut. Mais il a contre-attaqué quand même ! Il nous expliquait que si on attaquait sa femme, il serait le premier à se lever pour la défendre. Et si on attaque son Église, il ne se laisse pas faire et sort les crocs divins : « Je refuse de rentrer en débat avec des gens qui ne me respectent pas. » ; « On ne parle pas mal de ma femme ! On ne se moque pas de ma foi ! » ; « On peut débattre… mais dans la mesure où on se respecte. Quand on n’est pas à ce niveau-là, on ne se livre pas. » Comme un homme, un roi, un prophète de la justice, ou un arbitre, il pose le cadre, les limites à ne pas dépasser, la Loi. Il nomme le mal. Il édicte les règles. Il circoncit. Il frustre. Il donne des plaies. C’est ça, un vrai père.
 

Après l’introduction de son topo à Mère de Miséricorde, le père Pierre Brunet est rentré dans le vif du sujet et a traité du thème du combat spirituel (intitulé de sa conférence). Avec une originalité, une spontanéité (il a griffonné ses mots, paraît-il, la veille) et un culot tels (il a osé parler à la place de Dieu, en disant « Je », en parlant de « son fils Jésus », de ce qu’Il avait dit dans certains passages précis de la Bible, et de « ses prêtres ») que j’en ai sangloté comme un gamin pendant l’intégralité de son discours. J’étais frappé par la précision de ses mots, qui comblait mes attentes intérieures au-delà de ce que j’avais pu imaginer. C’est comme si Dieu avait pris possession du corps et des lèvres de son pasteur, que Dieu parlait à travers cet humble homme, et que le père Brunet n’était même plus là. « Tu vas combattre dans ta relation avec moi, disait-il, mais je vais te bénir. Je ne vais pas circoncire uniquement sexe, mais aussi ton cœur. » L’appel masculin au combat rejoint finalement la petitesse et l’humilité féminine, comme l’a montré le père Brunet en conclusion : « Restez petits et simples : c’est peut-être cela le secret du combat. » Dieu le Père nous aime avec un cœur de Mère, et par sa mère Marie. C’est sûr !

 

En repartant de ce week-end magique organisé par Mère de Miséricorde, Valérie Ternynck (une sainte, à mes yeux, même s’il ne faut pas trop lui dire lol… et puis de toute façon, sa grandeur ne vient pas d’elle, alors je peux quand même le dire !), guidée par l’Esprit Saint, a veillé, en faisant intervenir à cette session le père Brunet, Mgr Jean Legrez (évêque d’Albi) et même moi (le blessé de la masculinité), à apporter la touche de masculinité et de paternité indispensable à Mère de Miséricorde et à Parlez-moi d’Amour. Elle a eu l’humilité maternelle de nous confier « son » bébé, quelque part. Qu’elle en soit remerciée. Mère de Miséricorde est une œuvre inspirée. Et comme elle obéit au « À Jésus par Marie », elle se dirige naturellement et surnaturellement vers la Royauté masculine de Jésus et de Dieu le Père. Alléluia ! Vraiment !
 
 
 

P.S. : Remarque-annexe qui n’a apparemment rien à voir avec ce que j’ai écrit plus haut… et pourtant ! La grandeur de rassemblements tels que le « Parcours Homosexualité » de Paray-le-Monial, ou que le week-end « Mère de Miséricorde » au Sacré-Cœur de Montmartre, c’est qu’ils réunissent sans le savoir deux mondes qui ont tout pour s’opposer, mais qui, parce qu’ils ignorent qu’ils se rencontrent, parce qu’ils ignorent qu’ils s’opposent et qu’ils pourraient exploser ensemble, et surtout parce qu’ils sont mêlés et réconciliés ensemble par l’Esprit Saint, font l’expérience de leur unité improbable. À Courage, à Mère de Miséricorde, par exemple, c’est le festival des surprises, des réparations, des guérisons, des réconciliations insoupçonnées. J’ai remarqué cela avec les rares associations catholiques traitant de l’avortement (et dont le public caché est celui des personnes concernées par la stérilité) ; ou encore avec les associations traitant de l’homosexualité (qui drainent le public caché du divorce ou du célibat subi). Le phénomène d’aimants entre avortement et stérilité, ou bien entre homosexualité et divorce pourrait paraître irréel, malsain, masochiste ou signe de jalousie : des couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfant partent à la rencontre de couples qui en ont supprimé un ! ; des femmes quittées par leur mari qui est parti apparemment « pour cause d’homosexualité » vont à la rencontre des sosies homosexuels de ce dernier ! Bonjour la nitroglycérine ! Mais en réalité, la rencontre des deux mondes se passe très bien ! Il y a une vraie libération et réconciliation par personnes interposées. On revient sur les lieux du drame ou du crime (l’avortement, la stérilité, l’homosexualité, le divorce, le célibat), et on rejoue la scène pour résoudre le problème. Et ça marche. Même si au départ, ça semblait explosif ou inutilement douloureux parce que ce retour en arrière, cette observation de la plaie, ne se fait pas exactement avec les bons acteurs. Même si le mal a été fait et semble irréparable. Pourtant, le miracle s’opère quand même.
 

P.S. 2 : Au même instant où je publie cet article, en arrive un autre, exactement de la même veine, dans Le Rouge et le Noir, d’un journaliste (Louis-Alexandre) que je ne connais pas. C’est simultané et troublant ^^.

Star Wars, le bobo hétérosexuel adore (… et le Gouvernement Mondial empoche le fric et les âmes)

Star Wars 1
 

Échantillon du baragouinage des bobos, incapables d’expliquer pourquoi ils adorent cette merde de « Star Wars » (remarquez comme ils tiennent tous exactement le même discours stéréotypé) :
 
 
 

Hier, je me suis rendu au cinéma de Cholet pour aller voir l’épisode 7 de « Star Wars : le Réveil de la Force » qui fait tant de bruit médiatiquement. Je n’ai toujours pas vu les 6 épisodes précédents, donc j’ai dû m’accrocher un peu au départ pour me repérer. Mais finalement, comme ce film est un monument esthétique érigé à la plus grande gloire du Gouvernement Mondial maçonnique de l’Antéchrist et qu’en plus il s’adresse à un public bobof qu’il prend pour des débiles mentaux, j’ai malgré tout trouvé mes marques assez vite, et l’absence de préparation préalable ne m’a pas manqué.
 
Star Wars 3
 

Vu que « Star Wars » est un savant mélange d’« érudition » et de simplisme manichéen, d’esthétisme noachide et de pourriture idéologique, de prétention et de nullité, de prouesse technologique et de vacuité dans les messages, je veux bien croire qu’il a de quoi contenter et aveugler une grande partie de la population mondiale : ça va du beauf hétérosexuel qui sera sécurisé de faire comme tout le monde et d’aimer ce que les autres aimeraient, jusqu’au geek bobo persuadé de lire dans cette saga eighties une profondeur mystique réservée à une élite de connaisseurs dont il aurait le privilège de faire partie. Ce film, précisément à cause de son hybridité, est un chef d’œuvre de boboïsme en puissance, flirtant avec le bobeauf d’ailleurs. Ça rase les pâquerettes, mais en donnant aux bobos l’impression que la merde a du goût et est spectaculaire. C’est « sublimement merdique ». C’est « génialement creux ».
 
Star Wars 4
 

J. J. Abrams, qui, plutôt que de se dire réalisateur, a eu la lucidité cynique de se décrire de son propre aveu comme un bon commercial et un « fabricant de jouets » tant il conduit un phénomène commercial qui le dépasse et qui devance son film (les produits dérivés « Star Wars » ont envahi nos supermarchés avant même qu’on n’ait vu quoi que ce soit du film), a juste eu le « génie » de départ de sublimer le message maçonnique par l’appareil cinématographique, de devancer et de deviner un peu son époque, et de trouver la nourriture adéquate pour fidéliser son troupeau de moutons bêlants hétérosexuels.
 
Star Wars 5
 

La méthode est simple comme bonjour : tu gaves le Peuple d’effets spéciaux, d’explosions grand spectacle, de bruits, de violence, de jolis décors de carte postale, d’un scénario un peu complexe, avec des personnages sans psychologie et qui incarnent la famille moderne de la bienpensance rebellisée, tu lui sors des mots compliqués et un monde labyrinthique inédit qui a ses codes cachés et son langage propre… et le bobeauf hétérosexuel est content ! Il a tout d’un coup l’impression d’être hyper courageux et hyper cultivé ! Il est honoré de faire partie de la famille « Star Wars ». Ça l’évade de son quotidien pourri. Ça étanche un bref instant sa soif d’héroïsme, de combats, de grands exploits. (En fait, si on regarde concrètement les choses, son courage réside juste dans le fait d’avoir payé sa place de cinéma et d’avoir consenti à devenir le soldat consommateur d’un système commercial qui lui donne la conviction d’être un « rebelle » pour mieux l’exploiter).
 

À l’issue de la projection du « Star Wars 7 », j’ai vu, dans la salle de cinéma choletaise qui n’était remplie que d’une vingtaine de spectateurs, un seul des fans de la saga qui restait religieusement jusqu’à la fin du déroulé du générique. Il avait bien la gueule de l’ingénieur informaticien athée (mais spirituel), boboïsé/coolisé pour masquer son mal-être : trentaines, lunettes, barbe, cheveux longs et queue de cheval. Ma main à couper qu’il revenait pour la deuxième ou la troisième fois dans le but de resavourer sa nouvelle relique. Ça m’a fait de la peine pour lui. Tant de foi mal orientée et mal mobilisée, tant de perte des troupes se dirigeant vers des eldorados cinématographiques avec un vague sous-texte « évangélique » (mais sans Jésus) !
 
 
 

Alors je vais maintenant, et le plus succinctement possible, vous dire les messages et l’idéologie maçonniques que j’ai identifiés dans « Star Wars 7 ». Et je tenterai aussi de vous expliquer pourquoi on ne peut pas moralement les taire, ni se contenter d’un décryptage superficiel à la Pascal Ide http://pascalide.fr/critique/star-wars-vii/ (ce dernier est tout à fait du genre à nous trouver du crypto-évangélique dans des films comme « Tree of Life » ou « Star Wars » !), décryptage qui ne dénonce pas explicitement le problème de la propagande du Gouvernement Mondial antéchristique, et qui par démagogie et pour « faire ouvert », noie le poisson. Il faut arrêter de nous prendre (ou de se prendre) pour des cons. « Star Wars » n’est pas seulement stérile : c’est une saga dangereuse et un outil propagandaire. Dans « Star Wars 7 », comme par hasard, il est question explicitement du « Nouvel Ordre Jedi » (Solo prononce l’expression) : que ceux qui ne font pas le parallèle avec le NOM (Nouvel Ordre Mondial) aillent se déboucher les oreilles !
 
Star Wars 6
 

Dans la propagande du Nouvel Ordre Mondial (NOM), le projet de l’Antéchrist est le suivant : faire en sorte de désincarner et de détruire l’Humanité par Elle-même, en Lui présentant cet homicide comme une construction/régénération prodigieuse, responsable, rationnelle, naturelle, libre et spirituelle, baignée d’or et de lumière, couronnée d’esprit d’entreprise et de créativité, auréolée d’archéologie, de science, d’architecture et de mondes parallèles présentés comme « mythiques et historiques », en faisant miroiter aux êtres humains leur immortalité, leur omnipotence, leur immanence, leur autonomie et leur rebellitude.
 
Star Wars 7
 

Et comme la véritable incarnation de l’Homme repose d’une part sur le Christ, et d’autre part sur les 4 rocs humains sur lesquels Jésus a choisi de demeurer (à savoir la différence des sexes, la différence des générations, la différence des espaces, et la différence Créateur-créatures donc l’Église-Institution catholique), les Illuminati francs-maçons s’affairent à les parodier dans le mimétisme avant de les détruire en coulisses. « Star Wars 7 » est une mine d’actes symboliques maçonniques détruisant ces rocs. Sans doute est-ce d’ailleurs à cause de cette intuition et de ce ravissement que tant de bobos – pas cons, par ailleurs, et dont certains sont déistes – continuent de s’auto-persuader qu’« il y a un message profond (et même crypto-christique) derrière ». Le problème, c’est qu’ils ne relient pas ce message avec le sous-texte maçonnique, et surtout avec la clé qu’est l’Espérance chrétienne qui est orientée vers la Résurrection de Jésus. Du coup, ils perdent leur temps, leur énergie, leur fric et leur joie. C’est pour éviter ce gâchis que j’écris d’ailleurs mon article (et non pas, comme le croient certains fans très chatouilleux, pour « casser gratuitement du Star Wars et du rêve »).
 
 

Désincarnation, banalisation et destruction de la différence des sexes :

 

– « Star Wars » est un film à la plus grande gloire du matriarcat, du féminisme indépendant, asexué, hyperféminisé et hypermasculinisé à la fois. Les héros et les maîtres, dans « Star Wars 7 », ce sont les femmes : Rey (la fille qui se défend toute seule, qui prend la place des hommes, qui se bat comme un homme, qui est mécanicienne, qui pilote à la place de Finn, qui semble n’avoir besoin de personne), Princesse Leia (surnommée « Général Organa », qui est le chef de la base de la Résistance), Maz (la patronne du bar), etc. La femme est considérée comme le réceptacle privilégié de la Révélation de la Force : « Toute la Vérité t’est déjà connue. » (Maz s’adressant à Rey) ; « Rey : que la Force soit avec toi. » (Princesse Leia s’adressant à Rey) ; etc. D’ailleurs, en espagnol, Rey signifie « roi », au masculin. Tout un symbole ! Et elle attire surnaturellement le sabre-laser bleu à elle : elle devient la guerrière couronnée en Jedi.

– On retrouve dans le film quelques traces de déférente galanterie sexiste, féminisant à l’excès les noms de fonction habituellement neutres en langue française : « Mon général… pardon… ma général… » se reprend le robot C-3PO en s’adressant à Princesse Leia. Navrant de bêtise.
 
Star Wars 8
 

– Est construit tout au long du film « Star Wars 7 » le mythe éculé de « l’intuition des femmes » (Maz sent la Force, Rey la possède), de la « force féminine ». « La force est féminine. » disait déjà Mylène Farmer : « Les femmes découvrent toujours la Vérité. » (Solo prévenant Finn) ; « Je ne suis pas Jedi, mais je connais la Force. » (Maz s’adressant à Rey) ; « Cette fille sait ce qu’elle fait. » (Solo par rapport à Rey) ; etc. On retrouve le fameux « mythe pansexualiste du ‘féminin sacré’ » (Monseigneur André Léonard, Les Raisons d’espérer (2008), p. 93) développé depuis des décennies par les adeptes du New Age. Dieu est une femme seule et noire ! D’ailleurs, à un moment, Rey (la figure de l’ultra-féminisme masculinisé) et Finn (la figure de la force noire déracialisée et universelle) s’unissent précisément pour tenir tête au maléfique machisme de Kylo Ren. La tyrannie du féminisme et de l’anti-racisme conquérants débarquent. Et attention : interdit de critiquer. C’est « la Force » !
 
Star Wars 10
 

– Dans « Star Wars 7 », tous les héros masculins sont remplacés par leurs sosies féminins, et mis au second plan : Rey récupère le sabre-laser bleu de Finn et devient quasiment Jedi à la place de Luke Skywalker ; Princesse Leia survit tandis que son mari Solo meurt ; Maz est un fac-simile de Maître Yoda (avec les étranges lunettes en plus).

– Les hommes sont présentés comme des lâches, des anti-héros, incapables de s’engager et de rester en couple, des pères démissionnaires ou des fils infidèles, des êtres qui font moins bien que les nanas même s’ils roulent encore des mécaniques : « Je ne suis pas un héros. » (Finn) ; « Je sais ce qu’il faut que je fasse mais je ne sais pas si j’en aurai la force. » (Kylo Ren s’adressant à Solo) ; etc. Bien sûr, les hommes, dès qu’ils prennent plus d’importance et d’autorité que les femmes, deviennent alors des méchants tyrans : le Sénateur Palpatine, le Général Grievous, le Suprême Leader, Kylo Ren, Anakin Skywalker, etc. Et les héros masculins encore un peu valorisés après ça sont tout de même des anti-héros : Finn fait de la collecte d’ordures, Solo est un père raté,

– La différence des sexes est à ce point maltraitée que les héros prennent souvent un look androgyne : Kylo Ren n’est pas un modèle de masculinité, Rey n’est pas non plus ce qu’on pourrait appeler une jeune fille en fleurs.

– Question sexualité, amour et couple dans « Star Wars », ce n’est pas brillant. Rey est la femme qui n’a besoin de personne. Quand Finn tente une approche auprès d’elle (« T’as un petit copain ? »), il se fait jarter : « Si tu te mêlais de ce qui te regarde ! » Avec les bobos, c’est toujours l’amour vache et indifférent, qui n’ose pas se dire. De plus, il y a zéro confiance dans le couple Finn/Rey. Sans « lâcher prise », sans consentement à appartenir, comment peut-il en être autrement ? « Lâche-moi la main. » (Rey à Finn) ; « Je sais piloter, moi ! » (Rey) ; « Ça va aller ! » (Rey à Finn) L’amour humain dans « Star Wars » est déchristianisé et désincarné. Par exemple, Solo et Princesse Leia sont incapables de s’embrasser et de rester ensemble en couple. « C’est pour ça que je filais : c’était pour toujours te manquer. Notre relation, c’était pas si mal, après tout. Y’a eu du bon. » (Solo revenant sur sa relation passée Leia). Même chose pour les jeunes tourtereaux Finn et Rey, pourtant amoureux, mais qui sont incapables de se serrer dans les bras, de s’embrasser et de se dire « Je t’aime ». Leur amour est platonique, quasi asexué, angélique, acorporel et impossible. À la fin du film, Solo, au moment d’une opportunité de vrai baiser entre Finn et Rey, les arrête dans leur élan romantique : « On s’en va, là. On s’embrassera plus tard ! » Et finalement, les amants finissent par vivre chacun leur vie, sans que le couple ait eu le temps de se former : « Je suis sûre qu’on se reverra. J’ai bon espoir. Merci mon ami. » (Rey face à Finn inanimé dans le coma, qu’elle aime mais qu’elle abandonne)
 

Princesse Leia et Solo (dans une étreinte désespérée)

Princesse Leia et Solo (dans une étreinte désespérée)


 
 

Désincarnation, banalisation et destruction de la différence des générations :

– Le seul vrai contact corporel, l’unique véritable étreinte qu’on verra de tout le film, c’est entre la Princesse Leia et Rey. C’est 100% féminin, 100% incestuel dans la fusion intergénérationnelle.

– La plupart des protagonistes du film n’ont pas de famille, sont abandonnés et orphelins… et quand ils en ont une, elle est dissoute et infidèle au mariage.

– Les pères de famille sont méprisés : « Tu vois en lui le père qui t’a manqué ? Tu aurais été bien déçue… » (Kylo Ren s’adressant à Rey par rapport à Solo, son père à lui) ; « Ton fils, je l’ai tué. Il était aussi faible et stupide que son père. » (Kylo Ren en parlant de lui-même à son père Solo)

– Les pères et les hommes sont tués : Kylo Ren assassine son père Solo, qui n’était pas un modèle de paternité stable. Et il est un fils indigne. De surcroît, le parricide se pare de la beauté de l’Action de Grâce, de l’Eucharistie : en transperçant à mort son père Solo avec son sabre-laser, Kylo Ren lui dit « Merci ».

– Dans « Star Wars », la transmission de parents à enfants est souvent présentée comme une mauvaise influence, un terrible destin. La plupart des enfants sont rebelles et envoient balader l’éducation de leur père démissionnaire : « Le temps est venu d’achever son apprentissage. » (Suprême Leader Snoke)

– Princesse Leia, c’est la mère célibataire qui envoie balader son ex-mari Solo : « Ne recommence pas ! » lui dit-elle quand il essaie de recoller les morceaux de leur ancien couple. Elle a été également négligente et démissionnaire vis-à-vis de son devoir d’État de mère et d’épouse : « Je n’aurais jamais dû le laisser partir, vous laisser partir tous les deux. » (Princesse Leia s’adressant à son ex-mari Solo par rapport à leur fils Kylo Ren qui a mal tourné)

– À un moment du film, Rey met le doigt sur la blessure secrète de Kylo Ren : la blessure de se savoir créé par quelqu’un d’autre que lui-même, d’avoir un père ou un grand-père (ici, le grand-père de Kylo est Dark Vador) : « Non. C’est toi qui as peur d’être moins fort que Dark Vador ! » balance Rey à la face de Kylo, bouleversé par la vérité qu’il vient d’entendre.
 
 

Désincarnation, banalisation et destruction de la différence des espaces :

– Finn, stormtrooper noir du Premier Ordre (en blanc), est l’archétype de cette fusion des espaces (cf. le code « Je suis un Blanc-Noir » de mon Dictionnaire des Codes homos). Et bien entendu, c’est le Noir gentil applaudi par les maîtres blancs hollywoodiens, le token black de la bienpensance occidentale, le symbole cinématographique du racisme positif. Le renversement cinématographique de l’oppressé en oppresseur, loin d’indiquer une réelle sortie de crise ou un lendemain meilleur, obéit en réalité à un mécanisme manichéen inquiétant. Par exemple, lorsque Finn récupère le pouvoir, il se montre aussi autoritaire avec une des responsables des stormtroopers que les méchants : « Maintenant c’est moi qui commande ! ». Solo lui conseille immédiatement, non pas de changer d’attitude, mais juste que sa conversion de soi-disant « victime » en bourreau ne soit pas aussi visible : « Plus discret. »

– « Star Wars » déshumanise la différence des espaces. En effet, la planète Terre est délaissée, au bénéfice d’une prolifération de planètes inconnues, d’étoiles et de royaumes fictifs. Elle en devient un détail, ou plutôt une abstraction, au cœur de la galaxie et dans le scénario.

– Les planètes représentées dans le film (Jakku notamment) sont quasiment toutes des espaces virginaux, désertiques, vidés d’Humanité. Ils sont ultra-naturalisés par des images de synthèse, et extrémisés : on passe du désert au paysage enneigé.

– Dans « Star Wars », le voyage est désincarné (même si ça bouge beaucoup et ça va plus vite que la vitesse de la lumière dans les vortex). Même le voyageur bobo jette l’éponge : « J’ai trop voyagé. » (Solo)

– La Nature écologique sans quasiment aucune présence humaine, est portée aux nues : par exemple on observe Rey face au lac de la planète Takodana (« C’est sans doute la planète la plus verte de toute la galaxie. »).

– Dans « Star Wars », la main tient une place démesurée, comme dans le projet du Gouvernement Mondial. La main en tant que sceptre de pouvoir préfigure la puce électronique. Elle occupe ce rôle aussi dans « Star Wars » avec la main toute-puissante de Dark Vador et Kylo Ren.

– Dans « Star Wars », tout ce qui est ancien est tué ou montré comme mauvais : Solo, le père, est tué ; l’« Ancien Empire » (qui s’est fait succéder par le « Premier Ordre ») c’est la dictature des stormtroopers.

– Dans « Star Wars », on lit en filigrane une haine de la planète Terre, et en particulier une occidentalophobie, typique des Occidentaux bobos qui n’assument pas leurs actes et leur appartenance à leur culture. Par exemple, en entendant comparer la planète Jakku à une « décharge » de poubelles, Solo joue d’ironie en s’adressant à Chewbacca : « Tu vois qu’on n’a pas assez exploré les confins occidentaux ? » Et comme à son habitude, le boboïsme sacralise les pauvres (qu’il n’aide pas véritablement) aux dépens des Occidentaux : par exemple, Rey, sur Jakku, marchande avec des peuples nomades et pauvres.
 
 
 

Désincarnation, banalisation et destruction de la différence Créateur-créatures :

– Le noachisme, c’est-à-dire le super-primitivisme et la panmythologie millénariste, est particulièrement présent dans « Star Wars » : naturalisme forcé, panthéisme déchristianisé, hybridité homme-animal ou homme-robot ou animal-robot, paganisme symbolique, temples et vieilles pierres renfermant un « secret », etc. Par exemple, le vaisseau des gentils s’appelle le Faucon Millenium, dans la grande tradition de la mythologie grecque. Chewbacca, la bête poilu proche du singe, est la quintessence du super-primitivisme noachide. C-3PO, le robot doré, est particulièrement humanisé. Puis à la fin du film, Rey visite des ruines abandonnées sur une île océanique déserte.

– Comme le film « Star Wars » défend une idéologie spiritualiste mais déicide, il est logique qu’il soit peuplé d’hommes-machine. Le Droïde BB-8 et les robots en général sont présentés comme humains, voire plus humains, plus intuitifs, plus intelligents plus détenteurs de Vérité, que les humains eux-mêmes.

– Dans la pensée maçonnique, très branchée psychologie, hypnose, naturopathie, mémoire et force des souvenirs, capacité intellectuelle, force intérieure de la volonté, magnétisme, intelligence artificielle, pouvoir des mots et des intentions, le pouvoir mental a beaucoup d’importance. Selon elle, c’est au mental que l’Homme se mesure aux autres et se régénèrera. Et cette croyance, on la sent très clairement dans « Star Wars 7 » : Kylo Ren a des pouvoirs psychiques qui lui permettent de pénétrer l’esprit des gens ; Rey commande à un stormtrooper rien que par la parole ; Solo avoue qu’« il s’en sort toujours avec des palabres. ».

– Dans « Star Wars », ce sont les robots qui possèdent la Vérité, et non prioritairement les humains. D’ailleurs, dans la saga, ils sont humanisés, même s’ils balbutient et parlent parfois un langage robotique codé composé d’onomatopées humoristiques. Par exemple, BB-8 (« bébé » en français : ce n’est pas anodin) détient le secret de la carte qui aidera à retrouver Luke Skywalker, le dernier Jedi.
 
Star Wars 9
 

– Dans « Star Wars » (et dans beaucoup de films actuels malheureusement), la différence Créateur/créatures est totalement dénigrée, et le rapport de crainte/confiance discrédité. La désobéissance (ou la trahison ou la rébellion ou l’anticonformisme) est montrée comme la Force, la Déesse, la Nouvelle Alliance : cf. les « Résistants de l’Alliance rebelle » sont les « gentils » dans l’histoire. Rey, l’héroïne, est une pilleuse d’épaves. En revanche, l’ordre (« Le Premier Ordre »), qui menace les « bons » Républicains et leur désordre libertaire sanctifié, est le méchant. On n’est pas du tout, mais alors pas du tout, face à la propagande libéralo-communiste de l’anti-fascisme moralisant !

– Le film obéit au manichéisme le plus simpliste qui soit : le camp de la lumière contre le camp du côté obscur (« La seule lutte qui vaille, c’est celle contre le côté obscur. » déclare Maz)… même si les défenseurs de la série s’en défendent en arguant que ce simplisme est « bien plus subtil que ça » parce qu’il y a de nombreux ponts entre les deux camps. Ils n’ont pas encore compris que le manichéisme, ce n’était pas uniquement « le camp du Bien contre le camp du mal » ; mais c’était surtout la fusion du Bien et du mal, fusion soi-disant « équilibrée et équilibrante » (en effet, le manichéisme voit le Bien et le mal comme deux forces équivalentes qui se génèrent et s’équilibrent l’une l’autre). Le manichéisme de « Stars Wars » s’observe particulièrement dans la neutralité assignée à la fameuse « Force » lumineuse dont il est fait tant cas (j’ai repris la définition Wikipedia) : « Dans l’univers de ‘Star Wars’, la Force est un champ d’énergie s’appliquant à tous les êtres vivants. La force y est décrite dans les premiers films réalisés comme donnant des pouvoirs aux personnes qui lui sont sensibles, sans que son origine ne soit tout d’abord explicitée, laissant implicitement penser qu’elle est d’ordre spirituel, avant que romans et films ne proposent une explication biologique, en insérant l’idée d’une symbiose avec une forme de vie microscopique, les midi-chloriens. La Force semble être une sorte d’énergie omniprésente et mystérieuse dont personne n’est encore arrivé à percer l’origine. Cependant, il est clair que tout individu capable de la contrôler obtient d’intéressantes facultés : des pouvoirs télékinétiques, lui permettant d’agir sur la matière par la seule force de sa volonté, de la simple pomme au chasseur stellaire, des capacités physiques et sensorielles décuplées, et l’aptitude à influer sur les flux d’énergie physique ou les pensées d’autrui. Le concept a très probablement été inspiré par le ‘ki’ japonais ; rappelons que George Lucas s’est inspiré de films d’Akira Kurosawa, qu’il a d’ailleurs été coproducteur de Kurosawa, et que son œuvre comporte plusieurs références graphiques à la culture japonaise. » Bref, la « Force » a tout du concept bouddhisant New Age, centré sur l’Homme et ses capacités « naturelles » et technologiques à réinventer le Bien, et à se recréer Lui-même grâce à ses lumières et à son sens de la Lumière. D’ailleurs, dans le boboïsme, tout est basé sur le savoir-faire : « C’est ce qui s’appelle savoir piloter. » (Finn à propos de Rey) Autrement dit, la Force dans « Star Wars » est la synthèse du naturalisme techniciste et du panthéisme New Age, elle est le support flou du noachisme luciférien. « Pardonnez-moi, je le ressens à nouveau… l’attrait de la lumière. Montre-moi, et j’achèverai ce que nous avons commencé. » (Kylo Ren) La Lumière, appelée aussi « la Force », c’est vraiment l’Antéchrist. Ni bonne, ni mauvaise (ça dépend de l’usage qu’on en ferait), ou plutôt synthèse du bien et du mal, elle condense l’idéologie manichéenne, basée sur le ressenti et non sur le Réel, sur l’intention et non sur les faits, assurant un pseudo « équilibre » entre le Bien et le mal mais en éjectant la primauté du Bien christique sur le mal. « Je me sens coupé en deux. » (Kylo Ren) On retrouve dans « Star Wars » cette divinisation de la Lumière, mais qui, comme elle est déchristianisée, devient soit bonne, soit mauvaise/luciférienne, soit les deux. « Je suis certaine qu’il a encore la Lumière en lui. » (Princesse Leia par rapport à son fils Kylo Ren) ; « Si tu fermes les yeux, tu peux toujours la ressentir, la Lumière. Elle te guidera. » (Maz s’adressant à Rey) ; « L’arme se charge de toute l’énergie d’un soleil. » (Finn) ; « Et ne me parle pas de l’Étoile de mort. » (Princesse Leia) ; « La Force, le Jedi, tout est vrai. » (Solo) ; etc. Par exemple, le Premier Ordre possède la Starkiller Base, une planète de glace qui tire sa puissance de sa capacité à absorber l’énergie de soleils. Dans les rangs du Premier Ordre, on peut compter des personnes liées à la Force, comme son leader Snoke, son apprenti Kylo Ren, ou encore des stormtroopers tels que Finn qui vont devenir résistants. Dans la pensée de « Star Wars », le mal n’est qu’un Bien mal utilisé.

– Certes, « Star Wars » nous propose en apparence un manichéisme inversant parfois les codes couleurs « blanc pour les gentils / noir pour les méchants » (exemple avec Finn, le Noir qui est d’abord habillé en blanc, et du côté du Premier Ordre ; autre exemple avec le Black Leader, leader des escadrons Bleu et Rouge servant la Résistance), mais un manichéisme quand même !

– On entend çà et là dans « Star Wars 7 » des consignes de censure, des invitations à ne pas réfléchir : « Évitez de regarder. » (Solo s’adressant à Finn et Rey) Il y a zéro message de Vérité et de fond. Les seules vérités qu’on entend, ce sont les gesticulations par onomatopées de nos informateurs bobos (BB-8, Chewbacca, etc.) ou bien les élans plats de combattivité « positive » et les déclarations d’amour à l’ESPOIR sorties de la bouche de notre jeune héroïne Rey : « Il ne faut jamais désespérer. » (Rey) ; « Je suis sûre qu’on se reverra. J’ai bon espoir. Merci mon ami. » (Rey face à Finn inanimé dans le coma) ; « Grâce à vous, il nous est permis d’espérer. » (Poe) ; etc. La positive attitude du boboïsme.

– En filigrane, on lit dans « Star Wars » un messianisme et un orgueil qui ne présagent rien de très bon ni de très noble chez les concepteurs du film : le Gouvernement Mondial exprime que la fin justifierait les moyens : « Le sort de la Galaxie dépend de nous. » (Solo) « On utilisera la Force. » (Finn) Les Etats-Unis – dans le sens universaliste du terme – vont sauver le Monde. Et par tous les moyens. On y croit…

– La saga « Star Wars », c’est la débauche de moyens et de fric pour masquer/compenser l’absence de message et de Vérité. Le Bien est relégué au rang de l’intuition personnelle ou du devoir humain (certainement pas du Christ) : « Pourquoi tu veux m’aider ? » demande Rey à Finn ; et ce dernier lui répond « Parce que c’est mon devoir. »

– Dans « Star Wars 7 », on retrouve des détournements satanistes implicites : le numéro de matricule de Finn (« FN 2187 ») fait 666 ; le sabre-laser est une Croix du Christ inversée et rouge ; le Leader Suprême Snoke représente une image caricaturale du diable ; les hologrammes employés dans le film vont occuper prochainement une grande place dans la mise en scène du Gouvernement Mondial.
 
Star Wars 12
 
 
 
Star Wars 14
 

Par ailleurs, pour ceux qui veulent aller vérifier les nombreuses correspondances entre le septième volet de « Star Wars » et mes 60 codes bobos dans mon livre « Les Bobos en Vérité », amusez-vous. C’est par là ! Le code « Fanfare jazzy », le code « Pas d’humour », le code « Le vieux marin breton », le code « Optimisme et Espoir », le code « Super-Zéro », le code « Globe-Trotter », le code « Bougies », le code « Barbu », le code « Mosaïque multiculturelle », le code « Passion pour la Nature, le Vent, la Mer », le code « La Nature me domine et prouve ma méchanceté d’être humain », le code « J’aime là où je ne désire pas », etc., y sont.
 
Star Wars 15
 

Le plus pathétique dans toute cette série, c’est que même certains curés et certains catholiques – censés pourtant identifier les pièges de la propagande maçonnique anticléricale – rentrent dans le jeu. Pour faire « fun » et branché. Même pour soi-disant « faire catho » !
 
Star Wars 19
 

L'inégalable Don Olivier...

L’inégalable Don Olivier…


 
Star Wars 16
 

Le plus attristant, c’est la compromission de beaucoup de catholiques avec le christianisme édulcoré du boboïsme starwarsien. Comme si le manichéisme, tant condamné par les catholiques authentiques, pouvait servir d’illustration au Christ ! Je ne dis pas que les contre-exemples ne peuvent jamais, en négatif, être pédagogiquement évangéliques (bien au contraire : je crois beaucoup au réveil par la description du contre-exemple)… mais pour que la comparaison porte ses fruits, encore faut-il déjà l’identifier comme « contre-exemple », ce qui n’est pas vraiment le cas des prêtres bobos-hétéros-geekos (cf. je vous renvoie au code du « Blogueur catho… avec sa bière » dans mon récent livre sur les bobos).
 
Star Wars 18
 

Il n’est pas interdit d’être drôle, parodique, décalé, cool et moderne… mais à partir du moment où la Vérité-Charité est la première servie ! Désolé, mais s’appuyer sur le « Je suis ton Père » de « Star Wars », en portant un sabre-laser sous sa soutane, pour rappeler que « Dieu est notre vrai Père et la Vraie Force qui habite nos cœurs », c’est bien gentil (mais tout ça ne sert à rien si tu ne vas pas à la messe) mais un enfant, un baptême, un pauvre, la Bible, le Christ ou la Vierge nous le diraient tellement mieux !
 

 

On prend Jésus pour le Super-Héros Jedi qu’Il n’est pas, l’Esprit Saint pour une « Force » hollywoodienne qu’Il n’est pas, Dieu le Père pour un Créateur d’effets spéciaux. Et on inverse sa Croix : c’est ce que fait satan. Eh bien désolé les gars, mais « Star Wars » : poubelle !
 
Star Wars 13

Noachisme, matrice spirituelle du boboïsme

(cf. le rajout du lendemain d’avoir posté cet article)
 

Rien à voir avec Yannick Noah ou la chanteuse israëlienne Noa. Quoique…
 
Pourquoi j'ai mangé mon père
 

Cela faisait un moment que je voulais vous écrire cet article sur le noachisme, c’est-à-dire la « religion naturelle » fomentée par le Gouvernement Mondial, que moi j’appelle le boboïsme, et qui est d’inspiration juive. Je dis bien « d’inspiration juive » car elle n’est pas mise en place par les véritables Juifs, c’est-à-dire les Juifs bibliques, nos pères dans la Foi, et formant le Peuple élu. Comme le souligne Pierre Hillard – dont je ne cautionne pas toutes les thèses –, « le noachisme s’applique aux non-Juifs »), donc aux infidèles du judaïsme, à savoir les Juifs contemporains, talmudiques, sionistes, croyant au retour d’un « messie » qui sera l’Antéchrist.
 

Tout ce qu’on voit en ce moment, en politique, dans les médias et dans les discours de nos contemporains, est emprunt de noachisme, même si peu connaissent le mot. Le noachisme n’est pas même pas un phénomène « à venir ». C’est déjà là depuis longtemps, et en expérimentation depuis les années 1990. Avec la richesse de l’actualité d’aujourd’hui et la profusion de clins d’œil au noachisme, j’aurais même largement de quoi de faire un journal télévisé eschatologique hebdomadaire dédié à l’avancée de la fin des temps, et au décryptage des signes des temps, tellement c’est le feu d’artifice ! Je me contenterai pourtant de cet article à travers lequel je vais sauter d’une thématique apocalyptique à une autre, pour vous expliquer un peu ce que je vois. Vous y retrouverez dans les grandes lignes ce que j’ai dit différemment dans mon article sur l’Antéchrist, sur le Gouvernement Mondial, sur la puce électronique et bien sûr à propos des bobos (cf. mon livre Les Bobos en Vérité).
 

Le noachisme ne prétend pas éradiquer tout de suite le catholicisme. Il est dans le mimétisme de ce dernier, mais veut le rétrécir au lavage, en procédant à une refonte rejetant la Sainte Trinité et la divinité du Christ (car pour lui, le catholicisme est polythéiste, idolâtre, dangereux et diviseur étant donné que Dieu est Un et Trois à la fois : Père, Fils et Esprit). Selon cette Franc-Maçonnerie « d’inspiration juive », il s’agit de construire une nouvelle civilisation de la Paix, du Progrès, de l’Unité, de la Nature, qui sera selon toute vraisemblance une synthèse du capitalisme et du socialisme, et qui conduirait l’Humanité vers un nouveau Jardin d’Éden sécurisé. Le noachisme est censé s’étendre au monde entier, est démocratique en apparence, a à sa tête un despote à la fois « roi » et « prêtre » (l’Antéchrist), entouré d’une nomenklatura privilégiée. Dans son univers rationalisé et aligné aux « besoins naturels », la famille et le mariage sont censés avoir disparus. Au sein de la civilisation noachide, on pratique l’eugénisme et l’euthanasie. À l’unification politique et économique que met en place le noachisme s’ajoute celle des religions remplacées par un culte unique, celui de la « religion naturelle » dite « de Noé » (« Noachisme » vient de Noé, d’ailleurs). Cette espérance du bonheur purement terrestre reposant sur l’idée du « Progrès », que nous retrouvons dans le marxisme et le libéralisme, est en contradiction complète avec le catholicisme. La religion trinitaire catholique, considérant le passage sur terre comme une série d’épreuves et surtout comme le passage de la mort de Dieu-Homme (Jésus) et de son humanité à la Vie, a une espérance céleste. Les catholiques ne visent pas l’établissement de la divinité sur la terre ni un pouvoir politique glorieux construit de mains d’Hommes prophétiques… contrairement aux Musulmans, aux Juifs talmudiques et aux bobos positivistes.
 
nature canapé
 

Le plan noachide, en résumé, c’est de virer tout ce qui est extérieur à l’Homme et qui le limite, le « bride » :

– pour d’une part que l’Homme concentre toute institution humaine extérieure à lui dans une banque de données subcutanée (la puce électronique) ou gravée invisiblement au laser sur lui,

– pour d’autre part que l’Homme s’imagine se sauver Lui-même et attribue cette performance à un Dieu universel œcuménique, 100 % naturel et technique, qui instaurera son règne sur terre (l’Antéchrist : en gros, le sosie du Messie Jésus-Christ).
 

Le noachisme, c’est ni plus ni moins le culte de l’autonomie universelle, de l’individualisme de masse, apparemment « altermondialiste », « altruiste », « écologique », « humaniste » et « spiritualiste ».
 
 

Quand je dis que le noachisme veut « virer tout » ce qui entoure l’Homme, je dis bien TOUT. Même, en dernière instance, le corps de l’Homme ! (ça, c’est la surprise finale du « chef » antéchristique… Le serpent qui se retourne contre son maître). Mais tout d’abord, il passera par la neutralisation de toute altérité relationnelle extérieure à l’être humain, de toute institution à laquelle il faut se soumettre ou se référer (rappelons que la puce condense la carte d’identité, la carte vitale, la carte bancaire, internet, ses clés et codes, etc.), de tout ce que les bobos honnissent et qui leur est présenté comme « négatif » :

– virer les riches. Selon les bobos, ils seraient une engeance à détruire.
Haine des riches
Noé 3.0

– virer la politique et les dirigeants visibles. Presque plus personne ne croit aux partis politiques. Seul un homme providentiel à la Justin Trudeau (Canada), qui ne semble avoir ni ambition politique ni soif de pouvoir, trouve grâce aux yeux des bobos et possèdera le profil de l’Antéchrist que la majorité humaine acceptera.
Haine des politiques
Trump

– virer les frontières nationales… pour que l’utopie du « monde sans frontière et sans race » puisse s’actualiser.

– virer la guerre. Le terrorisme est en ce moment en train d’épuiser universellement et moralement toute velléité de combat, d’autodéfense, de conflit et de force. Et ce n’est que le début…

– virer les pères et virer la loi, la Parole, la norme sociale. L’anti-norme veut devenir la norme.

– virer la police et les forces de l’ordre, l’armée. Les policiers et les militaires sont actuellement la cible de nombreuses attaques. Le service militaire tombe en désuétude. Maintenant, on nous invite à nous faire justice à nous-mêmes et à être notre propre arme. Cet armement individuel prend la forme du désarmement des armes blanches ou à feu, de la désertion pacifiste, et surtout de l’auto-sécurisation de ses biens et de son corps. Tu t’armes en te protégeant, en technologisant ton indifférence au mal !
Attaque militaires 1
Haine des militaires 2

– virer l’argent. Bientôt il n’y aura plus de monnaie (tout se fera par transfert bancaire informatique), il n’y aura plus de banques (le dollar et Wall Street sont à l’article de la mort), il n’y aura plus d’économie capitaliste apparente. Chacun devient, dans l’idée, le patron de sa propre banque, et même sa banque.

– virer le terrorisme, l’État Islamique, la religion. Le plan sioniste vise l’éradication de la Libye, de la Syrie, de la Russie, de l’Arabie Saoudite. La laïcité, absolutisée et comprise comme une absence de préférence religieuse collective, est actuellement présentée comme la solution à la radicalisation religieuse.

– la souffrance, la mort, la maladie. L’Euthanasie, l’avortement, la contraception, les médicaments, les suicides, le trafic d’organes, la GPA, sont totalement banalisés aujourd’hui.
 
 

Mais ce n’est pas tout. Ce ne sont pas seulement les réalités humaines « négatives » que le noachisme entend évacuer. Même les institutions qui étaient extérieures à l’Homme et qui étaient jadis valorisées vont être bazardées… car jugées « pas assez naturelles », « pas assez nouvelles », « pas assez personnelles », « trop contraignantes » et « trop liberticides ».

– virer l’amour. Avec ton casque 4D, ton film porno, ta poupée gonflable, ou ta banque de sperme, tu te fais l’amour à toi-même ou un enfant tout seul, ou avec qui tu veux.

– virer la famille. Jamais les enfants n’ont été autant rois et autant maltraités et tués qu’aujourd’hui, avec notamment l’avortement, le « mariage pour tous », et la PMA/GPA.

– virer les différences (de plus en plus vues comme des « inégalités », des « discriminations », des atteintes à l’unité et à l’égalité… même si le culte pour « l’Autre » va aller jusqu’à son paroxysme… et l’Autre, c’est le diable) et virer les clichés/préjugés (de plus en plus vus comme des « irréalités » et des « mensonges »).

– virer les médias. On instille en nous une méfiance croissante envers la télé, internet, les réseaux sociaux. On nous fait croire que l’Homme sera son propre média, sera à la source de sa propre image, sa propre information. Tu jartes les journalistes et la télé et internet : tu es ton propre journaliste, ta propre source de renseignement.

– virer l’art et la culture. Jamais les chanteurs n’ont été autant célébrés et autant persécutés qu’aujourd’hui : l’industrie du disque a coulé et les CD ont disparu pour se virtualiser, les intermittents du spectacle sont éradiqués, les chanteurs même connus ont envie de quitter le navire du show business… et leur plainte paraît tellement paradoxale que peu de gens la trouvent crédible : « Si c’est comme ça, ben fuck la vie d’artiste. Je sais que ça fait cliché de dire qu’on est pris pour cible, mais j’veux l’dire juste pour la rime. » (cf. la chanson « J’me tire » de Maître Gims) ; « J’préfère m’éloigner de la Radio activité. » (cf. la chanson « Singing My Song » de Pascal Obispo). Tout le monde peut maintenant faire son propre disque et se passer des chanteurs. Beaucoup de fans veulent prendre la place de leur singer favori, de leur sportif ou de leur danseur, et n’auront bientôt même plus besoin de se déplacer à leur concert ou à leur stade. Les salles de concert, ça commence à craindre. Et puis il y a Youtube, l’Appli The Voice et la possibilité de faire son disque soi-même et sa choré soi-même (avec le « bracelet d’activité » Fitbit) ! Idem pour le cinéma : Pedro Almodóvar a annoncé il y a peu la mort imminente des salles de cinéma… mais je crois qu’il peut étendre le faire-part de décès aux présentateurs, cameramen, photographes, écrivains (maintenant, tu peux publier ton livre sur Amazon pour pas un rond), réalisateurs, blogueurs, restaurateurs, etc.

– virer la sexualité. Jamais la génitalité et la différence des sexes n’ont été autant consommées et menacées qu’aujourd’hui.
ordi sexe

– virer la différence des générations. Ça devient le narcissisme « écolo » (cf. la publicité de Évian).

– virer l’éducation. Jamais les profs n’ont été autant maltraités qu’aujourd’hui. On les agresse ou on les dresse en surveillants, gentils animateurs et diffuseurs de la pensée unique (je suis bien placé pour le dire ! On m’a viré de telle manière à ce que je croie que c’est moi qui me suis viré tout seul). Le savoir est devenu une tare ou un danger. Maintenant, les cours se numérisent, les élèves sont censés avoir leur tablette, leur Apple Watch (montre), et bientôt, ils n’auront plus à subir les « mauvais cours », les « mauvaises influences » et le « harcèlement scolaire » entre élèves puisqu’ils pourront s’instruire tout seuls sans prof et loin de l’école !

– virer le savoir. L’Homme a la prétention de se cultiver en consultant sa « propre » interface, son encyclopédie perso interne et participative. Wikipedia avait démocratisé le savoir encyclopédique en le collectivisant. À présent, l’individu et sa voix deviennent leur auto-référence de savoir.

La connaissance ne vient plus des autres. Elle se possède et se partage égoïstement, comme une compétition de « moi je sais et pas toi ! ». Ok Google.

– virer l’entraide et la santé. Maintenant, tu envoies ton chèque (tant qu’il reste des chèques), tu « likes » de loin, tu te prends en photo avec une bougie, et basta. Et côté santé, tu te soignes toi-même : les médecins sont traînés en justice et ont une pression de malade s’ils ratent leurs opérations, les pompiers (corses) sont attaqués, les hôpitaux sont au bout du rouleau dans bien des endroits. Récemment, pour me rendre de Pau à Bilbao, j’ai fait un covoiturage avec une thérapeute non-croyante qui me disait qu’elle « ne croyait qu’en elle-même » et qui se soignait toute seule, par le magnétisme, les techniques d’hypnose et des exercices de développement personnel. Elle a même créé un atelier de thérapie avec ses autres amis « thérapeutes » New Age. Une femme extrêmement blessée. Le symptôme d’une époque à elle toute seule.

La Reine des Neiges

La Reine des Neiges

– virer la foi. Jamais comme aujourd’hui la spiritualité n’a été autant en vogue depuis que le monde a perdu le véritable Sens de la Vie – le Christ – et pourtant, jamais les religions dans leur ensemble n’ont été aussi impopulaires et attaquées en tant qu’origine des guerres.

– virer la nourriture. Jamais on n’a autant consommé, et pourtant, jamais la nourriture n’a été autant menacée et décriée qu’aujourd’hui : la planète n’a plus de réserves pour alimenter l’Humanité toute entière, la famine s’étend et à cause des bouleversements climatiques on ne pourra quasiment plus rien faire pousser, le pain et le vin disparaissent. Prochainement, ça va craindre de se nourrir, de boire de l’eau et d’aller faire ses courses au supermarché. Les gens ne se nourrissent plus de la terre et ne connaissent plus l’origine de ce qu’ils mangent. Les agriculteurs sont de plus en plus acculés au suicide.
 
 

L'Âge de glace

L’Âge de glace


 

Une fois que par la puce il aura intériorisé en lui toutes ces institutions humaines soi-disant « mauvaises chez les autres et bonnes en lui », tout le bien et le mal (l’arbre de sa connaissance et de sa créativité), l’être humain pense qu’il aura bien fait et pourra dans son monde extérieur laisser toute la place à la Nature et La célébrer comme une déesse (Gaïa) capable de le régénérer de l’intérieur jusqu’à l’immortalité. Il commence déjà, face à l’extinction de l’Humanité qui se profile, à instaurer par la technique (quel paradoxe) la « religion naturelle » du Gouvernement Mondial, à se prendre pour la Nature qu’il porte aux nues (et au nu ! cf. l’émission de télé-réalité Adam recherche Ève sur D8 en 2015), à réunir les échantillons de son Arche de Noé (cf. le « coffre fort de l’apocalypse » construit en Norvège en 2008), à bâtir ses musées d’Histoire Naturel et de l’Homme, à élever ses « Tree of Life » et ses « City of Love » baignés d’or et de lumière, à se brancher avec ses pairs (cf. la récente pub pour les hauts parleurs sans fil entre deux femmes d’une roof party qui se draguent et veulent « se brancher » l’une à l’autre).

Le jargon de la lumière et de l’architecture est signé la Franc-Maçonnerie et est omniprésent dans notre culture mondialisée.

Par exemple, lors de son discours de 31 décembre 2015 pour formuler ses vœux aux Français, le président François Hollande nous a félicité d’avoir su, malgré les épreuves qui ont frappé notre Nation, « trouver en nous-mêmes l’énergie » pour rebondir et bâtir ensemble le « chantier » du « vivre-ensemble » et de la résistance au « terrorisme » : « Nous devons utiliser cette énergie qui a surgi de nous-mêmes. » (8’20).

Il faut dire, aussi : la Tour Eiffel, « éclairée à l’énergie humaine » lors de la COP 21 avait donné le coup d’envoi. La technologie, déguisée en « Nature » et en « Énergie de Vie », arrive de plus en plus à conquérir le cœur des Hommes. Et il semble maintenant quasiment impossible d’arrêter sa course. Seuls Marie et Jésus y parviendront, je crois. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas limiter les dégâts.
 
 
Arche Avatar
 

Le noachisme bobo prétend construire une Arche de Noé faite de mains d’Homme. Il nous dit à l’oreille : « Tu te fais tes propres réserves. Tu archives tout ce que tu crois que l’Humanité naturelle recèle. Tu te recrées ta propre légende, ta propre histoire. Tu te reconstruis ta propre cosmogonie, ta propre régénération, ta propre immortalité, ton propre Salut. La solution est en toi, dans tes cheveux, dans ta main, dans ton cœur et dans ton cerveau, dans ton magnétisme, dans la gestion de tes émotions, dans ton animalité. »
 

Raiponce (Avec Eugène qui réclame le même pouvoir de la main à sa thaumaturge)

Raiponce (Avec Eugène qui réclame le même pouvoir de la main à sa thaumaturge)


 
Nike for of nature
 
Nike Be a force of Nature
 
Nike Force of Nature
 

En ce moment, beaucoup de spots publicitaires encouragent l’Homme à penser qu’il est un animal comme un autre, qu’il est un élément indispensable d’un « Tout cosmique naturel » avec lequel il va fusionner, qu’il est une force de la Nature (en termes savants, cela s’appelle le panthéisme naturaliste), qu’il peut exploiter toutes les potentialités de son corps (par la danse, par le magnétisme de sa main, par la puissance de sa raison et de sa concentration, par la sophrologie, par la force énergétique insoupçonnée de ses cheveux ou de ses pieds ou de ses sens, etc.), qu’il peut développer en lui une intelligence artificielle « naturelle », qu’il peut reconstruire la Nature par ses propres moyens et en puiser toutes les ressources sans jamais les épuiser comme avant (cf. la pub des Laboratoires Gallia).

« I am Nature » dit la WWF.

Je pense également à la récurrente calligraphie vintage des fleurs et des feuillages qui s’impose de manière massive dans les publicités et les clips actuels. J’appelle ça « l’effet haricot magique », cette invasion virtuelle et esthétique du méchant lierre « Nature » dans notre champ visuel.
 
haricot magique
 

Les bobos francs-maçons noachides se nourrissent, comme l’écrit Bernard Marchadier à propos du Prince dans la préface aux Trois Entretiens de Soloviev, de l’« utopie d’une post-Histoire », du rêve de « sortir de l’Histoire » (p. 8) : « Le Prince est déjà un post-moderne par sa volonté de se déclasser, par son rêve de dépolitisation, par son aspiration à sortir de l’Histoire, à vivre dans l’utopie d’une post-Histoire, qui n’est évidemment qu’une préhistoire imaginaire, un super-primitivisme, un pacifisme idéologique. » On retrouve ce mélange futuristo-préhistorique du super-primitivisme maçonnique bobo dans le récent vidéo-clip « Adventure of a Lifetime » de Coldplay (avec les singes virtuels qui dansent), ou encore dans les analogies abusives faites actuellement entre les Hommes et les bonobos.

 

Voyage d'Arlo

Voyage d’Arlo


 

En lien avec cela, il est facile d’observer la lubie croissante pour la panmythologie (thème que je développe plus longuement dans mon article sur l’Antéchrist) qui, sur la base d’un évolutionnisme darwiniste maçonnique (« l’homme descend du singe »), tend à faire croire que l’Homme va trouver le secret de l’origine de sa propre création dans ses fouilles archéologiques, techniques, sensorielles, artistiques et ésotériques. Je pense par exemple au fanatisme scientiste actuel pour la mystérieuse construction de la pyramide de Kheops, pour les cubes, pour les mythologies pré-christiques telles que l’Égypte ancienne. Je pense aussi à l’exposition Osiris à l’Institut du Monde arabe, à la récente publicité TF1 sur l’appli de reconnaissance vocale OK Google (la question sur le pharaon roux Ramsès II, ou encore sur les macaques), à l’intérêt grandissant pour les jungles virtuelles (la série des films en 3D « Avatar » de James Cameron), à la passion pour une préhistoire en images de synthèse (le film d’animation « Le Voyage d’Arlo » où l’homme devient animal et l’animal devient homme, toute la série des « Jurassic Park » et de « L’Âge de glace », le film « Pourquoi j’ai pas mangé mon père » de Jamel Debbouze, le film « Oups… j’ai raté l’Arche », etc.). Le but de la manœuvre est de confondre l’Humanité et la Nature pour imposer leur improbable synthèse sous forme de nouvel Éden sans le Christ.
 

 


 

 

À plus ou moins long terme, l’horizon inavoué du Gouvernement Mondial noachide, c’est de créer une République Unique qui n’en portera pas le nom (sa verbalisation prend même la forme de l’innocent questionnement) afin que son unité artificielle et totalitaire soit nourrie par l’illusion d’indépendance de ses membres révoltés et anticonformistes.

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Le dessein du noachisme, c’est également de parvenir à la Nouvelle Alliance entre Dieu et les Hommes mais sans le Christ, sans la Seconde Alliance qui doit faire passer l’Humanité par la Passion christique et l’humiliation de la Croix, et finalement sans les Hommes. Le plus triste, c’est qu’aujourd’hui, pas mal de cathos s’abaissent au noachisme sans même s’en rendre compte (cf. la start-up Noé 3.0 à Lyon : l’expression Web 3.0 est utilisée en futurologie pour désigner l’étape à venir du développement du World Wide Web : le « Noé du Futur », en quelque sorte ; le Fiat Lux au Vatican). Ils n’évangélisent pas : ils font de la communication (ce qui est très différent). C’est le clairon qui sonne bien, mais vide et sans Vérité.
 

Fiat Lux au Vatican

Fiat Lux au Vatican


 
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Laudato-si
 
Écologie humaine 2
 

Voilà à quoi ressemble, je crois, les Rameaux du Pape François : au sceptre-roseau donné au Christ à sa Passion pour le moquer (et l’efféminer?).
 
Écologie Humaine 1
 
Limite
 

En réalité, l’émancipation technico-naturaliste du noachisme vend à l’Homme une fausse indépendance, car la créativité personnelle de l’être humain, même si elle semblera affranchie de toute influence institutionnelle extérieure, se greffera forcément sur une invention qui l’a précédée et qui a échappé à la liberté et à la conscience humaines (« Nous avons inventé la surface pro. Maintenant, à vous de réinventer tout le reste. ». L’autonomie que donnera la puce n’est qu’un simulacre de liberté, qu’une dépendance masquée à un Ordinateur central (appelé « la Bête » et situé probablement à Bruxelles ou aux États-Unis ou dans je ne sais quel lieu caché de la surface du globe).

 

Alors comment faire pour enrayer le mécanisme du noachisme et prévenir efficacement nos contemporains du danger qui se profile et que peu semblent pourtant identifier ? Les constats et la révolte ont leurs limites, voire même sont souvent contreproductifs. Il ne suffit pas de dénoncer les paradoxes de l’idolâtrie du noachisme et leurs conséquences concrètes. Car là aussi, il y a un grand risque, dans notre dénonciation clinique des faits et surtout des intentions du noachisme (car tout le relevé que j’ai fait plus haut est – je l’espère – davantage une prospection d’un projet antéchristique que l’actualisation de ce projet), de nourrir inconsciemment ce que nous récusons (« Le problème, c’est le chômage » ; « Le problème, c’est la GPA et le mariage gay » ; « Le problème, c’est les médias. Je me désinscris de Facebook ! », etc.). Car le Gouvernement Mondial cherche à ce que nous chérissions les causes dont il est l’auteur, par l’aversion que nous éprouvons pour leurs conséquences. Par exemple, même des études en apparence factuelles, analytiques et alternatives, peuvent, par leur manque d’Espérance, rentrer dans le jeu du système mondialisé qu’ils critiquent.

Je m’en rends compte avec le documentaire « Le Temps de cerveau disponible » traitant de l’influence néfaste de la télé de Jean-Robert Viallet. Le Gouvernement Mondial vise à susciter la détestation des médias pour mieux les enfouir discrètement sous forme de puce en tout Homme en la lui vendant comme une chaîne anti-système médiatique et en se servant de son dégoût. Il nous faut donc sortir des simples constats hargneux ou défaitistes pour rentrer dans une démarche plus active mais aussi plus étroite d’Espérance.
 
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Dans le même ordre d’idées, je sens également un décalage quand j’écoute les rares chercheurs qui se sont penchés depuis bien plus longtemps que moi sur le Gouvernement Mondial et la puce : beaucoup semblent avoir été gagnés par la paranoïa complotiste, contaminés par leurs recherches au point d’être rendus fous et aigris par leur expertise. Je ne veux pas finir comme ça. Et surtout, je crois que sans la foi en l’amour de Jésus, sans la Miséricorde et sans l’Espérance, ça ne sert à rien de travailler sur les fins dernières. C’est plus anxiogène et pathogène qu’autre chose. Je ferme la parenthèse. Mais je crois vraiment qu’il ne suffit pas de voir et d’identifier les phénomènes. Il faut avant tout et surtout aimer le Christ. C’est la seule et unique porte de sortie.
 

Coldplay

Coldplay

Mon livre LES BOBOS EN VÉRITÉ est en ligne

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Mon livre LES BOBOS EN VÉRITÉ : LA RELIGION MONDIALE ÉCOLO-REBELLE DE L’ANTÉCHRIST, troisième et dernier volet de la trilogie des « … en Vérité », aux côtés de L’homosexualité en Vérité et de L’homophobie en Vérité, est en ligne gratuitement sur ce blog, ci-dessous.
 

Cliquez ici pour lire le texte intégral : les-bobos-en-verite-bod

 
 
 
 

Ce dernier essai boucle la boucle de mon étude sur les bobos, déjà bien amorcée par mon code « Bobo » de mon Dictionnaire des Codes homos.

 

Ma présentation des 60 codes bobos va s’articuler en quatre grands chapitres. En effet, le spleen généralisé que traduit la culture bobo se décline à travers les quatre principaux terrains d’action de notre vie intime et sociale : la politique, la religion, l’art/la culture, et l’Amour/la sexualité (cf. ci-dessous).
 
 

INTRODUCTION

Introduction
 
 

CHAPITRE I – La déprime sincèrement politique : Recherche de la Révolution sans le pouvoir et sans les autres

Code 1 – Petit-fils de 1968

Code 2 – « Je suis original ! »

Code 3 – Haine de la matière, de l’argent et des richesses

Code 4 – Le consommateur masqué

Code 5 – La solidarité d’apparat

Code 6 – Plus bourgeois que bourgeois : l’élite du bon « mauvais goût »

Code 7 – Jargon vulgos-pédant

Code 8 – Parler anglais

Code 9 – Optimisme et Espoir

Code 10 – Adjectif « Petit »

Code 11 – « Je ne souffre pas ! »

Code 12 – Globe-trotter

Code 13 – Canapé

Code 14 – Scooter

Code 15 – Mosaïque multiculturelle

Code 16 – Fanfare jazzy

Code 17 – Le vieux marin breton

Code 18 – Vive le vieux !

Code 19 – Chapeau Charlie Winston

Code 20 – Clope

Code 21 – Ville

Code 22 – La Passion pour la Nature, le Vent et la Mer

Code 23 – « La Nature me domine et prouve ma méchanceté d’être humain. »
 
 

CHAPITRE II – La déprime sincèrement religieuse : Recherche de la Divinité sans Jésus ni son Église

Code 24 – « Je ne crois pas en Dieu mais je fais comme si »

Code 25 – Nostalgie de la messe du dimanche et de la vie communautaire

Code 26 – Festi-schisme

Code 27 – New Age et psychologie

Code 28 – Ni remords ni péché

Code 29 – L’enterrement bobo

Code 30 – Croisade iconoclaste contre les « clichés »

Code 31 – Super-Zéro

Code 32 – La folie pour le blanc (sali)

Code 33 – Barbu

Code 34 – Silence et Pudeur sacrés

Code 35 – La voix-off insupportable

Code 36 – Bougies

Code 37 – Le mariage bobo

Code 38 – Le blogueur catho (et sa bière !)

Code 39 – Le bobo d’extrême droite
 
 

CHAPITRE III – La déprime sincèrement artistique : Recherche de la Beauté sans le Réel, dans l’anti-conformisme misanthrope queer & camp

Code 40 – Dandy Queer & Camp

Code 41 – Style artistique sobre-trash

Code 42 – Pas d’humour

Code 43 – Photolâtrie

Code 44 – « J’aime / J’aime pas » (les listes)

Code 45 – Promenade chorégraphique

Code 46 – Sifflotements, xylophones, banjo et piano

Code 47 – Le monde enfantin désenchanté

Code 48 – Le divertissement jeunesse confié au bobo
 
 

CHAPITRE IV – La déprime sincèrement amoureuse : Recherche de l’Amour sans la différence des sexes, sans l’Église et sans mon désir

Code 49 – « L’Amour n’existe pas. Les amours (éphémères) oui. »

Code 50 – « Je suis vivant » ou « J’ai aimé »

Code 51 – « L’amour s’impose à moi. Je le construis par mon ressenti »

Code 52 – « J’aime là où je ne désire pas/ne m’engage pas »

Code 53 – « Je t’embrasse… Prends soin de toi… »

Code 54 – « Je ne drague pas. Et c’est pas sexuel. »

Code 55 – Mademoiselle

Code 56 – Trio bisexuel (en plein déménagement…)

Code 57 – Le mariage (ou pas)

Code 58 – « Famille, tu me saoules ! »

Code 59 – L’enfant : mon projet et mon pote

Code 60 – Bobo homo
 
 

CHAPITRE V – Le mirage libertaire et bisexuel de l’hétérosexualité

 
CHAPITRE V
 
 

CONCLUSION – Fin des temps et le Gouvernement Mondial bobo de l’Antéchrist

 

CONCLUSION et 4e de couverture
 
 
 

Photo Franck Levey, Août 2015, Rennes (...so bobo, huhuhu, ok je sors)

Photo Franck Levey, Août 2015, Rennes (…so bobo, huhuhu, ok je sors)

Les rues de Paris, deux jours après les attentats

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Paris brûle-t-il ? Voici les nouvelles du front. J’habite encore (et peut-être plus pour très longtemps) à Paris. Et ce matin, en marchant dans le centre ville, j’ai pu prendre la température et voir comment réagissaient les Parisiens, deux jours après les attentats.
 

Les Français ne savent plus s'exprimer en français : ce n'est pas "JE SUIS PARIS" mais "JE SUIS À PARIS" qu'il convient de dire

Les Français ne savent plus s’exprimer en français : ce n’est pas « JE SUIS PARIS » mais « JE SUIS À PARIS » qu’il convient de dire 🙂


 

Eh bien dans les rues, il y a beaucoup moins de monde que d’habitude. Les terrasses sont moins fréquentées. Les gens s’observent davantage. Comme dans les films d’action : on se met à scruter tout le monde, à penser aussi à quelle image on renvoie, on se met à imaginer – sans y croire – que le type qui sort un briquet de sa poche va dégainer un flingue. Et puis surtout, on voit partout (sur le sol, sur les vitrines, sur les trottoirs, sur les écrans) cette dégoulinade de bonnes intentions, à la fois guimauve et noire, qui ne laisse présager aucune prise de conscience collective de ce qui se passe vraiment, aucune amélioration de la situation pour l’avenir.
 
Not Affraid
 

Car la seule réponse que les Français fournissent aux attentats, c’est une peur, mal masquée par des slogans sans fond. Les étrangers me demandent par internet : « Comment ça va ? Comment réagit le peuple français ? ». Et je leur réponds : « Mal. J’ai l’impression qu’ils ne retiennent pas les leçons des actes qu’ils vivent. C’est du premier degré de chez premier degré. C’est affligeant. On se croirait sur une cour de collège. »
 

Certains partent dans des extases incantatoires aux dieux Éther... (ils commencent juste à cuver)

Un des nombreux poètes qui fait des incantations funèbres sur ses cadavres de bouteilles de Bastille (et accessoirement sur les cadavres humains… Ils commencent juste à cuver)


 

Alors que le contexte concret des attentats d’il y a deux jours prouve de manière claire et nette leur hypocrisie (il fallait le faire, quand même : les islamistes ont répondu à la « Journée de la Gentillesse » du 13 novembre par une attaque musclée le soir-même, preuve que la parure de gentillesse affichée par la France est d’une violence sans nom), les Français persistent à re-afficher à la fois le rose de la gentillesse et du plaisir hédoniste, à la fois le noir de la simulation de résistance (cf. je vous renvoie à l’identité totalement floue dudit « terrorisme » et dudit « État Islamique » que personne ne sait définir : à partir de la 10e minute). Sur le sol de Paris, apparaît çà et là le mot « Liberté » marqué en peinture rouge façon street art grâce à des pochoirs : what’s the fuck ? Aucun rapport avec la choucroute. Les bobos français ne voient pas plus loin que le bout de leur nez : ils ne pleurent même pas les morts réels, mais uniquement la mort de leur « liberté » (d’expression, de jouir sans entrave), la mort de leur insouciance, la mort de leur confort, la mort de leur bien-être qu’ils appellent le « vivre ensemble », la mort de leur indifférence qu’ils appellent la « paix ». Douze ans d’âge mental. Ils n’identifient pas les causes et les ressorts réels des attentats.
 
Pray for Paris
 

Comme ils n’ont pas les clés pour comprendre que la guerre que nous vivons est une guerre civile et surtout spirituelle/eschatologique (puisqu’ils ne croient ni en Jésus ni au diable ; s’ils croient de plus en plus à la fin du monde, ils ne croient ni en la fin des temps ni en l’Apocalypse christique), ils se mettent à courir dans tous les sens, à se lamenter, à perdre toute espérance, à passer à l’état du dépressif Jean-qui-rit-Jean-qui-pleure. Et leur espérance se dilue en espoir, en slogans identitaires d’une fierté creuse qui n’a rien à dire, rien à défendre : « JE SUIS PARIS, JE SUIS LIBRE, JE SUIS FORT, J’AI PAS PEUR, JE SUIS GENTIL (pour la petite histoire, dans ma pièce de théâtre, j’avais pastiché CHARLIE HEBDO en GENTIL HEBDO et en slogan JE SUIS GENTIL avant l’heure), JE SUIS FRANÇAIS, JE SUIS RÉPUBLICAIN, et même JE SUIS CROYANT/PRIANT ». Ils ont oublié, pour compléter la liste « JE SUIS CON ET BOBO ».
 

Prêtez attention aux symboles francs-maçons de cette affiche.

Prêtez attention aux symboles francs-maçons de cette affiche.


 
Prière laïque
 

Car oui. La réponse française aux attentats de vendredi a aussi des accents de Gouvernance mondiale, des accents spiritualistes de Nouveau Culte Mondial (cf. mon article sur l’Antéchrist, et aussi la recrudescence des « prières laïques »), d’œcuménisme New Age désinstitutionnalisé, de paganisme bourgeois-bohème (voire de paganisme catholico-catholique : je reviens dessus en fin d’article). Ce matin, tout en marchant, je voyais sur les panneaux publicitaires de la capitale, des affiches Blédina vantant la sortie de la crise par l’empirisme angéliste et l’expérimentalisme démoralisé (le fameux « savoir-faire » sur lequel reposera l’Humanisme intégral du Gouvernement Mondial), ainsi que des affiches de films tels que « Les Suffragettes » (des féministes avec les vraies gueules « pas baisantes/lesbiennes/sexistes » de l’emploi : les petites connes qui te regardent de haut, sur fond noir, et venues mater le machisme islamiste avec leur bienpensance LGBT atlantiste) ou encore des affiches d’expo « Osiris » à la lisière entre la science et le surnaturel (cf. la panmythologie que je décris dans mon article sur l’Antéchrist), et toujours des pubs pour le site libertin de rencontres « Adopte un mec » (parce que, pour le bobo, les attentats c’est choquant… mais pas le « mariage gay », pas les avortements, pas la pornographie, pas la prostitution, pas la PMA, pas l’infidélité).
 

"La Solution est féminine"...

« La Solution est féminine »…


 
Essayer c'est grandir
 

J’ai même été surpris de constater que, dans un Paris qui ressemble à une ville-fantôme (et encore plus le dimanche… et encore plus un lendemain d’attentats qui ressemblent à une cuite qui a mal tourné), le seul lieu parisien qui comme par hasard ne désemplit pas – au contraire : les mecs étaient obligés de se mettre sur le trottoir tellement c’était blindé – c’est l’Espace Beaubourg à l’angle de la rue saint-Merri et de la rue Renard, juste à côté du Centre Pompidou (= Temple du Boboïsme), où énormément d’hommes d’origine étrangère parient de l’argent sur des courses hippiques. Le jeu, l’argent, le pain, le cul, c’est comme cela que les Français « gèrent » les attentats. La pure fuite.
 
Osiris
 

Oui, Paris fume ses shit et affiche sa peace & love attitude pour ne pas affronter ce qui s’est passé il y a deux jours. Et la France s’engage sur le chemin de la résolution de ce qu’elle appelle « la guerre » (nouveau mot dans son lexique) par la voie de la raison, de la science (gnose), du spiritualisme désincarné, du rejet capricieux de la guerre (je dis « capricieux » car la paix demandée n’est qu’un appel à l’indifférence/l’indifférenciation, et pas du tout la seule vraie Paix du Christ ; et dire « merde » à la « guerre » n’est pas une véritable militance : Miss France en est capable).
 
merde à la mort
 

Sur les réseaux sociaux, la digestion des événements ne se passe guère mieux. C’est l’hystérie collective pour la PAIX. Tous les articles qui commencent à arriver suintent le témoignage adulescent bobo totalement à côté de ses pompes (cf. l’article de Slate) : les bougies aux fenêtres, les hommages musicaux « Imagine » au piano, les drapeaux tricolores sur la gueule, les appels agressifs à défendre la PAIX (MAIS VOUS ALLEZ ÊTRE POUR LA PPPPPPPAAAAAAAIIIIIIIXXXXX BORDEL DE MERDE !!!). Best-of de l’immaturité sincère des gauchistes : Anne Hidalgo (= la maîtresse d’école) qui est triste et bouche bée parce que les « lieux du vivre ensemble » de sa ville ont été attaqués. Nous sommes encerclés par les sentimentalo-bobos. Je ne sais pas si les étrangers mesurent le niveau ras des pâquerettes des réactions françaises…
 
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Les rares qui pourraient lire les événements avec la bonne grille (à savoir la foi catholique) ne le font pas vraiment. Les catholiques français s’enferment soit dans le même boboïsme que les athées (cf. le troisième « Nota Bene » de mon article sur les attentats ; cf. le discours de Mgr Pontier à Lourdes ; cf. l’article d’Alexandre Meyer sur Aleteia, complètement dans le sens du vent I-Télé), soit dans un spiritualisme démissionnaire (qu’ils nomment parfois « prière »), une victimisation béate et chagrine, une « Espérance » qui n’est qu’une résignation face à des violences qui les confortent dans leur désir croissant de rupture avec leur époque. L’optimisme est la marque de fabrique du boboïsme catho : Koz Toujours nous délivre ce message si fort et plein d’Espérance (à relayer, comme une grande chaîne de Paix) : « La vie continue. »
 
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Justement, ce matin, j’ai eu la mauvaise idée de me rendre, pour faire plaisir à une amie, à la messe en forme extraordinaire de la paroisse Saint-Eugène Sainte-Cécile (la paroisse tradi de Paris). J’ai supporté les deux heures de messe, mais c’était la B.A. du mois ! La première et la dernière fois que je me rends là-bas, aussi. Si, concernant la France athée, je dénonce les désastres de l’HUMANISME INTÉGRAL, parce que ce dernier comporte des risques réels de déshumanisation au nom de l’Homme, je pourrais tout autant mettre en garde un certain milieu pharisien « catho » (pas spécialement parisien, d’ailleurs) qui déshumanise l’Homme au nom de Dieu et de l’intuition de l’arrivée des fins dernières, par un SPIRITUALISME INTÉGRAL ! En effet, notre monde n’est pas encore passé. Et il n’y a pas à construire le Ciel par nos forces humanistes, et encore moins à chercher à Le faire advenir par nos forces spirituelles ! C’est Lui qui vient à nous et quand Il veut.
 

« Les structures de péché nous donnent l’illusion de vouloir un humanisme intégral : c’est cela leur projet affiché. Or l’humanisme intégral ne sera effectif que dans la gloire ! En attendant, sur la terre, l’humanisme n’est pas intégral puisqu’il va falloir souffrir et mourir ! » (le frère Samuel, dans les Attaques du démon contre l’Église, Actes du colloque de Banneux, Éd. Bénédictines, Paris, 2009, p. 80)
 

Ce matin, à la messe de saint-Eugène, en dépit de mes critiques sur la forme (une forme qui a l’air parfaite, de qualité, scrupuleusement fidèle, extraordinaire – c’est le cas de le dire – mais qui en réalité est froide, sans âme, sans vulnérabilité, sans Charité : c’est fastueux et somptueux sans être beau, c’est spiritualiste sans être spirituel, bref, c’est beau ET chiant ; c’est pharisien), en dépit de mon habituelle admiration pour Mgr Batut (évêque de Blois qui fait souvent des superbes homélies, mais qui ce midi, alors qu’il présidait la messe, a botté en touche dans la démission déguisée en « Espérance » éteinte, dans la résignation spiritualiste qui soutenait à peu près ceci : « Face aux attentats et à la situation de la France, fuyons, réfugions-nous dans l’éloignement et la rupture avec ce monde qui passe, dans la posture ‘priante’ des saints anticonformistes et décalés avec les réalités terrestres, orientons-nous vers les réalités d’en-haut » : pas folichon ni courageux), j’ai senti que l’excès inverse (et gémellaire) de l’humanisme intégral, excès qui guette dangereusement les cathos, c’est, pour faire contre-poids, le spiritualisme intégral. Parce qu’on veut le Ciel, on ne L’accueille plus (d’ailleurs, aujourd’hui, alors que dans le rite ordinaire le texte du jour était particulièrement adapté à notre contexte – Marc 13, 24-32 -, un texte hors sujet nous a été servi à la place – Luc 14, 26-33) et on pense le construire à coup de prières humaines, de jolies liturgies, de refuges rigides institutionnels élitistes (chapelles CATHOLIQUES à la Civitas ou à la « saint Nicolas du Chardonnet qui ne s’assument pas »… bref, « à la bobos cathos tradis »), à coup de postures priantes hiératiques, de résignation spiritualiste. « Je ne sais plus pour qui voter, le monde part en sucette, le paganisme se généralise, la violence aussi… alors je me crispe sur mon chapelet et je m’enfonce dans la désespérance avec mon p’tit Dieu céleste qui doit arriver !!! ».
 

Personnellement, j’attends des saints et des compagnons de combat spirituel un peu plus « fun », à la fois lucides sur ce qui se passe et croyants en Dieu, à la fois drôles, doux, pêchus, plein d’Espérance, brûlants d’amour. Les grenouilles de bénitiers chagrines ou les bobos superstitieux athées, ce ne sont pas des extrêmes qui respirent l’amitié sainte et qui me donnent envie de vivre les fins dernières avec l’énergie qu’elles méritent. Je veux du feu, je veux de la Foi, je veux des partenaires de tranchée drôles et incisifs, je veux des Amis de Guerre Sainte ! Et ce n’est pas trop demander !
 

Retour du Synode par la Conférence des Évêques de France de Lourdes !

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Suite au Synode sur la famille d’octobre dernier au Vatican, s’est tenue pendant 4 jours (du 3 au 8 novembre 2015) l’Assemblée plénière de la CEF (Conférence des évêques de France) à Lourdes. Elle s’achevait pas plus tard qu’hier.
 

Rassurez-vous. Si vous aviez zappé l’événement, vous n’avez pas loupé grand-chose. Seul KTO, peut-être un peu Famille Chrétienne, les Cahiers Libres, et Radio Notre-Drame – se risqueront à recenser que « ça a eu lieu » et « ça s’est bien passé ». Parce que ce sont des lèche-culs de première. Parce qu’ils n’ont aucune hauteur de vue sur les événements. Et surtout parce qu’ils sont trop préoccupés à nous vendre leur camelote d’émissions et de livres sur la préparation au mariage et aux fiançailles, sur la famille, sur l’écologie, sur les Chrétiens d’Orient, sur la solidarité, pour oser critiquer quoi que ce soit. Quelques râleurs chez les progressistes ou chez les conservateurs s’élèveront timidement, mais sans véritable analyse de fond sur le problème de l’immobilisme ecclésial actuel (ils se contentent de le constater, sans en distinguer les causes : cf. l’article de La Croix ainsi que l’article de Famille Chrétienne). Les rares qui verront que derrière le dossier de la famille, du mariage et même des divorcés remariés, se cache une forêt (la forêt de l’Eucharistie, du célibat consacré continent) et un incendie menaçant celle-ci et qui s’appelle hétérosexualité, homosexualité et désaffection pour le célibat consacré continent/pour la prêtrise, là, on ne les compte même pas sur les doigts d’une main… car on voit mal les curés avouer qu’ils ne croient plus en eux-mêmes ni en leur vocation de célibataires. À moins de céder leur place d’évêques… ce que ne risquera pas d’arriver ! Et après le Synode, après la CEF, fatalement, chaque cardinal, chaque évêque, revient chez lui, retourne à ses occupations, avec les « nouveaux » dossiers « Miséricorde » et « Pastorales d’accompagnement » sous le bras, ne sachant pas trop comment ça va se traduire sur le terrain. Bref. Rien n’a changé, et dans la vie réelle, c’est de plus en plus la merde concrète à gérer.
 
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Quand j’ai annoncé sur Facebook que j’avais envie de faire une étude de texte détaillée du discours de clôture de Mgr Georges Pontier (http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/409220-discours-de-cloture-de-lassemblee-pleniere-dautomne-2015/), archevêque de Marseille et Président de la Conférence des Évêques de France, prononcé le dernier jour de l’assemblée plénière de Lourdes le 8 novembre, et publié fièrement par des bons curés amis à moi sur leur page (comme s’il s’agissait d’une superbe synthèse et d’un super programme : mama mia…), j’ai été étonné de l’énergie de beaucoup de catholiques qui se rendent compte de la situation et de la pertinence de leur diagnostique (je pense que dans leur for intérieur, quelques évêques comme Mgr Brouwet, Mgr Castet, Mgr Aillet, Mgr Macaire, Mgr Camiade, se retrouvent dans le même cas) : « Il n’y a rien à dire tellement ce texte ne dit rien ! Ou plutôt essaye de tout dire mais sans choquer surtout. À croire que nos évêques se présentent aux élections régionales ! » ; « Ce pourrait être le texte d’un candidat du Modem pour une élection municipale partielle dans une toute petite ville. Mais il y aura des bigots et des bigotes pour tomber en pâmoison. ‘Il a parlé de Dieu quand même… C’est formidable…’ car on en est là. Quand un évêque évoque le Christ on crie au génie spirituel… » ; « Depuis que Pontier est à la tête de la CEF tout est délayé dans une lénifiante xyloglossie ecclésiologique sortie des années 70 comme si Saint Jean-Paul II et Benoît XVI n’avaient jamais existé. Catholiques français, soyons lucides : avons-nous entendu Pontier condamner avec la vigueur qui devrait être nécessaire ce gouvernement foncièrement christianophobe : hier la dénaturation du mariage, demain la PMA, la GPA, l’euthanasie ! » ; etc.
 

Alors plutôt que de grommeler dans mon coin, sans argumenter, je vais vous expliquer pourquoi, à mon sens, le discours de clôture de Mgr Pontier (et plus globalement l’orientation de l’Église catholique actuelle, pendant et après le Synode d’octobre dernier, car je ne voudrais pas laisser croire que je m’acharne sur la personne de Pontier : le souci est plus global) pose problème et est de très mauvais augure pour l’Église et les catholiques.
 

Le gros du nœud se situe dans le désamour généralisé de la VÉRITÉ. Car oui, derrière tout le blabla de Mgr Pontier, se cache une tentative d’occultation de la Vérité. Alors bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse de ne se focaliser que sur Elle, comme le font les Civitas, FN, ex-FN, Riposte Catholique, anars de droite et compagnie, catholiques sédévacantistes dits « intégristes », qui se drapent de « lucidité », de « réalité », de « factuel », d’« anti-relativisme », de « Vérité », de « fidélité à la doctrine », pour finalement vider la Vérité de Charité. Mais il est assez significatif que, sur une allocution de cette longueur, Mgr Pontier n’ait pas utilisé une seule fois le mot Vérité… et qui plus est, le mot « Charité », qu’il a subtilement remplacé par le jargon (soixante-huitard et transhumaniste) de la « solidarité », de l’« humanité », du « bonheur ». Vous voyez, chers amis, comme la Nouvelle Religion Mondiale, que je décris avec précisément dans mon article sur l’Antéchrist, et qui annonce l’imminence du schisme dans l’Église catholique, a déjà un nid douillet bien installé par nos évêques, nos cardinaux, nos prêtres, et malheureusement, j’ose le dire, notre Pape (ça va changer pour le Pape François, j’ai l’Espérance et la confiance en l’Esprit Saint).
 
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Alors bien sûr, on m’opposera l’argument suivant : « Tu es trop dur : Mgr Pontier cite la Bible, parle de vrais problèmes, dit des vérités, soulève de vrais enjeux pastoraux, propose des missions de solidarité concrètes et adaptées. » Je suis désolé de dire que Mgr Pontier ne soulève rien du tout. Certes, il lit tout haut les mots marqués en titre des dossiers à traiter, des thématiques dont l’échelle de gravité est en général dictée par les mass médias… et un peu les médias cathos (ça sent l’antifascisme moralisant à plein nez : « Avec le pape François nous avancerons sur le chemin du bonheur en accueillant et en vivant la miséricorde sur une terre marquée voici 70 ans par l’horreur de la Shoah, puis par le joug communiste. »).
 

Mais concrètement, il ne traite rien, n’analyse rien, ne nomme rien, et ne traduit pas les problèmes en des termes concrets et utilisés par les gens réels. « Nous invitons les catholiques et tous les hommes de bonne volonté à choisir l’accueil, la fraternité et la confiance. Nous les invitons à faire entendre leur voix auprès des responsables politiques pour que des décisions courageuses, humaines et solidaires soient prises dans notre pays et en Europe. Nous les invitons encore à leur rappeler le nécessaire soutien au développement des pays les plus pauvres comme à la recherche de solutions justes et durables aux nombreux conflits. » Surtout, il se lamente sur les conséquences (l’individualisme, la pauvreté, la désespérance, les guerres, etc.) dont il chérit (ou n’identifie pas) les causes : « Nous avons nommé les obstacles que trop de familles rencontrent dans leur vie pour le trouver : celui des guerres actuelles, des grandes pauvretés qui jettent sur les routes trop de familles ; celui des séparations qui sont toujours porteuses de souffrances et de graves conséquences pour les enfants; celui de ceux qui connaissent l’épreuve de la stérilité, du handicap, du veuvage précoce, d’une affectivité blessée ; celui de ceux qui, remariés, cherchent à trouver leur place dans leur environnement comme dans l’Église ; celui des familles monoparentales. » Par exemple, l’hypocrisie et l’absence d’analyse du phénomène migratoire (car la compassion n’est absolument pas analytique) démontrent chez Mgr Pontier une soumission totale aux discours médiatiques occidentaux et font froid dans le dos.
 

Vous n’entendrez pas Monseigneur se mouiller sur des problèmes beaucoup moins médiatiques et moins catholiquement corrects : l’Union Civile, l’Islam, le Front National, l’hétérosexualité, l’homosexualité, l’absence de foi et de continence dans le Clergé, la PMA, la GPA, le clonage, l’avortement, l’euthanasie, le Gouvernement Mondial, les fins dernières, l’Apocalypse, etc. Tout son propos est noyé dans la métaphore biblique (de la lumière : « Seigneur, que s’illumine sur nous ton visage. », du chemin, du visage, du cœur), dans l’optimisme « Qui a envie d’être heureux et d’être aimé ? » (d’ailleurs, le terme « miséricorde » est spectaculairement réduit à une affaire d’accueil inconditionnel de la personne qui échapperait à la Vérité et à l’exigence de la Croix), dans l’euphémisme pudibond et spiritualiste (il nous parle d’« espaces de parole » et « de vie » – « vie » apparaît 12 fois – ; autre exemple de langue de bois : il ne faut pas parler d’homosexualité, voyons, mais plutôt faire comme dans les mauvaises prières universelles : uniquement évoquer les « affectivités blessées »), dans l’humanisme (6 fois le mot « humanité » revient, deux fois le mot « solidarité », 3 fois le mot « homme » : défendre cet humanisme met à l’abri de toutes les critiques, car qui peut rétorquer que « c’est pas bien d’aider son prochain » ?), dans le volontarisme « solidaire » (il est question d’« actions », de « nouveaux défis », de « chantiers missionnaires », de « projets », de « gestes », de faire et d’agir : on se croirait à la JOC. Dans le jargon de la télé-réalité, ils auraient parlé de « challenge ». Moi, j’entends à longueur de temps ce discours lénifiant et angéliste obsessionnellement centré sur la solidarité, sur l’action sociale, dans ma paroisse de naissance à Cholet, distillé à chaque homélie par tous les prêtres-ouvriers typés Théologie de la Libération qui n’ont que mépris pour la Vérité et l’Église-Institution, et qui sont pro-mariage-pour-tous), dans l’excuse familialiste et nataliste (pour laisser de côté les problématiques de l’identité, de la sexualité, de la personnalité, du comportement, de la violence), dans le jargon combatif et politicien à la François-Xavier Bellamy ou Pierre-Hervé Grosjean (« C’est important de s’engager en politique, c’est important pour nos valeurs et le bien commun »), dans l’utilisation du jargon ecclésiastique à la mode (on nous a dit que pendant un an on allait parler de « miséricorde » : eh bien Mgr Pontier, scolairement, utilise le mot 12 fois ; je suis d’ailleurs très étonné qu’il n’ait pas employé le mot « transhumanisme »… déception).
 

Le discours pharisien de cet évêque président de la Conférence des Évêques de France tombait d’ailleurs pile poil avec le texte du même jour – 8 novembre – à propos de la dénonciation par Jésus du pharisianisme des scribes, qui s’auto-congratulent du lancement et de l’avancée de leurs bonnes actions, mais qui concrètement, ne se donnent pas entièrement ni en Vérité. Marc 12, 38 : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Si je devais résumer, tout l’argumentaire de Mgr Pontier est centré sur l’intention (même spirituelle), plutôt que sur le Vrai. « Nous souhaitons que les paroisses et les pastorales familiales ne cessent d’approfondir leur présence et leurs propositions auprès des familles aux divers âges de la vie, qu’elles apportent soutien et réconfort et qu’elles demeurent vigilantes sur les politiques familiales de notre pays. C’est un chantier missionnaire essentiel. » Tout ça avec un fond de « réalisme/christianisme social », comme dans les mauvaises homélies soixante-huitardes « Josette a aidé Sylvie à faire son tricot : merci Seigneur. Apprends-nous à partager. » : « Le Cardinal Montenegro, à Lampedusa, nous a parlé de ces moments de bonheur vécus dans ces gestes humains dont les pauvres ont le secret quand ils accueillent des pauvres : un sourire, de la nourriture partagée, un vêtement lavé, une douche proposée, une maison ouverte. Autour de Calais la même expérience se vit. La présence persévérante et fraternelle de tant et tant de bénévoles est un rayon de bonheur dans ce qui est souvent qualifié d’enfer. » Rengagez-vous, qu’il disait (le mot « engagement » revient 7 fois, d’ailleurs). Concrètement, ça se traduit comment, pour Mgr Pontier, cet engagement et cet accompagnement ? On n’aura jamais la réponse. Il n’y a aucune solution concrète de proposée. Il n’y a pas une once de morale. AUCUNE. Elle est bannie du discours de beaucoup de clercs, alors que c’est quand même la base, quand on y pense : c’est la morale qui nous tient debout et nous bouscule. Le curé qui gère 53 clochers, le voilà bien avancé avec un discours de fermeture comme celui de Mgr Pontier ! Et ne me dites pas que cette élision viendrait du fait qu’un bilan de clôture ne peut pas rentrer dans le détail et se doit d’être concis. Même en une phrase, on peut être vrai et bon.
 

Là, en écoutant le discours de Pontier, on dirait la langue de bois Sens Commun (= Sens Comique), mais version ecclésiastique. « Demain, nous serons à nouveau sur le terrain de nos diocèses et nous allons retrouver l’agitation politicienne à l’approche des élections régionales. Nous portons de l’estime à l’engagement politique quand il est vécu dans la recherche du bien commun. Avons-nous autre chose à dire à nos fidèles que d’aller voter ? Sûrement. Nous voulons ajouter : pensez au sort des petits et des humbles ; pensez à l’accueil, pensez au respect de la vie et de la dignité de la personne humaine ; pensez aux politiques sociales et familiales, à l’éducation des jeunes ; pensez au dialogue entre les religions et avec tous les courants de pensée. N’oubliez pas le bien profond de votre région ni son développement. Fuyez la violence sous toutes ses formes, la violence verbale n’étant pas la moindre. Pensez encore à la paix chez nous, en Europe ; regardez de près les programmes. Développez un langage d’ouverture et d’engagement ! » On dirait aussi, sans rire, les mots formulés par un automate, coincé dans sa salle paroissiale provinciale qui pue le moisi ou le flambant neuf, ou par un témoin dans un atelier Diaconia : « À la suite des forums de novembre 2014 sur la mission en rural vécus au sein de notre conférence, nous continuons le partage de nos initiatives, de nos questions, sur la présence missionnaire de l’Église dans les espaces ruraux et hyper-ruraux. Face à ces nouveaux défis, nous voulons poursuivre un travail de réflexion et de discernement, avec des actions communes que ce soit en inter-diocèses, en province et en conférence épiscopale. L’Église est attendue pour susciter des espaces de paroles et de vie spirituelle, avec une attention particulière pour les agriculteurs et tous les acteurs du rural en souffrance. » Pire. On dirait le discours frelaté et anthropocentré de la Franc-Maçonnerie gauchiste, car si l’on fait le décompte, les mots « bonheur », « fraternité » et « humanité » sont cités respectivement 19, 5 et 3 fois (alors que, comme je vous le disais au début, les mots « Vérité » et « Charité » n’apparaissent pas du tout ; et le mot « Espérance » n’apparaît qu’une seule fois).
 

On a déjà eu l’occasion de voir, à travers le vide béant incarné par des associations comme Écologie Humaine ou Sens Commun ou La Manif Pour Tous, l’émergence et la perversion de l’HUMANISME INTÉGRAL (que j’appelle personnellement boboïsme) : « Les structures de péché nous donnent l’illusion de vouloir un humanisme intégral : c’est cela leur projet affiché. Or l’humanisme intégral ne sera effectif que dans la gloire ! En attendant, sur la terre, l’humanisme n’est pas intégral puisqu’il va falloir souffrir et mourir ! » (le frère Samuel, dans les Attaques du démon contre l’Église, Actes du colloque de Banneux, Éd. Bénédictines, Paris, 2009, p. 80) Le drame ecclésial que nous vivons actuellement, c’est que cet humanisme intégral s’impose sous couvert de mettre l’Homme au centre de l’Incarnation christique, sous couvert de la nécessité de l’ouverture concrète et urgente de l’Église catholique aux « périphéries ». Le danger d’y succomber est donc immense, y compris et surtout parmi les catholiques qui veulent redorer leur blason et se donner une image décomplexée de « tradis cools et révolutionnaires à la fois ». L’anthropocentrisme de Mgr Pontier (mais il n’est pas le seul : on l’a tellement entendu à Écologie humaine par exemple) est clair et net. « Nous le voyons, en ces domaines de la vie comme dans bien d’autres, la réponse à la question : ‘qui nous fera voir le bonheur ?’ se laisse percevoir lorsque l’homme est mis au centre des choix individuels et collectifs. » Mettre l’humain au centre de tout, et le saupoudrer ensuite vaguement de « Dieu », « pour son bonheur », c’est extrêmement antéchristique (en plus de gauchiste et de communiste : au passage, c’est un comble que Mgr Pontier nous mette en garde contre le « communisme », alors même que tout son discours est teinté de néo-communisme !).
 

Dans l’idéologie de l’humanisme intégral (mâtinée d’un christianisme évangélique à peine catho), la solidarité remplace peu à peu la Charité. On clame « Seigneur » partout, mais concrètement la compassion et le bonheur remplacent La Vérité. C’est exactement la « nouvelle éthique mondiale » décrite magistralement par Marguerite Peeters. Et si l’on regarde bien, le vibrant plaidoyer final de Mgr Pontier en faveur du « respect de la dignité », du « souci du petit et du pauvre », du « choix du dialogue et du respect entre personnes et peuples aux convictions et aux religions diverses », de « l’amitié et de l’estime entre les peuples, du « respect de la création », du « souci de la maison commune dans le choix de modes de vie respectueux des besoins d’aujourd’hui et de ceux de demain », de « l’ouverture spirituelle à la connaissance et à l’amour de Dieu qui nous rend libres et nous tient en confiance », de la « justice » (mise à la place de la Vérité), c’est tout à fait un discours que tiennent un Bernard Cazeneuve, un Mgr Santier, un Tugdual Derville, un Koz Toujours, et que tiendra l’Antéchrist (lui aussi très branché sur l’Humain, le respect des plus pauvres, la création, le bien-être, le partage, l’engagement, sur Dieu en tant qu’Architecte Mondial de la « spiritualité naturelle et solidaire »). L’Antéchrist, parfaitement portraituré par Robert-Arthur Benson dans son roman Le Maître de la Terre en 1905, emploie précisément le même jargon humaniste usé par Mgr Pontier pour conclure son discours : « Puisse notre monde entrer dans une ère de miséricorde, de tendresse, de fraternité, d’humanité. » termine Pontier. Ça se passe sous nos yeux. Face à des prélats très intelligents. Et pourtant très peu voient.

 

La positive et humanist attitude du Clergé français fout donc bien les boules, car ce ne sont que des mots appris, qui plaisent à la majorité endormie, et qui à un moment donné se passeront bien du vrai Christ. Méfiez-vous de ceux qui ne vous parlent que de bonheur, d’humanité, de solidarité, d’engagement, et même de prière et de Dieu, sans rien exiger de vous et d’eux-mêmes ! Sans vous parler de Marie et de la Vérité. Sans vous parler des vrais tabous de notre société réelle. Méfiez-vous de ces curés tièdes, mondains, installés et carriéristes, qui citent encore un peu le Pape François, avant de se retourner violemment et prochainement contre lui et contre le Jésus concret qui va nous proposer sa Croix concrète. Contrairement à ce que prétend Mgr Pontier, Jésus n’est pas venu seulement pour apporter la Paix, ni faire du Bien ( = « le bien commun et le Vivre ensemble »… la tisane des néo-scribes !), ni nous dire que « l’argent et l’or ne font pas le bonheur » : (je cite à nouveau Pontier) « Sa vie extérieure a été résumée en peu de mots : ‘Il est passé en faisant le bien’. Avoir le souci des autres, celui du bien commun, celui du vivre ensemble, celui d’une écologie intégrale, celui d’une humilité confiante, celui de la bonté et de la fraternité, voilà bien le chemin du bonheur ! Oui, Seigneur : ‘Que sur nous s’illumine ton visage et nous serons sauvés !’ Et en plagiant ce que disaient Pierre et Jean au mendiant de la Belle porte : l’argent et l’or ne peuvent apporter le bonheur, et ce n’est pas cela que nous voulons donner, mais Jésus-Christ que nous voulons annoncer. Choisissez-le, marchez à sa suite et à sa manière. » Non. Désolé Monseigneur Pontier et vos suiveurs. Jésus est venu apporter le glaive de la Vérité-Charité. Que cela vous plaise ou non. Que vous fassiez des courbettes au Christ et à la Bible ou non !
 
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N.B. : Par ailleurs, au même moment où je m’apprête à publier cet article, je reçois un mail m’annonçant une énième annulation de ma participation à une conférence à Tours, initialement prévue pour la fin du mois. À la base, j’étais invité à parler d’homosexualité à des formateurs de préparation mariage. Et ça ne se fera pas. « Vous avez été sollicité par nos amis pour participer à un temps d’atelier à Tours lors de la rencontre annuelle des animateurs en préparation au mariage. Nous animerons cet atelier. Après discussion, il nous semble prématuré de vous faire venir pour cet atelier. En effet, nous visons avant tout à informer les équipes de la démarche de dialogue que nous avons engagée dans le diocèse sur le sujet de l’homosexualité. Il nous paraît qu’il est trop tôt, et le créneau un peu court, pour engager un débat sur les suites du récent synode sur la famille. » Récemment, on m’avait fait le même coup deux fois aux États Généraux du Christianisme, ainsi qu’à un Forum Zachée auprès des jeunes (forum reporté au moins d’un an, si ce n’est plus). Le premier élan de beaucoup de cathos pressentant l’enjeu du traitement ecclésial de l’homosexualité est celui de m’inviter, puis le second mouvement celui de me congédier poliment, en me donnant toujours des faux prétextes (« Le format a changé… », « Il n’y a plus le temps », « le calendrier est plein… », « J’ai un sanglier sur le feu… ») ou en m’argumentant que « C’est trop tôt et qu’ils attendent d’être prêts et mieux formés avant de me faire venir ». Alors, à vous qui m’écoutez, je vous le dis tout de suite : arrive dans un futur très proche pour moi le temps où je ne répondrai plus du tout aux invitations (je vais plutôt aller sur les routes et vers les gens qui ne m’invitent pas, et qui ainsi seront du coup beaucoup plus vrais et attentifs). Je me tâte même à fermer définitivement les écoutilles. Car non seulement il n’est jamais « trop tôt » pour parler d’homosexualité, non seulement il n’y a pas de public spécifique (à part pour les moins de 12 ans) pour entendre parler du sujet, mais en plus, il est depuis plusieurs années déjà TROP TARD (croyez-vous que les athées et les militants pro-LGBT qui font la promotion de l’homosexualité partout et à tout-va aujourd’hui aient attendu pour forcer la porte des établissements scolaires, de la télévision, du cinéma et de la politique ? Ils ont eu moins d’états d’âme !). Vu le retard colossal des catholiques sur les questions de sexualité, et en particulier de l’hétérosexualité, ils auront beau se former qu’ils ne seront de toute façon jamais assez prêts à temps et jamais assez formés pour entendre mes conférences. Il va falloir se familiariser avec le fonctionnement des araignées du Seigneur : moins vous les identifiez et les accueillez, plus elles se rendent inaccessibles et se nichent dans des interstices muraux introuvables. Je vous aurai prévenus ! Je n’ai pas de temps à perdre avec la Vérité.

Morgan Priest : la caution prophétique du messianisme biblico-militant à la Dieudo

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Je sais bien. C’est extrêmement difficile de s’imaginer que le discours christo-centré ou biblico-centré du protestantisme sera celui de la Nouvelle Religion mondiale de l’Antéchrist. Cela a de quoi nous désorienter fortement, ébranler notre foi. Mais c’est fascinant aussi. Nous devons nous y faire et nous entraîner à dépister ce paradoxe de l’Antéchrist. Il est probable que l’Antéchrist et ses prophètes – se présentant volontiers comme des anti-Antéchrist, des hors-Système, et des pourfendeurs du Gouvernement Mondial – défendent ouvertement la Bible et le Christ comme leur seul Sauveur, afin de s’acheter auprès des gens une sécurité et une légitimité imparables. En revanche, comme par hasard, ils envoient balader l’humanité divine de la Vierge, les sacrements, l’Église-Institution catholique, le Pape, le pardon, l’Espérance, le purgatoire, la Croix, l’Eucharistie, la communauté des cathos, etc. C’est à ces « détails » près qu’on peut tout de suite voir qu’ils se servent de Dieu pour ne pas L’écouter.

 

Ce travail extrêmement subtil de travestissement, je l’observe actuellement chez les « chrétiens » complotistes de la bande à Dieudo et Soral par exemple (« Le Christ contre le CRIF ! » déclare le second) : ces chrétiens alternatifs ex-protestants, ces agents anti-antichrist de l’Antéchrist, qui feignent de louer le Seigneur pour finalement s’attaquer à Lui, qui feignent de s’en prendre à l’Antéchrist pour le soutenir inconsciemment, ces représentants de ce « catholicisme identitaire » dont la foi se résume à « la fin justifie les moyens » (cf. les dernières secondes de l’interview de Soral)
 
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Concernant ce surprenant et paradoxal christianisme antéchristique, je voudrais faire un petit encart sur une personnalité hors du commun que j’ai découverte il n’y a pas longtemps : Morgan Priest. La caution prophétique du messianisme bibliste à la Dieudo, justement. Né en 1979 (il a un an de plus que moi), il dit avoir rencontré Dieu en 2012. Il a un look marginal (gothique) qui peut effrayer autant que séduire, car ça le sort du cliché propret du « catho coincé langue-de-bois ». Plus c’est gros, plus ça passe ! Morgan Priest est un homme qui s’habille comme un prêtre, avec la soutane, les boucles d’oreilles, la croix du Christ autour du cou, et qui parle beaucoup des fins dernières dans ses vidéos Youtube. Intellectuel bibliste tout à fait pertinent dans ses dires, ne manquant pas d’humour de surcroît, il développe un discours subtil et souvent vrai, mais très dangereux. Je vous invite à voir le génie diabolique qu’il déploie à travers une de ses allocutions que j’ai regardée en entier et qui m’a bluffé tellement elle pourrait séduire bien des catholiques et prend l’apparence du bien.
 

 

Force est de reconnaître que ce Morgan Priest est très fort. C’est un bon orateur, très nuancé et super sympa, pas du tout caricatural (en apparences) dans ses propos. Il sait détendre l’atmosphère par des petites blagounettes « djeunes » bien placées. Il tutoie son auditoire et on peut le tutoyer. Il sait instaurer une camaraderie collective, un vrai climat de confiance. En plus, il rassure tous ceux qui croient vaguement « en Dieu », en ne s’imposant pas comme le prosélyte religieux mandaté par une religion instituée. Non. C’est un « libre croyant ». Il se définit d’ailleurs comme « chrétien » ni protestant ni catholique, « un chrétien biblique » (je ne connaissais pas cette dénomination : ça vient de sortir). Il a déjà instauré avec ses nouveaux disciples born again plein de petits rituels empruntés aux grandes religions traditionnelles, en proposant une forme de synthèse sincrétique et œcuménique du protestantisme, adaptable à tous : par exemple, pendant sa conférence, il échange « la Paix du Christ » avec certains frères croyants. Et quelques « amen » d’approbation convaincue s’élèvent de temps en temps jusqu’à lui, comme chez les Évangéliques. Morgane Priest est fin connaisseur de la Bible : il la cite abondamment et la connaît sur le bout des doigts. Il assure « prier » souvent. Il chante les louanges de Dieu. Il Le reconnaît même comme « le Seigneur » : « Dieu fait des miracles. Dieu est vivant. Il fait des choses insoupçonnées. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la prière » Il défend la prévalence de la liberté dans la pratique religieuse, et donne une image de la foi très accessible et peu contraignante. Il possède un bon bagage théologique, philosophique et même télévisuel. Alors évidemment, c’est très sécurisant pour tout le monde, y compris les incroyants. Il passe d’une émotion à une autre, souvent contraires (joie, tristesse, peur, conviction, rire, etc.), captant ainsi l’attention du spectateur lambda et créant de la sensation forte comme si c’était accidentel.
 

Dans le discours de Morgan Priest, il y a énormément d’optimisme mystique matiné d’humour… mais absolument pas d’Espérance, en fait. Il insiste beaucoup trop sur les faits (on reconnaît là la patte paranoïaque de Soral et des ex-votants FN, dont le pilier idéologique et discursif est « la RÉALITÉ», « la dénonciation des faits », « l’importance d’avoir raison avant d’aimer », « la lucidité », le pragmatisme spiritualiste) et sur la méchanceté du Gouvernement Mondial pour ne pas les appuyer inconsciemment. Car la lucidité n’est pas la Vérité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Morgan Priest passe davantage son temps à dire que tout n’est qu’apparences dont il ne faudrait pas se fier qu’à défendre les vérités incarnées. Son fond de commerce est la mise en garde. Il joue beaucoup sur l’impression et les effets d’annonce du genre « Attention, ce que je vais vous dire est impressionnant, inédit et secret » (« Là, je vais vraiment vous choquer. » ; « J’espère qu’il n’y a pas d’enfants dans la salle… »). Il s’appuie sur une quantité colossale de chiffres et d’images censées être des documents hyper compromettants et cachés du grand public. « Ce qui m’intéresse, ce sont les faits massifs. » dit-il. Tout cela dans le but de flatter mais aussi d’impressionner son public.
 
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Si j’ai un conseil à donner : ce n’est certainement pas sur son look qu’il faut le contrer, ni même sur les faits qu’il relève. Car tout est mêlé dans son discours : le très vrai et inédit, et puis le très faux. En effet, il prévient de choses que moi-même j’ai étudiées et qui tiennent parfois la route (la puce RFID, les documents biométriques, les Illuminati, le Gouvernement Mondial, les réseaux pédo-satanistes, le Projet Bluebeam, les Guidestones, le Projet HAARP, les chemtrails, la faillite des États, la mutation de la crise économique en Guerre Mondiale, les illusions holographiques, les camps de la FEMA aux États-Unis, etc.). Il a le nez creux pour annoncer énormément de prophéties eschatologiques qui m’ont aussi été rapportées par d’autres canaux plus doctrinaux. Par exemple, il a raison quand il prévient contre les travers laïcistes et individualistes de l’Humanisme intégral (« L’athéisme, c’est l’Homme au centre de tout »). Il définit le Gouvernance atlantiste mondiale avec des mots très précis et justes : « Ère de coopération internationale » C’est tout à fait le nom que j’aurais donné à la Nouvelle Religion mondiale, par exemple. Il semble aussi s’approcher du vrai quand il décrit la manœuvre du Nouvel Ordre Mondial de faire en sorte que l’islam et le sionisme politique se neutralisent entre eux. Il évoque plein de scoops qui ont l’air scientifiquement crédibles et que peu de gens connaissent, alors bien évidemment ça fascine les néophytes et l’effet de surprise est garanti dans la salle. Il en fout plein la vue. Et le zapping audiovisuel achève de convaincre les quelques sceptiques.
 

En y regardant de plus près, Morgane Priest n’est pas si scientifique et érudit qu’il le prétend. Car il insiste énormément sur la notion – très satanique, en réalité – de sincérité (notion qui se substitue à la Vérité) et sur celle – non moins satanique – d’autonomie (concept dissident qui se substitue à la liberté dans l’obéissance au Christ et son Église). Et avec un peu de sentimentalisme individualiste et spiritualiste par-dessus tout cela, ça se boit très bien ! : « Dieu, c’est toujours une histoire de cœur. Vraiment. L’important, c’est ce que tu penses dans ton cœur. Si tu as été sincère, c’est ça qui compte. » « Si ton cœur a été sincère », tu seras sauvé !

 

Pour rejoindre le même ordre d’idées, ce qui marque quand on visite le blog de Morgan Priest, c’est que les demandes de fric clignotent de partout. Car oui, la sincérité a un prix (plus élevé que ce que le sincère nous propose sincèrement) ! Cela montre que la gratuité et l’humilité ne sont pas là, et que notre prêtre dissident n’est pas autant au service de son message qu’il le prétend. Car si on l’écoute, on a pourtant l’impression qu’il est complètement désintéressé. Il passe son temps à prévenir contre le Dieu Mammon (Argent), en plus ! Il critique les catholiques et leurs indulgences médiévales, en vantant la gratuité du Salut (« C’est la foi qui sauve. Pas les œuvres, malheureusement. »)… mais dans les faits, il empoche volontiers l’argent sur lequel il crache !

 
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Mais au-delà des considérations matérielles et formelles, c’est vraiment sur son désamour de la Vierge Marie et de l’Église catholique que Morgane Priest finit par se décrédibiliser et par faire tomber son masque. Le masque de l’orchestration misanthrope de l’opposition entre l’Homme et Dieu, entre le Fils (Jésus)/la Fille (Marie) et le Père (Dieu), entre l’Église et Jésus : « Je ne prêche pas l’Homme : je prêche Jésus-Christ Seigneur et Sauveur » affirme-t-il dans une autre de ses vidéos. « Tout le pouvoir est en Dieu et non plus en les hommes » (idem) Sur la fin de sa conférence à la Main d’or, dans les dernières minutes, notre orateur est hallucinant de mauvaise foi, une mauvaise foi s’annonçant comme la vraie foi. Il se met comme par hasard à dévaluer la Vierge Marie, le sacrement du pardon, les neuvaines, le purgatoire, le Pape, tout ça en continuant à chanter les louanges de Jésus et de la Bible : « Je crois personnellement que l’Antéchrist viendra de l’Église catholique. Je pense même que c’est le Pape François. » (2h34) Il qualifie Rome comme « Babylone la Grande » d’où émergera l’Antéchrist. Il est facile de voir que ce touche-à-tout religieux cache un orgueil de ne pas tout contrôler et de vouloir tout savoir (à travers une gnose bibliste pseudo exégétique). « Au départ, avant d’être vraiment et totalement en Christ, j’étais dans le catholicisme. Je priais Marie, je priais le Rosaire. Je faisais plein de choses comme ça. Je comprenais pas tout. Loin de là. C’est bien d’ailleurs parce que je ne comprenais pas tout que j’étais dedans. Et puis après, j’ai connu… Dieu m’a renvoyé vers les protestants : donc j’ai connu les églises évangéliques, pentecôtistes, adventistes, etc. J’ai tâtonné à droite à gauche. Et le Seigneur m’en a sorti aussi, pour devenir juste biblique, tu vois. Parce que j’ai vu qu’il y avait certaines hérésies. Alors c’est important d’être entouré de chrétiens, mais parfois c’est dur de se concentrer et d’être entouré de certaines hérésies. » Fait qui n’est absolument pas anodin : Morgan Priest remet en cause, à la fin de son topo, l’humanité divine de Marie, en prétendant qu’elle n’est que la mère humaine de Jésus, mais pas la mère de Dieu : « Marie n’est pas la mère de la partie divine du Christ. » (2h36) Il invalide les neuvaines à la Vierge devant un auditeur catholique qui lui assurait qu’il avait arrêté le tabac grâce aux neuvaines qu’ils avaient récitées. Il essaie de le décourager : « Les neuvaines, c’est pas biblique. Lis la Bible et tu verras. ». Comme par hasard, il récuse aussi l’existence du purgatoire (so protestant…). « C’est toujours un instrument de pouvoir, le catholicisme. Je ne dis pas qu’ils n’ont fait que des mauvaises choses, loin de là. Ils ont fait de très bonnes choses. Mais ils ont fait croire aussi qu’on pouvait avoir le Salut par les œuvres. » En somme, il ne croit pas en la responsabilité, en la liberté et en la collaboration active des Hommes dans l’œuvre de Salut divin donné par Dieu, ni aux actes de pénitence (qu’il confond avec les indulgences), ni même au sacrement de réconciliation : « Tu ne peux pas racheter tes péchés. Soit tu demandes pardon, et tu essaies de ne plus recommencer… mais c’est pas tes œuvres qui te sauvent. »

 

Son hypocrisie et son apostasie ne s’arrêtent pas là. Morgan Priest balance toutes ces contre-vérités pour, juste après, faire genre qu’il ne les a pas dites avec présomption, et en soutenant qu’il n’est pas sûr de ce qu’il vient de dire. Il habille ses propos d’un vernis d’incertitude et d’humilité : « Tu sais, avec l’eschatologie, il faut être très très humble. Je me suis basé sur du factuel, avec des vidéos. Mais l’eschatologie, c’est très très délicat. C’est mon humble étude, encore une fois. Ne prends pas tout ce que je te dis pour argent comptant. Une seule chose est sûre : c’est que Jésus est notre seul Sauveur, il est le seul à pouvoir nous sauver. » Comme je l’ai déjà dit, « Je suis toujours mal à l’aise avec les grands hommes qui parlent trop d’humilité… » (Billy Stangby dans le roman Le Père Élijah (1996) de Jonathan O’Brien) Morgan Priest a la finesse de simuler qu’il ne prend pas la Bible au pied de la lettre, en proposant le second degré interprétatif de la métaphore et du symbolisme. Il a la prudence de ne pas s’annoncer comme le dépositaire d’une révélation divine privée qu’il possèderait à lui tout seul et magiquement. Monsieur le Curé dissident se fait généreux et discret : « Je ne suis pas prophète. Je ne suis pas gourou. » Même s’il annonce pleins d’événements du futur, il éteint sa présomption de visionnaire par un semblant d’humilité. Par exemple, concernant la date de la Parousie, il déclare : « Je n’ai pas la date. » C’est presque beau. Et on y croirait quasiment…

 

Ce qui est discrètement choquant chez Morgan Priest, c’est la contradiction entre son discours et les actes. Il dit que Dieu l’a sauvé et qu’il est un ancien sataniste… mais pourtant, il en conserve toutes les caractéristiques. Pendant le temps de conférence, il est saisissant de voir que parallèlement à la jovialité, le prêtre gothique a énormément de mal à écouter. Dans sa manière de s’exprimer, il adopte parfois un ton injonctif (quand il se dirige à son lecteur de la Bible, notamment) très surprenant, qui contraste avec sa douceur d’apparat. Pendant le temps des questions, on peut constater qu’il n’a pas de patience. Il coupe la parole à son auditoire. Mais personne ne semble s’en rendre compte.
 

De plus, il cite la Bible et le Christ, mais sa démarche n’est pas une démarche d’humilité et d’obéissance (à part d’obéissance littérale à la Bible). Il a l’air d’être centré sur le Christ qu’il annonce clairement comme Fils de Dieu et comme Dieu d’Amour. Mais il fait comme les protestants : il nie le corps ecclésial de Jésus qu’est l’Église catholique pour ne réduire Dieu qu’à sa tête (= Jésus).

 

Il met en garde contre les dangers du satanisme, du magnétisme, de la franc-maçonnerie, de la voyance. Du coup, il s’assure une solide couverture. Qui ira suspecter un type passant son temps à dire que le diable est suprêmement intelligent, de se laisser tromper par lui et de le servir ? Qui peut soupçonner un type prévenant les autres contre lui-même de s’attaquer lui-même ? Qui peut soupçonner un type affable et sympa, parlant super bien, s’annonçant comme un ex-sataniste et un ex-franc-maçon, de retomber dans ses anciens travers ésotériques et satanistes ? Personne. Et pourtant, lui-même finit par se comparer au diable. « Satan, il se déplaçait avec ses grandes ailes. Il était majestueux… comme moi ! Non, j’plaisante. » (2h01’30) Il déclare qu’il faut se méfier des faux prophètes et des gens qui se prennent pour Dieu (« C’est énervant de voir que certains se font prophètes. »)… mais c’est pourtant ce qu’il fait en s’habillant comme un prêtre, et en s’autoproclamant prélat par le choix de son pseudonyme ! Bref. Prudence, mes enfants, prudence. Les faux prophètes sont tellement rusés qu’ils sont capables de mettre les autres en garde contre eux-mêmes pour s’innocenter à leurs yeux.
 

Entrevista ZENIT BRASIL en español

« Nuestro gran enemigo, es la heterosexualidad. Jamás la Iglesia católica la ha defendido. El problema, es que tampoco jamás la ha denunciado. »

 

Este texto proviene del sitio ZENIT BRASIL y de la entrevista del periodista Thácio Siqueira. También existe la traducción en francés.
 
ZENIT
 

Philippe Ariño es un intelectual católico de 35 años. Cantante y ensayista (véase su blog La Araña del Desierto y también su blog CUCH – Católicos Unidos Contra la Heterosexualidad). De manera casi accesoria, también homosexual. Reside en París. Ha elegido vivir su atracción sexual en la continencia (abstinencia por Cristo) y se opone a las Uniones Civiles tanto como al « matrimonio homo ». Ha escrito varios libros sobre la homosexualidad, la homofobia, un Dicionnario de los Símbolos homosexuales. Y ahora, prepara un tercer libro sobre los frikis bohemios y el Fin de los tiempos.
 

1 – Philippe, en los últimos años ya has dado varias entrevistas para los medios, incluso católicos. En tu opinión, ¿por qué, en un primer momento, tu testimonio ha llamado la atención del mundo, especialmente del mundo católico?

Porque la gente siente que hay un desafío de santidad y de Salvación detrás de la homosexualidad, pero no sabrían decir por qué. Ya sienten que las personas homosexuales son individualmente a veces personas adorables, que no han elegido su atracción por las personas del mismo sexo… y por lo tanto ellos no entienden por qué esa falta de libertad sería marcada por el pecado y las privaría de la Salvación, o ya simplemente del « amor ». También están muy desorientados por los mitos sociales de la identidad homosexual (la « salida del armario ») y de la creencia social en el « amor » homosexual (la « pareja » homosexual), cada vez más idealizados y banalizados por los medios de comunicación y los políticos, ya que son testigos sobre el terreno que estos dos mitos ocultan mucho sufrimiento, insatisfacción y violencias. Ellos tienen ganas de entender este misterioso abismo entre intención y práctica, entre deseo y realidad, entre amistad hacia las personas homosexuales y cotidiano íntimo y amoroso de aquellas. Hay una fascinación social en torno a la homosexualidad, dado que la gente siente intuitivamente una violencia (mis libros tratan además de los nexos no-causales entre el deseo homosexual y la violación), pero que ésta es maquillada de amor. El otro dilema interior que se plantea para los católicos y que se convierte en fascinación, es el hecho de ver reunidos en una persona viva de carne y hueso como yo dos aspectos (la fe y la homosexualidad) que su razón y la sociedad por lo general suelen oponer. Se dicen : tal milagro de unidad alegre sólo resulta posible por la santidad.
 

2 – ¿Y ahora? ¿Qué ha pasado? ¿Sientes que sigues siendo comprendido entre los católicos? ¿Por qué?

Mi discurso sobre la homosexualidad nunca ha sido mejor acogido como por los católicos. Así que no escupo en su mano. La gente de Iglesia, aunque acusan retraso en cuanto al conocimiento y al análisis de la homosexualidad, sin embargo tienen menos retraso que los ateos gays friendly. Dicho esto, me doy cuenta de que las tres cuartas partes de los católicos creen en la existencia del « amor » homosexual. Y la cuarta parte que queda y que se opone a ello no sabe por qué hacerlo, y no se opone a éste por razones correctas ni con la Caridad-Verdad apropiada. Ellos suelen despreciar las palabras « homosexualidad », « heterosexualidad » y « homofobia », considerándolas como irrealidades de las que es importante no hablar. Como entenderán, no me ayudan ni los pro-gays, ni los anti-gays, ni los indiferentes. Y estas tres categorías, en general, sólo componen una. Depende de los momentos, de las modas y de la dirección del viento.
 

3 – Tu primer libro ha tenido más de 10 mil copias vendidas en Francia. ¿Y tu segundo libro sobre la homofobia? En tu opinión, ¿a qué se debe esta falta de interés?

A los católicos les complace la persona homosexual (incluida católica) mientras que pueden utilizarla como pantalla de humo a la acusación de homofobia. Pero no les gusta que esa persona entre en detalles o hable de homofobia y de heterosexualidad. A la mayoría de ellos le resulta « demasiado complicado ». Mientas que su testimonio sigue siendo personal, emocional, ejemplar, y que no se universaliza demasiado, todo va bien. Una vez que pone en tela de juicio la relación dolorosa que ellos mantienen con la diferencia de sexos y con la Iglesia, entonces, el testigo homosexual se vuelve más fastidioso y menos « divertido ». La homosexualidad es el signo social que los hombres y las mujeres ya no se encuentran, y que los católicos ya no obedecen a la Iglesia. Al descubrir esta cara problemática oculta de la homosexualidad, este espejo de sí mismos, los católicos no exaltan mucho tiempo a su testigo incómodo. Nosotros, las personas homosexuales, somos espejos vivos de la fragilidad de su matrimonio, de su familia, de su fe.
 

4 – Se ha terminado en Roma el Sínodo sobre la familia. Con relación a la homosexualidad, ¿ves que los padres han discutido lo esencial?

No. No se dijo nada. La homosexualidad se transformó en un tema inexistente. Todo esto – ¡eso es lo peor! – en nombre de un sano humanismo espiritual (« No sois sólo eso. Sois hombre o mujer, e Hijos de Dios. ») y del enfoque sobre la Caridad (« Nosotros no os juzgamos, os acogemos y os ofrecemos un acompañamiento específico. »). En realidad, con este Sínodo, hemos tenido derecho al mensaje de Caridad sin la Verdad, al Pan sin la Copa, al llamamiento a la Castidad sin la forma concreta del celibato continente y de la Cruz, al acompañamiento sin la vocación y sin el marco del don entero de su persona al mundo y a Dios. O bien la homosexualidad fue barrida en nombre de su caricatura militante. Incluso algunos obispos africanos han occidentalizado la homosexualidad y la han convertido en símbolo de la prostitución eclesial al liberalismo y al progresismo contemporáneo. Lo que las personas duraderamente homosexuales necesitaban, no era un ACOMPAÑAMIENTO (psicológico, espiritual, fraterno, « casto », « amistoso », « santo », todo lo que queráis), sino una VOCACIÓN (que encuadra sea con el matrimonio de amor hombre-mujer sea con el celibato consagrado y la evangelización a escala universal)… Este silencio sinodal es muy preocupante, ya que no conozco un tema más conflictivo en la Iglesia y más explosivo socialmente como la homosexualidad cuando ésta no es tratada, y más santificador en la Iglesia cuando la homosexualidad es entregada y vivida en verdad. Yo iría aún más lejos. La homofobia (= el miedo al mismo, y luego el miedo a la homosexualidad) eclesial esconde un miedo aún más inquietante : el del celibato continente. Mientras que el celibato tendría que ser el corazón del clero. Si incluso aquellos que se supone vivirlo temen ofrecerlo, significa que ¡la casa está realmente en llamas !
 

5 – Sabemos que el documento final del Sínodo no es más que sugerencias para el Papa, que ya ha anunciado que escribirá una exortación apostólica. ¿Qué te gustarías que el Papa pusiera en esta exortación?

Idealmente, me hubiera gustado que el Papa defendiera estas 3 grandes verdades sobre la homosexualidad :
 

a) Poner la homosexualidad al primer plano (del Sínodo, de la política internacional, de la Iglesia, del mundo).

¿Cómo? Diciendo que no es ni una identidad ni amor, pero que sin embargo sigue siendo un tema crucial porque constituye la principal coartada mundial a favor de la eliminación de la diferencia sexual y a favor de la banalización/destrucción de la familia/del matrimonio/del celibato consagrado/de la Iglesia.

¿Por qué esta primera verdad corre el riesgo de ser silenciada? Debido a que los cardenales suelen colocar la homosexualidad al último plano. Este ya fue el caso durante las conferencias pre-sinodales de octubre 2015. Ellos se centran en el no-juicio de las personas homosexuales, en la acogida benévola, en la devaluación de la homosexualidad, en nombre de un humanismo anti-comunitarista y anti-esencialista, en nombre de un rechazo de conformarse a la ideología libertaria, sentimentalista y relativista del Occidente, en nombre de una sacralización cómoda del matrimonio/de la familia/de la diferencia de sexos (¡las estatuas de los esposos Martin, chapadas en oro!).
 

b) Denunciar pública y explícitamente la heterosexualidad como el diablo disfrazado de diferencia de sexos.

¿Cómo? Diciendo que la heterosexualidad es una diferencia de sexos forzada y bisexual/asexual/libertina, que no respecta en absoluto a la diferencias de sexos amante. Explicando y dando su génesis en lugar de hacer de ella una « falsa cuestión » o un « tema al margen ».

¿Por qué esta segunda verdad corre el riesgo de ser silenciada? Debido a que el análisis de la heterosexualidad es tanto despreciado y banalizado como el de la homosexualidad, en nombre de un universalismo espiritual/antropológico y de la ideología del humanismo integral (humanismo que defiende en ese caso un desprecio de la sexualidad, confundida y reducida a la genitalidad).
 

c) Poner a las personas homosexuales continentes en el primer plano, atreviéndose a anunciarles concretamente el color de su Cruz y sobre todo de su Misión/Vocación específica y universal de Iglesia.

¿Cómo? Más que proponer a las personas duraderamente homosexuales un simple acompañamiento o una restauración de sí mismas, ofrecerles algo GRANDE : un sitio entero en la Iglesia, una vocación, un diácono, (¿una consagración oblativa especial, una orden religiosa?), una ofrenda de ellas mismas a la santidad, al mundo, a través del celibato continente y de la obediencia a la Iglesia.

¿Por qué esta tercera verdad corre el riesgo de ser ignorada? Porque en el mejor de los casos, se ofrece a las personas homosexuales la castidad (sin la forma concreta de la continencia… por miedo a nombrar su Cruz específica, a dirigir a las personas hacia el camino estrecho del celibato sacerdotal… además sin el sacramento del orden que conlleva), en el peor se deja a las personas homosexuales de lado, ofreciéndoles un acompañamiento discreto, una pastoral tímida (Courage), un concepto turbio de « amor de amistad » (traducción ambigua del philia griego).
 

6 – Con frecuencia dices que los católicos de hoy se esconden detrás de ciertas palabras, pero que no se enfrentan el problema principal. Hable un poco de eso.

Sí. Para asustar o asustarse y movilizar al mundo de su alrededor, se esconden detrás de conceptos teóricos que incluso quienes los aplican los desprecian o no saben lo que son : el Gender, el lobby LGBT (oído como el lobby homosexual), la Procreación con Ayuda Médica (PMA), los vientres de alquiler. Ellos están acostumbrados a demonizar las consecuencias cuyas causas valoran. Por ejemplo, nunca se han percatado de que los pro-Gender eran anti-Gender, de que el Gender era la heterosexualidad, de que el lobby LGBT era el lobby heterosexual, y de que la Unión Civil era el « matrimonio para todos ». Por lo tanto son capaces de estar a favor de la Unión Civil y al mismo tiempo de oponerse al « matrimonio gay », o de definirse a sí mismos como heterosexuales mientras que demonizan al « lobby LGBT » y al Gender. ¡Hastan van a argumentar que « la sexualidad no es únicamente sexual » ! Para ellos, ¡no hay contradicción alguna!
 

7 – Y el “amor homosexual”, existe?

No. El amor es la acogida de la diferencia. Lo vemos en cada momento de nuestra vida. Cada vez que no queremos es cuando rechazamos la diferencia, y sobre todo la diferencia que nos funda, la que nos permite existir y entregarnos plenamente, es decir la diferencia de sexos. El amor es la acogida de la diferencia de sexos. Esto también es tanto válido para los solteros y amigos, como para las parejas. Al decir esto, de ninguna manera hago la apología del matrimonio y de la procreación. Tampoco idealizo a todas las parejas hombre-mujer. No basta con integrar la diferencia de sexos en su pareja para que aquella sea acogida y honorificada. La diferencia sexual, por sí sola, no es una garantía de amor. Pero cuando ella es realmente respetada y coronada por el amor, se convierte en lo mejor para existir y para amar. Esto se averigua tanto en el matrimonio como en el celibato consagrado.
 

8 – ¿Eres un homosexual o te sientes un homosexual?

Ni lo uno ni lo otro. Soy un hombre y un Hijo de Dios. Siento en mí una atracción homosexual profundamente arraigada, que no me define pero que condiciona seriamente mi existencia. Como un miedo persistente, una minusvalía objetivamente… descapacitante, una realidad duradera de mi vida y que (por ahora) ni la oración ni los sacramentos han logrado erradicar. Pero si Dios permite mi homosexualidad, será por una misión mayor que si Él me la hubiera quitado.
 

9 – ¿Por qué vives en continencia? ¿Cuál es la diferencia entre continencia, castidad y celibato ?

Vivo la continencia ya que ella me permite entregarme a mí mismo por completo, en todas las dimensiones de mi ser, a la Iglesia y al mundo. Incluso me permite dar mi homosexualidad sin la vergüenza que conllevaría su práctica. Así, con la continencia, tengo todos los beneficios del deseo homosexual sin los inconvenientes (aunque no tengo que servirme de la continencia para instalarme en la homosexualidad, ni utilizarla para escapar a las dos únicas vocaciones propuestas por la Iglesia : el matrimonio de amor hombre-mujer o el celibato consagrado. ¿La diferencia entre la continencia, la castidad y el celibato/la abstinencia, cuál es ? Es muy sencillo : 1) la castidad es la virtud universal a la que todos están llamados en sus relaciones, cualquiera que sea su estado de vida (soltero o casado). Es la distancia justa que permite la relación y escapar de la fusión mortífera (incesto). 2) la abstinencia es algo neutro (igual que la tolerancia). Todo depende de lo que uno se abstiene y por qué motivo. La abstinencia no siempre está vinculada a una elección, por lo que no tiene que ser abogada como un camino de vida y de don entero de su persona. El celibato en sí no tiene sentido : recupera sentido una vez que se integra en un proceso de don completo de su persona al Amor único que es Cristo. 3) la continencia es una abstinencia elegida y vivida únicamente por los célibes consagrados, es una abstinencia no-frustrante porque es ofrecida a Dios y a los demás. Las parejas hombre-mujer casadas no son llamadas a la continencia : las formas de su castidad no les hace renunciar a su afectividad, al sentimentalidad, a la genitalidad, a la procreación … a diferencia de la continencia de los solteros consagrados (en el sacerdocio o por votos no sacramentales). Queda claro, ¿no?
 

10 – ¿Hay dolor en la práctica de la homosexualidad?

Sí. Porque cuando se excluye la diferencia de sexos, tanto en la amistad como en el amor, se excluye al otro y uno se excluye a sí mismo… aunque, al principio, la práctica homosexual proporcione algún placer y las satisfacciones de la amistad. En realidad, la homosexualidad practicada resulta ser una masacre de la amistad – ya que se vive una amistad amorosa pues complicada – y una masacre del amor – porque se vive una sexualidad sin sexualidad, sin la diferencia de sexos. Una realidad imposible, en parte. Incluso Cuando pasa bien, no es lo mejor. La unión homosexual a veces puede satisfacer, pero no colma.
 

11 – ¿Cómo dialogar con la ideología? ¿Es posible?

Sí. Es posible. Porque a menudo, las personas se hacen gays friendly por ignorancia y a causa de una mala experiencia de sexualidad o de Iglesia que las ha herido. Así que nos queda mucho por hacer. Pero podemos alcanzarlas por nuestro testimonio personal, mucho más elocuente que todos los discursos teóricos. Y en cuanto al contenido y las condiciones de un diálogo logrado sobre la homosexualidad, he experimentado que la escucha, el humor y la alegría son los mejores argumentos. Dado que a nuestros detractores no les importa saber si estamos en lo cierto o no : sólo quieren comprobar si somos capaces de amarles antes de tratar de tener razón, precisamente. También creo que sólo derrotaremos a la ideología dominante si le reconocemos su sinceridad y sus buenas intenciones. Sin rechazar su jerga – que se limita en la utilización de tres palabras « heterosexualidad/homosexualidad/homofobia » – sino al contrario usarla y hablar de las realidades a las que se refiere. Y cuando se enfrenten con las realidades dolorosas y violentas que estas palabras esconden, las personas que las utilizan ¡ no serán tentadas de volver a usarlas! Es especialmente urgente de atajar el concepto de heterosexualidad, el pilar inconsciente de la ideología libertina y sentimentalista que rige nuestro mundo. La heterosexualidad es la maestra : cada ley pro-gays pasa en su nombre. Reconociendo la ideología LGBT (Lesbiana, Gay, Bisexual, Transsexual) como heterosexualidad, es decir todas las alteridades a nivel de la sexualidad (la heterosexualidad es el verdadero nombre del Gender, en la cabeza y el corazón de la gente), saldremos de nuestras argumentaciones natalistas demasiado centradas en el niño, la familia y el matrimonio, y hablaremos a todos. Y además, obedecemos realmente a la Iglesia que nunca ha defendido la heterosexualidad.
 

Interview ZENIT BRÉSIL en français

« Notre grand ennemi, c’est l’hétérosexualité. Jamais l’Église catholique ne l’a défendue. Le problème, c’est qu’Elle ne l’a jamais dénoncée non plus. »

 
ZENIT
 

Ce texte est la traduction intégrale de l’interview en portugais que m’a accordée le site catholique ZENIT BRASIL (la traduction en espagnol se trouve ici). Grâce à une discussion Skype à bâtons rompus, le journaliste Thácio Siqueira, aussi sagace que drôle, m’a donné carte blanche pour m’exprimer (une liberté absente actuellement de beaucoup de médias « cathos » français, il faut le dire) sur le Synode, l’homosexualité, les faits de société épineux. Merci à lui.
 
ZENIT
 
 

Philippe Ariño est un intellectuel catholique de 35 ans. Chanteur et essayiste (cf. son blog). Presque accessoirement, aussi homosexuel. Il réside à Paris. Il a choisi de vivre son attraction sexuelle dans la continence (abstinence pour Jésus). Il a écrit plusieurs livres sur l’homosexualité, l’homophobie, un Dictionnaire des Codes homosexuels. Et à présent, il prépare un troisième livre sur les bourgeois-bohème et la fin des temps.
 

1 – Philippe, ces dernières années tu as accordé plusieurs interviews dans les médias, y compris catholiques. À ton avis, pourquoi, dans un premier temps, ton témoignage a attiré l’attention du monde, et plus particulièrement du monde catholique ?

Parce que les gens sentent qu’il y a un enjeu de sainteté et de Salut derrière l’homosexualité, mais ils ne sauraient pas dire pourquoi. Ils sentent bien que les personnes homosexuelles sont parfois individuellement des personnes adorables, qui n’ont pas choisi leur attraction pour les personnes du même sexe… et donc ils ne comprennent pas pourquoi leur non-choix serait entaché de péché et les priverait du Salut, ou déjà tout simplement de l’« amour ». Ils sont aussi assez désorientés par les mythes sociaux de l’identité homo (le « coming out ») et de la croyance sociale en l’« amour » homosexuel (le « couple » homosexuel), de plus en plus idéalisés et banalisés par les médias et les hommes politiques, alors qu’ils voient sur le terrain que ces deux mythes cachent beaucoup de souffrances, d’insatisfaction et de violences. Ils ont envie de comprendre ce mystérieux fossé entre intention et pratique, entre désir et réalité, entre amitié envers les personnes homos et le quotidien intime et amoureux de celles-ci. Il y a une fascination sociale autour de l’homosexualité, du fait que les gens sentent intuitivement une violence (mes livres parlent d’ailleurs des liens non-causaux entre désir homosexuel et viol) mais que celle-ci est maquillée en amour. L’autre dilemme intérieur qui se pose pour les catholiques et qui se transforme en fascination, c’est de voir réunis en une personne vivante de chair et d’os comme moi deux aspects (la foi et l’homosexualité) que leur raison et la société opposent habituellement. Ils se disent : un tel miracle d’unité joyeuse ne peut être rendu possible que par la sainteté.
 

2 – Et maintenant, qu’en est-il ? Sens-tu que tu continues d’être compris par les catholiques ? Si non, pourquoi ?

Mon discours sur l’homosexualité n’a jamais été mieux accueilli que par les catholiques. Donc je ne crache pas dans la soupe. Les gens d’Église, même s’ils sont en retard concernant la connaissance et l’analyse de l’homosexualité, sont pourtant moins en retard que les athées gays friendly. Une fois dit cela, je me rends compte que les ¾ des catholiques croient en l’existence de l’« amour » homo. Et le quart qui reste et qui s’y oppose ne sait pas pourquoi s’y opposer, et ne s’y oppose pas pour les bonnes raisons ni avec la Charité-Vérité qui convient. Ils ont tendance à mépriser les mots « homosexualité », « hétérosexualité » et « homophobie », en les prenant pour des irréalités dont il ne faut surtout pas parler. Vous l’aurez compris. Je ne suis aidé ni par les pro-gays, ni par les anti-gays, ni par les indifférents. Et ces trois catégories, en général, n’en forment qu’une. Cela dépend des moments, des modes et du sens du vent.
 

3 – Ton premier livre s’est vendu à plus de 10 000 exemplaires en France. Et ton deuxième livre traitant de l’homophobie ? Selon toi, à quoi est due cette baisse d’intérêt?

Les catholiques aiment bien la personne homosexuelle (y compris catholique) tant qu’ils peuvent l’utiliser comme paravent à l’accusation d’homophobie. Mais ils n’aiment pas que cette personne rentre dans les détails ou parle d’homophobie et d’hétérosexualité. La majorité d’entre eux trouve ça « trop compliqué ». Tant que son témoignage reste individuel, émotionnel, exemplaire, et qu’il ne s’universalise pas trop, ça va. Une fois qu’il remet en cause leur propre rapport souffrant à la différence des sexes et à l’Église, là, le témoin homosexuel devient plus gênant et moins « fun ». L’homosexualité est le signe social que les hommes et les femmes ne se rencontrent plus, et que les fidèles catholiques n’obéissent plus à l’Église. Les catholiques, en découvrant cette face cachée gênante de l’homosexualité, ce miroir d’eux-mêmes, ne portent pas longtemps aux nues leur témoin gênant. Nous, personnes homosexuelles, sommes les miroirs vivants de la fragilité de leur mariage, de leur famille, de leur foi.
 

4 – Le Synode sur la famille vient de se terminer à Rome. En lien avec l’homosexualité. Tu trouves que les Pères synodaux ont débattu de l’essentiel?

Non. Rien n’a été dit. L’homosexualité a été transformée en non-sujet. Tout cela – c’est ça le pire ! – au nom d’un humanisme spiritualiste de bon aloi (« Vous n’êtes pas que ça. Vous êtes homme ou femme, et Enfants de Dieu. ») et de la focalisation sur la Charité (« Nous ne vous jugeons pas, nous vous accueillons et nous vous proposons un accompagnement spécifique. »). En réalité, avec ce Synode, nous avons eu droit au message de Charité sans la Vérité, au Pain sans la Coupe, à l’appel à la Chasteté sans la forme concrète du célibat continent et de la Croix, à l’accompagnement sans la vocation et le cadre du don entier de sa personne au monde et à Dieu. Ou bien l’homosexualité a été balayée au nom de sa caricature militante. Certains évêques africains ont même occidentalisé l’homosexualité et en ont fait le symbole de la prostitution ecclésiale au libéralisme et au progressisme contemporain. Ce dont les personnes durablement homosexuelles avaient besoin, ce n’était pas d’un ACCOMPAGNEMENT (psy, spi, fraternel, « chaste », « amical », « saint », tout ce que vous voulez), mais d’une VOCATION (qui rentre soit dans le cadre du mariage d’amour femme-homme, soit dans le cadre du célibat consacré et de l’évangélisation grande échelle)… Ce silence synodal est très inquiétant, car je ne connais pas de sujet plus clivant dans l’Église et plus explosif socialement que l’homosexualité quand celle-ci n’est pas traitée, et de plus sanctifiant dans l’Église quand l’homosexualité est donnée et vécue en vérité. J’irai même plus loin. L’homophobie (= peur du même, puis peur de l’homosexualité) ecclésiale cache une peur encore plus préoccupante : celle du célibat continent. Alors que le célibat devrait être le cœur du clergé. Si même ceux qui sont censés le vivre ont peur de le proposer, c’est qu’il y a vraiment le feu à la baraque !
 

5 – Nous savons que le document final du Synode est voulu par le Pape comme des suggestions, et qu’il a déjà annoncé qu’il écrira une exhortation apostolique. Qu’est-ce que tu aimerais que le Pape mette dans cette exhortation ?

Dans l’idéal, j’aurais aimé que le Pape écrive ces 3 grandes vérités sur l’homosexualité :
 

a) Mettre l’homosexualité au premier plan (du Synode, de la politique internationale, de l’Église, du monde).

Comment ? En disant qu’elle n’est ni une identité ni de l’amour, mais que néanmoins elle reste un sujet crucial car elle est le premier alibi mondial en faveur de l’effacement de la différence des sexes et en faveur de la banalisation/destruction de la famille/du mariage/du célibat consacré/de l’Église.

Pourquoi cette première vérité risque d’être passée sous silence ? Parce que les cardinaux ont tendance à mettre l’homosexualité au dernier plan. Ce fut le cas lors des conférences pré-synodales. Ils s’axent sur le non-jugement des personnes homos, sur l’accueil charitable, sur la dévaluation de l’homosexualité, au nom d’un humanisme anti-communautariste et anti-essentialiste, au nom d’un refus de se conformer à la pensée libertaire, sentimentaliste et relativiste de l’Occident, au nom d’une sacralisation confortable du mariage/famille/différence des sexes (statues des époux Martin, plaquées or!).
 

b) Dénoncer publiquement et explicitement l’hétérosexualité en tant que diable déguisé en différence des sexes.

Comment ? En disant que l’hétérosexualité est une différence des sexes forcée et bisexuelle/asexuelle/libertine, absolument pas respectueuse de la différence des sexes aimante. En explicitant et en donnant sa genèse plutôt qu’en en faisant un “non sujet”.
Pourquoi cette deuxième vérité risque d’être passée sous silence ? Parce que l’analyse de hétérosexualité est tout autant minorée et banalisée que celle de l’homosexualité, au nom d’un universalisme spirituel/anthropologique et de l’idéologie de l’humanisme intégral (humanisme défendant pour le coup un mépris de la sexualité, confondue et réduite à la génitalité).
 

c) Mettre les personnes homosexuelles continentes au premier plan, en osant leur annoncer concrètement la couleur de leur Croix et surtout de leur Mission/Vocation spécifique et universelle d’Église.

Comment ? Plus que de proposer aux personnes durablement homosexuelles un simple accompagnement ou une restauration d’elles-mêmes, leur proposer GRAND : une place entière dans l’Église, une vocation, un diaconat (une consécration spécifique, un ordre religieux?), une offrande d’elles-mêmes à la sainteté, au monde, par le célibat continent et par une obéissance à l’Église.
 

Pourquoi cette troisième vérité risque d’être passée sous silence ? Parce qu’au mieux, on propose aux personnes homos la chasteté (sans la forme concrète de la continence… par peur de nommer leur Croix spécifique, de renvoyer les personnes vers la voie étroite du célibat sacerdotal… sans même le sacrement de l’ordre qui va avec), au pire on met les personnes homos de côté, en leur proposant un accompagnement discret, une pastorale timide (Courage), un concept vaseux d’« amour d’amitié ».
 

Tableau-recap Synode
 

6 – À maintes reprises tu dis que les catholiques d’aujourd’hui se cachent derrière certains mots, mais qu’ils n’affrontent pas le problème principal. Peux-tu développer ?

Oui. Pour se faire peur ou pour faire peur et mobiliser un maximum de monde autour d’eux, ils se cachent derrière certains concepts théoriques que même ceux qui les appliquent méprisent ou ne connaissent pas : le Gender, le lobby LGBT (entendu en tant que lobby homosexuel), la PMA, la GPA. Ils ont coutume de diaboliser les conséquences dont ils chérissent les causes. Par exemple, ils n’ont jamais compris que les pro-Gender étaient anti-Gender, que le Gender était l’hétérosexualité, que le lobby LGBT était le lobby hétérosexuel, et que l’Union Civile était le « mariage pour tous ». Ils sont donc capables d’être en faveur de l’Union Civile tout en s’opposant au « mariage gay », ou bien de se définir comme hétéros tout en diabolisant le « lobby LGBT » et le Gender, voire même de soutenir que « la sexualité ce n’est pas que sexuel » ! Pas de contradictions à leurs yeux !
 

7 – Et l’« amour » homosexuel, existe-t-il ?

Non. L’amour, c’est l’accueil de la différence. Nous le voyons à tous les instants de notre vie. Chaque fois que nous n’aimons pas, c’est que nous rejetons la différence, et surtout la différence qui nous fonde, qui nous permet d’exister et de nous donner entièrement, à savoir la différence des sexes. L’amour, c’est l’accueil de la différence des sexes. C’est aussi vrai pour les célibataires et les amis, que pour les couples. Je ne fais aucunement l’apologie du mariage et de la procréation en disant cela. Et je n’idéalise pas non plus tous les couples femme-homme. Il ne suffit pas d’intégrer la différence des sexes dans son couple pour qu’elle soit accueillie et honorée. La différence des sexes, à elle seule, n’est pas une garantie d’amour. Mais quand elle est vraiment accueillie et couronnée par l’amour, elle devient le meilleur pour exister et pour aimer. Cela se vérifie aussi bien dans le mariage que dans le célibat consacré.
 

8 – Tu es un homosexuel ou tu te sens un homosexuel ?

Ni l’un ni l’autre. Je suis un homme et un Enfant de Dieu. Je ressens une attraction homosexuelle profondément enracinée, qui ne me définit pas mais qui conditionne sérieusement mon existence. Comme une peur persistante, un handicap objectivement… handicapant, une réalité durable de ma vie et que (pour l’instant) ni la prière ni les sacrements n’ont réussi à faire disparaître. Mais si Dieu permet mon homosexualité, c’est pour une plus grande mission que s’Il me l’avait retirée.
 

9 – Pourquoi vis-tu la continence ? Quelle est la différence entre la continence, la chasteté et le célibat ?

Je vis la continence parce qu’elle me permet de me donner entièrement, dans toutes les dimensions de mon être, à l’Église et au monde. Elle me permet même de donner mon homosexualité sans la honte qui irait avec sa pratique. Avec la continence, j’ai donc tous les avantages du désir homosexuel sans les inconvénients (même si je ne dois pas me servir de la continence pour m’installer dans l’homosexualité, ni me servir d’elle pour échapper aux deux seuls vocations proposées par l’Église : le mariage femme-homme aimant ou le célibat consacré. La différence entre la continence, la chasteté et le célibat/l’abstinence ? C’est assez simple : 1) la chasteté, c’est la vertu universelle à laquelle tout le monde est appelé dans ses relations, quel que soit l’état de vie (célibataire ou marié). C’est la juste distance qui permet la relation et d’échapper à la fusion mortifère (inceste). 2) l’abstinence, c’est neutre (comme la tolérance). Tout dépend de quoi tu t’abstiens et pour quelle raison. L’abstinence n’est pas toujours liée à un choix, donc elle n’est pas à prôner comme un chemin de vie et de don entier de sa personne épanouissant. Le célibat en soi n’a pas de sens : il n’en trouve que s’il s’intègre dans un processus de don entier de sa personne à l’Amour unique qu’est le Christ. 3) la continence, c’est une abstinence choisie et vécue uniquement par les célibataires consacrés, c’est une abstinence non-frustrante car donnée à Dieu et aux autres. Les couples femme-homme mariés ne sont pas appelés à la continence : les formes de leur chasteté ne leur font pas renoncer à l’affectivité, la sentimentalité, la génitalité, la procréation… contrairement à la continence des célibataires consacrés (dans le sacerdoce ou par des vœux non-sacramentaux). C’est clair, non ?
 

10 – Il y a de la souffrance dans la pratique homosexuelle ?

Oui. Car quand on exclut la différence des sexes, aussi bien en amitié qu’en amour, on exclut l’autre et on s’exclut soi-même… même si, dans un premier temps, la pratique homosexuelle procure un certain plaisir et les satisfactions de l’amitié. En fait, l’homosexualité pratiquée est un massacre de l’amitié – car on vit une amitié amoureuse donc compliquée – et un massacre de l’amour – car on vit une sexualité sans sexualité, sans la différence des sexes. Quand ça se passe bien, ce n’est pas le meilleur. L’union homosexuelle peut satisfaire parfois, mais elle ne comble pas.
 

11 – Comment dialoguer avec l’idéologie LGBT dominante ? Est-ce possible ?

Oui. C’est possible. Car souvent, les gens deviennent gays friendly par ignorance et à cause d’une mauvaise expérience de sexualité ou d’Église qui les a blessés. Nous avons donc beaucoup de travail à faire. Mais nous pouvons les toucher par notre témoignage personnel, bien plus parlant que tous les beaux discours théoriques. Et concernant le contenu et les conditions d’un dialogue réussi sur l’homosexualité, j’ai compris, d’expérience, que l’écoute, l’humour et la joie sont les meilleurs arguments. Car nos détracteurs se moquent de voir si nous avons raison ou pas : ils ne veulent vérifier que si nous sommes capables de les aimer avant de chercher à avoir raison, justement. Je crois aussi que nous n’aurons le dessus avec l’idéologie dominante qu’en ne lui retirant pas sa sincérité et ses bonnes intentions. En ne refusant pas son jargon – qui se limite à l’emploi de trois mots « hétérosexualité/homosexualité/homophobie » – mais au contraire en l’utilisant et en parlant des réalités auxquelles il se réfère. Et une fois confrontés aux réalités souffrantes et violentes que ces mots cachent, les gens qui les utilisent ne seront plus tentés de les utiliser ! Il est urgent surtout de s’attaquer à la notion d’hétérosexualité, le pilier inconscient de l’idéologie libertine et sentimentaliste qui régit notre monde. L’hétérosexualité est la maîtresse : chaque loi pro-gay passe en son nom. En reconnaissant l’idéologie LGBT en tant qu’hétérosexualité, c’est-à-dire toutes les altérités au niveau de la sexualité (l’hétérosexualité est le vrai nom du Gender, dans la tête et dans le cœur des gens), nous sortirons de nos argumentaires natalistes trop centrés sur l’enfant, la famille et le mariage, et nous parlerons à tout le monde. Et en plus, nous obéirons vraiment à l’Église qui n’a jamais défendu l’hétérosexualité.